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[Paris] Nous sommes contre le travail

Parce que nous sommes contre un système qui repose sur l’exploitation de tout et de tou-te-s.

Parce que les administrateurs de ce monde transforment l’ensemble du vivant en marchandises sur toute de la planète.

Parce que cette société n’a d’autres choix à nous proposer que la mise au travail, quelques miettes pour survivre ou l’enfermement pour les indésirables et les récalcitrant-e-s.

Parce que le travail c’est vendre son temps, ses énergies, son corps et son esprit à des patrons, à des chefs, à des machines.

Parce que le capitalisme et l’Etat prétendent avoir la main mise sur tous les aspects de notre vie et nous dépossèdent de plus en plus de toute autonomie et même de nos rêves de quelque chose de profondément autre.

Parce que ce système de production effrénée ne laisse pas d’en-dehors où chacun-e pourrait décider librement de ses activités.

Parce que Papa Etat ne garantit des droits qu’au prix de notre liberté ; c’est le même qui lâche ses chiens de garde dans la rue, crée et militarise les frontières et fait la guerre aux quatre coins du monde.

Parce que les restructurations (qu’ils appellent « crises ») signifient le durcissement de la misère, du cannibalisme social, des techniques et des technologies de contrôle.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous sommes non seulement contre le travail mais surtout contre le monde qui en fait un pilier et un horizon indépassable.

Si nous ne voulons pas aménager la longueur de nos chaines mais bel et bien les détruire, il n’y a ni négociation ni dialogue possible avec le pouvoir quel qu’il soit.

Il s’agit donc de mener cette lutte au-delà des limites qu’essaient de nous imposer tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle étouffe dans les cadres existants (dont font partie les politiciens et les co-gestionnaires de tous ordres).

Au lieu de toujours suivre des agendas posés par d’autres la question est d’étendre la révolte en décidant nous-mêmes de ce contre quoi nous voulons l’exprimer, en imaginant mille et une manières pour bouleverser ce monde, en nous associant et en nous auto-organisant sans chefs ni hiérarchie, en prenant l’initiative, individuellement et collectivement et par l’action directe. Ainsi il devient possible d’affronter les puissants qui prétendent nous dicter leur loi, pour en finir avec la guerre permanente qu’ils nous livrent à coup d’autorité, de fric et de flics.

Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.

Les blocages et les sabotages ne sont pas de simples mots d’ordre, mais des pratiques bien réelles ouvrant des chemins pour sortir de la routine de l’exploitation et de la logique de consommation, y compris du spectacle de la contestation.

Car, tant que les métros transportent le bétail humain, tant que le courant électrique alimente les usines de mort et les laboratoires du contrôle, tant que l’argent continue à circuler, tant que les écrans continuent de diffuser la propagande, tant que les fibres et les antennes assurent notre dépendance, tant que les artères de la ville impriment leur rythme à nos corps et nos esprits, tant que …

… alors brisons le train-train quotidien !

[Tract distribué à Paris (publié sur indymedia nantes) lors de la manifestation du 5 avril.]

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[Tract] Lettre de prolétaires aux autres concernant la « loi Travail » et ses inconséquences

arton4926-1aebbNous nous adressons ici aux exploités, mais à vrai dire nous nous foutons de votre classe sociale, de votre origine, de votre niveau d’étude atteint ou échoué. Mais nous nous adressons surtout à ceux et celles qui ont le malheur de bosser, qui y sont obligés par leur condition, qui ne touchent pas au RSA ou à la thune de papa toute leur vie.

Dans les tracts, dans les AG, dans les réunions, on nous dit aujourd’hui que l’objectif de ce mouvement en cours, c’est le retrait immédiat de la loi Travail. Certains, s’ils veulent « élargir » un peu le problème, demandent également le retrait de l’état d’urgence ou quelque chose d’autre. Passons sur l’humiliation qui va forcement avec cette mendicité sociale où on nous casse la gueule et où on répond par « s’il vous plaît monsieur… » La question que nous voudrions vous poser ici est autre. La question, c’est la suivante :

Est-ce que votre vie, en ce moment, en cette ère toujours pré-loi Travail, est chouette, autonome, belle, libre, pleine, joyeuse ? Le code du travail défend-il si bien vos aspirations individuelles et collectives, vous protège-t-il du patronat qui veut vous voler votre temps à son profit ? Défend-il bien, avec ses inspections et autres agents qui ne nous souhaitent, évidemment, que du bien, votre droit à brosser les chiottes, à servir les bobos dans un bar la nuit, à livrer des pizzas que vous ne pouvez pas vous payer et tant d’autres options qui devraient nous rendre pleins d’espoir ?

Pour quiconque travaille aujourd’hui dans un boulot de merde, il devrait être clair qu’il n’y a rien à défendre dans ce précieux code du travail. Toute la merde que nous promet la réforme – les heures supplémentaires, bosser la nuit plutôt que de faire l’amour, être foutu à la porte dès que ça convient mieux au patron – on le sait déjà, comme on sait que la menace, et non pas une inspection quelconque, est le seul moyen de gagner quoi que ce soit de l’autorité. Les seuls qui peuvent se tromper sur ce point, ce sont ceux et celles qui ne risquent pas de « tomber si bas » et les étudiants qui se pensent immunisés contre l’avenir de merde qui est réservé à certains d’entre eux.

Le code du travail, c’est le garant de l’exploitation. La loi Travail, c’est son intensification. Alors défendra-t-on l’exploitation contre son intensification ?

Non merci. Et c’est pour ça que nous vous proposons de relancer une autre étape de la lutte : la lutte contre le code du travail et le travail lui-même. Parce que contrairement aux syndicats, aux intellectuels, aux étudiants qui vivent de versements familiaux, nous, on n’a rien à défendre ici.

Nique le travail et ses défenseurs, les syndicats, et tous ceux qui nous proposent de défendre un présent de merde contre un avenir de merde.

Des prolos comme les autres.

