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[Publication] Adresse aux zadistes

L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux.

Tout d’abord, pour lever toute ambigüité, nous sommes solidaires avec les luttes avec occupation menées contre différents projets industriels et capitalistes qui, plus qu’aménager le territoire, contribuent à aménager nos vies. Nous sommes non seulement solidaires, mais nous y contribuons activement même si nous ne nous définissons pas comme zadistes.Toutefois, nous ne nous retrouvons pas toujours avec ce qui y est porté. C’est assez logique, étant donné la diversité des gens qui luttent. Nous passerons aujourd’hui sur la question de la composition et de la manière de composer, sur laquelle nous reviendrons peut-être plus tard. Nous avons décidé de rédiger cette première adresse dont le but n’est pas de donner des leçons que nous serions bien peu légitimes à tenir, mais de partager nos remarques, nos doutes et nos inquiétudes.

Ces derniers temps, la rage nous a évidemment saisis quand nous avons eu connaissance que des « pro-barrages » à Sivens, ou des « pro-Center parcs » à Roybon, se sont organisés contre les « zadistes » : barrer les routes pour empêcher l’arrivée de nouvelles personnes en lutte et réduire l’approvisionnement logistique, dégrader les véhicules des zadistes ou les cabanes des campements, menaces, insultes, agressions etc. Solidaires des gens sur place, les réactions et les discours de certains et certaines zadistes nous ont parfois laissés perplexes. A Sivens, certains et certaines s’indignaient que les flics ne s’interposent pas et ne protègent pas au moins les véhicules amis et les personnes. A Roybon, certains et certaines s’indignaient du fait que les gendarmes ne prennent pas le temps d’enquêter sur le site suite à un jet de molotov, alors que c’est le fait même qu’on les laisse pénétrer sur le site qui ne devrait pas être une évidence. Là-bas aussi, on soupçonnait en s’indignant que les flics aient laissé faire sans s’interposer…L’Etat se retrouve tout d’un coup relégitimé, appelé à s’interposer en casques bleus entre pro et anti et à arbitrer le conflit, à travers ses flics, ceux-là mêmes qui ont déjà frappé et n’attendent qu’un ordre pour raser les ZAD, ceux-là mêmes qui ont assassiné Rémi Fraisse il y a quelques mois. C’est une erreur de croire qu’il y a la FNSEA ou les petits patrons de Roybon d’un côté, et l’Etat, avec ses élus, ses services et ses flics de l’autre ; Vinci et Pierre et Vacances d’un côté, et l’Etat de l’autre. Il y a juste une unité d’intérêts convergents. Par ailleurs, les communautés rurales impactées par les projets ne sont pas des entités homogènes. Paraîtrait même qu’il y a des enjeux de classes, des hiérarchies, des emprises morales, matérielles, idéologiques, religieuses… Etat et capital trouvent des complices par intérêt ou adhésion idéologique. Il ne faut donc pas s’attendre à ne voir que des gens en uniformes nous faire face.

Etat et Capital avancent ensemble. Ces projets ne peuvent voir le jour qu’avec la complicité de l’Etat, mais au-delà avec son appui administratif, politique, financier et à travers des infrastructures qu’il est seul habilité à autoriser. Et au besoin, avec ses flics. Au Chefresne, qu’une ligne THT devait traverser, les flics ont délogé un propriétaire de son champ pour permettre à l’industriel RTE de continuer ses ravages, alors même que l’industriel en question n’en avait pas l’autorisation de la Justice, qui elle-même fermera évidemment les yeux… « Police nationale, milice du capital », « Justice, complice ». En l’occurrence, certains slogans tapent juste, mais à force de les répéter par réflexe, on ne prend plus acte de ce qu’ils signifient réellement.

Il est curieux qu’alors que tout devrait amener à prendre acte et assumer une lutte contre l’Etat et le Capital, l’Etat redevienne tout d’un coup une sorte d’entité neutre. Prendre acte, ça veut dire aussi essayer de s’organiser au mieux pour défendre la zone et les activités de lutte par nous-mêmes. Evidemment, la situation sur le terrain est compliquée, et l’autodéfense, c’est poser quelque chose d’ambitieux. Mais avons-nous véritablement d’autres choix ? Nous imaginons qu’il peut exister chez certains et certaines des stratégies médiatiques – « regardez comme les pros et l’Etat sont méchants, et nous gentils » – qui visent à légitimer la lutte, mais là encore c’est oublier le rôle des médias dans ces histoires, leur complicité avec les donneurs d’ordre, leur soumission idéologique et matérielle à l’ère du temps. Il nous semble plus pertinent de proposer des analyses et de riposter à partir d’une position claire d’opposition à l’Etat, plutôt que de lui redonner quelques couleurs, en passant en plus par une communication dont la critique serait tout aussi essentielle à faire, y compris au sein d’une presse « alternative » qui, plus elle se développe, moins sa dimension subversive nous paraît incarnée. Redonner vie ainsi à l’Etat, c’est succomber à l’idéal abstrait du citoyen, celui qu’on administre. Le citoyennisme radical, stade suprême de l’aliénation ?

Mais ce n’est pas seulement qu’Etat et Capital marchent ensemble. L’Etat s’est toujours employé à trouver des relais, des notables locaux, des franges réactionnaires, allant jusqu’à les laisser s’organiser en milices. Créer une situation pourrie est tout bénef pour lui. Laisser d’autres que lui faire le sale boulot aussi. Il favorise un climat de tension peu propice au développement du mouvement, maintient la pression et la peur sur les gens qui luttent, sème le doute chez certains et certaines quant à la légitimité de ces luttes. Ajoutons que les premiers à subir les pressions, que ce soient des flics ou de leurs substituts citoyens, ce sont les gens qui luttent et habitaient déjà là avant le début du conflit. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de porter certaines positions ou de mener certaines actions, d’aseptiser ses activités de lutte, mais s’organiser ensemble c’est d’abord prendre conscience des réalités différentes de chacun et chacune, et essayer de dégager du commun sans taire les divergences.

