Archives mensuelles : novembre 2014

[Toulouse] En marge de la nasse policière…

Ce samedi 8 novembre 2014, plusieurs manifs étaient organisées à Rennes, Toulouse, NDDL, Lille et Paris pour protester contre « les violences policières » et demander « le désarmement de la police » (sic!) suite à la mort de Rémi Fraisse. A Rennes, le cortège était déterminé et a repoussé les flics à plusieurs reprises (qui étaient plus nombreux que les manifestants). A Toulouse, les flics en nombre ont gazé à nombreuses reprises les manifestants, les encerclant dans des nasses tout au long de l’après-midi. C’est à la nuit tombée que les choses sont devenues intéressantes. Plutôt que d’aller à l’affrontement directe avec les bleus en nombre et surarmés sur les allées Jean-Jaurès, des petits groupes masqués sont partis en déambulation sauvage à travers la ville vers 18h: un véhicule de la municipale a été sérieusement dégradé après des caillassages; une barricade avec des barrières de chantier et des plots est érigé à travers la chaussée à Esquirol, puis plus loin les guichets automatiques ainsi que la vitrine du Crédit Mutuel (qui avait déja été attaquée samedi 1er/11) sont de nouveau brisés; un distributeur de billets du Crédit Agricole et des panneaux publicitaires ‘JC Decaux’ sont détruits aux Carmes; les vitres et le distributeur d’une agence bancaire CIC sont détruits. Quelques affrontements sporadiques avec les flics ont eu lieu: une très rapide confrontation place du Salin, aux abords du palais de justice, puis des jets de pavés sur des gendarmes mobiles devant le marché des Carmes…

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Dans l’après-midi de dimanche 9/11, le parquet a décidé de prolonger la garde à vue de neuf personnes (sur les 17 gardés-à-vue de samedi soir), accusées notamment de violences envers les forces de l’ordre.

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toulouseUne semaine après la manifestation du 1er novembre, qui avait déjà fini en affrontements avec la police, une manifestation nationale contre les violences policières a été convoquée dans la ville de Toulouse, la grande ville la plus proche de la ZAD du Testet, où est mort Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre au cours d’affrontements.

Ce 8 novembre, la Préfecture a décidé d’interdire la manifestation, et les organisations et partis écologistes et de gauche ont appelé à ne pas venir. Malgré cela, nous étions plus d’un millier à nous rassembler sur la place Jean Jaurès, complètement encerclé-e-s par des centaines de flics. Le NPA a fini par négocier un nouveau « parcours » de quelques centaines de mètres sur les allées Jean Jaurès. Malgré les huées de la foule, tout le monde finit par suivre, pour voir s’il sera possible de sortir du piège policier. Très peu de temps après, la police bloque entièrement la route et toutes les issues, nous sommes enfermé-e-s sur ces allées. Les clowns clownisent, les pacifistes s’indignent, d’autres personnes se masquent, le NPA essaye de négocier sa sortie. Tout reste calme pendant un moment, puis les flics commencent à inonder la place de gaz lacrymogènes. Tout le monde court et les premières pierres volent, un semblant de barricade est élevée. L’échange de gaz et de pierres dure une vingtaine de minutes, et la manifestation est plus ou moins coupée en deux, la moitié reste prisonnière du piège et les gaz continuent de tomber. Quelques molotov volent, une voiture prend feu (apparemment à cause d’une grenade lacrymogène). On commence à se demander comment on va sortir de là.

Après un moment, ce qui reste de la manifestation est de nouveau coupé en deux. L’une des deux moitiés est repoussée dans les rues autour de la place Belfort à grands renforts de lacrymogènes, tout le monde court sans ses yeux et sans respirer. Une fois sorti-e-s du nuage de gaz, cette partie du cortège (essentiellement composée de pacifistes criant “Paix, Respect, Amour”) se disperse.
L’autre moitié, beaucoup plus masquée, se retrouve du côté de Jeanne d’Arc et finit par redescendre dans les rues en direction d’Esquirol et du Palais de Justice, levant des barricades au passage et détruisant les banques, en prenant la police de court. Malgré le piège policier, les rues du centre-ville ont fini par être atteintes par les manifestants. Tenir face à la présence policière a permis de pouvoir sortir de la souricière et de mener la manifestation ailleurs. Après quelques petites échauffourées, les gens se dispersent là encore.

