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[Etats-Unis] De Ferguson à Oakland, 17 jours d’émeutes et de révolte dans la Bay Area

Une révolte anti-police sauvage et croissante est en plein essor dans la Bay Area. C’est un épicentre dans le mouvement national croissant suscité par l’insurrection à Ferguson [1] à la suite de l’exécution par la police de Michael Brown, et en même temps c’est une poursuite des luttes locales remontant au moins aux émeutes Oscar Grant de 2009 à Oakland. Certains d’entre nous qui ont participé aux manifestations dans la baie au cours des deux dernières semaines et demi désirent communiquer de toute urgence aux autres partout à travers le monde à propos de ce qui se déroule ici. Notre but n’est pas de revendiquer des droits de vantardise ou d’établir Oakland comme la capitale américaine de l’émeute. Au contraire, il est nécessaire de répandre le mot à propos de la nature sans précédent de ces événements, précisément parce qu’ils semblent soudain plus que jamais possibles, avant que cette révolte contre la suprématie blanche et la police puisse s’étendre au-delà des espaces habituels de protestation.

Afin d’illustrer l’ampleur de ce qui s’est déroulé depuis que le grand jury a annoncé qu’il n’inculperait pas Darren Wilson pour avoir tué Michael Brown, nous devons clarifier un point: nous avons perdu la trace du nombre d’autoroutes qui ont été bloquées, de magasins pillés, de carrefours qui ont vu les combats les plus féroces avec la police. Tout cela s’est déroulé de manière quotidienne pendant plus de deux semaines. Environ 600 personnes ont été arrêtées. Bon nombre des principaux quartiers d’affaires à travers East Bay ont été touchés. C’est devenu habituel d’entendre la police et les nouveaux hélicoptères suivrent chaque nuit la dernière émeute. Des forces de police militarisées de tout le nord de la Californie sont maintenant régulièrement déployées dans nos rues. Oakland, Berkeley, San Francisco, et Emeryville ont toutes expérimenté les émeutes et les pillages.

Beaucoup d’entre nous ont vécu divers mouvements et révoltes à petite échelle à Oakland et dans la Bay Area au cours de la dernière décennie ou plus. Pourtant, c’est quelque chose de différent. Bien que le nombre de personnes descendant dans les rues à la nuit tombée n’est pas massif – habituellement de l’ordre de 500 à 1500 – la forme et le niveau d’intensité que cette vague insurrectionnelle a déchaîné n’ont pas été vus ici depuis des décennies. Tout cela s’est déroulé en dehors du contrôle de toute organisation ou clique politique. À ce stade, il n’y a que peu d’appels spécifiques pour des marches ou des rassemblements: des foules de voisins, d’étudiants, d’activistes et de militants se rassemblent maintenant chaque soir de leur propre initiative, et ce de manière chaotique. Une alliance informelle de bandes de graffeurs, de groupes d’amis composés principalement de jeunes rebelles noirs et métisses, d’amas d’anarchistes de tendances et d’origines diverses a vu le jour pour créer les tendances les plus dynamiques et combatives du soulèvement. Ceux qui se montrent avec des suggestions quant au lieu où l’énergie de la foule pourrait être mieux appliquée s’expriment publiquement, et parfois leurs propositions sont effectuées. Ceux qui tentent de calmer et de gérer la situation sont ignorés, et souvent attaqués s’ils tentent d’entraver les actions des autres.

La première vague d’émeutes, de marches et de blocages à Oakland au cours de la semaine du 24 novembre n’a été que le début. S’en est suivi plusieurs blocages des autoroutes 880 et 980, de nombreux die-ins bloquant des routes, et fermant la station BART (transport en commun) de l’ouest d’Oakland – puis les émeutes ont commencé pour de bon. Voici une chronologie approximative des événements de ces 18 derniers jours, suivie de nos premières réflexions.

Révolte contre la police dans la Bay Area: 24 novembre – 10 décembre 2014

24 novembre: le grand jury à Ferguson refuse d’inculper l’agent Darren Wilson pour le meurtre de Michael Brown. Ferguson brûle. Plus de 2500 personnes se rassemblent dans le centre d’Oakland et procédent au blocage de l’autoroute 580 pendant des heures. Puis la foule retourne à travers le centre-ville jusqu’au poste de police, où des affrontements éclatent sur Broadway. Les participants érigent des barricades enflammées et pillent plusieurs magasins d’entreprise, dont un ‘Starbucks’ et un magasin d’alimentation générale ‘Smart & Final’. Des dizaines de personnes sont arrêtées.

Des manifestants bloquant l'autoroute, érigeant des barricades et pillant des magasins le 24 novembre 2014

Des manifestants bloquant l’autoroute, érigeant des barricades et pillant des magasins le 24 novembre 2014

25 novembre : une petite foule envahit l’autoroute 880 à Oakland. Une plus grande foule bloque l’autoroute 580 plus tard pendant la nuit et presque 100 personnes sont arrêtées. La foule restante montent des barricades enflammées en masse à travers Télégraph pour retenir la police. Une série de magasins d’entreprises sont pillées au nord d’Oakland et les entreprises de la gentrification sont détruites. D’autres arrestations de masse se produisent près d’Emeryville à la fin de la nuit.

26 novembre: Une marche destructrice joue au chat et à la souris avec la police au centre-ville et à l’ouest d’Oakland pendant des heures avant d’être dispersés par la police. Plusieurs entreprises du centre-ville sont endommagées et d’autres manifestants sont arrêtés.

28 novembre: Une action de désobéissance civile coordonnée à la station BART de l’ouest d’Oakland stoppe tous les services de transport dans et à l’extérieur de San Francisco pendant plus de deux heures. Cette nuit-là, à San Francisco, près de 1000 manifestants assiègent le quartier commercial de l’Union Square pendant le Black Friday, s’affrontant avec la police et endommageant des magasins de luxe. Ils marchent à travers le quartier Mission, où les magasins sont pillés et les banques sont brisées. La nuit se termine par une vague d’arrestation massive, alors que la foule diminue.

Barricades sur la Telegraph Avenue le 25 novembre ; la marche Black Friday 28 novembre

Barricades sur la Telegraph Avenue le 25 novembre ; la marche Black Friday 28 novembre

3 décembre: Un grand jury de New-York omet d’inculper tout officier de police impliqué dans la mort par étouffement d’Eric Garner. Des foules bloquent Market Street à San Francisco. À Oakland, une marche traverse le centre-ville; la police anti-émeute l’empêche d’atteindre le quartier général de la police d’Oakland. Au lieu de cela, les participants défilent à travers le quartier riche Piedmont.

4 décembre: Une autre marche se faufile à travers le centre-ville d’Oakland, pour finalement se diriger à l’est vers le quartier Fruitvale, où il y a une épreuve de force avec la police d’Oakland et une arrestation de masse. À San Francisco, un « die-in » bloque Market Street une deuxième nuit.

