Courte, parce que les policiers l’ont déclarée illégale dès le départ, faute d’itinéraire.
Les participants se sont rejoints vers 20 h 30 au carré Saint-Louis, situé entre la rue Saint-Denis et l’avenue Laval, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Afin de rendre l’ambiance festive, certains avaient trimbalé leurs tambours et leurs trompettes.
Vers 20 h 45, quand les premiers manifestants ont tenté d’emboîter le pas vers la rue du Square Saint-Louis, les policiers leur ont demandé de se disperser. C’est alors que de nombreux petits groupes se sont formés et ont pris des directions différentes, rendant ainsi le travail des policiers beaucoup plus ardu. Le jeu du chat et de la souris n’aura duré que 30 minutes.
Les deux groupes les plus importants ont été encerclés sur le boulevard Saint-Laurent, le premier à la hauteur de la rue Guilbault et le deuxième près de la rue Milton.
Ils ont ensuite été transportés vers un autobus du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) où ils se sont vus remettre un constat d’infraction et l’opération policière s’est terminée vers 23 h 30.
Les autres groupuscules ont été dispersés par les agents peu de temps après le début de l’événement.
L’Association générale étudiante du cégep du Vieux-Montréal pour la gratuité est à l’origine de ce rassemblement. Sur la page Facebook de l’événement, environ 1500 personnes avaient confirmé leur présence.
Comme à l’habitude, les manifestants brandissaient de nombreuses pancartes et affiches sur lesquelles on pouvait lire, notamment, «Université libre».
«Mobilisons-nous avec et pour nos camarades de l’UQAM qui ont subi des répressions, des agressions révoltantes de tout genre au cours des derniers jours, des dernières heures, car ils se sont levés, positionnés, se sont mobilisés spontanément face à la menace du rectorat de briser la grève en cours», ont indiqué les organisateurs sur la page de l’événement.
Puisque la semaine a été très mouvementée du côté de l’UQAM, le Syndicat des professeurs de cette même institution a tenu à faire le point lors d’une conférence de presse vendredi après-midi.
La présidente a dénoncé les actes de vandalisme commis au pavillon J.-A.-DeSève mercredi, mais a quand même encouragé les étudiants à poursuivre les moyens de pression «légitimes». On leur demande toutefois de respecter les personnes et les biens et de limiter leurs interventions aux étudiants concernés.
Le Service de police de la ville de Montréal est intervenu très rapidement lors de chacun des rassemblements pour disperser les participants, usant parfois de la force ou de gaz irritants.
Une première manifestation s’est mise en branle vers 14 heures avec l’objectif d’offrir du soutien aux personnes arrêtées la veille mais aussi pour dénoncer la présence de la police sur le campus de l’UQAM.
Elle a été rapidement encerclée par de nombreux membres de la police antiémeute. L’ensemble des manifestants pris dans cette souricière, à proximité des rues Saint-Denis et Sherbrooke, se sont vu remettre un constat d’infraction.
À quelques mètres de là, un autre groupe de protestataires s’est formé. Les participants ont décidé de marcher à contre-sens de la circulation sur la rue Ontario vers le Quartier des spectacles.
Le groupe a été dispersé par la police à son arrivée sur la campus du Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM. Quelques personnes ont été incommodées par du poivre de Cayenne lors d’un affrontement avec les policiers.
Un dernier groupuscule s’est formé vers 16 heures à quelques dizaines de mètres du groupe de manifestants gardé captif par les forces de l’ordre sur la rue Saint-Denis.
Encore une fois, il n’aura fallu qu’une dizaine de minutes avant que la police ne mette un terme au rassemblement.
En début de soirée, le SPVM a indiqué qu’un bilan préliminaire faisait état de 182 interpellations pour cette nouvelle journée de manifestations, en plus d’une arrestation pour bris de condition.
Un porte-parole du SPVM, Jean-Bruno Latour, a précisé que 180 constats d’infraction en vertu du règlement P-6 ont été remis à un premier groupe de manifestants qui furent encerclés par les autorités policières sur la rue Saint-Denis.
Deux interpellations ont ensuite été menées lors des autres rassemblements. Ces derniers individus ont hérité de constats d’infraction pour avoir refusé d’obtempérer à un ordre d’un agent de la paix.
Atmosphère sereine, mais craintes
Pendant qu’à l’extérieur, les événements se bousculaient, à l’intérieur de l’UQAM l’atmosphère était sereine et les activités suivaient leur cours normal.
