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[Calais] Des engins de chantier du nouveau camp pour sans-papiers incendiés – 16 janvier 2016

Deux véhicules de chantier du nouveau camp pour migrants (d’une capacité de 1500 places, géré par l’association humanitaire ‘La vie active’) ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi 16 janvier.

Selon l’association, « les gardiens de sécurité ont vu les coupables et vous pouvez voir sur l’un des containers à gauche une de leurs signatures ». Des tags contre les frontières et « ceci est une prison » ont été laissés sur place alors que les flammes ravageaient les deux engins de chantier.

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[Partiellement traduit de rabble]

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« Jungle » de Calais : deux véhicules de chantiers incendiés à proximité du nouveau camp « en dur »

Deux véhicules de chantier de la société Sogéa ont été incendiés et détruits la nuit dernière à proximité du nouveau centre d’accueil provisoire ouvert en début de semaine dans la « Jungle » de Calais.

Deux véhicules de chantier ont été incendiés la nuit dernière à Calais, dans la « Zone des Dunes », à proximité du nouveau camp de migrants « en dur », ouvert lundi dernier, a révélé ce samedi La Voix du Nord.

Selon la préfecture du Pas-de-Calais, les sapeurs-pompiers ont été alertés vers 0h50. Les deux engins détruits appartenaient à la société Sogéa qui a effectué l’installation des containers qui doivent abriter dans de meilleures conditions les migrants qui stationnent dans la « Jungle » de Calais. Des containers ont également été « tagués ». Les tags portaient des revendications et des inscriptions telles « Fuck Cameron », le Premier ministre britannique, ou encore « Fuck government ». Les incendies sur les engins de chantier ont très vraisemblablement servi à faire « diversion » afin que d’autres individus puissent accéder aux conteneurs pour les taguer, a expliqué le sous-préfet de permanence, Régis Elbez. « A ce stade de l’enquête, nous n’avons pas encore les éléments permettant de procéder à des interpellations« , a rapporté le sous-préfet. De source policière, les soupçons se portent sur des activistes No Border qui militent pour l’abolition des frontières.

Ce nouveau centre d’accueil provisoire (CAP) peut accueillir jusqu’à 1 500 migrants. Dans ce camp « en dur » clos par un grillage, les personnes hébergées peuvent entrer librement, jour et nuit. Pour s’identifier, elles ont chacune un code d’accès et doivent se prêter à une analyse morphologique 3D de la main. Ce système d’identification suscite une certaine méfiance parmi les migrants et certaines associations et militants qui les défendent, car ils craignent d’être fichés. Mais selon une source policière, ce système d’identification ne serait pas encore opérationnel. Selon un décompte de la préfecture vendredi en fin de journée, il y avait 173 personnes hébergées dans cette nouvelle structure jeudi soir, et 250 inscrits pour vendredi.

[france3 nord-pas de calais, 16/01/2016 à 19h40]

[Nantes] Un commissariat repeint en soutien à la Zad – 13 janvier 2015

2Alors qu’étaient jugées ce mercredi les affaires des derniers occupant-e-s légaux de la Zad, nous avons entrepris de repeindre la façade rouge du commissariat du quartier Beaujoire, dans la plus pure tradition du greenwashing à la nantaise.

Nous ne sommes pas dupes : nous savons bien que toute défaite au tribunal impliquerait une prise de confiance des bétonneurs pour aller plus avant dans le projet d’aéroport.

Loin des discours feutrés des tribunaux, les milices policières reviendraient alors sur la zone pour s’attaquer au mouvement d’occupation et aux formes de vie qu’il élabore depuis des années.

Ceci est un avertissement. Nous ne nous laisserons pas faire.

Il n’y aura pas d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Les Verts de Rage

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[Publié sur indymedia nantes, 13 janvier 2016 à 20h29]

[Région des Balkans] Multiplication des actions de sabotage contre la frontière entre la Croatie et la Slovénie

Alors que des barrières en fils barbelés sont érigées par les Etats à travers l’Europe, migrants et no borders agissent pour les abattre. Récemment, des personnes se sont attaquées à la frontière entre la Croatie et la Slovénie… Et des actions du même type se multiplient.

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Une fois la nuit venue, des groupes de personnes s’attaquent aux barrières tranchantes de la frontière à l’aide pinces coupantes, tout en prenant soin de se masquer le visage et de s’équiper de gants épais. L’initiative a commencé en Istrie du côté croate pour s’étendre tout le le long de la frontière avec la Slovénie. Après une action à Hrvatsko Zagorje (région croate située au nord-ouest de Zagreb, NdT), l’idée de saboter les frontières s’est répandue de l’autre côté de la frontière, rapporte le Jutarnji List le 31 décembre dernier.

Si au début les actions contre la frontière restaient symboliques (en décorant les barbelés avec des ornements de Noël, en jouant au volley par dessus les barrières, suspension de banderoles, concerts de violons, etc..), la construction d’une clôture de barbelés près de la ville croate ‘Matulji’ a poussé des personnes à les abattre.

Certains détaillent la façon dont ils agissent: de nuit, deux personnes coupent les fils barbelés à l’aide de grande pinces en moins d’un quart d’heure puis se font récupérer par un complice en voiture qui vient les rechercher une fois le sabotage terminé. Les fils tranchants sont également enlevés, afin que personne ne se blesse en tentant de passer ou de s’approcher. Car, en plus de dissuader et de tuer les migrants qui tentent de s’affranchir des Etats et de leurs frontières, il y aurait eu apparemment un grand nombre de cerfs morts après avoir été pris dans les fils barbelés [Note de Rabble].

