Archives par étiquette : flics racistes assassins

[Besançon] Solidarité incendiaire contre l’occupation policière dans 7 quartiers – 3, 5 et 9 mai 2015

[Le 3 mai, les CRS qui occupent depuis des mois le quartier des « 408 », notamment en réaction aux sabotages continues contre le système de vidéo-surveillance du secteur, se sont une nouvelle fois reçus de plein fouet la rage provoquée par leur travail quotidien. Lors de cette soirée de rébellion, un jeune de 17 ans s’est fait interpeller et a été immédiatemment incarcéré pour avoir filé un coup de tête à un keuf. Deux nuits plus tard, la solidarité s’exprimait par des caillassages et des incendies de multiples bâtiments et véhicules représentant la pacification sociale et l’Etat (dont ‘Habitat Développement Local’ dans le centre Jean Jaurès qui appartient à la communauté d’agglomération du Grand Besançon; un centre-médico social; une école), ainsi que des entreprises telles que celle de transport Ginko et de location de véhicules ‘Hertz’ : les dégâts matériels sont nombreux.

Dans la nuit du 4 au 5 mai, plusieurs poubelles ont été incendiées dans le quartiers de Palente et des Vaîtes. Peu de temps avant, un poteau d’éclairage public avait été mis hors-service, plongeant le secteur de la rue Chopin (Palente) dans le noir.

Même si les flics sont toujours à la recherche des incendiaires présumés dans quatre quartiers différents (St-Ferjeux, Planoise, Saint-Claude, Tilleroyes), la réponse de l’Etat n’a pas tardé et quatre autre émeutiers présumés des « 408 » ont été interpellés lors d’un guet-apens montés par 30 porcs en uniforme ce mercredi 6 mai 2015. Vendredi, ils ont tous été placés en détention provisoire, à l’exception d’un jeune de 15 ans qui a été relâché sous contrôle judiciaire. Ils passeront en comparution immédiate au tribunal de Besançon ce lundi 11 mai 2015.

Dans la soirée de samedi 9 mai 2015 à Planoise, les keufs ont essuyé plusieurs jets de projectiles divers:

  • vers 20h rue de Bruxelles, les CRS sont visés par des tirs de mortier, malheureusement sans les atteindre… Le tireur est identifiée par les bleus et placé en GAV. Il dit avoir voulu se venger de s’être fait contrôler quelques heures auparavant.
  • A une heure d’intervalle (à 22h avenue Ile-de-France et à 23h rue de Bruxelles), les CRS ont de nouveau essuyé des tirs… de cocktails molotov cette fois-ci. Le premier visait un de leur camion et l’autre un groupe de quelques bleus. Malheureusement, ces deux lancés n’ont pas atteint leurs cibles. Ce n’est que partie remise.

 La conflictualité contre la police atteint actuellement un nouveau stade à Besançon: celle-ci s’intensifie par l’intervention pérenne des nombreuses compagnies de CRS dans les divers quartiers à la demande de la mairie, notamment là où la population ne se résigne pas devant leur présence oppressive. Le travail policier nécessite des réactions appropriées, comme celles des dernières nuits qui ont ciblé le capital et divers institutions étatiques de contrôle, de domestication et de pacification…

Solidarité offensive contre la police et tout ce qu’elle défend !

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Besançon : quatre interpellations après des violences et plusieurs séries d’incendies

Quatre hommes ont été interpellés mercredi 6 mai 2015 dans le quartier « des 408 » à Besançon après des agressions contre des policiers et plusieurs séries d’incendies volontaires, a-t-on appris auprès du parquet qui évoque des « incidents très graves ».

Ces incidents ont eu lieu dans cinq quartiers de Besançon, a indiqué la procureure Edwige Roux-Morizot.
Mardi soir 5 mai 2015, cinq voitures ont été incendiées rue du Caporal Peugeot dans la quartier Saint-Ferjeux. L’incendie s’est propagé à l’immeuble abritant les locaux de HDL (Habitat développement local) et du centre médico-social de Saint-Ferjeux. Quelque 65 pompiers, avec huit véhicules d’intervention, ont été mobilisés sur la durée de l’intervention.

Habitat Développement Local du centre Jaurès et les véhicules du département

Habitat Développement Local du centre Jaurès et les véhicules du département

Neuf minibus de l’agence de location de véhicules Hertz dans le quartier des Tilleroyes et un conteneur à poubelle adossé à une école dans le quartier Saint-Claude ont également été incendiés. À Planoise, une haie de thuyas a aussi été incendiée et des pierres ont été jetées sur un bus de transports publics.

Dans la même soirée, de puissants pétards ont été lancés en direction de CRS patrouillant dans le quartier sensible dit des « 408« , où ont été interpellés les quatre suspects.

« On peut légitimement s’interroger sur le lien de causalité entre la multiplicité de ces très graves incidents et le placement en détention mardi d’un jeune de 17 ans à la suite déjà d’agressions contre des policiers« , a déclaré la procureure.

Dimanche soir 3 mai 2015, des CRS déployés dans le quartier des « 408 » ont été la cible de jets de projectiles. Un mineur de 17 ans qui avait donné un coup de tête à l’un des policiers avait été interpellé et des poubelles incendiées quelques minutes après cette interpellation. Le suspect a été placé en détention mardi pour « outrage, rébellion et violences sur un dépositaire de l’autorité publique« .

