Archives de catégorie : FTP

[Besançon] « Ils sont Vichy, soyons pirates! »

Quelques images des rues de Besançon de ce mois de janvier…

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Le même slogan tagué plusieurs nuits d’affilée.. nique la brigade anti-tags de la mairie…

[Reçu par mail, 06/02/2016]

[Berlin, Allemagne] Contre ce monde de flics et de frontières – Appels au désordre

Deux affiches qui sont apparues dans les rues de Berlin ces derniers jours, appelant à la manif du 6 février prochain  :

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Contre le monde de frontières et de contrôle…

Les 23 et 24 février aura lieu une nouvelle fois le congrès européen de la police au centre des congrès à Berlin. Se réuniront à cet endroit des entreprises de l’industrie de l’armement et de la surveillance aux côtés d’hommes politiques du monde entier pour élaborer des stratégies de défense des conditions dominantes. Pour la défense d’un monde qui tombe en ruines.

La lutte impitoyable pour les matières premières conduit aux guerres, à la pauvreté et aux catastrophes écologiques aux quatre coins du monde. Cela a pour conséquence de pousser des millions de personnes sur les chemins de l’exil. Chaque jour, des tragédies à l’issue mortelle se produisent aux frontières extérieures de l’Europe.

Les frontières sont densifiées, des clôtures sont érigées, policiers et militaires sont déployés pour tenir « les indésirables » éloignés.

C’est le résultat de l’ignorance de la société occidentale. La crise est inhérente au système et les conflits vont empirer. Le contrôle social et l’état d’urgence au nom de la démocratie ne sont à l’avenir pas prêt de s’arrêter. Ceux-ci sont en train de se banaliser dans notre quotidien.

Nous ne voulons pas nous accommoder à l’existant. Luttons pour une vie de solidarité et de liberté, aux côtés de ceux qui se bougent au quotidien pour une vie meilleure et aux côtés de tous ceux qui sont résolus à se révolter et à faire vasciller l’existant partout dans le monde.

Contre l’État et ses défenseurs, contre toute autorité !

… Pour la liberté !

*Congrès européen de la police – Perturbons, sabotons, attaquons !*

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Notre passion pour la liberté…

Depuis l’automne de l’année dernière, la « zone de danger » est entrée en vigueur dans le quartier autour de la Rigaer Straße. Une zone spéciale, dans laquelle les flics jouissent de compétences spéciales de diverses manières. Ils tentent de pacifier à coups de caméras de surveillance, de flics en civil, par une présence de terrain sur le long terme dans une zone délimitée et tentent de nettoyer la zone en chassant les groupes de personnes indésirables.

Dans le quartier nord de Friedrichshain se trouve une zone résidentielle « normale » qui est connue depuis 26 ans pour ses maisons squattées, sa faculté à résister et la vie urbaine underground, ce qui a toujours hérissé l’État et sur lequel bon nombre de politiciens, proprios d’apparts et spéculateurs se sont déjà cassés les dents.

Depuis des années, le centre-ville est visé par une vague de revalorisation et d’expulsion. Hausse des loyers, résiliation de bail, expulsions sont le triste quotidien de cette ville. Mais face à cela, il y a aussi de la résistance, des initiatives d’auto-organisation lors de tentatives de squats jusqu’aux attaques directes contre les symboles de la gentrification.

Mais là où s’ouvrent des lieux de solidarité et de conspiration, l’État réagit par l’état d’urgence, des contrôles et la violence policière. Le sénateur à l’intérieur Henkel voit la période venue pour appliquer ses fantasmes de lois et d’ordre et lâche ses chiens de garde. Un quartier entier est terrorisé par le bras armé de la démocratie. Ne nous laissons pas intimider et saisissons-nous de la situation pour démasquer les mensonges de la paix sociale. Solidarité avec les personnes visées par l’arbitraire et la répression de l’État.

… Est plus forte que toute autorité !

*A bas la zone de danger ! Défendons les structures rebelles !*

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 29 januar 2016

[Tunisie] La révolte contre la misère s’étend à travers le pays [Mise-à-jour, 23/01/2016]

La Tunisie décrète un couvre-feu face à une contestation inédite depuis 2011

Tunis (AFP) – Un couvre-feu nocturne a été décrété vendredi dans toute la Tunisie, après plusieurs jours d’une contestation sociale inédite par son ampleur et sa durée depuis la révolution de 2011.

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Cinq ans après le renversement du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, les manifestations contre la misère et pour la justice sociale sont parties de la région défavorisée de Kasserine (centre) à la suite du décès samedi d’un jeune chômeur.

Le mouvement s’est propagé à de nombreuses autres villes et a notamment été marqué par des violences dans le Grand Tunis.

Vendredi matin à Kasserine, des centaines de personnes se sont rassemblées comme les jours précédents devant le gouvernorat pour demander une réponse à leurs revendications, sans incidents, d’après une journaliste de l’AFP.

Un calme précaire régnait non loin de là à Sidi Bouzid, où des heurts avaient opposé le matin policiers et manifestants -des chômeurs ainsi que des écoliers et lycéens- d’après un correspondant de l’AFP.

C’est à Sidi Bouzid que le vendeur ambulant Mohammed Bouazizi s’est immolé par le feu fin 2010, un geste qui a déclenché la révolution.

– Exclusion sociale –

De Paris, où il a rencontré le président François Hollande, le Premier ministre Habib Essid a affirmé que la situation était « actuellement maîtrisée ». Il doit présider un conseil des ministres exceptionnel samedi.

De son côté, M. Hollande a annoncé un plan de soutien à la Tunisie d’un milliard d’euros sur les cinq prochaines années, visant notamment « à aider les régions défavorisées et la jeunesse, en mettant l’accent sur l’emploi ».