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Publié sur non-fides

 

[Montréal, Québec] Pourquoi nous attaquons la police – 5 mars 2016

Appel pour un mois contre la police : un véhicule du SPVM attaqué près du métro Charlevoix

Plus tôt aujourd’hui (5 mars 2016), à 18h, quelques ami.es ont attaqué un véhicule du SPVM stationné à l’extérieur du métro Charlevoix dans le quartier de Pointe-Saint-Charles à Montréal en crevant les pneus et fracassant les vitres.

Nous voulons nous servir de cette attaque en tant qu’appel à des actions contre la police à Montréal entre aujourd’hui et la fin du mois de mars.

À l’approche de la manifestation annuelle contre la « brutalité policière », nous aimerions nous éloigner d’une combativité limitée à ces seules manifestations, auxquelles les forces policières ont amplement l’occasion de se préparer et après lesquelles la paix sociale est facilement rétablie. Nous voulons montrer que la police est vulnérable au sabotage, et que ceci est possible chaque jour de l’année. Nous voulons que la peur change de camp. Nous voulons encourager l’espace anarchiste montréalais à expérimenter une offensive diffuse contre les opérations quotidiennes de la police, pas seulement le 15 mars, mais durant tout le mois à venir.

Nous avons dispersé des copies de ce tract près du véhicule vandalisé :

Pourquoi nous attaquons la police

Si vous lisez ceci, vous vous demandez probablement pourquoi quelques individus masqués viennent de vandaliser la voiture de police qui est devant vous.

Ça a été plutôt facile de gâcher la journée de ces flics; nous portions des foulards, chapeaux et gants pour dissimuler notre identité, et avons dédié vingt secondes à cette action directe, pendant qu’un.e de nous était bien positionné.e pour guetter l’éventualité d’un.e policiè.re tentant de retourner vers le véhicule. Nous avons couru jusqu’au prochain coin de rue, avons changé de vêtements pour modifier notre apparence tout en gardant nos foulards, et avons calmement réintégré la foule en nous éloignant.

Permettez-nous de nous présenter; nous sommes celles et ceux qui ne se sont jamais senti.es satisfait.es de suivre le programme métro-boulot-dodo auquel l’école nous prépare; nous sommes celles et ceux qui voient un flic et reconnaissent l’héritage de domination qu’ils représentent et appliquent; nous sommes celles et ceux qui veulent lutter pour détruire l’État, l’économie, les structures qui nous forcent à nous conformer aux rôles prédéterminés d’« homme » et de « femme », et toutes les violences quotidiennes innombrables que cette société nous impose. Nous voulons détruire ce qui nous détruit, tout en amorçant simultanément la création d’un monde moins misérable que celui-ci.

Nous ne sommes pas dupé.es par les réformes que l’État nous offre pour atténuer ces sentiments, parce que nous reconnaissons l’absurdité de simplement ajuster les réglages de cette société-machine létale, et la nécessité de mettre feu à ses panneaux électriques. Nous voulons une rupture révolutionnaire avec la vie quotidienne qui nous enferme dans le travail et les relations sociales acceptables. En dehors des émeutes et des rébellions de grande échelle, nous vivons ce désir pour quelque chose de nouveau en sabotant les systèmes de domination par tous les moyens possibles.

Plusieurs d’entre nous se disent anarchistes, mais l’important n’est pas le nom que l’on se donne, mais plutôt le combat riche et inspirant contre l’autorité auquel nos actions et projets participent. Pour nous, une voiture de police qui ne peut plus patrouiller dans le quartier suggère l’objectif plus large de mettre le système de flicage, de prisons et de tribunaux hors d’état de nuire, parce que ce système de répression et de contrôle n’a jamais été et ne sera jamais autre chose qu’un obstacle à notre liberté. Il sert et protège les puissants – les institutions et les personnes qui ont beaucoup plus de contrôle sur la manière dont nous vivons nos vies que nous-mêmes.

Nous espérons que le fracas de ces vitres de voiture de police résonne en vous, et que vous êtes également dégoûté.es par tout.e citoyen.ne obéissant.e assimilant cette attaque à une atteinte à sa propre sécurité. Encore et encore, nous constatons que les flics ne font qu’empirer nos vies. Quand il y a un violeur dans notre quartier, nous préférons de loin voir un groupe s’auto-organiser et répondre à coups de bâton de base-ball dans les genoux du violeur que de voir un.e survivant.e traîné.e à travers les tribunaux et humilié.e à chaque étape. Nous préférons de loin voir les personnes de notre quartier qui sont confinées dans la misère par leurs patrons et proprios s’organiser pour piller un IGA ou dévaliser un commerce yuppie plutôt que de les voir se voler entre elles et de se dénoncer mutuellement à la police.

À chaque année, le 15 mars, il y a une manifestation contre la « brutalité policière ». Si nous voulons vraiment avoir la chance de vivre des vies libres, il faut amener le combat au-delà de la simple dénonciation de la « brutalité » ou des « excès » du SPVM. Nous devons comprendre que la violence brutale et la coercition sont intrinsèques à l’existence même de la police. Nous refusons le narratif dont nous gavent l’État et les médias – selon lequel certains individus parmi les forces policières constitueraient le problème, et non la police en tant que telle et le monde qu’elle défend. Voici pourquoi lorsque plusieurs d’entre nous se rejoignent dans les rues, c’est contre toute police, et nous emmenons avec nous des roches et des feux d’artifice que nous leur jetons de derrière nos barricades. Nous vous invitons à nous y retrouver, et à partager cette révolte en actes.

À la prochaine,
Vos anarchistes de quartier amicaux

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[Publié sur montréal contre-information]

[Lecce, Italie] Autour de la lutte contre la machine à expulser – Février 2016

Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser

Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a un mois à Lecce et à Turin.

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[Traduit (et complété) de l’italien par brèves du désordre, revu ici-même, Sab, 27/02/2016 – 19:21]

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Tout autour de toi

BMediolanumUne énorme machine s’est mise en route les 20 et 21 février à Lecce (Pouilles), à l’occasion du BTM Puglia (Business Tourism Management) pour discuter sur « Comment offrir un accueil mémorable aux entreprises du tourisme » ; c’est comme cela qu’on entend transformer le Salento et les Pouilles : un parc d’attraction ouvert toute l’année, mais seulement à ceux qui peuvent se le permettre. A des personnes en provenance de partout dans le monde et liées par une caractéristique fondamentale : avoir un portefeuille suffisamment bien rempli. Ces personnes sont communément nommées des touristes, une belle affaire pour tous les spéculateurs du secteur.

