28/9 Haren
Une antenne-relais (Base, Proximus, Mobistar) a été incendiée.
Solidarité avec les anarchistes incarcérés à Aix
Liberté pour toutes et tous
[Pubié sur indymedia Bruxelles, 8. Octobre 2016]
28/9 Haren
Une antenne-relais (Base, Proximus, Mobistar) a été incendiée.
Solidarité avec les anarchistes incarcérés à Aix
Liberté pour toutes et tous
[Pubié sur indymedia Bruxelles, 8. Octobre 2016]
7sur7.be / Jeudi 29 septembre 2016
[…] Un groupe d’anarchistes s’est mêlé à la manifestation nationale ce jeudi à Bruxelles. Vêtus de noir, ils ont perpétré de nombreux dégâts, aux alentours de la place de Brouckère et du boulevard Anspach. Autrement dit, en dehors du parcours syndical.
Des fenêtres d’un bureau de poste ont été brisées, à l’instar de panneaux publicitaires. Les fenêtres du siège du Parti socialiste, boulevard de l’Empereur, ont été recouvertes de graffitis. Selon HLN, le groupe de casseurs serait constitué d’une centaine d’individus.
Un deuxième véhicule de police a été incendiée,à Molenbeek, dans la nuit de vendredi à samedi. Le feu avait été bouté, plus que probablement de manière volontaire, vendredi vers 19 h, dans une première voiture de la zone Ouest entre la rue des Quatre Vents et la rue Jean-Baptiste Decock. Dans le second cas, il s’agit d’une voiture banalisée, une Peugeot 807, appartenant à la Division Jeunesse de la police. L’incendie s’est produit vers minuit quart rue de Roovere (Gare de l’Ouest), non loin du commissariat Jeunesse justement. Selon les premières constatations, le mono-volume aurait été incendié à l’aide d’un cocktail molotov. L’enquête a en tous les cas rapidement progressé selon les informations de la RTBF. Un jeune homme de 18 ans a été interpellé, dans la nuit de vendredi à samedi, après que celui-ci se soit présenté à l’hôpital Saint-Anne (Anderlecht) pour des brûlures aux mains. Sur place, celui-ci a exposé une version incohérente pour expliquer ses blessures. Vu la gravité de celles-ci, l’individu a été transféré à l’hôpital des grands brûlés de Neder-over-Heembeek, où il a livré une deuxième version. Ce sont les opérateurs du service 100, à l’écoute du jeune homme, qui ont effectué un lien entre les faits qui se sont produits à Molenbeek et l’état de l’individu. La police est alors venu le cueillir.
En promenant mon regard rue Birmingham à Molenbeek, la façade du n°66 a saisi mon attention. Les fenêtres et les murs, encore immaculés la veille, étaient agréablement souillés d’une phrase en lettre de sang. La phrase était celle, célèbre, de Stirner – le genre qui n’appelle aucune explication. Elle était proprement graffée en rouge vif sans doute à l’aide d’un pochoir (j’aurais pas pu faire mieux) et recommencée suffisamment pour ne pas l’oublier en passant. Avec toutes les pensées rebelles qui se sont emparées de moi sur le moment, j’ai presque manqué de remarquer la plaque sur l’entrée qui indique « Maison de justice de Bruxelles ». J’appris par la suite que la « Maison » avait déménagé rue Birmingham il y a trois semaines. Ce qui était pris pour cible dans cette attaque ne fait aucun doute à mes yeux : un des rouages de la machine répressive du pouvoir, la justice. Pour ce qui est de l’intention de(s) l’auteur(s), je peux seulement me résoudre à des suppositions, mais je ne vous cache pas qu’à chaque jour qui passe je vois plus de raisons de passer à l’offensive contre ce qui nous opprime en encourageant les autres à en faire de même. Qui sait si un jour, aujourd’hui peut-être, un anonyme promènera son regard sur les dommages causées par mes attaques.
En écrivant ces mots, mes pensées vont aux anarchistes en procès anti-terroriste à Bruxelles et à tou.te.s les rebelles qui se trouvent entre les mains de l’Etat.