L’Etat et les industriels s’appuient quand ils peuvent sur des populations locales.C’était déjà le cas lors de l’implantation de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, de 1975 à 1977. Plusieurs sites en Basse-Normandie étaient alors en ballotage pour accueillir les bienfaits de l’atome. C’est finalement Flamanville qui a été choisi, moins pour des raisons techniques, que du fait de mobilisations immédiates d’oppositions sur les autres sites (dans le Calvados, des engins de chantiers avaient immédiatement cramé) et surtout du soutien d’une partie de la population locale. En effet, certains notables étaient acquis au nucléaire, depuis l’implantation de l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague à quelques dizaines de kilomètres. Même des curetons relayaient la bonne parole atomique. Mais surtout, à Flamanville, il y avait une population ouvrière qui avait perdu son boulot. Une mine de fer avait fermé ses portes quelques années auparavant. Evidemment, l’implantation d’une centrale a été vue d’un bon œil par une partie d’entre eux. La falaise dans laquelle ils plongeaient pour débusquer le fer allait laisser place à un chantier titanesque, puis à une centrale qu’il faudrait bien entretenir. Chantage à l’emploi. De fait, les opposants et opposantes, qui déjà menaient une occupation du site, ne se sont pas heurtés qu’à l’Etat et EDF, mais aussi à des citoyens locaux remontés et prêts à en découdre. Quoiqu’il en soit, les industriels et l’Etat choisissent les sites en fonction des mobilisations qu’ils rencontrent et des relais possibles au sein des populations locales.

Le site de Notre-Dame-des-Landes fait peut-être exception, du fait de sa longue histoire d’oppositions. Dans ce coin, il y a eu de nombreuses luttes dans le passé, des liaisons entre paysans et ouvriers de 68 aux luttes antinucléaires contre les centrales du Carnet et du Pellerin. C’est aussi pour cela que ça s’est « enkysté », comme dirait Valls. Mais ce n’est pas reproductible à l’identique partout, sans prendre acte des situations locales. Cela veut peut-être dire que ces luttes sont plus difficiles à faire vivre et surtout à étendre qu’on ne le croit. Mais qu’importe. Déjà à Chooz au début des années 1980, sidérurgistes et antinucléaires avaient compris qu’une hypothétique victoire (quelle victoire ?) n’était pas forcément le seul but d’une lutte. Leur mot d’ordre était « ça coûtera cher de nous foutre en l’air ». C’est aussi cette lucidité qui a parcouru la reprise de la lutte anti-THT dans la Manche, après le camp de Valognes de 2011. En l’occurrence, il semble bien que des documents internes des industriels concernés confirment un certain effet des sabotages et des diverses activités de lutte. Que cela se généralise, et les effets se feront d’autant plus sentir.

Caen. Mars 2015.
Laura Blanchard et Emilie Sievert.
blanchard.sievert[at]riseup.net

[Publié sur brèves du désordre, 2 avril 2015]

[Rennes] Un an après : des pneus crevés pour l’armée

Une modeste contribution.

Il y a un an, lors d’une manifestation contre le projet de barrage de Sivens, l’armée tuait une personne parmi les opposants.

La veille, un centre de recrutement de l’armée (CIRFA) ouvrait ses portes à rennes. Monde cynique.

A l’heure où l’Etat nous impose ses militaires armés dans les rues, renforce le contrôle et la répression aux frontières, envoie ses troupes à travers le monde et s’apprête à une intervention d’envergure sur la zad de notre dame des landes, on comprend bien à quoi sont destinées ces campagnes de recrutement: trouver de la main d’oeuvre pour défendre ses intérêts et maintenir l’ordre.

Crever les pneus et engluer les serrures des véhicules stationnés sur le parking du CIRFA (2 rue de la mabilais) était donc la moindre des choses.

L’armée te tend la main… et reste à portée de main.

[Publié sur indymedia nantes, 28 octobre 2015]

[Paris] Compte-rendu du procès pour un collage contre les flics à Belleville

Mercredi 21 janvier avait lieu au Tribunal de Grande Instance de Paris, le procès de deux personnes arrêtées lors d’un collage d’affiches pendant le mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse. Ils étaient poursuivis pour « provocation directe à la rébellion par la voie d’apposition d’affiches » et de « refus de se soumettre à un prélèvement biologique ».

A 13 heures 30, en plus des deux inculpés, une vingtaine de personnes étaient venues en solidarité pour assister au procès. Elles avaient dû préalablement se prêter aux contrôles de flics, à l’entrée du tribunal puis de la salle d’audience, encore plus poussifs depuis quelques semaines. Au moins deux paires de flics en civil étaient là comme d’habitude dès qu’il s’agit de procès de gens fichés, ainsi qu’un certains nombre de gendarmes pour « assurer la sécurité » du spectacle.

La juge appelle les deux inculpés à la barre une première fois, mais le numéro ne commencera pas tout de suite. La procureur, le midi même, a demandé à des flics de réaliser un PV supplémentaire sur les lieux de l’arrestation pour contrer certains arguments de la défense.
Deux heures et demi plus tard, l’avocate plaide la nullité sur l’illégalité du contrôle d’identité et de la fouille poussée qui a aboutit à la découverte des affiches poursuivies. La procureur conteste le premier argument avec les photos que viennent de prendre les flics. Il n’apparait pas de panneau d’affichage, et le collage ne peut donc être qu’illégal.

La juge ne se prononce pas sur la nullité, mais décide de quand même juger l’affaire.
Elle commence par interroger les prévenus sur leur situation sociale. Le fait qu’ils réussissent à payer un loyer avec leur seul rsa la rend suspicieuse. La précarité est une preuve de plus de culpabilité.

Elle lit ensuite longuement et en détail les différents PVs d’auditions des prévenus qui n’ont aucun intérêt puisque ceux-ci n’ont rien déclaré. Puis, après avoir lu le texte de l’affiche en question, elle les interroge sur le sens général du texte, sur ce que veut dire « nous n’appellerons pas au calme ». Les colleurs ne souhaitent pas s’exprimer sur un texte qui leur paraît suffisamment clair. Quand ils disent qu’ils ne veulent pas débattre dans un tribunal, la juge s’en étonne, chante un refrain sur la démocratie et la possibilité d’exprimer ses idées. Elle parle de « mini paranoïa » de la part des accusés et de l’indépendance des juges. Pour finir, elle rappelle la « personnalité » des prévenus, leur casier judiciaire, sans doute son meilleur argument. Les deux ont déjà été condamnés et ont des peines de sursis de un et de 24 mois. La première pour refus d’adn, le deuxième pour terrorisme « anarcho-autonome ».