Pourtant, bien avant d’être prises d’assaut par des étrangers cossus, les côtes du Salento et des Pouilles ont été, et sont encore, un point d’abordage pour d’autres étrangers, débarquant de façon rocambolesque et sans argent à dépenser, avec un rêve au coeur et un espoir, celui de survivre et de laisser derrière soi les horreurs qu’on avait fuies : guerres, catastrophes, misère, faim, persécutions. En 2016, cela fera 25 ans depuis que le navire Vlora a accosté à Bari, avec sa cargaison de milliers de désespérés, dévoilant une réalité ignorée, emblème d’un monde qui jusqu’alors faisait mine de ne rien voir. Depuis ce temps, personne ne s’est posé la question de comment leur « offrir un accueil mémorable », mais uniquement de comment contenir cette humanité pauvre et misérable. La réponse a été la création de camps gardés par la police. Cela a commencé avec l’internement dans le stade de Bari en 1991, pour arriver en 1998 à la création des centres de rétention (CPT) – dont le premier fut le tristement célèbre « Regina Pacis » de San Foca – et puis encore d’autres centres de rétention (CIE). Des structures avec toujours moins d’espace et toujours plus planquées, dont la fonction reste la même : contenir les étrangers pauvres qui arrivent sur le sol italien avec des papiers qui ne sont pas en règle, et les renvoyer d’où ils sont arrivés. Répartis à travers tout le territoire national, les Pouilles hébergent à présent deux centres de rétention, l’un à Bari et l’autre à Brindisi. Les seuls à s’intéresser à l’ « accueil » de ces étrangers pauvres sont quelques entreprises qui ont compris que, même avec eux, il était possible de faire du “Business Management”. De la curie de Lecce à la coopérative Auxilium, en passant par la Croix Rouge, c’est une bonne affaire pour beaucoup.

Des rencontres comme celle de la BTM sont aussi une véritable insulte à la situation réelle des Pouilles. Derrière l’image stéréotypée d’un territoire, se cache une vie malsaine produite par les infrastructures de mort qui nous entourent, sur un territoire mortifié par d’innombrables casernes et bases militaires, avant-postes des guerres qui se déroulent à travers le monde. Ces guerres qui poussent des êtres humains à partir et à débarquer ici, là où commence leur problème. Ici où se cache une exploitation salariée extrême touchant nombre d’étrangers et tant d’exploités locaux, esclavagisés justement par les entreprises du tourisme qui participent au BTM : hôtels et structures du même genre. Ici où se cache l’éradication de toute vie réelle dans des villes transformées à la mesure des touristes, avec les centres historiques qui servent seulement de vitrines pour consommer, et d’où les pauvres doivent être éloignés, contenus.

Il semble évident que le problème de tous, italiens ou étrangers, est donc celui de l’argent, c’est-à-dire l’économie. En son nom se créent des murs et des frontières : d’un côté ceux qui ont de l’argent, de l’autre ceux qui sont pauvres. Ce n’est pas un hasard qu’un des principaux sponsors de BTM Puglia soit la banque Mediolanum, celle qui a lancé un fameux slogan : « Construite autour de toi« .
Exactement comme un mur : celui d’une prison ou d’un centre de rétention.

Quelques ennemis de toutes les frontières

[Tract traduit de l’italien par brèves du désordre et distribué à Lecce le 21 février 2016]

Gênes n’est pas finie, liberté pour Gimmy !

« Au moment de la révolte, on n’est plus seuls dans la ville »
Furio Jesi

2011-10-15-rome-clashesLe 14 juillet 2012, la Cour de Cassation a condamné de façon définitive 5 compagnons pour les faits du G8 de Gênes, en 2001, avec des peines allant de 10 à 15 ans de prison. Le 13 novembre 2013, la Cour d’appel de Gênes condamne d’autres 4 compagnons à des peines allant de 6 à 8 ans.

Après le jugement de 2012 de la Cassation, deux compagnons, Gimmy et Vincenzo, décident de s’enfuir et continuer à vivre libres. Aujourd’hui, heureusement, Vincenzo est encore libre, tandis que Gimmy a été arrêté avec sa compagne en juin 2013 à Barcelone, où il s’était réfugié.
Depuis, il est dans la section G9 de la prison de Rebibbia [Rome ; NdT], où il doit purger sa peine jusqu’en 2024.
Sa condamnation a été possible aussi grâce aux délations d’un « pacifiste » de Ravenna, présent ces jours-là à Gênes.

Le 12 janvier 2016 il y a aura, à la Cour d’appel de Gênes, une audience pour statuer de la « continuité » entre une arrestation de 2000 et celle des jours de la révolte contre le G8. Une audience à laquelle Gimmy sera présent et pendant laquelle il sera important de lui faire sentir la solidarité des compagnons. En vue de ce jour, il est important de lui écrire et de le soutenir, des façons que chacun trouvera les plus opportunes. Un aide économique est nécessaire aussi, au vu des dépenses qu’il aura à soutenir, entre autre les frais de justice.

En plus de sa situation difficile à cause de sa détention, il y a quelques jours Paola, la compagne de vie et de lutte de Gimmy a décidé de s’ôter la vie. Aujourd’hui plus que jamais il est nécessaire de rester à ses côtés.

Une autre vie brisée par les sentences des juges de l’État, prêts à enterrer en prison pour des décennies des compagnons accusés d’avoir attaqué un DAB ou des vitrines, tandis que policiers, Carabinieri et matons qui ont tué et torturé systématiquement lors du G8 de Gênes ainsi que dans les commissariats et les prisons pendant les dernières années, eux vivent tranquilles dans leurs maisons.
Tout cela ne sert à rien d’autre qu’à montrer encore plus que l’apparat de la justice est un apparat de classe, au service de ceux qui détiennent le pouvoir politique et économique de ce pays.

Seulement la solidarité d’en bas peut faire la différence ; elle peut marquer la frontière entre notre idée de la société et la leur, entre notre idée de la liberté et la leur.