PS : Par chance, j’avais avec moi de quoi faire une photo du graffiti.
[Publié sur indymedia bruxelles, 9 mai 2016]
Ce mardi 10 mai 2016, la chambre du conseil décidera si elle juge opportun de confirmer la tenue d’un procès pour terrorisme à l’encontre de 12 anarchistes et anti-autoritaires.
De 2008 à 2014, l’État belge a mené une vaste enquête visant les luttes multi-formes, mais toujours en-dehors des sentiers battus, contre les centres fermés, les frontières, les prisons et ce monde basé sur l’autorité et l’exploitation.
Perquisitions, micros, caméras devant et à l’intérieur de domiciles, filatures, mises sur écoute, infiltrations,… Ce ne sont pas les moyens qui ont manqué. Après tant d’années d’enquête, l’État cherche aujourd’hui donc à coller l’étiquette « terroriste » sur les potentiels inculpés. Mais en fait, il cible tout individu qui, dans sa lutte contre ce monde, part de l’auto-organisation, de l’action directe et de l’hostilité envers toutes les autorités. En cela, ce procès est une attaque répressive contre la lutte anti-autoritaire dans son ensemble, une attaque qui s’inscrit dans un contexte de répression grandissante contre tous les indésirables et révoltés, aux frontières et dans les quartiers, sur les lieux de travail et dans les prisons,…
Nous proposons un moment de rencontre pour :
• diffuser l’info et jeter les bases pour une solidarité active
• tenter de comprendre les tenants
et les aboutissants de ce dossier et voir comment celui-ci ne s’attaque pas uniquement aux seuls inculpés
• reparler des luttes incriminées
• et, réfléchir à quelles réponses on peut donner à ce coup répressif.
Mercredi 4 mai
19h au Garcia Lorca
Rue des Foulons 47 – Bruxelles
Le terroriste c’est l’État et ses concurrents.
Solidarité active !
[Publié sur indymedia Bruxelles, 23 avril 2016]
Il a souvent été dit que la première victime des guerres, c’est le sens des mots. Dans un moment de guerre, toute parole devient propagande, derrière tout mot se cache un appel bien précis et un effet recherché. Mais la langue ne ment pas : elle exprime une vérité, elle exprime, dans toute sa manipulation, toute sa déformation, toute son instrumentalisation, l’essence réelle de la domination.
Aujourd’hui, après les attentats jihadistes à Bruxelles, on parle de « carnage ». A juste titre, sans doute, mais la qualification se vide de sens quand un autre carnage n’est pas appelé « carnage ». Quand le régime d’Assad a balancé des barils de sarin sur les faubourgs de Ghouta, on n’a pas vu les différentes fabriques d’opinion employer le mot « carnage » pour qualifier le massacre industriel de presque deux mille personnes. Quand l’État Islamique décapite des opposants, on parle d’ « exécutions atroces », ce que ces actes commis par un État au nom de ses valeurs sont effectivement sans le moindre doute, tandis que quand les attaques de drones au Pakistan, au Yémen, en Somalie, en Afghanistan et ailleurs ont tué depuis 2006 plus de six mille personnes, on les qualifie de « frappes chirurgicales ». Quand des centaines de personnes périssent dans l’incendie d’une usine de vêtements au Bangladesh, produisant les vêtements de marque en vente partout dans le monde, on parle d’une « tragédie », induisant le public à croire qu’il s’agit d’un accident et non pas d’une conséquence évidente du mode de production capitaliste, tandis que les bombardements de villes et villages kurdes par l’État turc, un allié de l’Union Européenne et membre de l’OTAN, sont des « opérations de maintien de l’ordre ». Et les politiciens parlent de politique de « push backs » de réfugiés, là où il s’agit plutôt de « noyade massive et délibérée », ou d’« accord humanitaire entre l’Union Européenne et la Turquie », tandis qu’il s’agit là d’un sale marché entre trafiquants d’êtres humains qui se vendent des réfugiés entre eux. Le mots employés, le sens qui leur est attribué, trahit une vision du monde.
