Archives par étiquette : attaque contre la police

[Berlin] Incendie d’un véhicule de police – 10 mars 2015

Pour Lambros: une voiture de flics incendiée

Vous avez perdu votre humanité en signant pour un métier dégueulasse.

Pour votre ordre merdique, vous assassinez partout pour la paix démocratique. Hautement préparés et armés jusqu’aux dents, vous pourchassez les gens en bâteau pneumatique jusqu’aux fins fonds de la méditerrannée pour les renvoyer avec des belles salutations « Made in EU ». Si cela ne suffit pas, vous démembrez les réfugiés et les répartissez dans des poubelles dans tout Athènes. Vos cararctéristiques fascistes inhérentes sont de plus en plus visibles aujourd’hui. La crainte d’être vus avec des trous-du-cul fascistes en public ne vous inquiète pas plus que ça, pas plus que d’exécuter un sans-abri sans défense devant les caméras. Lors des élections en Grèce, plus de la moitié des flics ont voté pour Aube Dorée dans la circonscription électorale d’Attique, ce qui n’est pas surprenant, comme l’implication dans l’ensemble des appareils répressifs du pouvoir avec leurs amis du NSU [1]. L’argument du mouton noir parmi eux ne tient pas pour nous. Derrière cela se trouve tout un système. Une domination des autorités, qui s’accrochent de toutes leurs forces à leur pouvoir et qui ne reculent devant rien.

30081000,32120771,dmFlashTeaserRes,Anschlag13Nous en avons assez de devoir lire quotidiennement de telles nouvelles, dans lesquelles vous êtes célébrés comme des héros d’une société en état de mort cérébrale. Mais vous devrez faire cette célébration sans nous. Laissez-nous vous dire une chose: nous vous pourchasserons tant que vous nous incarérerez et tuerez.

Nous prenons la responsabilité de la voiture de flics incendiée à la gare Lichtenberg [2]. Nous avons choisi la date comme geste minime contre l’oubli et en mémoire de Lambros Foundas, qui a été tué par les flics le 10 mars 2010 à Athènes.

Nous nous solidarisons avec la grève de la faim dans les prisons grecques, bien que nous estimons problématique le fait d’émettre des demandes à l’Etat, qui pourrait procurer l’illusion à celui-ci de le reconnaître comme partenaire de négociations.

PS: Nous saluons ceux qui ont brûlé une voiture de police à Exarchia le 6 février 2015 et ceux qui ont brisé le consensus pacifique d’une manifestation le 26 février [3].

Pour l’abolition de toutes les prisons !

Résistance et force à tous les grévistes de la faim dans les prisons grecques !

Pour l'(A)narchie !

Traduit de l’allemand, 10 mars 2015

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NdT:

[1] Pour « Nationalsozialistischer Untergrund »: groupuscule fasciste terroriste, qui a émergé dans années 90 en Allemagne. Leurs membres mèneront des attentats à la bombe dans les gares de Düsseldorf (2000) et Cologne (2004), seront impliqués dans de nombreux meurtres racistes entre 2000 et 2011, ciblant en grande partie des personnes d’origine turque .

[2] Par ailleurs, les flics précisent dans un communiqué que quatre véhicules ont été incendiés à la gare de Lichtenberg de Berlin aux alentours de 2h30 mardi matin. Outre le véhicule de police, trois autres voitures (une Nissan, une Honda, une Audi) appartenant à des cadres de la ‘Deutsche Bahn’ ont également été détruites par les flammes. La police a annoncé avoir ouvert une enquête et soupçonne la « mouvance autonome d’extrême-gauche ». Selon ses statistiques, la police lui attribut près de 1350 actes (incendies et dégradations), soit 310 de plus qu’en 2013. En outre, 47 véhicules de police ont été endommagés par des jets de pierres et de bouteilles de peinture.

[3] Le 26 février 2015, une manifestation gauchiste s’est tenue à Athènes, rassemblant quelques centaines de personnes déçues et/ou cherchant à mettre la pression sur le nouveau gouvernement de gauche de SYRIZA fraîchement élu. Un groupe d’une cinquantaine d’anarchistes a fait une brève intervention à la fin de la manif afin de rappeler leur rejet de tous les pouvoirs et du capital. Des voitures ont été détruites (certaines incendiées) et les flics ont été attaqués aux cocktails molotov tandis ques des barricades enflammées bloquaient les rues du quartier d’Exarchia.

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[Besançon] Les flics occupent le quartier des « 408 »

A Besançon, dans le quartier des « 408 » : port du casque obligatoire

Besançon. Que n’est-il passé comme projectile destiné à blesser à travers les fenêtres des immeubles de la rue Brulard ? Pommes, oranges, briques, boules de pétanque et même, de souvenir de policier, un réfrigérateur. Hier, une vitre, lancée des étages, est venue exploser aux pieds des ouvriers occupés à réparer les dégâts des jours précédents. Vers midi, devant le bâtiment 29 du quartier de la Grette, une nouvelle fois s’est exprimé ce rejet de tout ordre établi par quelques-uns.

Un homme désigné par les victimes semble-t-il visées a néanmoins été interpellé. Et hier soir, comme cela le sera tous les soirs de cette semaine, un cordon de policiers s’est déployé autour des immeubles des 408 pour assurer la sécurisation du quartier et tenter de mettre fin aux dégradations connues ces derniers jours, semaines et mois, dans l’attente de trouver une véritable solution à l’effervescence haineuse qui trouble la vie des habitants dès la nuit tombée.

Leur presse – l’est républicain, 10/03/2015 à 18:23 via Brèves du désordre

Besançon : un transformateur flambe aux 408

LES SEMAINES PASSENT, mais les mêmes dégradations se reproduisent à intervalles réguliers aux 408 à Besançon.

