[Paris et sa région] Solidarité avec les anarchistes emprisonné-e-s en Espagne

Ces derniers jours,

Ces derniers jours, à Paris, Ivry, Kremlin-Bicêtre, Gentilly, 5 distributeurs de billets et une agence immobilière ont été détruits à coups de masse et trois véhicules de constructeurs et fournisseurs de prison (Vinci, Sodexo, Onet) ont été incendiés.

Solidarité avec les anarchistes incarcéré-e-s en Espagne !

Liberté pour toutes et tous !

Publié sur indymedia nantes, 28 décembre 2014 à 19h46

Contre les Etats et les frontières, solidarité ! [MAJ]

Mise à jour [27/12/2014] : Brahim, incarcéré à fleury depuis le mois d’avril, a été libéré aujourd’hui !

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Brahim est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis depuis avril 2014. C’est son quatrième séjour en taule depuis son arrivée en France. Des années d’enfermement, dont différents passages en prison pour étranger-e-s. Le 16

décembre 2012*, il avait pris un an ferme pour avoir tenté de s’évader du centre de rétention de Palaiseau avec d’autres retenus. Quatre avaient réussi à se faire la belle mais lui était resté aux mains des flics qui avaient porté plainte pour violences. Une matonne s’était faite extorquer ses clefs et un autre maton avait été maintenu pour permettre la fuite. Brahim avait été condamné pour cela vu qu’on ne peut pas être poursuivi-e pour « tentative d’évasion » lorsqu’on est en rétention. Cette fois, et comme pour ses autres condamnations, c’est une baston avec les flics dans la rue lors d’un contrôle d’identité qui l’a conduit dedans. 28 jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail) pour un condé et une année de plus en prison pour « violence sur agent » pour Brahim dont la sortie est prévue en février 2015.
Brahim n’a pas de papiers. La révolte est sa réponse afin d’éviter l’expulsion vers un pays où il ne veut pas vivre. S’évader lorsqu’il est enfermé, se défendre lorsque les flics tentent de le contrôler.

Comme lui, de nombreuses personnes sans papiers résistent et se révoltent, individuellement et collectivement, contre l’État et ses flics qui leur mènent la guerre au quotidien. Le 22 juin 2008 le centre de rétention de Vincennes avait été entièrement brûlé par la rage des retenus. Depuis sa réouverture, il y a eu d’autres tentatives de le détruire de l’intérieur. La dernière connue est celle du 15 avril 2014, lors de laquelle des retenus ont entassé draps et matelas dans une chambre avant d’y mettre le feu, en réponse au tabassage de l’un d’eux par les flics.
Au centre d’Amygdaleza près d’Athènes, une coupure d’électricité avait déclenché des affrontements entre retenus et matons en août 2013. Une unité d’habitation était partie en fumée et une dizaine de personnes avait pu s’évader.
En Italie, les coups portés aux centres de rétention de part et d’autre des murs en ont fermés bon nombre.

Un peu partout les migrant-e-s s’auto-organisent pour passer les frontières.
À Calais, nombreux sont ceux et celles qui tentent de passer en Angleterre. En attendant illes occupent des bâtiments et des terrains et manifestent contre les uniformes et fachos en tout genre qui les jugent indésirables. Le 17 septembre dernier, 250 personnes ont tenté de rejoindre la zone de contrôle des camions dans le port. Les barrières en interdisant l’accès ont été ouvertes et les flics attaqués à coup de pierres. Depuis septembre, il y a une multiplication des tentatives de monter en force à nombreux et nombreuses dans les camions qui traversent la Manche.
À Melilla, l’enclave espagnole située sur le territoire marocain, les assauts collectifs de la frontière sont réguliers, malgré les dispositifs de sécurité toujours plus dissuasifs et la brutalité de la Guardia civil espagnole. En 2013, plusieurs milliers de migrant-e-s ont réussi à entrer à Ceuta et Melilla, d’autres y ont laissé leur peau, mais depuis des centaines d’individus continuent d’attaquer les barbelés et leurs chiens de garde.

Ici et ailleurs, des solidarités se créent pour la liberté avec ou sans papiers. A Calais, des personnes soutiennent les migrant-e-s en participant à l’ouverture de squats et en organisant leurs propres manifestations. En Italie, les échos entre l’intérieur et l’extérieur des centres de rétention sont constants et permettent que les actes se répondent. En France, lorsque ça speed à l’intérieur des cra, la colère s’exprime régulièrement à l’extérieur, entre autres par des feux d’artifice. Et lorsque la répression frappe, la solidarité continue à attaquer, comme au moment du procès des retenus accusés de l’incendie de Vincennes : une occasion supplémentaire de saboter les rouages de la machine à expulser et d’étendre la révolte.

Les États sont prêts à tout pour maintenir chacun-e à sa place, en imposant les frontières et les taules. Tenter l’évasion c’est donc aussi s’exposer à leur répression : tabassages par les flics, mort-e-s aux frontières comme en Méditerranée, emprisonnements…

ÊTRE SOLIDAIRES LES UN-E-S DES AUTRES FACE À L’OPPRESSION, C’EST AUSSI CONTINUER A LUTTER POUR SA DESTRUCTION. NOUS NE SERONS PAS LIBRES TANT QU’IL Y AURA DES FRONTIÈRES ET DES PRISONS.

Le fichier au format PDF

La caisse Kaliméro de solidarité avec les prisonnier-e-s de la guerre sociale envoie des mandats à Brahim chaque mois.
Pour participer, envoyer de l’argent, demander des informations ou pour être tenu-e au courant des prochains rendez-vous et s’inscrire sur la mailing list de la caisse : kalimeroparis [a] riseup.net

Pour écrire à Brahim :
(Pour l’argent il faut passer par Kaliméro car, au-delà d’une certaine somme reçue dans le mois, les flics se servent pour les dommages et intérêts.)