Finalement, une vingtaine d’arrestations, et 17 personnes sont encore en garde-à-vue le lendemain. 9 personnes passent en comparution immédiate ce lundi 10 novembre.
La manifestation s’est relativement bien tenue malgré les mauvaises conditions, et toutes les pratiques ont relativement bien coexisté, sans trop de dissociations (excepté le NPA, mais passons). Un rassemblement a ensuite eu lieu devant le commissariat pour faire libérer les personnes arrêtées.
Une nouvelle grande manifestation contre les violences policières est prévue pour le 22 novembre à Toulouse. Il est important de parvenir a conserver un niveau de conflit assez élevé dans les manifestations, dans la rue, pour que les pratiques offensives soient vécues et pratiquées ensemble, et éviter de retomber dans les classiques divisions entre “bons” et “mauvais” manifestants. Ici, tout le monde manifestait ensemble. Plus ou moins offensivement, mais ensemble et de façon autonome. Et c’est cela qu’il nous faut mener de l’avant. Afin d’éviter de retomber dans la classique séparation qui portera les gens les plus “calmes” vers la récupération par les partis et organisations d’extrême-gauche classique, et les gens les moins “calmes” vers des pratiques plus spécialisées et plus secrètes d’action directe. Tout cela est tenu ensemble par ces manifestations, par cette capacité à conserver de la force de façon publique. Si nous devons un jour nous diviser, ce sera à nous de le choisir, en toute connaissance de cause.

Il ne s’agit plus de barrage. Il s’agit de nos vies entières.

Lutter contre le capitalisme et ses grands projets, c’est lutter dans la rue, dans la tête, dans le cœur, de nuit comme de jour, contre toutes les formes de domination et d’exploitation, à chacun selon ses moyens.

Solidarité avec les arrêté-e-s !

Muerte al estado, y viva la anarquía.

Un autre compte-rendu de cette manifestation sur IAATA

Publié sur contrainfo

[Besançon] Quelques pics dans les roues de la domination

Dans la nuit du 7 au 8 novembre, deux véhicules utilitaires (un de la mairie et un autre d’EDF) ainsi que plusieurs vélocité ont été crevés.

Une vingtaine de vélocité de Decaux ont été mis hors d’usage. Un véhicule de la mairie et un utilitaire d’EDF ont connu le même sort.

Parce qu’EDF participe à cette société nucléaire, qui domestique et empoisonne nos vies. Parce que Decaux exploite les prisonniers pour réparer ses merdes qui servent à transporter les bobos. Parce que la mairie est son premier collaborateur, et que tout simplement, c’est l’autorité.

Que crève l’Etat et le capitalisme !

nantes indymedia

[Allemagne] Equipements ferroviaires sabotés – 8 novembre 2014

sabotageDans la nuit du 8 novembre, nous avons saboté le réseau ferroviaire de la Deutsche Bahn à plusieurs endroits, dans le but de perturber cela et d’infliger des dommages économiques pour le groupe. Les passants n’ont pas été mis en danger par notre action.

Notre opinion sur le rapport des activistes environnementaux militants pour la DB est connu du public et a été argumentée dans le passé par des camarades. La même chose est probablement vrai pour la soi-disant « sortie du nucléaire ». Par conséquent, nous nous épargnons aujourd’hui la partie investigative et allons directement à l’élément:

Avec cette action nous nous souvenons de l’activiste anti-nucléaire français Sébastien Briat qui a été heurté par une locomotive et est mort il y a 10 ans le 7 novembre 2004, en essayant de bloquer le transport Castor allant de la Hague à Gorleben par une action d’enchaînement aux rails.

La décision de Sebastién de résister était juste, courageuse et cohérente; Sa mort par contre, totalement absurde. Un mouvement qui aime la vie et est prêt à se battre pour ça n’a pas besoin de héros et de martyrs. Sebastién n’est pas mort pour ses convictions, il s’est fait brutalement ôter la vie. Un « accident » évitable, causé par les responsables politiques et économiques et leurs bandes de mercenaires payés. C’est exactement ce qu’approuve le marché, qui signifie la mort potentielle de millions de personnes chaque jour du «fonctionnement normal» de la folie nucléaire.

La lutte contre la destruction des moyens d’existence se poursuivra. Que ce soit contre la technologie de la domination et de destruction, l’exploitation capitaliste de notre planète, ou des projets de construction inutiles* comme l’aéroport international de Nantes (ZAD), ou la construction d’un barrage dans le sud de la France, où l’activiste Rémi Fraisse a été tué par une grenade de la police lors d’affrontements sur le chantier de construction il y a deux semaines, Ainsi, nous sommes aussi de tout cœur parmi ceux dont la peine et la rage de la mort violente de Rémi ont explosé ces jours-ci dans les rues de France !

Pour la liberté et la vie !
Notre résistance ne connaît pas de frontières** !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia

*Inutiles pour quels bords? certainement pas pour les dominants… Cette réthorique, visant à parler de « grands projets inutiles » lorsqu’il s’agit d’urbanisme et d’aménagement du territoire, manifeste un manque criant de réflexions sur les infrastructures du capitalisme, son besoin de se renouveler en permanence et de satisfaire l’économie.

