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[Valence, Espagne] De la tentative d’évasion à l’émeute au CIE – 8 septembre 2015

NINIDans la nuit de dimanche 7 au lundi 8 septembre, une tentative d’évasion a tourné à la révolte collective contre les flics et le personnel du Centre d’Internement pour Etrangers (CIE) de Valence. Tout serait parti d’une tentative d’évasion de cinq migrants qui se sont rués sur deux agents de sécurité.

Vers 23h30 dimanche, plusieurs sans-papiers détenus ont tenté de s’évader de l’enfer carcéral et des conditions merdiques qu’ils subissent (en l’occurrence le manque de toilettes dans les cellules*). Un migrant a réussi à arracher un trousseau de clés des mains d’un des flics – qui au passage s’est mangé des coups dans la gueule – et d’accéder au toit de la prison. De là, un groupe de migrants a attaqué les flics à l’aide de pierres et de branches d’arbres longues d’un mètre environ. Les flics suréquipés ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc. Ils ont appelé de nombreux renforts anti-émeute (dont l’Unité d’Intervention de la Police, UIP) dès que la situation était hors de contrôle.

A l’intérieur du centre, des sans-papiers ont foutu le feu à leurs matelas, utilisé des extincteurs en direction des flics et provoqué de nombreux dégâts matériels. Les pompiers sont rapidement intervenus et les migrants ont réintégré le centre aux alentours d’une heure du matin. Cette révolte a laissé cinq flics blessés d’après la presse espagnole. 54 sans-papiers auraient participé à l’émeute.

En septembre 2014, plusieurs sans-papiers s’étaient évadés lors d’une révolte similaire dans ce même centre.

Solidarité dans la révolte, avec ou sans-papiers !

NdT :
*D’après l’organisation citoyenne « CIEs NO » (partis de gauche en campagne pour demander au pouvoir de fermer les centres de rétention), qui a émis des critiques sur les conditions de rétention des migrants. Une de ses porte-paroles, Ana Fornés, récupère la révolte des migrants en évoquant les conditions « insalubres » de ce centre. Selon elle et ses acolytes, cette révolte s’adresserait au pouvoir pour « attirer l’attention sur leur situation et les conditions dans le CIE, qui sont très difficiles ». Le problème ne serait donc pas l’enfermement et le contrôle en général ni même les expulsions, les frontières, etc… mais seulement un souci d’infrastructures vêtustes qui « bafoueraient les droits humains » et favoriseraient d’éventuelles émeutes. Pour elle, comme pour le maire de Valence et la Croix-Rouge, il s’agit de faire campagne pour la fermeture de ce CIE, dans lequel 75 migrants, la plupart originaires du maghreb, sont séquestrés avant d’être expulsés.

Valencia

[Paris] Et un, et deux, et trois … [Mise-à-jour]

Dans la nuit de dimanche 30 à lundi 31, les vitres du centre Emmaüs-Solidarité (47 rue Raymond-Losserand Paris 14ème) ont été recouvert de l’inscription « Emmaus collabo« . Collabo des flics, car lors de l’occupation du centre le mercredi 11 aoüt des salariés d’Emmaüs ont appelé la police, ce qui a conduit à l’arrestation de quatres personnes qui passeront en procès pour séquestration début octobre.

A deux pas de là, une agence LCL a eu ses vitres et son distributeur copieusement défoncés, et sur le mur d’à côté le lendemain les passants pouvaient lire « Le capitalisme tue. A bas toutes les frontières ».

Les vitres du local du Parti Socialiste (2 rue Ernest Lefévre Paris 20ème) ont fini par terre, et sur le mur d’à côté est apparu l’inscription « A bas toutes les frontières ».

C’est toujours l’heure de se révolter.

A bas l’Etat, le capitalisme et les gestionnaires humanitaires.

Liberté pour tous et toutes.

PSiegeXX

Publié sur nantes indymedia, 2 septembre 2015

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Paris : le local de la section PS du XXe vandalisé

Les dégradations ont sans doute été commises dans la nuit de dimanche à lundi. Les responsables de la section PS du XXe arrondissement ont en tout cas découvert ce lundi matin que le local du parti, situé rue Ernest-Lefèvre, avait une nouvelle fois été vandalisé.