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Ce samedi, vers 19 h 30, les pompiers interviennent sur un feu de transformateur à l’entrée de ce quartier sensible. A 19 h 40, une demi-Compagnie républicaine de sécurité (CRS), une quarantaine d’hommes environ, les rejoint. Difficulté, les cinq pompiers présents ne peuvent éteindre tout de suite les flammes qui détruisent peu à peu la structure en plastique à cause des arcs électriques qui en jaillissent.

Vers 20 h 30, deux hommes d’ERDF arrivent pour couper le courant. Une fois tout risque de retour électrique écarté, les flammes sont circonscrites rapidement.

« Lorsque nous sommes arrivés, nous avons subi un petit caillassage en règle », explique le commandant David Lafosse, qui dirige la demi-compagnie de la CRS 59 de Toulon, en renforts à Besançon depuis mardi dernier. Un soutien qui fait suite à la demande du préfet du Doubs et du Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), afin d’assurer une mission de sécurisation et d’assistance dans les quartiers sensibles de la ville.

Un jeune mineur interpellé

« Nous avons l’habitude de ce genre de manifestations, presque chaque soir. De toute manière, ils se sont enfuis aussitôt. Et puis nous avons interpellé un jeune mineur qui se trouvait devant le transformateur. La police l’a conduit au commissariat pour l’interroger. Nous ne savons pas s’il est l’auteur des faits ou simple badaud. »

Conséquence désagréable de ce sinistre, ce transformateur alimentant l’éclairage public et les feux de signalisation, le quartier est actuellement plongé dans l’obscurité. Durant l’intervention, les CRS ont assuré la régulation de la circulation, difficile sur le secteur, notamment en raison des nombreux véhicules de police alignés sur le trottoir de la voie qui se dirige vers Planoise et de la pénombre qui y règne, de chaque côté.

L’éclairage des logements des 408 n’est pas touché.

« Lorsque les pompiers seront repartis, nous pénétrerons dans la cité pour effectuer des contrôles sur les personnes que nous croiserons et pour sécuriser la zone, comme chaque nuit », concluait le commandant.

Les 408 sont effectivement très surveillés, depuis les tentatives, partielles ou totales, de destruction, ces quinze derniers jours, des mâts de vidéosurveillance qui quadrillent le quartier. Des dégradations qui se produisent traditionnellement en fin de semaine.

Leur presse – l’est republicain.fr, 08/03/2015 à 05h05

[GB] Lettre de la prisonnière anarchiste Emma Sheppard

[Lettre de la prisonnière anarchiste Emma Sheppard en réponse à sa condamnation pour « dommages criminels pouvant mettre en danger la vie d’autrui » sur plusieurs voitures de police.]

support-emma-12cc1Je viens de me regarder à la télévision, ce qui, je l’espère, est une expérience qui ne se répètera jamais. Mais ça a remonté le moral de tout le monde dans l’aile ! Je pensais essayer d’écrire pour digérer certaines des choses qui se sont passées. Mais je ne me sens pas des plus éloquentes (de plus, je suis évidemment limitée par ma surveillance) alors j’ai pensé que je pourrais utiliser certaines des citations qui m’ont inspirée depuis que je suis en prison.

Dolly Parton a dit, « Si vous voulez un arc en ciel, vous devez vous attendre à un peu de pluie ». Je me sens vraiment chanceuse d’avoir tant de gens dans ma vie avec qui traverser la tempête et je suis heureuse d’avoir moins de pluie que je ne l’imaginais. Cela m’attriste que ce soit peut-être dû à mon portrait de « Good Girl Gone Bad ». Mais pourquoi est-ce que l’empathie et la colère ne pourraient pas coexister ? Pour moi, elles font toutes deux parties de la solidarité. Je ne suis pas spéciale. Je fais juste ce qui me semble juste. Je pense que c’est à cause de mon genre (et peut-être de ma classe) que ces distinctions sont faites.

« Lorsque vous avez longtemps eu peur de quelque chose et que ça finit par arriver, cette terrible chose est une libération. Car dans le ventre du mal il n’y a plus de peur. »
Lionel Shriver.

Ce n’est qu’après la condamnation que j’ai réalisé à quel point je la redoutais. Les médias, l’horrible débat sur les « bonnes et les mauvaises personnes », mes « regrets ». Tout cela me dégoûte. Mais maintenant je me sens d’un calme usé.

Ils disent que je suis « trop intelligente » pour ne pas aimer la police, et que mes actions ont empêché la police de s’attaquer à la violence domestique et à la maltraitance des enfants. Ne réalisent-ils pas combien de femmes sont ici avec moi parce que ces questions ont systématiquement été ignorées ? Tout cela est pourri jusqu’à la moelle !

Je n’étais pas surprise, mais en colère, de voir que la Cour se concentrait sur mes expressions de solidarité avec des gens de Jackson ou de Grèce, en ignorant mes problèmes très réels avec la police dans ce pays, que j’ai longuement énumérés : les morts en détention et dans la rue, les prisons pour migrants et le racisme institutionnel, les arrestations et les fouilles, l’utilisation des pistolets Taser, je pourrais continuer encore et encore. J’ai aussi essayé de mettre en évidence mes propres expériences de la violence de la police (contre moi et mes compagnons), la répression et les tentatives d’infiltration. Mais je vois bien pourquoi ils ont choisi d’ignorer tous ces points et de détourner leur attention ailleurs.

Je regrette de m’être faite attraper et l’impact que cela a eu sur ma famille et sur d’autres que j’aime. Je suis déterminée à ne jamais revenir ici, et je sais que maintenant, en tant que femme marquée, je serais censée rester du côté « droit » de la loi. Mais je pense déjà à beaucoup de façons de soutenir les personnes confrontées au complexe carcéral. Pas seulement parce que je me soucie des autres personnes, mais aussi parce que je suis en colère.