**la phrase est en français et en allemand dans le texte

[Espagne] Soirées d’émeutes à Burgos contre un nouveau projet de spéculation urbaine (6, 7 et 8 novembre 2014)

[Mis-à-jour, 09/11/2014]

La presse évoque ce dimanche matin l’arrestation de 5 manifestants (âgés entre 16 et 37 ans, dont deux mineurs) suite aux émeutes de la veille: l’un pour avoir « attaqué un agent de police », les quatre autres pour « incendies de mobilier urbain ». Par ailleurs, six flics mobilisés pour la soirée ont été blessés.

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Castilla-Leon. Manifestations contre l’aménagement de la la plaza de toros de la ville
Au moins un détenu lors de la troisième nuit d’affrontements à Burgos

La troisième nuit consécutive d’émeute à Burgos lors des manifestations contre les travaux d’aménagement intégral de la plaza de toros de la ville s’est soldée par une arrestation, des vitres de banques brisées et des dégâts contre le mobilier urbain.

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Les sources policières ont assuré que le détenu, qui s’est confronté aux anti-émeute de manière violente, passera la nuit au commissariat et sera mis à la disposition de la justice demain.

L’assemblée convoquée contre les travaux de la plaza de toros s’est transformée en une manifestation qui s’est dirigée jusqu’au domicile du maire de la ville, Javier Lacalle [celle de jeudi s’était rendue plaza de toros et celle de vendredi à Gamonal].

Elle s’est rendue face à la résidence du premier édile de Burgos [plaza de San Agustín], où s’est déroulée la première arrestation et les premières charges policières, tandis que des manifestants ont lancé contre les anti-émeute des poubelles métalliques et autres éléments du mobilier urbain et ont lancé des pierres contre plusieurs véhicules de police.

j-2Une partie des manifestants s’est dirigée ensuite vers le centre ville [rue San Pablo, Plaza del Cid, rue Santander et Plaza España], où elle a fait tomber plusieurs vitres d’agences bancaires comme celles du siège de la Fundación Caja Burgos et de la Caixa, dans la Casa del Cordón, et des agences de la Banco Popular, Bankinter et BBVA notamment.

De petits groupes, formés en majorité de jeunes, ont renversé dans plusieurs rues des containers à verre ou à poubelle et incendié une partie d’entre eux.

Un groupe d’une centaine d’entre eux s’est regroupé ensuite face au commissariat de la police nationale, protégé par des effectifs d’anti-émeute.

A cette heure, aucun communiqué officiel n’indique le montant des dégâts et on ne sait pas s’il y a plus d’arrestations, ni le nombre de personnes contrôlées par la police.

Traduit de l’espagnol de EFE par brèves du désordre, 08 de noviembre de 2014. 23:45h

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Les 6 et 7 novembre, des groupes d’incontrôlables ont rompu le déroulement pacifique des marches initiées par « l’assemblée contre la spéculation » contre les travaux d’aménagement de la Plaza de Toros dans le quartier Gamonal de Burgos (pour un montant total de 5,6 millions d’euros).

Dans la soirée de jeudi, des appels à se disperser sont lancés au niveau du 117 de la rue Vitoria par les organisateurs*, ce qui n’est pas du goût d’une centaine de manifestants qui décident de repartir en cortège sauvage à travers les rues et de bloquer la circulation de la rue vitoria: poubelles renversées et incendiées, mobilier urbain détruit, attaques à coups de pierres et de bouteilles d’une banque santander et des bureaux du conseil municipal. Les émeutes ont duré pendant près d’une heure, alors que les forces répressives tentaient de casser la manif en tirant dans le tas aux flashball. L’émeute s’est terminée vers 22h. Deux vidéos des émeutes sont visibles ici et .

les locaux municipaux...

les locaux municipaux…

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En janvier dernier, la lutte contre l’aménagement du quartier de Gamonal – lancé par la municipalité (urbanistes et politiques avaient révu de convertir la rue vitoria en un boulevard et de construire un gigantesque parking souterrain) – a fait plier la mairie, qui a décidé d’arrêter momentanément les travaux depuis.

Reformulé de la presse espagnole, 7 et 8 nov. 2014

* « l’assemblée contre la spéculation » n’a d’ailleurs pas tardé à « condamner ces violences » qui ont suivi et aurait appelé à la dispersion par rapport à la présence « d’éléments incontrôlables » au sein de la manif.

[Mexico] Actualisation sur les procès contre Amélie Pelletier, Fallon Poisson et Carlos López Marín

Le 6 novembre la sentence est tombée dans le procès qui dépend de la juridiction locale pour atteinte à la paix publique et dommages aggravés en bande (l’attaque sur le concessionnaire Nissan).

La sentence est de 2 ans, 7 mois et 15 jours de prison, en plus de devoir payer une réparation de dommage de 108 mille pesos.

Les avocats vont faire appel de cette décision.

