Archives mensuelles : décembre 2015

[International] Nouvelles d’opposition du mois de novembre

Voici un lien vers les Nouvelles d’opposition qu’on a trouvé pour le mois de novembre, si possible agrémentées de commentaires pour celles sur lesquelles nous possédons des éléments.

Avec entre autres :

-Pas mal de choses du côté du Mexique et de l’Afrique du Sud (comme d’habitude)
-de l’agitation en prison (grève de la faim d’un anarchiste turc et du condamné à mort américain Keith Lamar, plusieurs échauffourées dans l’Alabama, une émeute en Guinée…)
-un soulèvement au Togo
-toujours des émeutes et actions contre la police (Égypte, États-Unis, Zimbabwe)
-des mouvements violents contre des grands projets (Indonésie)
-des mouvement de migrants et contre les centres de rétention (Angleterre, Calais, Turin, ,Chypre, Macédoine, Australie)
-des mouvements paysans (Colombie, Grèce, Canada)
-des attaques ciblées (contre Syriza en Grèce, l’armée en Belgique)
-une grève générale doit on a très peu parlé à Mayotte
-d’autres grèves importantes (Grèce, aéronautique au Brésil)

[Reçu par mail]

[Berlin, Allemagne] Attaque solidaire avec les migrants – 28 novembre 2015

Dans la nuit de vendredi à samedi 28 novembre 2015, nous avons attaqué avec des pierres et de la peinture les services administratifs du Sénat pour l’intégration, le travail et le social de la Oranienstraße. Cette institution est également responsable du chaos autour des LAGeSo [1], dans lequel les réfugiés deviennent les jouets des politiciens.

Il n’y a aucun intérêt du côté de l’Etat à trouver des solutions humaines au sujet des réfugiés, c’est évident. Au lieu de cela, il s’en sert en montant les réfugiés les uns contre les autres et ils sont abandonnés dans des centres d’hébergements de masse.

L’aide bénévole, à travers les dons de vêtements et de repas, est accepté avec joie par l’Etat, aussi parce que la responsabilité peut être cédée et l’Etat n’encourt pas le risque que des personnes puissent crever de manière trop officielle à cause d’une « aide insuffisante ».

Chaque prémisse d’organisation par le bas qui sort de ce cadre est pourtant étouffée dans l’oeuf. Ca devenait trop contrariant pour le sénat lorsque les luttes à l’Oranienplatz se sont rendues visibles et les revendications ont été posées autrement. Les réfugiés devraient donc tendre la main par reconnaissance ; on ne voudrait pas les voir comme des sujets qui agissent, car alors les conflits deviendraient clairs, ce qui remettraient en question la paix sociale dans ce pays.

C’est pourquoi on ne s’étonne pas du fait que prendre l’initiative en s’efforçant de s’auto-organiser nous expose immédiatement aux matraques des flics.
Nous saluons, malgré tout, toutes les sortes de tentative d’occupation et espérons que la ligne berlinoise puisse être brisée à n’importe quel moment.
D’ici là, nous soutenons dégâts matériels et attaques sur les responsables pour une réponse adéquate !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia.org

NdT:

[1] Pour « Landesamt für Gesundheit und Soziales »: institution du ‘Land de Berlin’ (« région » dans le système fédéraliste allemand) ayant pour mission de fournir des services sociaux, sanitaires. Elle  dépend directement du Sénat et de son service dédié « à la santé, à la protection sociale et à celle des consommateurs ». Entre autre, elle a pour mission de trier et ficher les migrants, selon les critères étatiques de distributions de droits. Son siège est situé dans le quartier berlinois de Moabit à ‘Turmstraße 21′.

« Profanation »

capture-d_ecc81cran-2015-11-29-acc80-22-26-58Les organes de propagandes du système (avec une mention spéciale, peut-être due à la taille de l’échantillon considéré, pour l’ahurissante prestation du blaireau-tête-à-claques de BFMTV) ont titré sur — et retiendront de la manifestation parisienne d’aujourd’hui — la «profanation» de l’espace spontanément aménagé au pied de la statue de la République, en hommage aux victimes des attentats antisémites et jihadistes, depuis janvier.