Au moment du réquisitoire, la procureur assène aussi le couplet de son indépendance et dit le prouver en décidant de ne pas poursuivre les accusés pour le refus d’adn. Par contre, pour justifier la condamnation pour la « provocation directe à la rébellion », elle dresse un portrait précis des accusés. Comme elle n’a pas pu se faire une idée claire de leur personnalité puisque ceux-ci ne se sont pas prêtés au jeu, elle reprend le profil-type qu’on trouve dans les fiches de renseignement sur la « mouvance anarcho-autonome ». Elle finit par requérir pour la première la révocation de son mois de sursis ou bien 200 jours-amende à 10 € (au choix de la juge) ; et pour le deuxième, la révocation de six mois de sursis (soit de la prison ferme pour les deux).

A son tour, l’avocate souligne l’absurdité des réquisitions par rapport aux faits jugés et même par rapport à la peine maximum de deux mois encourue pour la « provocation directe à la rébellion ». Elle rappelle aussi que la procureur ne pouvait poursuivre les prévenus pour le refus d’adn puisque ces faits font justement partie des rares délits à ne pas rendre obligatoire ce fichage. Elle rappelle le contexte du mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse et demande si ce n’est pas plutôt cette mort qui provoque à la rébellion. Enfin, elle défend que les affiches jugées sont celles prises dans un sac lors de la fouille et non celles collées, et qu’elles n’ont donc pu être rendues publiques. Pour toutes ces raisons, elle demande la relaxe.

Pour finir, les accusés rappellent que le mouvement suite à la mort de Rémi Fraisse a réuni des milliers de gens à travers le pays. Des tas de manifestations, actions, assemblées ont eu lieu et des tas de tracts et d’affiches ont été collées ; qu’ils poursuivent aujourd’hui une affiche alors qu’ils nous rabâchent quotidiennement avec la démocratie et la liberté d’expression.

Le délibéré sera donné lundi 16 février 2015.

On continuera de coller.

On continuera d’exprimer nos idées en paroles et en actes.

Vive la rébellion !

L’affiche en question:

FlicsPorcs

 Le 6 novembre dernier à Belleville, deux personnes sont arrêtés pour un collage d’affiche appelant à une manifestation contre la police et le barrage du Testet. Elles passent en procès le 21 janvier prochain.

Suite à la mort de Rémi Fraisse le 25 octobre 2014, tué par la police lors de la lutte contre le barrage de Sivens, des mobilisations ont lieu partout en France.

Dès le début, le pouvoir fait tout pour étouffer et empêcher que ne se propage la révolte. Que ce soit par le biais de sa propagande relayée dans les médias, faite d’omissions volontaires, de manipulations et de mensonges plus ou moins grossiers ou que ce soit par le biais de la répression directe de toute action de solidarité.

À Paris, les premiers rassemblements ou manifestations, qu’ils soient déclarés à la préfecture ou pas, sont interdits et empêchés. À chaque fois, le dispositif policier est imposant, et vise à que rien ne se passe. Contrôles d’identité à la pelle : parce qu’on se rend à une manif, parce qu’on diffuse des tracts, parce qu’on porte un sac à dos… Garde-à-vue parce qu’on a un canif, ou parce qu’on refuse de donner son nom… Arrestations préventives injustifiées pendant presque 6 heures… Intimidations par des flics directement au domicile quelques heures avant une manifestation.
Il ne s’agit pas de s’en offusquer ou de crier au scandale. On sait à quoi on peut s’attendre du pouvoir ; on sait qu’il s’encombre de plus ou moins de précautions en fonction des personnes qu’il réprime et du contexte social.

Le 6 novembre à Paris, dans le quartier de Belleville, quelques personnes entament un collage d’affiches contre la police et appelant à une manifestation le 8 novembre. Arrive alors une camionnette de police de la BST. Deux flics en descendent et se dirigent vers deux colleurs. Ils semblent connaître le sujet de l’affiche et se montrent agressifs. Les deux sont embarqués vers le commissariat. Pendant tout le trajet, les flics les filment avec leur téléphone personnel et s’étonnent de leur refus de dialoguer. Au commissariat du 5ème, les copains se rendent vite compte qu’il ne s’agira pas d’un simple contrôle d’identité. Ils sont placés en garde-à-vue pour « provocation directe à la rébellion », en l’occurrence pour l’affiche. Les auditions s’enchaînent mais les poursuivis n’ont toujours rien à déclarer. Après 24 heures, et une « supplétive » pour « refus de se soumettre à un prélèvement génétique », ils sont envoyés au dépôt, avec le regret des flics de n’avoir pu prolonger la garde-à-vue (la prolongation est limitée théoriquement à des faits passibles d’au moins un an de prison). Après 20 heures, et un nouveau refus de prélèvement, ils finissent par passer devant un substitut du procureur qui leur remet une convocation pour un :

procès le 21 janvier 2015 a 13h30 devant le TGI de paris – 10ème chambre correctionnelle 1.
pour provocation directe a la rébellion
pour refus de prélèvement biologique.

Plus de 40 heures pour un collage d’affiches. Il est clair que l’intention est d’intimider et que la garde-à-vue est utilisée ici comme une punition en soi. Les procureurs font leur petite cuisine juridique et cherchent les articles et les astuces pour prolonger les délais, pour nous fatiguer et nous garder le plus longtemps possible enfermé.

On se laissera pas faire, on lâche pas l’affaire !

[Source : Paris-luttes.info.]

Bilan des inculpations à Nantes et Toulouse suite aux manifs du 22 novembre 2014

procès suite au 22 novembre 2014:

il y a donc 11 procès suite au 22/11 (sur 20 gardes à vues comptées) : 8 décembre, 9 décembre et 19 janvier

– 5 ports d’arme (opinels et compagnie dont un couteau à huitre)

– 1 outrage

– 4 participation avec arme à un attroupement (1 d’entre elleux a en plus violence sur agent sans ITT, une autre a violence sur agent sans ITT + outrage)

– 1 pour dégradation en réunion + outrage + rébellion 3 des personnes qui passent en procès sont passées en comparution immédiate lundi 24 novembre. Une personne est en détention provisoire, une autre est sortie de garde à vue lundi soir (24/11/2014) avec une convocation en décembre alors qu’elle s’était faite arrêtée avant la manif et que les faits qui lui sont reprochés (opinel) ne justifient pas les plus de 48h de gardav’.