Faisons en sorte que la solidarité redevienne une arme encore plus tranchante.

[Tract diffé à Trento, traduit de l’italien par non-fides d’Informa-azione.]

P.-S.

Écrivons nombreux (et envoyons de l’argent) à :

Francesco Puglisi
Casa Circondariale “Nuovo Complesso”
Via Raffaele Majetti 70
00156 Roma Rebibbia
Italie

[Haute-Durance, 05] La tension monte contre la THT et ses laquais

b-29Plusieurs sabotages visent depuis quelques temps les chantiers de RTE qui prévoit de construire des lignes THT dans les Hautes-Alpes.

Dans la nuit de dimanche à lundi 7 décembre 2015 à l’Argentière-la-Bessée, un camion de chantier de l’entreprise de travaux publics Allamanno (servant à transporter de la terre), a été saboté: les pneus ont été crevés et les vitres cassées.

Courant novembre, le préfet a annoncé dans la presse que plusieurs actes de destructions avaient visé des engins de chantier et les fondations d’un futur pylône dans le secteur de Saint-Apollinaire et de Puy-Saint-Eusèbe

Le préfet revient sur les actions non autorisées des opposants organisées depuis un mois sur les chantiers de déboisement en particulier. Trois manifestations non déclarées ont été organisées, les travaux ont été perturbés à plusieurs reprises (véhicules en travers de l’accès au chantier, troncs d’arbres déposés sur une voie d’accès…) et des dégradations ont été commises par deux fois (sucre dans les réservoirs d’huile d’engins de déboisement, dégradations sur deux tracteurs THT sur lesquels ont par ailleurs été peintes les inscriptions « RTE dégage, THT collabo ».

Lemedia05 / lundi 23 novembre 2015

[…] Le chantier de RTE (Réseau de transport d’électricité) est décrié par l’association Avenir Haute-Durance, par plusieurs collectifs No-THT et par plusieurs communes. Si 200 pylônes vont disparaître du paysage au profit de l’enterrement des lignes à haute tension, une centaine de nouveaux vont être installés pour supporter la ligne à très haute tension. La fédération du BTP et le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) dénoncent ces « actes de sabotage » et apportent leur soutien au préfet dans son action contre les auteurs de ces dégradations.

Le media 05 / lundi 7 décembre 2015

« Ces dernières semaines, un petit groupe d’opposants au projet de rénovation du réseau électrique de la Haute-Durance ont multiplié les provocations et les actions irresponsables : dégradations sur des véhicules d’entreprises locales, incendies volontaires, blocages de voies, insultes contre les personnes travaillant sur les chantiers et provocations des forces de l’ordre, jusqu’au blocage de la RN94 à Châteauroux-les-Alpes », dénonce RTE (Réseau de transport d’électricité) dans un communiqué. « Ces différentes actions, menées en toute illégalité, démontrent le peu de respect de ces quelques opposants pour celles et ceux qui vivent et travaillent en Haute-Durance. »

Le media 05 / mercredi 9 décembre 2015

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La lutte contre la THT s’amplifie en Haute-Durance

lalanotht-mediumDepuis fin octobre, les travaux de déboisement ont commencé sur le tracé des lignes à Très Haute Tension dans la Haute vallée de la durance (entre Gap et Briançon).

De blocages en sabotages, de recours juridiques en perturbations des conseils municipaux, pas un seul jour ne se passe sans que les opposant-e-s au projet ne se manifestent en plusieurs endroit de la vallée. Une marche à même réuni près de 600 personnes le 8 novembre.

Les tentatives d’intimidations de l’Etat vont bon train : personnes emmenées au poste en contrôle d’identité, convocations et puis interdiction télévisée du Préfet Besnard de manifester pendant 3 mois. Et oui, dans les hautes-alpes comme ailleurs, l’état d’urgence permet d’accentuer la répression.

Face à cela, les opposant-e-s s’organisent. Les actions continuent accompagnées de refus collectifs de déclarer son identité, d’esquives pour ne pas se faire attraper par les képis… Tenez-vous au courant… La vallée aura besoin de vous !

Vous pouvez retrouver les comptes-rendus des actions, des contacts, des émissions de radios et bien plus sur [1] Contre la THT, le nucléaire et son monde ! L’état d’urgence, y pas moyen !

larbin-medium

Voici le compte rendu du mardi 24 novembre. Rendez-vous était donné à 13h/

« Nous voici réunis à plus de cinquante personnes sur le parking des Clots à St Clément sur Durance… une cinquantaine, déterminés à braver les interdictions du préfet des hautes alpes, interdisant 3 mois de contestation au mouvement NoTHT. Après quelques discussions sur la stratégie à adopter pour bloquer le chantier, nous prenons en gais lurons la piste nous conduisant au énième lieu de saccage de RTE. On rejoint tout d’abord une pelleteuse entrain d’affiner son terrassement, que l’on bloque. On se dirige ensuite un peu plus haut vers un chantier de bûcheronnage, non sans laisser sur nos pas des amas de troncs d’arbres sur la piste. Miloud, le chef de chantier pour RTE, est agacé. Fabrice le RG le rejoint en sueur et à bout de souffle…en profite pour proférer quelques menaces à l’encontre de quelques manifestants. L’Etat d’urgence lui donne un sentiment de puissance inégalable.Retour ligne automatique On bloque le chantier pendant plus d’une heure, des compagnons de lutte postés plus bas sur la route nous avertissent de l’arrivée de l’huissier (payé gracieusement par RTE pour monter des dossiers et nous coller des procès), ainsi que de l’arrivée d’une dizaine de véhicules de la gendarmerie. En tout, plus de 34 gendarmes sont dénombrés à différentes pistes d’accès au chantier. On décide tous ensemble de redescendre par un autre chemin. On arrive au hameau des clots, on sait que les flics nous attendent en nombre sur le parking où de nombreuses personnes sont garées. On décide collectivement de refuser tout contrôle et de faire bloc. On marche, les flics se positionnent devant nous, nous stipulant qu’ils vont effectués un contrôle d’identité. On leur répond qu’il n’y en aura pas cette fois-ci. On se sert les coudes et on fait silence devant les forces de l’ordre. Mal à l’aise, carnets à la main, ils ne savent pas quoi faire. On s’observe quelques minutes. Tout à coup on décide de faire demi tour, et d’aller boire un coup au chaud… car on vient d’être invité à se réchauffer chez des voisins du village. La solidarité la plus belle qui puisse être s’installe entre nous. C’est beau. On discute, on s’hydrate au thé, au café, les bébés nous accompagnent en buvant des biberons de lait chaud. Les flics se caillent dehors. Puis vers 16h45, la plupart des bleus s’en vont, estimant qu’ils ont assez d’informations pour réussir à remplir leur plan quinquennal de fichage. On reprend la route, en caravane…

