Archives de catégorie : Contre le cirque électoral et la délégation

[Montreal, Québec] Contre le cirque électoral, l’abstention ne suffit pas ! A l’attaque !

[Trois bureaux de campagne de candidats – de toutes tendances confondues – ont été attaqués ces derniers jours à Montréal juste avant des élections. Nous reproduisons les articles de la presse dans l’ordre antéchronologique.]

Vandalisme au local électoral de Dominic Therrien

Une fenêtre de l’un des deux locaux de campagne du candidat conservateur dans Trois-Rivières, Dominic Therrien, a été fracassée dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures avant l’ouverture des bureaux de vote.

Il s’agit du local situé à l’angle des rues Saint-Antoine et Badeaux, au centre-ville.

La Sécurité publique de Trois-Rivières confirme qu’elle a reçu l’appel vers 4 h et qu’il s’agit d’un cas de vandalisme.

Le fenêtre a été réparée de façon provisoire et sera remplacée mardi. Il n’y aurait pas eu d’autres bris.

L’équipe du candidat conservateur a dit qu’il fallait dénoncer ce genre de geste et que le meilleur moyen de le faire était d’aller voter en grand nombre.

Rappelons que le candidat a ouvert un deuxième local électoral en cours de campagne dans le secteur Cap-de-la-Madeleine.

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Leur presse – radio canada, 19/10/2015

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Le bureau de campagne de Mulcair vandalisé

Le bureau de campagne d’Outremont du chef néo-démocrate, Thomas Mulcair, a été vandalisé dans la nuit de mardi à mercredi.

Une policière du SPVM était présente hier après-midi pour y prélever si possible les empreintes digitales du ou des suspects. Les fenêtres de la devanture du local de campagne, situé sur l’avenue du Parc, ont été aspergées de peinture orange. Le contenu d’un extincteur d’incendie a également été vidé à l’intérieur du local par l’interstice d’une fenêtre.

«Il y avait de la poudre partout. Il a fallu tout nettoyer. On a perdu un certain temps à le faire», déplore le directeur de campagne de M. Mulcair dans Outremont, Graham Carpenter.

Le bureau de campagne du candidat conservateur dans Ahuntsic-Cartierville, William Moughrabi, a subi un sort semblable dans la nuit de lundi à mardi. De la peinture rouge a été projetée sur la vitrine. «Je trouve cela déplorable. Nous travaillons fort pour offrir plus de choix aux gens de la circonscription, et quelqu’un s’attaque directement à ce que nous offrons», a-t-il indiqué. Des traces de l’incident sont toujours visibles sur le trottoir. «Nous n’avons pas eu le temps de tout nettoyer. Nous sommes très occupés à faire notre pointage en cette fin de campagne. Rien ne va nous ralentir», ajoute le candidat conservateur.

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Leur presse – lapresse.ca, 15/10/2015

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Le bureau du candidat conservateur d’Ahuntsic-Cartierville vandalisé

Le bureau de campagne du candidat conservateur à Ahuntsic-Cartierville, Wiliam Moughrabi, a été vandalisé dans la nuit de lundi à mardi.

«On a jeté au moins deux bidons de peinture rouge sur la vitrine du local, a indiqué M. Moughrabi. On a passé la journée de mardi à nettoyer, nous allons encore nettoyer aujourd’hui.»

Le bureau de M. Moughrabi est situé sur le boulevard Saint-Laurent. Le candidat a précisé que cet incident n’a pas eu de conséquences sur la poursuite de la campagne.

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Leur presse – journal métro montréal, 14/10/2015

[Besançon] Aussitôt inaugurée, aussitôt défoncée ! (12 octobre 2015)

La permanence de François Sauvadet à Besançon a été vandalisée cette nuit

La permanence à Besançon de François Sauvadet, tête de la liste UDI-Les Républicains pour les élections régionales de décembre prochain, a été vandalisée tôt ce matin.  

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Selon un membre de l’équipe de campagne de François Sauvadet, un témoin aurait vu, tôt ce matin, un homme frapper à l’aide d’un objet type marteau la porte et la vitrine de cette permanence située place du marché à Besançon.