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il y aura aussi 9 procès en décembre, janvier et avril suite à la manif du 1er novembre

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il y aura aussi 5 procès suite à l’action devant la gendarmerie de Sautron du 21 novembre

Mailing-list, 28/11/2014

Quelques précisions:

Beaucoup d’arrestations, des procès pour des faits mineurs, puis encore une personne incarcérée

La préfecture a tenté d’interdire de fait la manif de samedi dernier en bouclant le centre-ville, en balançant les jours précédents des fausses rumeurs dans les médias (quant à la préparation d’émeutes pour ce jour), puis en lâchant des brigades de BACqueux aux abords du rassemblement pour multiplier les contrôles et les fouilles (suite auquel même le matériel médical a été confisqué). Le rassemblement -bien plus massif qu’espéré- est bien parti en manif et a serpenté les rues de Nantes. Malgré le très peu de contact entre les manifestant.e.s et les flics, ces derniers ont procédé à un bon nombre d’interpellations. Nous vous en résumons les suites ci-dessous.

– 20 arrestations (dont 9 avant le rassemblement).

– 11 personnes passeront en procès très bientôt (dès début décembre). Une bonne partie de ces jugements porteront sur la seule accusation de « port d’arme » (opinel, masque à gaz de protection,…). Puis d’autres personnes passeront pour « participation à un attroupement armé », ou bien « outrage ».

– 3 personnes ont été présentées devant les juges lundi en comparution immédiate (toutes pour attroupement, l’une avec un fait aggravant car « visage dissimulé », une autre pour dégradations). Une femme qui était jugée en comparution immédiate a été incarcérée directement après son procès.

Comme d’habitude, nous conseillons aux personnes ayant des suites judiciaires de prendre contact avec le comité anti-rép (0675309545) pour préparer leur défense et rencontrer un avocat de confiance.

Le CARILA

Publié sur indymedia nantes, jeudi 27 novembre 2014 à 21:37

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Bilan des arrestations suite à la manifestation du 22 novembre [mis à jour]

Voici un bilan des inculpations suite à la manifestation du 22 novembre : sept convocations, deux comparutions immédiates, et trois sortis sans poursuites.

Après les comparutions immédiates de mardi 25 novembre, nous pouvons établir le bilan définitif des arrestations :

- trois personnes ont été libérées sans poursuites ;

- deux personnes ont été condamnées lundi 24 novembre, suite aux comparutions immédiates :
* l’une à 210h de TIG (équivalents à trois mois fermes s’il ne les fait pas), 600 euros d’amende et 1200 euros de dommages et intérêts pour les flics (pour violence sans ITT, rébellion et attroupement masqué),
* l’autre à 1000 euros de jours amendes (équivalents à 100 jours de prisons à 10 euros s’il ne paie pas) et 600 euros de dommages et intérêts pour les flics (pour violence sans ITT et rébellion).

- cinq personnes ont été condamnées mardi 24 novembre, suite aux comparutions immédiates :
* deux à 4 mois fermes avec mandat de dépôt (pour fabrication d’engins explosifs),
* deux à 4 mois avec sursis (pour fabrication d’engins explosifs)
* une à 6 mois fermes (pour outrage, rébellion et participation à une manif illégale)

- sept personnes ont été convoquées (nous appellerons à des rassemblements de soutien les jours de ces procès) :
* deux le 9 décembre à 14h, chambre des C.I. (la première pour port d’arme),
* deux le 16 décembre à 14h, chambre des C.I. (la première pour manifestation illégale et attroupement armé et la seconde pour manifestation illégale et rébellion),
* une le 19 décembre à 14h, chambre des C.I. (pour attroupement armé et violence sans ITT),
* une le 5 janvier, pour médiation pénale (pour port d’arme),
* une le 13 janvier à 08h30, 5ème chambre (pour violence sans ITT).

- enfin, la personne arrêté lundi devant le Palais de justice est sortie de garde à vu aujourd’hui (mardi) avec une convocation le 27 janvier à 08h30, chambre 5 (pour outrage).

Legal team 31 (07.53.04.87.69)

Iaata.info

[Partout] manifs sauvages du 22 novembre contre la police

A Lille:

1630735587_B974117919Z.1_20141122194017_000_GTE3GSPD7.1-0Quatre panneaux publicitaires défoncés à coups de masse, un abribus descendu, de multiples tags et affiches collées sauvagement, deux interpellations…

Dès le départ vers 17 h 30 de la manifestation de la place du Théâtre, un groupe d’une soixantaine de personnes, cagoulées et masquées, a laissé deviner des intentions vite confirmées rue de Paris par le bris d’un premier des panneau publicitaire. Les forces de l’ordre suivant le cortège en civil se refusaient à intervenir au vu de l’endroit très fréquenté en ce samedi soir.

Les manifestants aux cris de « On n’oublie pas, on pense à toi ; l’État tue, la lutte continue » ont poursuivi leur parcours en taggant au passage la façade de l’Hermitage Gantois de « RIP REM » (rest in peace Rémi), de nombreux autres magasins et établissements. Alors que le cortège semblait cheminer vers le siège du PS, rue Lydéric, il a finalement pris la rue de Valmy, s’est dirigé place Philippe-Lebon (nouvelles dégradations) et a dévié rue de Fleurus. L’arrivée massive des forces de l’ordre rue de Gantois a disloqué la manifestation. Deux personnes ont été interpellées, loin des rues de l’hyper-centre, bondées de promeneurs et de touristes en ce début de soirée.

La voix du nord, 22/11/2014 à 19h40

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A Paris / Montreuil:

[Suite d’un pique-nique qui s’est tenu tout l’après-midi]

En début de soirée, peu après 18h, les quelques centaines de personnes qui étaient encore sur la place de la Réunion sont parties tranquillement en manif sauvage, en direction de la rue d’Avron, direction Montreuil.

Derrière une grande banderole « Urgence : la police assassine« , les habituels slogans anti-flics de ces dernières semaines de manifs sont repris en chœur : « Flics, porcs, assassins« , « 1ère, 2e, 3e générations, nous sommes tou-te-s ennemi-e-s de la police« , « Mais que fait la police ? Ça crève les yeux« , « Police partout, justice complice« , « Tout le monde déteste la police« , « L’État opprime, la police assassine« , « À bas l’État, les flics et les patrons/fachos« , etc…

Là aussi, comme pour le pique-nique de l’après-midi, pas un flic à l’horizon ! Joie et bonne humeur assurées !

Un peu avant la porte de Montreuil, côté Paris, une voiture de flics passe par inadvertance, et se prend quelques canettes. Pareil quelques minutes plus tard, quand au-dessus du périph’ on se fait doubler par un camion de CRS, qui se mange aussi quelques projectiles.