Dans l’ après-midi, on reçoit un coup de fil de la préfecture. Le préfet nous accorde, à Avenir Haute Durance et aux collectifs NoTHT une rencontre ce mercredi avec pour unique condition qu’il n’y ait aucune manifestation à Gap mercredi…ca tombe bien, y’en avait pas. Le compromis n’est pas dur à accepter. La stratégie fanfaronnante de jeudi dernier sifflant la fin de la récréation, ne semble plus d’actualité pour monsieur le préfet. Un communiqué de presse dans les médias locaux et une action de blocage le même jour, ça pose le rapport de force !

De plus, la nouvelle nous arrive que le tribunal administratif de Marseille a bloqué le chantier de l’aérodrome de St Crépin (base logistique de RTE pour la THT). Ca nous met le sourire. Sans cette base terminée, pas d’hélicos pour transporter les pylônes. Ca va être long, très long pour RTE d’achever ces lignes THT…

Et si cela devenait un nouveau bourbier pour l’Etat, comme Notre dame des landes… Multiplions les fronts en cette vieille démocratie nauséabonde… prise en otage par une poignée d’énarques, de banquiers et de vendeurs d’armes.

Le temps des vaches grasses est terminé !

Seule la lutte paie ! Nouvelles actions à venir ! La résistance continue ! »

contact: notht05 (a) riseup.net

Publié sur indymedia Grenoble, 25 novembre 2015

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[Le week-end du 19 et 20 septembre dernier avaient lieu discussions et rassemblements contre le projet d’interconnexion européen reliant le réseau électrique français au reste du réseau européen à travers la construction d’une nouvelle ligne THT traversant la Haute Durance. Voici un tract trouvé lors de la manif qui partait de la gare d’Eygliers – Montdauphin jusqu’à l’aérodrome de St Crépin (Hautes-Alpes).]

Les masques tombent, pétons un câble
(à bas la THT !)

Sous prétexte de rénovation du réseau électrique, RTE et l’Etat imposent la création de 2 nouvelles lignes à très haute tension (225000V) dans la haute vallée de la Durance.

Ces projets s’inscrivent dans les plans européens de développement d’un grand réseau pour servir le marché capitaliste de l’électricité. Ce réseau permettra une plus grande fluidité des échanges marchands comme le prône l’idéologie du libéralisme, qu’on n’aime pas du tout.

Ailleurs aussi, de pareils projets voient le jour et des personnes s’y opposent. Par exemple à Saint Victor et Malvieu dans l’Aveyron contre la réalisation d’un transformateur, à Lille Arras, dans la Manche, etc.

Depuis plusieurs années, RTE et l’État travaillent à l’acceptabilité de leur projet. Celle-ci passe par un processus sournois dit de « concertation ». L’enquête d’utilité publique avait pour seul but de légitimer des décisions arrêtées par avance, sous couvert de prendre en compte l’avis de chacun-e.

Une mascarade !

La dernière formalité en cours est l’avis (consultatif) demandé aux communes concernant le permis de construire des lignes. En réalité, c’est l’aboutissement d’une procédure bien ficelée. Les recours n’ont jamais permis que de gagner trop peu de temps. Il n’a jamais été question pour l’État d’annuler un projet d’une telle ampleur et ayant de tels enjeux économiques au prétexte que des habitants s’y opposeraient.

Nous ne voulons pas de THT du tout, enfouissement ou pas

RTE justifie la mise en place des lignes THT sous couvert qu’elles permettraient de soutenir le développement des énergies renouvelables.

Comme la critique du nucléaire est aujourd’hui plus répandue, les industriels de l’électricité tentent de se donner une bonne image à travers les « énergies alternatives ». Ces énergies peuvent augmenter la capacité de production globale d’électricité, sans jamais venir remplacer le nucléaire. Ces énergies restent au service d’un projet de société qui perpétue la domination et l’exploitation, toute durable et cogérée qu’elle soit.

La transition énergétique, le discours autour de la consommation consciente et citoyenne entretient le mythe selon lequel on pourrait changer le monde à travers son porte monnaie et très occasionnellement son bulletin de vote, ce qui nous dépossède de nos moyens de lutte et d’une réelle emprise sur ce qui nous entoure.

De plus cela ne reste qu’un leurre, car les énergies renouvelables qui se développent sont à une échelle industrielle. Les critiques des personnes qui se font imposer des champs d’éoliennes nous éclairent sur la réalité de ces « alternatives », et surtout sur les enjeux économiques qui les sous-tendent.

Ce projet comporte son lot d’hypocrisie. Sa justification écologique va jusqu’à prétendre que l’implantation de ligne THT développera la biodiversité du territoire.
Ici c’est la société Ecomed (société EcologieMédiation ) qui expertise l’impact sur la faune et la flore du projet et les « compensations nécessaires ». Les clients habituels de Ecomed sont « Autoroutes du sud de la France », « Total », etc.

Qu’est-ce que La THT concrètement ?

Depuis le printemps 2015, les travaux ont commencé. Mise en place de piquets pour l’emplacement des pylônes, et aujourd’hui, suite aux expropriations, déforestation et aménagement des pistes à partir de mi octobre dans différentes communes, ceci effectué par 5 équipes différentes… mais aussi construction d’une base héliport de 2 hangars pour les hélicoptères ainsi que des bureaux dans l’aérodrome (les hélicoptères serviront à transporter le matériel et tendre les câbles), un transformateur prévu à Embrun au printemps…

A Saint Crépin, c’est l’entreprise Charles Queyras TP (récemment rachetée par le groupe Vinci, bien connu pour tous ces méfaits à travers la planète) qui a été sollicitée pour les travaux préliminaires.

