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[Publication] Sortie du n°2 de la revue anarchiste « Des Ruines » – Novembre 2015

Nous sommes heureux d’annoncer la sortie du deuxième numéro de la revue anarchiste apériodique Des Ruines au format A4 relié, avec cette fois-ci 168 pages et trois dossiers. La revue se donne l’ambition de remuer les réflexions, recherches et débats autour des perspectives anarchistes et antiautoritaires. Certains débats vifs et toujours d’actualité, certains autres laissés de côté et exhumés pour l’occasion.

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Toutes les commandes et demandes relatives aux commandes et à la distribution seront prises en charge exclusivement par notre distributeur, la bibliothèque anarchiste La Discordia de Paris. 4€ (2€ l’ex. à partir de 5 ex. – pour les frais de port en France, consulter les prix affichés ici). Pour commander, envoyer adresse et paiement (n’oubliez pas les frais d’envois) à :

Des Ruines c/o Bibliothèque La Discordia
45 Rue du Pré Saint-Gervais
75019 Paris
France

Et par mail à ladiscordia (at) riseup.net (pour ce qui concerne les commandes et la distribution uniquement), ou directement sur place, aux permanences et discussions de la bibliothèque.

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Au sommaire de ce numéro :

Édito

En vrac

Crève la taule !
  • Prisons de Haute Sécurité et peines alternatives : Les deux faces d’une même pièce* – Anonyme
  • Feu a toutes les prisons ! – Anonyme
Diffuser l’anarchie
  • Il faut du vent pour que le feu se propage* – Jérôme Locura
Informalité ?
  • A fronte praecipitium, a tergo lupi* – Aviv Etrebilal
  • Contre l’organisation – Giuseppe Ciancabilla
Révolutionnaires, pas comédiens
  • Sans demander pardon – Anonyme
  • Entre mythomanie et répression – Anonyme
Aux origines du pouvoir
  • I – Mythe, nationalisme et politique – Aviv Etrebilal
  • II – Lumières et obscurité, vessies et lanternes* – Aviv Etrebilal
Solidarité avec… la vie
  • Pour les chiens errants de Volos* – Des défenseurs de la dysnomie
  • Les empoisonneurs doivent être empoisonnés* – Des taons
Du coté de la lutte contre l’industrialisation
  • A propos de Xylella* – Quelques ennemis des nuisances
  • Campagnes a vendre – André Dréan
  • Relançons la lutte contre les nuisances – Billy, Costa et Silvia
  • Perturbation solidaire d’un congres sur les biotechnologies a Milan – Quelques ennemi-e-s des nuisances
  • Adresse aux zadistes – Laura Blanchard et Emilie Sievert
  • La vache et l’irradié – Fernandel
  • La révolte des smartphones – Quelques ennemis du techno-monde
Divers
  • Éloge de la pudeur – André Prudhommeaux
  • Mots*

Dossiers

Dossier – Old-school ou post-modernes, les gauchistes nous emmerdent
  • Gauchisme 2.0* – Docteur Connard
  • Pour en finir avec la politique et ses méthodes* – Anonyme
  • Tu l’aimes ta soupe extra-parlementaire ?* – R. Naxemrist
  • La recette de mémé*
  • Fedayins, vous nous faites chier ! – Martin
  • Et « Dieu » créa l’« Islamophobie »… – Claude Guillon
  • Conseils en Radical Studies – Anonyme
  • Nos « révolutionnaires » sont des gens pieux* – Cassandre
  • Les fantômes de la déconstruction* – Cassandre
  • De la banalisation des thèses ethno-différentialistes et communautaristes en milieu militant – Un contributeur du négatif
  • Nique la « race » !
  • Il est temps de rompre les rangs ! – Anonyme
  • L’idéologie de la victimisation* – Feral Faun
  • La Peur du conflit – Feral Faun
  • Le refus persistant du paradis* – Penelope Rosemont
  • La Forme D’Abord ! – Andrè Drèan
  • Syndicatine 500 – Laboratoire Dustal
Dossier – L’opposition au nucléaire dans l’Italie des années 80
  • Introduction à l’opposition au nucléaire dans l’Italie des années 80* – K.C.
  • Contre la technologie nucléaire* – Pierleone Porcu
  • Chronologie de la lutte contre le nucléaire en Italie* – K.C.
  • Du centre à la périphérie* – Anonyme
Dossier – No-Tav : La vallée des larmes… et des bisous !
  • Autopsie d’une illusion : les anarchistes dans le mouvement No TAV* – K.C.
  • Les gentils de Noël – Finimondo (introduction de quelques anarchistes de Paris et environs)
  • La légende de la vallée qui n’existe pas – M. et V.
  • Addendum à la légende* – M.
  • Blanqui à Venaus – Anonyme

Les textes marqués d’une astérisque dans ce sommaire ont été écrits ou traduits pour Des Ruines n°2. Les sources et traducteurs de tous les autres textes sont toujours mentionnés lorsque disponibles […].

http://desruines.noblogs.org

[Reçu par mail]

[Paris/Montreuil] A bas tous les soldats !

tract distribué dans les rues de Paris et Montreuil

QU’ILS SOIENT DE DIEU OU DE LA REPUBLIQUE, À BAS TOUS LES SOLDATS !