Traduction de abajolosmuros par camotazo

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Le 31 octobre 2014 les juges ont rendu le jugement du procès fédéral contre Amélie Trudeau Pelletier, Fallon Poisson Rouiller et Carlos López Marín pour délit de dommages à la propriété d’autrui par incendie (attaque sur le Secrétariat des Communications et des Transports). Nos compagnon-nes ont été condamné-es à 7 ans et 6 mois de prison.

Les avocats vont faire appel de cette décision.

Liberté pour tou-te-s ! A bas les murs des prisons !

Depuis abajolosmuros.org

[Bruxelles] Sabotage solidaire avec la lutte dans le Testet

Bxl : Incendie solidaire avec le Testet

Dans la nuit du 4 au 5 novembre, une pelleteuse et un engin de forage sont partis en fumée sur le chantier de la rue Vandenbranden dans le centre de Bruxelles.
Un tag a été laissé sur place « A Rémi ».

Ils aménagent, on saccage !

bxl.indymedia.org, 07/112014

SPIE : Portrait d’un collabo tout-terrain

[Avertissement : une erreur s’est glissée dans la version papier du bulletin. SPIE-Batignolles, également constructeur de prisons, n’est plus une filiale de SPIE, le texte ci-dessous a été corrigé.]

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SPIE (Société parisienne pour l’industrie électrique) est une société spécialisée dans les « domaines du génie électrique, mécanique et climatique, de l’énergie, et des réseaux de communication ». En 2012 elle a fait un chiffre d’affaire de près de 4,2 milliards d’euros. On retrouve ses nombreuses filiales dans les chantiers et usines qui sont bien à l’image de ce que ce monde de merde peut produire :  plate-formes offshore, construction de taules, centres commerciaux, raffineries,  centrales photovoltaïques, installation de la fibre-optique, centrales nucléaires, tracés de la LGV, et même à l’étranger : Maroc, Pays Bas, Belgique, Gabon, Indonésie, etc …

On peut citer trois de ses filiales, parmi les nombreuses existantes : SPIE Communications, spécialisée dans les domaines de l’informatique, des télécommunications, des réseaux et des systèmes de sécurité. SPIE Oil & Gas Services, spécialisée dans le domaine de l’industrie pétrolière. SPIE Nucléaire, spécialisée dans le domaine de l’industrie nucléaire. 

Dorénavant, l’entreprise profite également du juteux business de l’enfermement. SPIE a participé à la réalisation de la prison de Leuze, en Belgique (inaugurée en août dernier).

Outre la distribution électrique, l’éclairage et la détection incendie, la partie sécurité constitue l’un des aspects majeurs de ses prestations. Caméras, interphones, ouverture et fermeture des portes et, plus largement, gestion des accès aux bâtiments, ou comment contribuer à l’emprisonnement par les technologies. Mais comme cette entreprise mène une politique d’économie verte responsable et consciente des enjeux environnementaux et des risques climatiques, SPIE fait de Leuze une prison écolo. Les prisonniers enfermés là-bas seront contents de savoir qu’elle a installé un système de récupération des eaux de pluie pour les toilettes et des pompes à chaleur pour le chauffage.

Pour continuer de dresser le portrait de cette entreprise pourrie on peut citer le Morocco Mall de Casablanca (un gigantesque centre commercial, où SPIE a fait l’installation électrique, et bien sûr des caméras), la traversée du lac Léman en fibre optique, l’EPR de Flamanville (en collaboration avec EDF), le Mucem de Marseille, etc. Et le groupe se targue même de continuer de valoriser les énergies fossiles en apportant son soutien aux mafieux pétroliers et gaziers dans leurs projets d’exploration et d’exploitation.

Membre de l’association AN2V (Association Nationale des Villes Vidéo-surveillées), SPIE a installé des caméras dans plusieurs villes, comme Annecy, Le Havre, Belfort ou Argenteuil. Au-delà des villes, SPIE est aussi responsable des caméras dans les gares de péage sur l’autoroute, et ses compétences en flicage s’étendent aussi à la mise en service de radars automatiques. Et c’est en partenariat avec Thalès que Revolux, filiale de SPIE, a installé 1000 caméras pour la mairie de Paris.

On retrouve cette même entreprise dans des centrales thermiques, des abattoirs, des parcs éoliens, chez Total, Sanofi, etc .

SPIE participe à notre contrôle et à notre enfermement, à produire des énergies toujours plus néfastes, et à créer des lieux d’abrutissement et de consommation. 

En bref, SPIE contribue largement à rendre ce monde chaque jour plus moche et nos vies chaque fois plus insupportables. Et il semblerait que cette entreprise ne fasse pas l’unanimité chez tout le monde. Pour preuve, à Paris, dans la nuit du 11 au 12 février 2014, dans la rue Carducci (XIXe), un utilitaire de l’entreprise SPIE part complètement en fumée, et le mardi 13 mai 2014, un autre utilitaire est incendié rue de Mouzaïa (dans le XIXe). Dans les deux cas les attaques sont revendiquées par refus du contrôle social auquel SPIE participe par la mise en place de caméras, et aussi pour sa participation à l’industrie nucléaire.

