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[Italie] Contre la guerre, contre les frontières – Mars 2016

Modène, 2 avril : le boulevard devant la préfecture a été bloqué à l’aide de poubelles incendiés. Sur le sol, des tags contre les frontières et le fait que le préfet autorise la présence des fascistes en ville et les défendent.

Bologne, 31 mars : Une vingtaine d’antimilitariste.e.s a bloqué la circulation sur les boulevards devant la caserne « Mameli », où est basée la brigade « Friuli », qui a pris part à plusieurs missions militaires (Somalie, Albanie, Kosovo, Afghanistan, Liban, Irak…). A l’heure de pointe, la circulation a été bloquée à l’aide d’une banderole qui disait « Ce qui font la guerre ne doivent pas être laissés en paix ! Enrayons la machine de de la guerre ». Des prises de parole au mégaphone, des fumigènes et des diffusions de tracts ont interrompu un court moment la circulation et les zélés militaires ont immédiatement fermé les portes de leur tanière.

Cagliari, nuit du 29 au 30 mars : « La porte des bureaux de la compagnie de transport maritime Tirrenia a été repeinte à l’huile moteur. Depuis toujours Tirrenia transporte soldats, véhicules et armes pour le Ministère de la Défense. Pendant la semaine de mobilisation contre la logistique de guerre [appelée du 28 mars au 2 avril ; NdT], rappeler aux entreprises qui participent à la guerre veut dire mettre les bâtons dans les rouages à la machine qui se prépare à attaquer la Libye.
Guerre à la guerre ! »

[Traductions de l’italien reçues par mail, 14 avril 2016]

Milan, 29 mars: 10 voitures du réseau de véhicules d’auto-partage ‘Enjoy’, qui est géré par l’entreprise d’énergie ‘Eni’, ont eu leur pneus crevés et leurs carrosseries abîmées. Le communiqué de ce sabotage se temine en affirmant: « Saboter l’ENI, saboter la guerre! »

Crémone, nuit du 17 au 18 mars: un molotov a été lancé sur la façade du Palazzo Trecchi à Crémone. Un tag disait « contre les frontières et la guerre en Libye*, sabotage et désertion, Maroni tu es une merde« . Cela s’est produit la nuit précédant l’arrivée en ville de Maroni (président de la région lombarde et membre de la Ligue du Nord), tristement célèbre belliciste et responsable de diverses politiques discriminatoires contre les indésirables, qui a tenu le lendemain différentes conférences en ville, rencontrant précisément dans le bâtiment attaqué [300] entrepreneurs locaux.

Ce geste appartient à tous et à personne.
Dans l’apathie désertique de ce monde, le cri « A bas la guerre et vive l’anarchie ! » reste toujours d’actualité. »

* NdT : le gouvernement italien est en train de pousser à une intervention militaire en Libye, dans une coalition validée par l’ONU dont elle prendrait le commandement. C’est déjà un général italien (Paolo Serra) qui est le conseiller militaire du représentant spécial de l’ONU sur la question libyenne.

[Traduit de l’italien par brèves du désordre]

[Toulouse] Tous les flics ne sont pas bleus – 12 avril 2016

Attaque contre la CGT

On a tellement de colere a cracher a la gueule de la CGT et de tous les syndicats que dans la nuit du 11 au 12 avril on a pris un malin plaisir a repeindre a coups d’ampoules de peinture la facade de la Bourse du Travail a Toulouse, ou on a egalement tagge que « Tous les flics ne sont pas bleus ». Puis pour la forme on a aussi foutu le feu a une poubelle collee contre leur porte.

On a passe un tres bon moment, vivement le prochain !

Des bisous !

[Publié sur indymedia nantes, 13 avril 2016]

Retour de trois bouchers en uniforme en provenance du nord-Mali…

Deux soldats français sont morts des suites de leurs blessures provoquées par l’explosion d’une mine, mardi, dans le nord du Mali, qui avait déjà coûté la vie à l’un de leurs camarades. 