La manif continue côté Montreuil sur la rue de Paris, quelques tags sont faits sur les murs, des caméras de vidéosurveillance sont recouvertes de peinture, et alors que le 23 octobre dernier les flics avaient bloqué la manif faisant suite à l’expulsion du squat du Transfo, cette fois on n’aura pas eu à croiser leurs sales gueules qui-ne-font-que-leur-travail.

Publié sur paris-luttes.info, 23 nov 2014

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A Lyon:

Dans la nuit de samedi à dimanche 23 novembre, les poste de police municipale des 3ème et 8ème arrondissements, situé rue Vendôme, s’est fait pourrir sa façade accolé d’un message court et efficace: « assassins ».

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A Besançon:

Près de 100 personnes partent en manif à travers le centre-ville, où retentit des slogans comme « Tout le monde déteste la police », « flics porcs assassins » accompagnées d’un RG à vélo qui nous suit sur les côtés. Le cortège se dirige en direction de la préf’, puis du local PS. Rien à signaler, mis à part qu’on y trouve bien plus de flics mobilisés (casques et boucliers) qu’au centre-ville, où l’on était noyé dans la masse de passants / consommateurs d’un samedi après-midi. 

1En arrivant au commissariat central de la gare d’eau, une rangée de bleus casqués protège l’entrée « privée » du parking interne, sur lequel se trouve plusieurs véhicules personnels de flics et d’autres sérigraphié « police ». Mais le cortège poursuit sa route jusqu’à l’entrée « publique » de ce lieu d’oppression. Très vite, du liquide de couleur rouge est jeté sur les murs et le sol du comico; les bleus s’énervent et rappliquent pour protéger l’entrée. Un mannequin de flic est incendié et crâment pendant plusieurs minutes sous le regard des keufs. La BAC profite de la situation de dispersion confuse pour interpeller un manifestant accusé d’avoir lancé une pierre sur les policiers (dont malheureusement aucun n’a été touché). Etant mineur, il est ressorti en fin de journée avec une convocation devant un juge pour enfants.

A suivre.

Transmis par mail, 23/11/2014

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Nantes et Toulouse:

Les manifs dans ces deux villes étaient interdites par la préfecture, avec un centre-ville militarisé (entre 300 à 400 flics quadrillaient Toulouse); la peur gagne les riches tenanciers du centre-ville, qui sont contraints de barricader. En plus de la militarisation croissante de l’espace urbain lors des journées de manifs contre la police, les manifestants les plus déterminés ont du faire face aux citoyens et garants de la paix sociale, reconnaissables avec un bandeau de tissu blanc (sous l’appellation « blanc bloc », qui ont tenté de venir en aide aux flics par leurs interventions pacifistes. Des affrontements ont duré une bonne partie de l’après-midi (selon les préfectures respectives, deux flics et un journafleux de radio-canada ont été blessés à Toulouse, un bleu par un pavé à Nantes).

Dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse, au moins 4 agences bancaires, du mobilier urbain (abribus, panneaux publicitaires) et la vitrine d’une agence bancaire ont été dégradés, ainsi que plusieurs façades taguées.

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A Nantes peu après 17H00, des groupes masqués ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

à proximité de la prison de Nantes

à proximité de l’ancienne prison de Nantes

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les dissociateurs collabos des flics du "blanc bloc"

les dissociateurs collabos des flics du « blanc bloc »

A la fin de la journée, il y aurait eu 16 interpellations à Toulouse et 14 à Nantes d’après la presse policière.

[Partout] Vengeances contre l’Etat et ses milices assassines

Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014 à Genève, le consulat de France, situé rue Imbert-Galloix (derrière le parc des Bastions), a vu sa façade repeinte en rouge.

Vers 2h30 ce jeudi matin, les flics sont alertés pour une attaque sur le consulat de France. En plus de la façade et de la porte repassées à la peinture rouge, les tags « pour Rémi » et « ACAB » sont retrouvés sur les lieux.

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Reformulé de la presse mainstream TDG, 21/11/2014

A Nantes, les locaux du PS ont été intégralement repeint à la peinture rouge dans la nuit de lundi à mardi 18 novembre 2014.

Et ce vendredi 21 novembre dans la matinée, un groupe d’une quarantaine de manifestant-e-s a fait irruption devant la gendarmerie de Sautron (banlieue nantaise) qui a rapidement été recouverte de peintures et de slogans. 5 personnes ont été interpellées.

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Dans la matinée du 21 novembre 2014, les portes d’entrée de l’ambassade de France à Wellington (Nouvelle-Zélande) ont été couvertes de graffitis en réponse à l’assassinat de Rémi.

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Le samedi 15 novembre 2014, une vingtaine de compagnon-ne-s ont bloqué l’entrée de l’Institut Français d’Athènes dans le quartier d’Exarchia et sont intervenus dans la cour et dans les amphis en lisant plusieurs choses au mégaphone, en distribuant des textes, jetant des tracts et en criant des slogans. L’action a commencé à 11h40 et a pris fin une heure plus tard.

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Le 11 novembre 2014, des anarchistes ont symboliquement occupé les bureaux de l’AFP dans le quartier bondé de Kolonaki, dans le centre d’Athènes, pour protester contre le meurtre policier de Rémi Fraisse sur la ZAD du Testet, en France. Les compagnon-ne-s ont distribué des tracts en grec et en français, sur lesquels on peut lire : “De la France jusqu’en Grèce, transformons les foyers de résistance en signal de révolte pour les opprimé.e.s de la terre entière. La solidarité est notre arme“.

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A Londres, un rassemblement s’est tenu le 31 octobre 2014 devant l’ambassade de France suite au meurtre d’Etat sur la ZAD du Testet. L’occasion d’exprimer la rage à coups de peinture.

[Saint-Denis, 93] Nik la police

Texte diffé à Saint Denis à différentes occasions.

nlpIl y a quelques semaines, un homme meurt dans un affrontement avec les flics, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par les chtars. Il y a quelques jours, les matons de Fresnes laissent crever un individu qui avait mis le feu à la cellule où il croupissait. Pour des raisons qui ne sont pas les nôtres la première mort, celle de Rémi, provoque un peu de bordel dans la rue quand tant de fois les meurtres des uniformes (flics, militaires, matons, infirmiers psy, etc) passent inaperçus. C’est que cette fois-ci il s’agit d’un « jeune » (quelle importance?) participant à une lutte collective, et pas du premier braqueur, pauvre et/ou révolté venu. C’est pourtant la même boule de rage et de tristesse qui nous étreint, à laquelle il est hors de question de s’habituer, le même monde à abattre.