Ces actions contre les frontières augmentent du côté slovène, notamment dans la région de la capitale Ljubljana.

[Repris de Rabble, 10. January 2016]

[Calais] Récapitulatif des divers collabos du nouveau camp pour migrants

Pour tenter d’éradiquer la jungle de Calais et ses près de 4000 migrants, l’Etat avait annoncé le 31 août 2015 l’ouverture d’un gigantesque camp pour 5 ans afin d’y clôturer 1500 migrants. Il a été inauguré le 11 janvier par l’arrivée de 50 premiers d’entre eux dans des containers (ce sera le rythme quotidien pour le remplir).

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la nouvelle prison pour migrants à Calais

Et puisqu’on sait depuis un bail que dans la bouche de l’Etat la guerre c’est la paix, la dénomination officielle en sera « camp humanitaire ». Un camp constitué de 125 conteneurs de 12 places chacun, 2.33m² par personne, sans cuisine, grillagé, vidéosurveillé, gardé et accès filtré par reconnaissance palmaire. Après les grillages et les flics, c’est la dernière couche du dispositif pour briser l’auto-organisation des migrants et les empêcher de tenter de passer la frontière vers l’Angleterre. Si à court terme le démantèlement de la jungle reste annoncé pour mars 2016 – signifiant donc dégager et disperser les 2500 autres –, ce véritable camp étatique de triage et de confinement qui sert de caution a surtout pour objectif d’en encadrer au moins 1500 en les contrôlant, les enregistrant, les identifiant, les enfermant la nuit, et les convaincre de déposer une demande d’asile ici. C’est-à-dire aussi faciliter l’expulsion rapide des déboutés du statut, et plus tard de ceux qui n’y auront plus droit (d’où la durée de 5 ans).

Pour rappel, entre octobre et décembre 2015 près de 1000 migrants ont été déportés de façon sauvage via l’aérodrome de Calais vers les CRA de Metz, Marseille, Rouen, Paris, Toulouse ou Nîmes lors de vols groupés.

921184286_B977347732Z.1_20151215223445_000_G325QQ24J.1-0« Il s’agira d’un camp fermé, équipé de caméras de vidéosurveillance. Pour y entrer, les migrants volontaires et retenus par La Vie Active devront donner leur nom. Ils devront justifier d’un code d’accès grâce à un dispositif de reconnaissance biométrique, à l’image de ceux utilisés dans des entreprises. « C’est un système choisi par l’opérateur de l’État, La Vie Active », indique la préfecture du Pas-de-Calais. Il utilise la morphologie de la main en 3D, est complété par un code d’accès. « Il ne s’agit pas d’empreintes digitales. Les données ne sont pas conservées. Rien à voir avec les bornes Eurodac », précise-t-elle. Ce dispositif a été préféré aux badges, utilisés à l’époque du camp de Sangatte, fermé en 2002. »
(La Voix du Nord, 17/12/2015 )

Les entreprises qui collaborent à ce projet en se partageant les 18 millions d’euros du gâteau (aménagement, fonctionnement) :

Logistic Solution : fournisseur des conteneurs
Launay des Moulins / 35390 Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine)

La PME Logistic Solution est en réalité un vieux partenaire des flics et militaires, puisqu’elle fournit déjà les containers du chantier sur Mururoa en association avec Sodexo Defense Services (contrat à 30 millions d’euros), et l’avait fait pour le ministère français de la Défense lors de l’exercice de certification de 5000 militaires de l’OTAN Steady fast Jazz, en Pologne (novembre 2013). C’est aussi un fournisseur de l’armée égyptienne. Sur son site, à la rubrique partenaire, elle a trankillou posé les logos de l’OTAN, de la Marine nationale et de l’Economat des armées.
Logistic Solution livre ses containers à Calais depuis le 7 décembre 2015, pour une ouverture du camp prévue pour le début du mois de janvier. Elle livrait 21 containers par jour la première semaine de janvier.

Groupe CW (Clôtures Michel Willoquaux) : Grillages du camp
Marques déposées : Clonor et Clowill
Famille Willoquaux : Michel (Président du conseil d’administration), Christophe (directeur général), Stéphane (directeur général délégué), Andrée (vice-président)
7/21 Route Nationale / 59152, Tressin

ATMG : surveillance du site pendant les travaux
Habitués de la ,surveillance des chantiers Eiffage, Bouygues, etc.
PDG : Bardadi Beddiaf
Rue Roger Salengro / Route De Oignies Espace Tertiaire Bata / 62710 Courrières

Biro Sécurité : Dispositif biométrique du camp & surveillance du centre d’accueil de jour Jules-Ferry et de la zone « tampon » depuis mars 2015 (30 agents de sécurité et maîtres-chiens recrutés)
« « C’est un marché très important pour la société, assure le Calaisien. Et qui crée de l’emploi ». Avec le nouveau camp pour 1 500 réfugiés, Biro compte recruter six nouveaux agents. L’entreprise fournit aussi à La Vie Active le dispositif d’accès biométrique sécurisé au camp humanitaire de 1 500 migrants. »
(La Voix du Nord, 15/12/2015)
Par ailleurs, Biro Sécurité s’enrichit de tous côtés en montant pour des transporteurs des « parkings sécurisés » en aval près de la rocade de Calais pour empêcher les migrants de monter dans les camions, et en amont comme sur l’aire d’autoroute de Saint-Laurent à Steenvoorde (Belgique, à 70 km de Calais).