Des hommes qui tirent froidement contre des gens sans défense et terrorisés, des avions qui bombardent des quartiers entiers, des hôpitaux, des écoles, des armées qui envahissent, pillent, violent. Ces sont des scenarios qui se reproduisent dans le temps et dans l’espace. On fait ça au nom de la Croix ou du Prophète, de la Race, de la Patrie ou de la Nation, de la Démocratie ou de la République. Pour justifier et légitimer ça, ces soldats qui tirent contre la foule, qui conduisent des avions ou qui guident des drones depuis leurs bunkers, ont étés éduqués à considérer la masse de gens à tuer, bombarder, comme des ennemis de la cause qu’ils défendent, comme des infidèles et des pervertis, comme des barbares et des sauvages. Les soldats agissent toujours au nom d’un ordre à défendre, l’imposer ou le défendre par la force est la raison de leur existence, leur éducation à la violence à toujours été accompagné d’une doctrine, d’une idée ou d’une religion. Ils ont appris à obéir et exécuter, sans hésitation, sans scrupule.

Éprouver soi-même, à Paris, l’effroi face à un carnage si systématiquement organisé, la terreur, le sentiment d’impuissance face à la loi des armes, la recherche désespérée des proches, la psychose,  c’est éprouver soi-même ce qui  est vécu par des millions d’autres hommes et femmes dans des nombreux autres endroits du monde, dans d’autres régions, villes et village. Que ce soit en Irak ou au Kurdistan, en Egypte ou au Soudan, en Syrie ou en Palestine, en Lybie ou au Mali, dans les rues d’Ankara ou de Kaboul… C’est la même terreur, produit de la même soif de domination, du même désir de pouvoir et richesse. 

Hommes en costard ou en tunique qui négocient dans des hôtels ou des restaurants de luxe, affairistes du pétrole ou du gaz, des armes ou de l’atome, de la pharmaceutique ou de l’agro-industrie, de l’immobilier ou de la drogue. Managers d’entreprises de prestige et boss mafieux, chefs d’états et cardinaux, imams et narcotrafiquants. Ces sont les grands patrons d’un monde fondé sur l’autorité et l’argent, un monde ou la plus grande partie de l’humanité vit dans la misère la plus totale. Ils se repartissent et ils se disputent tout ce qu’ils appellent « ressources », y compris des hommes et des femmes réduits à l’état de matières premières à exploiter. Ils disposent d’armées et des milices prêtes à imposer leurs intérêts, mais aussi d’armées d’ « experts » (scientifiques, ingénieurs, architectes, communicants, journalistes…) qui assureront le savoir-faire technique et fabriqueront le consentement et la légitimité dont ils ont besoin.

Aujourd’hui on les entend parler de Nation menacée, de Civilisation face à la Barbarie, d’Unité Nationale et d’autres conneries du genre, en même temps qu’ils proclament l’état d’urgence et qu’ils ferment les frontières aux millions des désespérées qui fuient la guerre et la misère qu’ils ont créés. Ils nous ont emportés tous et toutes dans leurs guerres. Le prix c’est notre vie même. Le prix c’est le contrôle qu’ils voudraient illimité par les flics et l’armée.

Restera-t-on toujours spectateurs ou victimes de l’horreur générée par les Etats (démocratiques ou pas, islamiques ou pas), les religions et le marché ?  Ou décidera-t-on de se battre partout et avec tous les moyens qu’on a pour se débarrasser définitivement du pouvoir et des ses armées, pour construire une société libre fondée sur les besoins et les désirs de chacun et chacune, sans chefs, ni patrons ni clergé aucun ? Révoltons-nous, ne cédons pas au chantage de la peur, refusons leur projet de guerre, rompons les rangs.

POUR LA VIE, POUR L’INSOUMISSION, POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE ! 

[Publié sur indymedia nantes, 20 novembre 2015]

[Belgique] Du dawa partout contre la maxi-prison !

A l’heure du début des travaux, l’Etat reste toujours bien décidé à réaliser son projet de maxi-prison. Il agite le spectre de la répression contre celles et ceux qui luttent. Il faut bien qu’il défende cet investissement gigantesque, faisant partie d’un plan plus grand encore d’une dizaine de nouvelles taules.

Son objectif est clair : enfermer toujours plus de gens pour toujours plus longtemps.

Ces mesures ne sont pas réservées aux seuls prisonniers du dedans. Dehors aussi, le serrage de vis se généralise : des conditions de survie toujours plus dures, des milliers de gens virés du chômage, de nouveaux uniformes qui pullulent, des caméras de surveillance à chaque coin de rue… La maxi-prison n’est que la cerise sur le gâteau.