Une permanence qui vient tout juste d’être inaugurée le 10 octobre dernier par François Sauvadet. 

Nous sommes choqués, c’est un local de démocratie politique. Et cet incident intervient juste au moment où la campagne des régionales démarre »

réagit ce matin Michel Viennet, président des Républicains du Doubs . Une plainte va être déposée.

Ce n’est pas la première fois qu’une permanence politique est attaquée. Ce fut le cas déjà pour le candidat UMP Jacques Grosperrin.

La police est sur place. Aucun vol n’a été commis à l’intérieur de la permanence. Les caméras de surveillance situées sur la place pourraient permettre à l’enquête d’avancer.

Leur presse – France3 franche-comté, 12/10/2015 à 09h26

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Besançon. Inaugurée vendredi, place de la Révolution, la permanence du candidat de droite aux élections régionales de décembre, François Sauvadet (Le rassemblement en Bourgogne Franche-Comté – LR UDI et divers droite) a été vandalisée tôt, ce lundi matin.

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La porte d’entrée a été fracassée et la vitrine étoilée et sérieusement ébranlée. « Elle ne tient plus que par l’affiche qui est collée dessus » explique Karine Lamit, une militante qui a découvert les faits en venant ouvrir la permanence, ce lundi matin à 8 h 30. « La police était déjà présente (N.D.L.R. – prévenue par un employé de la ville qui a fait fuir le vandale et donné un signalement.) Cela venait de se passer, vers 8 heures. Apparemment il s’agit d’un homme, seul, armé d’un marteau… »

Cet acte stupide, qui n’a pas été revendiqué, rappelle le précédent de la permanence de Jacques Grosperrin, également vandalisée à la veille du second tour des municipales, ainsi que les multiples dégradations subies ces dernières années par la façade du siège LR Bisontin, place Victor Hugo. […]

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Leur presse répugnante (est républicain), par la voix de leur journaflic Fred Jimenez

[Mexique] Les récupérateurs de l’existant

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Negacion – 2015 – Mexique

Dans le deuxième numéro de cette publication [Negaciòn], nous avons déjà écrit sur le rôle d’intégration dans le système que jouent aussi bien des ONG que divers groupes de gauche et réformistes afin de pacifier des soulèvements et des conflits en assimilant différentes luttes qu’ils dépossèdent de caractéristiques essentielles qu’elles étaient parvenues à acquérir ponctuellement. Nous avons déjà dit que c’est ainsi que le système, au travers de ses programmes d’accompagnement social citoyen intègre dans ses rangs des groupes susceptibles de représenter à l’avenir un danger pour la paix sociale ou la stabilité du pays. Aux cotés des institutions, différents collectifs du spectre de la gauche participent à ce rôle de récupération.

Ce que nous appelons « récupération » est constitué par tout un ensemble : lorsqu’une lutte tendant à se radicaliser se voit intégrée dans le système par des groupes de gauche et d’ONG ; ou alors quand l’État se charge lui-même de cette tâche en utilisant ses propres moyens pour récupérer ces luttes et les placer sous son contrôle, sa surveillance, sa conduite. Cela se produit aussi quand des groupes gauchistes cherchent à prendre part à des luttes conflictuelles en venant y proposer des réformes et des médiations avec l’État et en les rendant ainsi vulnérables au contrôle du système. Il est évident mais nécessaire de souligner que les troupes de choc de l’État jouent un rôle important dans ce processus de récupération et/ou d’assimilation qui suivent les soulèvements ou révoltes. Je citerai quelques exemples pour illustrer le sujet.

Les poussées insurrectionnelles du 1er décembre 2012 ont vu des milliers de personnes prendre les rues de Mexico pour protester contre l’investiture du gouvernement de Enrique Peña Nieto. Les groupes de gauche démocratique, les partis politiques de gauche, des groupes antisystème (y compris la FAM [1]) ainsi que des groupes d’ « intégrateurs » bien connus et de réformistes à outrance telle qu’une bonne partie du mouvement « Yo soy #132 » [2] sont aussi sortis dans la rue, mais toujours avec la devise -parfois de manière indirecte- d’éteindre toute poussée insurrectionnelle et de gérer la révolte tout en apportant de l’eau à leur moulin.