Brahim Eloua
413615G
Bât D5
MAH
7 avenue des Peupliers
91705 Ste Geneviève des bois cedex

Transmis par mail

[Hambourg] Deux acteurs de la politique anti-réfugiés attaqués à leurs domiciles – 19 et 22 décembre 2014

noborder2La voiture du sénateur SPD d’Hambourg Detlev Scheele a été incendiée dans la nuit du vendredi 19 décembre 2014 Wölckerstraße 10 dans le secteur de Sasel à Hambourg. Les flics ont malheureusement eu le temps d’éteindre les flammes à l’extincteur vers 3h du matin (le véhicule situé dans la rue juste devant sa maison a tout de même été endommagé par les flammes).

La façade et les fenêtres de la maison du professeur Dr. Klaus Püschel, située à Holderstrauch 24, a été endommagée dans le quartier Schnelsen à Hambourg avec des bouteilles de peinture. Püschel est directeur de l’Institut de médecine juridique à Hôpital universitaire ‘Eppendorf’.

Tous deux sont deux principaux acteurs du racisme d’Etat et des politiques anti-réfugiés à Hambourg.

Car le groupe Lampedusa, après plus d’un an et demi de lutte, n’a toujours pas obtenu de permis de séjour. Le sénateur soce-dém’, en tant qu’ancien partisan du maire Scholz, avec lequel il a travaillé en 2008/2009 en tant que secrétaire d’état au travail et aux affaires sociales, a soutenu le refus brutal d’une solution collective au groupe de réfugiés provenant de Lybie. « Nous mettons le doigt dans la plaie en utilisant nos moyens de tapage nocturne multicolores et enflammés et confirmons ce qu’ont écrit les groupes antiracistes à l’automne 2013, qu’il n’ y aura pas de paix dans la ville jusqu’à ce qu’il y ait une solution satisfaisante. ».

Schneele a eu coups de chaud et s'en plaint dans la presse

Schneele a eu un coup de chaud nocturne…

Cette même crapule de Scheele, en tant que membre du gouvernement à Hambourg, a aussi signé en septembre dernier le « compromis d’asile » au conseil fédéral: celui-ci consiste à classer désormais plusieurs pays d’Europe de l’est (Serbie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine) comme des « pays d’origine sûrs », simplifiant ainsi les procédures d’expulsion vers ces mêmes pays. Cette mesure vise notamment les roms. De plus, si de faux renseignements sont donnés pour obtenir un permis de séjour, les sanctions financières sont désormais plus importantes (hausse des amendes).

À l’été 2001, le professeur Püschel a préconisé à partir d’un point de vue médical d’introduire l’utilisation de vomitifs aux réfugiés en passant par le Sénat rouge-vert. Ordonnée par le sénateur de l’Intérieur de l’époque Scholz, puis a été poursuivie plus tard avec Schill, Püschel a administré lui-même 550 vomitifs à de jeunes réfugiés qu’il a déplacés dans des centres de « soins » à travers l’Allemagne. Nous n’oublions pas l’assassinat de John Achidi en décembre 2001 et le meurtre de Condé Laye à Brême en janvier 2005 par la torture brutale de vomitifs.

Le communiqué se conclut par:

« – Pas d’extradition de Bernhard Heidbreder* du Vénézuela vers l’Allemagne

– le 7 janvier 2015 s’est produit le meurtre de Oury Jalloh à Dessau il y a 10 ans

– Le 18 mars 2015 à Francfort sur le Main, attaquons l’Europe forteresse lors de l’inauguration de la BCE**

Destroïka ! »

Hambourg, 19 et 22 décembre 2014

Reformulé à partir du communiqué de l’action publié sur linksunten indymedia (partiellement traduit) et de la presse mainstream

Notes des Traducteurs:

*Début juillet 2014, Bernhard a été arrêté au Vénézuela après environ 20 ans de cavale suite à une attaque râtée contre le centre de rétention de Berlin-Grünau dans la nuit du 10 au 11 avril 1995 avec le « K.O.M.I.T.E.E ».

**Voir le site et toutes les infos mises-à-jour: destroika.noblogs.org

[Missouri, USA] Emeute instantanée sur les lieux d’un meurtre policier – Berkeley, 24 décembre 2014

2Dans la nuit du 23 au 24 décembre 2014, la police a tué une fois de plus. La routine. Ca s’est passé à Berkeley*, situé à quelques miles de la ville de Ferguson dans le Missouri, où les vagues de révolte contre la police et l’existant qui la protège se succèdent depuis quelques mois (notamment depuis la mort de Mickaël Brown).

Suite à « un contrôle de police de routine », Antonio Martin, un homme noir âgé de 18 ans, a été exécuté d’au moins trois balles à une station-service peu avant minuit. Il se trouvait avec un ami à ce moment-là, qui a réussi à prendre la fuite et à sauver sa peau. Peu importe ce qu’il faisait, où il se rendait… il est mort pour ne pas avoir voulu subir un contrôle des sbires de l’Etat.

Comme d’hab’, les flics cherchent à se disculper d’un énième meurtre raciste en évoquant la légitime défense. Sans surprise, l‘identité de l’assassin est garder secrète par les autorités..