Alors, quoi ? Soit on se laisse enfermer dans nos vies de merde, soit on s’attaque par les moyens qu’on estime pertinents à tous ceux qui sont en train de nous forger un quotidien de caserne : des constructeurs, architectes, ingénieurs et prestataires de service de la maxi-prison, jusqu’aux décideurs politiques qui en sont à l’origine, en passant par tous ceux qui se font du fric sur le business de la sécurité et de l’enfermement.

Mais aussi en perturbant leur ordre, en ajoutant notre touche de bordel à cette ville qu’ils voudraient policée et sans autre vie que celle de la marchandise.

Ce n’est pas en monnayant notre lutte pour quelques aménagements de façade que nous leur mettrons des bâtons dans les roues. En revanche ce qu’ils ont à craindre, c’est un mouvement qui leur échappe complètement, où de petits groupes, sans parti politique ni chef, décident par eux-mêmes où et comment attaquer.

Nulle recette, mais un mélange qui a un potentiel explosif : un foisonnement diffus et incontrôlable qui, par l’auto-organisation et l’action directe, pourra venir à bout des murs qu’ils nous imposent.

Déchaînons-nous contre tous ceux qui mettent des barreaux à nos vies !

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[Publié sur lacavale.be]

[Publication] Jusqu’à sa mort, l’Etat restera notre ennemi !

abasletatJour après jour, l’Etat perfectionne ses moyens de contrôle et de surveillance sur la population (accroissement du nombre de caméras, mises en circulation de nouveaux papiers à puce et biométriques, drones, fichage ADN…). Les moyens technologiques que l’Etat applique sur chacun d’entre nous sont l’illustration de sa crainte des révoltes qui peuvent secouer la vie paisible des dominants. A chaque période de l’histoire, le pouvoir a toujours brandi le spectre d’un ennemi intérieur – qu’il utilise pour faire peur aux citoyens et susciter leur aval – dans l’optique de renforcer sa propre sécurité, autrement dit la protection de l’ordre social. A ce jour, c’est le « barbu islamiste » (même isolé) qui lui sert d’épouvantail pour passer en rafale des lois scélérates. On peut ainsi parler des lois antiterroristes depuis janvier 2015 et l’attentat à « Charlie Hebdo » (qui ont déjà été énumérées dans le « Séditions n°2 »). Le 18 septembre dernier, un fraudeur qui s’était enfermé dans les toilettes d’un train ‘Thalys’ pour se rendre à Paris a fait les frais du terrorisme d’Etat : des centaines de flics avec un hélico sont intervenus pour évacuer la gare de Rotterdam. Le trafic ferroviaire a même été bloqué. Le crime commis : vouloir voyager librement, sans passer par la case guichet ! Autrement dit, c’est une parfaite illustration de cette guerre aux pauvres. Mi-octobre, l’Etat a étendu – dans le cadre légal – les pouvoirs des flics et des milices des transports (SNCF, RATP) : contrôles des bagages, « palpations de sécurité », fouilles au corps leur seront désormais possibles. Jusqu’à maintenant, policiers et gendarmes ne pouvaient fouiller les bagages de passagers qu’en cas de « délit » avéré et les inspecter qu’avec leur consentement. Et si tu ne te plies pas aux ordres des gardiens de l’ordre, l’accès au train t’est refusé. La collaboration entre les différents services de répression se renforce, comme en atteste les entraînements des agents de sécurité de la SNCF auprès des militaires pour mieux mater les récalcitrants. Bientôt, l’Etat développera l’utilisation de drones pour accroître la surveillance des infrastructures dites ‘sensibles’ (la gendarmerie sera la première à en être pourvue). La SNCF a déjà prévu d’en utiliser de nuit pour lutter contre le sabotage sur les milliers de kilomètres de lignes ferroviaires, qui sont autant de points névralgiques pour le bon fonctionnement de la circulation fluide des marchandises, humaines comme matérielles.

Tous ces innombrables moyens de surveillance sont étroitement liés à la guerre que l’Etat mène contre les migrants.

Le 12 septembre dernier à Besançon, des militants internationalistes ont appelé à un rassemblement pour l’accueil des réfugiés (plus précisément sous le slogan « Bienvenue aux réfugiés »). D’abord, il est important de rappeler que celui qui est reconnu comme « réfugié » est celui qui vient d’un pays en guerre que l’Etat (« d’accueil ») a reconnu comme tel. C’est lui qui décide si oui ou non tel ou tel migrant mérite le statut (« d’asile politique », « de réfugié »). Et c’est aux organismes caritatifs (Emmaüs, la Croix-Rouge , etc…) que cette mission de triage est, entre autre, confiée. Ces statuts, construits de toutes pièces par l’Etat, tentent de semer des divisions entre migrants dans leur quête de ce fichu bout de papier. L’obtention de ce « laissez-passer » ne peut pas être considéré comme un objectif en soi. En tant qu’anarchistes, nous sommes pour en finir avec les Etats et leurs papiers, leurs barrières fictives et réelles que les dominants dressent entre les êtres humains à travers le monde.