Malheureusement pour eux, les troubles ont pris à ce moment la forme de la révolte ; l’attaque des symboles du pouvoir et l’auto-organisation ont commencé à se propager et les anarchistes sans drapeau, sigles ni organisation formalisée se sont aussi retrouvés aux côtés des autres exploités pour auto-organiser la révolte. C’est cette auto-organisation qui a permis de dépasser les mots d’ordre appelant au « calme » provenant de divers groupes de gauche qui voyaient le contrôle leur échapper manifestement des mains. Quelques collectifs anarchistes ont éprouvé la même chose en constatant que dans ce moment insurrectionnel leur organisation de synthèse ne dirigeait ni ne représentait rien, comme ça avait été le cas en 1936 ou en 1910, que le chaos s’était généralisé et que l’autonomie des exploités, exclus et auto-exclus avait dépassé leurs vieux mots d’ordre, leurs vieux schémas et leurs éminents appels réitérés à l’attente et à l’ »organisation telle qu’il se doit ». Cela s’est confirmé par la suite lorsque les mêmes dirigeants de l’Alliance Anarchiste Révolutionnaire, adhérant à la FAM, ont nié la participation des acrates aux émeutes.

Le premier décembre 2012, la révolte a surgi. Après les émeutes au cours desquelles plusieurs sièges du capital ont été sabotés et de nombreux affrontements ont eu lieu avec la police, des centaines de personnes ont été arrêtées, la plupart provenant de la sphère de gauche et anarchiste. Les habituelles violations des dits droits de l’homme se sont produites et des « condamnations excessives » sont tombées sur les arrêtés. La plupart d’entre eux ont été accusés d’attaques à la paix publique, délit de droit commun qui peut être puni par jusqu’à 36 ans de prison.

A ce moment, le mot d’ordre -particulièrement du mouvement #132- a consisté à réclamer la dérogation de ce délit, qualifié d’anticonstitutionnel et sans fondement juridique. Ce mot d’ordre a conduit à mobiliser des centaines de personnes, des groupes de gauche et d’autres collectifs anti-système, jusqu’à quelque secteur anarchiste.
Quelques semaines plus tard, le 28 décembre précisément, l’assemblée législative du District Fédéral a modifié le délit d’attaque à la paix publique pour le faire passer à un délit sans gravité offrant des possibilités de caution et c’est ainsi que toutes les personnes arrêtées sont sorties, mais en attente de jugement. On a dit beaucoup de choses sur cette réforme. Le #132 s’en est vanté avec ses suiveurs, faisant de ce « changement » une « réussite », un triomphe du peuple et du mouvement social. Pourtant, même si les mobilisations réclamant la dérogation de cette loi avaient exercée une pression minime, nous voyons clairement que la stratégie du gouvernement a répondu à autre chose.

En même temps que ce scénario d’émeutes, de molotov, de mobilisations, d’arrestations et de torture contre les manifestants, le changement de gouvernement a eu lieu dans le District fédéral. Marcelo Ebrad laissait le pouvoir et son successeur – en plus d’être l’ancien procureur de justice de la capitale- policier de l’académie, le docteur Miguel Mancera allait occuper la charge de Gouverneur de la capitale. Ni Ebrad ni Mancera, tous deux de gauche et sociaux-démocrates aussi cupides que progressistes, ne pouvaient partir ou arriver en étant entachés de sang, de discrédit, de tortures et d’arrestations arbitraires ; pas plus d’ailleurs que d’émeutes ou d’encagoulés, armes que leurs adversaires politiques utiliseraient pour leur faire une « mauvaise publicité ».

C’est ainsi que la loi d’attaques à la paix publique a été réformée, un ordre qui à notre avis a été de caractère politique comme réponse à la crise du moment.