Ne les laissons plus pourrir nos vies tranquillement.

Leurs bureaux en île de France :

  • SPIE Île-de-France Nord-Ouest – Siège Social

1-3, place de la Berline

93287 SAINT-DENIS

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
Impasse Saint-Eustache
75001 Paris

 

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
33 Avenue du Maine
75015 Paris

 

  • SPIE Ile de France Nord Ouest
62 Rue de Lille
75007 Paris

 

  • SPIE Ile De France Nord Ouest
93 Rue Marceau

93100 Montreuil

In Lucioles #19

[Paris] Enièmes coups de pressions contre le bulletin ‘Lucioles’

acabL’après-midi du 27 octobre 2014, au métro Belleville, la BST débarque une fois de plus. Cette fois-ci, ils sont là pour nous, certainement après nous avoir repéré à travers leurs caméras pendant que nous diffusions le bulletin. Ils arrachent alors des exemplaires du n°19 accrochés aux grilles. Après avoir décortiqué le contenu du journal (oui, ils savent lire), ils décident de contrôler les deux premières personnes qui leur tombent sous la main. Les deux compagnons se font alors embarquer et seront placés en garde à vue au commissariat central du XIXe arrondissement, rue Erik Satie. Ils seront déférés après 24h et inculpés pour refus d’empreintes (une date de procès a été fixée pour janvier). Ils ressortent également avec une convocation pour « injure publique », se référant au contenu du bulletin, visiblement par rapport au court article « « Maïs chaud ! » et harcèlement de rue à Belleville ». Depuis quelques années, nous ne comptons plus les contrôles, les menaces, les convocations, vérifications d’identité, tentatives d’intimidation, les gardes à vues et les vols liés à la diffusion du bulletin dans le Nord-Est de Paris. Il s’agit de leur part, en toute logique et sans surprise, de mettre un frein à la diffusion des idées et pratiques anarchistes et révolutionnaires dans le quartier.

Nous sommes bien conscients de n’être qu’une petite épine dans le pied de ces sales flics (BST & compagnie) dont le véritable travail reste de mener la guerre aux indésirables (harcèlement des vendeurs de maïs et des prostituées, rafles de sans-papiers, etc.). En pissant là pour marquer leur territoire, ils cherchent à empêcher que les diverses formes de révoltes puissent se rencontrer. Empêcher la diffusion du bulletin est une petite partie de cette stratégie.

Ce communiqué n’a pas pour but de nous victimiser lorsque tant de gens vivent chaque jour une répression bien plus violente de la part des assassins en uniformes. Notre but est de sortir de la logique que l’ennemi cherche à faire prévaloir : une gueguerre privée entre eux et nous, de laquelle nous ne ressortirons jamais gagnants en raison de l’asymétrie des forces. Car nous nous foutons bien d’eux, et c’est avec les habitants du quartier avec qui nous partageons ce bulletin depuis plusieurs années que nous souhaitons dialoguer, en espérant partager bien plus que la belle mais banale haine du flic. Celles et ceux qui se mangent la même répression que nous, et qui se reconnaissent potentiellement en nous comme nous nous reconnaissons en eux et en elles. L’objectif principal de Lucioles étant de maintenir la continuité de la diffusion des idées anarchistes dans la rue, rien ne nous arrêtera. Et que cette petite feuille puisse être un instrument, parmi d’autres, dans les mains des exploités, tant que ce monde d’autorité ne sera pas détruit, continuera la guerre sociale en cours depuis toujours.

Tout continue, vive l’anarchie.

Quelques contributeur/ices de Lucioles.

Pour rappel, on pourra relire le texte Anarchistes vs. Police : nous ne voulons pas de leur guerre privée, publié en décembre 2013 dans Lucioles n°14. Ceux qui souhaitent participer aux diffusions du bulletin et leur montrer que nous ne baisserons pas les yeux face à la terreur d’Etat, peuvent nous contacter à l’adresse lucioles(A)riseup.net

[Berlin] Actions solidaires avec les réfugiés en lutte de l’école Gerhart-Hauptmann

[Voir le suivi sur les luttes de réfugiés de Berlin]

Depuis 2012 – qui marque une étape majeure de la lutte des réfugiés contre la politique d’asile allemande, près de 400 réfugiés ont occupé l’école Gerhart-Hauptmann comme lieu de résidence et de vie auto-organisée. Le squat est de nouveau expulsable depuis le 31 octobre 2014 (après la 1ere tentative d’expulsion avortée par les manifs, blocages et actions de solidarité fin juin 2014). Les 45 habitants restants de l’école G.H ont décidé de lutter pour leur logement, refusant les propositions du pouvoir local (à savoir un bon d’hébergement d’un mois dans une auberge/hôtel, le temps, selon la maire de Kreuzberg Monika Hermann, de préparer leur retour dans un pays où la mort les attendent.