Il nous crache à la gueule, Cazeneuve, quand il annonce larme à l’œil que le type de grenade qui a tué Rémi ne sera plus utilisé tout en réaffirmant qu’il y a des modes de « contestation » légitimes et que toutes celles et ceux qui décident de traduire leur rage en actes s’exposent à la répression et aux mutilations, voire à la mort. Si le désir est réellement de se débarrasser de la police, et du monde qui en a besoin, les moyens autorisés: le vote, la manifestation non-violente, les pétitions diverses et variées, ne sont d’aucune utilité. Nous n’avons rien à demander à l’État parce que nous ne voulons pas d’états au-dessus de nos têtes, aucune instance supérieure qui décide comment et où on doit vivre, ce qui est « bien » ou « mal ». Dans un moment où il y a un peu plus de grabuge dans la rue qu’à d’autres, on aimerait prendre de l’élan, briser la machine à soumettre et à exploiter. Ne pas se contenter de parler de « violences policières » mais les relier à l’ensemble de ce qui nous pourrit la vie, plutôt que rester sur le morne terrain de la politique et de la revendication en espérant fédérer plus largement. Oser tendre vers l’insurrection au lieu de rogner nos désirs pour les faire rentrer dans les cases existantes.

Si ce qu’on partage pour commencer n’est pas tant la rage d’en finir avec ce monde-là dans sa globalité que de dégager les flics de nos vies, qu’à cela ne tienne, ça fait déjà une bonne amorce, un sacré début. À Saint-Denis, l’objectif du pouvoir est de transformer une ville conflictuelle en paradis pour bourges et investisseurs. Ils comptent d’ici trois-quatre ans installer ici le nouveau siège régional de la police scientifique*, déménager et agrandir le commissariat: la mairie PCF essaye d’obtenir 200 keufs en plus, soit quasiment le double des effectifs actuels…Tout ça sans compter l’euro 2016 qui vient peser dans l’agenda de leurs travaux, l’occasion de faire joujou avec des drônes qui viennent s’ajouter aux dispositifs de contrôle existants… Foutons-leur la misère. Continuant de jour, de nuit, seul-es ou en bonne compagnie, à frapper, affutons nos coups. Que leurs projets s’enlisent, que leur routine macabre s’enraye avec l’essor de notre imagination.

*avenue Jean Moulin. Le bâtiment de la police scientifique serait construit exprès, le commissariat serait dans les murs de l’ancienne antenne de la CPAM, celle qui est squattée par des artistes.

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Si nous haïssons les uniformes, ce n’est pas « seulement » parce qu’ils éborgnent, mutilent, enferment, tuent les pauvres et/ou les révoltés. C’est qu’ils sont les chiens de garde des privilèges des riches, des projets du pouvoir, et se trouveront toujours sur la route des amantEs de la liberté. Si nous refusons le moindre dialogue avec les politicienNEs de tout bord (partis, syndicats, asso-citoyennes) ainsi qu’avec les mange-merde que sont les médias, c’est que nous les reconnaissons comme maillons indispensables du monde qui nous oppresse. Tous veulent canaliser la révolte pour l’étouffer, et récupérer le pouvoir qu’il nous faut détruire si nous voulons avoir une chance d’être libres un jour. Si nous choisissons d’attaquer les chantiers, les structures, voir les principales figures de la domination par tous les moyens que nous jugeons pertinents, c’est que nous savons qu’un abîme sépare notre violence ciblée d’individus en quête de liberté de la terreur exercée par les États pour se maintenir en place. Nous n’avons rien à aménager, négocier, réformer de cette société tissée de rapports de domination dégueulasses. Si nous décidons de le faire sans attendre, c’est que contrairement à ce qu’ont toujours prétendu toutes les crapules religieuses, nous n’avons qu’une seule vie, et que l’idée de la passer entre misère salariée et chantage à la taule nous est proprement insupportable. Ce qui dégoûte le coeur, que la main s’y attaque 

brèves

Piqûre de rappel.

Dans la manif du 13/11 contre les violences policières, à Paris, les lycéen-ne-s et autres « non-encartéEs » désireu-x-ses de choisir leur parcours et d’aller emmerder la manif des keufs ont dû passer à travers le service d’ordre de la FIDL (syndicat lycéen): des gros bras qui ont sorti gazeuses et matraques téléscopiques et ont dû battre en retraite sous les projectiles. Sales mercenaires des syndicats!!!

Petits coups de crocs dans la domination.

Le 4/11, « une pelleteuse et un engin de forage sont partis en fumée sur le chantier de la rue Vandenbranden dans le centre de bruxelles. Un tag a été laissé sur place « A Rémi ». Ils aménagent, on saccage! »

Fin octobre / début novembre, multiplication des guets-appens contre la police notamment à Corbeil-Essonne, Albertville, Montpellier et Blois (….)

Le 30/10 à Lesneven (finistère): un véhicule de la police municipale détruit, un second « fortement endommagé » selon le torchon local. Pour un peu, le feu aurait pu se propager à la mairie qui a vu sa façade arrière « léchée par les flammes ». Dommage!

Le 29/10, occupation éclair des locaux de recrutement de la marine, à Rouen. À Saint-Denis, les militaires du centre de recrutement de l’armée situé en plein centre ville travaillent derrière des vitres en carton depuis une dizaine de jours. Bien fait!

Le 24/10, une mutinerie éclate dans le quartier d’isolement de la prison centrale de Saint-Maur, les premiers « sortis » dégagent les matons et pétent les serrures des autres cellules. L’émeute dure la matinée, le bloc prend cher (caméras défoncées…). Feu aux prisons!

Début novembre, plusieurs lycées sont bloqués à St-Ouen et Saint-Denis, avec des tas de poubelles, dont certains sont mis à feu et commencent à cramer les bahuts. A Saint-Denis, un blocage se transforme en manif sauvage à travers la ville, tentant quelques pillages et défonçant voitures et vitrines de commerces au passage. Un dispositif monstrueux est déployé depuis afin de rétablir l’ordre. Grrr…

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Reçu par mail, 20 nov 2014

[Paris/St-Denis] Récits des manifs sauvages contre la police (13 et 14 novembre 2014)

Saint-Denis : manif sauvage contre la police, dans les rues et dans la fac

Aujourd’hui vendredi 14 novembre, un rassemblement s’est formé vers 11 heures à l’entrée de l’université Paris 8 (à Saint-Denis) contre les violences policières et l’occupation policière de Saint-Denis. Au programme dans un premier temps, diff de tracts et collages d’affiches.