Pourtant ces derniers mois aux Etats-Unis, les larmes de tristesse suite aux meurtres policiers se transforment de plus en plus rapidement en feux de révolte qui prennent diverses formes un peu partout, et dont Ferguson a été un point déclencheur. La réactivité de la foule ce soir-là n’a aussi rien de banal: entre 200 à 300 personnes se sont rassemblées spontanément autour du corps d’Antonio, gisant inerte sur le sol. Les flics qui démarquaient la zone en ont pris pour leur grade, recevant un flot d’insultes et de projectiles (pierres et feux d’artifice), et perdant plusieurs véhicules. Un sac rempli de pierres a été retrouvé sur les lieux. Des commerces ont perdu leurs vitres, et pour certains leur marchandise aussi (ce qui fut le cas entre autre pour la chaîne QuickTrip situé à côté de la station-service). Deux policiers ont été blessés et quatre manifestants interpellés pour « voies de faits ».

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Par ailleurs, le grand jury de Houston** a rendu sa décision ce mardi 23 décembre d’abandonner d’éventuelles poursuites concernant le flic meurtrier de Jordan Baker, un homme noir âgé de 26 ans. Il a été tué de plusieurs balles par l’agent de police Juventino Castro dans un centre commercial parce qu’il était noir avec une capuche et se trouvait à proximité de ce temple de la consommation sans faire d’achats. Au moment des faits, ce dernier n’était pas en service et bossait comme vigile du centre commercial. (La législation aux USA autorise les policiers à bosser parallèlement dans des entreprises de sécurité privée). Le policier de Milwaukee*** Christopher Manney, qui avait tué par balles un SDF le 30 avril 2014, a lui aussi été disculpé par le grand jury lundi 22 décembre 2014.
Dontre Hamilton, homme noir de 31 ans et sans domicile fixe, avait été tué de plus de 14 balles après une bagarre avec un flic: la police avait été appelée par des employés d’un café gênés par cet homme qui dormait dans un parc voisin. Plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Détroit le jour du verdict à proximité du bâtiment judiciaire, qui avaient été barricadé et protégé par des rangées de flics.

Trouves-toi un revolver…

Samedi 20 décembre 2014 en fin d’après-midi à New-York, deux flics se sont faits descendre de sang-froid. Les deux policiers âgés de 32 et 40 ans, Wenjian Liu et Rafael Ramos ont été atteints de plusieurs balles en pleine tête dans leur voiture stationnée devant une cité HLM de Brooklyn. La motivation de l’auteur est claire: c’est en vengeance du récent meurtre par étouffement d’Eric Garner à Staten Island (NYC). Il l’aurait déclaré sur un réseau social quelconque: « Je mets aujourd’hui des ailes aux porcs. Ils prennent 1 des nôtres… Prenons 2 des leurs ». Un autre policier a été tué dimanche, en Floride (sud-est) alors qu’il était en service…

Au Etats-Unis comme partout en cette fin d’année, les seules fêtes se feront dans la rue contre la police !

Reformulé de la presse US

Notes:

*cette ville de Berkeley est située dans la banleue de Saint-Louis, dans le Missouri. A ne pas confondre avec la ville homonyme qui elle se trouve dans la banlieue de San Francisco, et qui a récemment connu des nuits d’émeutes anti-police

**Houston, ville principale de l’Etat du Texas (sud-est)

***Milwaukee est une ville de l’Etat du Wisconsin, située à l’extrême-nord de Chicago

Qu’avons-nous à « fêter » ?

«Cadeaux» ? «Fêtes» … ? «Fin» de quoi … ? d’année ? mais encore ? Des «voeux» ?? période de … «trêves» ?!!

Pour la dernière ligne droite annuelle de l’infinie compétition économique, du «simple-petit-et-brave» commerçant à n’importe quelle « grande-vilaine » entreprise multinationale, les patron-ne-s rivalisent dans l’art d’exciter le civilisé portemonnaie sur pattes que nous devrions être. Ainsi, chaque esclave salarié-e se voit forcé-e de donner tout ce qu’il/elle a d’énergie, de «courtoisie» et de concentration.

Que l’on essaie de se voiler la face ou que l’on fasse simplement comme une certaine majorité de gens, cela ne change rien à la réalité sociale : on ne peut pas faire comme si l’esclavage salarié et la consommation ne signifiaient pas notre exploitation et la dépossession de nos vies. À moins d’être une pourriture de riche, on ne peut pas payer et être heureux en même temps. L’argent n’est jamais notre, il est et sera toujours un moyen pour les dominant-e-s de nous tenir en laisse et de nous racketer légalement.

Si les arguments humanistes de soi-disant « convivialité », « partage » et autres « chaleureuses retrouvailles » ne prennent pas, c’est aussi que dans le cadre des « fêtes de fin d’année », il est impossible de dissocier, ce qu’il y a de narcotique ou hypocrite, de l’accentuation de la violence de l’État : déploiement d’effectifs de police et de gendarmes supplémentaires, détachement de militaires en mission Vigipirate, collaboration étroite avec les professionnels, du commerce de proximité aux grands centres commerciaux en passant par les transports en commun, les bailleurs, propriétaires et autres citoyens-flics, etc.

Bref : Pas de fin ni de répit à la soumission et l’exploitation quotidiennes. Pas de trêve dans le flicage et la suspicion de nos existences. Pas de cadeaux dans la société-prison.

Alors … bonne fête à toi patron-ne, qui me jettera dès que je ne te serais plus rentable ? Bonne année à toi flic, brute en uniforme qui continuera à nous soumettre et à nous assassiner au nom des puissant-e-s et des lois ? Meilleurs voeux à vous propriétaires et marchand-e-s, qui vous enrichirez toujours plus sur nos élémentaires besoins de toit et de nourriture ?

Ils nous contraignent à des non-vies, ou simplement nous tuent, et nous irions fêter… le passage d’une année à une énième de misère sociale ? ou plus cyniquement, nous irions (nous) oublier le temps d’une fausse joie pour, après l’opium et les grimaces diplomatiques, nous rejeter de plus belle dans la violence familière du quotidien ?

