Archives par étiquette : feu aux centres de rétention

[Allemagne] Vague d’actions directes contre la politique d’asile – 10 au 20 avril 2015

Essen: deux véhicules de la machine à expulser incendiés

[D’après les larbins de la police, l’attaque incendiaire s’est déroulée peu avant 1h du matin devant les bureaux du service à l’immigration].

1466231757Dans la nuit de dimanche à lundi 20 avril 2015, nous avons livré aux flammes deux véhicules du ministère de l’immigration. Les deux mini-bus ont été utilisés par ce service pour mener à bien des expulsions.

Nous ne voulons plus rester les bras croisés sur la façon dont des personnes sont expulsées dans des pays dans lesquels elles doivent vivre dans des conditions humains indignes ou doivent vivre quotidiennement dans l’angoisse de la mort. Ne pas rester passifs non plus devant les droits d’asile allemand et européens qui protègent de plus en plus les frontières contre les demandeurs d’asile et qui, par conséquent, est responsable de la mort de milliers de réfugiés dans la mer méditerranée qui tentent de fuir une vie dans la peur et l’oppression. Ne pas rester passifs non plus devant la politique du gouvernement allemand qui traîte les demandeurs d’asile comme des personnes de seconde zone. Nous voyons notre action comme une réponse à la violence du gouvernement allemand contre les demandeurs d’asile, pour l’humanité et pour une vie sans frontières !

Nous espérons qu’avec notre action, nous avons aussi pu donner l’inspiration à d’autres de faire de la solidarité pratique !

Aucune personne n’est illégale !

Ensemble pour une vie meilleure pour tou-te-s !

Groupe de compassion

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Du 10 au 18 avril 2015, une semaine d’actions antiracistes contre « l’aggravation du droit d’asile » a été lancée au niveau national via le site: asylrechtsverschaerfung-stoppen.de

Samedi 18 avril 2015, plusieurs banderoles sont suspendues aux alentours du Görlitzer Park de Berlin contre la police, ses contôles racistes et la répression envers les réfugiés à Görli. « Solidarité avec les personnes ciblées par la répression et le harcèlement des flics ».

"Görli pour tous - Stoppen la terreur des flics"

« Görli pour tous – Stoppons la terreur des flics »

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Fin mars, plusieurs véhicules de la municipalité de Kreuzberg/Friedrichshain ont été crâmés en solidarité avec les réfugiés du Görlitzer Park.

Le 17 avril 2015 à Münster, 300 personnes ont manifesté contre le projet du gouvernement allemand de modifier la loi sur le droit d’asile [qui devrait être adopté en juin prochain et qui consiste à le restreindre et à mettre fin aux permis de séjour]. Il s’agit d’une nouvelle attaque de l’Etat contre les migrants et les réfugiés.

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Plusieurs actions de blocage et occupation des bureaux du parti du SPD [soce-dém’ majoritaire au pouvoir] ont été menées un peu partout durant la semaine. En voici une liste non-exhaustive:

  • Göttingen, 10 avril 2015: blocage symbolique du bureau du SPD avec chaînes et cadenas

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  • Magdebourg, 10 avril 2015: occupation du bureau du SPD de la région Sachsen-Anhalt
  • Berlin, 10 avril 2015: manif de 10 à 12h devant le siège du SPD ‘Willy-Brandt-Haus’ situé Wilhelmstraße 141/⁠Ecke Stresemannstraße puis occupation du bâtiment avec collage d’affiches et suspension d’une banderole disant « droit de rester sans condition pour les réfugiés & Droit de rester au lieu des expulsions ».

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[Darwin, Australie] Grèves de la faim, occupation et émeute au centre de rétention de ‘Wickham Point’

Mise-à-jour, 17/04/2015:

Mercredi 15 avril 2015, les protestations des demandeurs d’asile se poursuivent. Aux environs de 16h30, deux migrants sont montés sur les toits de la prison et une demi-heure plus tard, ce sont cinq femmes (enceintes) qui ont fait de même, tout en menaçant de brûler le centre si leurs revendications n’étaient pas entendues (entre autre contre le transfert programmé d’une femme enceinte et de son enfant dans la semaine vers la prison de l’île de Nauru). A noter que le ministre à l’immigration et à la protection des frontières a déclaré la veille qu’il n’entendait pas céder à leurs demandes et tente de nier ce deuxième jour de révolte relaté par les organisations de soutien aux migrants.