5 décembre: Des centaines de personnes défilent au centre-ville d’Oakland, tenant une manifestation bruyante devant la prison pour soutenir les personnes arrêtées lors de la révolte. La foule se déplace pour reprendre l’autoroute 880 avant d’être repoussée par la police. Ensuite, la manif encercle la station BART de l’ouest d’Oakland et détruit les portes protégeant les policiers anti-émeutes à l’intérieur. La station est fermée pendant une heure avant que la marche retourne au centre-ville, où se produisent la destruction de biens, des affrontements avec la police, et des arrestations.

6 décembre: Une manif provenant des environs du campus universitaire de Berkeley s’affronte avec la police de Berkeley, près de leur siège et procède aux pillages de plusieurs magasins, dont un ‘‘Trader Joe‘ et ‘Radio Shack. La foule grossit au fur et à mesure que les étudiants prennent les rues. En réponse, les services de police de toute la région convergent dans le centre de Berkeley, en tirant des dizaines de grenades de gaz lacrymogènes et s’attaquant physiquement aux manifestants et aux passants, causant de graves blessures.

Perturbation du réseau de trnasport en commun lié aux manifs le 5 décembre; affrontements du 6 décembre

Perturbation du réseau de trnasport en commun lié aux manifs le 5 décembre; affrontements du 6 décembre

7 décembre: Le dimanche soir, un autre marche débute à Berkeley et se déplace au nord d’Oakland, s’affrontant avec la police, détruisant plusieurs véhicules de police de la California Highway Patrol (CHP) et en envahissant l’autoroute 24. Des officiers de la CHP utilisent du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour repousser la foule. Les gens réagissent avec des pierres et des feux d’artifice, puis défilent de nouveau dans le centre-ville de Berkeley, en détruisant les façades des banques et des distributeurs automatiques. Ils attaquent des magasins d’appareils électroniques et de téléphonie, culminant avec le pillage de ‘Whole Foods‘. La nuit se termine avec des centaines de personnes se rassemblant autour de feux de joie au milieu de Telegraph, en faisant couler à flots les bouteilles de ‘Prosecco‘ expropriées. La police craint de s’engager face à la foule, mais certains participants sont extirpés lors d’arrestations ciblées.

émeute durant un blocage d'autoroute le 7 décembre 2014

émeute durant un blocage d’autoroute le 7 décembre 2014

8 décembre: La troisième marche de Berkeley est de loin la plus grande. Plus de 2000 personnes prennent l’Interstate 80, stoppant tout le trafic pendant deux heures, tandis qu’une autre partie de la manifestation boque la voie ferrée parallèle à l’autoroute. La foule tente de marcher sur Bay Bridge, mais est repoussée à Emeryville, où plus de 250 personnes sont arrêtées en masse.

9 décembre: La quatrième marche de Berkeley s’engage une fois de plus sur la Telegraph Avenue à Oakland et coupe un autre secteur de l’autoroute 24 et la station BART « MacArthur ». Des affrontements plus violents s’ensuivent avec les flics en tenue anti-émeute de la CHP, qui ouvrent le feu avec des balles en caoutchouc et des cartouches assourdissantes, causant de nombreuses blessures et repoussant finalement la foule hors de l’autoroute. Puis la marche tourne en boucle dans le centre-ville d’Oakland et fait son chemin dans Emeryville, où un magasin alimentaire Pak N Save a été pillée ainsi qu’une pharmacie CVS et un 7-Eleven. La soirée s’est terminée avec une autre série d’arrestations, dispersant la foule.

10 décembre: Des centaines d’étudiants du lycée de Berkeley organise une grève sauvage et un rassemblement se tient à la mairie. Une cinquième manif plus petite partie de Berkeley se fraie son chemin dans Oakland où un magasin T-Mobile est dépouillé et d’autres magasins d’entreprises sont attaqués. Des personnes démasquent des flics infiltrés de la CHP dans la foule et les attaquent. Les flics répondent en pointant leur gun sur la foule lors d’une arrestation.

Flic infiltré menaçant les manifestants avec son arme lors d'une arrestation

Flic infiltré menaçant les manifestants avec son arme lors d’une arrestation

Le rythme de l’agitation a changé de cadence à plusieurs reprises au cours de ces vingt jours, mais cette agitation ne montre aucun signe d’apaisement. La révolte s’est transformée de manière fluide entre en différentes formes de résistance – passant de marches relativement calmes à des barrages routiers en masse, d’intenses combats de rue et à des expropriations ciblées. Cela a maintenu le mouvement tenace et capable de faire appel à un large éventail de nouveaux participants, jour après jour, même quand il y a eu des désaccords profonds au sujet des tactiques à employer et un petit consensus sur la direction que devait prendre le mouvement.  

Il est difficile de prévoir ce qui va arriver. Personne n’avait prévu que cette révolte aurait maintenu ce niveau d’intensité plus de deux semaines après le premier rassemblement à 14th and Broadway alors que Ferguson brûlait. À ce stade, il semble probable que l’élan se poursuive sous une forme quelconque au moins jusqu’à la semaine de Noël [2].

Les répercussions à long terme ne sont pas claires. Tout du moins, il semble que la période réactionnaire de décomposition sociale qui a suivi les points forts de la lutte ici dans la baie en 2011 et au début de 2012 soit terminée, et que quelque chose de nouveau et d’encore plus féroce prenne forme. Nous pouvons également conclure provisoirement que la tactique de blocage de grandes infrastructures, notamment des routes, s’est propagée bien au-delà de ce qui avait été précédemment établie par les blocus de ports du mouvement Occupy. Il y a eu au moins dix barrages routiers rien que  dans l’est de la baie au cours des deux dernières semaines; un tel blocus est maintenant considéré comme une tactique efficace, même par ceux qui s’identifient comme « des manifestants pacifiques. »

Pendant ce temps, le rythme constant des manifestations combatives qui traversent les municipalités pousse les infrastructures municipales du maintien de l’ordre jusqu’à ses limites. Les Unités de police sont de plus en plus réticentes à s’engager face aux  foules; les officiers qui se trouvent piégés dans des combats de rue se retirent le plus souvent. Les rapports des médias suggèrent que les deux premières semaines de manifestations ont coûté à la ville d’Oakland $ 1,360,000 en heures supplémentaires rien qu’en heures supplémentaires.

Deux manifestantes arrêtées à Oakland à la suite du blocage d'une station des transports BART le 28 novembre 2014

Deux manifestantes arrêtées à Oakland à la suite du blocage d’une station des transports BART le 28 novembre 2014

Bien sûr, la cadence sans relâche des événements a également mis à rude épreuve l’infrastructure anti-répression qui est devenue une force considérable de soutien vital pour les mouvements rebelles ici dans la baie. Cette infrastructure est l’une des manifestations locales durables d’Occupy Oakland; ses racines remontent au Oakland 100 Support Committee, et s’est formée au lendemain des émeutes initiales d’Oscar Grant. Des arrestations se produisent maintenant tous les soirs, des interpellations tous les jours, des balades doivent être constamment organisées en direction de mais aussi depuis la prison Santa Rita constamment et de l’argent supplémentaire est malheureusement nécessaire pour renflouer les personnes arrêtées avec des accusations plus graves. La façon dont nous mènerons à terme notre action par des affichages de solidarité et du soutien matériel direct pour les personnes arrêtées déterminera combien de force nous gagnerons grâce à ce soulèvement en allant de l’avant.