Nous ferons la fête… oui. Nous ferons la fête lorsque prisons et entreprises, drapeaux et monnaies, banques et frontières, tribunaux et palais, écoles et uniformes seront détruits et à jamais objets de mépris ! Disons-le hautement : plus que la fin d’une année, nous célébrerons alors, avec raison et force joie, la fin d’un monde, la fin d’une ère !

D’ici-là… Vous voulez malgré tout des voeux et des politesses ? EN VOILÀ :

Que crèvent le patron et le commerçant qui exploitent nos besoins et écartèlent nos vies selon les exigences de leur économie, qu’ils la nomment locale, sociale, verte ou équitable !

Que crève le flic, ce salarié terroriste au service de n’importe quel État !
Que crève le banquier, vautour et prêtre sacrificateur de l’argent, ce sang du capitalisme !
Que crève l’industriel, accapareur des ressources qui nous empoisonne nous et la planète !
Que crève l’ingénieur qui invente les technologies de contrôle et produit la normalité !
Que crève le journaliste, corrupteur de notre conscience et de notre esprit, faux critique et vrai SALE collabo’ des flics !

Que crève le prof, inculqueur de l’obéissance et de la docilité, flic, juge et maton des enfants !
Que crève le juge, despote sénile, croque-mort sadique, lâche destructeur de tant de vies et de liens !
Que crève le politicien quelqu’il soit, proxénète et traître de toutes les espérances de dignité parce que tout chef est ennemi à jamais de l’émancipation humaine !
Que crève l’officier qui commande le meurtre mais aussi le soldat qui lui obéit !
Que crève le député qui fait la loi mais aussi l’électeur qui fait le député !
Que crèvent ceux qui ne sont jamais allés au paradis et qui le vendent à d’autres qui n’y iront jamais !

Et que vivent la révolte et l’insoumission à l’autorité !
Que dans l’hiver social se propage cette primordiale nuée d’âpres souhaits si mauvais et néfastes pour les dominants et les exploiteurs, et si bons et toniques pour les pauvres, exploité-e-s, indésirables et révolté-e-s !

POUR UNE VIE BELLE ET FÉCONDE, QUE CRÈVE LE MEILLEUR DES MONDES !

bonne_fete-_cette_fois_c_est_la_bonnePublié sur indymedia nantes, 23 décembre 2014

Lettre de Carlos López “Chivo” sur le conflit au Mexique et une critique du milieu anarchiste

Ces temps-ci il y a une forte tension à des endroits du pays, le mécontentement que ressentent des individus et des groupes contre l’État-Capital s’étend, créant ainsi un contexte idéal pour continuer nos luttes pour la liberté totale. Nous vivons dans une soi-disant « démocratie », dans laquelle ses représentants redoublent d’efforts pour consolider une « paix sociale » inexistante, qui dans la pratique n’est rien de plus qu’un plus grand contrôle et pouvoir sur nos vies. Mais ce même contrôle est ce qui génère la haine et la rancœur qui tôt ou tard exploseront en révoltes.

Nous pouvons voir que nous sommes face à un gouvernement qui s’est senti vulnérable et à qui ça fait mal de se voir momentanément dépassé face à l’action de ceux et celles qui combattent son oppression, et que l’idée que le conflit puisse se généraliser pour laisser place à une insurrection sociale le remplit de terreur.

À travers le pays il y a des dizaines de meurtres et d’injustices, de cas isolés qui ne reçoivent pas le soutien médiatique ni la force sociale pour provoquer l’indignation qui ouvre le conflit, ce qui nous laisse penser que nous continuons de préférer le spectaculaire et quantitatif. Le conflit le plus récent dans ce sens là c’est l’affaire d’Ayotzinapa, qui a provoqué toute une série d’émeutes qui ont eu lieu à différents endroits du pays suite à la disparition de 43 étudiants. Disparition commanditée depuis les sphères du pouvoir local, ce qui nous prouve que la guerre sale n’appartient pas qu’au passé, mais qu’elle est toujours une pratique courante comme le montre le Chiapas, Atenco, Oaxaca.

Des tas d’informations sont diffusées chaque jour sur l’abus d’Ayotzinapa où l’on spécule au sujet du destin incertain de ces jeunes. Ainsi pour le moment tout ce que je peux dire c’est que la disparition des 43 étudiants a lieu dans un contexte compliqué dans lequel interviennent des facteurs qui contribuent à ce que la situation soit ce qu’elle est : disputes entre cartels de la drogue présents sur la zone pour le contrôle du trafic d’opium et de cannabis, qui voient dans le trafic de drogue un moyen pour obtenir non seulement des armes et de l’argent, mais aussi du pouvoir et du prestige pour réaliser leurs objectifs.
En mélangeant cela avec le thème de la politique, car comme on le sait, les représentants de la démocratie trament avec les mafias pour agrandir leur pouvoir politique et économique, devenant ainsi un narco-gouvernement. En plus de la présence historique de groupes politico-militaires qui ont une base sociale dans cette région.

Nous, individus opposés à toute forme d’autorité, nous ne pouvons accepter aucun pouvoir ni visible ni de facto, ainsi nous refusons catégoriquement toute sorte d’assassinat ou disparition pour des raisons politiques ou d’intérêts mafieux.