Le ou les auteurs des dégradations ont peint des slogans anarchistes (vite effacés) sur la façade. Ils ont aussi brisé des vitres en s’acharnant particulièrement sur les endroits où les affiches de campagne de Claude Bartolone, candidat du PS aux prochaines régionales, étaient collées. « S’attaquer aux partis politiques, c’est s’attaquer à la démocratie », a déploré Frédérique Calandra, maire (PS) du XXe. En 2013, le même local avait déjà été vandalisé à plusieurs reprises.

Leur presse – leparisien.fr, 31/08/2015 à 21h32

[Allemagne] Attaques antifascistes en solidarité avec les migrants

[Hambourg] Attaque aux domiciles de néonazis

En guise de préparation de la marche nazie du 12 septembre prochain, nous avons rendu visite à des néonazis d’Hambourg bien connus dans la nuit de lundi 31 août 2015. Les voitures de jan-steffen holthusen (NPD) [adresse: schlagboom 19c, 22179 hh], torben klebe (NPD) [adresse: glindwiese 1a, 22177 hh], et denis ackermann (GSD hamburg) à windmühle 10, 21109 hh ont eu leurs pneus crevés, leurs vitres détruites et/ou ont été incendiées. A la maison de Willi Wegner (NPD, ex-FAP, terroriste d’extrême-droite) localisée  saseler strasse 193, 22159 hh, de la peinture et des bris de verre ont été laissés.

par « Antifa s’appelle attaque »

Traduit de l’allemand de linksunten, 31/08/2015

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Chemnitz: double attaque contre deux magasins de fachos

Dans la nuit du 27 au 28 août à Chemnitz*, la porte d’entrée de la boutique ‘Thor Steinar’ (marque de fringues néonazis, NdT) de la Mühlenstraße a été incendiée, provoquant de gros dégâts. Quelques rues plus loin, un magasin de fringues militaire situé à la Theaterstraße a aussi été fortement endommagé par l’incendie d’un container de carton qui s’est propagé à un container en plastique. C’est la face arrière du commerce qui a subi le plus de dégâts. Un vigile qui surveillait le bâtiment dans le cadre de la fête de la ville a remarqué les flammes et empêché qu’elles se propagent. Un hôtel situé à proximité a du être évacué. La police a ouvert une enquête pour incendies criminels.

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« Nazis dehors! Lutte de classes au lieu du patriotisme » tagué à proximité de l’incendie de la Theaterstr.

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La porte du magasin ‘Thor steinar’ détruite par les flammes

Reformulé de la presse allemande, 28/08/2015

NdT:

* Ville de Saxe; connue de 1953 à 1990 comme la « ville Karl Marx ». Située entre Dresde et Leipzig

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Münich: attaque à la peinture sur l’office fédéral à l’immigration

Dans la nuit du 27 août, des militant-es antiracistes ont repeint la façade de l’agence münichoise de l’office fédéral pour la migration et les réfugiés avec de la peinture et décoré avec les slogans « Stop Deportation! Refugees welcome! ». L’action est un geste contre la mobilisation raciste des partis, des autorités et des nazis contre les migrants en Allemagne et en Europe. […]

1er paragraphe du communiqué de l’action traduit de linksunten indymedia

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Schrobenhausen: attaque contre un tatoueur fasciste

Dans la nuit de jeudi 20 août 2015, les fenêtres en verre du studio de tatouage « Mosquito Tattoo-Piercing » à Schrobenhausen* ont été pétées et le bâtiment marqué à la peinture. La raison de cela a été que, depuis peu, Elisa Fischer (aussi connu sous son pseudonyme « Mara Inkperial ») travaille dans ce studio.

Fischer se distingue entre autre par des symboles néonazis. Un coup d’oeil sur son profil facebook montre qu’elle ne limite pas seulement son idéologie au niveau professionnel. Parmi les indications de « ce qui lui plaît » se trouvent différentes pages racistes et nationalistes présentes en nombre comme par exemple: Werbetechnik T-Frenck, Nordic Brotherhood Germany, German Defense League – Kassel Division, Schrobenhausen braucht keine Moschee [‘Schrobenhausen n’a pas besoin de mosquée »], 

Nous ne voulons et n’allons pas l’accepter.