Besançon, octobre/novembre 2015

Besançon, octobre/novembre 2015

Par ailleurs, la crainte de l’Etat se trouve dans l’aspect incontrôlable de l’immigration : les missions de fichage des migrants par les uniformes militaires et humanitaires, leurs coordinations au niveau européen à travers l’agence FRONTEX sont là pour y remédier.

C’est donc sans surprise que cet appel a été facilement récupéré par le pouvoir local (dans son journal, le maire PS de Besançon reprend cette mobilisation pour les « réfugiés » à son compte en y mettant une touche de chauvinisme). Quoi de plus normal, après tout, lorsque les « militants » se placent sur le même terrain que celui du pouvoir. L’Etat et les mairies vont encore plus loin, en déclarant accueillir un nombre limité de migrants victimes de la terreur imposée par Daesh. L’Etat fait appel à la charité des citoyens, les transformant en bénévoles caritatifs. Le migrant est considéré comme une victime et un être dépendant, qu’il s’agit d’intégrer à la société et à rendre productif. Bien évidemment, ces quotas ne sont rien d’autre que de l’immigration choisie : ils rentrent dans les plans de l’Etat lorsqu’il s’agit de trouver de la main d’oeuvre dans des secteurs techniques tels que l’informatique (En Allemagne, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé régulariser des migrants syriens pour leurs grandes compétences et connaissances en ce domaine). Pourtant, la machine à expulser de l’Etat n’a jamais aussi bien fonctionné : les rafles qui se font en collaboration entre contrôleurs et agents de sûreté de la SNCF, police aux frontières, etc… ; les sans-papiers renvoyés par la force dans les charters d’Air France ; les procédures d’expulsions contre des familles et de leurs enfants (scolarisés ou non, on s’en fiche!) en sont des démonstrations quotidiennes. Ses flics et fonctionnaires continueront à s’acharner contre ceux qui d’une manière ou d’une autre, défient l’Etat et ses lois ; qui, comme tant d’autres – toujours plus nombreux, avec ou sans papiers – n’ont d’autre choix que l’illégalité pour survivre…

Soutenir les sans-papiers par la récolte de vêtements, de nourriture et de thunes lors de soirées concert est certes louable, mais qu’en est-il de notre attitude face aux institutions qui participent à leur tri, à leurs expulsions, à leur enfermement ? On continue à les laisser en paix ou on prend le problème à bras le corps en les attaquant ? C’est là que se posent les limites inébranlables entre ceux qui veulent briser les fondements de ce monde dans une perspective révolutionnaire et ceux qui cherchent à rendre l’existant plus supportable et donc à le préserver. L’auto-organisation entre dominés (concernant le logement, la bouffe, la débrouille au quotidien) est bien sûr plus que nécessaire, mais elle n’a de sens que si elle s’accompagne en même temps de pratiques offensives contre les structures du pouvoir qui oppriment, enferment, expulsent et éliminent tous ceux considérés comme nuisibles ou superflus à la marche en avant du capitalisme et à la stabilité de l’Etat.

Pour revenir à ce rassemblement, quelques anarchistes ont cependant été présents pour distribuer un tract intitulé « Ni Etat ni charité – Solidarité active avec tous les sans-papiers », histoire de donner un autre son de cloche que celui des organisations d’extrême-gauche qui distribuaient leurs programmes politiques. On peut le lire à cette adresse

[Extrait du journal ‘Séditions n°5’ / Novembre 2015]

[Publication] Ni de leur guerre, Ni de leur paix !

« Nous devons anéantir les ennemis de la République… et déchoir de la nationalité ceux qui bafouent ce qu’est l’âme française »
Manuels Valls, Premier ministre,
14 novembre 2015

S’il faut reconnaître une certaine continuité à la République française, c’est bien celle des assassinats de masse. De la Terreur d’Etat de 1793-94 qui a justement donné naissance au mot terrorisme jusqu’à l’écrasement des insurgés de 1848 et de ceux de la Commune de 1871 ; de la colonisation ou la déportation des Juifs permise par des fichiers antérieurs jusqu’aux massacres de manifestants algériens en 1961 en plein coeur de Paris, toutes les Républiques françaises ont massacré sans compter pour que des puissants continuent de dominer et d’exploiter tout le monde. La République française est une montagne de cadavres dont l’ordure qui en constitue le sommet n’a pu se maintenir en place qu’en écrasant ses véritables ennemis, les révoltés et les révolutionnaires qui se sont battus pour un monde de justice et de liberté. L’ «âme française», si cette connerie sans nom pouvait jamais exister, serait un placard bourré à craquer de voix criant vengeance contre les bourgeois, les politiciens, les flics, les militaires et les curés qui les ont piétinées pour asseoir leur pouvoir.