Depuis plusieurs mois, le nouveau système de vidéosurveillance installé dans ce quartier est régulièrement dégradé, probablement par des trafiquants de drogues dont l’activité est gênée par les caméras, supposent les enquêteurs.

 La presse d’Etat – AFP via macommune.info, 6 mai 2015

Besançon : Une nuit bien agitée pour les pompiers

Cette nuit, les pompiers de Besançon ont dû intervenir trois fois pour éteindre des incendies. 

Il est à peine 19h30, la soirée vient de débuter lorsque les pompiers sont appelés pour éteindre un feu de benne à ordures rue Jean Wyrsch. Le conteneur est accolé à l’école maternelle Saint-Claude de Besançon. L’incendie est vite maîtrisé.

Incendie à Saint Ferjeux
Une heure plus tard, c’est un autre incendie qui se déclare rue Jules Guesde. Dans le quartier de Saint Ferjeux, 5 véhicules stationnés sur le parking ont été volontairement incendiés. Le feu s’est ensuite propagé à un bâtiment attenant. Il s’agit de l’espace Jean Jaurès.

Près d’une trentaine de pompiers sont intervenus toute la nuit pour maîtriser le feu et tenter de sauver l’ancienne école maternelle de Saint Fergeux mais en vain. La toiture de l’immeuble est parti en fumée. Les locaux accueillaient depuis plusieurs années une association qui propose des prestations d’aide au logement et à l’habitat. Une trentaine de salariés y travaillent.

« ce qui nous arrive est quand même une catastrophe sérieuse, parce qu’on avait 300 appels jour, de gens qui nous demandaient où en étaient les dossiers. Et une des salariée vient de me dire que ça fait 16 ans de son activité qui sont partis en fumée cette nuit », confie André Péquignot, président de l’Association développement habitat local.

Le centre médico-social (CMS) de Besançon Saint-Ferjeux a lui aussi été victime d’un incendie. Les flammes qui ont ravagé les véhicules du siège d’Habitat et développement local (HDL) se sont répandus à d’autres véhicules ainsi qu’aux locaux d’HDL et du CMS. Trois véhicules du Département ont été détruits et les locaux du CMS sont endommagés.

Le Département s’engage à maintenir la continuité du service public. C’est pourquoi, le CMS Bacchus se tient à la disposition du public en attendant la réouverture du site de Saint-Ferjeux, souhaitée pour lundi.

Des véhicules de locations détruits

22h35, un feu est signalé rue Thomas Edison, dans le quartier des Tilleroyes. Un feu de camionnette s’est propagé à huit autres véhicules utilitaires appartenant à la société de location de voiture Hertz. Le préjudice avoisinerait 20 000 euros par véhicule.

Plusieurs enquêtes sont cours pour retrouver les auteurs de ces incendies.

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Leur presse – france3.fr, 06/05/2015

« Bibi, fais attention, Baltimore arrive en Israël ! »

Avec les juifs éthiopiens de Tel Aviv

Protesters, whom are mainly Israeli Jews of Ethiopian origin, run away as a policeman on a horse tries to disperse them during a demonstration against what they say is police racism and brutalityVous êtes arrivés en Israël au milieu des années 1980, et pour l’heure, 38,5 % des familles venues d’Ethiopie vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre une moyenne de 14,3 % pour l’ensemble des juifs israéliens. Vous n’êtes que 2 % de la population israélienne, et pourtant vous êtes 40 % des détenus. On vous appelle péjorativement les « Falashas ». Depuis votre petite enfance, vous subissez les railleries, les coups et la violence morale parce que votre couleur de peau n’est pas la même. Parce que vous seriez de « mauvais israéliens » et de « mauvais juifs ». Mais ces derniers jours, vous n’êtes plus de simples dommages collatéraux des vieux rêves du mouvement de « libération nationale » sioniste ou des expansionnistes de la droite israélienne d’aujourd’hui, vous n’êtes plus des victimes, vous avez blessé une cinquantaine de flics, attaqué la mairie avec des pierres, malgré le fait que la police montée tirait des grenades assourdissantes pour vous disperser et protéger la mairie de Tel-Aviv, vous avez bloqué l’une des autoroutes principales du pays. Ce ne sont pas tant les gestes qui comptent, mais votre détermination à sortir du silence dans lequel vous maintiennent les nationalismes, le capitalisme et ses déterminismes divers.

Le ministre de l’intérieur (Yitzhak Aharonovitch), a expliqué que disperser les « émeutiers » était compliqué, car il n’y avait pas de chef à qui s’adresser, et c’est là toute votre force et votre courage. Les gauchistes vous ont déjà abandonnés avant même de vous avoir soutenu [1] comme dans tous les cas de révoltes sans chef à travers le monde. Il y a bien quelques chefs auto-proclamés de la communauté juive éthiopienne pour condamner les émeutes et parler d’une conspiration des « anarchistes » [2].

C’est une vidéo [3] qui a mis le feu aux poudres et vous a jetés dans les rues par milliers, on y voit un soldat israélien d’origine éthiopienne se faire tabasser sans raison (et sans se laisser faire) en pleine rue par deux policiers racistes testant leur Krav Maga. Des images qui ont enflammé la rue comme d’autres ont enflammé les rues américaines ces derniers mois. Des images qui renvoient à un quotidien de racisme et d’exploitation que subissent aussi de nombreux non-juifs : arabes israéliens, migrants d’Asie et d’Afrique subsaharienne.