Deux militaires français membres du 511e régiment du train d’Auxonne sont décédés des suites de leurs blessures causées par l’explosion d’une mine, survenue le 12 avril dans le nord du Mali, a fait savoir l’Elysée dans un communiqué, diffusé ce mercredi matin. Cette explosion avait déjà tué un de leur camarade, mardi. […]

Ces militaires étaient présents au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, visant à installer la stabilité dans la région du Sahel et à lutter contre le terrorisme. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a précisé dans un autre communiqué que les deux soldats morts des suites de leurs blessures sont le maréchal-des-logis Damien Noblet, et le brigadier Michael Chauwin, tous deux originaires du 511e régiment du train d’Auxonne, en Côte-d’Or.

« Grièvement blessés lors de l’explosion qui a frappé hier matin (mardi, NDLR) un véhicule de l’avant blindé à proximité de Tessalit au nord du Mali, ils avaient été évacués vers l’antenne chirurgicale militaire française de Gao », indique le communiqué de la Défense. « Malgré les soins prodigués par les spécialistes du service de santé des armées, les deux soldats sont morts à Gao, dans la soirée, des suites de leurs blessures. Le maréchal-des-logis Damien Noblet et le brigadier Michael Chauwin se trouvaient dans le même véhicule blindé que le 1re classe Mickaël Poo-Sing, tué hier matin sous le coup de l’explosion ».

Un hommage national sera rendu la semaine prochaine aux trois soldats tués, en présence du président de la République, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Un total de 17 soldats français morts

Ces deux nouveaux décès portent à 17 le nombre de soldats français tués depuis le début de l’intervention militaire au Sahel, en juillet 2013. Sept ont trouvé la mort pendant l’opération Barkhane, dispositif qui a succédé le 1er août 2014 à l’opération Serval, et qui mobilise quelque 3.500 militaires en Mauritanie, au Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Dix soldats avaient été tués lors de l’opération Serval, qui a duré juillet 2013 à juillet 2014.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes qui ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée à l’initiative de la France en janvier 2013 et qui se poursuit actuellement.

bfm tv, 14 avril 2016

[Paris] Debout toute la nuit – 8 avril 2016

La nuit de jeudi 7 à vendredi 8 le local de la CGT du 14e, rue de l’aude, a perdu ses vitres.

Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail.

Parce que nous ne nous opposons pas à la Loi travail, mais à la loi et au travail.

Détruisons ce qui nous détruit.

des travailleurs en démolition

[Publié sur indymedia nantes, lundi 11 avril 2016]

[Col de Brenner, Autriche] Appel à détruire les frontières – 7 mai 2016

Détruire les frontières

L’État autrichien a annoncé qu’au mois d’avril la frontière du Brenner sera fermée. Cela veut dire : barrières en acier, fil barbelé sur les sentiers, contrôles sur l’autoroute, sur la route, dans les trains et sur les pistes cyclables, patrouilles de militaires et de milices, camps pour réfugiés.

Armée et barbelés sont présentés encore une fois comme “solution technique” pour contrôler, repousser et enfermer les pauvres, qui fuient à cause des guerres, des désastres écologiques, de la misère.

Au delà des dénonciations de façade, les autorités italiennes s’adaptent en intensifiant les contrôles au sud de Brenner.

Nous sommes face à une mesure historique.

Croire que les murs et les soldats sont toujours réservés à d’autres est une illusion tragique, car c’est la liberté de tout à chacun qui est clôturée, bannie et écrasée.

De la Palestine au Mexique, de la Turquie à la France et désormais à côté de chez nous, les barrières sont l’emblème de notre présent.

Les accepter, c’est nous rendre inhumains et complices.

Chercher à les détruire, c’est le début d’une liberté possible.

Il est temps de choisir : se soumettre ou se révolter.

SAMEDI 7 MAI 2016

JOURNÉE DE LUTTE
MANIFESTATION AU BRENNERO 14 H 30
(devant la gare) 
abbatterelefrontiere@gmail.com

 volantino brennero 5

[Appel en français revu par nos soins / le même appel est dispo en anglais, italien, allemand et grec]

Pour rappel, une manif contre la militarisation de frontières s’est déjà tenue début avril au col de Brenner.

[A Paris comme ailleurs] Pas de ségrégation dans les mouvements ! [Mise-à-jour, 14 avril 2016]

Racialistes hors des mouvements ! En France comme ailleurs.

racialistes-hors-des-mouvements-7b15dDes racialistes profitent de l’occupation d’une fac pour promouvoir la ségregation. Alors que cette occupation prend place dans le cadre de la lutte contre la loi el khomry, qui aggrave les conditions de vie et de travail de tous les prolétaires. Voilà qui fait partie des aberrations que ce monde produit et contre quoi il faut lutter, jusqu’à la révolution.