La préfecture de police a diffusé une pauvre photo où l’on peut admirer une quinzaine de projectiles, péniblement ramassés en deux heures d’échauffourées, dont quelques bougies et cailloux (lesquels servaient à lester des feuilles sur lesquelles des messages de solidarité ou de souvenir étaient inscrits).

Les dits organes de propagande font leur travail de propagande. C’est de la merde, ils sont payés pour ça, plutôt bien paraît-il, grand bien leur fasse. Aucun commentaire.

En ce qui me concerne, je me tamponne le coquillard que l’on utilise ceci ou cela contre les robocops de M. Cazeneuve.

Après mon propre décès, n’hésitez pas à utiliser au mieux les pots de fleurs ou éléments de décoration (je n’ai pas encore précisé mes dernière volontés par testament) si par bonheur une petite émeute se déroulait sur le lieu de mon inhumation (entier ou en cendres). Rien ne pourrait me faire davantage plaisir!

Donc, vraiment, je m’en fous.

Accessoirement, le terme de «profanation» est une exagération grotesque (bonjour l’esprit Charlie, hein!). Les bougies de la place de la République ne délimitent ni un lieu de culte ni un espace sacré. Passons.

Pour les personnes particulièrement émotives et qui attacheraient néanmoins une importance démesurée aux babioles qui ont volé vers la flicaille, je reproduis ci-dessous deux documents où l’on reconnaîtra sans peine un échantillon de farouches «anarcho-autonomes», dont on notera qu’ils ont dissimulé leurs visages derrière des casques à visière et qu’ils sont équipés au mieux afin d’assouvir les pulsions ultra-violentes qu’on leur connaît.

Ces individus «profanent» gravement de leurs bottes le touchant mémorial de la République.

Ou bien ça n’a aucune importance, et lâchez-nous avec vos conneries, ou bien c’est vraiment important pour vous, et merci de faire suivre vos jérémiades à qui de droit.

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Repris du blog de Claude Guillon (lignedeforce)

[Paris] Programme des discussions à ‘La Discordia’ – Décembre 2015 / Janvier 2016

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État d’urgence et après ?

Lundi 7 décembre 2015 -19h

Les mesures d’État d’urgence (interdictions de manifestations et la répression qui s’en suit, perquisitions administratives et assignations à résidence, etc.) commencent à frapper aussi les milieux « subversifs », en plus de la répression « habituelle » et de celle spécifique au déroulement de la COP21.

Nous voulons proposer un moment pour échanger des informations techniques, mais aussi développer des réflexions et chercher des pistes pour répondre à cette escalade répressive et sécuritaire. Non pas dans une simple perspective anti-répression, mais encore et toujours dans l’optique de partir à l’assaut de ce monde. Ce sera également l’occasion de partager des informations et des connaissances pour mieux s’armer face à cette situation, encore inédite pour la majorité d’entre nous.


Kurdistan, Catalogne, Pays Basque, Palestine … : Nationalisme ou anationalisme ?

Mardi 15 décembre 2015 -19h

Depuis toujours nous avons pu voir des révolutionnaires succomber aux sirènes nationalistes diverses, à partir du moment où elles revêtent certains concepts éculés tels que « luttes de libération nationale », « droit à l’auto-détermination », « peuples en lutte », « anti-impérialisme », etc.
Parfois on pourrait mettre cette naïveté sur le dos de l’exotisme, mais lorsque ces soutiens sont dirigés vers des mouvements qui sont tout près de nous, on se dit qu’il y a autre chose.
Que ce soit le Kurdistan, la Catalogne, le Pays Basque, la Palestine et d’autres encore, nous voyons le même désir nationaliste de limiter une population à une pseudo « histoire » (en fait, un imaginaire figé et romancé), un territoire, une langue voir une religion, et surtout, à un destin et un projet commun pour lesquels des gens sont prêts à se sacrifier.

