Archives par étiquette : contre la « loi travail »

[Toulouse] Attaques incendiaires contre un commissariat et ‘Toulouse Métropole’ – 25 et 26 avril 2016

On en avait marre

La nuit du mardi 26, on a attaqué un comissariat avec des cocktail molotovs.

On va pas vous mentir plus longtemps.
On en avait marre.
Marre qu’on nous vende du « ça ira mieux demain ».
Marre d’attendre le mouvement social.
Marre des « à la semaine prochaine » mornes et tristes.
Marre du spectacle de la contestation où la peur nous colle au ventre et la résignation à la tête.
Marre de regarder sur internet « là où ca pète » ou de se masturber sur les affrontements filmés et postés sur youtube.
Marre de faire 600km pour une riot.
On dirait un nouveau sport. Ou pire. Un nouveau métier.
Emeutier-ères professionnel-les des mouvements sociaux.
Ca en jette sur le CV militant.
Marre que jeter deux canettes ou mettre une poubelle sur la route et se faire gazer passe pour une victoire.
Marre de faire semblant d’être contentes alors que rien ne se passe.
Marre de faire semblant qu’on est d’accord.
Marre de faire croire qu’on en a quoi que ce soit à faire de la loi El-Khomri.
On n’ a pas attendu les indignés 2.0 pour passer des nuits debout.
Faut dire ce qui est.
On est impatientes.
On comprends pas pourquoi on devrait donner rendez vous au pouvoir pour le contester entourées par toujours plus d’uniformes et de paciflics.

On a fait ça par plaisir.
On a fait ça pour marquer une rupture.
Parce qu’on est à la fois joyeux et en colère.
On n’a plus envie d’être là ou vous nous attendez.

Nous voudrions envoyer une double accolade combative.
D’abord a Monica et Francisco en Espagne.
Ensuite aux compagnons et compagnonnes de bruxelles qui subissent également la répression pour terrorisme.
Notre solidarité c’est l’attaque, notre crime la liberté.

A bientôt.

[Publié sur iaata, 29 avril 2016]

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Toulouse. Le commissariat de Jolimont cible de deux bouteilles enflammées

Côté Toulouse, 27/04/2016 à 17:11

Le commissariat de Jolimont a été visé par des engins incendiaires, mercredi 27 avril 2016, à Toulouse. L’attaque n’a fait que quelques légers dégâts. Les détails.

Deux engins incendiaires ont été lancés, mercredi 27 avril 2016, contre la façade du commissariat de Jolimont, à Toulouse. Les faits ont été constatés peu avant 8 heures du matin. Selon les premières constatations, les deux engins incendiaires seraient des bouteilles remplies d’un liquide inflammable et volontairement enflammées juste avant d’être lancées.

L’attaque a fait peu de dégâts. Seule la porte du commissariat a été légèrement noircie par les projectiles, indique une source policière. Une enquête menée par la Sureté départementale du commissariat central a été ouverte.

Toulouse Métropole visée en début de semaine

C’est le second symbole institutionnel à être la cible d’incendiaires dans la même semaine à Toulouse. Dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 avril, six véhicules ont ainsi été incendiés avenue de Fronton, à Toulouse, au sein d’un entrepôt appartenant à Toulouse Métropole. Un appel à témoins a d’ailleurs été lancé par les enquêteurs suite à cette affaire.


Toulouse : Plusieurs véhicules de la Métropole ravagés par un incendie criminel

20Minutes, 25.04.2016 à 13:11

Plusieurs véhicules appartenant à Toulouse Métropole ont été incendiés volontairement dans la nuit de dimanche à lundi.

Les pompiers ont été appelés vers 0 h 30 avenue de Fronton pour un feu. Arrivés sur place, ils ont trouvé trois départs de feu distincts qui ont touché six véhicules, notamment des camions benne et camions poubelles.

Grillage sectionné

Trois de ces engins ont été détruits. Selon les premiers éléments de l’enquête confiée à la sûreté départementale de la police nationale, il s’agit bien d’un acte criminel car le grillage a été sectionné.

[Paris] Détruire l’économie (et attaquer ses gardiens) – Jeudi 28 avril 2016

[Paris] A propos de la manif sauvage nocturne du 28.04

Récit de la manif sauvage partie de la place République dans la nuit du 28 au 29.04 après la bataille sanglante contre les CRS.

