Archives par étiquette : flics racistes assassins

[Ferguson, USA] Deux flics hospitalisés après avoir essuyé plusieurs coups de feu – 12 mars 2015

Ferguson (USA) : Deux flics se font tirer dessus pour venger Michael Brown

« Ils ne faisaient rien de spécial et on leur a tiré dessus pour la seule raison qu’ils sont policiers »

628x471Hier, deux flics se sont fait tirer dessus devant leur commissariat lors d’une manif contre les flics, poursuivant le mouvement émeutier qui avait suivi la mort de Michael Brown, jeune noir de 18 ans abattu par les flics l’été dernier*. Les deux flics ne sont pas morts, mais sont gravement blessés.

Mercredi, Le chef de la police de Ferguson, Thomas Jackson, avait annoncé sa démission suite à la publication d’un rapport d’enquête très critique du Department of Justice américain quant à sa gestion des derniers événements et de l’assassinat de Michael Brown.

Selon des témoins, les 3 à 5 coups de feu ont été tirés d’une distance indéterminée, du nord-ouest de la ligne de flics visés, qui étaient postés à l’extérieur du comico, en tenues anti-émeute. L’un s’est pris une balle dans la gueule et l’autre à l’épaule. Le chef de la police se lamente : « Ils ne faisaient rien de spécial et on leur a tiré dessus pour la seule raison qu’ils sont policiers ». Pour une fois qu’un flic voit juste ! Et même les pacificateurs sociaux de gauche (les grands frères locaux) ne trouvent rien à y redire, certains ont même refusé de condamner cette attaque implacable.

Alors que les flics se mettaient à couvert, la panique éclata dans leur camp, et ils commencèrent à pointer leurs armes sur les manifestants. Cependant, personne d’autre n’a été blessé par balle. Les médias rapportent cependant trois arrestations durant la mêlée provoquée par les flics. Mais malgré une forte présence policière dans tout le secteur, et une chasse à l’homme aux moyens démesurés, le(s) tireur/se/s sont libres.
Leur liberté n’est que la deuxième étape de cette formidable humiliation de la police, la première étant de les tirer comme des lapins.

A Ferguson comme ailleurs, amour, rage et solidarité pour ceux qui ne baissent pas les yeux face à l’occupation policière de nos vies.

Pour une dent, la mâchoire.
ALL COPS ARE BASTARDS !

[Synthèse réalisée par non-fides à partir de diverses sources US, 13/03/2015.]

Note du CNE:

*Voir une liste de textes ici:

  1. http://lechatnoiremeutier.noblogs.org/?s=Mike+Brown
  2. http://www.lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/?s=Mike+Brown

[Besançon] Quelques précisions sur la révolte incendiaire à Planoise

buscrameDernièrement, les porte-paroles des flics publiaient une série d’articles au sujet de plusieurs nuits de révolte dans le quartier de Planoise durant lesquelles l’école Champagne, un véhicule utilitaire d’une entreprise (dont l’identité est restée secrète) et un bus pour touristes ont été pris pour cibles (voir ici et ).

Seulement, un « détail » a volontairement été écarté par ces crapules de journaleux, dont leur rôle quotidien est de maintenir la paix sociale dans ce monde de domination: dimanche 15 février dans l’après-midi, la veille des premiers troubles incendiaires, le jeune Amine s’est fait percuter par les porcs de la BAC alors qu’il circulait dans le quartier avec sa mini-moto. Les flics ont immédiatement pris la fuite et c’est une personne qui était sur les lieux qui a appelé les secours. Résultat: une hospitalisation dans un état critique: « une fracture à la base du crâne; une fracture à la colonne vertébrale; une fracture à l’avant bras; un œdème au coté gauche de la tête; de l’eau entre les poumons et la cage thoracique; une perte de l’audition ».

Un extrait du témoignage de la mère:

« Les gamins du quartier ont pour habitude de faire de la moto le dimanche. Mon fils, Amine, avait pris la sienne depuis une dizaine de minutes équipé d’un casque. Arrivé à un certain endroit, il a vu une patrouille de la BAC (nldr : brigade anti-criminalité) le suivre rapidement en voiture. Les jeunes savent pertinemment que les policiers les arrêtent souvent pour rien, et que ça se termine en général en garde à vue avec régulièrement un passage à tabac au commissariat.

