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[Besançon] Permanences politiques prises pour cibles (mais pas que)
Besançon : les permanences PS et de Jacques Grosperrin ciblées
En l’espace de quatre jours, les permanences politiques du parti socialiste et du sénateur (Les Républicains) Jacques Grosperrin ont toutes les deux fait l’objet de dégradations.
La permanence du PS située avenue de la Gare d’Eau a été la proie de vandalisme au cours du week-end dernier. Deux inscriptions ont été taguées à la bombe sur la vitrine et le mur. D’un côté, « pourriture sociale » en couleur noir, de l’autre « contre votre monde de képis » peint en rouge et en caractères de trois mètres de hauteur.
C’est au cours de la nuit de lundi à mardi que la permanence de Jacques Grosperrin située rue Bersot a été endommagée. D’une part, de la colle a été projetée dans la serrure de la porte d’entrée pour la rendre inutilisable. D’autre part, la vitrine a été recouverte de graffitis. « Parmi ces graffitis, l’un révèle la bêtise des voyous. Il y est écrit “solidarité migrants”. Indépendamment de la position que chacun peut avoir sur la question des flux migratoires, il semble particulièrement absurde de revendiquer une action délictueuse contre un élu de la République pour une volonté de solidarité à l’égard des migrants. Une telle revendication est non seulement stupide mais, plus encore insultante à l’égard des migrants eux-mêmes », indique Jacques Grosperrin.
Dans les deux cas, des plaintes ont été déposées au commissariat de police. Les slogans bombés relèvent de l’expression anar. On note d’ailleurs une recrudescence de graffitis de cette veine en la matière. Ainsi, du côté de la rue de Belfort, a été peinte l’inscription « Pour vivre debout, bloquons tout, grève générale » ; le tout accompagné d’un A cerclé. […]
l’est républicain, 15/03/2016
[Besançon] Contre ce monde d’esclaves et de misère …
… Engouffrons-nous dans le chemin de la révolte !
Face à notre passivité et notre résignation, l’État nous concocte des projets toujours plus dégueulasses et humiliants. Le rêve des riches et de tous ceux qui aspirent à ce monde de fric et d’exploitation est de nous voir trimer sans broncher pour leurs profits, nous qui sommes contraints d’accepter n’importe quel boulot pour pouvoir survivre. Œuvrant main dans la main avec les patrons, l’État veut nous rendre cette « vie » toujours plus insupportable.
Les différentes lois que le pouvoir cherche à nous faire avaler visent à nous aliéner encore davantage et nous forcer à accepter le fondement de leur société pourrie, fondée sur l’exploitation et la guerre de tous contre tous : entre ceux qui ont un travail et ceux qui n’en ont pas ; entre les pauvres sans emploi et ceux dépourvus de papiers, qui fuient les guerres et la misère, s’affranchissent des frontières ultra-sécurisées et s’opposent aux chiens de garde des États. Toutes ces divisions entre exploités, qui ne sont que le reflet de ce monde compétitif et carcéral pour lequel le pouvoir œuvre chaque jour, sont autant de barrières à abattre.
Face aux humiliations quotidiennes et à la misère de ce système, certains absorbent tout un tas de drogues, légales ou illégales, se suicident pour fuir les conditions de soumission et d’oppression dans lesquelles les dominants nous maintiennent. Bien que la grande majorité se conforme à cette existence immonde en léchant le cul des possédants ou en s’imprégnant de leurs valeurs (celles de la délation, du fric, de la propriété, du racisme, etc…), d’autres se révoltent, individuellement ou à quelques uns, en s’attaquant et détruisant une partie de ce qui constitue la richesse des exploiteurs.
Allons-nous continuer à courber l’échine, à suivre comme un troupeau au moindre coup de sifflet des syndicats, premiers partenaires (collabos !) de l’État, qui négocient depuis toujours à quelle sauce on va se faire bouffer ? A défiler sagement tous les 36 du mois derrière des banderoles et des slogans réformistes, avec un parcours entièrement quadrillé par les flics ???
Y’a plus moyen de rester en rang, du domicile au turbin, des stations de tramway aux supermarchés et centres commerciaux, tout ça au beau milieu d’un urbanisme de caserne, sous l’œil de képis payés à nous fliquer et à nous pourrir notre existence. Cessons de subir le tram-tram quotidien. Bloquons tout.