Des appels à l’occupation d’autres pavillons de l’université ont été ignorés en journée. Mais certains étudiants, dont les départements ne sont pas en grève, demeurent inquiets.
«Mercredi soir, nous avions un cours et des gens masqués sont venus l’interrompre. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient jeudi soir. Les examens doivent commencer la semaine prochaine, ils ont dit qu’ils allaient aussi venir empêcher la tenue de l’examen», a confié une étudiante, rencontrée par La Presse Canadienne.
Ces actes d’intimidation sont survenus en même temps que le début de l’occupation du Pavillon J.-A.-DeSève par quelques centaines de personnes, mercredi soir.
Après avoir été tolérée pendant près de quatre heures, l’occupation a pris fin en début de nuit, jeudi, après une intervention musclée du SPVM.
Si pendant l’occupation la plupart des étudiants dansaient, mangeaient et discutaient, une minorité masquée s’est mise à barricader le pavillon avec différents objets ou à poser des gestes de vandalisme.
Après l’intervention de la police, les vandales se sont déplacés vers l’extérieur où ils ont lancé divers objets sur la voie publique et endommagé des véhicules du SPVM.
Leur presse – lapresse.ca, 09/04/2015 à 20h41
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Fin de l’occupation de l’UQAM après l’intervention du SPVM
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mis fin à l’occupation du pavillon J.-A.-DeSève de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Des dizaines d’étudiants y observaient un sit-in pour protester contre l’opération policière qui s’est soldée par 22 arrestations en après-midi, mercredi.
Le bilan préliminaire de la police faisait état en début de nuit d’une agression armée sur un policier et de quatre interpellations en vertu d’un règlement municipal ou du Code de sécurité routière.
Le SPVM a entamé une intervention musclée peu après minuit, jeudi, après avoir reçu d’un responsable de l’UQAM un avis pour mettre fin à l’occupation et évacuer les lieux. Ses agents patrouillaient jusqu’alors aux abords de l’université.
Les policiers ont fait un énorme trou dans une vitrine de l’entrée du pavillon pour pénétrer dans le bâtiment, dont les portes étaient bloquées par de multiples objets.
Les occupants ont fui à l’extérieur du pavillon par une porte à l’arrière du bâtiment vers la rue Sanguinet.
Des étudiants ont alors décidé de s’en prendre à des véhicules du SPVM. Un panneau de signalisation a entre autres été lancé dans le pare-brise d’une camionnette du SPVM, alors que quatre autres véhicules ont subi des dommages divers.
Des dizaines de manifestants ont ensuite emprunté la rue Sainte-Catherine en direction est, où ils ont lancé des poubelles, des bacs à fleurs et des panneaux de signalisation sur la voie publique pour bloquer la circulation. Ils ont été poursuivis par des policiers, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et du poivre de Cayenne pour les disperser.
Les manifestants venus soutenir les occupants à l’extérieur ont aussi été dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes.
De nombreux dégâts ont été constatés à l’intérieur du pavillon J.-A.-DeSève. Des bureaux ont été saccagés et des caméras de surveillance et des machines-distributrices détruites.
Distributeurs de bouffe défoncés et pillés
Arrestations, occupation et négociations
Entre 100 et 200 étudiants ont observé en soirée, mercredi, un sit-in au premier étage de l’université, à l’étage supérieur du pavillon J.-A.-DeSève, pour protester contre les arrestations effectuées par le SPVM plus tôt dans la journée dans les locaux de l’UQAM.
Dix hommes et onze femmes âgés de 18 à 36 ans avaient été arrêtés. Quatre d’entre eux ont été accusés d’attroupements masqués et de méfaits et dix-sept autres d’attroupements illégaux et de méfaits. Et une 22e personne a été arrêtée pour vol de cellulaire. Ils devaient tous être libérés en soirée sous promesse de comparaître.
Des discussions entre les membres de la direction, dont le recteur Robert Proulx, et un groupe d’étudiants et de professeurs de l’UQAM en vue de dénouer la crise, ont échoué.
Ce groupe demandait le retrait de menaces d’expulsion de neuf étudiants pour des motifs qui remontent à 2013, le non-renouvellement de l’injonction obtenue par l’UQAM qui prend fin lundi et que la direction ne fasse plus appel, dans le futur, au SPVM.
Sandrine Ricci, chargée de cours au département de sociologie qui participait aux discussions, s’est dite amèrement déçue.