A la décision de réformer la loi comme stratégie politique pour s’en tirer plus ou moins « bien » face aux habitants de la capitale, nous pouvons ajouter le fait que cette concession du gouvernement de la ville visait à calmer les esprits chauds des protestataires qui auraient pu en venir au mot d’ordre suivant : libérer les prisonniers politiques. La récupération fait aussi parti de ces intentions. Que ce soit directement ou pas, suite à une stratégie ou par coïncidence, le gouvernement de la capitale est sorti gagnant au moment où la gauche progressiste, les réformistes et particulièrement des groupes comme Yo soy #132 ont célébré cette concession comme une « réussite » et l’ont prise comme une avancée dans la « démocratie du pays », peut-être sans vouloir voir que ça n’était qu’un maillon supplémentaire à la chaine que porte les prolétaires.

Le gouvernement a gagné, puisque cette « réussite » a impliqué la médiation, l’accord et la pacification. Yo soy #132 et le dit « mouvement social » sont passés au silence, à la délégation, au dialogue et à l’accommodement. Le « slogan » de dégager Peña Nieto – bien que fort discutable d’un point de vue anarchiste – qui était parvenu à un moment à faire prendre le mécontentement et avait culminé par de grosses émeutes susceptibles de l’étendre, s’est retrouvé réduit à un tas de pétitions et à la célébration d’un jour de plus sur le calendrier révolutionnaire.

Les groupes de gauche se sont réarrangés, chacun d’entre eux a tiré parti de ce soulèvement et de nombreuses choses sont revenues à la normale. Tous contents avec leur réforme misérable.

Tous contents avec une nouvelle journée à fêter, en espérant que l’année prochaine soit similaire. Les autres récupérateurs ont aussi fait leur boulot – y compris les politiciens de la FAM et d’autres groupes de la même ligne qui ont cherché à profiter de l’occasion- en essayant à tout prix d’inclure les groupes dissidents dans leurs organisations, en continuant d’appeler au calme et à l’attente, en intégrant divers secteurs en lutte dans les jeux du système, dans les programmes sociaux, dans les partis politiques, en traitant les insurgés de vandales, et particulièrement les individualités anarchistes et antisystémiques ayant participé à ces journées de soulèvement populaire. Travail bien fait pour l’intégration – et en quelque sorte pour la canalisation de rebellions et de nouvelles poussées de violence- qui portera ces fruits lors des manifestations suivantes beaucoup moins nombreuses et incontrôlées.

Mais pourquoi ce travail de récupération ?

Simplement parce que ces révoltes qui à un moment criaient le seul mot d’ordre contre l’investiture au gouvernement du dinosaure du PRI ont dépassé non seulement les demandes et les programmes de ces groupes, mais aussi les propres mots d’ordre qu’elles s’étaient donnés. Celle du 1er décembre n’a pas été une révolte contre Peña ni contre le PRI ; même si elle a commencé ainsi, a posteriori dans ces moments de chaos spontané, la phase revendicative habituelle a été dépassée, cette phase revendicative qui stagne, est si facilement récupérable par les réformistes et les partis politiques d’ « opposition » et finit toujours par assassiner les passions de vivre une vie qui vaille la peine. La révolte du 1er décembre a uni la rage des exploités contre ce système d’exploitation, c’est-à-dire contre ce monde et ceux qui l’administrent. Nous avons alors été quelques-uns à questionner l’attitude de nombreux anarchistes qui au cours des émeutes répétaient avec ferveur les consignes répandues, réformistes et contre le PRI, comme si leur participation s’accompagnait d’un manque de perspective et d’un projet clair d’insurrection. Non pas d’une insurrection précisément anarchiste, car elle ne l’était pas, mais d’un projet insurrectionnel tendant à intervenir de manière claire non seulement pour que la révolte se généralise quant à la violence révolutionnaire mais aussi pour que la critique sur les conditions d’exploitation et de mort s’étende à une critique plus générale et donc globale. Une telle généralisation de la critique et de l’attaque ne sera pas donnée par un programme établi au préalable, pas plus qu’avec quelques consignes apocalyptiques – bien que soient nécessaires certaines bases desquelles partir -, mais viendra plutôt du processus même d’auto-organisation des exploités. Avoir une incidence est très différent d’imposer. Et malgré tout de nombreux compagnons y étaient prêts, avec le désir de détruire le présent et d’intervenir pour généraliser le conflit dans toute sa splendeur.