« Nous sommes traîtés comme des rats« , explique Mohammed, à la fois en provenance du Niger et également occupant de l’Oranienplatz et du toit de la Gurtelstrasse: « Qui veut avoir des rats chez soi? On les chasse ou on les tue simplement« . (TAZ, 26/10/2014)

Cette déclaration peut être interprétée selon laquelle la valeur d’une personne dans notre société ne se définit pas par la simple humanité, mais par son utilité économique. Et en cas de doute, par le passeport ou la germanité.

Ce qui fait paniquer la mairie, c’est bel et bien l’auto-organisation des réfugiés au sein de leurs lieux de vie et de leur luttes (pour un toit pérenne, un permis de séjour..), leur refus des divers chefs et récupérateurs: caritatifs, partis, etc…

Solidarité avec les réfugiés en lutte à Berlin comme partout !

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Occupation d’un bureau de députés verts à Neukolnn (Berlin):

Dans la matinée du 6 novembre 2014, un groupe d’habitants enragés du quartier de Neukolnn ont rendu visite avec tracts et banderole aux députés verts Anja Kofbinger et Susanna Kahlefeld contre la politique raciste en matière d’asile de la part des verts, et en l’occurrence la menace d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann de la rue Ohlauer.

"N'essayez pas de tromper les gens de l'école - Pas d'expulsion de l'école Gerhart-Hauptmann"

« N’essayez pas de tromper les gens de l’école – Pas d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann »

Extrait du communiqué:

« Nous exhortons tous les groupes des quartiers de Berlin à se solidariser avec la résistance des réfugiés de l’école de Gerhart-Hauptmann et leurs exigences. Nous ne pouvons pas accepter la rupture de promesses (sic!) et la politique de clivage raciste du parti des verts mais aussi du sénat. Ainsi, nous exhortons tous les groupes et initiatives de quartier à être actif dans leur quartier, et à porter le conflit dans toute la ville. »

[Si le reste du texte n’a pas été retranscrit ici, ce n’est pas par flemme mais parce qu’il s’agit du recopiage de déclarations de principes d’un parti de la démocratie et plus globalement de la domination. De plus, il y a tout un tas de revendications qui s’apparentent à un citoyennisme teinté de radicalisme qui n’a pas sa place ici]

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Bureau des verts attaqué à Bielefeld:

Dans la nuit de lundi 3 novembre 2014, les vitres du parti des verts ont sauté à Bielefeld.

« Le parti des verts comme étant à la tête de la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à Berlin veut expulser l’école de la rue Ohlauer à Kreuzberg, qui est habitée par des réfugiés et devait devenir un centre autogéré d’accueil pour réfugiés. Par cela, il ne tiennent pas leurs promesses, poussent les gens vers le vagabondage et serrent davantage la vis de la répression envers les réfugiés se défendant depuis des mois. […]

Bien que certains ne veulent rien voir:  les verts ne sont ni un « parti de la paix », ne protègent pas l’environnement et la nature,  ni une quelconque alternative.  Le parti des verts fait partie de la domination et est à attaquer en tant que tel.

Pour la liberté de circulation mondiale pour tous et plus de fissures dans les fondations de l’Europe forteresse !

Contre toute domination !

Salutations aux réfugiés qui luttent à Kreuzberg et partout !

Des groupes autonomes« 

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La nuit du 3 novembre 2014, nous avons marqué le bureau de quartier du groupe des Verts à Schöneberg-Tempelhof avec de la peinture.

Les verts ont montré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils veulent détruire la lutte des réfugiés auto-organisés (O-platz, l’école de la rue Ohlauer, la Gürtelstrasse, Cuvrybrache).

Nous exprimons notre solidarité avec les réfugiés et les personnes expulsées de force à Berlin et partout dans le monde ! […]

Dans la soirée du 3 novembre 2014, un sit-in a eu lieu devant la rue Ohlauer. Il a été expulsé par la police.

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Traduit de l’allemand de linksunten

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Le bureau des verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:

« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école. Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper ! Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […] Pour une vie auto-déterminée ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »

Dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.

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Empêchons l’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann : appel au sabotage !

Nous restons tous !

La mairie de Friedrichshain-Kreuzberg veut dans ces prochains jours expulser l’école Gerhart Hauptmann pour la deuxième fois. Toutes les promesses et accords avec lesfugiés en lutte ont été brisées par les politiciens*. Au lieu de cela, ces crapules leur offrent un coupon d’hébergement pendant quatre semaines. « Ensuite, ils peuvent organiser leur retour dans le calme » a dit la maire du quartier Monika Hermann (les verts).

Les réfugiés s’opposent aux méthodes racistes de la politique du Sénat de Berlin et de la municipalité et ne veulent pas faire face à de tels accords cyniques. Ils comptent toujours maintenir l’école occupée.