Mme Ricci dit avoir été témoin, mercredi, de violences de la part des agents de sécurité et de policiers qui n’avaient « aucune commune mesure » avec le comportement des étudiants qui tentaient de lever les cours. « J’étais là en tant qu’observatrice, et je suis ulcérée par les scènes de violence que j’ai vues », a-t-elle déclaré.
En soirée, le recteur Robert Proulx a publié un communiqué dans lequel il rappelait que « les actes d’intimidation n’ont pas leur place à l’UQAM ». « Il faut maintenant œuvrer collectivement à un retour rapide au calme sur notre campus », avait-il conclu.
Une journée mouvementée
En matinée, des gens se sont introduits dans l’établissement pour bloquer l’accès aux cours. Et ce, en dépit du fait que l’UQAM a obtenu une injonction interdisant aux manifestants de bloquer l’accès à l’Université ou aux salles de cours et leur ordonnant de cesser toute forme d’intimidation.
Le recteur Robert Proulx a affirmé en entrevue sur ICI Radio-Canada Première qu’il y a eu des voies de fait perpétrées sur des étudiants et des membres du personnel mercredi matin.
Puis, en après-midi, lorsqu’au moins une centaine de personnes ont entrepris de perturber les cours auxquels assistaient des étudiants en gestion, la direction a appelé la police.
Lorsque les manifestants se sont retrouvés face aux policiers, la tension était palpable. Des coups ont été échangés entre des étudiants, des agents de sécurité et des policiers. Il y aurait eu du vandalisme contre des caméras de surveillance.
Une étudiante, Alexandra Picard-Dubé, raconte que des manifestants ont essayé de sortir les gens des classes. « Là, ils se sont mis à pousser du monde, à pousser les gardes de sécurité », a-t-elle expliqué, ajoutant que les policiers sont arrivés sur place peu de temps après. « Ça se frappait de tous les bords, j’ai vu des manifestants frapper des policiers dans la face, des manifestants se faire coucher à terre violemment », a-t-elle décrit.
Le recteur de l’UQAM reconnaît qu’il n’est guère dans la culture de l’établissement d’en appeler aux forces de l’ordre, mais il estime ne pas avoir eu le choix : « Moi j’ai une responsabilité au niveau des gens qui fréquentent l’UQAM , ils doivent pouvoir le faire sans danger et sans être intimidés. »
Les étudiants interpellés ont d’abord été détenus dans une salle de cours. Les policiers les ont ensuite emmenés dans un fourgon cellulaire.
En dépit de ces arrestations, d’autres étudiants ont poursuivi la manifestation. Face au déploiement policier, certains avaient dressé une barricade de fortune avec des bacs de recyclage. Les policiers ont cédé le pas aux agents de sécurité pendant que cinq ou six professeurs et chargés de cours ont tenté de calmer le jeu. […]
Leur presse – Radio-Canada avec La Presse Canadienne, 08/04/2015
Grabuge et barricades à l’UQAM
[…] Quelques heures plus tôt, des bureaux et des chaises avaient été empilés dans les escaliers roulants et devant les portes du pavillon J.-A. De Sève par plus d’une centaine de protestataires qui étaient alors présents.
Du savon à vaisselle y aurait même été lancé. Les ascenseurs avaient été bloqués par des divans. La musique jouait à fond et des lumières stroboscopiques illuminaient la scène.
Des actes de vandalisme ont également été commis par ces étudiants barricadés. Des graffitis ont été peints sur les murs et des objets ont été arrachés à coups de marteau.
C’est que la journée d’hier avait déjà été particulièrement mouvementée à l’UQAM qui a décidé de faire respecter l’injonction ordonnée il y a une semaine par la Cour supérieure. Celle-ci empêche quiconque de perturber les activités sur le campus.
Un premier débordement
Pour protester contre cette mesure, plus d’une centaine d’étudiants avaient marché dans l’université en après-midi.
Contrairement aux jours précédents, où ils suivaient passivement les manifestants, les gardiens de sécurité les ont empêchés d’entrer dans les salles de classe cette fois-ci.
Selon nos informations, ils avaient l’autorisation d’intervenir physiquement.
Puis la police a été appelée en renfort lorsque la situation a dégénéré en bousculades et altercations.
journal de montréal, 09/04/2015 à 01h10
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Voir aussi cet article sur le désordre ambiant dans les manifs étudiantes à Montréal.