Comme désormais tout le monde pourra le comprendre, aucun mesure anti-terroriste, aucun bataillon de militaires posté dans les rues des métropoles, aucun réseau de vidéosurveillance, ne pourra empêcher celui qui veut tuer un maximum de personnes, et en plus, y laisser soi-même la vie, d’agir et de massacrer. L’État est incapable de mettre fin à la guerre qui, malgré son apparence d’État « pacifique », fait partie de sa raison d’être, qui est sa raison d’être. Arrêter la guerre n’est possible que par ceux qui refusent toute guerre. Et refuser toute guerre n’est possible qu’en rejetant toute autorité qui veut, comme c’est dans son essence, s’imposer (c’est-à-dire, faire la guerre). Pour donner un exemple assez concret, on parle aujourd’hui beaucoup des « soutiens » dont bénéficieraient les jihadistes dans les quartiers populaires de Bruxelles. Si c’était le cas, si des gens des quartiers savaient qui prêche la guerre sainte, si quelqu’un avait des informations concernant la préparation d’un carnage dans les rues de la ville où il habite, s’ils savaient qui recrute des jeunes sans plus aucune référence et en proie à l’idéologie réactionnaire du jihadisme, est-ce qu’il devrait aller en parler à la police pour que l’État s’en occupe ? A ce même État qui laisse se noyer des milliers de réfugiés, qui participe à des bombardements dans différents zones de la planète, qui enferme et torture pour faire régner son ordre, qui manœuvre, à l’instar des dictatures comme celle d’Assad, ces mêmes mouvements jihadistes (on se rappelle que le type qui a arrangé les voyages, les passeports, les contacts de dizaines de jeunes partis en Syrie était… un infiltré de la Police Fédérale) ? Non. Ils devraient agir par eux-mêmes. Ils savent probablement mieux que quiconque où et comment mettre de tels types hors état de nuire.
Les colonnes de militaires, de policiers, de journaflics ont investi les quartiers de Bruxelles. Pour faire régner l’ordre, leur ordre. Pourtant, un refus qui l’État redoute plus que tout, commence à se dessiner. Y en a marre de vos guerres. Y en a marre de vos reportages bidons. Y en a marre de vos rappels à l’ordre. Y en a marre de votre totalitarisme.
Un refus qui ne choisit pas entre deux camps pareillement dégueulasses, entre l’État ou le Califat. A la merde, tous les deux. Et que leurs soldats de la guerre sainte, leurs journalistes adorateurs de la religion de l’Argent, du Progrès et de la Science, leurs légions de flics qui défendent l’ordre qui nous opprimait avant les attentats et qui nous opprime toujours après les attentats, leurs chefs, soient balayés au canal.
Continuons à nous battre pour la liberté, contre tout pouvoir. Ne cédons plus aucun centimètre à tous ceux qui veulent quadriller nos vies.
[Publié dans ‘Ricochets n°15‘, avril 2016]
Un appel à un rassemblement contre la militarisation de nos vies et contre tout pouvoir, qu’il s’appelle islamique ou démocratique, avait été largement diffusé la semaine dernière. Rendez-vous était donné le 9 avril sur l’avenue Stalingrad, près de la Gare du Midi à Bruxelles. Cette après-midi là, la police a occupé l’endroit du rassemblement et militarisé un large périmètre autour (allant jusqu’à Anneesens, la place Jeu de Balles, la place Bara et la porte d’Anderlecht). A l’arrivée des premiers manifestants et dès le déploiement d’une banderole juste en face de l’endroit occupé par la flicaille, les policiers foncent et encerclent les manifestants. Ils seront dix à se faire embarquer pour être amenés au commissariat d’Anderlecht. Rejoints un peu plus tard par encore 6 autres personnes arrêtées, ils seront relâchés au compte-goutte pendant la nuit. Au commissariat, comme d’habitude, les policiers ont donné quelques claques à des récalcitrants menottés.