Comme à Ferguson et Baltimore récemment, vous avez décidé d’arrêter de subir en silence et dans la honte. Munis de votre courage vous avez affronté la police du régime qui vous opprime après vous avoir « accueilli », vous avez affronté la honte dans laquelle ils voudraient que vous vous noyiez. Comme à Ferguson et Baltimore récemment, vous avez tenté de récupérer votre dignité, avec rage et nous l’espérons, avec espoir.

Pour une fois qu’en Israël on imite les États-Unis pour autre chose que pour la connerie flagrante de ses dirigeants (et de leur militarisme démocratique) et d’une bonne partie de la population… Il y a de quoi se réjouir, il y a de quoi trouver encore un peu d’espoir, que l’on pourra ajouter à l’espoir que représentent chaque jour celles et ceux qui refusent de servir dans Tsahal [4], celles et ceux qui chaque jour, individuellement, se révoltent contre le régime militariste et colonialiste israélien ainsi que contre l’autorité palestinienne depuis l’intérieur.

Comme nous le disons souvent, nos révoltes font nos solidarités, et nos solidarités font nos révoltes. Nos cœurs sont avec vous, loin des leurs. Contre toute autorité, pour la propagation des révoltes.

6 mai 2015,
Des anarchistes.

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Notes

[1] Le NIF, par exemple, organisation plutôt ultra-gauche a sorti un immonde communiqué (en anglais) pour nier sa participation…

[2] En Israël est considéré comme anarchiste tout ce qui est israélien, antisioniste et non arabe, notamment en raison de l’existence du groupe de gauche extra-parlementaire, les autoproclamés « anarchistes contre le mur », plus sociaux-démocrates qu’autre chose…

[3] Que l’on pourra regarder ici.

[4] On pourra lire par exemple la déclaration de désertion d’un jeune israélien que nous avions traduit ici : « j’appelle les soldats de base et les réservistes à refuser les ordres et à ne pas participer au massacre ».

 

[Besançon] Table de presse le 16 mai à Planoise

Table de presse à Planoise le 16 mai, en hommage à Bouna et Zyed, toutes les victimes des flics, et donner quelques bases clés pour contrer la répression.

TDP-2-A3[Reçu par mail]

[Nantes] Le tribunal repeint en rouge – 1er mai 2015

Le tribunal de Nantes repeint en rouge : la justice laisse apparaître son vrai visage

À l’aube d’une journée historique de lutte, nous avons voulu rendre manifeste la violence quotidienne de la justice envers les dominé-e-s, qu’ils soient sans-papiers, habitant-e-s des quartiers populaires, roms ou militant-e-s anticapitalistes.

En avril dernier, la procureure de Nantes Brigitte Lamy choisit de ne pas poursuivre les policiers qui ont éborgné les manifestant-e-s anti-aéroport du 22 février 2014.

Une nouvelle fois, la justice entérine le permis de tuer et de mutiler pour la police, en toute impunité.

La justice et la police ont du sang sur les mains. Aujourd’hui, le tribunal laisse apparaître leur vrai visage.

Vengeance pour Freddie, Wissam, Zyed, Bouna, Malik, Rémi, Daranka, Quentin, Damien, Emmanuel et tou-te-s les autres.

De Nantes à Baltimore, ni oubli ni pardon !

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Publié sur nantes indymedia, vendredi 1er mai 2015 à 17h11

[Publication] Chroniques sur les révoltes anti-police dans le Missouri et à travers les Etats-Unis (Août 2014/Mars 2015)

Beaucoup d’entre nous ont pu entendre parler de la révolte incendiaire d’août 2014 à Ferguson dans le Missouri, à travers les articles de presse, médias sociaux ou autre. La plupart du temps à travers des gros titres tels que « Emeutes raciales à Ferguson, petite banlieue de Saint-Louis ». Evidemment, les médias ont tenté de réduire cette révolte en des affrontements communautaires, en une irruption de rage marginale limitée à une petite localité.

Il s’agit pourtant bel et bien d’un climat insurrectionnel qui a émergé des rues de Ferguson et de Saint-Louis (Missouri) en ce mois d’août 2014 pour s’étendre à de nombreuses localités des Etats-Unis durant les 6 mois qui ont suivi. Les textes de cette brochure, dont une partie sont des résumés des articles de la presse US, sont pour la grande majorité écrits par des anarchistes de Saint-Louis présent-e-s dans les rues et retracent la chronologie des événements à Ferguson, des critiques contre la demande de justice, contre l’innocentisme et des réflexions au sujet des raisons qui poussent les gens à descendre (ou pas) dans la rue après certains assassinats policiers…

Aux Etats-Unis (comme sous le joug de tout Etat), la liste des morts sous les coups (de feux) de la police s’allongent chaque jour, et pour la plupart du temps passent comme un fait d’une sinistre banalité auprès de la population. Et souvent, personne ne réagit, ou alors par une marche blanche qui relève davantage d’une commémoration funèbre que d’une protestation contre des agents protecteurs d’une société basée sur l’oppression et l’exploitation.
Bien sûr, il existe toujours l’imprévu d’une situation (si la personne tuée est connue/aimée du quartier, si la scène du meurtre est filmée et/ou assistée par des témoins…) Mais ces multiples meurtres aux Etats-Unis ne sont pas le fruit d’exceptions ou d’un mauvais travail de la part de la police: c’est l’une des faces violentes de ce système d’oppression et de domination.