Suite à la bataille de Répu d’hiers soir 200 personnes ont réussi à échapper à la nasse (qui avait des allures de charnier tant les poulets ont laissé libre court à leur soif de vengeance).

S’en est suivi quelques tentatives infructueuses de sauver les copain(e)s qui se faisaient massacré.

Constatant que l’attaque frontale relevait du suicide dans une telle disproportion de force, certain(e)s émirent alors l’idée d’une manif sauvage improvisé sur le tas.

Aucun(e) ne savait ou aller mais tou(te)s avaient la volonté de leur faire payer sans plus attendre le massacre programmé de celleux qui n’ont pas réussi à fuir.

Quelques scooteurs cramés donnèrent alors le départ et le ton de ce qui allait suivre.

Tout le monde se met en marche, à qui par cette rue, à qui par cette autre, de façon complètement désorganisé, les petits groupes saccagent tout aux alentours et se rejoignent à diverses intersection.

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La vue d’un Mc donald met tout le monde d’accord, « Mc do, Mc do » entend-t-on hurler. Devant les employés médusés les vitres tombent une par une.

« ON RENTRE! »

Et hop, c’est au tour des présentoirs en verre de voler en éclat.

On est pas assez nombreu(se)x, il faut vite dégager, tant pis pour le framprix d’en face, ce n’est que partie remise…

A la quantité nous avons préfféré la qualité.

On se remet en marche rapidement, dès que l’on voit un truc interressant, bim bam boum, dès que l’on croise un chantier une barricade est monté, une poubelle, un récup verre, on se remplis les poches, ce que l’on ne peut pas emporter finira au milieux de la chaussé, une autolib bimbim, un panneau publicitaire boum, une banque badaboum, une voiture un peu trop belle, vlam dans ta face…

Ouf, ça soulage, ça libère!

On pense aux copain(e)s en sang dans la nasse de Répu, on a la rage, il faut que ça sorte!

ça pu le gaz, on en a tellement bouffé à Répu qu’on se demande si le gaz est dans l’air ou si le gaz c’est nous!!!

Dans le doute beaucoup se dispersent, d’autant plus que les baqueux commencent à roder aux alentours. Nous sommes quelques dizaines et tout notre équipement est resté à Répu, jeté par dessus les lignes de CRS pour les potes bloqués dans la nasse qui continuent de se battre sous un nuage de gaz et une pluie de flashball.

Dans ces conditions il faut à tout prix éviter l’affrontement, éviter le massacre!

On se casse, on se disperse, par petits groupes, certain-e-s continuent quand même, ielles se feront stopper par les GM quelques centaines de mètres plus loin, peu avant Jaures.

Ce qui est beau dans ce saccage désorganisé, c’est la capacité de transformer l’échec d’une bataille frontale par la victoire d’une attaque immédiate, diffuse et spontané du réel.

Attaquer l’oppression sous toutes ses formes avec détermination, et sans tomber dans le piège de la stratégie si chère à certain(e)s et si pratique pour les forces répréssives: l’affrontement à tout prix.

Solidarité combative avec les détenu(e)s, les prisonnier(e)s et les blessé(e)s!

Nous n’oublierons personne!

Et nous leur ferons payer!

Quelques amoureux(ses) du saccage.

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

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[Paris] Fragrance lacrymogène – Récit de la manif du 28 avril

C’est Paris !
Tu m’entends ?
P-A-R-I-S.
Paris !
Respire le bon air mais fais gaffe quand même. Tous les jours des mômes meurent d’en avoir respiré un peu trop. Alors fais attention, et marche dans les rues, va au hasard !

Taxi Girl, « Paris », 1984

14h – Jour de manif « unitaire » contre la loi Travail (et son monde), avec encore une fois une ambiance très hétérogène, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé entre Denfert et Nation (15 000 selon la police, 60 000 selon la CGT). La manif a réuni des tas de gens différents, dont bien sûr des cortèges de gros syndicats type CGT, FO, etc., mais aussi des cortèges plus « jeunes » et de nombreuses personnes non « encartées ». Et comme d’habitude, plusieurs milliers de personnes, {autonomes}, sans étiquettes de syndicats, de partis ou autres, se sont dès le départ placées en tête de manif, devant le cortège officiel intersyndical. C’est toujours dans ce cortège un peu foufou qu’il y a la meilleure dynamique, un état d’esprit offensif et joyeux.