La disparition des 43 étudiants a eu beaucoup d’échos au sein de l’opinion publique et dans les médias de masse, devenant le mouvement « Nous sommes tous Ayotzinapa » et déchaînant une vague de manifestations, rassemblements avec discours émouvants, critiques sur internet des institutions de l’État pour son « inefficacité », de groupes citoyennistes demandant la démission du fasciste Peña Nieto ; des familles et amis exigeant la présentation de leurs proches vivants et menant une grande partie de la lutte sur le terrain de la légalité, mais aussi à travers des formes violentes, surtout à Guerrero et dans le District Fédéral.

Personnellement je me solidarise avec la douleur que les familles des disparus doivent ressentir sans aucun doute, car la situation qu’ils traversent n’a rien de facile, et qu’ils réclament justice aux autorités me semble évident lorsqu’on n’a pas une posture acrate. Et si je comprends, même si je ne le partage pas, que la majorité du mouvement préfère manifester de façon pacifique et non violente, ce que je ne peux pas accepter c’est que ce même mouvement, ou une partie, signale et dénonce des compagnons qui décident de participer par des méthodes illégalistes.

De mon point de vue anarchiste, je considère que le pacifisme est une lutte facilement récupérable par l’État, en plus d’être opposée à nos principes. Nous ne voulons mettre personne en prison, car nous luttons pour la destruction des prisons, car nous les considérons inutiles. Pour l’anarchiste, se mouvoir dans cette société ne nécessite aucun accomplissement, car c’est plutôt une tension constante que nous cherchons à étendre à tous les domaines de nos vies, c’est pour ça que nous devons être prudents avec nos prises de position et savoir mener une lutte à côté de ceux qui se rebellent mais sans abandonner nos convictions, sans chercher à être acceptés ni agréables, et encore moins à chercher de la reconnaissance.

Par exemple, nous soutenons la révolte qui a surgi à l’occasion d’Ayotzinapa mais nous ne tomberons pas dans des méthodes et formes qui nous sont étrangères afin d’être happés par le courant. Nous ne sommes pas tous Ayotzinapa. Nous participons pour intensifier le conflit sans pour autant porter l’étendard d’un mouvement qui ne nous représente pas. Je rejoins le compagnon Mario López “Tripa” sur le fait que notre lutte n’est pas pour obtenir des améliorations ni pour rendre le gouvernement plus juste, nous ne concevons aucun mauvais ou bon gouvernement, nous ne cherchons pas à développer nos luttes afin qu’elles soient « cools ». Nous cherchons plutôt une rupture totale, à couteaux tirés avec toute manifestation de pouvoir, d’où qu’elle vienne, une rupture jusqu’aux dernières conséquences.

Nous ne cherchons pas à réclamer quoi que ce soit, à qui que ce soit, mais seulement profiter des conditions pour continuer nos luttes, vu qu’à chaque coup assené au pouvoir nous devenons plus libres. Nous croyons fermement que les attaques solidaires sont la meilleure forme de montrer notre soutien. Nous ne croyons pas aux conjonctures pour prouver notre solidarité, mais nous voulons et nous nous efforçons de mener en pratique l’insurrection quotidienne et sociale.

Être prisonnier est souvent dur, en plus de réduire significativement la quantité d’informations que l’on reçoit sur les événements de l’extérieur, mais ça n’empêche pas que nous puissions émettre des avis, malgré le sentiment d’impuissance que l’on ressent car on ne peut pas soutenir côte à côte les compagnons. Lorsque nous voyons que les conditions sont là pour réaliser cette insurrection à laquelle je me réfère, bien sûr le moment que beaucoup d’anarchistes disent attendre, comme le revendique l’anarchisme de synthèse ou ces « révolutionnaires anti-système » qui se vantent de chercher un monde meilleur, eh bien dans ces moments-là ils ne peuvent pas trouver de prétexte pour sortir de cette attente éternelle et bondir de la zone de commodité qui se justifie d’elle-même.

Ce dont il s’agit maintenant c’est de perpétuer la tension et de ne pas permettre que le feu libérateur ne s’éteigne. Nous devons continuer d’avancer, pas seulement en levant le poing et la voix, mais en lançant tout son corps et sa volonté, en sachant que s’il n’y a pas une foule ou des compagnons pour agir, nous avons la courageuse option de continuer par des attaques avec la complicité de la nuit et l’anonymat, avec des engins artisanaux et simples mais efficaces, et les objectifs c’est pas ça qui manque.

Cependant, l’orgueil et le capitalisme sont souvent des facteurs qui dénaturent ce qu’est la solidarité, en la prenant pour des actions banales comme faire une partie de foot ou des concerts, cherchant à apparaître sur la photo et être connu pour un bref instant, ou bien à ressentir un grand courage momentané après avoir écouté un artiste ou un intellectuel tenir un discours bon marché et applaudir frénétiquement pour ensuite rentrer à la maison et continuer de mener sa vie routinière. Ou ceux qui affichent leur soutien en achetant un tee-shirt avec un petit texte, sans comprendre qu’avec ça au lieu de soutenir la lutte on ne fait que soutenir l’industrie capitaliste. Et il y aurait encore d’autres exemples à citer .. mais ça, ça ne se passe pas parmi les anarchistes … ou si ? Il est clair pour moi que l’insurrection doit être sociale, du côté des gens, même avec différentes idéologies, étant donné que la lutte doit être généralisée et chercher une satisfaction individuelle, mais ça ne veut pas dire que nous soyons en recherche d’alliance, car comme le dit bien Bonanno : « nous, anarchistes, sommes étrangers à tout type d’alliances ». Je considère cette union juste momentanée et dans le but d’amplifier le conflit et pas seulement d’écorner l’État, mais de le détruire totalement. C’est la raison de mon désaccord avec les alliances, car elles sont souvent impossibles vu les divergences de principes.