Je vous laisse avec une de mes citations favorites de Dylan Thomas :

« N’entre pas sans violence dans cette bonne nuit,
Le vieil âge devrait brûler et s’emporter à la chute du jour ;
Rager, s’enrager contre la mort de la lumière. » [1]

Solidarité, amour, rage et tomorrows chip rappers [2].

Samedi 28 février 2015,
Em X.

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Énigme sur le fil du rasoir

Je suis une terroriste, et une gauchiste
Je suis un homme, et une femme ratée
Je suis prévenante, et téméraire
Je suis une anarchiste, et non une anarchiste
Je suis intelligente, et stupide
Je suis pleine de regrets, et provocatrice
Je suis seule, et bien entourée
Je suis queer, et discriminatoire
Je suis triste, et sans regrets

Qui suis-je ? Je suis (présumée) moi, Em.

Depuis la nouvelle année, j’ai été décrite comme toutes ces choses et je suis malade des jugements des autres. Du jeu de ceux qui rampent dans la salle d’audience, qui m’ étouffe. Des autres prisonnières qui m’interrogent et me menacent. De mes « camarades » qui m’ont abandonnée. Des médias qui construisent une image de moi. De la police qui est « inquiète de mon bien-être ».

Je n’ai jamais caché le mépris que j’ai pour la police. J’ai essayé de minimiser l’impact de mon arrestation sur ceux auxquels je tiens, sans me trahir.

Je suis toujours une anarchiste vénère avec un cœur rebelle. Mais je suis fatiguée. Je ne veux pas de compassion. Je vais garder ma tête haute.

[Traduit de l’anglais par non-fides de l’ABC Bristol.]

Pour lui écrire :

Emma Sheppard
A7372DJ
HMP Eastwood Park
Church Avenue
Falfield
Wotton-under-Edge
Gloucestershire
GL12 8DB

NdT

[1] Dylan Thomas, Do not go gentle into that good night, 1951. Ndt.

[2] Historiquement, en Angleterre, on emballe les frites dans du papier journal, « Chip wrappers » devient donc une appellation péjorative du journal de demain. Ndt.

 

[Besançon] Les yeux du pouvoir à la disqueuse, les flics à la boule de pétanque – 1er et 2 mars 2015

Besançon : des jets de projectiles sur la police aux 408

La vidéosurveillance ne passe pas dans certains quartiers car elle nuit aux activités illégales de certains.

Lundi soir, aux alentours de 21 h, le mât métallique supportant la caméra du quartier des 408 a été attaqué à la disqueuse. Les policiers sont intervenus immédiatement et sont arrivés dans le noir. Depuis décembre, il n’y a effectivement plus de lumière dans cette partie du quartier. Les forces de l’ordre ont été victimes de projectiles divers et variés lancés depuis les hauteurs des bâtiments. Ce n’est pas la première fois que ce type d’incident arrive dans le quartier des 408.

Déjà dimanche dernier

La police était déjà intervenue dimanche dernier pour la même raison : des individus essayaient de faire tomber le poteau supportant la caméra de vidéosurveillance. Et cette fois-ci, c’est avec des jets de boules de pétanque et même de blocs de fenêtres que les forces de l’ordre avaient été accueillies.

Ces scènes semblent se répéter régulièrement dans le quartier. D’où des dispositions particulières. Ce mardi en fin d’après-midi, la police bisontine devait intervenir dans le cadre d’une récupération de logement vacant. Une mission particulièrement simple. Mais la police a dû se faire accompagner par les CRS.

Leur presse – estrepublicain.fr, 03/03/2015 à 19h13

[Bristol, GB] Solidarité avec la prisonnière anarchiste Emma Sheppard

Bristol (UK) : Solidarité avec la prisonnière anarchiste Emma Sheppard

Emma[Emma Sheppard a été condamnée à deux ans de prison pour le sabotage, à l’occasion du New Years’s Eve, de trois voitures de police. Des planchettes bardées de clous avaient été disposées devant le commissariat par Emma (qui a été attrapée immédiatement et qui a assumé l’action) et une autre personne non identifiée qui a pu échapper aux policiers.]

Prisonnière anarchiste, Emma Sheppard a été condamnée à deux ans d’emprisonnement le mardi 24 février 2015 à la Bristol Crown Court pour « dommages criminels pouvant mettre en danger la vie d’autrui ». Les charges sont relatives à des attaques contre des voitures de police dans la région de Bristol.

Écrivez, s’il vous plait des lettres de solidarité :

Emma Sheppard
A7372DJ
HMP Eastwood Park
Church Avenue
Falfield
Wotton-under-Edge
Gloucestershire
GL12 8DB

Emma peut recevoir des cartes, timbres et de la papeterie.

Pour faire des dons, pour des news et autres efforts de solidarité : bristol_abc@riseup.net

support-emma-12cc1[Traduit de l’ABC Bristol par non-fides]

[Berne, Suisse] Actions directes contre la prison et la police – 21 février 2015

Berne: communiqué sur les attaques contre la violence d’Etat

Dans la nuit du samedi, nous avons attaqué le poste de police de la Waisenhausplatz, la prison régionale de Berne* et des voitures de police garées** là. Avec de la peinture, des tags et des vitres brisées, nous avons exprimé notre rage contre ce système malade.

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– Des pantins du pouvoir d’Etat humilient et arrêtent tous les jours des gens de couleur sur la base de préjugés racistes.

– Des gens meurent constamment dans des circonstances «inexpliquées» dans les prisons. Comme aussi mercredi dernier à la prison régionale de Berne.

Ce ne sont que deux des milles raisons pour lesquelles nous nous organisons et attaquons ces structures de la domination.