Si nous descendrons dans la rue prochainement, ce n’est pas uniquement pour nous opposer à une loi qui consolident les chaînes liant les exploités et les opprimés aux patrons et aux maîtres de ce monde. A l’heure où le pouvoir quadrille tout le territoire de ses uniformes de plus en plus surarmés, il est plus que jamais temps de prendre la rue pour refuser d’être réduit à l’état d’esclaves.
Ça ne sert à rien de ruminer et de râler, que ce soit dans notre coin ou sur les réseaux sociaux. Il est temps d’agir, de s’organiser, tout en gardant à l’esprit que pour faire le plus de mal à l’ennemi, il est nécessaire de rester imprévisibles, spontanés et incontrôlables.
Renouons avec de vieilles pratiques révolutionnaires que nous n’avons plus pratiquées depuis trop longtemps : la grève sauvage, le blocage, le sabotage, et plus si affinités…
Pas de compromis avec ceux qui nous font la guerre !
[Une affiche collée à Besançon en marge de la mobilisation contre la « loi travail » du 9 mars]
[Publié sur lille indymedia, 9 mars 2016]
Un peu de matos d’agitation contre la « loi travail »…
En prévision d’un éventuel mouvement contre la « loi Travail », voici quelques affichettes au format A3 (on pourra réduire en A4, en sticker, ou agrandir en A2), qu’on pourra, selon les envies et les perspectives, imprimer, photocopier et diffuser dans les lycées, universités, au travail et dans la rue. Ne jamais demander l’autorisation.
Plusieurs affiches à télécharger sur le site de non-fides
[Affiche] Contre leur guerre, contre leur paix… Pour la révolution sociale !
LA GUERRE bat son plein et rameute les troupes. Les carnages accomplis par le régime d’Assad, par Daech et par les bombardements démocratiques noient dans le sang toute possibilité révolutionnaire en Syrie. Et de l’Irak au Mali, du Yémen à l’Ukraine, la terreur quotidienne ravage durablement vies et territoires pour des intérêts économiques et politiques, au nom d’une religion, d’une ethnie, d’une nation.
A différentes intensités, la sale guerre de l’oppression permet aux soldats de se lâcher contre des populations entières, sommées de subir ou de suivre l’un ou l’autre camp. En janvier et en novembre 2015, les tueries de Paris sont venues rappeler que l’horreur de la guerre ne se limite pas à des champs de bataille plus ou moins lointains.
ICI AUSSI des soldats de dieu massacrent pour imposer leur ordre, tandis que l’Etat français renforce encore le sien en proclamant la guerre à tout va. Voilà l’armée déployée et l’état d’urgence qui s’éternise. Moyens de surveillance et uniformes gonflés à bloc, tabassages et gâchette facile, traque des migrants et des indésirables, lois et mesures contre tout ce qui peut ressembler à un « ennemi intérieur », le message est clair : on serre la vis et tout le monde doit marcher au pas.
Contre une logique de guerre qui, toujours pour le pouvoir, engloutit les corps et les esprits, il est temps de rompre les rangs et d’étendre le combat pour la liberté.
LE COMBAT POUR LA LIBERTE ne cherche pas de petits soldats et ne s’en remet à aucune autorité supérieure. Au contraire, il prend forme dans chaque refus de déléguer ses décisions et dans la volonté de reprendre sa vie en main. Il avance dans les révoltes contre la guerre permanente qui nous est livrée à coup de fric et de flics. Il est mené par toutes celles et ceux qui luttent ici et maintenant pour un monde réellement différent, sans codes moraux ou pénaux, sans Etats ni frontières, sans maîtres ni esclaves.
Affronter ce qui fait obstacle à la liberté nous place aussi face à nous-mêmes : c’est à nous de déterminer, d’expérimenter, d’approcher ce que nous voulons vivre. Ce n’est certes pas une mince affaire, mais nous avons pour cela des armes que redoutent les puissants : la SOLIDARITE entre rebelles contre les replis identitaires, l’AUTO-ORGANISATION sans chefs ni hiérarchie, l’ATTAQUE individuelle et collective de ce qui participe à la domination.
Alors, laissons libre cours à notre autonomie de pensée et d’action pour propager la subversion et briser leur paix de caserne ! Prenons l’initiative pour saboter partout leurs projets dévastateurs ! Passons à l’offensive pour détruire les rouages de la machine de guerre, de contrôle et d’exploitation ! Pour en finir, enfin, avec cet ordre mortifère !
Des anarchistes.
[Affiche trouvée sur Brèves du Désordre]
[Lecce, Italie] Autour de la lutte contre la machine à expulser – Février 2016
Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser
Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a un mois à Lecce et à Turin.