PDG : Axel Guillaume Biro
251 Avenue Antoine de Saint-Exupéry, 62100 Calais

Béton : SOGEA, filière de Vinci

ONG ACTED (Agence d’Aide à la Coopération Technique et au Développement) : a été aperçue en train d’escorter un semi-remorque hors de la jungle, semi remorque qui sert à transporter les conteneurs en question.
33 Rue Godot de Mauroy, 75009 Paris

Association La Vie Active : gestionnaire du camp (choisie en octobre 2015, elle était candidate en concurrence avec La Croix rouge sur ce marché)
Directeur général : Guillaume Alexandre.
Président du conseil d’administration : Alain Duconseil.
Suivi du camp : Stéphane Duval
La vie active, grosse « association d’utilité publique », plus gère de 70 établissements et sites, « dans les secteurs de la Petite enfance (crèche d’entreprises, CAMSP), l’Enfance (IEM, IME, ITEP, SESSAD), le Social (MECS, clubs de prévention, service tutélaire, CHRS, PAEJ) les Adultes handicapés (foyers de vie, SAJ, SAVS), les Personnes âgées (EHPAD, SSIAD), la Formation ».
La Vie Active
4, Rue Beffara
62 000 Arras

[Repris de cettesemaine]

[Münich, Allemagne] Tags sur un bureau d’architectes impliqué dans la construction du nouveau centre judiciaire

Début janvier, le bureau d’un architecte, qui s’implique dans la construction du nouveau centre judiciaire à Münich, a été couvert de tags mettant au grand jour son sale travail:

el.ch Christian Henke
München: Adlzreiterstrasse 24

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à droite: « L’architecture n’est jamais neutre »

Une liste des collabos du nouveau centre judiciaire

[Brésil] Emeutes à Sao Paulo et Rio de Janeiro contre une énième hausse de prix des transports – Janvier 2016 [Mise-à-Jour]

Mise-à-jour, 13/01/2016

Sao Paulo, 12 janvier 2016: la nouvelle hausse de tarifs des transports (qui est de l’ordre de 8.6%) ne passe pas. 2000 personnes sont redescendues dans la rue ce mardi. Alors que tout se passait pacifiquement sur l’avenida Paulista, des groupes de manifestants ont pris l’initiative de sortir du parcours imposé par le mouvement ‘Pase Libre’ et du contrôle policier en prenant la direction de ‘l’avenida Rebouças’: c’est à ce moment que les flics ont violemment attaqué le cortège avec gaz lacrymo et tirs de flashball, faisant au moins 25 personnes blessés. La réponse de certains manifestants, dont quelques uns étaient masqués, a été immédiate et se sont affrontés à la police militaire. Afin d’empêcher l’avancée de la police, des barricades de poubelles et de toutes sortes d’objets ont été érigées à travers les rues. Même si plusieurs magasins s’étaient barricadés par crainte de pillages, ‘l’Instituto Cervantes’ (institution culturelle dépendant du Ministère des Affaires étrangères espagnol, NdT) et une agence bancaire ont été saccagés, selon le ministère de la sécurité pulique de Sao Paulo. Au total, 8 personnes ont été arrêtées, dont deux en possession d’engins incendiaires. Une nouvelle manif est annoncée pour jeudi 14 janvier.

Sao Paulo, 12 janvier 2016

Sao Paulo, 12 janvier 2016

Vendredi 8 janvier 2016, des émeutes ont accompagnées les manifs contre une énième hausse des transports à Rio de Janeiro et à Sao Paulo, prévue pour le lendemain (faisant respectivement passer le prix du ticket de bus de 3.40 à 3.80 reaux reals et de 3.50 à 3.80 reaux). La hausse des tarifs concerne aussi les transports ferroviaires et fluviales à Rio. Ces hausses des tarifs sont, comme partout, quasi-annuelles et ont suscité des révoltes de masse en juillet 2013 au sein des grandes villes brésiliennes [1].

2qlk3rymnj_955a0a6t4z_fileA Rio, les affrontements avec les flics ont éclaté au moment où la foule de 2000 personnes allait se disperser une fois arrivée à la gare centrale. Des groupes de manifestants masqués ont jeté pierres, pétards et cocktails molotov à la gueule des gardes municipaux et de la police militaire, qui ont répondu par des tirs de lacrymo et de flashball. La confrontation s’est rapidement déplacée avenida Presidente Vargas et dans les rues environnantes et provoqué pas mal de pagaille: deux stations de métro ont été fermées et la circulation bloquée par des barricades de poubelles en feu à travers les rues. L’air remplie de gaz ont fait courir les passants dans tous les sens, créant une situation encore plus incontrôlable pour les flics: des petits groupes mobiles se sont déplacés vers le centre-ville: un bus a été vidé de ses passagers et s’est fait péter ses vitres, mais la police militaire a réussi à empêcher qu’il soit incendié. Au niveau de l’avenida Rio Branco, une agence bancaire a été détruite alors que des pierres volaient sur les flics. Armés de bâtons et de pierres, des individus cagoulés ont alors enfoncé les grilles de chantier du futur tramway (appelé VLT – « Véhicules légers sur rail », NdT) qu’ils ont balancées à travers les rails déjà construits afin d’échapper plus facilement aux robocops de la police militaire).

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A Sao Paulo, plus de 3000 personnes ont pris part à la manifestation. En fin de soirée, les émeutes ont pris pour cible plusieurs agences bancaires et autobus qui se sont faits détruire leurs vitres. 17 personnes ont été arrêtées pour « désordre » et 3 flics ont été blessés (des manifestants aussi, mais comme d’hab’ on n’a pas plus d’infos).