Berkeley le 7 décembre 2014

Berkeley le 7 décembre 2014

Debout dans les rues d’Oakland en décembre 2014, il semble que nous avons bouclé la boucle presque exactement six ans après qu’Oscar Grant ait été exécuté par le policier de la BART Johannes Mehserle. Tout a commencé à la station BART de ‘Lake Merritt’ le 7 janvier 2009, lorsque la première voiture de la police d’Oakland a été fracassée, a entrepris de nombreuses rebondissements à travers différentes vagues de manifestations et de mouvements, dont beaucoup ont manifesté de façon émeutières et en s’affrontant avec la police à l’intérieur et aux alentours du centre d’Oakland. Pendant ce temps, une vague de petits soulèvements s’est déroulée dans un nombre croissant d’endroits à travers le pays en réponse aux meurtres policiers les uns après les autres: Portland en 2010, Denver en 2010, Seattle en 2011, San Francisco en 2011, Atlanta en 2012, Anaheim en 2012, Santa Rosa en 2013, Flatbush en 2013, Durham en 2013 [3], Salinas en 2014, Albuquerque en 2014. Dans chacun de ces soulèvements locaux, le nom d’une personne dont la vie a été prise par l’Etat a été arraché à l’oubli et gravé dans la mémoire collective à travers les actions de ceux qui ont choisi de se révolter.

Les personnes courageuses de Ferguson ont repoussé ce passé au point de non-retour en refusant obstinément de quitter la rue, nuit après nuit, montrant que ces révoltes pourraient s’étendre dans le temps et croître en intensité. S’il y a une réponse à ceux d’entre nous quant à savoir pourquoi nous nous trouvons maintenant dans une situation quasi-insurrectionnelle ce soir, c’est tout simplement ceci: nous ne sommes plus seul-e-s. Une autre ville a établi un nouveau précédent en matière de résistance à l’Etat policier raciste, donc Oakland n’est donc plus un cas particulier.

Le nouveau paradigme de la lutte émanant de Ferguson a été renforcé au cours de la deuxième semaine de révolte, vu que les nouvelles se sont répandues qu’un grand jury de New-York avait pris la décision d’inculper aucun officier du NYPD pour l’étranglement mortel d’Eric Garner.
Ce qui avait précédemment été limité aux explosions singulières de rage en réaction aux cas individuels de meurtres policiers visant les personnes noires est devenu une lutte généralisée de confrontation avec les structures du pouvoir blanc et la violence d’Etat dans ce pays.
Cette lutte n’est plus seulement à propos de Michael Brown, Eric Garner, ou Oscar Grant, ou même les milliers de personnes tuées par la police dont les noms ne sont jamais entrés dans la conscience collective. Il s’agit de la marginalisation violente et de la mort sociale imposées aux comnunautés noires et métisses dans leur intégralité. Il s’agit du rôle de la police exerçant la force léthale en toute impunité afin de maintenir cet ordre et faire respecter les fondements de l’Etat esclavagiste du capitalisme américain.

Nous pouvons enfin parler d’un mouvement national contre la police qui a été fait par les incendies et les barrages fin 2014. Cela devrait être célébrée comme une victoire massive pour la résistance aux Etats-Unis. Un étape importante a été atteinte et nous suivons tous les soirs ce qu’il se passe devant nos yeux.

Il y a quelques jours, c’était impossible de prévoir ce qui allait se passer. Nous espérons que ces événements incontrôlables se propagent à d’autres localités par des formes de désordre et d’attaques encore plus créatives.

Des Antagonistes d’Oakland, 10 décembre 2014

Traduit de l’anglais de crimethinc

Notes de traduction:

[1] Voir plusieurs articles à propos de la révolte à Ferguson: celle-ci s’est passée en plusieurs étapes entre l’assassinat et le verdict du grand jury:

[2] Ce texte date de début décembre, et d’autres meurtres depuis ces révoltes ont été commis par la police, ce qui a rallumé les feux de la révolte, principalement dans les régions où les manifs anti-police se sont exprimées de manière incontrôlées et offensives: Même si quelques assassinats n’ont pas suscité autant de rage spontanée dans la rue, les décisions successives des grands jury de ne pas inculper les flics en question a aussi ravivé la rage urbaine. A la veille de Noël, c’est à Berkeley, dans la banlieue de Saint-Louis, qu’un homme noir s’est fait flinguer par la police à la suite d’un contrôle: La population locale, rapidement sur les lieux, a immédiatement répondu à cette normalité raciste de l’Etat d’une manière adéquate.

[3] On peut aussi consulter ce zine en anglais sur cette révolte à Durham: Unforgiving and Inconsolable: Durham Against the Police, Collected Texts Winter 2013-2014

[Missouri, USA] Emeute instantanée sur les lieux d’un meurtre policier – Berkeley, 24 décembre 2014

2Dans la nuit du 23 au 24 décembre 2014, la police a tué une fois de plus. La routine. Ca s’est passé à Berkeley*, situé à quelques miles de la ville de Ferguson dans le Missouri, où les vagues de révolte contre la police et l’existant qui la protège se succèdent depuis quelques mois (notamment depuis la mort de Mickaël Brown).

Suite à « un contrôle de police de routine », Antonio Martin, un homme noir âgé de 18 ans, a été exécuté d’au moins trois balles à une station-service peu avant minuit. Il se trouvait avec un ami à ce moment-là, qui a réussi à prendre la fuite et à sauver sa peau. Peu importe ce qu’il faisait, où il se rendait… il est mort pour ne pas avoir voulu subir un contrôle des sbires de l’Etat.

Comme d’hab’, les flics cherchent à se disculper d’un énième meurtre raciste en évoquant la légitime défense. Sans surprise, l‘identité de l’assassin est garder secrète par les autorités..

Pourtant ces derniers mois aux Etats-Unis, les larmes de tristesse suite aux meurtres policiers se transforment de plus en plus rapidement en feux de révolte qui prennent diverses formes un peu partout, et dont Ferguson a été un point déclencheur. La réactivité de la foule ce soir-là n’a aussi rien de banal: entre 200 à 300 personnes se sont rassemblées spontanément autour du corps d’Antonio, gisant inerte sur le sol. Les flics qui démarquaient la zone en ont pris pour leur grade, recevant un flot d’insultes et de projectiles (pierres et feux d’artifice), et perdant plusieurs véhicules. Un sac rempli de pierres a été retrouvé sur les lieux. Des commerces ont perdu leurs vitres, et pour certains leur marchandise aussi (ce qui fut le cas entre autre pour la chaîne QuickTrip situé à côté de la station-service). Deux policiers ont été blessés et quatre manifestants interpellés pour « voies de faits ».