Dans cette perspective, pour commencer, quelques tags ont été apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII ou se tiennent de lundi à vendredi 5 jours de cours et conférences racialistes à l’initiative d’une commission qui se dit « non-mixte de race ». C’est, à n’en pas douter, pour contribuer à renforcer la dynamique de la lutte, alors que c’est, au moins pour les lycéens, la dernière semaine de cours avant les vacances et que celles de P8 arrivent bientôt…

Pas de ségrégation dans les mouvements !

Les tags sont :

« Nique la race, vive la lutte des classes. »

« Racialistes hors des mouvements »

« racialistes = racistes ² »

« Si Dieu existait, il faudrait le détruire »

nique-la-race-vive-la-lutte-des-classes-77027

[Publié sur indymedia bruxelles, 12 avril 2016]

Non à la promotion de la ségrégation raciale dans une fac occupée !

Alors que les mobilisations contre la loi travail peinent à faire naître le mouvement et à construire un rapport de force continu,
alors que ce mouvement doit déjà faire face au gouvernement socialiste et à ses relais, à la démobilisation entretenue par les appareils syndicaux, aux matraques et aux services d’ordre, aux divers dispositifs anti-émeute, aux arrestations, gardes-à-vues, nasses et procès, à l’étiolement de toute culture de la lutte, aux intimidations des proviseurs et des flics de la bac lors des blocages de lycées,
alors que les médias ne relaient même plus que les comptages euphémistiques de la préfecture,
alors qu’un souverainisme persistant, quand ce n’est pas un patriotisme rance, se manifeste en bien des endroits, des plateaux télés aux journaux en passant par la Place de la République à Paris, de la “France insoumise”, à Merci patron !,

alors que cette mobilisation n’a pas su se forger d’autres atouts que ses manifs perlées et cette Nuit debout où le démocratisme continu le dispute au confusionnisme militant et où la dépolitisation galope allègrement,
alors que c’est dans un contexte aussi pénible et problématique qu’on se politise ou se repolitise et que, sans doute, une génération nait même à la politique,
alors qu’une mauvaise maison d’édition estampillée à l’extrême gauche publie un pamphlet racialiste et antisémite, et que ses amis et héritiers en assurent, toute honte bue, la promotion,
alors que le judiciarisme sévit dans beaucoup de têtes et que la défense d’un territoire semble être pour beaucoup l’alpha et l’omega de la lutte,
alors que les rues ne sont plus parsemées d’émeutes mais sont le théâtre d’affrontements aux couleurs des hooligans (avec les postures et la politique, ou son absence, qui va avec),
les racialistes, bien installés derrières les chaires de l’université française, veulent se servir du mouvement pour y continuer leur propagande, pour faire avancer leur carrière politique et professionnelle (là au moins la “mixité” et le mélange sont de mise). Tous les propagandistes de l’identité qui pensent avoir depuis quelques temps le vent en poupe, et se projettent avec contentement en bourgeois de la couleur, de la race et de la religion, intensifient leurs petites affaires et profitent des espaces constitués par la mobilisation pour vendre leur sale soupe.
Tout est bon pour instiller le message et polariser la société autour de l’identité. On n’avance même pas masqué et on revendique la défense de l’ignoble empowerment que le gouvernement lui-même promet à cette néo-bourgeoisie “racisée”. Nul conflit fondamental comme on aime à le vendre, mais on cherche plutôt à influer sur le nombre de places, qui y aura droit, le montant des salaires, que ça aille plus vite. Les mannes de l’associatif et du culturel des années 80 sont taries, on veut plus et mieux, l’université ne sera-t’elle pas le lieu de la revanche ?A Paris 8, on va jusqu’à pratiquer et imposer une non mixité de race (ou de couleurs ou de ce qu’on veut, l’important c’est les assignations et de pouvoir régenter, comme tout détenteur de pouvoir, qui peut et doit être ici ou là), et on défend des théories racistes et des pratiques ségrégationnistes pendant 5 jours dans le bâtiment occupé en y installant 5 jours de propagande et de cours racialistes.
Dans d’autres circonstances, ce serait certainement dommageable, mais on en a vu d’autres. Ici ou là, Soral fait bien des conférences. On pourrait laisser la question aux interventions musclées du renouveau antifasciste (mais interviendraient-ils là d’ailleurs ?)
Mais que cela ait lieu dans le cadre d’un mouvement social, dans une fac qui se mobilise, que ce soit cet espace qui soit choisi et qu’on veuille y régner et y déployer cette morale raciste, c’est grave !