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Deux détenus du centre ont dit que les troubles se sont déclenchés à la suite du transfert de deux familles avec des enfants de bas âge vers Nauru jeudi soir. Un réfugié du centre a affirmé que près de 70 retenus ont bloqué les portes d’entrée de la prison en scandant « libérez-nous ». Il a poursuivi en parlant de nombreux cas de blessures à l’encontre des réfugié-es monté-es sur le toit, infligées par les matons de Serco.

Solidarité avec les migrants en lutte ! Feu à tous les centres d’enfermement !

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Mardi 14 avril 2015, une émeute a éclaté au centre de rétention pour demandeurs d’asile de ‘Wickham Point’* en Australie.

WickhamPointCe qui aurait déclenché la révolte serait le renvoi prévu vers l’île de Nauru de plusieurs familles originaires d’Iran et l’auto-mutilation d’une vingtaine de retenus.

Le même jour, trois demandeurs d’asile (dont une femme enceinte) ont tenté de se suicider.

Ben Pynt, soutien au demandeur d’asile, a dit que les retenus ont occupé massivement la cour pour protester contre cet énième renvoi. Au moins 100 migrants retenus auraient participé à la révolte.

« Ils craignent de nouvelles violences, les conditions de rétention, le manque d’eau et d’intimité et refusent d’être transférés à Nauru »

Durant l’émeute, les barrières, portes et poubelles ont été endommagées.
Les flics ont envoyé des agents du ‘Metropolitan Patrol Group’ équipés de chiens pour rétablir l’ordre.

Les révoltes sont récurrentes dans ce centre après l’arrêt des services médicaux et les transferts plus fréquents vers le centre de rétention de Nauru.

Dimanche 12 avril vers 19h, un retenu a grimpé sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement et le manque de soins médicaux. Il venait d’être transféré de Perth plus tôt dans la semaine et a été menacé d’être transféré vers Christmas Island.

Vers 22h, les cris de « liberté, liberté » étaient entendus depuis le toit.

Un rassemblement de solidarité s’est tenu devant le centre ce mercredi 15 avril.

Au cours des trois dernières semaines, 15 retenus ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Il y a eu plus de 20 grèves de la faim depuis décembre 2014 dans les murs d’enceinte du centre de ‘Wickham Point’.

Les réfugiés retenus sont principalement originaires du Sri Lanka, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser par bâteau depuis les côtes indonésiennes jusqu’à l’île australienne ‘Christmas‘ a considérablement augmenté entre 2012 et 2013. La politique d’immigration de l’Etat australien est réputée pour incarcérer systématiquement chaque réfugié qui arrive sur le sol australien et de les détenir dans des conditions misérables pendant de longues périodes.

Au nom du ministère australien de l’immigration et de la protection des frontières, c’est l’entreprise SERCO qui gère et exploite 8 centres de rétention en Australie (hébergement, gestion et entretien des installations, bouffe, éducation, ainsi que du maintien de la sécurité avec des « Officers of the Commonwealth »): en plus de ceux du Territoire du Nord (Wickham Point et Northern), elle s’occupe de Christmas Island IDC** (Christmas Island), Villawood IDC (New South Wales), Maribyrnong IDC (Victoria); et Yongah Hill IDC, Perth IDC et Curtin IDC (Western Australia). De plus, le champ de collaboration de cette société avec l’Etat australien ne se limite pas aux centres de rétention: elle exploite et gère également quatre établissements alternatifs de rétention (‘Alternatif Places Of Detention‘). L’entreprise a signé un contrat de 5 ans en septembre 2009 pour collaborer avec l’Etat australien. Elle se charge aussi des ‘Immigration Residential Housing – IRH‘ («logements sécurisés de type familial pour migrants») et des ‘Immigration Transit Accommodation – ITA‘ («Hébergement sécurisé à court-terme») depuis janvier 2010.