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Par ailleurs, le grand jury de Houston** a rendu sa décision ce mardi 23 décembre d’abandonner d’éventuelles poursuites concernant le flic meurtrier de Jordan Baker, un homme noir âgé de 26 ans. Il a été tué de plusieurs balles par l’agent de police Juventino Castro dans un centre commercial parce qu’il était noir avec une capuche et se trouvait à proximité de ce temple de la consommation sans faire d’achats. Au moment des faits, ce dernier n’était pas en service et bossait comme vigile du centre commercial. (La législation aux USA autorise les policiers à bosser parallèlement dans des entreprises de sécurité privée). Le policier de Milwaukee*** Christopher Manney, qui avait tué par balles un SDF le 30 avril 2014, a lui aussi été disculpé par le grand jury lundi 22 décembre 2014.
Dontre Hamilton, homme noir de 31 ans et sans domicile fixe, avait été tué de plus de 14 balles après une bagarre avec un flic: la police avait été appelée par des employés d’un café gênés par cet homme qui dormait dans un parc voisin. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Détroit le jour du verdict à proximité du bâtiment judiciaire, qui avaient été barricadé et protégé par des rangées de flics.

Trouves-toi un revolver…

Samedi 20 décembre 2014 en fin d’après-midi à New-York, deux flics se sont faits descendre de sang-froid. Les deux policiers âgés de 32 et 40 ans, Wenjian Liu et Rafael Ramos ont été atteints de plusieurs balles en pleine tête dans leur voiture stationnée devant une cité HLM de Brooklyn. La motivation de l’auteur est claire: c’est en vengeance du récent meurtre par étouffement d’Eric Garner à Staten Island (NYC). Il l’aurait déclaré sur un réseau social quelconque: « Je mets aujourd’hui des ailes aux porcs. Ils prennent 1 des nôtres… Prenons 2 des leurs ». Un autre policier a été tué dimanche, en Floride (sud-est) alors qu’il était en service…

Au Etats-Unis comme partout en cette fin d’année, les seules fêtes se feront dans la rue contre la police !

Reformulé de la presse US

Notes:

*cette ville de Berkeley est située dans la banleue de Saint-Louis, dans le Missouri. A ne pas confondre avec la ville homonyme qui elle se trouve dans la banlieue de San Francisco, et qui a récemment connu des nuits d’émeutes anti-police

**Houston, ville principale de l’Etat du Texas (sud-est)

***Milwaukee est une ville de l’Etat du Wisconsin, située à l’extrême-nord de Chicago

[Etats-Unis] Emeutes en Californie contre la police et son monde – 6 décembre 2014

Mercredi 3 décembre 2014, le policier ayant étouffé à mort Eric Garner à Staten Island (New-York) le 17 juillet 2014 a été relaxé par la justice américaine. Cela quelques jours après le non-lieu prononcé à l’encontre du flic meurtrier de Mike Brown à Ferguson. La rue continue à exprimer sa rage, et ce loin de l’image pacifiste et résignée que tentent de véhiculer les réformistes de gauche/d’extrême-gauche (avec les « die-in », où il s’agit de s’étendre sur le sol en faisant le mort devant la police). D’autres ont choisi de rendre les coups, notamment en Californie (à Berkeley*, Oakland..) et à Seattle.

Dans la soirée de samedi 6 décembre, la marche pacifique organisée par Occupy Wall Street prévue à Berkeley a été rompue vers 18h30 à Shattuck. Des manifestants au visage masqué, répartis en petits groupes, ont brisé des vitres de commerces (de bouffe et de vinset entreprises le long de l’University Ave. près de Martin Luther King Blvd. Certains comme ‘RadioShack’ (qui vend des bidules informatiques et multimédia) a été vidé de son contenu. D’autres manifestants ont brisé des distributeurs de billets de banque à coups de marteaux et incendiés des poubelles à travers la rue. Rapidement après les premières vitrines tombées, la police a demandé à la foule de se disperser, et en échange a reçu une pluie de projectiles divers (pierres, pavés, bouteilles…). Un flic a du être hospitalisé pour une luxation à l’épaule après avoir été frappé avec un sac de sable. Plusieurs véhicules de police ont été endommagés. Le parcours de la manif a aussi été recouvert de nombreux graffitis contre la police.

'Radio Shack' à Berkeley (Californie)

Berkeley (Californie) samedi 6 décembre 2014

La presse évoque également plusieurs destructions plus tard dans la nuit dans le centre-ville d’Oakland, parlant de « vandales et d’anarchistes s’attaquant à la propriété » et de plusieurs arrestations (sans en dire plus).

Vendredi soir, des manifestants ont bloqué l’autoroute (Interstate 880) à Oakland, perturbé la circulation des transports en commun BART du quartier Castro de San Francisco. 

A Seattle, plusieurs flics ont été caillassés lors d’une manif qui a tenté de bloquer une grosse artère du trafic routier. 7 personnes ont été interpellées.

Reformulé de leur presse

NDT:

* Berkeley est situé au nord de Oakland, à la périphérie de San Fransciso

Ferguson brûle. Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? (29 novembre 2014)

« Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? »

MontgomeryFerguson-002Plutôt que de s’engager dans une guerre d’usure avec le RCP*, quelques anarchistes ont décidé d’appeler à une manifestation distincte en solidarité avec les rebelles de Ferguson pour la soirée du samedi 29 novembre. L’appel a été intitulé « Ferguson brûle. Que va faire Seattle ? ». L’intention était de créer un espace où les gens ont pu exprimer leur colère comme ils l’entendaient, au lieu d’essayer de gérer et contrôler la colère populaire pour un programme politique restreint.

Une foule d’environ 60 personnes (dont la plupart étaient habillés entièrement en noir avec le visage masqué) s’est rassemblée au Central Community College de Seattle sur Capitol Hill à 22 heures. Il y avait au moins trois grandes banderoles avec des slogans anti-flic peints dessus, et une absence notable des signes de protestation et de pancartes qui avaient imprégné les événements précédents de la semaine**.

La marche a quitté le Central Community College de Seattle et est allée vers le nord sur Broadway. Etant donné que c’est devenu courant durant les deux dernières années, les flics sur des vélos ont longé les deux côtés de la manif. Les flics ont permis aux manifestants de prendre (et de garder) la rue, mais le mur de vélos a eu un effet certain d’empêcher les manifestants de faire bien d’autres choses que de marcher dans la rue au premier abord.

Tout le monde a marché vers le nord de Broadway, puis a contourné un bâtiment et est allé de nouveau au sud de Broadway. Des acclamations de passants bourrés ont été entendus en passant the Highline (bar punk du Capitol Hill pour les punks qui ne peuvent plus se permettre le Capitol Hill). À Union street, les flics ont essayé d’empêcher la marche d’aller vers l’Est, à tel point que les gens se sont retournés, ont fait du jogging à travers un labyrinthe de fourgons de police et ont reculé à l’angle à Pike. Dans l’action, quelqu’un a jeté une bombe de peinture sur la fenêtre du côté conducteur d’un fourgon de police. La bombe de peinture a été suivie d’une pierre à travers la même fenêtre, qui aurait frappé au visage le porc qui conduisait le fourgon.

Comme la marche s’est frayée un chemin jusqu’à Pike, quelques personnes ont réussi à bloquer les flics à vélo en montant des barricades à travers leur chemin. Les flics à vélo ont été incroyablement lents à réagir en étant obstrués sur le trottoir et ont semblé très embarrassés sur la façon de démonter et de se frayer un chemin sur la voie nouvellement barricadée. Une autre pierre a été jetée sur un autre fourgon de police, mais a seulement réussi à cabosser l’extérieur.