Participer à une révolte populaire ne signifie pas répéter aveuglément les slogans du « peuple » ni les programmes des mouvements sociaux établis. Ces délégations de notre individualité ne nous intéressent pas. Participer à une révolte populaire signifie avant tout un point de rencontre en commun entre individus, c’est proposer une perspective d’un monde nouveau, d’un monde libre de toute autorité ; c’est créer ses propres consignes avec les autres exploités, sans suivre de programmes ni de leaders. Participer à une révolte populaire ne consiste pas à se martyriser pour « la cause du peuple », c’est s’auto-organiser avec les autres, discuter, débattre pour arriver à des points en commun. Participer à une révolte populaire c’est être participants à la première personne et non pas agir comme des moutons qu’on entraine sous des schémas étrangers; c’est avant tout influer sur le cours des choses pour que les motivations de la révoltes et celle-ci même se radicalisent.

L’année 2013 a été une époque de tensions dans la capitale du pays puant; avec la hausse des tarifs du métro, l’auto-organisation des exploités et des opprimés a de nouveau ressurgi démontrant que tout n’avait pas été vilement assimilé et récupéré par l’État.

Des manifestations massives dans la rue, les blocages aux entrées principales du métro, des sabotages aux distributeurs de tickets, des affrontements répétés avec les forces de l’ordre, un climat qui sentait la tension et la poudre. Dans ce contexte, une action contre le STC (Secrétariat des Communications et des Transports) a tenté de propager la reproductibilité et la réappropriation d’actes simples de sabotage. Cette action -comme beaucoup d’autres- a tenté d’apporter sa contribution à une nouvelle généralisation du conflit. Au cours de ces semaines de tension, la rage était auto-organisée, mais aussi spontanée. Un exemple, aussi simple que clair, en a été les centaines de sabotages sur les distributeurs de tickets du métro et le connu « boletazo » [3]. Cela a montré clairement que le sabotage, l’action directe, l’auto-organisation, l’autogestion de la lutte ne sont l’exclusivité d’aucun groupe de spécialistes, et encore moins de politiciens professionnels et de dirigeants. Ce sont avant tout des armes à la portée de tous.

Ce qui a mis un terme à ces semaines de rébellion, a été de nouveau la concession qu’a fait le GDF avec le tarif spécial accordé aux personnes vulnérables, femmes au foyer, étudiants, chômeurs etc. En parvenant à un accord et à la pacification des expressions de révolte qui s’étaient manifestées au cours de ces semaines.

Pour conclure, je dirai que par ailleurs nous avons aussi été responsables de ce qui s’est passé de par nos tiédeurs à l’heure de critiquer de manière perspicace et objective, mais aussi forte et sans médiation ce genre d’organisations récupératrices et gauchistes qui semblent « jouer à la révolution », indépendamment du fait qu’elles travaillent directement avec l’État ou pas et même qu’elles soient anarchistes. Ce manque de caractère critique est en partie ce qui a permis l’avancée de l’oeuvre de récupération et d’intégration de cette sorte d’organisations dont nous savons bien qu’elles ne vont pas céder par une simple critique de leur boulot. Cependant si celle-ci peut éventuellement influer sur la perspective dont les compagnons et d’autres les envisagent, elle peut même retourner le climat d’ »acceptation » existant autour de ces organisations récupératrices de l’existant.

Que dire de l’année 2014 [4] ? Toutes les protestations, les actions et les émeutes dus à la disparition des 43 élèves de Iguala, mais aussi celles visant à la destruction de l’Etat-Capital ont montré que la rage continue sur sa lancée, que la pacification sociale n’a pas atteint les sommets espérés, que cette année les énergies ne vont pas retomber, au contraire. Comme toujours, les conditions sont sur la table. De toute manière, dans ce climat de tension dans la capitale du pays, les récupérateurs de tout poil ont été présents, faisant tout leur possible pour éteindre le feu. Mais contrairement à ce qui a été écrit quelques paragraphes auparavant, j’oserai demander : ont-ils bien fait leur travail ? Peut-être que oui, mais seulement pour l’instant, nous verrons à l’avenir.