Un exemple de ces divergences c’est l’EZLN, où l’on voit une contradiction évidente, car tout un tas d’anarchistes, ou anarcho-zapatistes, de posture soi-disant anti-autoritaire, soutiennent et s’identifient avec cette armée, de tendance communiste et de structure autoritaire. Ces anarcho-zapatistes deviennent influencés par des slogans comme « gouverner en obéissant ». Soit, mais nous, nous disons que le fait de gouverner entraîne forcément du pouvoir, et par conséquent il y aura toujours quelqu’un qui devra obéir, même si les cadres zapatistes s’entêtent à dire que « c’est le peuple qui gouverne et le gouvernement qui obéit ». Bien sûr que je ne nie pas et n’ignore pas la lutte qui a eu lieu en 1994 entre l’EZLN et l’État, gagnant des centaines de sympathisants dans le monde pour leur cause. Et même certains anarchistes ont été séduits par la « Sixième déclaration de la forêt Lacandone », mais le désenchantement n’a pas tardé à pointer lorsque nous nous sommes rendu compte que leur pratique autoritaire persistait, bien que soi-disant libertaires.

N’importe quelle armée, aussi révolutionnaire qu’elle veuille bien se dire, y compris des armées noires qui se disent soi-disant anarchistes, aura toujours des bases autoritaires (maoïstes ou marxistes léninistes) qui sont contraires à l’anarchisme et donc je considère que c’est superflu et stérile de chercher ces alliances. Cela nous parait nécessaire de prendre ses distances avec le gauchisme qui cherche à renverser le pouvoir uniquement pour en imposer un autre après, théorie classique marxiste-léniniste.

Pour conclure nous ne voulons pas oublier de rappeler que dans la conjoncture actuelle plusieurs groupes ont réalisé des actions, des anarchistes, des groupes politiques et citoyennistes et même des guérillas ont contribué séparément au conflit et comme toujours, il y en a qui cherchent à en tirer profit, comme c’est le cas d’une guérilla qui s’est donné comme objectif de recruter, même parmi les anarchistes, pour agrandir son cercle guerrier. Ils promettent des entraînements en stratégie militaire, logiques d’attaque, et maniement d’armes. C’est inquiétant que certains anarchistes se laissent séduire et consentent à participer, allant ainsi à l’opposé des convictions, ou c’est peut-être par manque d’information. Les guérillas sont des avant-gardes spécialistes qui ont accepté volontairement la clandestinité comme mode d’action.

Nous devons bien garder à l’esprit que la spécialisation n’est pas du tout nécessaire, car nous ne sommes pas des professionnels et nous ne cherchons pas à l’être. Nous nous contentons d’attaques simples et permanentes en faisant le nécessaire pour rendre la lutte efficace, car la fin ne justifie pas les moyens et jamais nous ne devons perdre la cohérence entre qui nous sommes et comment et pourquoi nous agissons.

Carlos López “Chivo”

[Traduit de l’espagnol par non-fides de la CNA du Mexique le 22 décembre 2014]

 

[Turin, Italie] Chiara, Claudio, Niccolo et Mattia condamnés à 3 ans et demi de taule – 17 décembre 2014

Italie : Arrestations domiciliaires pour les « NoTAV »

Une semaine après leur condamnation, Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia sont envoyé.e.s aux arrestations domiciliaires, avec toutes les restrictions. Ils sortent de prison, donc, mais doivent rester enfermé.e.s « chez eux » et ont l’interdiction de rencontrer (et de communiquer avec) toute personne n’étant pas domiciliée dans la même maison.

Entretemps, hier, Lucio aussi a été transféré, comme Francesco et Graziano, dans la section AS2 de la prison de Ferrara.
Voici l’adresse pour leur écrire :

Francesco Sala
Graziano Mazzarelli
Lucio Alberti

c/o C.C. via dell’Arginone, 327 – 44100 Ferrara

[Traduit par non-fides le 23/12/2014 de l’italien de Macerie]

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Turin (Italie) : 3 ans et demi pour Chiara, Niccolò, Claudio et Mattia

Aujourd’hui, 17 décembre, le tribunal de Turin a condamné Chiara, Niccolò, Claudio et Mattia a 3 ans et demi de prison, pour l’attaque, revendiquée par les camarades, du chantier de Chiomonte la nuit du 13 au 14 mai 2011. Les accusation retenues sont celles de dégradation par incendie, violence sur agent de police et port d’arme de guerre (des Molotovs). L’accusation la plus lourde, celle de terrorisme (art. 270 sexies du Code Pénal, réprimant, de façon assez large, toute conduite visant à « obliger les pouvoirs publics à effectuer ou s’abstenir d’effectuer un acte quelconque ») est tombée. Une victoire, donc, pour les quatre, qui sont en prison depuis le 9 décembre 2013 et aussi pour Lucio, Francesco et Graziano, emprisonnés depuis le 11 juillet dernier avec les mêmes accusations.

Hier, comme geste de solidarité, un TGV arrivant de Paris et allant à Milan a été bloqué et tagué, à la gare de Vercelli.

Pendant la nuit du 15 au 16, un DAB a été incendié à Florence. Encore le matin du 16 décembre, deux Molotovs (qui n’ont pas explosé) ont été trouvés à côté des véhicules de l’entreprise Torinoleggi de Rivoli, qui participe aux chantiers du TAV.

Ce matin, pendant que la lecture de la sentence avait lieu, des solidaires ont bloqué l’autoroute en Val de Susa.