Une tentative d’expulsion renouvelé semble imminente, comme il a déjà été tenté durant l’été de cette année. Les réfugiés ont combattu amèrement à ce moment-là et ont été soutenus par de nombreuses personnes dans la rue.

Nous appelons tout le monde (voisins, lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs…) à soutenir cette fois aussi les réfugiés dans l’optique d’empêcher l’expulsion.

Par conséquent, il est important que nous discutons, que nous nous organisons et réfléchissons tou-te-s déjà avant avec nos amis et amies à la façon dont nous pouvons saboter et empêcher efficacement l’expulsion. […]

L’imagination va au-delà des frontières !

Enrayons la politique raciste !

S’ils tentent d’expulser l’école, nous saboterons son bon déroulement dans les rues et les bureaux politiques de cette ville !

Ensemble, nous sommes fort-es !
Vous ne pouvez pas expulser un mouvement !
V
oisins unis contre le racisme !

PS: S’il vous plaît, diffusez cet appel sur tous les réseaux possibles !

Traduit librement de linksunten, 3 novembre 2014 à 15h22

*Dans un accord entre les réfugiés et la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à partir du 1er Juillet 2014, a été décidé, entre autres, que les réfugiés puissent continuer à vivre dans l’école GH et que l’occupation serait légalisée (sic!)

Mort de Rémi et affrontements : les récupérateurs radicaux sortent du bois

« Notre force ne naîtra pas de la désignation de l’ennemi, mais de l’effort fait pour entrer les uns dans la géographie des autres. »

Comité invisible, A nos amis, octobre 2014, p. 231

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Mathieu Burnel, co-inculpé dans l’affaire de Tarnac, a devisé vendredi 31 octobre en bonne compagnie sur le plateau de Ce soir ou jamais, émission diffusée par un des porte-parole officiel du terrorisme d’Etat, la chaîne France 2. A l’heure où des affrontements se produisent quotidiennement dans plusieurs villes depuis près d’une semaine suite à l’assassinat policier d’un manifestant dans la lutte contre le barrage de Sivens, un début de dialogue entre « un représentant des radicaux » et des représentants du pouvoir a enfin pu s’instaurer. Bienheureux, donc, tous ces citoyens qui continuent de verser scrupuleusement leur obole afin que le service public puisse accomplir son devoir sacré de maintien de l’ordre (dont le dialogue entre dominés et dominants fait entièrement partie) lorsque l’heure se fait plus grave. Car sans représentants, plus de représentés, et sans représentés, bonjour l’anarchie ! Afin d’achalander les étalages du grand supermarché des opinions cathodiques, Mathieu Burnel a donc utilisé en direct ses meilleurs effets de manche pour rivaliser avec Juliette Meadel, secrétaire nationale du PS à la politique industrielle, Corinne Lepage, députée européenne du MoDem, ou encore Pascal Bruckner (philosophe réac).

Sur le thème « L’écologie, nouveau champ de bataille ?« , il a une fois de plus montré aux aveugles les conséquences pratiques des mots « faire croître notre puissance » ou encore « ne pas désigner l’ennemi mais composer avec lui« . Face à des situations potentiellement incontrôlables, le pouvoir a régulièrement besoin d’interlocuteurs, y compris virulents, comme nous le rappelle dans un autre genre le passage à l’ORTF de Daniel Cohn-Bendit le 16 mai 1968 après le début de la grève générale. Et si, comme le remarquait un vieux barbu cher aux autoritaires, l’histoire repasse souvent ses vieux plats sous forme de farce, c’est aussi parce que le pouvoir n’a que les bouffons qu’il mérite. Octobre 2014 n’est évidemment pas mai 1968 (« Fuck may 68, Fight now !« , disait un tag sur les murs d’Athènes en 2009), mais tout le monde n’a pas la lucidité d’attendre un soulèvement avant de se précipiter sur les plateaux télé pour tenter d’en prendre la tête. Sauf si l’insurrection est déjà là, bien sûr !

Parlant comme il se doit au nom de tous et de chacun – « notre génération« , Rémi Fraisse (qui aurait fait partie de « ces gens qui essayent de prendre au sérieux minimalement la question de leur existence« ) ou « les jeunes aujourd’hui » -, le récupérateur de service prétend aujourd’hui incarner cette rage aux mille visages. Après des passages radios et télés avec ses collègues Benjamin Rosoux (le conseiller municipal de Tarnac depuis mars 2014) ou Julien Coupat (ils ont reçu pendant quatre heures dans un appartement neuf journalistes pour être interviewés en novembre 2012), il n’était cette fois pas là pour se défendre des accusations de la police, mais bien pour vendre son parti à propos d’une « insurrection qui est arrivée » !