Les différentes étapes nécessaires à la mise en place de la THT sont disséminées sur le territoire, et si les travaux doivent se terminer en 2020, certaines phases avancent très rapidement… Il est donc important de se tenir au courant de celles ci afin de pouvoir intervenir de manière adaptée…

Mais ce chantier n’avance pas dans l’indifférence. Des personnes tentent de s’y opposer par différents moyens d’action, discussions d’information, projections, assemblées auto-organisées, banderoles, tags, pique nique ballades au cours desquelles des piquets de marquage de parcelles sont enlevés… Des employés de RTE qui venaient sur des terrains privés se sont fait mettre dehors…

On ne veut plus participer à leur mascarade, il nous paraît plus intéressant de venir à leur fête sans y être invité-es…

En se souvenant des expériences riches du passé, comme celle menée dans la vallée de la Clarée pour empêcher la construction de la voie rapide, ou plus récemment à Notre Dame des Landes, au Val Susa, etc.

Il nous reste encore beaucoup à imaginer,
et encore plus à faire !

Nous ne voulons pas de THT du tout !

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Publié sur brèves du désordre, 9 octobre 2015

Contre tous les Etats et toutes les autorités

Depuis les tueries exécutées le 13 novembre au nom d’un foutu ordre religieux et de sa loi islamique, la loi de la République pèse aussi d’un nouveau poids sur nos épaules et au-dessus de nos têtes : celui de l’état d’urgence déclaré le soir même et prévu pour durer.

La « nouveauté » c’est que l’Etat profite de l’occasion pour saturer l’espace d’uniformes en armes, y compris kaki. C’est aussi qu’il donne officiellement une large carte blanche à tous ses chiens de garde pour défoncer les portes, arrêter, assigner à résidence,pour interdire et empêcher sur le champ tout regroupement sortant de la communion autour du drapeau. Car l’unité nationale et patriotarde exigée au nom de la guerre contre les ennemis extérieurs et intérieurs vient légitimer les nouvelles mesures, en même temps qu’elle vise à étouffer les antagonismes sociaux jusque dans les esprits.

Cependant cette accélération dans la mise au pas de l’ensemble de la société ne peut faire oublier que l’Etat n’a pas attendu que l’un de ses concurrents sème sa terreur pour déchaîner le panel de sa violence institutionnelle contre celles et ceux qui troublent, contestent et combattent la normalité de l’ordre démocratique marchand.

Les dispositifs de surveillance à large échelle, la brutalité quotidienne des interventions de flics, la traque des indésirables, l’enfermement de masse font partie de la routine de la domination. Nous n’oublions pas non plus que tous les jours le pouvoir, quel qu’il soit et sans avoir besoin de la déclarer officiellement, mène la guerre à l’extérieur, à l’intérieur et aux portes des territoires sous sa botte. En témoignent les millions de vies brisées et anéanties par les opérations militaires, par l’implacable avancée du rouleau compresseur capitaliste, par l’existence même des frontières.

Opposer le cours normal des choses au chantage de la peur revient donc à prêcher pour le maintien d’un ordre qui repose sur l’exploitation, la domination et le massacre.

Pour affronter et contrecarrer la volonté d’écrasement de la liberté, y compris au nom d’une pseudo sécurité, il ne peut y avoir qu’une réponse : le combat contre l’autorité et la révolte individuelle et collective contre les lois et les normes qu’elle tente de nous imposer.

Une compagnonne, Lucile, vient d’être condamnée à 3 mois de prison pour ne pas avoir accepté sans broncher l’un des multiples contrôles d‘identité qui menacent les sorties « suspectes » dans la rue depuis bien avant la mise en place de l’état d’urgence. Tout comme elle ne s’est pas soumise au bon vouloir des flics, elle continue à garder la tête haute face à la justice et à l’intérieur de la taule. Ce genre de gestes et d’attitudes viennent rappeler que le misérable quotidien auquel les puissants prétendent nous assigner en nous dépossédant de tout choix sur notre vie ne rencontre pas qu’obéissance, fatalisme et résignation.

Cet exemple parmi tant d’autres rappelle aussi que la solidarité peut aussi consister à trouver des manières de saboter, en solo ou à plusieurs, de jour comme de nuit,les plans guerriers et répressifs du pouvoir,pour continuer à porter haut et fort des perspectives d’émancipation, sans Etats ni frontières,sans dirigeants ni dirigé-e-s, sans préceptes religieux, ni codes moraux, ni codes pénaux.

Liberté et Révolution sociale ? !

[Publié sur nantes indymedia, 6 décembre 2015]

[Paris/Montreuil] A bas tous les soldats !

tract distribué dans les rues de Paris et Montreuil

QU’ILS SOIENT DE DIEU OU DE LA REPUBLIQUE, À BAS TOUS LES SOLDATS !

Des hommes qui tirent froidement contre des gens sans défense et terrorisés, des avions qui bombardent des quartiers entiers, des hôpitaux, des écoles, des armées qui envahissent, pillent, violent. Ces sont des scenarios qui se reproduisent dans le temps et dans l’espace. On fait ça au nom de la Croix ou du Prophète, de la Race, de la Patrie ou de la Nation, de la Démocratie ou de la République. Pour justifier et légitimer ça, ces soldats qui tirent contre la foule, qui conduisent des avions ou qui guident des drones depuis leurs bunkers, ont étés éduqués à considérer la masse de gens à tuer, bombarder, comme des ennemis de la cause qu’ils défendent, comme des infidèles et des pervertis, comme des barbares et des sauvages. Les soldats agissent toujours au nom d’un ordre à défendre, l’imposer ou le défendre par la force est la raison de leur existence, leur éducation à la violence à toujours été accompagné d’une doctrine, d’une idée ou d’une religion. Ils ont appris à obéir et exécuter, sans hésitation, sans scrupule.