La marche s’est dirigée vers la 13ème avenue.

Pusieurs pierres ont été lancées sur la Bank of America mais aucune vitre n’a été cassée (visée aux angles). La police ne réussissait toujours pas à rassembler leur ligne de vélo à cet endroit et restait à l’arrière.

Sur Madison, la marche a tourné à droite, descendant la colline. La police semblait inquiète que la foule enragée retourne au couloir Pike/Pine et a formé une ligne de vélos pour bloquer la 12ème Ave. Dans leur précipitation pour bloquer la rue, ils n’ont soit pas remarqué ou ne se sont pas souciés du concessionnaire Ferrari (appelé plus tard par le torchon de la police de Seattle « commerce local ») l’ont laissé sans surveillance à l’angle. Des banderoles ont été utilisées pour bloquer la ligne de mire des flics comme une des nombreuses grandes fenêtres du concessionnaire a été éclatée, envoyant une pluie d’éclats de verre sur une voiture de luxe.

Après l’attaque de la salle d’exposition Ferrari, la marche a viré au jeu du chat et de la souris avec les flics.

En des points, il semblait que les flics permettaient aux manifestants d’aller là où ils voulaient, d’autres fois il semblait qu’ils avaient canalisés tout le monde en un endroit particulier, mais le bloc est resté fort en nombre et en équipements, ce qui a permis aux personnes de rester anonymes et libres tout en causant encore du bordel.

Au moment où on est arrivé à l’entrée arrière du parking QFC, de nombreuses personnes ont abandonné la manif. Personne n’a été arrêté.

Cette marche a été la plus bagarreuse que Seattle ait eu ces dernières années, et certainement les choses ont été agitées à partir du moment où la police a commencé leur stratégie de laisser les gens prendre la rue tout en longeant le trottoir à vélos.

Les thèmes de cette marche différaient nettement des autres événements autour du meurtre de Mike Brown à Seattle. Alors que davantage de propagande à distribuer aurait été utile, beaucoup de gens ont fait un bon travail en ne permettant pas de réduire tout ça à une campagne d’un problème unique. Des appels pour la justice de Mike Brown ne sont que trop limitées – à quoi la justice pourrait-elle même ressembler dans un monde ordonné par le capitalisme, l’État, la police et leur pilier nécessaire de la suprématie blanche? Nous refusons de nous contenter de demi-mesures et de réformes; c’est tout qui doit disparaître. Les gens ont fait un excellent travail d’avoir une tenue solide et en veillant les uns aux autres. Prenez soin les uns des autres et refaisons-ça de nouveau !

Traduit d’anarchistnews, 12/01/2014 – 22:41

NdT:

*Pour évoquer les récupérateurs du Parti Communiste Révolutionnaire, qui tentent d’endoctriner régulièrement les manifestant-es descendant dans la rue contre la police. Ils ont pris l’habitude de se ramener avec leurs tracts faites de revendications vieilles de deux siècles et de tenter de contrôler la foule enragée.

**En référence notamment à l’appel au boycott de la journée nationale de la consommation et du consumérisme, (appelée le « Black Friday »), qui s’est déroulée le 28 novembre dernier, en signe de protestation contre le non-lieu du grand jury prononcé à l’égard du flic meurtrier Darren Wilson. En somme, un appel pacifiste au boycott de la marchandise plutôt qu’un appel au pillage.

[Bruxelles] Solidarité incendiaire avec les compagnons en lutte en Grèce et au Chili

Le mardi 2 décembre nous avons incendié trois véhicules appartenant à des membres du parlement européen. L’attaque a eu lieu près de l’avenue général lartigue à Bruxelles.

Cette action est un acte de solidarité offensive avec l’anarchiste Romanos* actuellement en grève de la faim.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et révolutionnaires, en Grèce et partout ailleurs.

Solidarité avec les combats des compagnons au Chili**.

Publié sur indymedia Bruxelles, 03/12/2014

NdCNE:

* Le compagnon Nikos Romanos, incarcéré à la prison de Koridallos pour vol/braquage, est rentré en grève de la faim le 10 novembre dernier.

Lire sa dernière lettre en date du 3 décembre 2014

** Lire de,nombreux textes sur la compagnonne Tamara Sol Vergara, arrêtée pour avoir tiré dans la matinée du 21 janvier 2014 sur un garde de sécurité de la Banco Estado à ‘Alameda’ à Santiago du Chiii. Début juillet 2014, trois compagnons ont été condamnés à plusieurs années de prison pour « braquage  de banque et tentative d’homicide sur des flics (Caso Security)

[Durham, Etats-Unis] Attaques contre la police et la garde nationale – 25 novembre

Un court communiqué de Durham

Dans la nuit de mardi 25 novembre, un groupe de personnes enragées par le meurtre policier de MikeMike Brown, et inspirés par les actes de rébellion qui se sont propagés à travers le pays, a vandalisé l’arsenal de la Garde nationale de Durham* à Stadium Dr. Des messages ont été peints sur les portes d’entrée et plus d’une douzaine de fenêtres ont été brisées.

La garde nationale est maintenant dans les rues de Saint-Louis et de Ferguson, continuant la guerre des flics racistes au nom des riches contre les pauvres.

Cet acte fait suite à une nuit excitante de manifestation dans le centre de Durham**, durant  laquelle des centaines de personnes différentes ont parlé de leurs expériences aux mains de la police***, bloqué les rues, tiré des feux d’artifice, tagué des bâtiments avec des messages anti-police et anti-prison et bloqué l’autoroute 147 direction nord.

Nous espérons que tous ces actes contribuent à une intensification continue localement, la lutte combative contre le racisme, le capitalisme et l’État.

Pour l’anarchie,
XXX

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Traduit d’anarchistnews, Wed, 11/26/2014 – 11:05

NdCNE:

* « the Durham National Guard Armory » avait aussi été pris pour cible le 17 octobre dernier en solidarité avec les rebelles du Missouri

** Dans la nuit du 24 au 25 novembre 2014 (la nuit suivant le non-lieu prononcé par le Grand jury concernant d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre du flic assassin de Mike Brown), le slogan « Brûlons les prisons » a été peint sur le mur extérieur de la prison du comté de Durham .

Durant cette même nuit, un bâtiment et plusieurs véhicules de police ont été attaqués.