Pour les contacter:

Heath Chapple
Managing Director
Level 1
39 Brisbane Ave
Canberra
Australian Capital Territory 2600
e-mail: information@serco-ap.com.au

[Synthèse réalisée depuis la presse australienne, 13 et 15 avril 2015]

NdT:

*Situé dans le territoire du nord à la périphérie de la capitale du territoire Darwin (à environ 50km), ce centre de rétention est l’un des plus récents et plus grands centres de rétention: il a été ouvert le 8 décembre 2011 et enferme plus 1000 demandeurs d’asile.
**Pour ‘Immigrants Detention Centre’

[Suisse] Actions contre les responsables des politiques migratoires à Lucerne et à Zürich

Dans la matinée du lundi 23 mars 2015, un groupe de solidaires a occupé l’office pour la migration (Amigra*) à Lucerne. Dans un communiqué; le groupe évoque les motivations de l’action qui sont liées à deux tentatives de suicide de réfugiés récemment en raison de leurs conditions d’existence inhumaines » et de misère (menacés de rafles et d’enfermement chaque jour à cause des papiers manquants; logements d’urgence insalubres; de « vivre » chaque jour avec un bon de 10frcs suisses ce qui représente que dalle en Suisse, d’autant plus que les réfugiés ne peuvent pas mieux subvenir à leurs besoins vitaux en travaillant (en Suisse, le travail leur est interdit).

En solidarité avec les réfugiés et les occupant-es à Lucerne, des banderoles ont été suspendues dans plusieurs villes dont Berne et Zürich. Voici un court texte annonçant la suspension d’une banderole à Zürich mardi 24 mars 2015, en solidarité avec les personnes qui sont déboutées du droit d’asile:

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« L’année dernière, au moins 3419 réfugiés mouraient dans la mer méditerrannée en tentant de franchir les frontières extérieures surveillées et militarisées de l’Europe. Le régime de frontière européen s’accommodent de ces morts de manière consciente, mais la résistance se fait aussi sentir depuis longtemps. […]

Nous appelons à se montrer solidaires et à venir en grand nombre à la manifestation du samedi 28 mars 2015 à Lucerne 16h00 à Theaterplatz**

Pour un monde sans frontières, libéré de l’oppression et de l’exploitation !

Aucune personne n’est illégale !

Groupe solidaire de Zürich« 

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En solidarité avec l’occupation de le bureau pour la migration à Lucerne du lundi 23/03/2015, l’Office des migrations à Zürich a été agrémenté de couleur dans la nuit de mercredi. Refugees welcome! Stop deportation!

L’attaque à la peinture est une expression de notre lutte politique (sic!) contre la construction de la nation et de la race, dans laquelle les gens sont divisés en légaux et illégaux. C’est une expression de notre rejet du mécanisme capitaliste qui soumet les gens à la logique d’exploitation, […] alimente la guerre et l’impérialisme et ainsi qui contraint chaque jour des milliers de personnes à fuir.

En solidarité avec les militants à Lucerne, nous avons fait un geste contre les politiques migratoires en Suisse et la répression systematique des migrants.

Rasons les clôtures ! Faisons sauter les frontières ! Surmontons le capitalisme !
Solidarité internationale contre l’exploitation et l’oppression !

Traduit de ch.indymedia.org/de, 24 mars 2015 à 14h11

NdT:

*Pour Amt für Migration

**L’appel à la manif:

« Ils ne vivent pas en marge de la société, mais sont invisibles parmi nous. On les perçoit seulement quand on les entend crier par hasard. Sans-papiers ou dans un statut d’immigré non réglementé, ils attendent pendant de longues années une réponse.

Nous allons dans la rue le 28 mars pour montrer notre solidarité.

Aucune personne n’est illégale !

Drouit de rester pour tou-te-s !« 

l'affiche

l’affiche

[Grande-Bretagne] Luttes de sans-papiers dans 8 centres de rétention et solidarité active à l’extérieur – Mars 2015

Harmondsworth-detention-c-006Depuis le début du mois de mars, les sans-papiers sont en lutte contre les conditions de rétention. Au centre de rétention pour femmes de Yarl’s Wood, plusieurs retenues ont occupé la cour de promenade et protesté pendant deux nuits d’affilée.

Dimanche 8 mars dans l’après-midi; environ 200 migrants enfermés au centre de rétention d’Harmondsworth ont protesté et ont annoncé qu’ils commençaient une grève de la faim (les protestations de migrants ont débuté la semaine précédente dans ce centre et régulièrement des manifs bruyantes en solidarité se tiennent devant).