Amine ne s’est donc pas arrêté et a instinctivement décidé d’emprunter un sens interdit espérant mettre fin à cette énième filature. Les choses se sont passés autrement puisque les policiers de la BAC l’ont suivi d’extrêmement prêt, jusqu’à ce qu’ils percutent la moto de mon fils.

Suite à ce terrible choc, Amine a été éjecté au sol, et les policiers ont pris la fuite ! Un témoin a vu Amine inerte au sol et a appelé les secours. Il lui ont prodigué les premiers soins sur place avant de l’emmener au CHRU Jean Minjoz à Besançon. »

Les humiliations, tabassages et meurtres de la police sont quotidiens et il n’y a rien à attendre de l’Etat et de ses porte-paroles, qui évidemment justifieront et protégeront toujours l’existence de la police. Exprimons notre rage dans la rue et notre solidarité concrète avec les quatre émeutiers présumés interpellés.

Vengeance pour Amine et tous les autres !

Reformulé d’un article publié sur Le Libertaire Bisontin

[Missouri, USA] Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

LeDarius Williams a été tué par balle par la police de Saint-Louis mardi après-midi 3 février 2015. Peu de temps après, une soixantaine de personnes s’est rassemblée dans le quartier où les coups de feu ont été tirés. Sa mère en pleurs a crié: « Les gens doivent se soulever. Cette merde va juste continuer à arriver ». La foule s’est dispersée après quelques heures. Comme d’habitude, le lendemain, un article de la presse a rapporté l’histoire et a justifié sa mort.

LeDarius-Williams

LeDarius Williams est la cinquième personne à être abattu par la police à Saint-Louis et ses environs à la suite de l’agitation de ce mois d’août à Ferguson pour la mort de Mike Brown. Il y a eu des cas où les gens ont bien résisté contre les tirs de la police, et il y a aussi eu des cas avec peu ou aucune réponse. Si nous voulons un mouvement anti-police en quelque sorte pour continuer dans les mois et années à venir, nous devons examiner les facteurs qui font que les gens se reposent sur la normalité de la police qui butent des gens et sur la façon de créer une culture de résistance soutenue. Il semble important de réfléchir sur la façon dont la perception de l’innocence peut oui ou non influencer la réaction de masses de gens.

Dix jours après la mort de Mike Brown, Kajieme Powell a été abattu par la police. Si proche des événements à Ferguson, sa mort a été une surprise choquante lorsque la police a tiré sur lui quand il a crié: «Tirez-moi dessus maintenant ».

Le 8 octobre, Vonderrit Myers Jr. a été tué par la police. Durant quatre jours, il y a eu des nuits de marches où les gens ont brûlé des drapeaux et bloqué des carrefours. Les manifs incluaient aussi localement des blocus de magasins Walmart, l’effondrement d’une collecte de fonds pour un politicien local, le blocage d’une route principale à Ferguson et l’organisation d’une manifestation élaborée durant le match de football dans la nuit d’un lundi.

Puis dans la nuit précédant le réveillon de Noël, Antonio Martin a été abattu par la police. Durant deux nuits, des personnes se sont rassemblées à la station d’essence où il avait été tué et des affrontements avec la police ont suivi. Le magasin alimentaire QT de l’autre côté de la rue a eu ses fenêtres détruites. Il y a eu des cas de pillage du QT et un magasin de beauté. Pendant la journée, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué une autoroute.

Lorsque nous sommes allés à l’endroit où Antonio Martin avait été abattu par la police, beaucoup de gens étaient dans la rue, s’affrontant avec rage à la police à propos du meurtre d’une personne. Ca rappelait les nuits dans les rues de Ferguson, mais ça n’a duré que deux nuits.

Même avec les tentatives des médias et de la police de justifier à la fois la mort de Vonderrit et celle d’Antonio pour empêcher la sympathie du public, les gens ne sont pas descendus dans la rue et n’ont pas riposté à leurs morts aux mains de la police.

Le 21 janvier, Isaac Holmes, âgé de 19 ans, a été tué par la police dans le nord de Saint-Louis. Certains d’entre nous sont allés à l’endroit où la fusillade a eu lieu ce soir-là, mais sont partis car personne d’autre ne s’est montré. Dans le journal du lendemain, la police a justifié les tirs en soulignant qu’Issac était un criminel et en insinuant qu’il méritait de mourir.