Nous continuerons de lutter jusqu’à ce que ces conditions malades soient surmonter et que tout le monde puissent vivre ensemble sans hiérarchie. La liberté ne peut pas être achetée, de la même manière aussi que les luttes ne peuvent pas être empêchées.

Résistance contre toutes les structures du pouvoir !

No Justice No Peace Fight the Police !

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Le comico…

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Traduit de l’allemand dindymedia ch, 21/02/2015 à 02h04

NdT

* Cette maison d’arrêt est connue aussi pour enfermer des migrants sans-papiers et sert de centre de rétention en vue d’expulsion. C’est la raison de l’attaque à la peinture contre ce bâtiment dans la soirée du vendredi 7 novembre 2014. Ci-dessous un extrait du communiqué:

[…] Nous voulons une vie sans frontières et Etats qui déterminent où nous devons nous arrêter, comment nous devons nous comporter, de quoi nous vivons et quel prix nous payons pour cela: une vie libérée de la domination. Puisque nous vivons dans un monde au sein duquel les gens sont réprimés et enfermés, nous optons pour l’attaque. Le but de notre colère est chaque institution et tous les acteurs qui font partie de cette ordre, soutiennent et préservent activement la domination.[…]

** D’après la presse, sept véhicules de police, pour la plupart banalisés, ont été détruits.

[Lille] Récit d’une petite victoire face à la police

Nous avons voulu vous conter cette petite histoire pour qu’elle ne reste pas sans mots. Mais elle n’a rien d’extraordinaire, rien d’exceptionnelle. Des débordements qui surgissent quand des personnes s’organisent pour prendre leur existence en main, il y en a partout et tout le temps dans les moindres interstices du pouvoir.

Mangouste

Ça fait presque 2 mois que nous occupons un bâtiment appartenant à l’institut Pasteur à Lille, vide depuis plus de 6 ans. Pendant plusieurs semaines, nous avons fait quelques travaux pour nous sentir chez nous en rénovant les chambres : certaines tapisseries d’une autre époque ont été enlevées ou remplacées, certains murs ont été assainis, une cloison a été montée et d’autres petites choses ont été installées. Nous avons aussi aménagé un grand salon avec une cuisine nous permettant de vivre sereinement à plein ! En plus de ça, nous avons maintenant des espaces collectifs permettant d’accueillir plusieurs activités, notamment une salle de cinéma, un bar, une salle de concert et d’autres choses si nous en avons envie.

Nous pouvons donc dire que nous sommes plutôt bien installés et comptons bien y rester le plus longtemps possible. Et pour cela, ce n’est pas la fameuse insalubrité inventée par l’institut pasteur qui nous fera partir, mais bien la bleusaille. C’est pourquoi quelques précautions ont été prises pour qu’elle ne puisse rentrer facilement, en témoignent leur deux essais infructueux.

La première fois qu’ils sont venus, c’est de façon illégale le 17 décembre. Cela se déroule en deux temps : un, officieux, où une première équipe de flics est chargée de faire ça rapidement, autant dire qu’elle n’est pas là pour réfléchir. Coup de pied dans une barricade alors que le flic est en équilibre sur une barre métallique au dessus d’une verrière. Il échoue évidemment. On se demande si on va pas retrouver un bleu mort dans nos chiottes 4 mètres plus bas, mais les flics partent rapidement. Alors vient le deuxième temps : les proprios reviennent en grandes pompes dans l’après-midi accompagnés de 40 flics, BACeux, RG, huissiers et compagnies en espérant nous expulser illégalement. Les flics posent le bélier devant la porte pour nous signifier qu’ils en ont des grosses. Malheureusement pour eux, ils ne savent pas par où commencer – il faut dire que le bâtiment est plutôt bien protégé – et après deux heures d’intenses réflexions de leur part, ils repartent bredouilles, n’ayant pas eu l’autorisation d’opérer illégalement sur un carrefour hyper visible, juste à l’entrée de la ville.

Nous sommes plutôt contents de leur échec, mais sommes assez impressionnés du déploiement et de leur réactivité. Il faut dire que le bâtiment est situé à un endroit stratégique pour eux, le centre de recrutement de la gendarmerie se trouve à quelques mètres, d’ailleurs les schmidtts sont des vieux habitués du quartier : ce qui est aujourd’hui la maison de l’emploi était autrefois le commissariat central et les bars du coin sont toujours très mal fréquentés. Nous décidons alors d’utiliser cet atout pour placer une banderole signifiant notre occupation et notre volonté de prendre de la place dans le quartier.

Forcés cette fois de suivre la procédure, les proprios font appel aux huissiers, qui viennent nous rendre visite plusieurs fois. Dès le lendemain du déploiement de keuf infructueux, deux huissiers se pointent pour constater l’occupation et nous demandent nos noms. Costards sur mesure, cheveux gominés, le teint frais, on vient pas du même monde c’est clair. Ils tentent quand même de faire une petite blague quand on leur dit que c’est Bruce Willis qui habite là. Nous on rit pas. Quelques semaines plus tard, le plus puant des deux revient tout seul (même pas peur) prendre en photo la serrure. Toujours le même sourire arrogant. On n’a à peine le temps de réagir qu’il est déjà parti.