Par un insurgé sans velléités de repentir

Notes

1. Federación Anarquista Mexicana

2. Le mouvement Yo soy #132 a été un mouvement politique et étudiant ouvertement réformiste dont la première génération a vu le jour dans l’université privée IBERO, au moment où un groupe d’étudiants manifestait contre le meeting célébré par Enrique Peña Nieto dans cette université dans le cadre de sa campagne présidentielle pour le compte du PRI (Partido Revolucionario Institucional). A ses début, le mouvement #132 avait une nette teinte social-démocrate (influence du PRD, Partido de la Revolución Democrática), mais avec le temps, de nombreuses scissions en son sein ont opté pour un gauchisme plus militant. Certains comparent ce mouvement à celui dirigé par l’étudiante chilienne Camila Vallejo. Il existe un livre sur le #132 qui à nos yeux ne représente rien d’autre que la mythification de ce mouvement.

3. Le blockage ou sabotage des portiques de métro afin que les gens puissent entrer sans payer (NdT).

4. Je recommande la lecture du texte « Conflicto, la disgregacion y la guerra social ».

Publié sans la revue ‘Avalanche’ n°5, Juillet 2015

[Londres, Angleterre] « Fuck Parade » contre l’embourgeoisement à Shoreditch – 26 septembre 2015

Samedi 26 septembre, une manif contre l’embourgeoisement de l’est de Londres appelée « Fuck Parade » a réuni plusieurs centaines de personnes. A l’initiative entre autre du groupe anarchiste « Class War » [1], les participants étaient la plupart équipés de torches et de masques de cochons pour symboliser les promoteurs et autres bourgeois qui investissent le quartier. Une mascotte de carnaval représentant un flic-hypster a été crâmée à la fin de la marche.

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Mais au-delà du symbolique, un commerce pour hipsters et bobos, le « Cereal Killer Cafe » s’est fait trasher sa façade avec de la peinture rouge. En gros a été inscrit le mot « Scum » [déchet]. Les flics ont très vite été appelés par les deux proprios hipsters pour protéger leur local. Ces deux-là se sont dits « terrifiés pour leurs vies ». On voit sur des vidéos plusieurs personnes se faire interpeller. Plus loin sur ‘Brick Lane’, plusieurs commerces ont aussi été attaqués. Le promoteur et agent immobilier ‘Marsh&Parsons’ a aussi eu sa façade vitrée étoilée.

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Vu de l'intérieur du café de bobos et d'hipsters

Vu de l’intérieur du café de bobos et d’hipsters

Une dame de 55 ans, qui a été interviewée par la presse britannique, a expliqué avoir rejoint cette marche car elle a été expulsée de son logement qu’elle occupait depuis 7 ans. Le loyer avait doublé de son prix l’année dernière. Ca faisait 17 ans qu’elle vivait à Shoreditch et comprenait parfaitement qu’en plus des proprios, on s’en prenne aux promoteurs, aux architectes, aux hipsters, etc…Elle n’a pas manqué de fustiger le nettoyage social qui gagne de plus en plus les différents quartiers de Londres.

[Reformulé de la presse anglaise, 27&28/09/2015]

"Nous devons dévaster les avenues où vivent les riches - Lucy Parsons (1853-1942)"

[1] Les rares articles de la presse française au sujet de cette manif parlent tous sans exception d’un « parti anarchiste » concernant le groupe ‘Class War’. Venant de la part de ces gens-là, qui ne peuvent concevoir d’autres formes que la représentation politique et la délégation, on ne sera évidemment pas étonnés… Mais quant à leurs traductions des articles de presse de l’anglais, c’est un autre problème…

Par ailleurs, ce même groupe anarchiste est pointé du doigt par les partis et organisations d’extrême-gauche depuis quelques temps: entre autre pour leur volonté commune « de se confronter violemmement à la police ». Ces mêmes gauchistes balancent leurs sempiternels refrains de soit-disant infiltration policière à l’intérieur du groupe pour discréditer toute volonté de révolte contre l’oppression et la domination. A la suite de la manif de samedi, les flics le soupçonnent à travers la presse d’être à l’origine des destructions de commerces et d’agences immobilières sur ‘Brick Lane’.