Vendredi soir, dans une allocution télévisée, le président Béji Caïd Essebsi a jugé la contestation « naturelle » et appelé le gouvernement à élaborer un plan contre le chômage car « il n’y a pas de dignité sans emploi ».

Mais il a mis en garde contre sa récupération par « des mains malveillantes », évoquant des partis politiques sans les nommer ainsi que le groupe Etat islamique (EI).

« La nouveauté, c’est qu’il a semblé à Daech (un acronyme arabe de l’EI), qui est présent en Libye, presque à nos frontières maintenant, que la situation lui permettait de fourrer son nez dans cette opération », a-t-il soutenu.

Les tensions sociales ont débuté samedi à Kasserine, ville de 80.000 habitants, lorsqu’un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, est mort électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait avec d’autres contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique.

La contestation s’est rapidement propagée, témoignant de la persistance de l’exclusion sociale dans un pays qui fait figure de rescapé du « Printemps arabe » mais ne parvient pas à s’extirper du marasme économique.

« Il s’agit de la crise sociale la plus grave depuis 2011 », a déclaré à l’AFP l’analyste indépendant Selim Kharrat.

Le Premier ministre tunisien a dit sur France 24 « comprendre » le mouvement mais a tenu à préciser: « Nous n’avons pas de baguette magique pour donner de l’emploi à tout le monde en même temps ».

Plusieurs organisations, dont la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) et Oxfam, ont appelé « à l’adoption d’un modèle économique (…) pour la réduction des disparités régionales et des inégalités sociales », en disant leur « déception » face à l’inaction des différents gouvernements.

– « Saccages » –

Le couvre-feu a été décrété de 20H00 à 05H00 « au vu des atteintes contre les propriétés publiques et privées et de ce que la poursuite de ces actes représente comme danger pour la sécurité de la patrie et des citoyens », selon le ministère de l’Intérieur.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des actes de « pillages » et de « saccages » ont été enregistrés à Cité Ettadhamen, un quartier populaire du Grand Tunis, et 16 personnes ont été arrêtées d’après les autorités.

Deux magasins ainsi qu’une agence bancaire ont été saccagés, selon une journaliste de l’AFP.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Walid Louguini, a dénoncé une « tentative de la part de criminels de profiter de la situation ». « Les violences contre les biens publics et privés seront sévèrement punies », a-t-il prévenu.

A l’échelle nationale, au moins « trois postes de police ont été attaqués » et 42 membres des forces de l’ordre blessés au cours des dernières 24 heures, a ajouté M. Louguini.

Le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, a indiqué à l’AFP que « des unités supplémentaires » de l’armée avaient été déployées en renfort dans tous les gouvernorats pour assurer « la protection des institutions publiques mais aussi des institutions privées sensibles ».

nouvelobs, 23/01/2016 à 08h13

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Bizerte: des casseurs s’attaquent au dépôt municipal à la délégation d’El Alia

Des malfaiteurs ont attaqué dans la soirée du 22 janvier 2016, le dépôt municipal à la délégation d’El Alia du gouvernorat de Bizerte malgré le couvre-feu décrété.

tunisieennumerique.com, 22/01/2016 à 22h57

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Bizerte : Echec d’une tentative de pillage de Carrefour

L’armée a été déployée devant la grande surface Carrefour à Menzel Bourguiba et Bizerte, après que des assaillants aient tenté de la piller.

Les forces de l’ordre ont réussi, aujourd’hui, vendredi 22 janvier 2016, à disperser des délinquants, qui ont tenté de s’introduire dans la grande surface pour la dévaliser. Les fauteurs de troubles ont réussi à s’enfuir et l’armée a été déployée pour protéger la grande surface qui a dû fermer ses portes.

Rappelons que Menzel Bourguiba, ville ouvrière du gouvernorat de Bizerte, a enregistré, ce matin, des affrontements entre des délinquants et les forces de l’ordre, qui ont duré plus de 2 heures.

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kapitalis.com, 22/01/2016 à 17h12

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Tunisie : des actes de violence signalés à Bizerte, Zarzouna et Mateur

Les manifestations de violence ont gagné Bizerte et certains quartiers des cités les plus importantes de la région. 

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Les événements les plus brutaux ont eu lieu à El Ksiba du chef-lieu du gouvernorat où des heurts ont opposé les forces de l’ordre à des groupes de jeunes se réclamant d’associations de diplômés au chômage revendiquant l’emploi. Ces manifestations qui ont eu lieu dans la soirée d’hier, jeudi 21 janvier 2016, se sont manifestées par des jets de projectiles et le brûlage de pneus. Les forces de l’ordre ont dû répliquer par le lancement de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants.
A quelque distance de là, sur la rive est du canal, à Zarzouna, d’autres groupes de jeunes ont procédé au brûlage de pneus bloquant ainsi les chaussées. Ces actes ont nécessité le renforcement de la sécurité au niveau du pont mobile.
A la cité Ennasr de Mateur, une dizaine d’individus ont bloqué la route au niveau de la zone industrielle en y entassant des branchages et en brûlant des pneus. Les forces de sécurité sont intervenues pour déblayer le terrain et pour disperser les perturbateurs. Une voiture de police y est restée en faction.

à Menzel Bourguiba, dans la matinée du vendredi 22 janvier 2016

à Menzel Bourguiba, dans la matinée du vendredi 22 janvier 2016

investirentunisie, 22/01/2016 à 11h52

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Tunisie : nouvelle journée de grogne sociale à Kasserine

Pour la deuxième journée consécutive, plusieurs centaines de manifestants réclamant des emplois ont été dispersés par la police à Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunisie. Le mouvement de colère s’est répandu dans d’autres villes du pays.