L’action s’applique aussi comme réponse aux deux attaques incendiaires contre des logements de demandeurs d’asile de la région, ainsi que la présence en forte augmentatiobn des structures d’extrême-droite dans les environs d’Ingolstadt.

Nous ne laisserons pas ces structures en paix, mais décidés d’agir contre elles !

Alerta Antifascista !

Traduit de linksunten indymedia, 26 août 2015

NdT: *Située en Bavière

Contre les Etats et leurs frontières: révolution !

VsLesEtatsEtLeursFrontieres

L’hécatombe continue dans la Méditerranée. Des centaines de personnes meurent en essayant de la traverser, pour fuir la misère, les persécutions, souvent la mort (il y aurait eu 22000 morts depuis 2000, dont plus d’un millier juste cet été). Ici ils trouvent la misère, la persécution, parfois la mort, comme ceux qui, amassés par milliers à Calais, se font tabasser par les flics et parfois meurent en essayant de passer la frontière (11 depuis juin). À Paris, point de passage pour ceux qui tentent d’aller en Angleterre ou en Europe du Nord, point de chute pour nombre d’entre eux qui ne savent juste pas où aller, tous les rouages de l’État font leur sale travail, leur travail normal, pour chasser les immigrés sans-papiers, pour exploiter de façon efficace et rentable tous les pauvres (avec ou sans papiers), pour nous garder tous à nos places, laborieux et obéissants.

Ainsi, la Mairie de Paris a ordonné, à la fin de ce printemps, l’expulsion d’un campement de fortune du côté de La Chapelle où s’entassaient des centaines de sans-papiers. Bien sûr, la mairie de gauche a joué ses cartes démocratiques. La première a été celle de la charité : quelques chambres d’hôtel pendant quelques jours (puis retour à la case rue évidemment), pour se justifier devant une opinion publique citoyenne qui n’attend que ce type de justifications. Emmaüs et France Terre d’Asile ont bien joué leur jeu (rentable), en prenant en charge une partie de ces personnes. Mais la gestion de la misère est leur secteur d’affaire, et cela n’a rien à voir avec la lutte pour la fin de la misère. Puis, pour ceux qui sont restés à la rue et ont cherché une solution collective à travers différentes occupations de bâtiments, il y a eu toute la clique des partis de gauche : PC, Verts (qui au passage siègent à la mairie, celle qui les a chassés) et NPA. Ils sont venus se faire de la pub bon marché et faire leur éternel travail de gauche, c’est-à-dire dorer la pilule, faire des promesses, calmer la rage, propager la résignation.

Cependant, la carte la plus tordue que l’État (dans ses différentes composantes) a joué dans cette affaire a été celle de la division et de la récupération. Il s’agit de la carte de l’asile politique. Apparemment, nombreux parmi ceux et celles qui survivaient dans le bidonville de La Chapelle, pourraient avoir le droit à l’asile, arrivant de pays en guerre. De toute évidence, ce « droit » n’est pas garanti du tout et ressemble plus à un loto, payé par le calme de ceux qui le demandent. Mais ce miroir aux alouettes sert surtout à séparer les gentils réfugiés ayant droit à l’asile des méchants sans-papiers qu’il faut juste enfermer dans des Centres de Rétention puis bâillonner et charger dans un avion.
Il est tout à fait compréhensible que des personnes soumises au chantage de la survie quotidienne, face à la menace d’être réexpédiées vers l’horreur qu’ils ont quittée, s’accrochent à l’espérance de l’asile. Mais il faut garder la lucidité de comprendre que cela, même si ça peut être une solution partielle pour des cas précis, ne fait que renforcer la politique anti-immigration de l’État. Et malheureusement ça marche. Déjà le fait que les personnes que soutiennent les sans-papiers les appellent « réfugiés » et demandent leurs « droits » est le signe que tout se joue sur la reconnaissance de ces fameux « droits » de la part de l’État. Des droits qui seront payés par des devoirs et aussi par l’exclusion de tous ceux et celles, l’immense majorité, qui n’ont pas ces mêmes « droits ». Le pouvoir donne des miettes pour calmer quelques esprits et les distraire pendant qu’il enferme et expulse à tout va.