Mardi 27 janvier, les deux mêmes huissiers se repointent. Toujours au top. Par contre cette fois ils ne sont pas tous seuls. Quelques flics les accompagnent, ainsi que deux serruriers, tous se font plutôt discrets. Ils pensent qu’il n’y a personne dans la maison, et ne prennent pas la peine de sonner. Par chance les deux habitants présents à ce moment là les voient et descendent mettre les barricades. Ils remontent et se pointent à une fenêtre pour demander aux huissiers ce qu’ils viennent faire là. Très évasifs, la seule réponse obtenue est « on veut discuter, mais on discute à l’intérieur », comprenez : « on vient prendre vos identités, et si vous nous laissez pas entrer, on entrera tous seuls ». Sur ce, les serruriers commencent à attaquer la porte. Heureusement pour nous, il s’avère assez rapidement que ce sont deux gros branquignoles. Pendant qu’ils essayent l’arrache-serrure, puis le pied-de-biche, le tournevis, la perceuse, etc., les habitants ont le temps d’appeler quelques copains en renfort. Du monde commence à se rassembler sur le carrefour, pendant que la bleusaille arrive plus nombreuse également. Dehors, on décide de s’approcher et de se mettre bien en face de la maison, histoire de mettre la pression aux flics et aux serruriers, qui font de plus en plus d’efforts inutiles. On les traite à mort, les gens du quartier sortent et nous rejoignent. Entre les gosses qui attendaient leur bus, les gens qui sortaient de la mission locale et les jeunes du quartier, ça fait du monde qui se croise et qui décide de rester juste par solidarité et haine des keufs. Ça crie, ça se moque, pendant ce temps les habitants menacent les serruriers avec une bouteille de pisse. Ils n’y croient pas trop, ils auraient dû. Ils se prennent d’abord quelques gouttes, puis une bouteille entière sur la face, puis une autre. En tout, ça fait quelques litres bien odorants qui atterrissent sur les serruriers et les huissiers, pendant que les flics se reculent bien sagement de la porte. Eux sont pas trop solidaires de leurs potes pour le coup.

Vu le succès qu’a rencontré l’urine auprès des gens dehors, ça enchaîne direct sur la compote, puis le pain sec, qui atterrissent sur les boucliers de CRS venus protéger les serruriers. Sauf que travailler entourés de flics-parapluies, imbibés de pisse et de bouffe alors qu’il caille à mort et que tu te fais traiter par 50 personnes, ça aide pas à la réflexion. Bref, plus de 2h plus tard, les serruriers lâchent l’affaire en ayant bien entamé la porte, mais pas assez pour la faire céder. Les coups de masse et de bélier des flics désespérés ne l’ont pas fait bouger. Les serruriers et la BAC se tirent les premiers, les bleus commencent à partir, nous on sent la victoire, on est de plus en plus déchaînés. Ça crie à mort, ça traite les keufs, les habitants craquent un fumigène à la fenêtre, c’est vraiment beau à voir. Des pétards font sursauter les flics,.qui font plus trop les malins. On s’apprête à se disperser quand une nouvelle patrouille de BAC débarque pour contrôler des jeunes du quartier. Illico les gens encore présents avancent sur eux, les entourent, leur disent de dégager. Ils appellent du renfort, le contrôle se termine tranquille et ils finissent par tous se barrer rapidement. Nous on rejoint notre case, on tente d’ouvrir notre porte qui est bien abîmée. On ouvre, on visse, on soude, des gens du quartier sont encore là, nous filent un coup de main, viennent tchatcher de la maison, ou juste nous regardent reprendre possession des lieux.

affiche_DF-6cf1eNous disons petite victoire, cela ne veut pas dire que les flics ont perdu, on a juste gagné du temps. Mais nous n’avons pas gagné que ça. Nous parlons de victoire, parce qu’au moment où les flics sont partis, nous avons tous compris qu’ils partaient en parti grâce à cet aller-retour entre les habitants et les gens dehors. Nous avons aussi gagné une énergie folle, une énergie qui est assez rare, mais qui a duré jusqu’au soir, où même l’ambiance du quartier n’était pas comme d’habitude. Cette énergie a traversé toutes les personnes présentes qui étaient contre la police. Pendant cette émulation, les gens dehors parlaient contre les flics, mais parlaient aussi entre eux, c’était une discussion libérée, libérée dans le sens où l’hétérogénéité des personnes aurait fait que dans une situation normale personne ne se serait parlé. C’est cette situation anormale qu’il faut savoir prolonger, cette énergie qui doit nous aider à multiplier ces situations.

C’était nouveau pour nous de ressentir un vrai soutien du quartier, de voir les gens dans la rue se les peler tout l’aprem pour rester discuter, voir comment ça va se passer. Du coup on a voulu essayer de s’emparer de ça, de rencontrer les gens dans un contexte plus serein, et on a décidé d’organiser une grosse bouffe chez nous une semaine après ces événements.

La Mangouste, Lille

métro grand palais, Lille – mangouste@riseup.net

Publié sur Indymedia Lille, 10 février 2015

[Missouri, USA] Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

Au-delà de l’innocence : sur les récents meurtres policiers à Saint-Louis et dans les environs

LeDarius Williams a été tué par balle par la police de Saint-Louis mardi après-midi 3 février 2015. Peu de temps après, une soixantaine de personnes s’est rassemblée dans le quartier où les coups de feu ont été tirés. Sa mère en pleurs a crié: « Les gens doivent se soulever. Cette merde va juste continuer à arriver ». La foule s’est dispersée après quelques heures. Comme d’habitude, le lendemain, un article de la presse a rapporté l’histoire et a justifié sa mort.

LeDarius-Williams

LeDarius Williams est la cinquième personne à être abattu par la police à Saint-Louis et ses environs à la suite de l’agitation de ce mois d’août à Ferguson pour la mort de Mike Brown. Il y a eu des cas où les gens ont bien résisté contre les tirs de la police, et il y a aussi eu des cas avec peu ou aucune réponse. Si nous voulons un mouvement anti-police en quelque sorte pour continuer dans les mois et années à venir, nous devons examiner les facteurs qui font que les gens se reposent sur la normalité de la police qui butent des gens et sur la façon de créer une culture de résistance soutenue. Il semble important de réfléchir sur la façon dont la perception de l’innocence peut oui ou non influencer la réaction de masses de gens.