Vers midi, sous une pluie battante, une grosse centaine de personnes partent en manif sauvage dans les rues du quartier. Des fumigènes sont craqués pour mettre de l’ambiance derrière une large banderole qui ouvre la voie (je ne sais plus exactement ce qu’il y avait écrit dessus, mais ça se terminait par « Solidarité de classe »).

"Contre l'Etat et ses violences - Autodéfense - Solidarité de classe"

« Contre l’Etat et ses violences – Autodéfense – Solidarité de classe »

Parmi les manifestant-e-s, un certain nombre des manifestant-e-s présent-e-s la veille, des lycéen-ne-s du 75, du 93 et du 94, des étudiant-e-s de Paris 8 et d’ailleurs, et d’autres (travailleur-euse-s, chômeur-euse-s et autres). Plus ou moins les mêmes slogans anti-flics que la veille sont repris joyeusement, avec quelques autres (par exemple « C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme et l’État policier »).

Dans la rue de la liberté (!), la manif fait une pause devant le lycée professionnel Bartholdi et on appelle les lycéen-ne-s à nous rejoindre. Il n’y a pas grand-monde dehors (la pluie et l’heure de la cantine n’aidant pas), mais quelques lycéen-ne-s rejoignent quand même la manif avec enthousiasme.

Il y avait l’idée d’aller devant le lycée Paul Éluard faire la même chose, mais au bout de la rue de la liberté des flics nous attendaient en nombre (bacqueux et véhicules de police).
Là où (la rue de la) la liberté se termine, se trouve généralement la flicaille…

On change donc de direction et la manif prend des petites rues résidentielles, avant de parcourir une partie de la cité Allende. Enfin, retour vers la fac, en prenant l’avenue de Stalingrad. Sur le chemin, plusieurs tags sont inscrits sur des murs (« L’État tue, tue l’État », « L’ordre ou la liberté », etc.).

À Paris 8, on se demande quoi faire pendant un moment, et finalement tout le monde entre dans la fac en mode manif sauvage ! Les mêmes slogans anti-flics sont criés dans les bâtiments universitaires, sous les yeux impuissants des vigiles de la fac. Bonne ambiance !

Plein de tracts sont distribués aux étudiant-e-s et employé-e-s de la fac, quelques tags sont aussi inscrits sur les murs trop blancs de la fac (« Guerre sociale », « Nique la police » et autres) mais globalement on reste assez sages : on est passé par le resto U et on n’a même pas tenté d’autoréduc ! Cela dit, on ne va pas se plaindre, ni la sécu de la fac ni les flics ne se sont ramenés pour nous faire chier (alors que tout ce raffût a duré un bon moment).

Notre rage contre la société policière est juste. La lutte continue !

Prochains rendez-vous :

- Assemblée de lutte pour Rémi, mardi 18 novembre, à 19h à la Parole errante (9 rue François Debergue, Montreuil, métro Croix-de-Chavaux)

- Rassemblement / pique-nique contre les violences policières, samedi 22 novembre à 14h, place de la Réunion (Paris XXe, métro Maraîchers ou Alexandre Dumas)

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Paris : Récit de la manif lycéenne anti-keufs du jeudi 13 novembre

À 11 heures, place de la Nation, était prévue ce jeudi 13 novembre une manifestation lycéenne dans la continuité du mouvement de révolte né après la mort de Rémi Fraisse.

La semaine dernière déjà, les lycéen-ne-s s’étaient mobilisé-e-s sur Paris et en Seine-Saint-Denis.

Place de la Nation, plusieurs centaines de personnes sont rassemblées, principalement des lycéen-ne-s, mais pas seulement. Il y a pas mal d’autres gens qui sont là en solidarité avec le mouvement lycéen, contre les violences policières ou contre la police tout court.

À l’appel du MILI et d’autres lycéen-ne-s, la manif devait se diriger vers la place de la République, mais comme le même jour était prévue une manif de flics (!) à l’initiative du syndicat de flics Alliance, un syndicat positionné très à droite… Cette manif terminant aussi place de la République, le gouvernement, les flics et la FIDL, syndicat lycéen émanant du Parti socialiste, sont tombés d’accord : la manif lycéenne ne doit pas déranger la manif de flics. De Nation, la manif lycéenne devait donc finalement se diriger vers la place d’Italie, sans passer par la place Bastille, lieu de départ de la manif des flics (à 13h).

2014-11-13_paris_sodegageDès le début de la manif, le mot a tourné que les lycéen-ne-s n’avaient pas l’intention de se laisser guider par la FIDL, malgré son service d’ordre (quelques dizaines de gros bras payés par SOS-Racisme) et les flics en civil qui surveillaient de près les manifestant-e-s.

Derrière deux banderoles de tête portées par des lycéen-ne-s non encarté-e-s (« Non à la répression et aux expulsions », « Lycéens en colère face aux violences policières »), un camion-sono indépendant lançait des slogans enragés qui changent des trucs habituels lancés par les générations d’apprentis-politiciens qui habitent les syndicats lycéens. Là, on pouvait entendre et entonner toute une série de slogans explicites : « De Malik à Rémi, Zyed et Bouna, à bas les violences d’État », « Flics, porcs, assassins », « Grenades, flashballs, on n’en veut pas », « Police nationale, milice du capital », « Police partout, justice nulle part / justice complice », « Un flic, une balle, justice sociale », « Rendez-nous Yero » (Yero est un lycéen enfermé actuellement en centre de rétention), « Rémi abattu, la jeunesse est dans la rue », « Frappons vite, frappons fort, un bon flic est un flic mort », « 1ère, 2ème, 3ème générations, nous sommes tous des ennemis de la police », etc.

Quelques graffiti et pochoirs sont faits sur le parcours, et des gros pétards sont jetés sur le SO et sur les flics, qui paradent de part et d’autre de la manif (chacun son côté, en bonne concertation).