En voyant ce qui s’est passé entre La Chapelle, le Jardin d’Éole, la rue Pajol et maintenant le lycée de la rue Jean-Quarré (occupé par les sans-papiers et leurs soutiens), en voyant les rafles dans les rues tous les jours, la question se pose : qu’est ce qu’on peut faire, qu’est ce que je peux faire, moi, pour empêcher la chasse à l’homme ? De nombreuses « personnes normales » se sont senties interpellées par ce qui se passait, ont apporté du soutien pratique avec nourriture, vêtements, équipement, d’autres en aidant à l’occupation des lieux ou à leur gestion, etc. Cela est humainement louable, mais ce n’est pas la solution au problème de la chasse aux sans-papiers ni au problème de l’État (dont le premier problème fait partie).

L’État tue, à ses frontières comme en son sein, par la main de ses policiers, dans ses taules… Cette société fondée sur l’autorité et l’argent tue sur les lieux de travail, dans les maisons et aussi de façon silencieuse et inaperçue par la misère, l’abandon, l’atomisation. La seule vraie solution est d’affronter la racine de la question, de s’en prendre à l’État et à toute autorité, ici et maintenant, en refusant les fausses solutions qui ne font que renforcer sa prise sur nos vies.

Il y a quelques années, ici même, à Paris, l’opposition à l’enfermement et à l’expulsion des personnes qui n’ont pas les bons papiers avait pris la forme du sabotage des entreprises qui rendent possible l’existence de cette machine à expulser les indésirables. Constructeurs de CRA, banques qui balancent les sans-papiers, boîtes d’intérim qui les exploitent (qui nous exploitent tous), SNCF et AIR France qui organisent les déportations, les assos’ qui cogèrent les camps, tous ont été attaqués, ont perdu une partie de l’argent pour lequel ils participent au marché de l’expulsion. Cet exemple reste valide et actuel et ouvre un champ fertile à l’attaque de tous les aspects de ce monde morbide. Pourquoi ne pas tenter de l’explorer à nouveau ?

Même dans cette résignation généralisée, quand quémander des droits peut paraître une lutte, de petits exemples réchauffent le cœur. Début juin, rue Pajol, les sans-papiers et leurs soutiens organisent un rassemblement ; les flics sont présents en grand nombre et les encerclent. Des jeunes du coin, mus par une saine haine anti-police, commencent à sortir des barres de fer et à s’en prendre aux bleus. Oui, la révolte est toujours possible !

Comme le dit un des tags antiétatiques qui, dans le quartier de la Place des Fêtes, ont accueilli l’ouverture du squat de la rue Jean-Quarré : « Contre les États et leurs frontières, révolution   ! ».
[voir photo, prise dans les rues du 19e arrondissement]

Texte tiré du ‘Lucioles’ n°23 – Août 2015 / Traduction en anglais par Rabble / En allemand par Aus dem Herzen der Festung

Voir tous les articles du n°23 de Lucioles en ligne sur le site

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[Besançon] Pas de vacances pour les expulseurs du PS

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2015, nous avons fait un détour par l’avenue de la gare d’eau où se trouve le local du parti socialiste. Equipé-es de bombes de peinture, nous avons entièrement recouvert sa façade de slogans contre les frontières et les expulsions.

Cette action a été menée pour exprimer notre haine absolue du pouvoir qui, quel qu’il soit, se livre à un harcèlement constant envers les sans-papiers: rafles, enfermement, expulsions partout sur le territoire, de Calais à la frontière franco-italienne entre Menton et Vintimille. Quand ce n’est pas pour les mettre entre les mains des charognards humanitaires et de la gauche tels que la Croix Rouge, Emmaüs, France Terre d’Asile, verts et front de gauche qui travaillent en étroite collaboration avec les flics et les autorités en triant, divisant et enfermant les migrants.