Dix jours après la mort de Mike Brown, Kajieme Powell a été abattu par la police. Si proche des événements à Ferguson, sa mort a été une surprise choquante lorsque la police a tiré sur lui quand il a crié: «Tirez-moi dessus maintenant ».

Le 8 octobre, Vonderrit Myers Jr. a été tué par la police. Durant quatre jours, il y a eu des nuits de marches où les gens ont brûlé des drapeaux et bloqué des carrefours. Les manifs incluaient aussi localement des blocus de magasins Walmart, l’effondrement d’une collecte de fonds pour un politicien local, le blocage d’une route principale à Ferguson et l’organisation d’une manifestation élaborée durant le match de football dans la nuit d’un lundi.

Puis dans la nuit précédant le réveillon de Noël, Antonio Martin a été abattu par la police. Durant deux nuits, des personnes se sont rassemblées à la station d’essence où il avait été tué et des affrontements avec la police ont suivi. Le magasin alimentaire QT de l’autre côté de la rue a eu ses fenêtres détruites. Il y a eu des cas de pillage du QT et un magasin de beauté. Pendant la journée, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué une autoroute.

Lorsque nous sommes allés à l’endroit où Antonio Martin avait été abattu par la police, beaucoup de gens étaient dans la rue, s’affrontant avec rage à la police à propos du meurtre d’une personne. Ca rappelait les nuits dans les rues de Ferguson, mais ça n’a duré que deux nuits.

Même avec les tentatives des médias et de la police de justifier à la fois la mort de Vonderrit et celle d’Antonio pour empêcher la sympathie du public, les gens ne sont pas descendus dans la rue et n’ont pas riposté à leurs morts aux mains de la police.

Le 21 janvier, Isaac Holmes, âgé de 19 ans, a été tué par la police dans le nord de Saint-Louis. Certains d’entre nous sont allés à l’endroit où la fusillade a eu lieu ce soir-là, mais sont partis car personne d’autre ne s’est montré. Dans le journal du lendemain, la police a justifié les tirs en soulignant qu’Issac était un criminel et en insinuant qu’il méritait de mourir.

Comme il y a toujours beaucoup de facteurs en jeu, l’absence d’un appel à l’égard de son innocence dans le cas d’Isaac Holmes peut avoir influencé le fait que les gens ne se sont pas rassemblés dans les rues, furieux d’un énième assassinat policier. Le lendemain de sa mort, une veillée de la famille et des amis a eu lieu là où il a été tué.

Certaines personnes se sont réunies à l’endroit où LeDarius Williams a été tué, mais l’élan n’a pas continué dans la nuit, comme cela a été fait dans le cas d’Antonio Martin. Les médias ont représenté Antonio Martin comme portant une arme à feu, essayant de signaler au public que sa mort ne méritait pas de sympathie. Et pourtant, les gens étaient dans les rues durant deux nuits consécutives avant que ça baisse en intensité.

Les raisons pour lesquelles les gens se rassemblent et manifestent sont diverses et nombreuses. Certaines personnes manifestent contre la brutalité policière. D’autres protestent parce qu’ils ont le sentiment qu’une injustice a été commise. D’autres répondent parce qu’ils voient le racisme généralisé comme problème. Beaucoup d’entre nous se battent contre l’existence même de la police et la façon dont fonctionne l’ensemble de cette société. Mais quels que soient les problèmes que rencontrent les gens concernant la façon dont les choses se passent, la perception de l’innocence peut largement influer sur leur participation à une lutte pour changer le fait que la police puisse continuer à tuer des gens. Parce que la loi n’a pas et n’a jamais servi nos intérêts, nous devons refuser de restreindre notre résistance aux appels à « l’innocence » dans le seul cadre de la loi.

Lorsque, par exemple, les hommes et les femmes noirs non armés sont tués, beaucoup de gens sont à juste titre bouleversés. Nous l’avons vu dans le cas de la mort de Trayvon Martin. Toutefois, la situation peut parfois être plus complexe pour les gens de manifester publiquement ou riposter lorsque la personne tuée avait une arme ou était soi-disant un «criminel» car cela remettrait en question de nombreux aspects sur la façon dont fonctionne notre société dans son ensemble. Quand les gens voient des hommes et des femmes noirs non armés et tués par la police, ils peuvent par exemple plus facilement pointer le racisme général de la situation. Ils peuvent également plus facilement sympathiser avec la personne qui est décédée. Mais lorsque la police tuent quelqu’un qui est noir, pauvre, et armé, ça nécessite soit l’expérience d’être frappé par la police toute sa vie ou la capacité de regarder intégralement la façon dont cette société fonctionne afin de se soulever et de se battre.

Le système existe pour protéger les riches et assurer leur sécurité. Le système, l’Etat policier, n’est pas brisé. Il travaille comme il a été conçu pour fonctionner et en laissant incontestablement d’innombrables personnes tuées. Il semble important de prolonger la conversation autour de la perte de la vie d' »innocent » vers la nécessité de résister à chaque fois qu’un être humain est tué par la police.

Il semble également important de réfléchir à propos des conditions qui laissent d’innombrables jeunes noirs avec apparemment rien à perdre. La pression sociale pesant sur l’homme et le besoin réel de gagner de l’argent sont des facteurs à prendre en compte dans l’équation. Dans une certaine mesure, il y a aussi l’insouciance de la jeunesse en jeu. Pour beaucoup, cependant, la nécessité de survivre dans cette société implique le «crime» et les gens ne devraient pas être blâmés pour avoir tenté de se défendre contre la police ou d’essayer de s’extirper du mode d’existence dans cette société capitaliste.

Nous voyons quelque chose de digne d’affirmation dans le refus d’Issac Holmes et d’autres comme lui de se rendre tranquillement, mais nous reconnaissons aussi que tenter de résister aux flics en tant qu’individu isolé vous conduira probablement à être tué par balle. Sans la présence d’une force collective [1], les individus n’ont d’autre moyen de se défendre que de prendre les choses en mains, ce qui se termine malheureusement et inévitablement par les morts tragiques de trop nombreux jeunes.