Cette fois-là, on est vraiment très nombreux. Malgré leur nombre conséquent, les flics ne peuvent pas cadenasser toute la tête de manif comme ils l’ont fait lors de plusieurs manifs ces derniers temps. On occupe la largeur de la rue, et même si au départ c’est un peu mou et lent, ça fait quand même du bien de sentir qu’on est plein et que ça va être compliqué pour la police de nous maîtriser.

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Sur les boulevards Arago puis Saint-Marcel, de premières actions ont lieu: des panneaux de pub sont détournés, tagués, ou leurs affiches simplement arrachées. Des caméras de vidéo-surveillance sont obstruées ou « détournées » également (elles se mettent à filmer les murs…). Quelques banques, McDo et agences d’intérim reçoivent des oeufs/ampoules de peinture sur leurs façades. L’ambiance commence à monter doucement, des slogans fusent peu à peu.

Arrivés sur la place Valhubert, à l’entrée du pont d’Austerlitz, ça dépave pas mal. De quoi s’équiper pour quand ça sera nécessaire… Mais du coup ça bloque, et tout le monde ne capte pas bien pourquoi. Et, sans qu’on puisse trop comprendre leur logique, plusieurs manifestants se mettent à caillasser les CRS qui tenaient l’angle entre le pont et le quai d’Austerlitz. Moment joyeux, où divers projectiles pleuvent sur la police. Mais les CRS ripostent sans tarder et noient la place Valhubert sous les lacrymos. Un assez long moment de confusion et d’affrontement s’ensuivra, se terminant malheureusement par la séparation définitive entre une partie de la tête de manif et tout le reste. C’est dommage parce qu’il y a eu à plusieurs moments la possibilité de refaire la jonction, mais entre la peur de marcher devant des CRS en stress d’un côté et les re-caillassages qui re-provoquaient des lancers de lacrymo de l’autre, la réaction spontanée de la manif n’a pas été très bonne. Les CRS en ont alors profité, noyant le pont sous les lacrymos, obligeant la tête de manif à avancer, et les autres à rester encore bloqués avant le pont.

Paris-29-4-2016-Austerlitz

Sur le pont, l’entraide entre manifestant-e-s est toutefois palpable. Le sérum physiologique tourne pour soigner les nombreuses personnes qui sont là sans masque ni autre protection. À ce moment-là, dans les nuages incessants de lacrymo, tout est clair: de quoi se masquer et se protéger le visage est nécessaire. Pas seulement pour se cacher de la surveillance policière, mais aussi pour se protéger des lacrymos. Un masque à gaz, un masque de chantier, des lunettes de ski ou de plongée, avec quelques objets simples comme ça on navigue bien plus facilement dans ces gaz lacrymogènes dégueulasses. Pensez-y la prochaine fois !

Paris-28-4-2016On se retrouve donc en tête à plus ou moins un millier de personnes, ça gueule beaucoup « À bas l’État, les flics et les patrons », mais si on est passé en mode manif sauvage, on reste constamment harcelés par les flics et les jets de lacrymo. Au croisement de l’avenue Ledru-Rollin et de l’avenue Daumesnil, ça devient encore plus tendu, y’a des cordons de flics partout, la lacrymo rend l’atmosphère irrespirable et pas mal de gens sont en panique. À gauche en direction de Bastille et en face en direction du XIe, c’est complètement bloqué par des cordons de CRS. On tourne donc à droite sur l’avenue Daumesnil, et là on attend que les autres arrivent. On a sûrement perdu un certain nombre de gens à ce moment-là, l’oppression policière était alors particulièrement pesante. Des premières barricades de poubelles et autres sont mises en place, certaines enflammées. Les flics sont gardés à distance par quelques caillassages, et des premières vitrines sont attaquées. Plusieurs seront brisées entre ce moment et la place de la Nation, avec toujours un ciblage précis: banques et distributeurs automatiques de billets, agences immobilières et d’intérim, panneaux de pub, Autolibs, etc. Avec pas mal de tags et de jets de peinture, ça s’en donne à coeur joie. On est donc poursuivis par des rangées de CRS qui continuent de nous canarder de lacrymos, mais ça caillasse pour les empêcher au maximum d’approcher. Les actions directes seront ainsi permanentes jusqu’à l’arrivée sur la place de la Nation.