Selon des compagnon-nes anarchistes outre-atlantique, une telle explosion de rage insurrectionnelle comme celle vécue dans les rues de Ferguson en ce mois d’août 2014 n’avait pas été expérimentée aux Etats-Unis depuis les émeutes des années 70.
Cependant, toutes ces révoltes anti-police ne surgissent pas de nulle part et sont aussi la suite logique de l’agitation anarchiste qui a été menée depuis plusieurs années dans certaines régions (Oakland et la baie de San Francisco, Seattle, Durham…).

A l’heure où une révolte de grande ampleur éclate à Baltimore faisant suite à un énième meurtre policier, il est important de retracer cette conflictualité croissante contre la police, qui n’attend rien de la justice mais qui vit le présent par l’expropriation de la marchandise, par l’attaque contre les milices des riches et de l’Etat, ainsi que contre ses pacificateurs.

Cette brochure a pour objectif d’apporter des éléments afin d’approfondir la critique sur la nécessité d’en finir avec la police et son monde.

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[Baltimore, Etats-Unis] Couvre-feu et état d’urgence décrétés en réponse à l’intensification des émeutes – 27 avril 2015

bal-students-residents-clash-with-police-at-mo-034Lundi 27 avril 2015 avait lieu la cérémonie d’enterrement de Freddie Gray à Baltimore en fin de matinée. Malgré tout le travail des religieux d’en faire une marche blanche pieuse et silencieuse, la colère a rapidement pris le dessus. Tout serait parti d’un groupe de 70 à 100 adolescents provenant des quartiers populaires du nord-ouest de la ville, qui ont commencé à canarder les flics de projectiles en tous genres (qui ont été contraints de reculer), détruit des véhicules de police stationnés dans les rues à coups de battes de baseball. Mais cette fois-ci, la majorité a été incendié. L’émeute a atteint son apogée par la suite avec plusieurs pillages de magasins et une nouvelle fois du supermarché de la chaîne ‘7-Eleven’. Une pharmacie de la chaîne ‘CVS’ a aussi été dépouillée avant d’être incendiée. Lors de l’intervention des pompiers pour y éteindre les flammes qui en sortaient, un émeutier a foutu des coups de couteau dans les tuyaux d’arrosage, sabotant proprement leur travail. Au moins un centre commercial (situé à l’ouest de la ville) a été attaqué et pillé: à l’intérieur, il ne restait plus grand chose dans le magasin de chaussures ‘Shoe City’ et dans un magasin de jeux vidéo, qui a été livré aux flammes.

En fin de journée, le gouverneur du Maryland Larry Hogan a décrété l’état d’urgence et activé la garde nationale (5000 militaires) dans tout l’Etat.  Dans la foulée, des flics de Washington et de Philadelphie ont été appelés en renfort en prévision de la soirée et la maire a décrété le couvre-feu de 22h à 5h pendant au moins une semaine à compter de mardi. 15 flics ont été blessés, dont six sérieusement (deux qui ont du être hospitalisés).

De plus, des journaflics qui laissaient traîner leurs objectifs se sont mangés des coups de tatane dans la tronche: notamment ceux de ‘Fox News’, de ‘CNN’ (qui a déclaré: « j’ai le nez cassé et trois points de suture à la lèvre supérieure » en plus de s’être fait chourrave son téléphone portable), du ‘Washington Post’ et du Baltimore Sun . Un véhicule de CBS21 News a reçu des projectiles. Au moins 8 ont fait les frais de leur travail de flicage depuis samedi. D’ailleurs, un des laquais des flics a même rapporté un avertissement d’un émeutier: « arrête de prendre des photos ».

Dans le même temps, deux groupes de soutien à la police, des fachos de ‘Nation of Islam‘* et un autre s’appelant ‘Baltimore Anti-violence Movement’ discutaient tactiques afin de dissuader la population incontrôlable d’attaquer, essayant de stopper pillages, incendies et caillassages. En plus du fait de s’être mis sur la gueule entre eux, leur travail de flics n’a apparemment pas payé si l’on regarde ce qu’il s’est passé le reste de la nuit: un complexe immobilier récemment construit destiné aux personnes âgées a été détruit par les flammes; les pillages se sont poursuivis contre un magasin de ventes d’alcool ainsi qu’un service d’encaissement de chèques. Entre 27 et 47 personnes ont été arrêtées (les flics comptent sur les images prises par les caméras des journaleux pour choper les émeutiers).

Les pacificateurs semblent désemparés. Les autorités municipales et gouvernementales ont beau demander à chaque membre de la famille de Freddie Gray de lancer des appels au calme, rien n’y fait. Les gangs -notamment ‘The Crips’, ‘The Bloods’ et la ‘Black Gureilla’- qui habituellement se mènent la guerre entre eux se sont unis contre les flics, faisant redouter le pire aux autorités (notamment l’utilisation d’armes à feu).

De telles émeutes n’avaient pas été vues à Baltimore depuis avril 1968 à la suite du meurtre de Martin Luther King, qui avaient embrasé tout le territoire.

LES P.O.R.C.S

LES P.O.R.C.S

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Intérieur d'une bagnole de keufs

Intérieur d’une bagnole de keufs

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Pillage d'une agence de fric

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supermarché pillé

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Après le pillage, l'incendie

Après le pillage, l’incendie

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Que la peur change de camp....?