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*** Par exemple le 19 novembre 2013, lorsque Jesus Huerta, âgé de 17 ans, a été tué d’une balle dans la bouche alors qu’il était menotté à l’arrière d’une voiture de flics. De nombreuses manifs offensives contre la police se sont tenues (notamment celle du 19 janvier 2014)

[Etats-Unis] De Ferguson à Oakland, « nous allons brûler toute cette merde » (24-25 novembre 2014 )

Lundi 24 novembre, la justice américaine a rendu publiquemement sa décision de non-lieu pour le flic Darren Wilson, qui a tué le jeune Mike Brown le 9 août 2014. Un scénario d’impunités connus et attendus, maintes fois vécu à travers le monde, d’Athènes à Ferguson, en passant par Paris. Mais nous n’avons rien à attendre de l’Etat*, vu que ses mêmes agents armés et assermentés éliminent, enferment quotidiennement des centaines d’indésirables parce que noir-es, pauvres et/ou insoumis. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que cette mise en scène de l’Etat américain (soutenus par les réactionnaires et les médias) avait pour but de faire rentrer les citoyens au bercail, avec comme objectif de rétablir la paix sociale alors même que les feux de la révolte illuminaient les rues de Saint-Louis et du Missouri**. Cette délibération du grand jury, reportée de jour en jour, a permis à l’Etat de pouvoir se préparer à l’explosion de rage collective – notamment en décrétant l’état d’urgence et en préparant ses troupes (tous les corps policiers, ainsi que la Garde Nationale (l’armée). De nombreux commerces s’étaient aussi barricadés en prévision du verdict… En vain.

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Passons en aux faits. La ville de Ferguson a rapidement brûlée. Au milieu des chants comme « nous allons brûler toute cette merde », les flics ont été caillassés et leurs véhicules retournés, détruits à coups de pierres ou par les flammes (10 détruits au total, dont 2 par incendie). 150 coups de feu contre la police (d’après Jon Belmar, le chef du service de police de St. Louis qui a déclaré « Ceci était probablement pire que la pire nuit que nous avions eu en août ») et 3 flics blessés. Les médias français parlent « d’une douzaine de bâtiments incendiés », sans en dire davantage. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit que ce qui a été carbonisé est tout ce qui accumule la richesse et la marchandise que flics et milices privées protègent: au moins un centre-commercial, un entrepôt de marchandises, des commerces, un magasin de pièces d’automobiles.. Les magasins, avant d’être incendiés, ont été soigneusement pillés et saccagés. Le magasin qui avait appelé les flics juste avant le meurtre de Mike Brown, n’a une nouvelle fois pas été épargné par les pillards. Comme le dit le journal en ligne thedailybeast.com, « la situation était trop dangereuse pour que les pompiers fassent leur travail. ». Le mardi après-midi, plusieurs entreprises le long de Florissant Avenue West étaient déjà fermées.

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Boutique on West Florissant Avenue in St. Louis

Boutique on West Florissant Avenue in St. Louis

Une jeune femme, en face du magasin pour pièces automobiles qui brûlait à Ferguson, résumait la situation en cinq mots: « ce n’est que le début ».

7Au total, près de 60 personnes ont été interpellées dans le comté de Saint-Louis: 32 arrestations pour pillage, et 29 pour « rassemblement illégal » Pour la soirée de mardi 26 novembre, le gouverneur du Missouri Jay Nixon a annoncé l’envoi de troupes supplémentaire de la Garde nationale sur Ferguson, passant à 2200 soldats au lieu des 700 de la veille.

Lors d’une conférence de presse avec le clergé local ce mardi après-midi, le maire de Ferguson, James Knowles III, a dit cyniquement que « malheureusement, la garde nationale n’a pas été déployée à temps pour sauver l’ensemble de nos entreprises ». Mardi soir, même si chaque commerce, banque était protégé par des soldats de la garde nationale, la rage s’est délocalisée devant le bâtiment de la mairie, où les vitres ont été explosées. Un véhicule de la police a aussi été incendié. Il y a eu 44 arrestations.

Ailleurs

Des manifs ont eu lieu partout à travers pays. A Seattle, les lycéens sont descendus dans les rues contre « le racisme de la police », puis dans la soirée, des manifestants ont bloqué plusieurs endroits d’une autoroute sans que les flics parviennent à les stopper et dopnc de fermer momentanément l’autoroute. Des pierres, bouteilles et feux d’artifices ont été lancés sur les flics, qui ont répliqué par des grenades assourdissantes et lacrymo. La foule s’est ensuite déplacé à travers le centre-ville, une vitre d’une banque Wells Fargo est tombée à Madison. Plusieurs slogans contre la police (« FTP ») ont été peints à la bombe à la Sixième Avenue, Pike Street, Ninth Avenue et Madison Street. 5 personnes ont été interpellées.

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Deux rassemblements ont eu lieu, un à Westlake à 18h et un autre au centre de Seattle à 19h. A 19h30, environ 200 à 300 personnes à Pike and Broadway. Les organisations et partis de gauche ont une fois de plus remplis leur rôle de flics sociaux, tentant de s’interposer entre les flics et celles et ceux qui font le choix de la révolte, tout en étant plus préoccuper à vendre leurs programmes (et donc de réformer l’Etat et sa police).Le récit se termine par « N’hésitez pas à exprimer votre rage à tout moment et n’importe où » Un long résumé de cette soirée du 24 novembre à Seattle est disponible en anglais sur pugetsoundanarchists.

à NYC, les flics reçoivent en pleine tronche la rage de la foule

à NYC, le patron des flics et ses gardes du corps reçoivent en pleine tronche la rage de la foule

Deux manifestants ont été arrêtés à New York. Le premier a été arrêté à Times square après avoir lancé de la peinture rouge sur le chef de la police Bill Bratton et ses gardes du corps lundi soir. La deuxième arrestation a eu lieu sur une rampe d’accès du Triborough bridge (ensemble de trois ponts qui relient des arrondissements de Manhattan, du Queens et du Bronx), où s’étaient rassemblés certains manifestants après minuit. Un homme de 30 ans, non identifié, a lancé une canette vide contre un policier, le blessant légèrement à la tête. L’homme arrêté a également été légèrement blessé. Aucune charge n’avait encore été prononcée contre lui mardi matin, selon la police.

oak1C’est à Oakland (Californie) que la conflictualité avec l’existant a été la plus élevée: plus de 2.000 personnes ont bloqué une autoroute. Plus tard dans la nuit (vers minuit), plusieurs commerces ont été pillés et sacagées, (dont un starbuck sur Ninth Street qui s’est fait chourrave des stocks de grains de café et le magasin Smart & Final qui s’est fait exproprier de la boisson notamment); des poubelles ont été incendiées à travers les rues de Broadway. Au moins deux banques ont été attaquées: celle de la Wells Fargo bank à 12th and Broadway (fenêtres et portes brisées) et une autre de la Comerica bank, située juste en face et qui a du être fermée mardi matin. Les flics ont arrêté 39 personnes pour pillages, refus de se disperser, attaques contre la police.

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Reformulé de leur presse (US et française)

*Il ne sert à rien d’énumérer la liste des personnes tuées sous les coups de la police, dont nous connaissons qu’une partie infime… celle que le pouvoir est bien contraint d’admettre. On peut aller lire ce texte publié dans lucioles n°15: à propos des slogans comme « vérité et justice », qui reviennent souvent dans les manifs contre les violences policières.

**Et donc de vider en grande partie les rues …Voir la liste des récits de manifs anti-police d’août 2014 et des actions de solidarité avec les révoltés du Missouri: http://www.lechatnoiremeutier.antifa-net.fr/?s=Ferguson

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A Pittsburgh (récit depuis anarchistnews):

Environ 30 personnes se sont rassemblées à Liberty Avenue et Ella à 18 heures dans l’obscurité pendant une marche de solidarité avec Ferguson et contre la police. Ce fut un taux de participation impressionnant pour un événement qui a été appelé durant la journée. Presque tout le monde qui qui est venu était vêtu de noir et le visage bien couvert.