[Traduit (et complété) de l’italien par brèves du désordre, revu ici-même, Sab, 27/02/2016 – 19:21]
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Tout autour de toi
Une énorme machine s’est mise en route les 20 et 21 février à Lecce (Pouilles), à l’occasion du BTM Puglia (Business Tourism Management) pour discuter sur « Comment offrir un accueil mémorable aux entreprises du tourisme » ; c’est comme cela qu’on entend transformer le Salento et les Pouilles : un parc d’attraction ouvert toute l’année, mais seulement à ceux qui peuvent se le permettre. A des personnes en provenance de partout dans le monde et liées par une caractéristique fondamentale : avoir un portefeuille suffisamment bien rempli. Ces personnes sont communément nommées des touristes, une belle affaire pour tous les spéculateurs du secteur.
Pourtant, bien avant d’être prises d’assaut par des étrangers cossus, les côtes du Salento et des Pouilles ont été, et sont encore, un point d’abordage pour d’autres étrangers, débarquant de façon rocambolesque et sans argent à dépenser, avec un rêve au coeur et un espoir, celui de survivre et de laisser derrière soi les horreurs qu’on avait fuies : guerres, catastrophes, misère, faim, persécutions. En 2016, cela fera 25 ans depuis que le navire Vlora a accosté à Bari, avec sa cargaison de milliers de désespérés, dévoilant une réalité ignorée, emblème d’un monde qui jusqu’alors faisait mine de ne rien voir. Depuis ce temps, personne ne s’est posé la question de comment leur « offrir un accueil mémorable », mais uniquement de comment contenir cette humanité pauvre et misérable. La réponse a été la création de camps gardés par la police. Cela a commencé avec l’internement dans le stade de Bari en 1991, pour arriver en 1998 à la création des centres de rétention (CPT) – dont le premier fut le tristement célèbre « Regina Pacis » de San Foca – et puis encore d’autres centres de rétention (CIE). Des structures avec toujours moins d’espace et toujours plus planquées, dont la fonction reste la même : contenir les étrangers pauvres qui arrivent sur le sol italien avec des papiers qui ne sont pas en règle, et les renvoyer d’où ils sont arrivés. Répartis à travers tout le territoire national, les Pouilles hébergent à présent deux centres de rétention, l’un à Bari et l’autre à Brindisi. Les seuls à s’intéresser à l’ « accueil » de ces étrangers pauvres sont quelques entreprises qui ont compris que, même avec eux, il était possible de faire du “Business Management”. De la curie de Lecce à la coopérative Auxilium, en passant par la Croix Rouge, c’est une bonne affaire pour beaucoup.
Des rencontres comme celle de la BTM sont aussi une véritable insulte à la situation réelle des Pouilles. Derrière l’image stéréotypée d’un territoire, se cache une vie malsaine produite par les infrastructures de mort qui nous entourent, sur un territoire mortifié par d’innombrables casernes et bases militaires, avant-postes des guerres qui se déroulent à travers le monde. Ces guerres qui poussent des êtres humains à partir et à débarquer ici, là où commence leur problème. Ici où se cache une exploitation salariée extrême touchant nombre d’étrangers et tant d’exploités locaux, esclavagisés justement par les entreprises du tourisme qui participent au BTM : hôtels et structures du même genre. Ici où se cache l’éradication de toute vie réelle dans des villes transformées à la mesure des touristes, avec les centres historiques qui servent seulement de vitrines pour consommer, et d’où les pauvres doivent être éloignés, contenus.
Il semble évident que le problème de tous, italiens ou étrangers, est donc celui de l’argent, c’est-à-dire l’économie. En son nom se créent des murs et des frontières : d’un côté ceux qui ont de l’argent, de l’autre ceux qui sont pauvres. Ce n’est pas un hasard qu’un des principaux sponsors de BTM Puglia soit la banque Mediolanum, celle qui a lancé un fameux slogan : « Construite autour de toi« .
Exactement comme un mur : celui d’une prison ou d’un centre de rétention.
Quelques ennemis de toutes les frontières
[Tract traduit de l’italien par brèves du désordre et distribué à Lecce le 21 février 2016]
[Publication] Sortie de ‘Lucioles’ n°24 – Février 2016
[Publication] Sortie de « Séditions » n°6 – Février 2016
Vous trouverez sur le blog le dernier numéro de ‘Séditions’ de ce mois de février 2016.