Que la peur change de camp….?

Une du 'Times Herald' le 8 avril 1968

Une du ‘Times Herald’ le 8 avril 1968

*Leur chef, Malik Shabazz, déjà présent et entendu samedi pour clâmer la « désobéissance civile » plutôt que « la violence », est également fondateur du ‘New Black Panther Party’, teinté de fondamentalisme religieux (islam en l’occurrence). Connu pour ses déclarations antisémites et racistes, machistes, conspirationnistes, il fait plus le buzz sur internet qu’il n’a de présence dans la rue. Et apparemment, la présence de son mouvement n’était pas désiré par l’autre groupe prônant la soumission. Il est intéressant de voir les religieux de tous bords (musulmans et protestants) totalement dépassés par le climat insurrectionnel qui règne. On ignore si certains d’entre eux se sont mangés des coups….

[Reformulé de plusieurs articles de la presse US, 27 & 28/04/2015]

[Baltimore, Etats-Unis] Vengeance pour Freddie Gray et tous les autres !

[Depuis quelques semaines, des manifs sont régulièrement organisées dans la ville de Baltimore (dans l’Etat du Maryland, située à près de 40 miles au nord-est de Washington) à la suite de la mort d’un homme, Freddie Gray, qui était en garde-à-vue. Il a subi plusieurs coups et blessures lors de son arrestation dans la matinée du 12 avril: celle-ci avait été filmée, ce qui n’a pas empêché les flics de le laisser crever sans appeler les médecins. Ce samedi 25 avril 2015 était prévue la plus grosse manif depuis la mort de Freddie et cette fois-ci elle a pris une tournure bien plus enragée au moment de la dispersion. La soirée s’est terminée par des destructions et pillages de magasins, d’attaques contre les flics et leurs véhicules avec l’arrestation de douze personnes aux alentours du stade de base-ball à la suite .

Le premier magasin pillé ‘7-Eleven‘ contenait de la bouffe et des boissons. Par la suite des flics se sont positionnés en ligne devant le magasin, tandis que d’autres commerces (dont un de téléphonie mobile) situés à proximité étaient à leur tour dépouillés. Plusieurs bars du centre-ville ont été pris pour cibles (Frank and Nic’s West End Grille, Dempsey’s Brew Pub & Restaurant à Camden Yards. Un magasin de fringues dans une galerie marchande a aussi perdu une vitre par un lancé de poubelles à Harborplace. Comme lors des émeutes à Ferguson, les autorités gouvernementales et municipales évoquent « des petits groupes de casseurs venus de l’extérieur de la ville » pour expliquer les émeutes.

Vers 22h le soir-même des émeutes, la maire de Baltimore a convoqué d’urgence une réunion à la mairie en compagnie entre autre d’un responsable religieux et de la soeur de Freddie Gray afin de lancer un appel au calme. Et d’annoncer que six flics de Baltimore ont été suspendus mais ils continueront à toucher leur salaire.A peine plus tard, lors d’une conférence de presse, le commissaire de police Anthony Batts a tenu à rassurer les riches en déclarant que 1200 flics ont été déployés à travers la ville. La carotte et le bâton, comme toujours.]

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Des violences éclatent lors d’une manifestation à Baltimore après la mort d’un Noir arrêtée

Des manifestants s’en sont pris samedi à des voitures de police et à des commerces dans le centre de Baltimore en marge du plus grand rassemblement organisé depuis la mort d’un jeune Noir, blessé lors de son arrestation.

Plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées dans le calme pendant 90 minutes devant la mairie de Baltimore, pour réclamer que justice soit rendue pour Freddie Gray, 25 ans, décédé des suites d’une fracture des vertèbres cervicales une semaine après avoir été arrêté le 12 avril dans un quartier populaire de cette ville de 620 000 habitants.

L’ambiance s’est brusquement détériorée lorsque plusieurs dizaines de manifestants ont pris la direction du stade de baseball Camden Yards, une heure avant le début d’un match Baltimore Orioles-Boston Red Sox.

Des images tournées par des chaînes de télévision locales depuis des hélicoptères montrent des jeunes en train de jeter des bouteilles de soda et des canettes sur des policiers, le long du musée des légendes du sport et de la billetterie du stade.

«Les manifestants sont désormais en train de casser des fenêtres et de nous lancer des objets», a confirmé la police de Baltimore sur Twitter. «Nous demandons à tout le monde de garder son calme», a-t-elle ajouté.

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Des manifestants ont été vus en train de piller un dépanneur, de casser des vitrines et de bloquer des intersections. Une pierre a traversé la vitre de la voiture d’une automobiliste, a rapporté la chaîne WBAL.

Un photographe de l’AFP a assisté à la destruction des vitres de cinq voitures de police, avant que la police antiémeute n’intervienne.

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CDetc9sUEAAqqKIDeux personnes ont été arrêtées, a indiqué à WBAL le capitaine de la police de Baltimore Eric Kowalczyk.

Un autre porte-parole de la police a estimé que les violences étaient dues à des «poches isolées» d’individus.

Plusieurs enquêtes ont été lancées pour élucider les circonstances des blessures de Freddie Gray, dont une fédérale menée par le ministère de la Justice.