La veille (07/03/2015), une manifestation s’est tenue devant les deux prisons pour étrangers à l’aéroport de Heathrow (Londres) en solidarité avec les migrants: pendant deux heures, un petit groupe de solidaires ont fait un peu de bordel devant les lieux d’enfermement en secouant les barrières. A Colnbrook, quelques retenus ont répondu en sortant dans la cour de promenade en criant « Liberté » , « Laissez-nous sortir »… A Harmondsworth, les retenus frappaient sur les fenêtres en brandissant des pancartes pour la liberté.  Un message parvenu des personnes détenues disait: « Nous avons vu ce qui s’est passé aujourd’hui et nous voulons vraiment dire un grand merci pour votre soutien. Nous, les détenus … avons besoin de votre aide et de votre soutien ».

Le 10 mars, 50 sans-papiers étaient en grève de la faim à Tinsley House, des manifs ont aussi eu lieu à Brook House (une expulsion a été empêchée vers 18h car des solidaires se sont agrippés au pare-brise des expulseurs et ont bloqué la route en direction de l’aéroport; 4 personnes ont été arrêtées lors de cette action). Une grève de la faim a débuté à Moreton Hall (Nottinghamshire). Dans la matinée; des manifs se sont tenues devant les bureaux du ministère de l’intérieur à Victoria, ainsi que devant les quatre prisons à Heathrow et à Gatwick.

Depuis dimanche 15 mars, la lutte des sans-papiers s’est étendue à huit centres de rétention à travers le Royaume-Uni. Les retenus du centre de rétention de Dungavel en Ecosse (à côté de Glasgow) et de Douvres refusent la nourriture. Les six autres prisons dans lesquelles les migrants luttent sont celles de Yarl’s Wood (Bedfordshire), Harmondsworth et Colnbrook (aéroport de Heathrow à Londres), Tinsley House et Brook House (à côté de l’aéroport de Gatwick), à Moreton Hall (Nottinghamshire).

A Harmondsworth, le 9 mars

A Harmondsworth, le 9 mars

Le nouveau site Detained Voice répand la voix des personnes à l’intérieur. Voici quelques fragments des derniers jours (plus d’infos sur le site):

Colnbrook. jeudi 12 mars:

« Au Colnebrook, plus de 20 personnes sont en grève de la faim. Et nous allons à l’extérieur mais les officiers ont fermé les portes et nous ne pouvons pas aller à l’extérieur. J’ai fait la grève pendant cinq jours et personne nous a questionné. Personne s’en soucie. Que nous mangions ou pas, que nous sortions ou pas, tout le monde s’en fout. C’est très mauvais ici. Vous ne pouvez pas le croire. C’est très mauvais pour tout le monde ».

Harmondsworth. vendredi 13 mars:

« La réponse à la protestation, c’est comme s’ils n’avaient d’oreilles pour entendre, n’ont pas de cœur qui bat. »

« L’eau a été coupée pour toute la journée. Non, ce n’était pas pour des travaux d’entretien parce que si vous voyez ils ont fermé l’ensemble de l’unité. L’aile complète a été fermée pour toute la journée. Parce que si vous voyez, il y a aussi des gens musulmans là-bas qui ont l’habitude de prier cinq fois par jour et ils ne pouvaient pas utiliser les toilettes, et ils ne pouvaient pas utiliser l’eau ou quoi que ce soit pour prier . J’entends qu’ils disent qu’il a été fermée pendant une heure ou pour près de six chambres, mais ce n’était pas fermé pour l’aile entière pas seulement pour six chambres, et ça a été fermée pendant toute la journée.« 

« Ils ne se soucient pas de ce que nous faisons à l’intérieur. Nous sommes en train de mourir. A cause des protestation hier, un de mes potes est allé à l’hôpital à cause de cela, parce qu’il est tombé malade. Il a commencé à vomir parce qu’il ne mangeait pas. Il était en grève de la faim, il est tombé malade et a commencé à vomir, et maintenant nous ne savons pas où il est…. »

Douvres, vendredi 13 mars:

« Nous ne mangeons au centre de rétention de Douvres. Nous sommes en grève. IL y a déjà la moitié des gens qui participent à la grève. Nous nous organisons et parlons avec tous les gens. Nous sommes des êtres humains. »

Dungavel, vendredi 13 mars 2015:

« Environ 60 personnes sont en grève de la faim depuis lundi à Dungavel. Ils ne mangent pas parce qu’ils sont mécontents de la façon dont ils sont traités depuis longtemps. Nous voulons voir le ministre de l’Immigration et nous voulons parler de beaucoup de choses qui se sont mal passés. Il ya beaucoup de choses à demander:

Pourquoi les assistants sociaux disent des mensonges?