Éprouver soi-même, à Paris, l’effroi face à un carnage si systématiquement organisé, la terreur, le sentiment d’impuissance face à la loi des armes, la recherche désespérée des proches, la psychose,  c’est éprouver soi-même ce qui  est vécu par des millions d’autres hommes et femmes dans des nombreux autres endroits du monde, dans d’autres régions, villes et village. Que ce soit en Irak ou au Kurdistan, en Egypte ou au Soudan, en Syrie ou en Palestine, en Lybie ou au Mali, dans les rues d’Ankara ou de Kaboul… C’est la même terreur, produit de la même soif de domination, du même désir de pouvoir et richesse. 

Hommes en costard ou en tunique qui négocient dans des hôtels ou des restaurants de luxe, affairistes du pétrole ou du gaz, des armes ou de l’atome, de la pharmaceutique ou de l’agro-industrie, de l’immobilier ou de la drogue. Managers d’entreprises de prestige et boss mafieux, chefs d’états et cardinaux, imams et narcotrafiquants. Ces sont les grands patrons d’un monde fondé sur l’autorité et l’argent, un monde ou la plus grande partie de l’humanité vit dans la misère la plus totale. Ils se repartissent et ils se disputent tout ce qu’ils appellent « ressources », y compris des hommes et des femmes réduits à l’état de matières premières à exploiter. Ils disposent d’armées et des milices prêtes à imposer leurs intérêts, mais aussi d’armées d’ « experts » (scientifiques, ingénieurs, architectes, communicants, journalistes…) qui assureront le savoir-faire technique et fabriqueront le consentement et la légitimité dont ils ont besoin.

Aujourd’hui on les entend parler de Nation menacée, de Civilisation face à la Barbarie, d’Unité Nationale et d’autres conneries du genre, en même temps qu’ils proclament l’état d’urgence et qu’ils ferment les frontières aux millions des désespérées qui fuient la guerre et la misère qu’ils ont créés. Ils nous ont emportés tous et toutes dans leurs guerres. Le prix c’est notre vie même. Le prix c’est le contrôle qu’ils voudraient illimité par les flics et l’armée.

Restera-t-on toujours spectateurs ou victimes de l’horreur générée par les Etats (démocratiques ou pas, islamiques ou pas), les religions et le marché ?  Ou décidera-t-on de se battre partout et avec tous les moyens qu’on a pour se débarrasser définitivement du pouvoir et des ses armées, pour construire une société libre fondée sur les besoins et les désirs de chacun et chacune, sans chefs, ni patrons ni clergé aucun ? Révoltons-nous, ne cédons pas au chantage de la peur, refusons leur projet de guerre, rompons les rangs.

POUR LA VIE, POUR L’INSOUMISSION, POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE ! 

[Publié sur indymedia nantes, 20 novembre 2015]

[Belgique] Du dawa partout contre la maxi-prison !

A l’heure du début des travaux, l’Etat reste toujours bien décidé à réaliser son projet de maxi-prison. Il agite le spectre de la répression contre celles et ceux qui luttent. Il faut bien qu’il défende cet investissement gigantesque, faisant partie d’un plan plus grand encore d’une dizaine de nouvelles taules.

Son objectif est clair : enfermer toujours plus de gens pour toujours plus longtemps.

Ces mesures ne sont pas réservées aux seuls prisonniers du dedans. Dehors aussi, le serrage de vis se généralise : des conditions de survie toujours plus dures, des milliers de gens virés du chômage, de nouveaux uniformes qui pullulent, des caméras de surveillance à chaque coin de rue… La maxi-prison n’est que la cerise sur le gâteau.

Alors, quoi ? Soit on se laisse enfermer dans nos vies de merde, soit on s’attaque par les moyens qu’on estime pertinents à tous ceux qui sont en train de nous forger un quotidien de caserne : des constructeurs, architectes, ingénieurs et prestataires de service de la maxi-prison, jusqu’aux décideurs politiques qui en sont à l’origine, en passant par tous ceux qui se font du fric sur le business de la sécurité et de l’enfermement.

Mais aussi en perturbant leur ordre, en ajoutant notre touche de bordel à cette ville qu’ils voudraient policée et sans autre vie que celle de la marchandise.

Ce n’est pas en monnayant notre lutte pour quelques aménagements de façade que nous leur mettrons des bâtons dans les roues. En revanche ce qu’ils ont à craindre, c’est un mouvement qui leur échappe complètement, où de petits groupes, sans parti politique ni chef, décident par eux-mêmes où et comment attaquer.

Nulle recette, mais un mélange qui a un potentiel explosif : un foisonnement diffus et incontrôlable qui, par l’auto-organisation et l’action directe, pourra venir à bout des murs qu’ils nous imposent.

Déchaînons-nous contre tous ceux qui mettent des barreaux à nos vies !

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[Publié sur lacavale.be]

[Montreuil, 93] Récit de l’expulsion du 6 rue de la Renardière – 28 octobre 2015

AUCUNE EXPULSION N’EST « NORMALE »

Le squat du 6 rue de la Renardière, à Montreuil, a été ouvert en mars dernier par quelques personnes qui avaient besoin d’une maison, l’envie de vivre à plusieurs et de ne pas dépenser des fortunes chaque mois pour se payer quelques mètres carré. La maison était à l’abandon depuis plus d’un an, mais comme souvent, dès qu’elle a été habitée, la propriétaire s’est empressée d’essayer d’expulser les occupant-e-s. Lors du procès pour demander l’expulsion, elle est allée mentir sans aucune honte sur ses intentions, en prétextant vouloir loger sa mère dans la maison, alors que dans le quartier tout le monde savait que son projet était de faire détruire la maison et faire des thunes en construisant un immeuble de locations, notamment avec la perspective d’une flambée des loyers avec l’agrandissement de la ligne 11 du métro. Sans surprise, les juges ont décidé de l’expulsion des squatteur-euse-s.

Mercredi 28 octobre, à quelques jours de la trêve hivernale (qui permet théoriquement/légalement aux personnes expulsables d’avoir un répit entre le 1er novembre et le 31 mars), la préfecture a envoyé des dizaines de flics expulser le squat de la Renardière…

Vers 11h30, des dizaines de flics anti-émeute, notamment du GSO-93 (Groupe de soutien opérationnel, équivalent des Compagnies de sécurisation et d’intervention créées pour « les interpellations délicates ») et de nombreux bacqueux débarquent avec pas mal de matos. La maison est barricadée, et six squatteur-euse-s sont déjà sur le toit quand les flics arrivent.