Entre temps, d’autres personnes qui cherchaient à approcher le lieu du rendez-vous se font contrôler par la police qui leur signifie que tout rassemblement est interdit sur l’ordre du bourgmestre Mayeur. Vers 19h, la police profite des forces mobilisées pour faire une autre descente au Passage (le compteur est maintenant sur 3), l’espace de lutte contre la maxi-prison à Anderlecht. Les copines et copains présents se font contrôler, le lieu est fouillé. Un compagnon est embarqué car « recherché » dans le cadre de l’enquête menée par le juge d’instruction De Coster à propos de la lutte contre la construction de la maxi-prison. Après une nuit passé au commissariat, des policiers de la section antiterroriste de la Police Fédérale viendront le chercher. Ils l’amènent au quartier-général dans la rue Royale, feront une tentative d’interrogatoire (le compagnon a refusé de répondre à toute question) pour ensuite le relâcher.
Le message de la part de l’État ne pouvait être plus clair : toute personne qui ose critiquer la militarisation en cours à Bruxelles, qui refuse de choisir entre deux camps pourris (le califat et l’État belge), qui propose l’auto-organisation et l’action directe comme moyens de lutte contre toute oppression et contre tout pouvoir, peut s’attendre à une réponse musclée.
Difficile d’empêcher l’esprit d’alors réfléchir sur quelques analogies. A Raqqa, capitale de l’État Islamique, toute manifestation critique est interdite et étouffée ; à Bruxelles, capitale de l’État belge et de l’Union Européenne, toute manifestation critique est interdite et étouffée. A Raqqa, c’est le Hisbah, la police religieuse du califat, à la tête duquel se trouve le belge Hicham Chaib, qui sévit contre toute opposition à la loi imposée là-bas ; à Bruxelles, c’est tout simplement la Police, à la tête duquel se trouve le belge Vandersmissen, qui sévit contre toute action qui s’oppose à la loi imposée ici. A Raqqa, les bombes larguées par les avions occidentaux ne ciblent pas uniquement les bases militaires des partisans de la guerre sainte, mais aussi les hôpitaux, les banques de sang, les écoles, la distribution de l’eau, les places ; à Bruxelles, les kamikazes sous les ordres de l’État Islamique ne ciblent pas du tout les bases répressives de l’État belge, mais se font exploser dans le métro et à l’aéroport. A Raqqa, toute presse est interdite ; à Bruxelles, la presse du monde entier ne cesse de mettre la pression sur les quartiers pauvres tandis que la presse belge se distingue ces derniers temps particulièrement par son zèle d’appliquer les consignes de la police (« afin de ne pas nuire aux enquêtes ») et de publier, mot pour mot, ce que le gouvernement leur demande. A Raqqa, distribuer un tract, faire un graffiti, déployer une banderole qui revendique la liberté est passable de la peine de mort ; à Bruxelles, distribuer un tract anarchiste, faire un graffiti contre le pouvoir, déployer une banderole qui revendique la liberté, est enclin d’engendrer une arrestation et est désormais passable de longues peines de prison pour… « incitation au terrorisme ». A Raqqa, les patrouilles de la Hisbah tentent de quadriller toute la ville ; à Bruxelles, les caméras de surveillance quadrillent toute la ville, la police fédérale utilise tout moyen possible (micros, caméras cachés, interception du courrier, observations, filatures) pour surveiller des anti-autoritaires, et pas seulement.
Exagéré, vous dites ? Pourtant, tout pouvoir n’a qu’un seul objectif : maintenir son règne et étouffer tous ceux qui cherchent à s’y opposer. En cela, l’État belge et l’État Islamique ont quelque chose de très important en commun. Et c’est bien ça que les anarchistes, les révolutionnaires et les anti-autoritaires, dans les villes syriennes comme dans les villes belges, combattent.
Si à Raqqa, les activistes révolutionnaires n’appellent plus à des rassemblements, ce n’est pas qu’ils ont abandonné la lutte contre le régime de Bashar el-Assad et le régime de l’État Islamique. C’est parce qu’ils luttent désormais d’une autre façon, mais avec autant de détermination et d’audace, pour détruire ce qui les opprime. Alors, si à Bruxelles…
Contre tout pouvoir, sabotons la militarisation de Bruxelles.