Ce geste de solidarité avec les migrants en appellent d’autres et n’est qu’un fragment d’une lutte acharnée contre l’Etat, ses frontières et chaque rouage de la machine à expulser et à enfermer (les entreprises qui y collabore sont nombreuses et partout vulnérables: VINCI, DE RICHEBOURG, COFELY GDF SUEZ, LA POSTE, BNP PARIBAS, BOUYGUES, etc…)

Pas de répit pour les expulseurs !

A (pour)suivre…

Quelques ennemis des frontières et de l’autorité

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Publié sur indymedia nantes, 15 août 2015

[Londres, Angleterre] Sabotage d’une opération de police anti-migrants à Shadwell – 22 juillet 2015

migrants-welcomeLa nouvelle circule selon laquelle une opération de police contre des migrants a été sabotée par les habitant.e.s de Shadwell* mercredi 22 juillet 2015. 16 pneus de véhicules de police ont été crevés. Mieux: les flics de l’immigration devaient mener cette rafle sous les yeux des caméras de télévision afin de faire un coup dur spectaculaire à l’immigration. Malheureusement, les flics ont été appelés et deux personnes ont été interpellées. Un commentaire a dit: « Tandis qu’ils étaient occupés à mener la rafle sur ‘Chapman street’, leurs pneus ont été crevés, les valves enlevées et la carrosserie des véhicules rayée. Le garage local a refusé de leur vendre des pneus ou de les aider. Pour couronner le tout, ils ont été visés par des oeufs depuis des tours d’habitation et quelques-uns ont atterri directement sur leurs têtes. Bienvenue à Shadwell »

Le mois dernier, les flics avaient été la cible de jets d’oeufs et de fruits pourris du marché à Walworth**.

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Traduit librement de rabble, 24 July 2015

NdT:

*/** quartiers de Londres.

[Brême, Allemagne] Attaque des bureaux du service à l’immigration

Revendication des dommages au bureau du sénat à l’intérieur à Brême

scheiben-kaputt100_v-panoramaPlus de 20,000 personnes mortes qui se sont noyées dans la méditerranée au cours de leur fuite, plusieurs kilomètres de clôtures de haute-sécurité, des lager (camps de rétention pour migrants en voie d’expulsion) surpeuplés, des rejets militarisés ciblés de réfugiés. Nous connaissons tou-te-s ces images des médias. Les naufrages qui sont provoqués par la politique d’expulsion suivent les déclarations des responsables politiques, qui suintent uniquement le faux-désarroi.

Le rejet militaire des personnes dans la misère, – c’est globalement l’objectif poursuivi et souhaité de la politique d’asile allemande et européenne à l’égard des réfugiés. Mais tout cela ne se déroule pas seulement aux frontières et routes maritimes du sud et de l’est de l’Europe. La guerre contre les réfugiés a lieu aussi au milieu de l’Allemagne. Que ce soient le harcèlement des autorités de l’immigration, le manque de thunes, l’isolement, la criminalisation, les contrôles racistes des flics et de la douane. Ou comme l’aggravation actuelle de la loi allemande sur le droit d’asile adoptée par le parlement. Ce que l’Etat n’obtient pas ici, des mobilisations de citoyens furieux avec des revendications et discours haineux l’accomplissent après avec encore plus d’aggravation et de durcissement pénal. Les néonazis commettent de plus en plus d’attaques incendiaires contre des établissements pour demandeurs d’asile.*
Le sénateur à l’intérieur** et son institution soutiennent ses conditions et la politique qui va avec et les appliquent de leur plein gré.

Pour cette raison, nous avons causé avec nos modestes moyens plus de 10,000 euros de dégâts matériels*** à l’autorité à l’immigration dans la nuit du 18 juillet 2015, qui met si volontiers en scène le sénateur à l’intérieur Mäurer comme chef de la politique brêmoise. L’attaque le visait aussi bien personnellement que son bureau.