Comme il y a toujours beaucoup de facteurs en jeu, l’absence d’un appel à l’égard de son innocence dans le cas d’Isaac Holmes peut avoir influencé le fait que les gens ne se sont pas rassemblés dans les rues, furieux d’un énième assassinat policier. Le lendemain de sa mort, une veillée de la famille et des amis a eu lieu là où il a été tué.

Certaines personnes se sont réunies à l’endroit où LeDarius Williams a été tué, mais l’élan n’a pas continué dans la nuit, comme cela a été fait dans le cas d’Antonio Martin. Les médias ont représenté Antonio Martin comme portant une arme à feu, essayant de signaler au public que sa mort ne méritait pas de sympathie. Et pourtant, les gens étaient dans les rues durant deux nuits consécutives avant que ça baisse en intensité.

Les raisons pour lesquelles les gens se rassemblent et manifestent sont diverses et nombreuses. Certaines personnes manifestent contre la brutalité policière. D’autres protestent parce qu’ils ont le sentiment qu’une injustice a été commise. D’autres répondent parce qu’ils voient le racisme généralisé comme problème. Beaucoup d’entre nous se battent contre l’existence même de la police et la façon dont fonctionne l’ensemble de cette société. Mais quels que soient les problèmes que rencontrent les gens concernant la façon dont les choses se passent, la perception de l’innocence peut largement influer sur leur participation à une lutte pour changer le fait que la police puisse continuer à tuer des gens. Parce que la loi n’a pas et n’a jamais servi nos intérêts, nous devons refuser de restreindre notre résistance aux appels à « l’innocence » dans le seul cadre de la loi.

Lorsque, par exemple, les hommes et les femmes noirs non armés sont tués, beaucoup de gens sont à juste titre bouleversés. Nous l’avons vu dans le cas de la mort de Trayvon Martin. Toutefois, la situation peut parfois être plus complexe pour les gens de manifester publiquement ou riposter lorsque la personne tuée avait une arme ou était soi-disant un «criminel» car cela remettrait en question de nombreux aspects sur la façon dont fonctionne notre société dans son ensemble. Quand les gens voient des hommes et des femmes noirs non armés et tués par la police, ils peuvent par exemple plus facilement pointer le racisme général de la situation. Ils peuvent également plus facilement sympathiser avec la personne qui est décédée. Mais lorsque la police tuent quelqu’un qui est noir, pauvre, et armé, ça nécessite soit l’expérience d’être frappé par la police toute sa vie ou la capacité de regarder intégralement la façon dont cette société fonctionne afin de se soulever et de se battre.

Le système existe pour protéger les riches et assurer leur sécurité. Le système, l’Etat policier, n’est pas brisé. Il travaille comme il a été conçu pour fonctionner et en laissant incontestablement d’innombrables personnes tuées. Il semble important de prolonger la conversation autour de la perte de la vie d' »innocent » vers la nécessité de résister à chaque fois qu’un être humain est tué par la police.

Il semble également important de réfléchir à propos des conditions qui laissent d’innombrables jeunes noirs avec apparemment rien à perdre. La pression sociale pesant sur l’homme et le besoin réel de gagner de l’argent sont des facteurs à prendre en compte dans l’équation. Dans une certaine mesure, il y a aussi l’insouciance de la jeunesse en jeu. Pour beaucoup, cependant, la nécessité de survivre dans cette société implique le «crime» et les gens ne devraient pas être blâmés pour avoir tenté de se défendre contre la police ou d’essayer de s’extirper du mode d’existence dans cette société capitaliste.

Nous voyons quelque chose de digne d’affirmation dans le refus d’Issac Holmes et d’autres comme lui de se rendre tranquillement, mais nous reconnaissons aussi que tenter de résister aux flics en tant qu’individu isolé vous conduira probablement à être tué par balle. Sans la présence d’une force collective [1], les individus n’ont d’autre moyen de se défendre que de prendre les choses en mains, ce qui se termine malheureusement et inévitablement par les morts tragiques de trop nombreux jeunes.