[Publié sur indymedia bruxelles, 11 avril 2016]
Mercredi soir, 30-03-2016. Au pied du mur de la prison de saint gilles, deux voitures ont été incendiées : une grosse voiture d’un parlementaire européen et une voiture de luxe d’un employé de l’OTAN.
Contre la militarisation de Bruxelles, pour la liberté.
Solidarité avec les anarchistes Monica et Francisco
[Publié sur indymedia bruxelles, 01/04/2016]
Fin 2008, en pleine période d’hostilités diffuses déclenchées par la révolte en Grèce suite à l’assassinat d’Alexis par la police, le Parquet Fédéral belge lance une enquête visant des anarchistes et des anti-autoritaires. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste » et alors que la lutte contre la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel se fraye un chemin, la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de l’antiterrorisme. En mai, puis en septembre 2013, une dizaine de perquisitions ont lieu dans le cadre de cette enquête, ces perquisitions visent différents domiciles ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata située à Bruxelles. C’est à cette occasion que l’existence d’une enquête antiterroriste se donne à voir pour la première fois. Cette enquête est menée par la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale qui se retrouvera épaulée tantôt par la Sûreté de l’État, tantôt par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité de l’armée ainsi que par différents services anti-terroristes d’autres pays européens. C’est en 2014 que l’enquête est close, aboutissant aujourd’hui au renvoi devant la Chambre du Conseil de douze anarchistes et anti-autoritaires.
Après une séance de légalisation des méthodes particulières de recherche utilisées dans le cadre de cette enquête (filatures, écoutes téléphoniques, placement de microphones dans un domicile, perquisitions en cachette, tentatives d’infiltration, placement de dispositifs de vidéo-surveillance devant des domiciles et à l’intérieur d’un domicile) en octobre 2015, le dossier est renvoyé devant la Chambre du Conseil. La séance de cette Chambre est fixée pour le 10 mai 2016 et déterminera s’il y a lieu de confirmer la tenue d’un procès et, si oui, sous quelles accusations.
De son enquête, le Parquet Fédéral s’est efforcé de tirer pas moins de 29 inculpations individualisées. Neuf compagnons sont accusés d’appartenance à une organisation terroriste et de participation à des activités terroristes pendant des périodes plus ou moins longues. Trois d’entre eux sont en plus accusés d’en être les « dirigeants ». Par ailleurs, trois autres personnes ayant été arrêtées dans la foulée d’une attaque contre le commissariat des Marolles sont quant à elles accusées d’appartenance à ce groupe terroriste pendant un jour, ainsi que des différentes inculpations se rapportant à cette attaque. Ça c’est pour l’accusation générale.
Celle-ci est ensuite complétée par des accusations plus spécifiques telles que participation à une manifestation sauvage devant le centre fermé 127bis à Steenokkerzeel (transformée en « tentative d’incendie volontaire » et d « ‘infraction terroriste » par le parquet), préparation et participation à une attaque contre le commissariat de police dans les Marolles (qualifiée par le parquet d’ « infraction terroriste »), coups et blessures sur des agents de police à plusieurs reprises, obstruction de la voie publique, dégradations diverses et variées, vols à l’étalage, incendie de voitures de gardiens de prison sur le parking de la prison de Ittre, incitation à commettre des infractions terroristes… Il est à préciser que ces accusations spécifiques visent à chaque fois des compagnons spécifiques, c’est-à-dire que tout le monde n’est pas inculpé pour l’ensemble des faits reprochés.