Demonstrator protester kicks a teargas canister fired by riot police during a protest against fare hikes for city buses in Sao Paulo

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[Repris de la presse, 09/01/2016]

NdT:

[1] Au sujet des révoltes de l’été 2013 au Brésil, plusieurs textes et compte-rendus sont visibles sur l’ancien site:

Quelques textes 4 pages et brochures à relire en vue des Jeux Olympiques de 2016 au Brésil:

  • Nuits blanches et ciels étoilés – la coupe du monde au Brésil et les soubresauts internationaux de l’insurrection
  • Génocide et spectacle – Une réflexion anarchiste sur le contexte à Rio de Janeiro : l’opération Choc de l’Ordre, la Coupe du Monde de la FIFA et les Jeux Olympiques d’Été de 2016 au Brésil.

[Toulouse] Blocage incendiaire en solidarité avec la ZAD de Notre-Dame des Landes – 9 janvier 2016

Blocage des accès à l’aéroport de Toulouse en soutien à la ZAD

Le samedi 9 janvier 2016 à 9h, la bretelle autoroutière d’accès à l’aéroport de Toulouse ainsi que le Tram ont donc été bloqués à l’aide de barricades enflammées.

Le 13 janvier aura lieu à Nantes un des procès des habitant.e.s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, qui se soldera sûrement par une décision d’expulsion accompagnée d’astreintes journalières. C’est quotidiennement que les locataires, squatteuses, rroms, personnes sans-papiers et autres subissent cette violence de l’état par l’intermédiaire de ses juges, ses flics et ses huissier.e.s qui décident de qui doit vivre où et comment.

Le samedi 9 janvier 2016 à 9h, la bretelle autoroutière d’accès à l’aéroport de Toulouse ainsi que le Tram ont donc été bloqués à l’aide de barricades enflammées. Deux lignes de Tramway ont été fermées sur tout Toulouse pendant une heure.

Tant que continueront ces expulsions, tant qu’existera ce monde de merde, nous resterons déterminé.e.s à nous en prendre à l’incessant flux de marchandises, passager.e.s et travailleureuses indispensables au bon fonctionnement du capitalisme, et ceci malgré l’état d’urgence.

Y a pas d’fumée sans pneu !

[Publié sur indy nantes, 11 janvier 2016]

Sans fleurs ni couronnes

« Les mots n’ont pas de valeur en soi, mais pour le sens qui leur est attribué. Il faut donc toujours bien se mettre d’accord sur le sens des mots utilisés, et faire attention à ce que des gens sans scrupules ne fassent pas usage des mots qui ont le plus de popularité, à travers lesquels ils font passer sous une fausse étiquette la marchandise avariée de leurs propres intérêts économiques et politiques. »

Max Sartin, La magia e il senso delle parole, 1935

I. Autonomie

Chacun sait que le langage n’est pas neutre. Que c’est un moyen souvent insatisfaisant pour exprimer ses idées. Pourtant, si on veut pouvoir les communiquer à d’autres et en approfondir le contenu, il vaut mieux s’entendre sur le sens des mots. Dans les milieux anti-autoritaires comme ailleurs, cela va de moins en moins de soi. Une même idée, courante, emprunte même parfois des significations si éloignées les unes des autres (en assemblée par exemple), qu’on en vient à se demander s’il s’agit juste d’une banale incompréhension ou si ce n’est pas la manifestation d’une confusion généralisée en progrès constants. Prenons parmi tant d’autres le mot « liberté« , régulièrement transformé en conquête ou préservation de droits garantis par l’Etat (comme la fameuse « liberté de« ) ou exprimé sous forme d’oxymore (comme dans la défense du « marché libre » des biffins). Mais la liberté peut-elle vraiment être quelque chose de quantifiable, le synonyme abstrait d’une augmentation des choix possibles, ou n’est-ce pas au contraire l’expression de toutes les possibilités différentes qui peuvent se déployer dans le rapport avec les autres  ? La liberté ne peut pas être enfermée à l’intérieur de lois et de règles valables pour tous, elle peut seulement naître du libre accord entre individus, en l’absence donc de tout système ou rapport autoritaire (Etat, capitalisme, religion, patriarcat).
Que le langage ne soit pas neutre, ne soit pas simplement descriptif, les autoritaires en tout genre l’ont compris depuis longtemps. Celui qui contrôle le sens des mots peut s’assurer d’une capacité considérable de maîtrise des esprits. Le pouvoir a ainsi toujours cherché à leur donner le sens qui l’arrange, qu’on songe par exemple à celui de terrorisme, qu’il dégaine d’un jet ininterrompu et à tout va depuis bien trop longtemps*. Partout où il y a une masse à manoeuvrer (ou une illusion de), on peut retrouver cet art de la politique qui consiste à travestir les faits en changeant les mots, y compris donc dans le soi-disant mouvement anti-autoritaire où les idées gauchistes font un retour en force depuis quelques années.
Dans leur miroir déformant, réduire les individus à leur couleur de peau n’est ainsi plus du racisme, mais devient une lutte contre les privilèges. Justifier la soumission à un code de loi gravé dans un vieux bouquin n’est plus une manifestation par excellence de l’autoritarisme (à combattre), mais devient une simple manifestation culturelle (à soutenir) ou une banale opinion (à tolérer). Jeter des pierres sur des journalistes ou des élus en toute occasion ne signifie plus manifester son hostilité irréductible avec le pouvoir, mais devient un manque d’intelligence tactique dans la composition avec lui. Dans la vague actuelle de renversement des contenus et de leur instrumentalisation au sein du mouvement, il n’est alors pas étonnant que même des concepts jusqu’à hier chers à beaucoup, comme l’autonomie ou l’auto-organisation, soient à leur tour vidés de leur sens par leurs partisans mêmes, neutralisant leur force pratique et les privant de leur portée potentiellement subversive. Faute de perspective révolutionnaire, au nom du pragmatisme ou de l’efficacité, de l’élargissement ou de l’ancrage sur un territoire, par esprit de grégarisme ou d’adaptation à un existant toujours plus trouble, l’heure semble de moins en moins à la diffusion de pratiques anti-autoritaires, et toujours plus à leur dilution au sein d’alliances de circonstance avec des politiciens de service (mais dans le respect de la diversité de chacun, hein  !).
Et c’est peut-être comme cela, petit à petit, que l’éditeur officiel de tout un ramassis d’ordures a pu soudain se transformer en une opportunité à saisir pour d’anciens amateurs de la guerre sociale.