La police de Baltimore a convenu vendredi que le jeune homme aurait dû recevoir une assistance médicale aussitôt après son arrestation.

Les funérailles doivent avoir lieu lundi.

Ce décès est le dernier d’une série de bavures qui ont ravivé les tensions raciales ces derniers mois aux États-Unis et la polémique sur la brutalité policière, après la mort de plusieurs hommes noirs non armés.

Leur presse – AFP, 25/04/2015

[Los Angeles, USA] Shoot the police – 16 mars 2015

Dimanche 15 mars 2015 en fin d’après-midi, deux flics du LAPD ont essuyé plusieurs coups de feu au sud de Los Angeles, entre la 65e rue et Broadway.  Rapidement pris en charge sur les lieux, les deux flics ont malheureusement que des blessures mineures. Ils se trouvaient à bord d’un véhicule banalisé au moment des tirs. Les arrestations dans le cadre de l’enquête n’ont pas traîné et plusieurs personnes ont été détenues plusieurs heures par les flics. Mais ces derniers pensent que les deux tireurs présumés sont toujours en cavale: des dizaines de flics surarmés de la SWAT et équipés de chiens se sont lancés à leur recherche, sans succès pour l’instant.

Comme elle a coutume de le faire, la police lance un appel dans la presse aux citoyens afin de leur mâcher le travail*. Cet appel aux poukav’ a en partie marché pour arrêter le tireur présumé des deux flics à Ferguson dans le Missouri. D’ailleurs, lors de conférence de presse, le procureur Bob McCulloch a tenu à remercier à plusieurs reprises la population pour l’information qui a mené à l’arrestation d’un homme noir de 20 ans, Jeffrey Williams, dans la soirée de samedi 14 mars. Et qu’en raison de son « aide », la police a pu délivrer un mandat de perquisition de son domicile lors duquel les flics ont retrouvé une arme à feu possèdant les mêmes « douilles récupérées sur les lieux des coups de feu ». J.W fait face à de nombreuses accusations: deux chefs d’agression au premier degré, un chef de tir d’une arme depuis un véhicule et de trois chefs d’action criminelle armée. Lors de son audition, JW s’est défendu d’avoir voulu visé les flics et maintient la version selon laquelle il visait une personne avec qui il était en litige. McCulloch a ajouté « qu’il [Williams] avait pris part plus tôt à la manifestation [contre les violences policières] »

Le procureur général Eric Holder a déclaré dans un communiqué dimanche que l’arrestation « envoie un message clair selon lequel les actes de violence contre notre personnel des forces de l’ordre ne seront jamais tolérés ».

Depuis l’agitation anti-police à la suite du meurtre de Mike Brown, ces tirs à l’arme à feu sur des policiers ont connu plus de réussite à d’autres endroits du territoire:

Samedi 20 décembre 2014 en fin d’après-midi à New-York, deux flics se sont faits descendre de sang-froid. Les deux policiers âgés de 32 et 40 ans, Wenjian Liu et Rafael Ramos ont été atteints de plusieurs balles en pleine tête dans leur voiture stationnée devant une cité HLM de Brooklyn. La motivation de l’auteur est claire: c’est en vengeance du récent meurtre par étouffement d’Eric Garner à Staten Island (NYC). Il l’aurait dit sur un réseau social peu avant de passer aux actes: “Je mets aujourd’hui des ailes aux porcs. Ils prennent 1 des nôtres… Prenons 2 des leurs”. Un autre policier a été tué le lendemain en Floride (sud-est) alors qu’il était en service.

Reformulé de leur presse US, 16/03/2015

Note:

*Dans certains cas, notamment lorsqu’il est question de la sécurité de l’Etat, les balances sont par ailleurs grâcement rémunérés: 10.000 dollars pour toute information donnée aux autorités. Pas de doute, l’Etat sait récompenser ses toutous serviles.

[Paris] Libération du sans-papiers arrêté et tabassé par les flics le 8 mars dernier à Barbès

[Mise-à-jour lundi 16 mars 2015]

Libération d’A. arrêté et tabassé à Barbès : comptes rendus d’audiences devant le TA et le JLD

Le dimanche 8 mars A. intervenait pour aider un jeune homme qui sous le porche d’un immeuble subissait des violences de la part de policiers du 18e arrondissement. Alors que le jeune homme réussissait grâce à cette intervention à échapper aux coups de ses agresseurs, A. a ensuite subi l’acharnement et les coups des policiers et après plus de 40 heures de garde à vue et un passage par l’hôpital a été envoyé au centre de rétention de Vincennes.

Alertés/es par plusieurs de ses amis, nous avons pris contact avec lui et sommes allés/es le soutenir lors de son passage devant le juge administratif le jeudi 12 mars après-midi puis devant le juge des libertés et de la détention le dimanche 15 mars.

Lors de cette dernière audience il a été libéré car la procédure présentait plusieurs vices de procédure (notamment les flics avaient « oublié » de lui signifier le prolongement de la garde à vue après 24 heures)

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[Barbès] “les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang”

imagesÀ Barbès la pression des flics est toujours quotidienne. La Mairie et les investisseurs locaux voudraient que ce quartier deviennent le nouveau « lieu branché » de Paris.

La ré-ouverture du cinéma Louxor et la nouvelle brasserie qui va bientôt ouvrir ses portes en sont de bons exemples.