De nombreuses tentatives pour offrir une réponse collective aux problèmes de la société ont surgi des événements qui ont eu lieu à Ferguson. Et pourtant, ces tentatives ont eu tendance à aliéner ou à exclure, souvent physiquement, beaucoup de gens les plus combatifs parmi nous. Il est difficile de savoir comment se retrouver, ceux d’entre nous qui ont partagé de nombreux moments de rage incontrôlable au cours des six derniers mois. Il est encore plus difficile de discuter de la façon dont nous pourrions continuer ensemble. Et pourtant, nous n’avons pas renoncé à la possibilité que nous pourrions nous retrouver à nouveau, ensemble face à nos ennemis et concrétisant notre pouvoir collectif. Avec un peu de chance, ce sera seulement un des nombreux débuts.

Traduit de l’anglais d’Anti-State Saint-Louis, 9 février 2015

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Petite chronologie des meurtres policiers aux Etats-Unis qui ne sont pas restés sans réponse :

Los Angeles, CA: 1992 – Après l’acquittement de quatre policiers à la suite de l’agression et de l’usage excessif de la force pour le passage à tabac de Rodney King à South Central, Los Angeles explose en six jours d’émeutes. Les résidents de Los Angeles combattent la police, pillent et brûlent les magasins, avec des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Les émeutes s’étendent à beaucoup d’autres villes américaines. Les émeutes à Los Angeles se termine après que la Garde nationale et les Marines soient appelés.

Cincinnati, OH: 2001 – Le meurtre policier d’un jeune noir de 19 ans suscite cinq jours d’émeutes et de désordre dans le centre-ville de Cincinnati. Les tensions étaient déjà élevés avant la fusillade, après une série d’incidents de brutalité et de profilage raciale par la police de Cincinnati. Les manifestations tournent rapidement contre la police, car les gens s’attaquent à un poste de police dans le quartier de la fusillade. Les trois prochaines nuits voient des pillages et des incendies criminels dans divers quartiers de la ville. Les émeutes se sont arrêtées définitivement après qu’un couvre-feu dans toute la ville fut mis en vigueur. Cette révolte est la plus grande agitation que les États-Unis aient connu depuis les émeutes de Rodney King.

Oakland, CA: 1er Janvier 2009 – La police des transports de la Bay Area tue par balle Oscar Grant, âgé de 23 ans lorsqu’il est allongé sur le sol d’une station de transport en commun. La police essaie rapidement de dissimuler l’exécution, en prenant les téléphones avec des images de la fusillade et commence à formuler un mensonge pour excuser les coups de feu. Le 7 janvier, aucune charge n’a été retenue contre l’officier. Une manifestation est appelée le même jour à la station BART où Grant a été assassiné. Lorsque la manifestation se termine, beaucoup sont laissés insatisfaits par les promesses d’une future enquête, et descendent dans la rue. Cette même nuit, des voitures de police sont détruites, des commerces pillés et des voitures incendiées. Les gens se révoltent de nouveau après que l’officier de police soit accusé « d’homicide involontaire » quelques mois plus tard.

Seattle, WA: de septembre 2010 à mars 2011 – Le 30 août, le flic de Seattle Ian D. Birk tue par balle John Williams, un homme de 50 ans d’origine amérindienne, suscitant l’indignation générale à Seattle. Au cours de la semaine suivante, dans les environs de Seattle, la police tue quatre personnes de plus, s’ajoutant à la colère. Durant les jours suivant les meurtres, des protestations et manifestations sont organisées contre la police. Au lieu de tourner court, manifestations et attaques durent pendant des mois, continuant jusqu’en mars 2011.

San Francisco, CA: juillet 2011 – La police MUNI (le système local de transport en commun) de San Francisco tue par balle un jeune de 19 ans, Kenneth Harding, pour avoir fraudé. Rapidement, les gens se rassemblent autour du lieu bouleversés par le racisme flagrant et écoeurés de voir valoriser l’argent sur la vie d’un jeune homme. Le lendemain, une manifestation a lieu dans le quartier de Mission. 150 personnes défilent dans le secteur en attaquant un poste de police local et des banques.