Révolutionnaires de tous ordres, réagissons ! Ne laissons pas des pratiques ségrégationnistes s’installer dans les luttes et les mouvements ! Refusons ce prétendu anti racisme qui se revendique de la race !

antifa

[Publié et censuré une fois de plus sur Indymedia Nantes, mercredi 13 avril 2016]

[Belgique] Un après-midi militarisé à Bruxelles

Un appel à un rassemblement contre la militarisation de nos vies et contre tout pouvoir, qu’il s’appelle islamique ou démocratique, avait été largement diffusé la semaine dernière. Rendez-vous était donné le 9 avril sur l’avenue Stalingrad, près de la Gare du Midi à Bruxelles. Cette après-midi là, la police a occupé l’endroit du rassemblement et militarisé un large périmètre autour (allant jusqu’à Anneesens, la place Jeu de Balles, la place Bara et la porte d’Anderlecht). A l’arrivée des premiers manifestants et dès le déploiement d’une banderole juste en face de l’endroit occupé par la flicaille, les policiers foncent et encerclent les manifestants. Ils seront dix à se faire embarquer pour être amenés au commissariat d’Anderlecht. Rejoints un peu plus tard par encore 6 autres personnes arrêtées, ils seront relâchés au compte-goutte pendant la nuit. Au commissariat, comme d’habitude, les policiers ont donné quelques claques à des récalcitrants menottés.

Entre temps, d’autres personnes qui cherchaient à approcher le lieu du rendez-vous se font contrôler par la police qui leur signifie que tout rassemblement est interdit sur l’ordre du bourgmestre Mayeur. Vers 19h, la police profite des forces mobilisées pour faire une autre descente au Passage (le compteur est maintenant sur 3), l’espace de lutte contre la maxi-prison à Anderlecht. Les copines et copains présents se font contrôler, le lieu est fouillé. Un compagnon est embarqué car « recherché » dans le cadre de l’enquête menée par le juge d’instruction De Coster à propos de la lutte contre la construction de la maxi-prison. Après une nuit passé au commissariat, des policiers de la section antiterroriste de la Police Fédérale viendront le chercher. Ils l’amènent au quartier-général dans la rue Royale, feront une tentative d’interrogatoire (le compagnon a refusé de répondre à toute question) pour ensuite le relâcher.

Le message de la part de l’État ne pouvait être plus clair : toute personne qui ose critiquer la militarisation en cours à Bruxelles, qui refuse de choisir entre deux camps pourris (le califat et l’État belge), qui propose l’auto-organisation et l’action directe comme moyens de lutte contre toute oppression et contre tout pouvoir, peut s’attendre à une réponse musclée.

Difficile d’empêcher l’esprit d’alors réfléchir sur quelques analogies. A Raqqa, capitale de l’État Islamique, toute manifestation critique est interdite et étouffée ; à Bruxelles, capitale de l’État belge et de l’Union Européenne, toute manifestation critique est interdite et étouffée. A Raqqa, c’est le Hisbah, la police religieuse du califat, à la tête duquel se trouve le belge Hicham Chaib, qui sévit contre toute opposition à la loi imposée là-bas ; à Bruxelles, c’est tout simplement la Police, à la tête duquel se trouve le belge Vandersmissen, qui sévit contre toute action qui s’oppose à la loi imposée ici. A Raqqa, les bombes larguées par les avions occidentaux ne ciblent pas uniquement les bases militaires des partisans de la guerre sainte, mais aussi les hôpitaux, les banques de sang, les écoles, la distribution de l’eau, les places ; à Bruxelles, les kamikazes sous les ordres de l’État Islamique ne ciblent pas du tout les bases répressives de l’État belge, mais se font exploser dans le métro et à l’aéroport. A Raqqa, toute presse est interdite ; à Bruxelles, la presse du monde entier ne cesse de mettre la pression sur les quartiers pauvres tandis que la presse belge se distingue ces derniers temps particulièrement par son zèle d’appliquer les consignes de la police (« afin de ne pas nuire aux enquêtes ») et de publier, mot pour mot, ce que le gouvernement leur demande. A Raqqa, distribuer un tract, faire un graffiti, déployer une banderole qui revendique la liberté est passable de la peine de mort ; à Bruxelles, distribuer un tract anarchiste, faire un graffiti contre le pouvoir, déployer une banderole qui revendique la liberté, est enclin d’engendrer une arrestation et est désormais passable de longues peines de prison pour… « incitation au terrorisme ». A Raqqa, les patrouilles de la Hisbah tentent de quadriller toute la ville ; à Bruxelles, les caméras de surveillance quadrillent toute la ville, la police fédérale utilise tout moyen possible (micros, caméras cachés, interception du courrier, observations, filatures) pour surveiller des anti-autoritaires, et pas seulement.