« L’idée d’utiliser à l’avantage des révolutionnaires les niches médiatiques que le pouvoir leur concède n’est pas seulement illusoire. Elle est franchement dangereuse. Leur seule présence sur les plateaux ne suffit pas à fissurer le carcan de l’idéologie dans la tête des spectateurs. A moins de confondre puissance d’expression et puissance de transformation, et à croire que le sens de ce que l’on exprime, par la parole, par la plume, par l’image etc., est donné a priori, sans avoir à se préoccuper de savoir qui a le pouvoir de le faire. Il y aurait là du contenu qui pourrait exister sous des formes diverses sans en être affecté. Vieille illusion du monde réifié dans lequel les activités apparaissent comme des choses en soi détachées de la société. Mais pas plus que d’autres formes d’expression, la forme subversive du langage est la garante de l’incorruptibilité du sens. Elle n’est pas immunisée contre les dangers de la communication. Il suffit de l’exprimer sur les terrains propres à la domination pour en miner la signification, voire pour l’inverser. »

Le miroir des illusions, Notes de discussions du côté de La Bonne Descente (Paris), 1996

Intervenir dans les médias avec le vieil argument léniniste (à propos du Parlement) de s’en servir comme tribune renforce non seulement la légitimité de ces instruments de la domination, mais cautionne également le jeu démocratique qui pose comme base le dialogue plutôt que l’affrontement. On ne discute pas avec l’ennemi, on le combat est certes un vieil adage issu de l’expérience révolutionnaire, mais il ne concerne que celles et ceux qui ont réellement l’intention de supprimer toute autorité. Pour les autres -à commencer par les politiciens du « mouvement »-, il est par contre certain qu’il faut un jour ou l’autre faire preuve de tact, savoir ménager les uns et les autres en d’improbables « alliances » (1), « composer avec ce qu’il y a là où on se trouve« , c’est-à-dire s’adapter à l’existant plutôt que le subvertir. Accepter les règles du jeu plutôt que de foutre en l’air le jeu lui-même. Cette dynamique qu’on a par exemple vu resurgir ces dernières années en Val Susa, à Valognes ou à Notre-dame-des-Landes, n’est pas nouvelle. On sait depuis longtemps que tous les politiciens ne siègent pas au Parlement mais émergent aussi des luttes, et que la conquête du pouvoir (ou de l’hégémonie) emprunte parfois des chemins de traverse.

Refuser les mécanismes de la politique – dont la récupération et la représentation font entièrement partie – n’est pas qu’une question de cohérence, c’est une des conditions pour réellement expérimenter l’autonomie et l’auto-organisation. Seul le dialogue des révoltés entre eux dans un espace de lutte anti-autoritaire où les mots et leur sens ne sont pas mutilés par les besoins de contrôle et de consensus du pouvoir pourra dépasser la confusion organisée. C’est là, loin de toute représentation, que les idées sans maîtres ni propriétaires qui nous animent pourront alors enfin appartenir à tous ceux qui s’y reconnaissent.

Des ennemis de l’ordre,
31 octobre 2014

Note :
1 On trouve une illustration de cette logique dans Et maintenant qu’est-ce qu’on fait ? (Indy Nantes, 28 octobre), où l’anarchisme et le pacifisme ne sont plus des idées avec des prolongements pratiques, un rapport au monde, mais de bêtes clivages à dépasser pour « savoir faire force » et « aller vers des victoires ». Pour nos petits généraux post-blanquistes en effet, pourquoi s’encombrer d’idées et de cohérence (entre les moyens et la fin par exemple), puisqu’il n’y aurait que des « situations » tactiques qui ne demandent qu’à être gouvernées par leurs misérables petits calculs : « Dimanche soir, on a entendu que Rémi était pacifiste, que les gens qui participaient aux affrontements étaient anarchistes. De telles affirmations sont insupportables. Dire ça, c’est entretenir de vielles divisions et faire le jeu du maintien de l’ordre. La force de mouvements et de luttes comme le No-Tav en Italie, la ZAD de Notre-Dame ou autres, c’est d’avoir su justement regrouper en leur sein des pratiques qui, au lieu de s’opposer, se complètent et peuvent s’associer pour aller vers des victoires sensibles et matérielles. L’intelligence de la lutte, c’est de transformer ce qui apparaît trop souvent comme clivages et divergences rigides en tensions questionables et requestionnables permettant de grandir ensemble. Savoir faire force de la multitude des pratiques. »
On retrouve bien sûr la même proposition dans A nos amis du « Comité invisible » (p149) à propos de la lutte contre le TAV en Italie : « … en ayant recours tantôt au sabotage tantôt aux maires de la vallée, en associant des anarchistes et des mémés catholiques, voilà une lutte qui a au moins ceci de révolutionnaire qu’elle a su jusqu’ici désactiver le couple infernal du pacifisme et du radicalisme« .

Publié sur brèves du désordre, 1er novembre 2014