Nous n’agissons pas dans l’espoir que la politique dominante puisse s’arrêter mais nous savons parfaitement où siègent les décideurs Considérez cela comme une petite manifestation de notre haine – contre vos prisons, vos frontières, vos flics et votre autorité de merde.

Nous prenons les nuits et vous dormez.

Groupe autonome.

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Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, Samstag 18. Juli 2015

NdT:
*Depuis décembre dernier, il y a eu au moins 10 centres d’hébergement pour migrants qui ont été détruits par incendie.Il n’y a fort heureusement, jusqu’à l’heure actuelle, pas eu de blessés.

**équivalent en France du ministère de l’intérieur. Ulrich Mäurer est un social-démocrate du parti SPD.

***La presse a relayé cette attaque dans les journaux du lendemain, évoquant une quinzaine d’individus masqués qui ont attaqué le bâtiment aux alentours d’1h45 avec des pierres et des boules de peinture. Cet assaut a fait cinq vitres pétées et un pot de fleurs de luxe détruit devant l’entrée. Malgré l’appel rapide à la police de la part de jeunes lycéens morts de trouille qui revenaient d’un voyage scolaire, les flics arrivés trois minutes après n’ont heureusement pu mettre le grappin sur personne.

Concernant la réaction du pouvoir à la suite de cette attaque destructrice, elle a été immédiate: le porte-parole de la police a affirmé que le bâtiment sera dès à présent protégé par des patrouilles qui stationneront la nuit devant le bâtiment. Les flics ajoutent qu’ils ont ouvezrt une enquête et qu’ils analyseront les images des caméras de surveillance.

[Münster, Allemagne] Manif sauvage contre la loi sur l’asile – 9 juillet 2015

L’aggravation du droit d’asile a été adoptée le 7 mai 2015 au niveau fédéral avant tout avec les voix du SPD et de la CDU. La loi a été acceptée à une période dans laquelle les migrants à plusieurs endroits en Allemagne ne sont plus à l’abri d’attaques contre leurs vies ou leur dignité, d’attaques et incendies de leurs logements. Depuis des mois, des mouvements de citoyens de droite se sont formés partout dans le pays, qui attisent les ressentiments racistes et passent leurs frustrations sur les réfugiés. Les revendications du mouvement raciste ont fait partielement fléchir l’Etat avec l’aggravation sur la loi d’asile, tandis que réfugiés et sans-papiers sont visés par une multitude incroyable de représailles qui émanent des autorités et institutions allemandes et qui ont été rendues possibles par la loi raciste sur l’asile.

Quelques personnes ont saisi l’occasion pour manifester à l’improviste en début de soirée jeudi 9 juillet de Prinzipalmarkt à Stadthaus (Ludgerikreisel). A cet endroit, le rassemblement s’est dissous et le centre pour l’emploi et l’autorité aux expulsions (de sans-papiers) ont été badigeonnés avec des bombes de peinture.

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Traduit de linksunten, 9 Juli 2015

[Paris] Au milieu de l’indifférence générale

Mis-à-jour, 05/06/2015: quelques éléments pour une solidarité active…

On apprend par la presse d’Etat que l’opération d’expulsion du camp de réfugiés à La Chapelle a été menée conjointement par les associations de charité France Terre d’Asile et Emmaüs France aux côtés de la police. Leur but est de distribuer les bons points selon la situation individuelle de chaque migrant, hiérarchisant ainsi les souffrances et favorisant les divisions et les affrontements entre eux (comme lors des derniers affrontements qui ont eu lieu entre migrants à Calais). Quant aux transporteur utilisé pour cette rafle, il s’agit de la société de bus ‘Savac’.

Pierre Henry, directeur général de France-Terre d’Asile, avec son brassard orange de flic humanitaire

Pierre Henry, directeur général de France-Terre d’Asile, avec son brassard orange de flic humanitaire

La compagnie de bus "Savac", collabo de la rafle

La compagnie de bus « Savac », collabo de la rafle

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Photos reprises de brèves du désordre

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Tôt dans la matinée, un important contingent de flics a procédé à l’expulsion du camp entre Barbès et la Chapelle où 400 personnes survivent depuis plusieurs mois sous le métro aérien.Pendant que les«migrants» se faisaient embarquer sous la commande du trio travailleurs de la mairie-crs-représentants associatifs, quelques dizaines d’individus solidaires étaient rassemblés à proximité, gueulant des slogans et manifestant leur solidarité derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire: L’épidémie c’est le capitalisme et ses guerres, ses flics et ses frontières. Solidarité aux migrants.