En arrière-plan de cette enquête qui a duré plusieurs années et qui a produit pas moins de 32 cartons de paperasses, le Parquet Fédéral émet l’hypothèse qu’un « groupe anarchiste terroriste » serait actif, notamment à Bruxelles, et que les inculpés auraient « participé à » ou « favorisé » ces activités. Il dresse par exemple une longue liste d’une 150-aine d’attaques, dont une bonne partie incendiaires, contre des structures de la domination, des commissariats, des tribunaux, des banques, des entreprises qui se font du beurre sur le dos de l’enfermement, des chantiers, des véhicules de diplomates, d’eurocrates et de fonctionnaires de l’OTAN, des antennes de téléphonie mobile,… Toutes ces attaques ont eu lieu à Bruxelles et dans ses environs entre 2008 et 2013.
L’invention d’un groupe terroriste qui serait responsable de l’ensemble de ces faits (ne serait ce que par le fait de « les avoir rendus possibles ») permet de jolies pirouettes servant l’accusation : une bibliothèque devient un lieu de recrutement, des discussions deviennent des réunions clandestines, des tracts et des journaux de critique anarchiste deviennent des manuels de guérilla urbaine, des manifs et des rassemblements deviennent des appels au terrorisme, des liens affinitaires entre des personnes en lutte et l’auto-organisation qui peut en découler deviennent « un groupe terroriste structuré ». L’invention d’un « groupe terroriste anarchiste » est bien évidemment une tentative assez maladroite de la part de l’État de réduire la subversion anti-autoritaire et révolutionnaire à l’œuvre d’un seul « groupe structuré ». En tentant de mettre derrière les barreaux une poignée d’anarchistes qui dérangent, l’État cherche à décourager les réfractaires à passer à l’action directe contre ce qui nous opprime et exploite et d’imposer un silence absolu aux désirs, possibilités, réflexions et critiques qui s’affrontent à ce monde autoritaire.
Ce qui est renvoyé devant le tribunal, c’est donc toute une mosaïque de luttes, de révoltes, d’idées, d’actions directes, de critiques, d’imaginaires révolutionnaires, d’agitations qui ont, pendant des années, cherché à s’attaquer à la domination. En cela, l’éventuel procès concerne non seulement les compagnons inculpés, mais aussi tout individu, tout anarchiste, tout révolutionnaire, tout réfractaire à l’ordre, tout insoumis à l’autorité qui ne veut pas rester les bras croisés devant l’exploitation et l’oppression. Ce qui est visé, c’est la recherche de l’autonomie dans l’action, l’auto-organisation dans la lutte, l’action directe dans toute sa diversité, le choix de défendre et de diffuser des idées anarchistes et révolutionnaires, de participer ensemble avec d’autres révoltés à des combats auto-organisés et autonomes. Et finalement, sans doute, une approche combative de l’anarchisme qui part de l’individu, de l’affinité, de l’informalité.
Il serait étrange de séparer la répression qui vise aujourd’hui quelques anarchistes et anti-autoritaires de l’ensemble de la répression qui cherche à mater (souvent préventivement) toute critique de l’ordre établi et la révolte. A coups de « menaces terroristes », de crise de réfugiés, de lutte contre la criminalité et de guerres bien réelles, la répression étatique passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Dans une période où les changements et les restructurations viennent toujours plus rapidement modifier les terrains de la conflictualité sociale, neutraliser ceux qui dérangent par leur pensée et leurs actes fait partie d’un ensemble qui cible les exploités et les opprimés : le durcissement des conditions de survie, la militarisation des frontières, l’imposition d’un contrôle technologique massif, la construction de nouveaux camps de détention,…
Se défendre contre ce coup répressif qui veut renvoyer des compagnons devant un tribunal sous des accusations de terrorisme, c’est défendre la possibilité et l’espace de l’agir anarchiste et anti-autoritaire. Et, par la solidarité avec les compagnons inculpés, faire face à la répression étatique qui vise à paralyser toute action subversive.
Si se battre pour la liberté est un crime, l’innocence serait vraiment le pire de tout.
avril 2016.