Nous voulons une date limitant la détention des gens.

Evidemment, la plupart des gens viennent de Londres et nous sommes près de Glasgow. Environ 80% sont de Londres et nous sommes donc loin de familles et amis. C’est difficile d’y aller et très coûteux.

Les conditions dans lesquelles nous vivons – 8 personnes dans une chambre. Trop de personnes par chambre.

Quelqu’un a déjà été à l’hôpital et ils l’ont mis dans une pièce sécurisée pour la surveillance. »

Dungavel. dimanche 15 mars :

« Il y a environ 70 personnes qui continuent de protester à Dungavel. Ils refusent d’aller à la cuisine pour manger. Il y avait une protestation de gens de l’extérieur. Il y avait la police et le STV. Nous ne pouvons pas vraiment les voir à cause des murs, mais ça fait du bien de les entendre. Ca montre que le message passe, ce que nous essayons de réaliser. »

Comme ces déclarations le montrent clairement, l’approche des autorités pénitenciaire est la force brutale et l’isolement, sachant que quelques-uns entendront les voix qui traversent les murs.

La solidarité active est indispensable.

Les prisonniers demandent à maintes reprises que nous répandions leurs mots et de faire savoir à davantage de gens ce qui se passe à l’intérieur de ces prisons en grande partie oubliées.

Juste un petit groupe ou un individu criant à travers les murs peut aider à stimuler la force de ceux qui sont en grève de la faim. Devant la plupart des centres de rétention britanniques, il est toujours possible de s’approcher des cellules où les gens sont retenus, ainsi nous pouvons communiquer visuellement et avec le son.

Mais le régime des frontières est tout autour de nous. Nous pouvons nous-mêmes attaquer ça où que nous soyons.

Le ministère de l’intérieur britannique a signé et administre des bureaux, des cellules de rétention, et des bases d’où ils lancent des rafles, dans de nombreuses villes. Voici une liste de quelques adresses pour leurs équipes qui exécutent.

Une grande partie de leur travail de gestion des centres de détention est sous-traitée par des entreprises privées, dont Mitie [1], G4S et Serco [2], qui ont également des bureaux à travers le pays et partout dans le monde.

Traduit de plusieurs comptes-rendus publiés sur Rabble

D’autres infos sur network23.org/antiraids

NdT:

[1] Entreprise fournissant des services dans de nombreux secteurs (éducation, gestion de biens immobiliers, transport & communication, informatique…). Elle est surtout connue pour « s’engager au développement des services innovants et rentables dans le secteur pénitenciaire, les tribunaux d’instance, la police ainsi que les services d’immigration et de probation. Cela va des services de gardiennage, de gestion des prisons aux installations pour détenus sans-papiers.mitieserco

[2] Société de services qui s’enrichit en intervenant dans les transports, le nucléaire [elle gère entre autre l’Atomic Weapons Establishment (AWE)], la défense (appuie les forces armées d’un certain nombre de pays à travers le monde, dont le Royaume-Uni, États-Unis et en Australie, travaillant sur terre, mer, air, l’armement nucléaire et aéronautique). Elle a construit sa « renommée » pour son étroite collaboration avec les services d’immigration britanniques du ministère de l’intérieur; elle gère le centre de rétention pour femmes de Yarl’s Wood (ouvert en 2001 et exclusivement géré par SERCO depuis 2001) – parmi d’autres prisons telles que Villawood (New South Wales); Maribyrnong, Victoria; Darwin, (Northern Territory) ainsi que plusieurs à l’ouest de l’Australie au côté de G4S (Perth et Christmas Island). Travaille également pour le compte de l’UK Border Agency (UKBA), qui planifient les rafles et les expulsions. En plus de tout ça, elle fournit des matons dans six prisons britanniques (HMP Dovegate; HMP & YOI Doncaster; HMP Lowdham Grange; HMP Kilmarnock; HMP Ashfield; HMP Thameside) et à deux prisons en Australie (prison Acacia et le Centre correctionnel de Borallon).