II. Le sens plutôt que la règle

«  Forger et utiliser ses propres moyens de lutte placerait-il de fait en-dehors du champ des luttes sociales  ? C’est le discours que tiennent l’Etat et ses relais directs car ils défendent leurs intérêts…  »

Kalimero Paris, février 2008

En matière d’autonomie et d’auto-organisation, prenons le dernier cas d’école en date, à savoir les « membres » d’un collectif francilien qui participent « à des luttes ou à des mouvements sociaux« , et qui ont décidé de commercialiser leurs travaux en janvier 2016 chez Syllepse, une maison tolérante dont l’ouverture d’esprit avait été jusque là trop négligée par une partie du mouvement. Certes, prôner l’auto-organisation et la critique de la marchandise tout en alimentant de ses analyses les étals des supermarchés n’est pas nouveau, et ils n’ont pas beaucoup de mérite. Les stratèges blanquistes de la composition avaient déjà rouvert cette voie fructueuse avec l’éditeur de flic et de juge La Fabrique en 2007, avant que des vendeurs de mauvaise soupe ne les imitent en 2014 avec leurs trajectoires alternatives débitées chez l’éditeur du Mieux vaut moins, mais mieux de Lénine (ed. l’éclat). Mais tout de même, si des critiques du langage et de l’idéologie de la procédure pénale ont fait le choix d’un éditeur comme Syllepse, qui avait publié en 2011 un ouvrage coordonné par une magistrate dénonçant une « politique qui échoue à lutter contre la délinquance et qui désorganise la police et la justice » avant de suggérer « de nombreuses propositions alternatives en matière de fichage et de vidéo-surveillance » **, c’est qu’il doit bien y avoir une raison ou une cohérence quelque part. D’autant plus que leurs réunions se déroulent depuis des années dans un local dont les participants affichent justement leur ambition de « subvertir les rapports sociaux,c’est-à-dire remettre en cause cette société et la renverser« , à travers une « autonomie » définie comme une manière de s’organiser « hors des syndicats, des partis, des structures hiérarchiques« .

Afin de lever toute ambiguïté et pour ne pas en rester sur ce qui relève manifestement d’un télescopage malheureux au sein des collections de Syllepse -un peu comme si l’auteur d’un bouquin titré Mort à la démocratie donnait une interview à une grande radio d’Etat pour en faire la promotion-, faisons donc un rapide tour du propriétaire. Pour commencer, on pourrait consulter la quarantaine d’ouvrages de la Fondation Copernic publiés ces quinze dernières années par l' »alter-éditeur, engagé et non partisan« , mais aucun estomac n’y résisterait bien longtemps. Et de toutes façons, pour connaître les idées professées par ladite Fondation, inutile de se plonger dans l’écoeurante mixture qui mijote sous la bannière de « l’anti-libéralisme ». Le parcours de ses présidents successifs (1998-2015) suffira amplement  : Yves Salesse (ex dirigeant national de la LCR, ex du cabinet du ministre communiste des transports Gayssot, ex porte-parole de Bové à la Présidentielle), Évelyne Sire-Marin (vice-présidente du TGI de Paris, ex Présidente du Syndicat de la magistrature et soutien de Mélenchon à la Présidentielle), Roger Martelli (membre du Parti communiste et ex de son Comité central), Caroline Mécary (ex conseillère régionale EELV et toujours conseillère de Paris), Janette Habel (ex du bureau politique de la LCR et signataire du Mouvement pour la sixième République), Pierre Khalfa (ex porte-parole de l’Union syndicale Solidaires et membre du Conseil scientifique d’Attac). N’en jetez plus, la poubelle déborde  !
La « forme grammaticale qui privilégie les accords fondés sur le sens plutôt que sur la règle« , à laquelle Syllepse a emprunté son nom, a certainement trouvé avec la Fondation Copernic un accord à la hauteur de ses ambitions  : être l’éditeur privilégié d’un des principaux laboratoires de la main gauche de l’Etat. Le genre de laboratoire indispensable pour redorer la façade craquelée du pouvoir, tenter d’éteindre les incendies qui couvent à sa base et imaginer comment lui assurer un semblant de légitimité sociale en temps de restructurations économiques. Tout de même, drôle d’endroit pour une Caisse d’auto-défense collective. A moins que ce ne soit leur désir commun de mouvement social et de collectif qui les ait réunis, puisque l’éditeur précisait dès son Manifeste de juin 2004 vouloir offrir « une caisse de garantie qui permet à tous nos auteurs de mener leur projet à bien et une caisse de résonance pour leurs idées« , ou encore que « notre force tient aussi à notre lien avec les mouvements sociaux« . Mais le problème, quand on nie à ce point l’individu, c’est qu’on finit très vite mal accompagnés,