Plus d’infos et contact…
La Lime
Caisse de solidarité bruxelloise
lalime[at]riseup.net
http://lalime.noblogs.org
Réunion chaque premier lundi du mois à 19h30 à Acrata
Acrata
bibliothèque anarchiste
acrata@post.com
https://acratabxl.wordpress.com/
Rue de la Grande Ile 32 – Bruxelles
[Reçu par mail]
On était une centaine ce lundi 21 mars à s’être rassemblé-e-s Porte de Namur (Bruxelles) pour manifester contre les expulsions et contre la gentrification.
Pas mal de trucs avaient été organisés ; banderoles et pancartes, des tracts avec des chants sans oublier la samba qui mettait l’ambiance entre les slogans gueulés. La manif est partie motivée au rythme de la samba, de chants et de slogans : « Brique par brique, murs par murs, démurons toutes les maisons ! – Solidarité avec les expulsé-e-s avec ou sans papiers…. ». L’ambiance était plutôt détendue et festive probablement due à l’absence de flics.
Arrivé-e-s devant la cabinet de la ministre du logement, rue Capitaine Crespel, nous avons pu lui gueuler notre rage, une belle porsche blanche garée devant s’est vue redécorée de peinture.
De nombreux tags ont fleuri dans la joie et la bonne humeur. La manif a ensuite continué sa route en direction de la place Flagey où il y a eu des prises de paroles avant la dispersion.
Même si il n’y a pas eu d’arrestation (en tous les cas pas à notre connaissance ), nous pensons qu’il est important d’aborder les quelques points fâcheux que nous avons pu remarquer dans la manifestation, non pas pour les condamner sans but, mais plutôt pour en discuter collectivement et
essayer à l’avenir d’y faire plus attention.
Notamment :
– Devant le cabinet rue Capitaine C, deux flics en civil se sont incrustés dans la manif, menaçant directement l’assemblée des manifestant-e-s 《d’arrêter de foutre le bordel sous peine d’arrêter tout le monde. Nous pensons qu’il aurait fallu les dégager, tout simplement en les encerclant collectivement en leur disant qu’ils n’étaient pas les bienvenus parmi nous.
– La présence d’appareils photos et de caméras a dérangé plus d’une personne dans le cortège, nous pourrions peut être à l’avenir penser à une façon de relier des images qui ne risquent pas de mettre en péril l’identité de certain.e.s participant.es.
– Alors que plusieurs poubelles, parcmètres ont été incendiés, des gen(s)-tes présent(e)s dans le cortège ont cru bon de s’improviser flic/pompier et de les éteindre. Si ces gen(s)-tes nous lisent, sachez qu’on a pas besoin de pacificateur-ice-s.
– Pour conclure, nous avons pu constater à plusieurs reprises l’inattention collective.
C-à-d : nous pensons qu’en manif, il est important de faire attention les uns aux autres contre la répression, veiller les un.e.s sur les autres comme par exemple lorsqu’un.e ami.e est occupé.e, l’attendre pour être sur qu’il ou elle ne soit pas isolée et donc, vulnérable.
Que la Justice soit à la botte des riches et des puissant-e-s, que la justice institue la loi de la jungle, que l’état nous jette à la rue en pleine période de grand froid, que le gouvernement nous envoie ses chiens de garde pour nous tabasser démocratiquement, rien de cela ne nous étonne.
Marre de chialer auprès de ceux/celles qui nous pourrissent la vie, marre de demander des miettes à ceux/celles qui nous enferment, nous expulsent et nous en mettent plein la gueule.
Nous n’aurons que ce que nous prendrons.
***************
Rappelons qu’il y a à Bruxelles plus de 15.000 logements vides pour 5.000 SDF . En Wallonie, la situation n’est guère meilleure, il y aurait plus de 30.000 logements vides pour 8.000 SDF. Pourtant, chaque année, des gens meurent de froid dans la rue. Des milliers d’autres gens vivent dans des taudis minuscules aux loyers élevés. Nombre de locataires consacrent la plus grande partie de leurs revenus à leur loyer, d’autres n’ont tout simplement plus la possibilité de le payer et se retrouvent face à des menaces d’expulsion ne pouvant faire qu’empirer leur situation.
[Publié sur indymedia bruxelles, 23 mars 2016]