De nombreuses tentatives pour offrir une réponse collective aux problèmes de la société ont surgi des événements qui ont eu lieu à Ferguson. Et pourtant, ces tentatives ont eu tendance à aliéner ou à exclure, souvent physiquement, beaucoup de gens les plus combatifs parmi nous. Il est difficile de savoir comment se retrouver, ceux d’entre nous qui ont partagé de nombreux moments de rage incontrôlable au cours des six derniers mois. Il est encore plus difficile de discuter de la façon dont nous pourrions continuer ensemble. Et pourtant, nous n’avons pas renoncé à la possibilité que nous pourrions nous retrouver à nouveau, ensemble face à nos ennemis et concrétisant notre pouvoir collectif. Avec un peu de chance, ce sera seulement un des nombreux débuts.

Traduit de l’anglais d’Anti-State Saint-Louis, 9 février 2015

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Petite chronologie des meurtres policiers aux Etats-Unis qui ne sont pas restés sans réponse :

Los Angeles, CA: 1992 – Après l’acquittement de quatre policiers à la suite de l’agression et de l’usage excessif de la force pour le passage à tabac de Rodney King à South Central, Los Angeles explose en six jours d’émeutes. Les résidents de Los Angeles combattent la police, pillent et brûlent les magasins, avec des dommages estimés à plus d’un milliard de dollars. Les émeutes s’étendent à beaucoup d’autres villes américaines. Les émeutes à Los Angeles se termine après que la Garde nationale et les Marines soient appelés.

Cincinnati, OH: 2001 – Le meurtre policier d’un jeune noir de 19 ans suscite cinq jours d’émeutes et de désordre dans le centre-ville de Cincinnati. Les tensions étaient déjà élevés avant la fusillade, après une série d’incidents de brutalité et de profilage raciale par la police de Cincinnati. Les manifestations tournent rapidement contre la police, car les gens s’attaquent à un poste de police dans le quartier de la fusillade. Les trois prochaines nuits voient des pillages et des incendies criminels dans divers quartiers de la ville. Les émeutes se sont arrêtées définitivement après qu’un couvre-feu dans toute la ville fut mis en vigueur. Cette révolte est la plus grande agitation que les États-Unis aient connu depuis les émeutes de Rodney King.

Oakland, CA: 1er Janvier 2009 – La police des transports de la Bay Area tue par balle Oscar Grant, âgé de 23 ans lorsqu’il est allongé sur le sol d’une station de transport en commun. La police essaie rapidement de dissimuler l’exécution, en prenant les téléphones avec des images de la fusillade et commence à formuler un mensonge pour excuser les coups de feu. Le 7 janvier, aucune charge n’a été retenue contre l’officier. Une manifestation est appelée le même jour à la station BART où Grant a été assassiné. Lorsque la manifestation se termine, beaucoup sont laissés insatisfaits par les promesses d’une future enquête, et descendent dans la rue. Cette même nuit, des voitures de police sont détruites, des commerces pillés et des voitures incendiées. Les gens se révoltent de nouveau après que l’officier de police soit accusé « d’homicide involontaire » quelques mois plus tard.

Seattle, WA: de septembre 2010 à mars 2011 – Le 30 août, le flic de Seattle Ian D. Birk tue par balle John Williams, un homme de 50 ans d’origine amérindienne, suscitant l’indignation générale à Seattle. Au cours de la semaine suivante, dans les environs de Seattle, la police tue quatre personnes de plus, s’ajoutant à la colère. Durant les jours suivant les meurtres, des protestations et manifestations sont organisées contre la police. Au lieu de tourner court, manifestations et attaques durent pendant des mois, continuant jusqu’en mars 2011.

San Francisco, CA: juillet 2011 – La police MUNI (le système local de transport en commun) de San Francisco tue par balle un jeune de 19 ans, Kenneth Harding, pour avoir fraudé. Rapidement, les gens se rassemblent autour du lieu bouleversés par le racisme flagrant et écoeurés de voir valoriser l’argent sur la vie d’un jeune homme. Le lendemain, une manifestation a lieu dans le quartier de Mission. 150 personnes défilent dans le secteur en attaquant un poste de police local et des banques.

Protesters march in Oakland vandalize after George Zimmerman trial not guilty verdictNationwide: février 2012 – Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans, originaire de Miami Gardens, en Floride, est abattu par George Zimmerman, un vigile de sécurité de quartier à Sanford en Floride. Au moment des coups de feu, Zimmerman n’est pas accusé par la police de Sanford, qui disent qu’il n’y avait aucune preuve pour réfuter son allégation de légitime défense et que la loi de Floride « Stand Your Ground » interdit d’arrêter ou d’accuser les agents de la force publique. Immédiatement après sa mort, de nombreuses villes à travers le pays organisent des « marches à capuches » et manifestent en réponse à l’assassinat. En juillet 2013, Zimmerman est finalement inculpé et jugé pour la mort de Martin. Un jury l’acquitte de l’assassinat au deuxième degré et d’homicide involontaire. La réponse à l’acquittement est immédiat avec des manifestations dans des dizaines de villes. Dans les villes où le calme avait une fois prévalu, la colère contre le verdict se conclut dans la violence généralisée contre la police. St Louis, Oakland, et Los Angeles sont parmi les villes qui voient une brève agitation après le verdict. Beaucoup d’autres villes telles que New York, Chicago et Seattle voient de grandes manifestations en réponse au verdict; des lycéens et étudiants se mettent en grève et des organisations communautaires font des veillées.

protesters march vandalize after not guilty verdict in George Zimmerman trial Oakland

Anaheim, CA : juillet 2012 – La police tue par balle Manuel Diaz en fuite tandis qu’elle s’approchait de lui. Le cousin de Manuel, âgé de 16 ans, explique qu’il a couru car il « n’a jamais aimé les flics parce que tout ce qu’ils font c’est harceler et arrêter n’importe qui ». Les gens descendent dans la rue en brûlant des poubelles et jetant des pierres sur les flics tandis que la police répond par des chiens d’attaque et des tirs de flashball.