Au sommaire:
Dossier: Pour « votre sécurité », qu’ils disent…
– Les riches et l’Etat nous veulent à genoux : soyons leur pire cauchemar
– Leur « sécurité dans les transports » : l’autre nom de la guerre aux pauvres
– A Calais, l’État et ses larbins mènent une guerre acharnée contre les migrants
– La mairie nous fait chantier… Semons le désordre ! (quelques réflexions au sujet de la guerre aux pauvres menée par la mairie)
– A l’assaut du vieux monde (brèves d’agitation à Besançon et ses environs)
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Le journal ‘Séditions” part avec l’idée de renouer avec l’agitation urbaine dans une perspective anarchiste. Il n’a pas vocation à promouvoir une quelconque organisation, qu’elle soit formelle ou informelle, fusse-t-elle anarchiste. Il ne rentre pas non plus dans la démarche qui consiste à créer des alternatives au sein d’un monde qui nous écrase sous son autorité. Nous luttons pour la liberté totale de tous les individus et donc en dehors du champ de la politique: nous ne cherchons pas à rendre ce système de fric et d’autorité plus juste.
La ville change. Promoteurs immobiliers, entreprises du BTP, architectes, mairie, commerçants et associations d’artistes investissent les quartiers dans l’intérêt des riches et de l’Etat. Le besoin se faisait ressentir de mettre au centre des discussions les restructurations de l’Etat et du capitalisme qui, jour après jour, modifient notre environnement, nos lieux de vie et d’errance, nos trajets quotidiens.
Afin que tout ce système d’exploitation et d’oppression soit bien huilé, l’Etat déploie sans cesse plus de moyens – tant technologiques qu’humains – de contrôle et de surveillance sur chacun d’entre nous, tout en cherchant à diviser les exploités et dominés en catégories et à les monter les uns contre les autres (communautarismes religieux, ethniques) pour mieux les souder autour de ses concepts merdiques de nation et de patrie (« Unité Nationale » de l’après-« Charlie » et autres exacerbations patriotiques).
Souffler sur les braises encore chaudes d’attaques qui visent concrètement à se débarrasser de l’autorité du fric et de l’Etat, tel est le projet de ce journal.
[Transmis par mail, 13/02/2016]
[Publication] « Attacke ! » – Nouveau journal anarchiste du nord de l’Allemagne
Attaque ! Portons la révolte dans les têtes, dans les cœurs, dans la rue !
C’est parti ! Assez de ruminations, de doutes, de frustrations ! Ca ne changera rien à toute cette merde, si nous ne prenons pas les choses en main !
Nous nous bougeons tous les jours, mais pourtant nous n’avançons pas. Nous modifions nos vies et restons surveillés au lieu de déchirer le scénario et de faire simplement ce que nous voulons. Ce n’est pas le discours de toutes ces possibilités, de ces chances dont ils nous parlent depuis l’école. Il ne s’agit pas de travail, de carrière, de propriété, de richesses ou de pouvoir. Il ne s’agit pas d’un faux espoir, d’une religion ou d’une quelconque idéologie. Il est question d’entraide, de solidarité, d’amour, de dignité… Il est question de liberté !
Nous nous surprenons nous-mêmes sur la façon dont nous ressentons le monde qui nous entoure, comme quelque chose de catégorique et une loi écrite à jamais, qui ne peut ni être brisée, ni être ébranlée de manière durable.
Et il est clair que faire ce nous voulons ici et maintenant nécessite une quantité de courage et de force. Mais seulement une seconde et une petite étincelle d’auto-détermination de ce qui se trouve devant nous nous donnera un avant-goût de ce que nous ne voulons plus oublier.
Nous ressentons de la honte, lorsque nous évoquons les grandes idées de révolution, parce que nous ne voulons pas être considérés comme des rêveurs confus ou des fous à mille lieux de la réalité. Pourtant, n’est-ce pas de la véritable folie de marcher dans ce système ? Dans ce système qui fonctionne de manière si affirmée par l’exploitation et l’oppression des plus pauvres, qui par le moindre mécanisme invente des identités comme le nationalisme et attribue le rôle de citoyen-ne docile. Mais la folie serait d’organiser sa vie toute entière autour du travail, qui n’a rien à faire de nos vies, mais qui fonctionne pour d’autres, ou plutôt concrètement pour la richesse des autres. La folie, ce serait les endroits et l’environnement dans lesquels nous vivons, de détruire pour l’augmentation perpétuelle des profits. La folie, ce serait de menacer des gens, de torturer, d’enfermer, de tuer, tout ceci sous la légitimité de l’État, en uniforme et armé, pour défendre cet ordre et garantir le maintien de la richesse et du pouvoir de ceux qui nous dominent.