Protesters march in Oakland vandalize after George Zimmerman trial not guilty verdictNationwide: février 2012 – Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans, originaire de Miami Gardens, en Floride, est abattu par George Zimmerman, un vigile de sécurité de quartier à Sanford en Floride. Au moment des coups de feu, Zimmerman n’est pas accusé par la police de Sanford, qui disent qu’il n’y avait aucune preuve pour réfuter son allégation de légitime défense et que la loi de Floride « Stand Your Ground » interdit d’arrêter ou d’accuser les agents de la force publique. Immédiatement après sa mort, de nombreuses villes à travers le pays organisent des « marches à capuches » et manifestent en réponse à l’assassinat. En juillet 2013, Zimmerman est finalement inculpé et jugé pour la mort de Martin. Un jury l’acquitte de l’assassinat au deuxième degré et d’homicide involontaire. La réponse à l’acquittement est immédiat avec des manifestations dans des dizaines de villes. Dans les villes où le calme avait une fois prévalu, la colère contre le verdict se conclut dans la violence généralisée contre la police. St Louis, Oakland, et Los Angeles sont parmi les villes qui voient une brève agitation après le verdict. Beaucoup d’autres villes telles que New York, Chicago et Seattle voient de grandes manifestations en réponse au verdict; des lycéens et étudiants se mettent en grève et des organisations communautaires font des veillées.

protesters march vandalize after not guilty verdict in George Zimmerman trial Oakland

Anaheim, CA : juillet 2012 – La police tue par balle Manuel Diaz en fuite tandis qu’elle s’approchait de lui. Le cousin de Manuel, âgé de 16 ans, explique qu’il a couru car il « n’a jamais aimé les flics parce que tout ce qu’ils font c’est harceler et arrêter n’importe qui ». Les gens descendent dans la rue en brûlant des poubelles et jetant des pierres sur les flics tandis que la police répond par des chiens d’attaque et des tirs de flashball.

Flatbush, Brooklyn (New-York) : mars 2013 – La police tire et tue Kimani Gray, 16 ans. Le porte-parole de la police commence rapidement à alimenter les mensonges habituels dans la presse, comme quoi il était membre d’un gang, et comment une arme à feu a été récupérée sur les lieux, et comment à leur arrivée, il s’est allongé de manière suspecte sur le sol. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu la violence de la police, c’est facile de lire à travers ces mensonges. Deux nuits plus tard, les gens organisent un rassemblement pour protester contre l’assassinat. Les organisateurs appellent au calme tandis que la nuit tombe, la colère et la frustration éclatent en batailles de rue pendant des heures.

dur6Durham, NC: de novembre 2013 à janvier 2014 – Le 19 novembre, Jesus « Chuey » Huerta 17 ans, est arrêté et reçoit une balle dans le dos alors qu’il est à l’arrière d’une voiture de police. Durant les mois suivants, des amis, membres de la famille et d’autres qui ressentaient de la tristesse, de la frustration et de la colère à la suite d’un énième meurtre policier, se sont rassemblés dans la rue pour exprimer leur rage. Le premier cycle de manifs se termine par l’attaque d’un poste de police, la deuxième se finit en affrontement avec la police après qu’elle a attaqué une veillée avec des chiens et du gaz lacrymo. On voit encore des graffitis dans les rues de Durham refusant de laisser disparaître la mémoire de « Chuey » et la réponse à ce meurtre.

Albuquerque, NM: mars 2014 – des militants ont mis en ligne des images montrant des tirs mortels de la police sur un homme sans-abri dans les collines du mont Sandia. Après les 23 tirs de la police mortels durant les quatre dernières années, les gens ont « atteint un point de non-retour ». Les manifestants descendent dans la rue en début d’après midi et maintiennent une présence dans les rues jusque tard dans la nuit. Des manifestants jettent des pierres sur la police, attaquent des véhicules de police et lancent des bombes de gaz sur les bureaux de la police. A un moment, un manifestant tire au fusil depuis sa voiture en déclarant qu’il est « prêt pour la guerre ».