Les chantiers de construction de nouveaux logements en accession à la propriété se multiplient pour accueillir de nouveaux habitants plus riches et plus bobos.

La police quadrille les rues pour tenter de virer celles et ceux qui ne correspondent pas aux projets de ceux qui nous gouvernent : pauvres, biffins, sans papiers , etc.

La violence de la police est quotidienne lors des ces contrôles qui mènent bien souvent, sous n’importe quel prétexte, à une garde-à-vue et pour ceux & celles qui n’ont pas les bons papiers, au centre de rétention.

Dimanche 7 mars 2015 lors d’une énième opération de contrôle les flics du quartier ont arrêté A. après l’avoir tabassé. Il est aujourd’hui enfermé au centre de rétention de Vincennes et raconte comment s’est déroulée son arrestation et la garde-à-vue :

« J’étais à Barbès vers 18h, j’étais au snack. Après manger je suis sorti et j’ai vu trois policiers qui arrêtaient quelqu’un : ils l’ont rentré dans un hall d’immeuble, ils lui ont mis une claque, ils l’ont frappé avec l’électricité (taser) et l’ont gazé. Je me suis arrêté pour aider le gars. Les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang. Après on est sorti de l’immeuble et j’ai crié que je devais aller voir le médecin, qu’ils m’avaient frappé, que j’avais mal. Il y a un commerçant qui vend des portables qui est sorti et qui a filmé. Les gens dans la rue étaient choqués, ils ont crié.

Les flics m’ont ramené à pied au commissariat de la Goutte-d’Or parce qu’ils disaient que j’allais salir la voiture.

Au commissariat ils m’ont encore frappé, mis des coups de pieds. J’étais allongé par terre et un policier mettait son pied sur ma tête. Tous les policiers rigolaient sur moi. Ils disaient que j’allais avoir des cicatrices toute ma vie, ils criaient «mort ». Ça a duré 30 minutes.

Il y a un gradé qui est arrivé j’ai demandé d’aller à l’hôpital. Les pompiers sont arrivés, ils étaient choqués de voir ça. Un pompier m’a dit qu’ils allaient m’amener à l’hôpital. Je suis resté avec eux dix minutes au commissariat et ils m’ont mis dans le camion. J’avais perdu beaucoup de sang. Les policiers sont venus avec nous, on était dans le camion mais on a mis du temps a partir.

À l’hôpital j’étais mal, j’ai été soigné. J’ai attendu le médecin, il était choqué. Il m’a mis des agrafes, 8 sur le crane et 7 sur la tempe. Ils m’ont donné un certificat et une ordonnance mais les policiers les ont pris.

Après je suis retourné direct en garde-à-vue. J’avais perdu beaucoup de sang, j’avais très mal. Il était 20h30. J’ai demandé des médicaments mais ils m’ont dit « attend ». J’ai demandé un avocat, un interprète, un médecin, mais rien. Jusqu’à 2h du matin, j’ai attendu pour avoir des médicaments. Là ils m’ont amené a l’hôtel-Dieu, il m’a donné 4 dafalgans.

Là-bas une infirmière était choquée que j’étais en garde-à-vue dans cet état. Après ils m’ont ramené en garde-à-vue.

Le lendemain un policier m’a auditionné. Les policiers ont marqué dans le PV que j’avais frappé les policiers dans le gilet par balle. Mais moi je l’ai pas frappé. Moi j’ai reçu des coups de matraque et ils ont dit que j’étais tombé tout seul pour les cicatrices. Mais comment on tombe deux fois sur la tête ? Ils ont fait que mal me parler. J’ai signé aucun de leurs papiers.

Après je suis retourné dans la cellule. La garde à vue devait finir à 18h30. J’ai tapé dans la porte de la cellule pour dire que ma garde-à-vue elle était finie. Ils ont voulu que je signe une feuille qui disaient que j’avais fini la garde-à-vue mais j’étais pas sorti encore alors j’ai pas signé. Ils m’ont dit qu’ils attendaient le procureur. Je suis resté plusieurs heures comme ça, mais ils m’ont pas dit qu’ils avaient renouvelé la garde-à-vue, personne ne m’a rien dit ou n’a ramené de feuille, jusqu’au lendemain à 11h.

Là un policier m’a dit « tu vas aller a Vincennes » J’étais content car je sortait du commissariat, j’en pouvais plus de rester dans le commissariat.

J’avais rien signé dans le commissariat. Là le policier a ramené les feuilles pour Vincennes alors j’ai signé car c’était un cauchemar le commissariat. Ils m’ont mis dans le camion de la police pour m’emmener a Vincennes.

Le policier qui m’a frappé, il a frappé un mineur avant qui habite à l’hôtel.

Mes affaires sont toujours avec le sang. C’était comme un robinet comment je perdait du sang. Toutes mes affaires sont salies avec du sang, les baskets, mon tee shirt, mon pantalon. Je vais passer devant le juge comme ça.

Là j’ai mangé un peu, j’ai récupéré un peu mais j’ai toujours des douleurs dans le crâne.

J’ai même pas eu un scanner, des fois j’oublie des choses, car j’ai pris des coups de matraque sur la tête et j’ai mal, j’ai eu que du doliprane. J’ai perdu plein de sang et de kilo pendant la garde-à-vue.

J’ai un film dans ma tête, tout repasse dans ma tête, j’arrive pas à dormir. Les policiers m’ont fait beaucoup de mal. »

Publié sur sans papiers ni frontières, 11 mars 2015

[De Rennes à Béziers] Sale flic, sale maton, on sait où t’habites !