Flatbush, Brooklyn (New-York) : mars 2013 – La police tire et tue Kimani Gray, 16 ans. Le porte-parole de la police commence rapidement à alimenter les mensonges habituels dans la presse, comme quoi il était membre d’un gang, et comment une arme à feu a été récupérée sur les lieux, et comment à leur arrivée, il s’est allongé de manière suspecte sur le sol. Pour quelqu’un qui n’a jamais vécu la violence de la police, c’est facile de lire à travers ces mensonges. Deux nuits plus tard, les gens organisent un rassemblement pour protester contre l’assassinat. Les organisateurs appellent au calme tandis que la nuit tombe, la colère et la frustration éclatent en batailles de rue pendant des heures.

dur6Durham, NC: de novembre 2013 à janvier 2014 – Le 19 novembre, Jesus « Chuey » Huerta 17 ans, est arrêté et reçoit une balle dans le dos alors qu’il est à l’arrière d’une voiture de police. Durant les mois suivants, des amis, membres de la famille et d’autres qui ressentaient de la tristesse, de la frustration et de la colère à la suite d’un énième meurtre policier, se sont rassemblés dans la rue pour exprimer leur rage. Le premier cycle de manifs se termine par l’attaque d’un poste de police, la deuxième se finit en affrontement avec la police après qu’elle a attaqué une veillée avec des chiens et du gaz lacrymo. On voit encore des graffitis dans les rues de Durham refusant de laisser disparaître la mémoire de « Chuey » et la réponse à ce meurtre.

Albuquerque, NM: mars 2014 – des militants ont mis en ligne des images montrant des tirs mortels de la police sur un homme sans-abri dans les collines du mont Sandia. Après les 23 tirs de la police mortels durant les quatre dernières années, les gens ont « atteint un point de non-retour ». Les manifestants descendent dans la rue en début d’après midi et maintiennent une présence dans les rues jusque tard dans la nuit. Des manifestants jettent des pierres sur la police, attaquent des véhicules de police et lancent des bombes de gaz sur les bureaux de la police. A un moment, un manifestant tire au fusil depuis sa voiture en déclarant qu’il est « prêt pour la guerre ».

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Traduit de la publication anti-carcérale du Missouri ‘Summer in the City‘, sept/oct. 2014, 7-8 pp

Deux textes de ce même numéro ont aussi été traduits sur l’ancien site du chat noir émeutier

Sur la révolte à Ferguson (Missouri) en réponse à l’assassinat de Mike Brown :

Note :
[1] Le concept de masse est souvent repris pour anéantir tout volonté de révolte individuelle. Il faudrait d’après cette théorie subir les flics en silence et attendre la masse. Nous répondons qu’il vaut mieux un individu déterminé qu’une masse de cent suiveurs… Récemment, un homme a choisi de répondre seul aux récents meurtres policiers en flinguant deux keufs dans un quartier de New-York.

[ Pré St-Gervais / Les Lilas ] Chuuut !

Chuuut !

Sur fond d’accélération des restructions économiques, les puissants somment plus que jamais leurs sujets de resserrer les rangs derrière eux. Alors chuuut ! 

Dans ce monde instable, ce n’est pas le moment de répéter que la nuit du 25 au 26 janvier, des empêcheurs de pacifier en rond ont brisé les quatres grandes vitres et la porte du poste de police des Lilas (93), rue Pompidou.

Et pas non plus d’ajouter que cette même nuit au Pré St Gervais (93), avenue Jaurès, c’est un distributeur de billets de la Banque postale que les flammes ont entièrement détruit (endommageant la banque qui va avec, fermée depuis).

Avant comme après le déploiement de 10 000 militaires dans les rues contre tous les ennemis intérieurs, avant comme après la communion pour défendre le régime d’exploitation et de domination républicain…

… guerre sociale à l’Etat et au Capital !

Et toc !

Publié sur indymedia nantes, mercredi 4 févier 2015 à 20h09

[Nancy] ‘Volée de cailloux’ pour la patrouille – 31 janvier 2015

Policiers caillassés à Nancy : trois interpellations

voiture-de-police-caillassee-0011En patrouille samedi soir, dans le quartier du Haut-du-Lièvre à Nancy, deux policiers essuyaient une volée de cailloux alors qu’ils entreprenaient le contrôle d’un véhicule mal garé, avec deux individus à bord. Le ton monte alors rapidement et un groupe hostile commence à se former autour des fonctionnaires. Ces derniers font usage de gaz lacrymogène pour se dégager et font appel à des renforts pour intervenir sur cette Zone de sécurité prioritaire (ZSP).

Au moins une dizaine de policiers se déploient sur le quartier et deux suspects sont interpellés dans un immeuble avant qu’un 3e suspect, identifié sur un fichier, ne le soit le lendemain matin. Âgés de 22, 23 et 24 ans, les trois individus défavorablement connus de la justice, ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête menée par le Groupe d’appui judiciaire (GAJ). Ils nient les faits.

Le trio devait être présenté hier en fin d’après-midi au parquet. S’il n’y a pas eu de blessé, le véhicule de police a subi des dégradations du fait des jets de pierres. Les suspects devront également répondre de menaces de mort et outrages sur personnes dépositaires de l’autorité publique.

Les porte-voix des flics de l’est répugnant, 03/02/2015 à 05:48