Ce « camp de migrant », ce « bidonville », ces « abris d’infortunes », nous n’avons pas l’indécence de défendre leur occupation, car personne ne désirerait vivre dans de telles conditions. Pas d’indignation, la larme au coin, dans nos propos. De la rage. Rage de voir la salle patte de l’autorité de l’état derrière des fonctionnaires envoyés pour trier ces individus selon une origine qu’ils n’ont pas choisi, comme on trie les bêtes dans un cheptel. Rage face à un monde ravagé par les guerres et l’exploitation des êtres et des choses au noms du profit. Rage face aux sbires en uniformes s’attelant à une expulsion qui signifie aussi, aujourd’hui ou plus tard, arrestations,enfermement en centre de rétention et expulsion, mais aussi contrôle diffus, humiliation, résignation,exclusion. Rage donc face à l’État qui s’attribue le droit de décerner des permis d’existences, et donc réprime, enferme, exclut, humilie, et à l’économie qui dicte nos vies selon ses impératifs. Tous chair à patron, gibiers à flics, bétail à frontières.
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Il y a tout juste un mois, à 100 mètres de là ouvrait la nouvelle brasserie Barbès, cossue et branchée où une faune friquée peut s’envoyer une côte de boeuf à 30 euros sous l’oeil bienveillant de ses protecteurs les policiers. Mis en perspective ces deux événements nous rappellent, mieux que le plus brillant des discours, une évidence claire comme l’eau du matin : le rôle de la police est d’assurer la soumission de tous aux lois du frics, à des lois faites pour perpétuer une économie basée sur l’exploitation et pour assurer à l’État sa mainmise sur le bétail humain réduit à la condition de marchandise.

Le train train quotidien, la banalité et la surexposition à la misère la plus visible ont-il si bien atrophié notre sensibilité que l’on en est tristement parvenus à composer avec ? Quelles valeurs a la vie si en guise d’entrailles il ne nous reste que des viscères ?
Les politiciens, ces infâmes réussiront-ils éternellement à voiler la pauvreté et la violence qui minent les rapports entre les êtres, propageant le cannibalisme social et l’indifférence générale au sort de chacun, quand en lieu et place de celà l’entraide et la solidarité entre les exploités et les révoltés pourraient envoyer valser tous ces salauds, exploiteurs et gouvernants, plein de sous et avides de pouvoir, et renverser l’ordre qu’ils maintiennent et qui leur confère du pouvoir sur nos vies? Nos coeurs sont-ils si profondément avilis que nous pouvons nous contenter de reproduire cet existant délétère, sacrifiant l’essentiel de nos journées à se vendre pour quelques sous qui finiront dans les coffres des propriétaires et des marchands de tous types, abandonnant la possibilité de la révolte, seule capable de créer des horizons où y semer notre imagination, de donner vie à nos désirs de liberté et à nos élans les plus généreux ?

Il existe une épidémie plus nuisible à nos existences que l’épidémie imaginaire qui sert de prétexte à cette opération de police; cette épidémie c’est la peur, cette épidémie c’est la résignation, cette épidémie c’est la guerre entre pauvre, cette épidémie c’est d’attendre indéfiniment que l’on nous accorde ce que l’on aura que par nous mêmes.

Allons, de l’audace, ni la liberté ni la dignité humaine ne s’accommodent d’un monde si délabré.
Et si l’heure est à l’apathie et à la contestation sauce «sauvons le moins que rien démocratique», un jour peut-être, un jour pas comme les autres, un jour sur les barricades…

Le coeur est humain dans la mesure où il se révolte.

Pour un monde sans Etats, ni patries, ni nations.

Feu aux frontières. Feu aux centres de rétentions.

Le tract au format pdf

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Publié sur indymedia nantes, 2 juin 2015