Oublions donc vite fait cette collection particulière, Notes et Documents de la Fondation Copernic, et tentons de trouver un peu d’air frais du côté des dizaines d’autres collections du nouveau venu dans l’ex mouvance autonome. Là, surprise ou pas, on tombe sur des spécialistes de la vie des autres (dont des psys en tout genre), des prêcheurs d’Etat (universitaires ou de lycée) et autres autoritaires historiques (avec une prédilection pour les auteurs trotskystes, dont les 944 pages du boucher de Kronstadt parues en avril 2015 pour rappeler l’importance du front unique antifasciste***). Les autres collections remarquables de Syllepse se nomment par exemple ATTAC, Contretemps (revue dont le n°14 de 2012 contenait cet immanquable article titré « Syriza ou l’espoir retrouvé« ), Espaces Marx, Les Cahiers de Critique Communiste, Mille marxismes (avec ces magnifiques « La politique comme art stratégique » et « Le dernier combat de Lénine » de 2011 et 2015) ou encore Séminaire marxiste… Réconcilier la rigidité théorique du passé avec le meilleur du réformisme du présent, en voilà bien un projet qui semble avoir trouvé son marché, si on en juge par les centaines d’ouvrages sortis chez Syllepse depuis 1989. En même temps, c’est vrai qu’à force de fréquenter les allées du pouvoir, on se perd moins dans le dédale de ses financements.
Mais comme il serait ingrat de demeurer en si mauvaise compagnie sans faire un détour par LA collection qui se veut un peu plus terre-à-terre, jetons un dernier coup d’oeil sur Arguments et Mouvements, dont le postulat est que les « acteurs du mouvement social et les mouvements sociaux produisent des idées, émettent des propositions, interprètent le monde et agissent sur lui » (merci pour eux). Des idées et des propositions qu’il aurait en effet été trop bête de gâcher en ne les récupérant pas au sein des différents rackets de la gauche de la gauche. Mais qu’on se rassure, la conception du mouvement social de Syllepse n’a même plus de quoi incendier un Palais d’Hiver, et va au mieux réclamer quelques miettes tout en pacifiant le rapport capital/travail  : on retrouve pêle-mêle dans cette collection qui vient donc d’éditer Face à la police/Face à la justice de la Caisse d’auto-défense collective de Paris/Banlieue (Cadecol), des livres signés Syndicat Solidaires des finances publiques, Syndicat national des chercheurs scientifiques, Syndicat National Unifié des Impôts, Sud-Étudiant ou encore VISA (« association intersyndicale unitaire composée d’une cinquantaine de structures syndicales  : la FSU et plusieurs de ses syndicats, l’Union syndicale Solidaires et plusieurs de ses syndicats, des fédérations et des syndicats de la CGT, de la CFDT, de la CNT, de l’UNEF et le Syndicat de la magistrature« ).
Arrivés à ce stade, on se dit que, franchement, ce n’est pas juste un mauvais hasard ou de la naïveté, mais un véritable choix tactique qui a fait s’accoupler dans un ballet abject le livre de la caisse des autonomes franciliens avec (notamment) celui de la vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, grâce à un éditeur commun qui annonce clairement ses intentions  : « nos livres parlent séparément mais frappent ensemble » (à la porte des institutions), parce que leurs multiples langues débouchent « vers des compréhensions communes, vers une langue partagée, vers un sens commun, vers des «  tous ensemble  » de la pensée et de l’action« .

III. Les moyens de leurs fins

Dans son court texte de présentation technique, Cadecol se définit comme un outil à « utiliser de manière autonome afin se donner en amont les moyens de s’organiser le plus efficacement possible contre la répression« . Si ce collectif apporte à son tour sa petite pierre pour vider à sa manière le mot autonome de la charge subversive qu’il pouvait encore contenir -comme d’autres l’ont fait avant lui-, ne peuvent pourtant rester surpris que celles et ceux qui s’étaient arrêtés au début de la phrase. Car que peut bien vouloir dire une expression aussi absolue que « le plus efficacement possible« , sinon déconnecter absolument les fameux moyens des fins  ? C’est un vieux truc qui permet de tout justifier au nom d’un intérêt commun supérieur (le maximum d’efficacité supposée… et donc l’art du calcul spéculatif), laissant le champ libre à une poignée de fins dialecticiens qui viendront nous éclairer du haut de leur clairvoyance. Le Comité invisible, qui en connaît un rayon sur le sujet, avait logiquement choisi de vendre sa soupe chez un fana de Lénine. La Caisse francilienne a choisi de son côté de se donner des moyens de s’organiser en amont en s’offrant à un fana de Trotsky. Une différence qu’on ne s’explique autrement que par la composition des assemblées du dit « mouvement social » selon les périodes et le sujet du moment (la CGT des raffineries, c’est pas le NPA des réfugiés).

Quant aux autres, tous les autres, pour qui la fin ne justifiera jamais les moyens, pour qui un éditeur de centaines de conseillers du prince restera toujours un ennemi à combattre plutôt qu’un allié provisoire à utiliser ou avec lequel s’accoquiner, pour qui s’organiser de façon autonome signifie s’associer entre individus révolté-e-s dans un espace de lutte anti-autoritaire où les mots et leur sens ne sont pas mutilés…
…l’horizon de la solidarité et de l’offensive sera toujours bien plus vaste et bien plus respirable que tous les marigots du plus efficacement possible.