Deuxième journée de colère à Kasserine. Mercredi 20 janvier, des centaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernorat de cette ville défavorisée du centre de la Tunisie pour réclamer « des solutions au chômage ». Avant de se diriger vers le centre-ville, où de petits groupes ont bloqué des routes avec des pneus en feu.

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Des heurts sporadiques ont ensuite opposé policiers et manifestants tout au long de la journée. Comme la veille, les forces de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des protestataires qui leur lançaient des pierres. « On a également vu des cocktails Molotov voler vers les forces de l’ordre », rapporte Sandro Luytens, envoyé spécial de France 24 à Kasserine. La police a aussi fait usage de canons à eau et tiré en l’air.

Les accrochages se poursuivaient en début de soirée malgré le couvre-feu de 18h00 à 05h00 du matin décrété mardi dans cette ville d’environ 80 000 habitants. Une mesure que le ministère de l’Intérieur a justifié par la nécessité de « protéger les vies », d’éviter toute « escalade » mais aussi d’empêcher « les éléments terroristes d’essayer d’exploiter cette situation ».

Huit policiers ont été blessés mercredi à Kasserine et 11 à Thala, une ville proche, selon le directeur régional de la Santé, Abdelghani Chaabani. La veille, 20 manifestants et trois policiers avaient été légèrement blessés à Kasserine.

Situation sociale explosive

Ces évènements font suite au décès, samedi, d’un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, mort électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait parmi d’autres contre son retrait d’une liste d’embauches dans la fonction publique. Mais pour Abderrahman Hedhili, président de l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de tels évènements « étaient depuis longtemps prévisibles ».

Cinq ans après la révolution contre la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali, née de l’immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, l’exclusion sociale et les disparités régionales persistent. « Nous avons averti que la situation sociale allait exploser. Les gens ont attendu […] mais le gouvernement n’a pas de vision, pas de programme pour les régions intérieures », a dit à l’AFP Abderrahman Hedhili.

Le président Béji Caïd Essebsi a reconnu, mercredi, que « le gouvernement actuel avait hérité d’une situation très difficile » avec « 700 000 chômeurs et parmi eux 250 000 jeunes qui ont des diplômes« . « Mais vous devez en convenir, ni en Tunisie, ni en Europe, ni en Amérique, on ne peut résoudre des situations comme ça par des déclarations ou par un coup de pouce. Il faut [laisser] du temps au temps », a-t-il dit.

Après le décès du jeune chômeur, les autorités ont annoncé le limogeage d’un haut responsable du gouvernorat. Une délégation d’élus emmenée par le président du Parlement doit aussi se rendre sur place, à une date non précisée.

Plusieurs rassemblements dans le pays

Plusieurs rassemblements de soutien à Kasserine et pour réclamer développement et emplois se sont tenus mercredi. À Thala et Meknassi, dans le centre, des manifestants ont bloqué des routes et brûlé des pneus, selon des témoins et une source de sécurité. Près de 150 personnes, dont certains brandissaient des portraits Ridha Yahyaoui, ont manifesté à Tunis. Des rassemblements ont également été organisés à Sousse, dans le centre-est, et à El Fahs, au sud-ouest de Tunis, selon les médias locaux.

Si elle a réussi la transition politique née de la révolution de 2011, la Tunisie ne parvient pas à relancer son économie. En 2015, la croissance devrait être inférieure à 1 %, notamment plombée par la crise du secteur touristique, conséquence de l’instabilité et des attaques jihadistes. Le chômage au niveau national dépasse les 15 % et atteint le double chez les diplômés.

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france24 avec AFP, 20/01/2016

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Un policier tunisien a trouvé la mort, mercredi, à Feriana (gouvernorat de Kasserine) lors des affrontements qui ont opposé la police aux manifestants sur fond de mouvements de revendication sociale.

i24new.tv, 21/01/2016 à 14h04

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Le poste de la garde douanière de Hidra incendié, un poste de police envahi à Regueb

incendie-300x150La vague de protestation continue de s’étendre à plusieurs régions du pays.

Ainsi, ce soir, le poste de la garde douanière, dans la région de Hidra du gouvernorat de Kasserine, a été incendié par des inconnus.

A Regueb, et selon Jawhara, une soixantaine de protestataires ont envahi le poste de police et l’ont attaqué avec des cocktails Molotov. Ils ont aussi mis le feu dans les voitures de la police et incendié des pneus juste devant le poste de police en flammes.

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webdo.tn, 20/06/2016

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Tunisie – Kasserine : Des affrontements nocturnes malgré le couvre feu en vigueur

Les affrontements se poursuivent à Kasserine, entre les protestataires et les unités de sécurité, qui font usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule qui jette des cocktails Molotov à cité Ezzouhour.
Des véhicules militaires blindés se sont positionnés sur les lieux, alors que des composantes de la société civile et plusieurs diplômés chômeurs ont appelé les protestataires à manifester pacifiquement, sans violence.
La tension est palpable à Cité Ezzouhour malgré l’instauration du couvre-feu à partir de 18 heures et ce jusqu’à 5 heures du matin.

tunisienumérique, 20/01/2016 à 22h02

[Calais] Blocage de rocade et affrontements avec les flics juste après l’ultimatum de la préf’ – 20 janvier 2016

Calais : un ultimatum lancé aux migrants pour évacuer une partie de la « jungle »

Parallèlement à ce déménagement forcé, les autorités ont créé un camp en dur de conteneurs chauffés, baptisé le Centre d’accueil provisoire (CAP).

Un arrêté préfectoral a été affiché mardi dans la partie de la « jungle » de Calais qui doit devenir une bande de 100 mètres déboisée, donnant un délai de 24 heures aux derniers « commerces » pour quitter cette zone, a indiqué mercredi la préfecture du Pas-de-Calais. « Il est fait commandement aux occupants sans droit ni titre du site dit de La Lande à Calais de quitter et libérer de toutes personnes et de tous biens l’emprise correspondant à une bande de 100 mètres de largeur (…), et ce, au plus tard dans un délai de 24 heures à compter de la publication » du texte, peut-on lire dans cet arrêté transmis et daté du 19 janvier.