Dans ces mouvements de « libération » nationale, le moteur est ce désir de devenir à son tour celui qui détient le pouvoir, celui qui impose sa « culture », sa vision du monde, sa langue. Prendre simplement la place de ceux qui ont le pouvoir, et désigner comme étrangers, indésirables, ennemis, ceux qui dominent aujourd’hui la petite nation homogène et imaginaire à laquelle on s’identifie. Car c’est bien le problème, l’idée abstraite d’un ensemble de population homogénéisé, et une vision manichéenne de la domination basée sur le postulat d’un État dominant contre le petit peuple mythifié en lutte, et qui ne connaîtrait soi-disant pas de rapports internes de domination.

Ce que nous voulons mettre en avant c’est le refus de ces schémas nationalistes simplistes, qui ne luttent pas contre l’État et le capitalisme, mais qui n’ont que le désir de créer d’autres États servant leurs petites nations imaginaires, et surtout, leurs petits intérêts. L’idée de « nation des opprimés » est donc un oxymore.

Suggestions de lecture :


Des révoltes dans la Chine d’aujourd’hui

Dimanche 10 janvier 2016 – 19h

Pendant longtemps, après la répression implacable des tentatives d’insurrection de la fin des années 1980, tout semblait tourner au mieux pour les maîtres de la domination en Chine continentale, combinant la tradition mandarinale de l’État, reprise en grande partie par Mao et ses héritiers, et la modernisation du capital. Or, depuis quelques années, l’azur du « socialisme de marché » est de plus en plus troublé par l’apparition de foyers de résistance et d’insoumission, parfois très violentes, dans les villes mais aussi dans les campagnes. Quelles sont les particularités de ces combats, leurs forces, leurs faiblesses, telles que nous pouvons les appréhender en tenant compte de l’histoire et de la situation en Chine ? Ce sont les pistes que nous vous proposons d’explorer ensemble. Non pas pour faire œuvre d’historiens et de politologues mais parce que, pour paraphraser Bakounine : « Si ma liberté est mienne, elle dépend aussi de celle des autres. »


Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique

Mardi 26 janvier 2016 – 19h

Le concept d’islamophobie est un racket sémantique et politique qui se situe au carrefour de deux camps conceptuels, celui du religieux et celui du racisme. Son but est en effet d’enlever toute légitimité à la critique de la religion musulmane (et donc, par glissement, aux religions en général), taxant systématiquement toute critique de racisme envers les croyants (réels ou supposés). De nombreux soi-disant « révolutionnaires » se sont réappropriés ce concept et, par conséquent, l’aveuglement face au rôle autoritaire et pacificateur de toute religion.

Alors que nos pieux « révolutionnaires » nous parlent d’« islamophobie » à toutes les sauces, les fachos du printemps français nous parlent, eux, de « cathophobie », d’autres encore de « négrophobie » ou de « judéophobie ». Chacun tente son petit racket politique sur l’antiracisme. Chacun a sa petite oppression et ses petits particularismes à mettre en avant, toujours en concurrence avec ceux des autres, approfondissant les divisions entre exploités. Et surtout, plus personne ne parle de la lutte contre le racisme en tant que tel, et sous toutes ses formes.

Refuser ce raccourci conceptuel est un point de départ pour s’opposer à toutes les religions, y compris l’islam, présenté à tort par les défenseurs du concept d’« islamophobie » comme la religion des opprimés (comme le catholicisme irlandais ou le bouddhisme tibétain à d’autres époques). Il s’agit alors de nous faire passer la religion comme élément d’émancipation dans le pire des cas, et dans le moins pire, de faire passer l’idée que la religion n’est pas, en soi, un outil de domination séculaire au service de l’ordre. Derrière cela se cache l’idée que les rapports de domination, lorsqu’ils sont portés par de supposés « opprimés », deviendraient émancipateurs.

Parce que la religion reste un problème majeur pour ceux et celles qui veulent une transformation radicale de ce monde, sa critique est nécessaire, aujourd’hui plus que jamais. Parce qu’il n’y a pas de « religions des opprimés », seulement des religions qui oppriment.