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Traduit de la publication anti-carcérale du Missouri ‘Summer in the City‘, sept/oct. 2014, 7-8 pp

Deux textes de ce même numéro ont aussi été traduits sur l’ancien site du chat noir émeutier

Sur la révolte à Ferguson (Missouri) en réponse à l’assassinat de Mike Brown :

Note :
[1] Le concept de masse est souvent repris pour anéantir tout volonté de révolte individuelle. Il faudrait d’après cette théorie subir les flics en silence et attendre la masse. Nous répondons qu’il vaut mieux un individu déterminé qu’une masse de cent suiveurs… Récemment, un homme a choisi de répondre seul aux récents meurtres policiers en flinguant deux keufs dans un quartier de New-York.

[Berlin] Compte-rendu d’une manif sauvage à travers le quartier de Neukölln – 10 janvier 2015

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Berlin – 10 janvier 2015. Nous avons appelé à une manif à Neukölln pour nous rappeler du meurtre d’Oury Jalloh il y a dix ans, et dénoncer les comportements racistes et ses meurtriers. Près de 100 personnes y ont participé et ont traversé le quartier entre la Boddinstraße et la mairie de Neukölln. Sur la route, nous avons distribué des tracts qui prenaient pour thème l’assassinat d’Oury et rappelaient plusieurs autres personnes tuées par les flics:

  • Dennis de Neukölln, qui a été exécuté lors de la soirée de la Saint-Sylvestre de 2008 par des flics en civil.
  • Laye Alama à Brême, qui a été torturé à mort en 2004.
  • Zyed et Bouna à Paris, qui sont morts poursuivis par les flics en 2005.
  • Alexandros à Athènes, qui a été abattu en 2008 par un keuf.
  • Mike à Ferguson, qui a été assassiné en 2014.

Après que les gens se soient joints de façon sporadique, la manif a finalement atteint la mairie de Neukölln – dans laquelle réside le populiste raciste Buschkowsky – qui a été attaquée avec des pierres et des bouteilles de peinture. Les derniers tracts ont été distribués sur la place de la mairie et ensuite le tribunal situé juste à côté a connu le même sort. Avant de tou-te-s s’éparpiller dans la nuit, une patrouille de SECURITAS et une banque qui était sous leur protection ont été défoncées.

La porte de la mairie

La porte de la mairie

Ses murs repeints

Ses murs repeints

Tags sur ses murs ; "ACAB - Oury Jalloh"

Tags sur la façade de la mairie

Toujours sur les murs de la mairie

idem

La mairie de près....

La mairie de près….

La nouvelle déco du tribunal

La nouvelle déco du tribunal

La nouvelle déco du tribunal

de près…

La Kommerz Bank attaquée

La Kommerz Bank attaquée

idem

idem

Un peu plus tard, les flics ont déboulé sur les lieux avec un gros contingent, faisant la chasse aux passants et arrêtant aussi quelques personnes (la presse évoque 4 personnes interpellées).

Pas de paix pour la normalisation raciste !

Pas de paix pour l’Etat, ses larbins et sa violence !

Oury Jalloh, c’était un meurtre !

Selon les rapports de la presse, le poste de police a eu son entrée obstruée et cadenassée. Nous remercions ceux qui ont ainsi participé à la manif.

Traduit de linksunten (photos de la presse), 11 janvier 2015

[Etats-Unis] De Ferguson à Oakland, « nous allons brûler toute cette merde » (24-25 novembre 2014 )

Lundi 24 novembre, la justice américaine a rendu publiquemement sa décision de non-lieu pour le flic Darren Wilson, qui a tué le jeune Mike Brown le 9 août 2014. Un scénario d’impunités connus et attendus, maintes fois vécu à travers le monde, d’Athènes à Ferguson, en passant par Paris. Mais nous n’avons rien à attendre de l’Etat*, vu que ses mêmes agents armés et assermentés éliminent, enferment quotidiennement des centaines d’indésirables parce que noir-es, pauvres et/ou insoumis. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que cette mise en scène de l’Etat américain (soutenus par les réactionnaires et les médias) avait pour but de faire rentrer les citoyens au bercail, avec comme objectif de rétablir la paix sociale alors même que les feux de la révolte illuminaient les rues de Saint-Louis et du Missouri**. Cette délibération du grand jury, reportée de jour en jour, a permis à l’Etat de pouvoir se préparer à l’explosion de rage collective – notamment en décrétant l’état d’urgence et en préparant ses troupes (tous les corps policiers, ainsi que la Garde Nationale (l’armée). De nombreux commerces s’étaient aussi barricadés en prévision du verdict… En vain.