« Passé ce délai, à défaut d’avoir quitté les lieux, il sera procédé à l’évacuation (…), si nécessaire avec le concours de la force publique », peut-on également lire. L’arrêté ayant été affiché dans le camp mardi en début d’après-midi, le délai pour l’évacuation expire donc ce mercredi vers 13-14 heures, mais cela ne signifie pas que les forces de l’ordre interviendront immédiatement pour éloigner les récalcitrants, selon une source en contact avec les autorités. D’autant que, selon des correspondants de l’AFP présents sur place, il restait mercredi une petite dizaine de commerces (épiceries, cantines) qui n’avaient pas encore quitté la bande de 100 mètres. Ces commerces seraient au nombre de six, d’après une source bien informée.

4 000 migrants

Tous les migrants qui vivaient sous des tentes plantées dans cette zone ont d’ores et déjà quitté les lieux. Des travaux de défrichement ont débuté lundi dans le calme dans deux secteurs du camp de migrants de Calais. Avec cette zone défrichée à l’aide de bulldozers, les autorités souhaitent empêcher les intrusions sur la rocade portuaire, où des migrants, masqués par la végétation, tentent de monter à bord des camions embarquant pour Douvres. Il s’agit aussi de protéger les riverains et les migrants des risques d’accident. Parallèlement à ce déménagement, les autorités ont créé un camp en dur de conteneurs chauffés, baptisé le Centre d’accueil provisoire (CAP).

Dans la nuit de mardi à mercredi, « 405 personnes y ont été hébergées et il y a 465 personnes inscrites pour la nuit prochaine », a fait savoir la préfecture. Il est prévu que, d’ici fin janvier, le CAP puisse accueillir jusqu’à 1 500 migrants. Environ 4 000 migrants, venus majoritairement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, vivent dans la « jungle » de Calais, considérée comme le plus grand bidonville de France, dans l’espoir d’atteindre l’Angleterre, considérée par eux comme un eldorado.

lepoint.fr via afp, 20/01/2016 à 11h42

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Calais : heurts entre migrants et policiers

Des incidents ont éclaté mardi soir sur la rocade portuaire de Calais (Pas-de-Calais). Ils ont opposé plusieurs centaines de migrants aux forces de l’ordre, qui ont dû faire usage de gaz lacrymogène pour rétablir le calme.

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Pendant près d’une heure, un important dispositif policier a tenté de contenir entre 200 à 300 migrants, qui ont mis le feu sur la chaussée avec des détritus et de la végétation dans le but de freiner le trafic.

Alors qu’un épais nuage de fumée était visible sur plusieurs centaines de mètres en provenance de l’entrée de la «Jungle» (un bidonville où se trouvent des migrants) en raison des gaz lacrymogènes, la chaussée a finalement été dégagée et les migrants ont été repoussés vers 22 heures.

Ces incidents surviennent après que la préfecture du Pas-de-Calais a fixé aux derniers migrants, par mesure de sécurité, un ultimatum qui expirait en début d’après-midi pour quitter une bande de 100m déboisée de la «Jungle» le long de la rocade. En instaurant cette bande de 100m, les autorités souhaitent empêcher les intrusions sur la rocade portuaire. Des migrants, dissimulés par la végétation, tentent en effet de monter à bord des camions embarquant pour Douvres (Royaume-Uni). Le dispositif sert aussi à protéger les riverains et les migrants des risques d’accident. Les incidents de mercredi soir sont les plus importants depuis la mise en place de cette bande de 100 mètres.

Des centaines de migrants souhaitant rejoindre la Grande-Bretagne, qu’ils considèrent comme un eldorado, tentent régulièrement de ralentir le trafic routier afin de pouvoir monter dans des camions où ils se cachent. La très forte présence policière ne les empêche pas de renouveler leur geste. Au moins 4 000, venant principalement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, vivent dans le bidonville dans des conditions très précaires.

leparisien.fr, 21/06/2016

[Nantes] Un commissariat repeint en soutien à la Zad – 13 janvier 2015

2Alors qu’étaient jugées ce mercredi les affaires des derniers occupant-e-s légaux de la Zad, nous avons entrepris de repeindre la façade rouge du commissariat du quartier Beaujoire, dans la plus pure tradition du greenwashing à la nantaise.

Nous ne sommes pas dupes : nous savons bien que toute défaite au tribunal impliquerait une prise de confiance des bétonneurs pour aller plus avant dans le projet d’aéroport.

Loin des discours feutrés des tribunaux, les milices policières reviendraient alors sur la zone pour s’attaquer au mouvement d’occupation et aux formes de vie qu’il élabore depuis des années.

Ceci est un avertissement. Nous ne nous laisserons pas faire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Les Verts de Rage

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[Publié sur indymedia nantes, 13 janvier 2016 à 20h29]

Cher bobo, prends tes flics et DÉGAGE !

Tu les vois fleurir les galeries d’artistes, les bars où ces maudits viennent s’abreuver de gobelets en plastique sur les trottoirs, ces mangeurs de merde en costard qui font visiter des apparts dont les loyers feraient exploser la tête de ton banquier, ces abrutis de journalistes venant filmer pour la deuxième partie du 13 heures comment qu’on est pittoresques nous les pauvres, les ânes en uniforme qui patrouillent dans le quartier pour s’assurer que la rencontre du troisième type entre galériens et bourges ne soit pas trop explosive… Voila qu’après nous avoir parqués dans des ghettos de pauvres, on nous insémine du p’tit bourge à la pelle et du flic au quintal, voila même qu’on voudrait nous virer, nous jeter un peu plus loin dans les oubliettes à pauvres des cités en attendant de nous trouver une poubelle galactique.
Ceux qui se la pètent appellent ça la gentrification, nous on appelle ça LA GUERRE.