Zyed et Bouna : Rennes sous pression à quelques jours du procès

Un site fichant les policiers, tags anti-flics et appels à manifester se succèdent autour de la ville qui accueille, à partir de lundi, le procès de la mort des deux adolescents à Clichy-sous-Bois, en 2005.

Il y a dix ans, la mort de Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois, avait embrasé les banlieues françaises. Aujourd’hui, alors que s’ouvre le procès de cette affaire lundi à Rennes, le dossier reste sensible. Deux policiers comparaissent pour non-assistance à personne en danger lors de la mort des deux adolescents, électrocutés sur un site EDF alors qu’ils fuyaient la police. Le procès, à l’issue duquel ils encourent au maximum cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende, doit durer cinq jours. Et à Rennes, la pression commence déjà à monter.

Un site fichant la police et des tags anti-flics. Mardi, un syndicat de policiers alertait la direction de la police de l’existence d’un blog « fichant » des policiers et gardiens de prison autour de Rennes. Une enquête a dans la foulée été confiée à la police judiciaire et aux services spécialisés dans la cybercriminalité. Ce site intitulé « vengeance » [1] présentait des photos de policiers et de surveillants. Certains de ces clichés étaient également accompagnés des coordonnées et de renseignements précis sur les fonctionnaires et leurs familles. Des informations notamment glanées directement sur les pages Facebook des fonctionnaires.

Autre élément qui inquiète fortement les syndicats de police, une trentaine de tags ont été relevés sur des immeubles et des bâtiments publics du quartier populaire et étudiant de Villejean, à Rennes. Dont certains faisant directement allusion à Zyed et Bouna.

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L’ultra-gauche rennaise appelle à la mobilisation. La mouvance d’extrême-gauche et anarchiste rennaise, faisant le lien avec la mort de Rémi Fraisse à Sivens à l’automne 2014, appelle à une « semaine de réflexion », à partir de lundi et l’ouverture du procès.

Un collectif nommé « novembre 2005 » annonce ainsi organiser tous les midis des « cantines-rassemblements » devant la Cité judicaire de la ville, où se tient le procès. Une manifestation est également programmée au départ du palais de justice mercredi en milieu d’après-midi. Autant d’éléments dans cette ville qui avaient été marquées à l’automne par de nombreux débordements lors de manifestations contre les violences policières, après la mort de Rémi Fraisse.

Leur presse – Europe1, 13/05/2015 via brèves du désordre

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Béziers : noms de policiers et menaces inscrits sur les murs à La Devèze

Une enquête du commissariat de Béziers est ouverte après la découverte de noms et d’adresses de policiers inscrits sur des murs à La Devèze. “Trop, c’est trop”, s’indigne David Leyraud, le représentant régional du syndicat Alliance police nationale. Il a été le premier à réagir, jeudi matin, aux inscriptions apposées sur un mur du mail qui traverse le square Jean-Lognos à La Devèze.

david-leyraud-alliance-policeSur ce mur, les policiers du quartier y ont découvert les noms de plusieurs fonctionnaires de police du commissariat de Béziers, mais aussi des menaces à leur encontre et enfin, pour certains, leur lieux de résidence. De quoi inquiéter le personnel, mais aussi l’ensemble de la hiérarchie.David Leyraud [photo ci-contre; NdAttaque] continue : “Après les insultes et les violences, une nouvelle étape a été franchie à Béziers : des noms, prénoms et lieux de résidence de policiers marqués sur les murs de La Devèze, accompagnés de menaces envers eux et leurs familles. L’État doit protection à ses agents.” […]

On s’en doute, les deux syndicats représentatifs des forces de police, apportent tout leur soutien “aux policiers Biterrois qui défendent avec courage les valeurs de la République.” En ce qui concerne le quartier de La Devèze, cela fait plusieurs semaines que des incivilités sont mises en avant. Cela fait plusieurs semaines que du mobilier urbain est détruit [2], notamment par le feu, mais aussi que le commissariat de quartier a été pris pour cible à plusieurs reprises. Par deux fois depuis le début de cette année, des tentatives d’incendie de ce local ont été déjouées par les pompiers de Béziers. On peut le dire : les forces de l’ordre sont un peu sur les dents dans ce quartier classé en zone de sécurité prioritaire. Depuis plusieurs semaines, les forces de l’ordre sont souvent victimes d’incivilités.

Leur presse – midilibre, 13/03/2015

beziers

[…] Des actes fermement condamnés par les syndicats de police, qui interviennent quelques jours après le caillassage du commissariat du quartier et l’arrestation des auteurs présumés des dégradations. Ce qui n’est probablement pas un hasard. […]

Leur presse – France3,13/03/2015 via attaque

Notes:

[1] Bref, le blog Vengeance est intéressant et on lui souhaite bonne route (et qui sait, si des sites semblables pourraient naître dans d’autres régions?). Mais il faut bien tenir compte du fait que les enfants ne sont pas responsables des choix de bourreaux de leur parents, inutile donc de publier leur photos. [NdAttaque]

[2] Pour dernier exemple, la dégradation fin février de plus d’une vingtaine de panneaux publicitaires annonçant la décision du maire facho Robert Ménard d’équiper les flics municipaux d’armes à feu.