Sans fleurs ni couronnes,
Bagnolet, début janvier 2016

* Car si le terrorisme signifie frapper dans le tas de manière indiscriminée pour tenter de préserver ou conquérir le pouvoir, et que l’Etat n’en a pas toujours le monopole exclusif, une affiche rappelait également fort à propos il y a quelques années à quel point ce terme avait été biaisé et restreint de manière instrumentale  : « Dans ce monde à l’envers, le terrorisme ce n’est pas contraindre des milliards d’êtres humains à survivre dans des conditions inacceptables, ce n’est pas empoisonner la terre. Ce n’est pas continuer une recherche scientifique et technologique qui soumet toujours plus nos vies, pénètre nos corps et modifie la nature de façon irréversible. Ce n’est pas enfermer et déporter des êtres humains parce qu’ils sont dépourvus du petit bout de papier adéquat. Ce n’est pas nous tuer et mutiler au travail pour que les patrons s’enrichissent à l’infini. Ce n’est pas même bombarder des populations entières. Tout cela, ils l’appellent économie, civilisation, démocratie, progrès, ordre public. »
(Qui sont les terroristes  ?, avril 2008)
** Selon le résumé promotionnel disponible sur le site de l’éditeur. Ficher, filmer, enfermer, vers une société de surveillance  ?, coordonné par Evelyne Sire-Marin, ed. Syllepse, février 2011
*** Une position toujours défendue par l’un des coordinateurs du livre de Trotsky et fondateur historique toujours en place de Syllepse, Patrick Silberstein, par ailleurs pétitionnaire multirécidiviste en compagnie d’élus de gôche, ex dirigeant de Ras l’Front et un des animateurs de la campagne.présidentielle de Bové.

[Publié sur indymedia nantes, 09/01/2016]

Cher bobo, prends tes flics et DÉGAGE !

Tu les vois fleurir les galeries d’artistes, les bars où ces maudits viennent s’abreuver de gobelets en plastique sur les trottoirs, ces mangeurs de merde en costard qui font visiter des apparts dont les loyers feraient exploser la tête de ton banquier, ces abrutis de journalistes venant filmer pour la deuxième partie du 13 heures comment qu’on est pittoresques nous les pauvres, les ânes en uniforme qui patrouillent dans le quartier pour s’assurer que la rencontre du troisième type entre galériens et bourges ne soit pas trop explosive… Voila qu’après nous avoir parqués dans des ghettos de pauvres, on nous insémine du p’tit bourge à la pelle et du flic au quintal, voila même qu’on voudrait nous virer, nous jeter un peu plus loin dans les oubliettes à pauvres des cités en attendant de nous trouver une poubelle galactique.
Ceux qui se la pètent appellent ça la gentrification, nous on appelle ça LA GUERRE.

Mais quand on veut la guerre, on finit par l’avoir. Faut croire que certains villageois ne se rendent et ne se rendront pas. Le pouvoir et sa flicaille n’arrivent pas tant que ça à nous civiliser. Il y a tant de petites attentions modestes, discrètes et quotidiennes qui leurs sont offertes. Ces petites choses de la vie qui foutent la patate et un bon gros sourire aux lèvres. Là une bande de flics qui se prennent des œufs pourris, des insultes et des pots de fleur sur la gueule, à côté un mur peint de doux torrents de haine dirigée à l’encontre des puissants, ailleurs un distributeur de banque défoncé à la masse, un commissariat aux vitres blindées bleu blanc rouge pas si blindées que ça (as-tu déjà fait un tour du côté de la rue Ramponneau ?). Et puis cet artistouille en pantoufles qui passe la journée sur son Mac derrière la vitrine de sa galerie d’art de 100 m² aux murs blancs, qui se retrouve avec des bouts de sa vitrine sur le clavier ? Et ces caméras là, qui pensaient pouvoir nous intimider de leurs regards discrets et imposants, en mille morceaux par terre pour l’une, couverte de suie pour l’autre ou encore couverte de peinture ou d’autocollants ! Puis cette magnifique baffe dans la gueule du bobo qui nous empêche de circuler vaut bien celle dans la gueule du flic qui nous force à circuler.

Rien n’égale ce petit brin de pagaille, ce bordel permanent, le désordre incontrôlé qui offre aux propagateurs du chaos, aux rebelles, aux amants de la liberté, une base fertile pour l’attaque et la diffusion de la révolte. Non, on n’est pas tous des zombies, prêts à s’agenouiller pour lustrer vos mocassins, tendant l’autre main pour que vous y passiez vos menottes, tendant l’autre joue en signe de dévotion. Nous entendons être libres et sauvages, et vous aurez beau nous dépeindre avec des couteaux entre les dents, nous appeler les “barbares”, les “bandes”, les “incontrôlables”, les “casseurs”, les “saboteurs”, la beauté est de notre côté, dans la rage d’en découdre avec ce monde, ses institutions, et ses rapports pourris d’argent et de concurrence entre les individus.

Nous n’entendons plus écouter vos sérénades de politiciens-violonistes, car nous ne voulons ni de vos droits ni de vos devoirs, ni de votre sécurité ni de votre contrôle, et encore moins de vos promesses. Vous nous parlez de « zone de non-droit », nous répondons « pas assez ». Vous nous parlez de « zone urbaine sensible », nous répondons « oui, nous sommes de petits êtres sensibles, et c’est pour ça qu’on va niquer votre sécurité ». Parce que la « mixité sociale » de leur rêve, c’est la paix des riches et la guerre aux pauvres.

Alors sans trêve, sans reddition, sans pitié, seuls ou entre amis, continuons à renforcer la guerre aux riches et à leurs laquais, à leur propriété, leurs flics, leurs juges, leur paperasse, leurs galeries d’art subventionnées et leurs cafés branchés.