Mais quand on veut la guerre, on finit par l’avoir. Faut croire que certains villageois ne se rendent et ne se rendront pas. Le pouvoir et sa flicaille n’arrivent pas tant que ça à nous civiliser. Il y a tant de petites attentions modestes, discrètes et quotidiennes qui leurs sont offertes. Ces petites choses de la vie qui foutent la patate et un bon gros sourire aux lèvres. Là une bande de flics qui se prennent des œufs pourris, des insultes et des pots de fleur sur la gueule, à côté un mur peint de doux torrents de haine dirigée à l’encontre des puissants, ailleurs un distributeur de banque défoncé à la masse, un commissariat aux vitres blindées bleu blanc rouge pas si blindées que ça (as-tu déjà fait un tour du côté de la rue Ramponneau ?). Et puis cet artistouille en pantoufles qui passe la journée sur son Mac derrière la vitrine de sa galerie d’art de 100 m² aux murs blancs, qui se retrouve avec des bouts de sa vitrine sur le clavier ? Et ces caméras là, qui pensaient pouvoir nous intimider de leurs regards discrets et imposants, en mille morceaux par terre pour l’une, couverte de suie pour l’autre ou encore couverte de peinture ou d’autocollants ! Puis cette magnifique baffe dans la gueule du bobo qui nous empêche de circuler vaut bien celle dans la gueule du flic qui nous force à circuler.

Rien n’égale ce petit brin de pagaille, ce bordel permanent, le désordre incontrôlé qui offre aux propagateurs du chaos, aux rebelles, aux amants de la liberté, une base fertile pour l’attaque et la diffusion de la révolte. Non, on n’est pas tous des zombies, prêts à s’agenouiller pour lustrer vos mocassins, tendant l’autre main pour que vous y passiez vos menottes, tendant l’autre joue en signe de dévotion. Nous entendons être libres et sauvages, et vous aurez beau nous dépeindre avec des couteaux entre les dents, nous appeler les “barbares”, les “bandes”, les “incontrôlables”, les “casseurs”, les “saboteurs”, la beauté est de notre côté, dans la rage d’en découdre avec ce monde, ses institutions, et ses rapports pourris d’argent et de concurrence entre les individus.

Nous n’entendons plus écouter vos sérénades de politiciens-violonistes, car nous ne voulons ni de vos droits ni de vos devoirs, ni de votre sécurité ni de votre contrôle, et encore moins de vos promesses. Vous nous parlez de « zone de non-droit », nous répondons « pas assez ». Vous nous parlez de « zone urbaine sensible », nous répondons « oui, nous sommes de petits êtres sensibles, et c’est pour ça qu’on va niquer votre sécurité ». Parce que la « mixité sociale » de leur rêve, c’est la paix des riches et la guerre aux pauvres.

Alors sans trêve, sans reddition, sans pitié, seuls ou entre amis, continuons à renforcer la guerre aux riches et à leurs laquais, à leur propriété, leurs flics, leurs juges, leur paperasse, leurs galeries d’art subventionnées et leurs cafés branchés.

Qui sait… Peut-être que sur ce chemin nous apprendrons à faire la révolution ?

[Publié dans Lucioles n°9 – Mai 2013]

[Publication] Adresse aux zadistes

L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux.

Tout d’abord, pour lever toute ambigüité, nous sommes solidaires avec les luttes avec occupation menées contre différents projets industriels et capitalistes qui, plus qu’aménager le territoire, contribuent à aménager nos vies. Nous sommes non seulement solidaires, mais nous y contribuons activement même si nous ne nous définissons pas comme zadistes.Toutefois, nous ne nous retrouvons pas toujours avec ce qui y est porté. C’est assez logique, étant donné la diversité des gens qui luttent. Nous passerons aujourd’hui sur la question de la composition et de la manière de composer, sur laquelle nous reviendrons peut-être plus tard. Nous avons décidé de rédiger cette première adresse dont le but n’est pas de donner des leçons que nous serions bien peu légitimes à tenir, mais de partager nos remarques, nos doutes et nos inquiétudes.

Ces derniers temps, la rage nous a évidemment saisis quand nous avons eu connaissance que des « pro-barrages » à Sivens, ou des « pro-Center parcs » à Roybon, se sont organisés contre les « zadistes » : barrer les routes pour empêcher l’arrivée de nouvelles personnes en lutte et réduire l’approvisionnement logistique, dégrader les véhicules des zadistes ou les cabanes des campements, menaces, insultes, agressions etc. Solidaires des gens sur place, les réactions et les discours de certains et certaines zadistes nous ont parfois laissés perplexes. A Sivens, certains et certaines s’indignaient que les flics ne s’interposent pas et ne protègent pas au moins les véhicules amis et les personnes. A Roybon, certains et certaines s’indignaient du fait que les gendarmes ne prennent pas le temps d’enquêter sur le site suite à un jet de molotov, alors que c’est le fait même qu’on les laisse pénétrer sur le site qui ne devrait pas être une évidence. Là-bas aussi, on soupçonnait en s’indignant que les flics aient laissé faire sans s’interposer…L’Etat se retrouve tout d’un coup relégitimé, appelé à s’interposer en casques bleus entre pro et anti et à arbitrer le conflit, à travers ses flics, ceux-là mêmes qui ont déjà frappé et n’attendent qu’un ordre pour raser les ZAD, ceux-là mêmes qui ont assassiné Rémi Fraisse il y a quelques mois. C’est une erreur de croire qu’il y a la FNSEA ou les petits patrons de Roybon d’un côté, et l’Etat, avec ses élus, ses services et ses flics de l’autre ; Vinci et Pierre et Vacances d’un côté, et l’Etat de l’autre. Il y a juste une unité d’intérêts convergents. Par ailleurs, les communautés rurales impactées par les projets ne sont pas des entités homogènes. Paraîtrait même qu’il y a des enjeux de classes, des hiérarchies, des emprises morales, matérielles, idéologiques, religieuses… Etat et capital trouvent des complices par intérêt ou adhésion idéologique. Il ne faut donc pas s’attendre à ne voir que des gens en uniformes nous faire face.