1

Passons en aux faits. La ville de Ferguson a rapidement brûlée. Au milieu des chants comme « nous allons brûler toute cette merde », les flics ont été caillassés et leurs véhicules retournés, détruits à coups de pierres ou par les flammes (10 détruits au total, dont 2 par incendie). 150 coups de feu contre la police (d’après Jon Belmar, le chef du service de police de St. Louis qui a déclaré « Ceci était probablement pire que la pire nuit que nous avions eu en août ») et 3 flics blessés. Les médias français parlent « d’une douzaine de bâtiments incendiés », sans en dire davantage. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que ce qui a été carbonisé est tout ce qui accumule la richesse et la marchandise que flics et milices privées protègent: au moins un centre-commercial, un entrepôt de marchandises, des commerces, un magasin de pièces d’automobiles.. Les magasins, avant d’être incendiés, ont été soigneusement pillés et saccagés. Le magasin qui avait appelé les flics juste avant le meurtre de Mike Brown, n’a une nouvelle fois pas été épargné par les pillards. Comme le dit le journal en ligne thedailybeast.com, « la situation était trop dangereuse pour que les pompiers fassent leur travail. ». Le mardi après-midi, plusieurs entreprises le long de Florissant Avenue West étaient déjà fermées.

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Boutique on West Florissant Avenue in St. Louis

Boutique on West Florissant Avenue in St. Louis

Une jeune femme, en face du magasin pour pièces automobiles qui brûlait à Ferguson, résumait la situation en cinq mots: « ce n’est que le début ».

7Au total, près de 60 personnes ont été interpellées dans le comté de Saint-Louis: 32 arrestations pour pillage, et 29 pour « rassemblement illégal » Pour la soirée de mardi 26 novembre, le gouverneur du Missouri Jay Nixon a annoncé l’envoi de troupes supplémentaire de la Garde nationale sur Ferguson, passant à 2200 soldats au lieu des 700 de la veille.

Lors d’une conférence de presse avec le clergé local ce mardi après-midi, le maire de Ferguson, James Knowles III, a dit cyniquement que « malheureusement, la garde nationale n’a pas été déployée à temps pour sauver l’ensemble de nos entreprises ». Mardi soir, même si chaque commerce, banque était protégé par des soldats de la garde nationale, la rage s’est délocalisée devant le bâtiment de la mairie, où les vitres ont été explosées. Un véhicule de la police a aussi été incendié. Il y a eu 44 arrestations.

Ailleurs

Des manifs ont eu lieu partout à travers pays. A Seattle, les lycéens sont descendus dans les rues contre « le racisme de la police », puis dans la soirée, des manifestants ont bloqué plusieurs endroits d’une autoroute sans que les flics parviennent à les stopper et dopnc de fermer momentanément l’autoroute. Des pierres, bouteilles et feux d’artifices ont été lancés sur les flics, qui ont répliqué par des grenades assourdissantes et lacrymo. La foule s’est ensuite déplacé à travers le centre-ville, une vitre d’une banque Wells Fargo est tombée à Madison. Plusieurs slogans contre la police (« FTP ») ont été peints à la bombe à la Sixième Avenue, Pike Street, Ninth Avenue et Madison Street. 5 personnes ont été interpellées.

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Deux rassemblements ont eu lieu, un à Westlake à 18h et un autre au centre de Seattle à 19h. A 19h30, environ 200 à 300 personnes à Pike and Broadway. Les organisations et partis de gauche ont une fois de plus remplis leur rôle de flics sociaux, tentant de s’interposer entre les flics et celles et ceux qui font le choix de la révolte, tout en étant plus préoccuper à vendre leurs programmes (et donc de réformer l’Etat et sa police).Le récit se termine par « N’hésitez pas à exprimer votre rage à tout moment et n’importe où » Un long résumé de cette soirée du 24 novembre à Seattle est disponible en anglais sur pugetsoundanarchists.