[Paris] Libération du sans-papiers arrêté et tabassé par les flics le 8 mars dernier à Barbès

[Mise-à-jour lundi 16 mars 2015]

Libération d’A. arrêté et tabassé à Barbès : comptes rendus d’audiences devant le TA et le JLD

Le dimanche 8 mars A. intervenait pour aider un jeune homme qui sous le porche d’un immeuble subissait des violences de la part de policiers du 18e arrondissement. Alors que le jeune homme réussissait grâce à cette intervention à échapper aux coups de ses agresseurs, A. a ensuite subi l’acharnement et les coups des policiers et après plus de 40 heures de garde à vue et un passage par l’hôpital a été envoyé au centre de rétention de Vincennes.

Alertés/es par plusieurs de ses amis, nous avons pris contact avec lui et sommes allés/es le soutenir lors de son passage devant le juge administratif le jeudi 12 mars après-midi puis devant le juge des libertés et de la détention le dimanche 15 mars.

Lors de cette dernière audience il a été libéré car la procédure présentait plusieurs vices de procédure (notamment les flics avaient « oublié » de lui signifier le prolongement de la garde à vue après 24 heures)

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[Barbès] “les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang”

imagesÀ Barbès la pression des flics est toujours quotidienne. La Mairie et les investisseurs locaux voudraient que ce quartier deviennent le nouveau « lieu branché » de Paris.

La ré-ouverture du cinéma Louxor et la nouvelle brasserie qui va bientôt ouvrir ses portes en sont de bons exemples.

Les chantiers de construction de nouveaux logements en accession à la propriété se multiplient pour accueillir de nouveaux habitants plus riches et plus bobos.

La police quadrille les rues pour tenter de virer celles et ceux qui ne correspondent pas aux projets de ceux qui nous gouvernent : pauvres, biffins, sans papiers , etc.

La violence de la police est quotidienne lors des ces contrôles qui mènent bien souvent, sous n’importe quel prétexte, à une garde-à-vue et pour ceux & celles qui n’ont pas les bons papiers, au centre de rétention.

Dimanche 7 mars 2015 lors d’une énième opération de contrôle les flics du quartier ont arrêté A. après l’avoir tabassé. Il est aujourd’hui enfermé au centre de rétention de Vincennes et raconte comment s’est déroulée son arrestation et la garde-à-vue :

« J’étais à Barbès vers 18h, j’étais au snack. Après manger je suis sorti et j’ai vu trois policiers qui arrêtaient quelqu’un : ils l’ont rentré dans un hall d’immeuble, ils lui ont mis une claque, ils l’ont frappé avec l’électricité (taser) et l’ont gazé. Je me suis arrêté pour aider le gars. Les flics m’ont rentré dans l’immeuble, ils m’ont mis une claque et m’ont frappé avec une matraque. Ils m’ont donné plusieurs coups sur la tête. Je perdais beaucoup de sang. Après on est sorti de l’immeuble et j’ai crié que je devais aller voir le médecin, qu’ils m’avaient frappé, que j’avais mal. Il y a un commerçant qui vend des portables qui est sorti et qui a filmé. Les gens dans la rue étaient choqués, ils ont crié.

Les flics m’ont ramené à pied au commissariat de la Goutte-d’Or parce qu’ils disaient que j’allais salir la voiture.

Au commissariat ils m’ont encore frappé, mis des coups de pieds. J’étais allongé par terre et un policier mettait son pied sur ma tête. Tous les policiers rigolaient sur moi. Ils disaient que j’allais avoir des cicatrices toute ma vie, ils criaient «mort ». Ça a duré 30 minutes.

Il y a un gradé qui est arrivé j’ai demandé d’aller à l’hôpital. Les pompiers sont arrivés, ils étaient choqués de voir ça. Un pompier m’a dit qu’ils allaient m’amener à l’hôpital. Je suis resté avec eux dix minutes au commissariat et ils m’ont mis dans le camion. J’avais perdu beaucoup de sang. Les policiers sont venus avec nous, on était dans le camion mais on a mis du temps a partir.

À l’hôpital j’étais mal, j’ai été soigné. J’ai attendu le médecin, il était choqué. Il m’a mis des agrafes, 8 sur le crane et 7 sur la tempe. Ils m’ont donné un certificat et une ordonnance mais les policiers les ont pris.

Après je suis retourné direct en garde-à-vue. J’avais perdu beaucoup de sang, j’avais très mal. Il était 20h30. J’ai demandé des médicaments mais ils m’ont dit « attend ». J’ai demandé un avocat, un interprète, un médecin, mais rien. Jusqu’à 2h du matin, j’ai attendu pour avoir des médicaments. Là ils m’ont amené a l’hôtel-Dieu, il m’a donné 4 dafalgans.