Etat et Capital avancent ensemble. Ces projets ne peuvent voir le jour qu’avec la complicité de l’Etat, mais au-delà avec son appui administratif, politique, financier et à travers des infrastructures qu’il est seul habilité à autoriser. Et au besoin, avec ses flics. Au Chefresne, qu’une ligne THT devait traverser, les flics ont délogé un propriétaire de son champ pour permettre à l’industriel RTE de continuer ses ravages, alors même que l’industriel en question n’en avait pas l’autorisation de la Justice, qui elle-même fermera évidemment les yeux… « Police nationale, milice du capital », « Justice, complice ». En l’occurrence, certains slogans tapent juste, mais à force de les répéter par réflexe, on ne prend plus acte de ce qu’ils signifient réellement.

Il est curieux qu’alors que tout devrait amener à prendre acte et assumer une lutte contre l’Etat et le Capital, l’Etat redevienne tout d’un coup une sorte d’entité neutre. Prendre acte, ça veut dire aussi essayer de s’organiser au mieux pour défendre la zone et les activités de lutte par nous-mêmes. Evidemment, la situation sur le terrain est compliquée, et l’autodéfense, c’est poser quelque chose d’ambitieux. Mais avons-nous véritablement d’autres choix ? Nous imaginons qu’il peut exister chez certains et certaines des stratégies médiatiques – « regardez comme les pros et l’Etat sont méchants, et nous gentils » – qui visent à légitimer la lutte, mais là encore c’est oublier le rôle des médias dans ces histoires, leur complicité avec les donneurs d’ordre, leur soumission idéologique et matérielle à l’ère du temps. Il nous semble plus pertinent de proposer des analyses et de riposter à partir d’une position claire d’opposition à l’Etat, plutôt que de lui redonner quelques couleurs, en passant en plus par une communication dont la critique serait tout aussi essentielle à faire, y compris au sein d’une presse « alternative » qui, plus elle se développe, moins sa dimension subversive nous paraît incarnée. Redonner vie ainsi à l’Etat, c’est succomber à l’idéal abstrait du citoyen, celui qu’on administre. Le citoyennisme radical, stade suprême de l’aliénation ?

Mais ce n’est pas seulement qu’Etat et Capital marchent ensemble. L’Etat s’est toujours employé à trouver des relais, des notables locaux, des franges réactionnaires, allant jusqu’à les laisser s’organiser en milices. Créer une situation pourrie est tout bénef pour lui. Laisser d’autres que lui faire le sale boulot aussi. Il favorise un climat de tension peu propice au développement du mouvement, maintient la pression et la peur sur les gens qui luttent, sème le doute chez certains et certaines quant à la légitimité de ces luttes. Ajoutons que les premiers à subir les pressions, que ce soient des flics ou de leurs substituts citoyens, ce sont les gens qui luttent et habitaient déjà là avant le début du conflit. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de porter certaines positions ou de mener certaines actions, d’aseptiser ses activités de lutte, mais s’organiser ensemble c’est d’abord prendre conscience des réalités différentes de chacun et chacune, et essayer de dégager du commun sans taire les divergences.

L’Etat et les industriels s’appuient quand ils peuvent sur des populations locales.C’était déjà le cas lors de l’implantation de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, de 1975 à 1977. Plusieurs sites en Basse-Normandie étaient alors en ballotage pour accueillir les bienfaits de l’atome. C’est finalement Flamanville qui a été choisi, moins pour des raisons techniques, que du fait de mobilisations immédiates d’oppositions sur les autres sites (dans le Calvados, des engins de chantiers avaient immédiatement cramé) et surtout du soutien d’une partie de la population locale. En effet, certains notables étaient acquis au nucléaire, depuis l’implantation de l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague à quelques dizaines de kilomètres. Même des curetons relayaient la bonne parole atomique. Mais surtout, à Flamanville, il y avait une population ouvrière qui avait perdu son boulot. Une mine de fer avait fermé ses portes quelques années auparavant. Evidemment, l’implantation d’une centrale a été vue d’un bon œil par une partie d’entre eux. La falaise dans laquelle ils plongeaient pour débusquer le fer allait laisser place à un chantier titanesque, puis à une centrale qu’il faudrait bien entretenir. Chantage à l’emploi. De fait, les opposants et opposantes, qui déjà menaient une occupation du site, ne se sont pas heurtés qu’à l’Etat et EDF, mais aussi à des citoyens locaux remontés et prêts à en découdre. Quoiqu’il en soit, les industriels et l’Etat choisissent les sites en fonction des mobilisations qu’ils rencontrent et des relais possibles au sein des populations locales.

Le site de Notre-Dame-des-Landes fait peut-être exception, du fait de sa longue histoire d’oppositions. Dans ce coin, il y a eu de nombreuses luttes dans le passé, des liaisons entre paysans et ouvriers de 68 aux luttes antinucléaires contre les centrales du Carnet et du Pellerin. C’est aussi pour cela que ça s’est « enkysté », comme dirait Valls. Mais ce n’est pas reproductible à l’identique partout, sans prendre acte des situations locales. Cela veut peut-être dire que ces luttes sont plus difficiles à faire vivre et surtout à étendre qu’on ne le croit. Mais qu’importe. Déjà à Chooz au début des années 1980, sidérurgistes et antinucléaires avaient compris qu’une hypothétique victoire (quelle victoire ?) n’était pas forcément le seul but d’une lutte. Leur mot d’ordre était « ça coûtera cher de nous foutre en l’air ». C’est aussi cette lucidité qui a parcouru la reprise de la lutte anti-THT dans la Manche, après le camp de Valognes de 2011. En l’occurrence, il semble bien que des documents internes des industriels concernés confirment un certain effet des sabotages et des diverses activités de lutte. Que cela se généralise, et les effets se feront d’autant plus sentir.