Le dimanche qui a suivi cette manif, le groupe a manifesté devant un nouveau musée: le « London’s Jack the Ripper museum » pour protester contre ce “misogynist freak show”. Inauguré il y a peu dans l’est londonien, ce musée constitue une « nouvelle attraction touristique qui glorifie la violence sexuelle et constitue un énième chapitre dans l’histoire du « nettoyage social et de la colonisation par l’internationale des riches ». ‘Scotland Yard’ a rapporté qu’un flic avait été blessé après avoir reçu une bouteille sur la tête lors de ce rasemblement.

[Bruxelles] A bas la maxi-prison – Rencontres sans frontières (Du 29 sept au 3 octobre 2015)

Tout le programme sur le site 'A bas la maxi prison'

Tout le programme en détail sur le site ‘A bas la maxi prison’

Le programme au format PDF

[Athènes, Grèce] Attaque anarchiste du poste de police d’Exarchia – 17 septembre 2015

Des anarchistes attaquent la police à Athènes

ATHÈNES, Grèce – Des anarchistes grecs ont attaqué la police avec des cocktails Molotov à l’extérieur d’un commissariat du centre d’Athènes, jeudi, et un policier a été blessé dans les affrontements qui ont suivi, ont indiqué les forces de l’ordre.

Environ 150 jeunes anarchistes ont participé à l’attaque tard jeudi soir, selon la police. Environ 20 cocktails Molotov ont été lancés sur les policiers à l’extérieur du poste, et les policiers ont répliqué avec des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, d’après les autorités.

Sept personnes soupçonnées d’avoir participé à l’attaque ont été arrêtées. Un véhicule garé près du commissariat de police a été endommagé.

Ce poste de police, situé dans le quartier d’Exarcheia, dans le centre de la capitale, est fréquemment pris pour cible par des militants anarchistes.

Repris d’une dépêche de l’Associated Press via métro, 17/09/2015

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Plusieurs jours avant les élections (anticipées), les anarchistes multiplient rassemblements et manifs anti-électorales. Un rassemblement était appelé jeudi soir à Exarchia contre toute la merde que représente Syriza et en mémoire de l’antifasciste Pavlos assassiné il y a deux ans à Athènes. Il y a aussi eu pas mal d’actions en solidarité avec la compagnonne Evi Statiri, arrêtée le 2 mars dernier et accusée d’avoir voulu faire évader des prisonniers des CCF.

Des barricades ont été montées au niveau du centre social ‘Vox’, où les unités policières du MAT ont été bloquées et attaquées avec des cocktails molotov et des pierres. A la suite de l’attaque du poste de police, les affrontements qui ont suivi ont laissé trois flics à moto ‘Delta’ blessés, dont l’un d’eux a du être admis à l’hôpital militaire. 9 assaillants ont été arrêtés.

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L’appel à la manif

D’après d’autres sources (de l’allemand lui-même traduit depuis le grec)

[Publication] Sortie du 4ème numéro de ‘Séditions’ – Septembre 2015

A l’occasion de la sortie du 4ème numéro, le journal ‘Séditions’ change de format : il passe du dépliant 4 pages à une feuille recto-verso au format A3. Il est disponible à la librairie ‘L’Autodidacte’, à la ‘SPAM’ place Marulaz et au bar ‘Ze Muzic All’.

Par ailleurs, il sera également possible de choper les quatre numéros tous les derniers dimanches de chaque mois place Marulaz (ou quai Vauban en cas de pluie) lors des tables de presse de 12h30 à 15h00.

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, contactez-nous par mail à l’adresse : seditions[at]riseup.net.