Ah, mais tout ça c’est du passé. Non ? Des décennies de participation citoyenne, d’intégration marchande et de dépossession généralisée ont-elles vraiment fait oublier à ceux qui gardent encore un brin de sensibilité, que tirer dans le tas n’est pas l’exclusivité de lointains terroristes ? Que depuis quelques années l’Etat français a fait son grand retour sur la scène internationale du terrorisme étatique, en multipliant ses attaques militaires aux quatre coins de la planète (Libye, Mali, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Somalie, Centrafrique, Irak, Syrie) ? Le prétexte change à chaque fois, mais les raisons restent les mêmes : garder le contrôle de ressources stratégiques, gagner de nouveaux marchés et zones d’influence, préserver ses intérêts face à ses concurrents, éviter que des insurrections ne se transforment en expérimentations de liberté. Et s’il en était encore besoin, des avertissements sont même lancés pour prévenir les indolents que cette logique de guerre ne connaîtra pas de limites territoriales : la mort d’un manifestant l’an dernier à Sivens ou les corps criblés d’éclats de ceux de Notre-Dame-des-Landes et de Montabot rappellent que les grenades offensives en kaki n’hésitent pas, ici non plus, à être lancées contre des foules pour semer la terreur.

Car qu’est-ce que le terrorisme, sinon frapper dans le tas de manière indiscrimée pour tenter de préserver ou conquérir le pouvoir ? Un peu comme le font les riches en tuant et mutilant quotidiennement des millions d’êtres humains au travail au nom du fric qu’ils tirent de leur exploitation. Un peu comme le font les industriels et leurs laquais en blouses blanches en empoisonnant durablement toute vie sur terre. Un peu comme tous les Etats qui enferment et torturent à petit feu les exclus de leurs paradis marchands et les rebelles à leurs lois en les enfermant entre quatre murs pendant des années. Un peu comme ces grrrandes démocraties qui ont fait de la Méditerranée un cimetière peuplé de milliers d’indésirables ayant eu le tort de ne pas disposer du petit bout de papier adéquat. Mais la paix de l’Etat et du capitalisme est à ce prix. La paix des puissants, c’est la guerre contre les dominés, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.

Le 13 novembre à Paris, la règle du jeu a été respectée. Qu’il se baptise islamique ou république, califat ou démocratie, l’Etat reste l’Etat, c’est-à-dire une puissance autoritaire dont la violence de masse s’applique contre tous ceux qui ne se soumettent pas à son ordre souverain. L’un des principes de tout Etat est de ne reconnaître que des sujets. Des sujets qui doivent obéir à des lois dictées d’en haut, c’est-à-dire tout le contraire d’individus libres qui peuvent s’auto-organiser sans dirigés ni dirigeants. Des bombardements de Dresde et Hiroshima jusqu’aux villages du Vietnam passés au napalm ou ceux de Syrie sous des barils de TNT, les Etats n’ont jamais hésité dans leurs sales guerres à sacrifier une partie de leur propre population, ou celles de leurs concurrents. En frappant des passants parisiens au hasard pour punir leur Etat, les petits soldats de Daech n’ont fait que reproduire l’implacable logique de leurs concurrents. Une logique terrible, aussi terrible que peut l’être tout pouvoir étatique

L’état d’urgence décrété en France depuis hier, mesure de guerre intérieure d’un gouvernement qui place le pays en adéquation avec sa politique de terrorisme international, n’est qu’un pas de plus dans la praxis de base de n’importe quel gouvernement, visant à la normalisation forcée de la vie, à sa codification institutionnelle, à sa standardisation technologique. Parce que si l’Etat regarde le futur, que voit-il ? Des cracks économiques, un chômage de masse, un épuisement des ressources, des conflits militaires internationaux, des guerres civiles, des catastrophes écologiques, des exodes de population… Il voit en somme un monde toujours plus instable, où les pauvres sont toujours plus nombreux et concentrés, un monde suintant de désespoir, qui se transforme en énorme poudrière, en proie à des tensions en tous genres (sociales, identitaires, religieuses). Un monde où l’allumage de la moindre étincelle, quelle qu’elle soit, ne doit pas être tolérée par une démocratie toujours plus totalitaire. Alors, tout comme « citoyen » est l’autre mot pour « flic », la « guerre au terrorisme » signifie avant tout la guerre contre tous ceux qui rompent les rangs du pouvoir. A tous les insoumis de la pacification sociale, à tous les déserteurs des guerres entre puissants et autoritaires, sabotons l’Union nationale…

Un mauvais sujet,
ennemi de la République et de tous les Etats

Paris, 14 novembre 2015

Le tract au format PDF

[Publié sur indymedia nantes, 15 novembre 2015 à 03h19]

[Publication] No-Tav : défendre un territoire ou détruire le vieux monde ?