La marche a soudainement commencé lorsqu’une boîte à journaux [de la presse] et une poubelle ont été balancées à travers la rue. Elle a continué à l’est sur liberty ave. prenant une voie de circulation, tout en balançant des débris dans la rue derrière nous. Des cris de « Fuck the police » ont été hurlés et chantés. Une banderole disant « flics, porcs, assassins » a été portée tout le long. Un fumigène a été allumé. La police s’est montrée à quelques rues de la manif avec une camionnette, maintenant une grande distance derrière nous. Il semblait clair qu’ils n’étaient pas intéressés par une confrontation. Les personnes présentes sont restés en bloc ensemble.

Après avoir serpenté à travers les allées, nous sommes retournés à la liberty Ave vers l’ouest en passant par Bloomfield. Juste avant la fin de la marche, un guichet automatique de billets a été brisée. La marche s’est dispersée avec succès dans les rues étroites derrière Liberty et aucune arrestation n’a été faite. La manif a pris fin en moins de 30 minutes et n’est pas entrée en conflit avec d’autres manifestations dans la ville.

Comme une expression collective spontanée de rage, la manif a été un succès, même si avec du recul beaucoup plus de destruction aurait pu être réalisée, en plus le fait de communiquer avec les passants. On espère que les leçons apprises et la confiance acquise ce soir seront utilisées de manière créative dans les prochains jours.

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Une caisse de soutien financier avec les personnes arrêtées lors des émeutes dans le Missouri a été créée. Sinon, la solidarité dans la révolte contre la police, que ce soit à Ferguson comme à Toulouse ou Nantes peut s’exprimer partout par l’action directe (comme c’est le cas depuis un moment en France et en Europe suite à la mort de Rémi et de toutes les personnes assassinées par les flics)… à nous de s’organiser et d’agir contre ce monde de dominations et de mort.

En France, aux Etats-Unis comme partout, guerre à la police et à son monde !

[Partout] manifs sauvages du 22 novembre contre la police

A Lille:

1630735587_B974117919Z.1_20141122194017_000_GTE3GSPD7.1-0Quatre panneaux publicitaires défoncés à coups de masse, un abribus descendu, de multiples tags et affiches collées sauvagement, deux interpellations…

Dès le départ vers 17 h 30 de la manifestation de la place du Théâtre, un groupe d’une soixantaine de personnes, cagoulées et masquées, a laissé deviner des intentions vite confirmées rue de Paris par le bris d’un premier des panneau publicitaire. Les forces de l’ordre suivant le cortège en civil se refusaient à intervenir au vu de l’endroit très fréquenté en ce samedi soir.

Les manifestants aux cris de « On n’oublie pas, on pense à toi ; l’État tue, la lutte continue » ont poursuivi leur parcours en taggant au passage la façade de l’Hermitage Gantois de « RIP REM » (rest in peace Rémi), de nombreux autres magasins et établissements. Alors que le cortège semblait cheminer vers le siège du PS, rue Lydéric, il a finalement pris la rue de Valmy, s’est dirigé place Philippe-Lebon (nouvelles dégradations) et a dévié rue de Fleurus. L’arrivée massive des forces de l’ordre rue de Gantois a disloqué la manifestation. Deux personnes ont été interpellées, loin des rues de l’hyper-centre, bondées de promeneurs et de touristes en ce début de soirée.

La voix du nord, 22/11/2014 à 19h40

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A Paris / Montreuil:

[Suite d’un pique-nique qui s’est tenu tout l’après-midi]

En début de soirée, peu après 18h, les quelques centaines de personnes qui étaient encore sur la place de la Réunion sont parties tranquillement en manif sauvage, en direction de la rue d’Avron, direction Montreuil.

Derrière une grande banderole « Urgence : la police assassine« , les habituels slogans anti-flics de ces dernières semaines de manifs sont repris en chœur : « Flics, porcs, assassins« , « 1ère, 2e, 3e générations, nous sommes tou-te-s ennemi-e-s de la police« , « Mais que fait la police ? Ça crève les yeux« , « Police partout, justice complice« , « Tout le monde déteste la police« , « L’État opprime, la police assassine« , « À bas l’État, les flics et les patrons/fachos« , etc…

Là aussi, comme pour le pique-nique de l’après-midi, pas un flic à l’horizon ! Joie et bonne humeur assurées !

Un peu avant la porte de Montreuil, côté Paris, une voiture de flics passe par inadvertance, et se prend quelques canettes. Pareil quelques minutes plus tard, quand au-dessus du périph’ on se fait doubler par un camion de CRS, qui se mange aussi quelques projectiles.

La manif continue côté Montreuil sur la rue de Paris, quelques tags sont faits sur les murs, des caméras de vidéosurveillance sont recouvertes de peinture, et alors que le 23 octobre dernier les flics avaient bloqué la manif faisant suite à l’expulsion du squat du Transfo, cette fois on n’aura pas eu à croiser leurs sales gueules qui-ne-font-que-leur-travail.

Publié sur paris-luttes.info, 23 nov 2014

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A Lyon:

Dans la nuit de samedi à dimanche 23 novembre, les poste de police municipale des 3ème et 8ème arrondissements, situé rue Vendôme, s’est fait pourrir sa façade accolé d’un message court et efficace: « assassins ».

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A Besançon:

Près de 100 personnes partent en manif à travers le centre-ville, où retentit des slogans comme « Tout le monde déteste la police », « flics porcs assassins » accompagnées d’un RG à vélo qui nous suit sur les côtés. Le cortège se dirige en direction de la préf’, puis du local PS. Rien à signaler, mis à part qu’on y trouve bien plus de flics mobilisés (casques et boucliers) qu’au centre-ville, où l’on était noyé dans la masse de passants / consommateurs d’un samedi après-midi. 

1En arrivant au commissariat central de la gare d’eau, une rangée de bleus casqués protège l’entrée « privée » du parking interne, sur lequel se trouve plusieurs véhicules personnels de flics et d’autres sérigraphié « police ». Mais le cortège poursuit sa route jusqu’à l’entrée « publique » de ce lieu d’oppression. Très vite, du liquide de couleur rouge est jeté sur les murs et le sol du comico; les bleus s’énervent et rappliquent pour protéger l’entrée. Un mannequin de flic est incendié et crâment pendant plusieurs minutes sous le regard des keufs. La BAC profite de la situation de dispersion confuse pour interpeller un manifestant accusé d’avoir lancé une pierre sur les policiers (dont malheureusement aucun n’a été touché). Etant mineur, il est ressorti en fin de journée avec une convocation devant un juge pour enfants.

A suivre.