Caen. Mars 2015.
Laura Blanchard et Emilie Sievert.
blanchard.sievert[at]riseup.net

[Publié sur brèves du désordre, 2 avril 2015]

[Montréal, Québec] Retour sur la manif nocturne du 18 décembre 2015

Pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État : Réflexions sur la manif nocturne du 18 décembre

La nuit du vendredi 18 décembre, environ 150 personnes se sont rassemblées au centre-ville de Montréal pour une manifestation nocturne. Cette manifestation était la troisième d’une série entamée le 30 novembre et poursuivie le 9 décembre, constituant probablement la manif combative la plus réussie à Montréal depuis la grève étudiante de 2012. Le 18 décembre était vu comme une chance d’approfondir la combativité et le courage, qui nous a permis de nous réapproprier à la fois du temps et de l’espace la nuit du 9 décembre dernier.

L’appel disait : « La nuit nous appartient. La jeunesse emmerde le gouvernement, les riches et les fascistes, sans oublier les flics. La lutte ne fait que commencer, pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État. Cette manif sera aussi en solidarité avec les camarades emprisonné-e-s en Grèce et pour le Décembre noir. Contre les violences étatiques nous serons la réplique. Amour et Rage ».

L’excitation se répandant discrètement à travers la ville et l’approfondissement de plans stratégiques au cours de la semaine avaient fait accroître les attentes pour plusieurs d’entre nous. La foule réunie place Berri, moins nombreuse que nous espérions, avait cependant l’air plutôt bien préparée à y répondre.

Cette nuit, en revanche, a appartenu en grande partie à la police. Malgré les pierres et les feux d’artifice lancés en leur direction pendant l’affrontement final sur Ste-Catherine, on a permis aux flics de contrôler l’itinéraire de la manifestation à chaque carrefour clé et finalement d’entraîner la manif vers une zone géographique où il leur fût ensuite facile de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de charges anti-émeute. Alors que la foule était repoussée vers l’Est sur Ste-Catherine, les vitrines de la banque Laurentienne, de commerces du quartier gay gentrifié et d’au moins une voiture de police ont été fracassées, mais le caractère désespéré de ces attaques était bien loin du joyeux saccage ayant longé le boulevard René-Lévesque la semaine précédente.

ACAB

Malheureusement, l’aspect le plus mémorable de cette nuit fût probablement la présence de policiers infiltrés du SPVM dans la manif, certains habillés de leur risible interprétation du black bloc. Lorsqu’ils ont été dénoncés par des participant.e.s à la manif, ceux-ci ont répliqué brutalement à de nombreuses reprises en tabassant, arrêtant, gazant ou même en pointant leur arme à feu vers les individus ou groupes qui tentaient de les démasquer ou de les affronter. Ca faisait longtemps que les flics n’avaient pas tenté de manière aussi risible d’infiltrer une manif à Montréal, et nous y voyons une réponse directe à la popularité et à l’efficacité des tactiques black bloc du 9 décembre dernier. En envoyant des flics infiltrés aussi aisément identifiables dans des manifestations combatives et en s’attaquant aux participant.e.s, le SPVM énonce clairement ses buts (mis à part ceux de blesser et de terroriser ses ennemis) : générer de la méfiance envers les individus qui choisissent de se masquer pour se défendre contre la répression.

La police espère que l’on associe ceux et celles qui dissimulent leur identité à des agents provocateurs, créant ainsi un climat dissuadant l’adoption de tactiques black bloc et facilitant par le fait même le contrôle policier de la situation. Dans les heures qui suivirent la dispersion de la manif, des images et descriptions de flics infiltrés (voir ici, et encore ) se sont mises à circuler de manière virale sur les réseaux sociaux. Des manifestant.e.s pacifiques jouaient déjà le jeu des forces policières en défendant publiquement la thèse que les attaques envers les flics, effectuées par des anarchistes dans la nuit du 18/12 étaient en fait orchestrées par la police elle-même par le biais d’agents provocateurs qui (d’après cette logique) auraient mis en danger leurs collègues flics afin de se mêler à la foule et de justifier la répression policière qui s’en est suivi.

Revu et corrigé de Montréal Contre-information (Lire la suite / en anglais ici)

[Besançon] La patrouille à coups de cailloux dans le quartier des ‘Orchamps’ – 20 décembre 2015

Besançon : Une voiture de police visée par des jets de cailloux

Aucune interpellation n’a été effectuée. Cet après-midi, rue Chopin, à Besançon, une voiture de police a reçu plusieurs projectiles. Il s’agit de jets de cailloux. On ne déplore aucun blessé du côté des forces de l’ordre.

pleinair.net, 20/12/2015 à 18h45

[Calais] Assaut massif de la frontière et affrontements avec ses gardiens [ + Quelques infos sur les collabos qui gèrent les camps de migrants] – 16 & 17 décembre 2015

Calais: 1000 migrants tentent d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche

Entre 800 et 1000 migrants ont tenté cet après-midi d’entrer sur le site du tunnel sous la Manche près de Calais, paralysant le trafic autoroutier pendant plusieurs heures et nécessitant un vaste déploiement de forces de l’ordre, a-t-on appris de sources concordantes.