Depuis une vingtaine d’années, des habitants d’une vallée alpine italienne s’opposent à la construction d’une ligne ferroviaire à haute vitesse (TAV) reliant Lyon à Turin, et qui détruirait encore plus « leur » vallée. Des personnes venant de toute l’Italie et d’ailleurs ont rejoint cette lutte, essayant parfois de partir de là pour développer une opposition globale au monde qui produit des nuisances comme le TAV. C’est, du moins, ce qu’on nous raconte. Mais nous voudrions parler à cette occasion de ce qui est moins connu : les attaques de 1996-1998, celles plus récentes, les oublis ou les dissociations de la plus grosse partie du « mouvement No-TAV » par rapport à l’action directe, les délations et la tolérance dont jouissent les délateurs, ainsi que la mentalité de Parti du mouvement No-TAV. Mais c’est aussi l’occasion de discuter de la recherche de la légitimation pour se révolter dans les fameuses « masses » (comprendre : salariés comme patrons, pauvres comme riches, députés, juges et curés) qui coupe les ailes des perspectives révolutionnaires. Cela crée le sentiment sécurisant et douillet d’une « grande famille », mais nous fait souvent abandonner la nécessité d’une rupture révolutionnaire.

Cette brochure est une collaboration entre la revue anarchiste apériodique Des Ruines, qui nous offre ici son dossier « No TAV : La vallée des larmes… et des bisous » à paraitre dans son deuxième numéro. La bibliothèque anarchiste La Discordia (Paris) qui organise une discussion publique le jeudi 12 novembre 2015, à l’occasion de laquelle cette brochure est réalisée. Et Ravage Editions, éditeur de livres et brochures anarchistes, Paris, pour l’édition de cette brochure.

Lire la brochure

Lire la brochure

Lire l’introduction en ligne.

[Publication] Séditions n°5 – Novembre 2015

Le numéro 5 de ‘Séditions’ vient de paraître.

Consulter tous les textes du 5ème numéro de 'Séditions'

Consulter tous les textes du 5ème numéro de ‘Séditions’ sur le blog

Le site pour consulter tous les anciens numéros: seditions.noblogs.org

[Reçu par mail]

[Paris XXème] Programme de novembre à la bibliothèque ‘La Discordia’

Lire le programme par texte

Lire le programme en détail

Les discussions du mois dernier étaient intéressantes, pour le mois de novembre, nous souhaitons continuer ce parcours de réflexion. Il y aura donc trois discussions ce mois-ci, dont certaines peuvent parfois faire écho à d’autres pour poursuivre sur des questionnements importants (intervention révolutionnaire en temps de seconde guerre mondiale, tendances réactionnaires pour la conservation des valeurs bourgeoises ou d’un territoire, l’immonde concept de « race » cher à la sociobiologie, etc) par de nouvelles portes d’entrée, et toujours l’occasion de partager quelques lectures nourrissantes et de se rencontrer par le débat.

La bibliothèque sera ouverte comme d’habitude, en plus des discussions, tous les lundis de 16h à 20h, pour tout ce qui concerne l’accès aux livres, brochures, tracts, journaux, revues, archives etc. et pour récupérer du matériel d’agitation (tracts, affiches, bulletin Lucioles, stickers, etc.) Mais aussi, tout simplement, pour discuter, partager des actualités et des causeries informelles. Ce mois-ci, avec un peu de chance, vous ne serez pas filmés.

Ce jeudi, un apéritif de soutien aura lieu, n’hésitez pas à passer, celles et ceux qui le veulent peuvent ramener de quoi grignoter ou boire un verre à la bonne franquette.

Le programme de novembre sur le blog.

N’hésitez pas à relayer, faire tourner.

Toujours du coté de celles et ceux qui se battent contre ce monde de flic et de fric,

Les discordistes.

[Reçu par mail]

Pour qui la migration est-elle un problème ? [Tract anarchiste]

Le texte suivant a été distribué comme tract ces derniers jours et dernières semaines dans les rues de Düsseldorf, dans les boîtes aux lettres, dans les magasins du coin ou les bars. Il se trouve en bas au format PDF pour l’imprimer et le diffuser.

Pour qui la migration est-elle un problème ?

L’Etat et le capital se trouvent face à un problème à la fois ancien et nouveau : celui de l’immigration incontrôlée et de masse. Pour le pouvoir, qui fait tout pour préserver la paix sociale – et tout est pour cela pensé à la lettre, on ne voit que des gens qui crèvent devant les frontières, végètent en prison, subissent la misère dans les rues, … – le fait que des gens errent en masse représente un danger potentiel. La paix sociale correspond toujours à l’évolution incontestable de l’économie de marché et de l’appareil d’Etat. C’est pourquoi la migration est seulement utile à la domination lorsqu’elle est bénéfique au marché du travail et contrôlée. La paix sociale se voit menacée par la migration massive et incontrôlée, puisque les institutions s’affaissent et les frontières ne remplissent plus suffisamment leurs fonctions. Bref : les dominants perdent le contrôle de la situation.