Un court aperçu des thèmes abordés :

JCDecaux : une pourriture sur tous les fronts / Besançon en voie de devenir une ‘Smart City’
– L’EPIDE, la maison de correction du XXIème siècle
– Rubrique « A l’Assaut du vieux monde » (brèves d’agitation)

Seditions4[Reçu par mail, 2 septembre 2015]

[Paris] Et un, et deux, et trois … [Mise-à-jour]

Dans la nuit de dimanche 30 à lundi 31, les vitres du centre Emmaüs-Solidarité (47 rue Raymond-Losserand Paris 14ème) ont été recouvert de l’inscription « Emmaus collabo« . Collabo des flics, car lors de l’occupation du centre le mercredi 11 aoüt des salariés d’Emmaüs ont appelé la police, ce qui a conduit à l’arrestation de quatres personnes qui passeront en procès pour séquestration début octobre.

A deux pas de là, une agence LCL a eu ses vitres et son distributeur copieusement défoncés, et sur le mur d’à côté le lendemain les passants pouvaient lire « Le capitalisme tue. A bas toutes les frontières ».

Les vitres du local du Parti Socialiste (2 rue Ernest Lefévre Paris 20ème) ont fini par terre, et sur le mur d’à côté est apparu l’inscription « A bas toutes les frontières ».

C’est toujours l’heure de se révolter.

A bas l’Etat, le capitalisme et les gestionnaires humanitaires.

Liberté pour tous et toutes.

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Publié sur nantes indymedia, 2 septembre 2015

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Paris : le local de la section PS du XXe vandalisé

Les dégradations ont sans doute été commises dans la nuit de dimanche à lundi. Les responsables de la section PS du XXe arrondissement ont en tout cas découvert ce lundi matin que le local du parti, situé rue Ernest-Lefèvre, avait une nouvelle fois été vandalisé.

Le ou les auteurs des dégradations ont peint des slogans anarchistes (vite effacés) sur la façade. Ils ont aussi brisé des vitres en s’acharnant particulièrement sur les endroits où les affiches de campagne de Claude Bartolone, candidat du PS aux prochaines régionales, étaient collées. « S’attaquer aux partis politiques, c’est s’attaquer à la démocratie », a déploré Frédérique Calandra, maire (PS) du XXe. En 2013, le même local avait déjà été vandalisé à plusieurs reprises.

Leur presse – leparisien.fr, 31/08/2015 à 21h32

[Nantes] Attaque à la masse du bureau du député une semaine après des menaces…

La permanence nantaise de François de Rugy vandalisée

«La vitre a été brisée, vraisemblablement avec une masse», a déclaré une source policière, indiquant avoir été prévenu «ce matin par une riveraine». «Rien n’a été dérobé alors qu’on peut entrer directement dans la pièce et que le matériel informatique était par exemple accessible», a-t-on précisé. Les auteurs de cette dégradation n’ont laissé aucune trace manifeste susceptible de donner une indication sur leur origine.

Sur les réseaux sociaux, les dégradations ont été condamnées par Johanna Rolland, actuelle maire de Nantes, Ronan Dantec, sénateur écologiste de Loire-Atlantique et Christophe Clergeau candidat aux régionales dans les Pays de la Loire.

Le député, qui a quitté cette semaine EE-LV avant d’être suivi par Jean-Vincent Placé, compter porter plainte une seconde fois.

Sur le local la semaine précédente...

Sur le local la semaine précédente…

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Les menaces en partie mises à exécution

Leur presse – libération avec AFP, 30/08/2015

[Toulouse] Nouvelle attaque solidaire contre le PS – 25 août 2015

Dans la nuit du 24 au 25 août à Toulouse, le siège de la fédération du Parti Socialiste de la rue Lancefoc a été attaqué en solidarité avec les migrants. « De la substance noire et visqueuse » a été pulvérisée sur la façade. Des tags contre les expulsions et solidaires avec les sans-papiers ont également été bombés et des débris de verre étaient visibles sur la chaussée. Fin juin dernier, les mêmes locaux du parti au pouvoir avaient été pris pour cible avec le même procédé.

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Par ailleurs, un trentaine d’horodateurs de la ville ont été mis hors-service à l’aide de mousse expansive insérée dans les orifices de paiement. L’entreprise qui gère ses horodateurs est ‘Parkeon’, souvent derrière l’installation des distributeurs de tickets de transports de plusieurs villes. La société a récemment investi des milliers d’euros dans de nouvelles machines.

Reformulé de la presse du pouvoir, 25/08/2015