Là-bas une infirmière était choquée que j’étais en garde-à-vue dans cet état. Après ils m’ont ramené en garde-à-vue.

Le lendemain un policier m’a auditionné. Les policiers ont marqué dans le PV que j’avais frappé les policiers dans le gilet par balle. Mais moi je l’ai pas frappé. Moi j’ai reçu des coups de matraque et ils ont dit que j’étais tombé tout seul pour les cicatrices. Mais comment on tombe deux fois sur la tête ? Ils ont fait que mal me parler. J’ai signé aucun de leurs papiers.

Après je suis retourné dans la cellule. La garde à vue devait finir à 18h30. J’ai tapé dans la porte de la cellule pour dire que ma garde-à-vue elle était finie. Ils ont voulu que je signe une feuille qui disaient que j’avais fini la garde-à-vue mais j’étais pas sorti encore alors j’ai pas signé. Ils m’ont dit qu’ils attendaient le procureur. Je suis resté plusieurs heures comme ça, mais ils m’ont pas dit qu’ils avaient renouvelé la garde-à-vue, personne ne m’a rien dit ou n’a ramené de feuille, jusqu’au lendemain à 11h.

Là un policier m’a dit « tu vas aller a Vincennes » J’étais content car je sortait du commissariat, j’en pouvais plus de rester dans le commissariat.

J’avais rien signé dans le commissariat. Là le policier a ramené les feuilles pour Vincennes alors j’ai signé car c’était un cauchemar le commissariat. Ils m’ont mis dans le camion de la police pour m’emmener a Vincennes.

Le policier qui m’a frappé, il a frappé un mineur avant qui habite à l’hôtel.

Mes affaires sont toujours avec le sang. C’était comme un robinet comment je perdait du sang. Toutes mes affaires sont salies avec du sang, les baskets, mon tee shirt, mon pantalon. Je vais passer devant le juge comme ça.

Là j’ai mangé un peu, j’ai récupéré un peu mais j’ai toujours des douleurs dans le crâne.

J’ai même pas eu un scanner, des fois j’oublie des choses, car j’ai pris des coups de matraque sur la tête et j’ai mal, j’ai eu que du doliprane. J’ai perdu plein de sang et de kilo pendant la garde-à-vue.

J’ai un film dans ma tête, tout repasse dans ma tête, j’arrive pas à dormir. Les policiers m’ont fait beaucoup de mal. »

Publié sur sans papiers ni frontières, 11 mars 2015

[Lausanne] Tags contre les vautours de la machine à expulser de l’EVAM – 21/22 février 2015

Attaque contre les vitrines de l’EVAM à Lausanne

noborder2Cette fin de week-end nous avons recouvert les vitres d’une antenne de l’EVAM (établissement vaudois d’acceuil aux migrants) de slogans tels que « expulseur de migrantEs », « solidarité avec les immigréEs » et autres messages.
Quelques bombes de peintures, un élan de motivation et hop une attaque de plus contre la machine à expulser et les pourritures de vautours qui gagnent leur pains quotidien en détruisant la vie de centaines de personnes migrantEs.
A lausanne, comme partout ailleurs, ce genre d’attaques contre les rouages de la machine a expulse est fréquent.

Ni nation ni patrie, vive l’anarchie.

Publié sur indymedia suisse romande, 25 février à 00h49

[Grèce] Manifestations contre les centres de rétention dans plusieurs villes (février 2015)

[Grèce] Manifestations contre les centres de rétention

Le 14 février, 250 personnes ont manifesté jusqu’au commissariat central de Thessalonique et ont lancé des bombes de peinture rouge sur l’entrée. Cinq jours après une manifestation pour la fermeture des centres de rétention s’est déroulée dans les rues de la ville.

Thessalonique, 19 février 2015

Thessalonique, 19 février 2015

Des manifestations contre les centres de rétention se sont également tenues à Patras le 17 février, à Athènes et Ioannina le 19 février et devant le centre de Xanthi le 28 février.