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« On a relevé la présence de 800 à 1000 migrants vers 15H00 aux abords du Tunnel sous la Manche », a rapporté la préfecture du Pas-de-Calais, un chiffre qualifié d' »inédit » en journée selon une source policière. « A l’approche du tunnel, de nombreux migrants ont tenté par tous les moyens de ralentir le trafic pour monter dans les camions, en bloquant les voies de circulation et en démontant des grilles métalliques », a relaté cette source.

Certains d’entre eux ont coupé au cutter des bâches et sont montés sur les toits de poids lourds. Selon ce dernier, plusieurs migrants ont réussi à s’introduire sur le site du tunnel, d’une superficie de 650 hectares. « Des forces de sécurité ont été déployées aux abords du tunnel sous la Manche, ont reçu des jets de projectiles et ont dû faire usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises pour repousser les migrants », a indiqué la préfecture.

Deux échangeurs d’accès au tunnel ont été fermés pendant une demi-heure « par mesure de sécurité », a précisé cette source.

La préfecture a affirmé que la situation était maîtrisée vers 16 heures. « Les forces mobiles sont déployées en jalonnement le long des axes d’accès au site du tunnel, et plusieurs groupes de migrants s’écartent du secteur. » Le trafic continuait à 17 heures d’être quasi paralysé comme dans la grande partie de l’après-midi, qui témoignait également du retour de groupes de 10 ou 20 migrants passant entre les véhicules en fin d’après-midi.

Le figaro via AFP, 17/12/2015 à 17h44

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Calais : intrusion de migrants sur la rocade portuaire ce mercredi, la circulation coupée une partie de la matinée

Des intrusions de migrants sur la rocade portuaire (N216) reliant l’A16 au port de Calais ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, ce mercredi matin. La circulation a été coupée dans les deux sens. Elle a rouvert en fin de matinée.

Selon le centre régional d’information et de coordination routière (CRICR), entre 300 et 400 migrants sont parvenus à pénétrer sur la rocade portuaire ce mercredi vers 10 h. Ils tentaient de stopper les camions venus de l’A16 et qui se dirigeaient vers le port de Calais, afin de se cacher à l’intérieur.

De nombreux CRS sont intervenus pour les refouler. Des projectiles ont été lancés sur les camions et les CRS, ces derniers répliquant par l’usage de bombes lacrymogènes.

Selon un CRS rencontré sur place, la situation était « grave » : « J’étais déjà venu en mission il y a un mois, mais cette fois, c’est pire encore : ils sont très, très nombreux, veulent arrêter les poids lourds, mais les poids lourds refusent de plus en plus de s’arrêter. »

Un CRS a été contusionné. Un autre, légèrement blessé à la main, a été transporté à l’hôpital par les pompiers de Marck.

Fermée dans les deux sens le temps de l’intervention des CRS, la rocade a pu rouvrir à la circulation peu après 11 h. La situation était toujours tendue ce mercredi soir.

lavoixdunord, 16/12/2015

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Camp pour migrants à Calais : une bonne opportunité pour les sociétés de sécurité

Le camp humanitaire pour 1 500 réfugiés de la « jungle » a accueilli ses premiers conteneurs ce mardi matin. La société calaisienne Biro Sécurité assure depuis mars la surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon ». Pour cette mission, elle a recruté trente agents.

« Veiller à leur sécurité »

Depuis fin octobre, les effectifs se sont renforcés. Quatre agents de sécurité surveillent la « zone tampon », les 53 tentes où sont hébergés 500 migrants déplacés pour les besoins de la construction du nouveau camp. Deux femmes agents de sécurité ont aussi été affectées près des modulaires et des tentes où dorment les migrantes et leurs enfants. Des équipes surveillent également le chantier du futur camp humanitaire. « Nos agents sont là pour veiller à leur sécurité, pas pour les empêcher de passer en Angleterre, précise Axel Biro, gérant de la société créée en 1983 et qui compte actuellement une centaine de salariés. Nous n’avons aucun ennui. Avec les migrants, tout se passe très bien ». Parmi les agents, l’un d’entre eux est un ancien migrant, qui parle arabe et français. « Il peut ainsi communiquer plus facilement avec les migrants, et faire la traduction au besoin », souligne le responsable.

Depuis octobre, Axel Biro a recruté trente agents supplémentaires uniquement pour le camp Jules-Ferry, ses abords et la zone « tampon ». « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents.

L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants.

Le nouveau camp humanitaire de 1 500 places sera fermé. Pour y entrer, les migrants devront donner un code d’accès qui leur sera délivré grâce à la technologie biométrique en 3D. « Le dispositif reposera sur un système choisi par l’opérateur de l’État, la Vie Active, indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il sera complété par un code d’accès. Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Il est considéré comme pratique et sécurisé. Il ne s’agit en aucun cas d’enregistrer ni de conserver les données des personnes. C’est juste un système de reconnaissance permettant l’accès à la structure ». La technologie utilisée est « l’analyse morphologique de la main. Le lecteur vérifie la taille et la forme de celle-ci ».

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Opérationnel à partir de mi-janvier

Ce dispositif ne nécessite pas de demande d’autorisation préalable auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il suffit juste d’une déclaration en ligne lors de l’installation, prévue mi-janvier, à l’ouverture du camp humanitaire. Quant au coût du dispositif, l’association La Vie Active ne nous l’a pas transmis ce mardi.

Philippe Wannesson, militant associatif et auteur du blog Passeurs d’hospitalités, craint que « les migrants ne fassent pas la nuance avec les empreintes digitales ». Les migrants ont fui des pays en guerre et voyagent dans la clandestinité. « La prise d’empreintes digitales les inquiète. Ce dispositif peut les dissuader d’entrer dans le camp », estime le militant.

lavoixdunord, 15/12/2015