Entretemps, Graziano et Francesco ont été transférés dans la section HS (l’AS2) de la prison de Ferrara. Voici les adresses :

Graziano Mazzarelli
Francesco Sala
c/o C.C. via dell’Arginone, 327 – 44100 Ferrara

Lucio reste, pour l’instant, à Busto Arsizio :

Lucio Alberti
c/o C.C. via Cassano Magnago 102 – 21052 Busto Arsizio (Varese)

[Reformulé par non-fides depuis la presse italienne et depuis des sites compagnons le mercredi 17 décembre 2014.]

[Etats-Unis] Emeutes en Californie contre la police et son monde – 6 décembre 2014

Mercredi 3 décembre 2014, le policier ayant étouffé à mort Eric Garner à Staten Island (New-York) le 17 juillet 2014 a été relaxé par la justice américaine. Cela quelques jours après le non-lieu prononcé à l’encontre du flic meurtrier de Mike Brown à Ferguson. La rue continue à exprimer sa rage, et ce loin de l’image pacifiste et résignée que tentent de véhiculer les réformistes de gauche/d’extrême-gauche (avec les « die-in », où il s’agit de s’étendre sur le sol en faisant le mort devant la police). D’autres ont choisi de rendre les coups, notamment en Californie (à Berkeley*, Oakland..) et à Seattle.

Dans la soirée de samedi 6 décembre, la marche pacifique organisée par Occupy Wall Street prévue à Berkeley a été rompue vers 18h30 à Shattuck. Des manifestants au visage masqué, répartis en petits groupes, ont brisé des vitres de commerces (de bouffe et de vinset entreprises le long de l’University Ave. près de Martin Luther King Blvd. Certains comme ‘RadioShack’ (qui vend des bidules informatiques et multimédia) a été vidé de son contenu. D’autres manifestants ont brisé des distributeurs de billets de banque à coups de marteaux et incendiés des poubelles à travers la rue. Rapidement après les premières vitrines tombées, la police a demandé à la foule de se disperser, et en échange a reçu une pluie de projectiles divers (pierres, pavés, bouteilles…). Un flic a du être hospitalisé pour une luxation à l’épaule après avoir été frappé avec un sac de sable. Plusieurs véhicules de police ont été endommagés. Le parcours de la manif a aussi été recouvert de nombreux graffitis contre la police.

'Radio Shack' à Berkeley (Californie)

Berkeley (Californie) samedi 6 décembre 2014

La presse évoque également plusieurs destructions plus tard dans la nuit dans le centre-ville d’Oakland, parlant de « vandales et d’anarchistes s’attaquant à la propriété » et de plusieurs arrestations (sans en dire plus).

Vendredi soir, des manifestants ont bloqué l’autoroute (Interstate 880) à Oakland, perturbé la circulation des transports en commun BART du quartier Castro de San Francisco. 

A Seattle, plusieurs flics ont été caillassés lors d’une manif qui a tenté de bloquer une grosse artère du trafic routier. 7 personnes ont été interpellées.

Reformulé de leur presse

NDT:

* Berkeley est situé au nord de Oakland, à la périphérie de San Fransciso

[Espagne] Lettre de Francisco Solar depuis la prison de Villabona

Cela fait un an que la police a débarqué dans notre appartement au cri de :”vous avez quelque chose de chaud ?!”. Ça m’avait surpris et en même temps ça m’avait fait rire. Ensuite on s’est rendu compte qu’ils voulaient savoir si on avait placé des engins explosifs comme piège, ce qui nous a fait encore plus rire.

Cela fait un an qu’ils m’ont séparé de ma compagne par des centaines de kilomètres, et depuis seulement quelques mois je peux écouter sa voix, 5 minutes tous les 15 jours.

Un an enfermé en isolement dans 3 prisons différentes du royaume espagnol. Des prisons qui basent leur politique pénitentiaire sur la psychiatrie, médicalisant les prisonniers dans le but de les étouffer. Établissant un contrôle absolu sur les communications et le contact avec l’extérieur. Dans ces prisons du premier monde on favorise la relation impersonnelle avec l’extérieur, tout ce qui est contact physique est complètement restreint, à la différence de mon expérience dans les prisons chiliennes. La possibilité d’être avec les tiens est impensable dans des endroits pareils.

Cela fait un an que la solidarité s’est fait sentir à chaque minute, spécialement de la part des anarchistes de Barcelone, qui avec leur volonté et initiative ont détruit la dispersion et l’isolement. Ils ont prouvé que la solidarité n’est pas un mot vide, que c’est un contenu inséparable de toute notre pratique et lutte pour la libération totale. Et avec ça une fois de plus le pouvoir est ridiculisé. Il ne comprend pas le moins du monde de quoi se nourrissent nos relations. Les difficultés qu’ils nous posent nous rendent plus forts, face aux adversités nous nous connaissons mieux et lorsque nous apprenons à nous connaître mieux nous rions de ce qu’on avait cru insurmontable. Si nous avons décidé d’affronter l’État c’est parce que ça fait très longtemps que nous avons décidé d’arrêter de vivre à genoux.

Francisco Solar

Centre Pénitentiaire de Villabona, le 13 Novembre 2014

afiche-monicayfrancisco

Pour écrire aux compas :

  • Mónica Caballero Sepúlveda
    Centro Penitenciario Ávila
    Ctra. de Vicolozano-Brieva, s/n
    05194 Brieva
    Ávila (España)
  • Francisco Solar Domínguez
    Centro Penitenciario Villabona
    Finca Tabladiello
    33480 Villabona-Llanera
    Asturias (España)

Traduit de l’espagnol par camotazo

Ferguson brûle. Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? (29 novembre 2014)

« Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? »

MontgomeryFerguson-002Plutôt que de s’engager dans une guerre d’usure avec le RCP*, quelques anarchistes ont décidé d’appeler à une manifestation distincte en solidarité avec les rebelles de Ferguson pour la soirée du samedi 29 novembre. L’appel a été intitulé « Ferguson brûle. Que va faire Seattle ? ». L’intention était de créer un espace où les gens ont pu exprimer leur colère comme ils l’entendaient, au lieu d’essayer de gérer et contrôler la colère populaire pour un programme politique restreint.