Exagéré, vous dites ? Pourtant, tout pouvoir n’a qu’un seul objectif : maintenir son règne et étouffer tous ceux qui cherchent à s’y opposer. En cela, l’État belge et l’État Islamique ont quelque chose de très important en commun. Et c’est bien ça que les anarchistes, les révolutionnaires et les anti-autoritaires, dans les villes syriennes comme dans les villes belges, combattent.

Si à Raqqa, les activistes révolutionnaires n’appellent plus à des rassemblements, ce n’est pas qu’ils ont abandonné la lutte contre le régime de Bashar el-Assad et le régime de l’État Islamique. C’est parce qu’ils luttent désormais d’une autre façon, mais avec autant de détermination et d’audace, pour détruire ce qui les opprime. Alors, si à Bruxelles…

Contre tout pouvoir, sabotons la militarisation de Bruxelles.

[Publié sur indymedia bruxelles, 11 avril 2016]

[A Paris comme partout] Notre révolte n’est pas citoyenne

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre.

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics. Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp: travailler avec la police.

Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es… Vive le feu !

[Publié sur indymedia nantes, 10 avril 2016]

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Extrait d’une dépêche de l’AFP, 10/04/2016:

[…]Dans la nuit de samedi à dimanche, huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, après divers incidents dans la capitale. Ces personnes ont été arrêtées pour des «jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie», a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.

Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été commises boulevard Voltaire dans «six agences bancaires» dont trois ont été victimes d’intrusion. «Une agence d’intérim et une agence de mutuelle» ont également été dégradées. […]

Place de la République, à 2h50, un responsable de Nuit Debout a demandé le concours de la force publique «en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité» sur la place, selon la préfecture. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait «l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres».

Un véhicule Autolib a été «incendié à l’angle de la place de la République et du boulevard Saint-Martin», nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers.

*****

le JDD, 10/04/2016

[…] Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. […]

[Brenner, Autriche] Manif vénère contre les frontières (et leurs gardiens) – 3 avril 2016

"Welcome" is painted to the Austrian Border sign after protests in the village of Brenner on the Italian-Austrian border, Sunday, April 3, 2016. Austria's defense minister said his country will deploy soldiers at a key Alpine pass to stop migrants arriving from Italy. Hans Peter Doskozil told German daily Die Welt that the move anticipates a shift in migrant flows from the Turkey-Greece route to the central Mediterranean. In an interview published Saturday, the newspaper quotes Doskozil saying that the military can provide "considerable support to border security" at the Brenner pass. (AP Photo/Kerstin Joensson)Dimanche 3 avril, environ 1000 personnes se sont rassemblées pour manifester contre les contrôles aux frontières et les frontières à Brenner [1]. Après avoir décoré les passages à la frontière, près de 30 flics avec trois fourgons se sont mis en travers du chemin Nous avons tenté à plusieurs reprises de forcer les lignes policières, ce qui a cependant été empêché par la violence policière. Par vengeance, les flics ont mangé des pierres, des bouteilles et des feux d’artifice. Par ailleurs, la gare a pu être bloquée pendant près d’une heure. Nous nous solidarisons avec tous les réfugiés dans le monde et ferons s’écrouler l’Europe forteresse! D’autres actions sont d’ores et déjà en projet.