Il existe beaucoup de raisons de migrer. Nous laissons aux complices du pouvoir (les politiciens, les scientifiques, les « experts des réfugiés » et la façon dont ils se nomment tous) la question de savoir quelles sont les raisons légitimes. Elle ne nous intéresse pas, car pour nous, en tant qu’anarchistes – ennemis de tout pouvoir – on se fout de savoir pourquoi les gens fuient, car la migration est toujours justifiée. Cela nous est égal par exemple, si des personnes fuient en raison de guerres militaires que ce système d’exploitation et de domination produisent de manière continue ou parce que ces personnes sont devenues « superflues » pour le capital (parce que sa main-d’oeuvre de marché n’est plus nécessaire). Et plutôt que de sombrer dans la misère dans les rues à la recherche d’un nouveau taff, elles émigrent.

La migration en elle-même n’est pas un problème mais elle en est un pour le pouvoir quand elle n’est pas contrôlée. Quand des réfugiés arrivent ici, des événements spontanés et auto-organisés se créent que l’Etat tente d’évincer ou de rendre contrôlable, par exemple le fait que les approvisionnements aux réfugiés sont pris en charge par l’armée et les organisations humanitaires, que les bénévoles doivent ficher les migrants, que les réfugiés sont enfermés dans des camps… La migration incontrôlée s’impose comme un problème à tous les ennemis de la liberté, qui ont un intérêt à ce qu’une domination reste en place : des politiciens de toutes couleurs confondues en passant par les patrons, les braves citoyens jusqu’aux nazis. Ils se distinguent tous désormais par la façon dont ils cherchent à résoudre ou à gérer « le problème » de la migration (incontrôlée).

L‘Etat et le capital créent et définissent eux-mêmes la migration comme un problème. Chaque tentative pour résoudre le problème revient bien à maintenir l’exploitation et la domination. Si nous ne proposons pas de solution pour le problème de la migration (incontrôlée), c’est parce que pour nous la migration n’en est pas un. Par conséquent, toutes les interrogations qui concernent la solution au problème migratoire sont aussi pour nous bidons. Seul nous intéresse la question sociale et la seule réponse à cela est : la révolution sociale, la destruction du pouvoir, la destruction de toute domination et exploitation. C’est pourquoi notre proposition pour tous ceux qui voudraient combattre l’enfermement, l’exploitation et la domination : Guerre sociale ! Attaque, révolte et soulèvement contre la domination, ses serviteurs, ses gardiens et ses murs !

Télécharger le tract au format PDF

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Traduit de l’allemand de Aus dem Herzen der Festung, 15. Oktober 2015

L’affiche mise en page en français

[Zürich, Suisse] Les belles brèves de la rentrée

Sans surveillance

A la mi semaine dernière, trois voitures ont été incendiées et considérablement endommagées sur le terrain entre le 230 de la Limmatstrasse et le Sihlquai. Il s’agissait de véhicules de service de l’entreprise Swisspro. Disposant de 17 sites dans toutes la Suisse, celle-ci apporte une collaboration importante à la digitalisation, au contrôle et à la surveillance de la population. A côté de larges offres télématiques (systèmes d’administration etc.), Swisspro propose toute une gamme d’applications de sécurisation des bâtiments : « systèmes d’alarme, barrages photoélectriques, détecteurs de mouvements, systèmes de protection contre les bris de vitres, systèmes de vidéosurveillance pour les prisons, les parkings en plein air ou souterrains, les décharges, les municipalités et les écoles dans le cadre de la protection des objets ou des centres logistiques etc. » Ce que signifie cet « etc. » à la fin de la liste tirée de leur site internet pose question, alors qu’il ne reste plus grand-chose d’autre à surveiller …

Nous nous réjouissons de cet acte qui amène un peu de lumière dans ces temps obscurs. Et pour tous ceux qui ne veulent pas voir leur vie surveillée et pourtant hurlent que de tels actes ne servent à rien et que de toute façon la violence est mauvaise et tutti quanti : allez donc prier et vous aurez aussi votre lumière.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 5 août 2015, p.2]


Incendie chez un constructeur du PJZ

D’après une information parvenue par mail, la semaine dernière une voiture a brulé dans la Eggbühlstrasse à Oerlikon. Il est indiqué que l’entreprise « Hefti Hess Marti » est responsable de l’installation du nouveau centre de police et de justice (PJZ) à Zurich. En fait, des traces d’un plus grand incendie ont été trouvées sur le sol et sur la façade du bâtiment, alors que l’entreprise se targue sur sa page internet des 60 millions de contrat qu’elle réalisera avec le futur palais du contrôle et de l’enfermement tout à côté du Kreis 4, entre les rails et la Hohlstrasse – si du moins de tels sabotages ne se multiplient pas …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 19 août 2015, p.2]


235 ans d’atrocités, une piste mène aux cercles libéraux

Dans un article du Neue Zürcher Zeitung (NZZ*) du 19 août 2015 par rapport aux récents incendies de trois véhicules d’une boite d’informatique active dans la surveillance (Swisspro), il est écrit : « la piste mène vers des cercles anarchistes » puisque dans le n°7 de Dissonanz du 5 août 2015 « une nouvelle serait apparue » qui « peut être lue comme une revendication », dans laquelle « des raisons pour une action incendiaire » sont données et qui est relatée avec « une joie non dissimulée ».
Bien, si faire des recherches sur un événement, le relater et en plus montrer son approbation suffit apparemment pour que cela soit considéré comme « un communiqué de revendication », alors regardons un peu où nous mène le retournement de ce raisonnement.