Une foule d’environ 60 personnes (dont la plupart étaient habillés entièrement en noir avec le visage masqué) s’est rassemblée au Central Community College de Seattle sur Capitol Hill à 22 heures. Il y avait au moins trois grandes banderoles avec des slogans anti-flic peints dessus, et une absence notable des signes de protestation et de pancartes qui avaient imprégné les événements précédents de la semaine**.

La marche a quitté le Central Community College de Seattle et est allée vers le nord sur Broadway. Etant donné que c’est devenu courant durant les deux dernières années, les flics sur des vélos ont longé les deux côtés de la manif. Les flics ont permis aux manifestants de prendre (et de garder) la rue, mais le mur de vélos a eu un effet certain d’empêcher les manifestants de faire bien d’autres choses que de marcher dans la rue au premier abord.

Tout le monde a marché vers le nord de Broadway, puis a contourné un bâtiment et est allé de nouveau au sud de Broadway. Des acclamations de passants bourrés ont été entendus en passant the Highline (bar punk du Capitol Hill pour les punks qui ne peuvent plus se permettre le Capitol Hill). À Union street, les flics ont essayé d’empêcher la marche d’aller vers l’Est, à tel point que les gens se sont retournés, ont fait du jogging à travers un labyrinthe de fourgons de police et ont reculé à l’angle à Pike. Dans l’action, quelqu’un a jeté une bombe de peinture sur la fenêtre du côté conducteur d’un fourgon de police. La bombe de peinture a été suivie d’une pierre à travers la même fenêtre, qui aurait frappé au visage le porc qui conduisait le fourgon.

Comme la marche s’est frayée un chemin jusqu’à Pike, quelques personnes ont réussi à bloquer les flics à vélo en montant des barricades à travers leur chemin. Les flics à vélo ont été incroyablement lents à réagir en étant obstrués sur le trottoir et ont semblé très embarrassés sur la façon de démonter et de se frayer un chemin sur la voie nouvellement barricadée. Une autre pierre a été jetée sur un autre fourgon de police, mais a seulement réussi à cabosser l’extérieur.

La marche s’est dirigée vers la 13ème avenue.

Pusieurs pierres ont été lancées sur la Bank of America mais aucune vitre n’a été cassée (visée aux angles). La police ne réussissait toujours pas à rassembler leur ligne de vélo à cet endroit et restait à l’arrière.

Sur Madison, la marche a tourné à droite, descendant la colline. La police semblait inquiète que la foule enragée retourne au couloir Pike/Pine et a formé une ligne de vélos pour bloquer la 12ème Ave. Dans leur précipitation pour bloquer la rue, ils n’ont soit pas remarqué ou ne se sont pas souciés du concessionnaire Ferrari (appelé plus tard par le torchon de la police de Seattle « commerce local ») l’ont laissé sans surveillance à l’angle. Des banderoles ont été utilisées pour bloquer la ligne de mire des flics comme une des nombreuses grandes fenêtres du concessionnaire a été éclatée, envoyant une pluie d’éclats de verre sur une voiture de luxe.

Après l’attaque de la salle d’exposition Ferrari, la marche a viré au jeu du chat et de la souris avec les flics.

En des points, il semblait que les flics permettaient aux manifestants d’aller là où ils voulaient, d’autres fois il semblait qu’ils avaient canalisés tout le monde en un endroit particulier, mais le bloc est resté fort en nombre et en équipements, ce qui a permis aux personnes de rester anonymes et libres tout en causant encore du bordel.

Au moment où on est arrivé à l’entrée arrière du parking QFC, de nombreuses personnes ont abandonné la manif. Personne n’a été arrêté.

Cette marche a été la plus bagarreuse que Seattle ait eu ces dernières années, et certainement les choses ont été agitées à partir du moment où la police a commencé leur stratégie de laisser les gens prendre la rue tout en longeant le trottoir à vélos.

Les thèmes de cette marche différaient nettement des autres événements autour du meurtre de Mike Brown à Seattle. Alors que davantage de propagande à distribuer aurait été utile, beaucoup de gens ont fait un bon travail en ne permettant pas de réduire tout ça à une campagne d’un problème unique. Des appels pour la justice de Mike Brown ne sont que trop limitées – à quoi la justice pourrait-elle même ressembler dans un monde ordonné par le capitalisme, l’État, la police et leur pilier nécessaire de la suprématie blanche? Nous refusons de nous contenter de demi-mesures et de réformes; c’est tout qui doit disparaître. Les gens ont fait un excellent travail d’avoir une tenue solide et en veillant les uns aux autres. Prenez soin les uns des autres et refaisons-ça de nouveau !

Traduit d’anarchistnews, 12/01/2014 – 22:41

NdT:

*Pour évoquer les récupérateurs du Parti Communiste Révolutionnaire, qui tentent d’endoctriner régulièrement les manifestant-es descendant dans la rue contre la police. Ils ont pris l’habitude de se ramener avec leurs tracts faites de revendications vieilles de deux siècles et de tenter de contrôler la foule enragée.

**En référence notamment à l’appel au boycott de la journée nationale de la consommation et du consumérisme, (appelée le « Black Friday »), qui s’est déroulée le 28 novembre dernier, en signe de protestation contre le non-lieu du grand jury prononcé à l’égard du flic meurtrier Darren Wilson. En somme, un appel pacifiste au boycott de la marchandise plutôt qu’un appel au pillage.