NO BORDER – NO NATION – STOP DEPORTATION !

[Traduit de l’allemand de linksunten]

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Un petit complément d’infos de la presse autrichienne:

La circulation des trains a été suspendue pendant une heure. Un groupe entre 30 et 50 personnes masquées ont attaqué les flics autrichiens, en en blessant légèrement trois. En tout, près de 15 personnes ont été blessées. Des véhicules des forces de l’ordre ont également été endommagés. Plusieurs personnes ont été arrêtées et identifiées, dont la majorité serait originaire d’Italie d’après les flics.

A la suite de l’accord entre l’UE et la Turquie et l’accélération des procédures d’expulsion de migrants, l’Etat autrichien a annoncé vouloir renforcer les infrastructures de sécurité (clôtures, containers, etc…), et mener des contrôles drastiques aux frontières à douze endroits différents: en mettant notamment le paquet sur les routes vers la Hongrie, la Slovénie et en l’occurence vers l’Italie.

NdT:

[1] Le col de Brenner est situé en plein coeur de la région paisible et conservatrice du Tyrol, à l’extrême-sud de la ville autrichienne d’Innsbrück, à la frontière avec l’Italie.

[Paris] Nous sommes contre le travail

Parce que nous sommes contre un système qui repose sur l’exploitation de tout et de tou-te-s.

Parce que les administrateurs de ce monde transforment l’ensemble du vivant en marchandises sur toute de la planète.

Parce que cette société n’a d’autres choix à nous proposer que la mise au travail, quelques miettes pour survivre ou l’enfermement pour les indésirables et les récalcitrant-e-s.

Parce que le travail c’est vendre son temps, ses énergies, son corps et son esprit à des patrons, à des chefs, à des machines.

Parce que le capitalisme et l’Etat prétendent avoir la main mise sur tous les aspects de notre vie et nous dépossèdent de plus en plus de toute autonomie et même de nos rêves de quelque chose de profondément autre.

Parce que ce système de production effrénée ne laisse pas d’en-dehors où chacun-e pourrait décider librement de ses activités.

Parce que Papa Etat ne garantit des droits qu’au prix de notre liberté ; c’est le même qui lâche ses chiens de garde dans la rue, crée et militarise les frontières et fait la guerre aux quatre coins du monde.

Parce que les restructurations (qu’ils appellent « crises ») signifient le durcissement de la misère, du cannibalisme social, des techniques et des technologies de contrôle.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous sommes non seulement contre le travail mais surtout contre le monde qui en fait un pilier et un horizon indépassable.

Si nous ne voulons pas aménager la longueur de nos chaines mais bel et bien les détruire, il n’y a ni négociation ni dialogue possible avec le pouvoir quel qu’il soit.

Il s’agit donc de mener cette lutte au-delà des limites qu’essaient de nous imposer tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle étouffe dans les cadres existants (dont font partie les politiciens et les co-gestionnaires de tous ordres).

Au lieu de toujours suivre des agendas posés par d’autres la question est d’étendre la révolte en décidant nous-mêmes de ce contre quoi nous voulons l’exprimer, en imaginant mille et une manières pour bouleverser ce monde, en nous associant et en nous auto-organisant sans chefs ni hiérarchie, en prenant l’initiative, individuellement et collectivement et par l’action directe. Ainsi il devient possible d’affronter les puissants qui prétendent nous dicter leur loi, pour en finir avec la guerre permanente qu’ils nous livrent à coup d’autorité, de fric et de flics.

Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.

Les blocages et les sabotages ne sont pas de simples mots d’ordre, mais des pratiques bien réelles ouvrant des chemins pour sortir de la routine de l’exploitation et de la logique de consommation, y compris du spectacle de la contestation.

Car, tant que les métros transportent le bétail humain, tant que le courant électrique alimente les usines de mort et les laboratoires du contrôle, tant que l’argent continue à circuler, tant que les écrans continuent de diffuser la propagande, tant que les fibres et les antennes assurent notre dépendance, tant que les artères de la ville impriment leur rythme à nos corps et nos esprits, tant que …

… alors brisons le train-train quotidien !

[Tract distribué à Paris (publié sur indymedia nantes) lors de la manifestation du 5 avril.]

Le tract en PDF

Le tract en PDF