Au croisement du boulevard Diderot et de l’avenue Daumesnil, des lycéen-ne-s appellent à désobéir au tracé imposé par les flics : la manif tourne en direction de Bastille ! Ça part en manif sauvage, le SO panique et s’interpose violemment : gazeuses et matraques téléscopiques sont sorties, ils gazent dans le tas mais se prennent une floppée de projectiles et battent en retraite. Ça n’a rien de surprenant, mais signalons tout de même que la gauche de pouvoir est clairement du côté de l’ennemi. Le Parti socialiste, SOS-Racisme et la FIDL sont prêts à sortir les armes pour nous faire taire.

La manif continue donc en mode plus déter’, quelques fumis sont craqués, presque tout le monde est masqué, et quand on voit l’avenue bloquée par plusieurs camions de flics, la question se pose : on l’attaque, avec l’idée d’aller perturber la manif des flics, au risque de se faire coincer dans une nasse (vu le nombre important de flics présents dans le quartier), ou on continue ailleurs en manif sauvage. Ça ne traîne pas, on prend la rue Parrot, on se rapproche de la gare de Lyon et on se dirige vers le pont d’Austerlitz.

Sur le chemin, des voitures de flics se prennent des coups, notamment une qui part en trombe après s’être mangé des chaises et d’autres projectiles.

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De l’autre côté du pont d’Austerlitz, on tergiverse un peu mais pas trop, pas moyen qu’on laisse le temps aux flics de venir nous encercler ! La manif continue sur le boulevard de l’Hôpital, on sent moins d’énergie collective, mais une voiture de flics et la devanture de bureaux de la préfecture se font quand même attaquer sur le chemin. Suivie par plusieurs camions de CRS qui se trouvent assez loin derrière au milieu des voitures bloquées, la manif trace sa route vers le sud, jusqu’à la fac de Tolbiac (Paris I).

Dans la dernière rue, une barricade de poubelles est placée pour protéger nos arrières, même si à ce moment-là on n’est plus suivi que par des bacqueux et d’autres civils à pied. Pendant ce temps, les CRS sont allés protéger en nombre le centre commercial Italie 2… La sacro-sainte marchandise avant tout ! 2014-11-13_paris_italie2crsÀ Tolbiac, on entre dans la fac en mode manif, l’ambiance est joyeuse, ça discute avec les étudiant-e-s sur place (pas super réceptifs, pour la plupart) et une assemblée se met en place dans un amphi avec une centaine de personnes.

L’assemblée se déroule bien et finit par décider d’un rendez-vous pour une manif le lendemain. L’idée, c’est d’aller à Saint-Denis soutenir les lycéen-ne-s de là-bas, qui subissent une occupation policière massive depuis quelques jours. Rendez-vous à 11h ce vendredi 14 novembre, sur le parvis de l’université de Paris 8 Saint-Denis (métro Saint-Denis Université, ligne 13).

Dans la foulée, des interventions ont été faites dans les autres amphis de Tolbiac pour mobiliser les étudiant-e-s, car la lutte continue, avec rage et joie !

Publiés sur paris-luttes, 13 & 14 novembre 2014

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Ailleurs sur le territoire, les étudiants de Rennes 2, Lyon 2 et du Mirail (Toulouse) sont également entrés en lutte contre la police en votant grève et/ou blocage de leurs facs en AG.

Manif partie de Rennes 2 jeudi 13 novembre 2014

Manif partie de la fac de Rennes 2 jeudi 13 novembre 2014

[Marseille] Manifs sauvages contre l’existant

A Marseille aussi ça bouge !

Après une première déambulation sauvage, déterminée et ponctuée de quelques tags le 31 octobre, on s’est retrouvéE à 200 le vendredi 7 novembre pour remettre ça.

De nombreux tags du genre « insurrection », « appel à la révolte », Rémi on n’oublie pas » ou « la ZAD sera votre Vietnam » ont fleuri tout au long du cortège, une sucette de pub a volé en éclat, les flics présent en masse se sont copieusement fait insultés et se sont mangés des pétards, une effigie de policier a ensuite été pendu à une caméra de vidéosurveillance pour flamber juste sous celle-ci et la rendre inutilisable. Les petites merdes de la bac ont profité du spectacle pour charger la foule. Il n’y a apparemment pas eu d’interpellation mais beaucoup de gens ont mangé des coups.

Faisons en sorte que ce mouvement ne s’arrête jamais, continuons à combattre l’État et toutes les oppressions.

Reçu par mail, 11 novembre 2014

[Seine-Saint-Denis] Du blocage à l’incendie de bahuts contre la police et le monde qui en a besoin

Après deux jours de blocages de lycées (incendiaires pour certains) sur Paris et sa banlieue jeudi 6 et vendredi 7 novembre initiés suite à la mort d’un opposant au barrage du Testet et les « violences policières » (mais aussi contre l’expulsion d’un lycéen sans-papiers d’origine mauritanienne, Yero), les blocages et manifs reprennent ce lundi 10 novembre, mais particulièrement en Seine-Saint-Denis.

Au moins six établissements ont été bloqués et certains l’ont été par le feu, selon la direction académique: Cachin et Blanqui à Saint-Ouen, Paul-Eluard (déjà bloqué jeudi), Suger (déjà bloqué vendredi), Bartholdi et l’ENNA à Saint-Denis. Plusieurs poubelles ont été enflammées devant l’entrée du lycée Suger. Le feu a noirci la façade et endommagé les grilles et les fenêtres.

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Lycée Blanqui à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), lundi 10 novembre 2014.

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Lycée Suger à Saint-Denis, lundi 10 novembre 2014.

Un feu a également été signalé devant le lycée Cachin, à Saint-Ouen, mais les pompiers n’ont pas tardé à intervenir pour arrêter la propagation des flammes. La direction a toutefois décidé d’évacuer l’établissement et de le fermer jusqu’à mercredi matin.

Environ 150 jeunes venus de plusieurs lycées ont convergé vers 10 heures vers le centre-ville de Saint-Denis pour rejoindre le centre commercial Basilique. Sur leur passage, des voitures ont été défoncées. Arrivés sur place, ils ont tenté de pénétrer, en vain, dans le magasin Carrefour, dont le rideau de fer avait été baissé préventivement, avec des CRS à l’entrée. Ils s’en sont pris ensuite à un magasin Go Sport. Plusieurs vitrines de commerces ont été pétées et quelques expropriations de marchandises auraient eu lieu.

ccLa station de métro Basilique de Saint-Denis a dû être fermée entre 11h30 et 12h15, tandis que la N1 a dû être coupée. Le trafic du tramway a aussi été interrompu. 200 policiers et gendarmes mobiles ont été déployés. 

Reformulé de leur presse, 10/11/2014