Nous n’aurons pas honte de parler de choses prétendument impossibles et de ne surtout pas agir pour celles-ci selon notre conception d’une vie parfaitement différente. Il ne s’agit pas d’avoir des réponses à tout en permanence, mais de tout remettre en question !
L’anarchie, c’est vivre sans domination, sans autorité !
La subversion est toute activité par laquelle nous voulons provoquer le renversement de ces conditions.
La liberté est ce qui nous fait avancer, ce que nous voulons arracher !
Attaque !
« Die Attacke! » sera disponible à différents endroits dans les rues du nord.
Contact et envoi : attacke[at]riseup.net
[Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 13. Januar 2016]
[Gênes, Italie] Aucune paix pour ceux qui font la guerre
Carlo, un compagnon de Gênes, va passer en procès pour « incitation à commettre des crimes ou des délits, avec la circonstance aggravante de la finalité terroriste » (art. 414 du Code Pénal) à cause d’un texte en solidarité avec l’action d’Alfredo et Nicola [1].
Dans l’affiche il y a aussi une référence à la condamnation en appel de trois personnes (dont Alfredo) à trois ans, dans le cadre du procès qui a suivi l’Opération Shadow, toujours pour l’art. 414 du CP, avec la circonstance aggravante de l’article 1, pour la publication du journal anarchiste KNO3.
Nous rappelons aussi qu’en mars 2016 Nicola Gai et Sergio Maria Stefani passeront en procès à Bologne, toujours pour tentative d’« incitation à commettre des crimes ou des délits », à cause d’un texte de Nicola de 2014 [2].
Voilà la traduction de l’affiche :
Aucune paix pour ceux qui font la guerre
Complicité avec ceux qui luttent
Avec la déclaration d’une soi-disant guerre de civilisation, voulue pour renforcer leur hégémonie, les puissants de la terre appellent à eux leur sujets, au nom de la nation ou de la religion.
Avec la création d’états d’urgence permanents, l’État renouvelle ses codes pénaux pour verrouiller encore plus les espaces de liberté qui restent.
Dans un climat de paranoïa sécuritaire, alimenté encore plus par le massacre qui a eu lieu à Paris, un compagnon anarchiste de Gênes passera en procès pour avoir critiqué publiquement les auteurs d’une prise de distance face à l’attaque contre l’ingénieur Roberto Adinolfi, blessé aux jambes le 7 mai 2012 par Nicola et Alfredo, anarchistes enfermés encore aujourd’hui dans la prison de Ferrara. Ce monsieur était à l’époque PDG d’Ansaldo Nucleare, tentacule de la pieuvre Finmeccanica, intéressée depuis toujours par le marché de la guerre et de la répression, au point d’avoir un rôle fondamental dans le développement des théâtres de guerre internationaux.
Le compagnon de Gênes a été mis sous enquête pour incitation à commettre des actes de terrorisme, un délit dont la possibilité d’application est de plus en plus élargie à chaque décret d’urgence. Ces dernières années, d’autres compagnons ont été frappés par le même type d’accusation et certains condamnés pour avoir diffusé publiquement des textes, des articles et des communiqués qui sont de toute évidence intolérables pour l’État et ses serviteurs fouineurs… Forces de l’Ordre, services secrets et Justice s’attachent, avec les nouveaux décrets antiterrorisme, à arracher tout désir d’offensive pour la liberté.
Du Califat à l’OTAN,
ce sont les États qui utilisent la violence aveugle contre les populations !
Désertons la guerre [3] !
Sabotons l’ordre mortifère de la guerre permanente !
Détruisons la machine du contrôle social !
Solidarité avec Carlo !
Solidarité avec les compagnons et les compagnonnes qui luttent dans et hors des prisons !
Des solidaires de Gênes
[Traduction anonyme de Croce Nera Anarchica reçue par mail]
NdT:
[1] Le compagnon est mis en examen pour le texte « A ceux qui ne se dissocient pas », une réponse à la dissociation publique du texte « Les points sur les i », peu après l’attaque contre Adinolfi.
[2] En italien ici
[3] En italien « Disertiamo il fronte occidentale », jeux de mot entre le titre du fameux livre d’E.M.Remarque « A l’Ouest rien de nouveau », qui en italien est traduit comme « Niente di nuovo sul fronte occidentale » (rien de nouveau sur le front de l’Ouest) et le concept géo-politique (et journalistique) d’Occident.