à NYC, les flics reçoivent en pleine tronche la rage de la foule

à NYC, le patron des flics et ses gardes du corps reçoivent en pleine tronche la rage de la foule

Deux manifestants ont été arrêtés à New York. Le premier a été arrêté à Times square après avoir lancé de la peinture rouge sur le chef de la police Bill Bratton et ses gardes du corps lundi soir. La deuxième arrestation a eu lieu sur une rampe d’accès du Triborough bridge (ensemble de trois ponts qui relient des arrondissements de Manhattan, du Queens et du Bronx), où s’étaient rassemblés certains manifestants après minuit. Un homme de 30 ans, non identifié, a lancé une canette vide contre un policier, le blessant légèrement à la tête. L’homme arrêté a également été légèrement blessé. Aucune charge n’avait encore été prononcée contre lui mardi matin, selon la police.

oak1C’est à Oakland (Californie) que la conflictualité avec l’existant a été la plus élevée: plus de 2.000 personnes ont bloqué une autoroute. Plus tard dans la nuit (vers minuit), plusieurs commerces ont été pillés et sacagées, (dont un starbuck sur Ninth Street qui s’est fait chourrave des stocks de grains de café et le magasin Smart & Final qui s’est fait exproprier de la boisson notamment); des poubelles ont été incendiées à travers les rues de Broadway. Au moins deux banques ont été attaquées: celle de la Wells Fargo bank à 12th and Broadway (fenêtres et portes brisées) et une autre de la Comerica bank, située juste en face et qui a du être fermée mardi matin. Les flics ont arrêté 39 personnes pour pillages, refus de se disperser, attaques contre la police.

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Reformulé de leur presse (US et française)

*Il ne sert à rien d’énumérer la liste des personnes tuées sous les coups de la police, dont nous connaissons qu’une partie infime… celle que le pouvoir est bien contraint d’admettre. On peut aller lire ce texte publié dans lucioles n°15: à propos des slogans comme « vérité et justice », qui reviennent souvent dans les manifs contre les violences policières.

**Et donc de vider en grande partie les rues …Voir la liste des récits de manifs anti-police d’août 2014 et des actions de solidarité avec les révoltés du Missouri: http://www.lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/?s=Ferguson

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A Pittsburgh (récit depuis anarchistnews):

Environ 30 personnes se sont rassemblées à Liberty Avenue et Ella à 18 heures dans l’obscurité pendant une marche de solidarité avec Ferguson et contre la police. Ce fut un taux de participation impressionnant pour un événement qui a été appelé durant la journée. Presque tout le monde qui qui est venu était vêtu de noir et le visage bien couvert.

La marche a soudainement commencé lorsqu’une boîte à journaux [de la presse] et une poubelle ont été balancées à travers la rue. Elle a continué à l’est sur liberty ave. prenant une voie de circulation, tout en balançant des débris dans la rue derrière nous. Des cris de « Fuck the police » ont été hurlés et chantés. Une banderole disant « flics, porcs, assassins » a été portée tout le long. Un fumigène a été allumé. La police s’est montrée à quelques rues de la manif avec une camionnette, maintenant une grande distance derrière nous. Il semblait clair qu’ils n’étaient pas intéressés par une confrontation. Les personnes présentes sont restés en bloc ensemble.

Après avoir serpenté à travers les allées, nous sommes retournés à la liberty Ave vers l’ouest en passant par Bloomfield. Juste avant la fin de la marche, un guichet automatique de billets a été brisée. La marche s’est dispersée avec succès dans les rues étroites derrière Liberty et aucune arrestation n’a été faite. La manif a pris fin en moins de 30 minutes et n’est pas entrée en conflit avec d’autres manifestations dans la ville.

Comme une expression collective spontanée de rage, la manif a été un succès, même si avec du recul beaucoup plus de destruction aurait pu être réalisée, en plus le fait de communiquer avec les passants. On espère que les leçons apprises et la confiance acquise ce soir seront utilisées de manière créative dans les prochains jours.

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Une caisse de soutien financier avec les personnes arrêtées lors des émeutes dans le Missouri a été créée. Sinon, la solidarité dans la révolte contre la police, que ce soit à Ferguson comme à Toulouse ou Nantes peut s’exprimer partout par l’action directe (comme c’est le cas depuis un moment en France et en Europe suite à la mort de Rémi et de toutes les personnes assassinées par les flics)… à nous de s’organiser et d’agir contre ce monde de dominations et de mort.

En France, aux Etats-Unis comme partout, guerre à la police et à son monde !