Qui sait… Peut-être que sur ce chemin nous apprendrons à faire la révolution ?

[Publié dans Lucioles n°9 – Mai 2013]

Nouvel An en solidarité avec les prisonniers à Toulouse, Besançon, Coquelles, Paris et Marseille [Mis-à-jour]

Feux solidaires pour la nouvelle année

Dans la nuit du 31 décembre au 1° janvier, des feux d’artifice ont éclaté devant le centre de rétention administratif de Cornebarrieu ainsi que devant le centre de détention de Seysse, en solidarité avec les prisonnières et les prisonniers.

[autodérision on]
Au cours d’une nuit incandescente, des engins pirotechniques ont pris leur envol afin d’ouvrir une brêche dans l’existant et d’égayer un court instant le triste ciel des invisibles.
[autodérision off]
Feu à toutes les prisons.
Que crève l’état.

[Publié sur iaata.info, 8 janvier 2016]

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[Besançon] Feux solidaires avec les prisonniers à l’occasion du passage à la nouvelle année

fireworks-1Dans la soirée du jeudi 31 décembre, un groupe de personnes s’est rendu peu après 22h00 à la prison de la Butte de Besançon pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers.

Alors que s’échangeaient des vœux hypocrites pour la nouvelle année, des feux d’artifice et pétards ont un peu rompu la monotonie ambiante d’un début de nuit de réveillon. Pendant quelques minutes ont résonné des slogans contre le système carcéral — « les prisons en feu les matons au milieu », « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons », « feux aux prisons, crèvent les matons », etc… — et des sifflets au milieu des cris de satisfaction et de joie de prisonniers aux barreaux de leurs cellules.

En espérant cette année 2016 riche en évasions, cavales et mutineries !

Salutations chaleureuses aux six prisonniers qui sont entre les sales mains des flics après la tumultueuse nuit du 29 au 30 décembre 2015 à l’EPM d’Orvault.

Solidarité avec tous les prisonniers en révolte !

[Nantes indymedia, 01/01/2016 à 19h51]

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[Marseille] Nouvel an : à minuit devant les Baumettes

Pétards, feux d’artifice et solidarité pour les prisonnier-ère-s…

Pour cette soirée de nouvel an, on était une trentaine de personnes à minuit devant la prison des Baumettes pour lancer pétards, feux d’artifice et crier notre solidarité envers les personnes incarcérées.

Nous avons entendu nettement les filles de la MAF (Maison d’arrêt pour femmes) ainsi que les hommes des bâtiments qui donnent sur l’extérieur.

Liberté pour tou-te-s !
Détruisons toutes les prisons et cet horrible système qui les produit !

[Publié sur mars-info.org, 5 janvier 2016]

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Compte-rendu de la manif bruyante du nouvel an au centre de rétention de Coquelles [au sud-ouest de Calais]

img_4640Hier après-midi, environ 80 personnes se sont rassemblées pour une manif bruyante à l’extérieur du commissariat / centre de rétention de Coquelles afin de protester contre la violence du régime des frontières. Ils ont été rejoints par une bande de flics et quelques fascistes locaux du groupe « Calaisiens en colère », qui ne se sont pas démerdés pour rester incognito.

La manif a rassemblé un mélange de personnes – certaines reliées à ‘Calais Migrant Solidarity’, des militants antifa, des militants et bénévoles des équipes de distribution, et des personnes avec ou sans-papiers vivant à Calais – qui ont tous voulu exprimer leur solidarité avec ceux qui sont emprisonnés dans le centre de rétention et exprimer leur colère vis-à-vis de ce système qui les a enfermer.

img_4645Rassemblée devant l’entrée du poste de police, la foule a fait une cacophonie féroce et joyeuse avec des casseroles et des instruments de musique, accompagnées d’un trombone et d’un sound system jouant des airs classiques de la « jungle ». Des banderoles ont été accrochées sur les clôtures autour de la prison, avec des slogans tels que: « Du conflit à la cage: bienvenue en Europe! », « Liberté de mouvement pour tous! », « Libérez le tunnel sous la Manche 3 » et « No borders, No Nations, Stop Deportations ».

Le groupe s’est déplacé aux abords de la prison, puis vers l’arrière du bâtiment, là où les gens sont maintenus en rétention et a marché jusqu’aux lignes de flics qui attendaient la foule avec leurs bombonnes de gaz lacrymo en mains. La foule est restée à l’extérieur, faisant une déclaration passionnée de solidarité avec ceux internés lors de la nuit du réveillon, solidarité, qui s’est fortement faite ressentir. La fête a duré plusieurs heures jusqu’à ce que tout le monde ait décidé de partir. Des discours ont été faits, qui ont également exprimé le sentiment du rassemblement: que ce n’est pas fini tant qu’il restera quelqu’un derrière les barreaux du centre de rétention de Coquelles.

[Traduit librement de calais migrant solidarity]

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[Paris et ses environs] 31 décembre 2015 – nouvel an solidaires des enfermé.es

Des feux d’artifice et des cris de liberté ont été lancés le soir du réveillon par-dessus les murs du centre de rétention de Vincennes, de la maison d’arrêt de Fresnes et de la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis.

À l’intérieur des prisonnier.es ont répondu avec enthousiasme dans un joyeux boucan.

Le lendemain, petit rassemblement et feux d’artifice devant l’hôpital psychiatrique rue du général Lassalle (paris 19e arrondissement)

Force courage et détermination
Liberté pour tou.tes, avec ou sans papiers

[Repris de paris-luttes.info, 04/01/2015]