Transmis par mail, 23/11/2014

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Nantes et Toulouse:

Les manifs dans ces deux villes étaient interdites par la préfecture, avec un centre-ville militarisé (entre 300 à 400 flics quadrillaient Toulouse); la peur gagne les riches tenanciers du centre-ville, qui sont contraints de barricader. En plus de la militarisation croissante de l’espace urbain lors des journées de manifs contre la police, les manifestants les plus déterminés ont du faire face aux citoyens et garants de la paix sociale, reconnaissables avec un bandeau de tissu blanc (sous l’appellation « blanc bloc », qui ont tenté de venir en aide aux flics par leurs interventions pacifistes. Des affrontements ont duré une bonne partie de l’après-midi (selon les préfectures respectives, deux flics et un journafleux de radio-canada ont été blessés à Toulouse, un bleu par un pavé à Nantes).

Dans le quartier de Saint-Cyprien à Toulouse, au moins 4 agences bancaires, du mobilier urbain (abribus, panneaux publicitaires) et la vitrine d’une agence bancaire ont été dégradés, ainsi que plusieurs façades taguées.

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A Nantes peu après 17H00, des groupes masqués ont causé quelques dégâts dans les rues avoisinantes: des poubelles brûlées, une vitrine d’agence bancaire brisée.

à proximité de la prison de Nantes

à proximité de l’ancienne prison de Nantes

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les dissociateurs collabos des flics du "blanc bloc"

les dissociateurs collabos des flics du « blanc bloc »

A la fin de la journée, il y aurait eu 16 interpellations à Toulouse et 14 à Nantes d’après la presse policière.

[Montréal, Québec] Vandalisme contre la gentrification

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Depuis quelques années, le quartier de St. Henri subit des changements importants: une promenade le long de la rue Notre-Dame vous amènera face à des nouveaux restos gourmands, des magasins des vêtements de mode, des galeries d’art, et des «drinkeries» accueillant les résidents des condos qui bordent le canal, et remplaçant des marchés aux puces et des magasins d’aubaines.

Bien que la gentrification d’un quartier est bien plus que de nouveaux commerces et de belles vitrines, nous avons décidé de rendre notre dégôut pour l’embourgeoisement en vandalisant deux entreprises exemplaires avec des extincteurs remplis de peinture. L’une est le salon de barbier de luxe Notorious, avec les patrons fiers de porter des ensembles de Versace, qui offre des services comme le rasage doré à $1000; l’autre est Campanelli, un coffee-shop et un magasin de mode de luxe qui arbore également une fresque de Louis Cyr, ancien flic et figure « héroique » dans l’histoire du quartier. Connu en tant qu’homme fort, il fut enrôlé dans les services de police de Montréal afin de pacifier l’indomptable Village des Tanneries, où se trouve Campanelli aujourd’hui. Cyr fut incapable de rétablir la loi et l’ordre, et a été frappé et dégagé du quartier par les habitants au début de sa carrière. Le choix de Campanelli de glorifier cette figure est révélateur sur la façon dont cette entreprise se voit dans le quartier, et est un exemple classique sur la manière dont les histoires locales sont déformées afin d’effacer toute trace de résistance et valoriser la conformité et la docilité. Nous espérons que l’avenir de Campanelli soit semblable à celui de Cyr: un échec.

Ces commerces participent activement à la « revitalisation » du quartier, contribuent à repousser les pauvres et les travailleurs-euses précaires pour favoriser la venue de jeunes bobos ayant des revenus considérables et qui sont toujours à la recherche de la nouvelle tendance, autant en terme de nourriture, de bière, de mode vestimentaire que de quartier. Dans l’incapacité de se permettre de payer le nouveau coût de la vie, subissant en plus le harcèlement policier qui contribue au projet de nettoyage des rues en repoussant les indésirables de plus en plus loin du centre-ville et des aires centrales, les travailleurs-euses précaires, sans-emploi ou tout autre marginaux de la société se retrouvent toujours perdant-e-s dans ce processus de « revitalisation ».

Nous percevons aussi cette action comme prenant part à la lutte contre le colonialisme et en solidarité avec l’autodétermination et la souveraineté autochtones. Alors que nous reconnaissons que notre lutte à Montréal, terre autochtone occupée, n’est en aucun cas comparable aux luttes autochtones dans sa forme ou son contenu, nous avons engagé cette action en solidarité avec celles et ceux qui luttent contre des projets d’exploitations chez eux, tels que la construction des gazéoducs et autres systèmes d’extraction de ressources naturelles.

Nous pensons que l’une des meilleurs façons d’agir en solidarité est de lutter dans notre propre contexte contre des ennemis communs: les forces de répression et de déplacement de population, y compris le capital et la police. En ce sens, inspiré-e-s en partie des luttes contre les menaces envers le territoire et l’eau des terres ayant déjà été volées aux peuples autochtones, des menaces qui pérpétuent un processus sans fin de colonisation et de génocide des peuples autochtones au Canada, nous avons attaqué les forces qui nous aliènent toujours plus à ce qui nous entoure et qui nous dégagent des espaces dans lesquelles nous habitons.

quelques anarchistes

Revu du communiqué en anglais publié sur anarchistnews, 22/11/2014 à 17h58

[Partout] Vengeances contre l’Etat et ses milices assassines

Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014 à Genève, le consulat de France, situé rue Imbert-Galloix (derrière le parc des Bastions), a vu sa façade repeinte en rouge.

Vers 2h30 ce jeudi matin, les flics sont alertés pour une attaque sur le consulat de France. En plus de la façade et de la porte repassées à la peinture rouge, les tags « pour Rémi » et « ACAB » sont retrouvés sur les lieux.

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Reformulé de la presse mainstream TDG, 21/11/2014

A Nantes, les locaux du PS ont été intégralement repeint à la peinture rouge dans la nuit de lundi à mardi 18 novembre 2014.

Et ce vendredi 21 novembre dans la matinée, un groupe d’une quarantaine de manifestant-e-s a fait irruption devant la gendarmerie de Sautron (banlieue nantaise) qui a rapidement été recouverte de peintures et de slogans. 5 personnes ont été interpellées.

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Dans la matinée du 21 novembre 2014, les portes d’entrée de l’ambassade de France à Wellington (Nouvelle-Zélande) ont été couvertes de graffitis en réponse à l’assassinat de Rémi.

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Le samedi 15 novembre 2014, une vingtaine de compagnon-ne-s ont bloqué l’entrée de l’Institut Français d’Athènes dans le quartier d’Exarchia et sont intervenus dans la cour et dans les amphis en lisant plusieurs choses au mégaphone, en distribuant des textes, jetant des tracts et en criant des slogans. L’action a commencé à 11h40 et a pris fin une heure plus tard.

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Le 11 novembre 2014, des anarchistes ont symboliquement occupé les bureaux de l’AFP dans le quartier bondé de Kolonaki, dans le centre d’Athènes, pour protester contre le meurtre policier de Rémi Fraisse sur la ZAD du Testet, en France. Les compagnon-ne-s ont distribué des tracts en grec et en français, sur lesquels on peut lire : “De la France jusqu’en Grèce, transformons les foyers de résistance en signal de révolte pour les opprimé.e.s de la terre entière. La solidarité est notre arme“.

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A Londres, un rassemblement s’est tenu le 31 octobre 2014 devant l’ambassade de France suite au meurtre d’Etat sur la ZAD du Testet. L’occasion d’exprimer la rage à coups de peinture.