Depuis 235 ans, des articles du NZZ relatent toutes sortes de projets d’exploitation, d’interventions militaires, de répressions policières, de séquestrations en prison et d’exercices du pouvoir, tout en en « énonçant les raisons » et en s’en félicitant de manière plus ou moins « dissimulée » (dans la mesure où tout cela sert au maintien de l’ordre bourgeois des privilèges). Nous devons donc en tirer la conclusion que la « piste des auteurs » pour toutes ces atrocités accomplies depuis 235 ans dans le monde entier mène directement aux cercles libéraux de la NZZ …

Mais l’auteur de l’article en question, Fabian Baumgartner, ne se soucie manifestement pas de telles distorsions, il préfère lécher le cul des flics. Activité dans laquelle il semble être plutôt doué, contrairement à l’écriture. Toujours sur le pont dès qu’il s’agit de condamner, de calomnier ou de dénoncer la révolte contre la misère dominante, il est l’auteur de nombreux autres articles qui vont dans ce sens (comme par exemple sur l’émeute de la Reclaim-the-street, l’expulsion du Labitzke, le 1.mai ou la manif Tanz-Dich-frei à Winterthur). C’est un sous-fifre pratique qui se donne pour « proche de la scène » et peut certainement être rencontré ici ou là dans la ville (on trouve une photo de lui sur la page de la NZZ).
Bref, un journaliste a ses claires responsabilités dans le conflit social et devrait être traité en conséquence.

Nous continuons à inviter chaleureusement à nous faire parvenir, d’une manière ou d’une autre, des informations sur des attaques menées contre des responsables du pouvoir, afin que se répandent ces nouvelles de la révolte qui leur sont si désagréables.

* NdT : Le Neue Zürcher Zeitung (NZZ), ou Nouvelle Gazette de Zurich est un quotidien bourgeois qui paraît depuis 1821, successeur du Zürcher Zeitung créé en 1780 . C’est le principal journal de référence de langue allemande en Suisse, d’obédience libérale.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


SIP : Nettoyer, Interner, Patrouiller

Ils patrouillent dans les rues, interviennent dans les conflits qui ne les regardent pas et livrent aux flics les personnes rebelles ou qui ne collaborent pas ; dans le même temps, ils servent en plus de matons dans le camp national test pour les migrants qui se trouve sur le terrain Juchhof à Alstetten. Elles ont beaucoup d’ennemis, ces troupes de pacification, main d’œuvre des flics. C’est manifestement ce qu’elles ont eu à sentir. Selon un communiqué de la police, vendredi dernier trois voitures de la SIP ont été incendiées derrière le 46 de la Selnaustrasse, alors qu’elles étaient garées à proximité de leurs bureaux. Il n’est resté qu’un sol noirci par les flammes. Vu que ces véhicules représentaient la « totalité de leur flotte », leur programme Sécurité, Intervention, Prévention risque bien de se voir quelque peu compromis …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


Petit tumulte du mardi

Entre le dimanche 23 août et le mardi, deux bâtiments vides ont été occupés et immédiatement expulsés par la police. Dès le mardi, cela a donné un petit tumulte dans le quartier de la Langstrasse de Zurich : une manif sauvage a parcouru les rues en distribuant des tracts et en tagguant les murs et les bus de la VBZ. Au moins une vitrine du Hooter a été défoncée. Cela a été la réponse à ce qui semble être la nouvelle pratique d’expulsion de squats de la ville, selon laquelle les avis des keufs deviennent de plus en plus rares et c’est plutôt le bélier qui est immédiatement sorti. Cette réponse de bordel a été la goutte de trop pour les flics : ils ont encerclé la Kanzlei-Areal, ont avancé avec un canon à eau, ont fait une nasse autour du bar Xenis sur la place, dans lequel les flics déclarent que les manifestant-e-s tentaient de se cacher. Plus d’une centaine de personnes et le bar lui-même ont été contrôlés. Les flics ont gazé à plusieurs reprises celles et ceux qui refusaient de se plier au barrage policier et ont arrêté quelques personnes. La manif était appelée sous le slogan « Qui sème la colère, récolte la tempête », transformons-la en ouragan.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.1]


Attaque contre le consulat turc

Sur ch.indymedia, nous apprenons qu’ « une voiture a été attaquée avec un engin explosif […] sur le site du consulat général turc à Zurich ». On ne comprend pas tout à fait dans ce communiqué ce qui s’est exactement passé, mais il est pourtant clair que des gens ont décidé d’attaquer directement ce qui opprime, exploite et assassine.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]

Traduit de l’allemand par brèves du désordre