Les barricades tiennent une vingtaine de minutes et les flics finissent par entrer dans la maison. Dehors, des personnes solidaires commencent à arriver, et de premières frictions avec la flicaille qui boucle le quartier ont lieu.

Sur le toit, même si un bacqueux en bas tient en joue le toit avec son LBD-40 (flashball à longue distance), l’ambiance et bonne, et il y a de quoi tenir (à boire et à manger). Des slogans sont criés, souvent en choeur avec les gens en bas, qui regroupent désormais plusieurs dizaines de personnes (des copains, des copines, des voisin-e-s, des gens du quartier, notamment des Roms elles et eux aussi menacé-e-s d’expulsion, au 250 boulevard de la Boissière) :
– « Grève, grève, grève des loyers, et crève, crève les flics et les huissiers »
– « Les loyers sont chers, occupation ! Et les maisons sont vides, occupation »

En bas, des slogans sont lancés contre les expulsions et contre les flics. L’hostilité envers ces derniers est palpable, la solidarité avec les squatteur-euse-s aussi. Des tentatives de blocage du boulevard de la Boissière sont repoussées violemment par les flics, qui jouent de la gazeuse au moindre mouvement, des poubelles sont renversées en travers de la route. Les bacqueux sont hyper agressifs, tendus et stressés par la situation.

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Après avoir difficilement défoncé les velux par lequel les squatteur-euse-s étaient passé-e-s, les flics se mettent à défoncer le toit depuis l’intérieur ! À coups de marteau, les tuiles sautent, tombent chez les voisin-e-s… Les flics scient des poutres du toit, défoncent tout à l’intérieur, abattent la quasi-totalité des murs, et plus le temps passe plus les trous dans le toit s’agrandissent…

Plusieurs flics essayent de faire descendre les squatteur-euse-s en jouant de la menace et de l’insulte aussi bien que de la manipulation grossière.

Face à la détermination des six personnes sur le toit, des renforts arrivent peu à peu côté répression : les pompiers dans un premier temps, avec de nouvelles échelles ainsi que des caméras et des appareils photo ! Puis, la BRI anti-commando (Brigade de recherche et d’intervention, dite « Antigang ») ! Les chefs du GSO-93 insisteront alors pour qu’on descende de nous-mêmes, agacés de devoir être remplacés par « l’élite » des flics pour le clou du spectacle alors que ça fait près de quatre heures qu’ils sont là. En vain.

Les quelques flics de la BRI anti-commando descendent les six personnes du toit, une à une, vers 15h15, directement par un des grands trous effectués dans le toit…

AUCUNE BRUTALITÉ POLICIÈRE N’EST « NORMALE »

Dans la salle en-dessous, à l’abri de tous les regards, une meute d’abrutis du GSO-93 tabassent les six squatteur-euse-s les un-e-s après les autres, à cinq ou six contre un-e, étranglement, étouffement, torsions des bras et coups dans le ventre, dans les côtes, dans les jambes, dans les parties génitales pour certains, et malgré les « pas dans le visage, faut pas laisser de traces » lancés par un des chefaillons, plusieurs coups partent dans la face aussi. Une ambiance de terreur courte et intense… « Bravo les gars, c’est bien ! » entend-t-on de la part d’un chef à l’adresse de la meute.

En bas, dans le jardin, toujours à l’abri des regards, les squatteur-euse-s sont menotté-e-s et malmené-e-s, insulté-e-s et à nouveau frappé-e-s. L’exercice de terreur se poursuit tranquillement. Certains des sacs sont découpés et vidés sur place, des affaires personnelles volées ou jetées (vêtements, sacs de couchage, appareil photo, livres – ces derniers ont été retrouvés plus tard dans une poubelle !).

Les flics emmènent alors les six squatteur-euse-s vers deux véhicules de police, toujours à base de coups, d’insultes et de petites tortures. Cinq personnes sont emmenées en simple vérification d’identité, tandis que le sixième est placé en garde-à-vue pour « outrage » (un grand classique, l’accusation passe-partout…).

Les cinq sortent du comico de Montreuil au bout de quatre heures, tandis que le sixième est sorti de gardav’ le lendemain midi avec un rappel à la loi.

LA BANALITÉ N’EST PAS UNE FATALITÉ

Ces brutalités policières, à base de tabassages en scred’ à cinq sur un-e avec les encouragements des collègues à côté, sont choquantes à vivre. Elles sont pourtant banales. Mais tout aussi quotidiennes qu’elles soient, elles restent révoltantes.
Comme d’autres brigades, les flics du GSO-93 semblaient rodés, habitués à ce scénario de tabassage.

Chaque jour des gens subissent des violences policières. La police étant une institution dont le but est de protéger la domination bourgeoise, c’est contre les pauvres que ces violences policières sont les plus fréquentes. Faut pas que les flics s’étonnent que dans certains quartiers la police soit massivement détestée et régulièrement attaquée. Ces moments de tabassage et d’humiliation existent pour nous écraser et nous faire taire. Ils ne font que renforcer notre haine de la police et de l’État.

Si nous sommes sorti-e-s plus ou moins indemnes de cette expulsion, nous n’oublions pas les centaines de personnes qui sont décédées entre les mains de la police française, ni les milliers de personnes qui ont été blessées par les flics. Nous savons qu’il n’y aura pas de liberté possible tant que des milices armées sèmeront la loi et la terreur.

Dans ce monde où des gens sont propriétaires de plusieurs logements tandis que d’autres galèrent à leur payer des loyers, organisons-nous pour résister aux expulsions (de squats, locations et autres), pour compliquer la sale tâche des flics et pour attaquer toutes les formes de domination.

Jeudi 29 octobre 2015,
les ex-habitant-e-s du 6 rue de la Renardière et des personnes solidaires

Face à la police, me rendre ? hors de question ! L’uniforme bleu, depuis tout p’tits, nous haïssons.
113 « Face à la police » (1999)

VOIR LE TRACT

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[Publié sur indy nantes et squat.net]