Samedi 21 février, il y a eu des affrontements entre les flics anti-émeute et 250 manifestant-e-s qui tentaient de rentrer dans le centre de rétention d’Amygdaleza où les retenus s’étaient révoltés le 14 février suite à la mort de deux d’entre eux.

amygdaleza

Traduction libre depuis clandestina

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[Grèce] Suicide, révolte et manifestation au centre de rétention d’Amygdaleza

14 février 2015

Le 13 février un migrant enfermé au centre de rétention d’Amygdaleza s’est suicidé. Cette prison située au nord d’Athènes avait déjà tué deux personnes en novembre dernier, et une autre mardi dernier. A l’intérieur les autres retenus ont répondu par la révolte.

Le lendemain le ministre de la Protection des citoyens du nouveau gouvernement de gauche est venu faire son beurre politique lors d’une visite au centre, en répétant la promesse faite lors de la campagne électorale de fermer les centres de rétention au profit de “centres d’accueil ouverts”. Un groupe d’une cinquantaine de personnes, elles sincèrement contre l’enfermement des étranger-e-s, manifestait devant les murs de la prison au même moment. Les retenus manifestaient de l’autre côté des grilles, brandissant des panneaux en anglais “Liberté. Ici on meurt”.

A l'extérieur du centre de rétention d'Amygdaleza

A l’extérieur du centre de rétention d’Amygdaleza

A l'intérieur

A l’intérieur

Destruction des frontières et de toutes les prisons, qu’elles soient de droite ou de gauche

d’après la presse

Repris de sans papiers ni frontières

[GB] Vengeance d’Etat contre les émeutiers de la maxi-prison d’Oakwood

Le 20 février 2015, la presse dominante a relayé les condamnations de six prisonniers ayant participé à la révolte du 5 janvier 2014 dans la plus grande prison britannique, l’HMP Oakwood [1], gérée par l’entreprise privée de sécurité G4S [2]. Tous ont été condamnés à des peines allant de 2 ans à 2 ans et 4 mois prison ferme. Parmi les six rebelles condamnés, quatre sont actuellement incarcérés dans d’autres prisons, les deux autres ont été renvoyés en taule.

Plus de soixante prisonniers [3] avaient occupé une aile de taule pendant près de 9 heures, détruisant des vitres, des meubles, machines à laver et du mobilier bien utile à la pacification sociale (table de billards, téléviseurs, etc…): les dégâts ont été chiffrés à plus de 170 000 livres sterling (ce qui équivaut à environ 234 439 euros).

RoofHMP112013En novembre 2013, six détenus avaient occupé le toit de la prison durant près de sept heures pour protester contre la mort de trois détenus quelques semaines avant lors d’une action similaire. Les détenus protestaient contre les bourreaux de G4S, leurs humiliations, tabassages quotidiens, les suicides et morts ‘suspectes’ de prisonniers  ainsi que la torture qu’est l’enfermement.

Solidarité avec tous les indésirables – avec ou sans-papiers – en guerre  contre cette société carcérale !

Reformulé de la presse mainstream via In The Belly of the beast & Prison Island UK

NdT:

[1] Cette prison a été mise en service en 2012 et enferment plus de 1600 détenus; elle est située près de Wolverhampton, ville au nord-ouest de Birmingham.

HMP_hoakwood

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[2] G4S gère aussi plusieurs prisons pour sans-papiers en Australie, maintient l’ordre aux frontières d’Israël en fournissant de la logistique militaire et de la main-d’oeuvre, ainsi qu’à la frontière US avec le Mexique.

[3] G4S avait déclaré lors de la révolte l’implication d’une vingtaine de détenus. Cette affirmation de l’entreprise a été rapidement contredite par la déclaration d’un maton à un quotidien anglais, évoquant « une émeute à grande échelle ».

[Europe] Plus de 19 000 interpellations lors de l’opération ‘Mos Maiorum’

25 janvier 2015. L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. [Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)]

migrAu total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les “nouvelles routes de l’immigration”, en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme “passeurs” ont également été arrêtées.

Plus de 6002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1538 aux frontières extérieures, amenant à l’arrestation de 9890 personnes et 4464 à l’intérieur du territoire européen lors desquels 9344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3683 personnes contrôlées), la Hongrie (3075 personnes contrôlées), l’Autriche (1219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus “accueillant” que les autres).

Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10 459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5 298 personnes.

Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit, pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.

En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaise (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.

Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingue, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.

L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsqu’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

Publié sur sanspapiersnifrontieres, 25 janvier 2015