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On a pris les flics de vitesse, il n’y en a plus sur les côtés, et devant ils sont en galère aussi. Tant mieux pour nous, on ne perd pas de temps, on en profite, c’est pas tous les jours qu’on peut se faire des manifs sauvages bien mobiles et dynamiques, et y’a pas à chier c’est quand même dans ces conditions-là qu’on peut le mieux échapper aux nasses policières. Du coup, y’a pas trop le temps pour gueuler des slogans et tout, on est juste en mode émeutier (oui, je sais, c’est déjà pas mal !).

On arrive sur la place de la Nation sans avoir vu le temps passer. Presque tout le monde occupe le terre-plein central en attendant que les autres arrivent.

Derrière le cortège de tête, il y avait donc un paquet de flics. Mais encore derrière, il y avait le reste du cortège autonome de tête, et le reste de toute la manif. Là aussi, ça avance à vive allure. L’ambiance est comparable: les flics se font pas mal caillasser, les manifestants se prennent masse de lacrymo dans la gueule. Arrivés à proximité de Nation, la manif rattrape les flics qui pourchassaient la tête de manif. Gros caillassage en solidarité avec ceux et celles de devant. Les flics tiennent difficilement leur position et se barrent en balançant des tonnes de lacrymo. Les quelques cibles capitalistes et/ou étatiques non touchées y passent. Puis la manif arrive sur la place de la Nation.

LCL2804Une personne grimpe en haut d’un poteau où se trouve une des caméras de surveillance de la place et y met un coup de peinture, encouragée par plusieurs dizaines de personnes.

Relâchement du côté des manifestants, une vingtaine de bacqueux fondent dans la foule en déclenchant une sorte de débandade générale temporaire. Ils arrêtent rapidement quelqu’un et sont contraints à détaler sous une pluie de caillasses, mais il semble que ça n’a pas été suffisant pour empêcher l’arrestation…

Ensuite, des affrontements entre manifestants et CRS auront lieu par vagues. Le bitume est cassé pour faire des projectiles, les flics sont attaqués en divers endroits et ripostent systématiquement en gazant la place. Le quartier et le métro puent la lacrymo dans un périmètre conséquent.

Pendant ce temps, un hélico et un drone de la police survolent la place (ils avaient déjà suivi une bonne partie de la manif de tête). Bienvenue au XXIe siècle, les technologies de contrôle et de surveillance sont plus qu’au point. Black blocs bienvenus, restons méconnaissables !

Vers 19h30, alors que les manifestants ont fini par arriver puis bouger tous et toutes de la place, les CRS en reprennent possession.

Dans la soirée, alors qu’on apprend que la police évacue les occupants/intermittents du Théâtre de l’Odéon, environ 300 personnes les rejoignent et repartent en manif sauvage en direction de la place de la République, en criant « Paris, debout, soulève-toi ! ». À République, la manif est renforcée par une partie de gens de Nuit Debout. On fait le tour de la place. On tente de partir sur le boulevard Voltaire, mais la manif est stoppée rapidement par un cordon de CRS, au croisement avec les rues Amelot et Rampon. Quelques oeufs tombent sur les CRS. Deux-trois anti-violents râlent. Sur les côtés, des panneaux de pub sont brisés, une camionnette de la RATP prend quelques coups. Demi-tour, à l’entrée de la rue du Faubourg du Temple quelques projectiles tombent sur les CRS, puis côté Xe les CRS n’attendent pas qu’il se passe quoi que ce soit et repoussent la foule à coups de gaz lacrymogène.

Les heures passent et l’ambiance retombe progressivement. Pendant ce temps-là, les CRS bloquent peu à peu toutes les rues qui donnent sur la place de la République.

Vers 1h30, les CRS s’emparent de la place de la République, à coups de lacrymos, une fois encore.

Le gaz lacrymogène, c’est la fragrance parisienne d’avril 2016, ça pue la guerre sociale. Et y’a moyen que ça continue en mai… T’façon j’ai l’impression qu’on lâchera pas l’affaire de sitôt. On se recapte dans la rue dès le 1er mai !

Riri et Loulou

[Publié sur indymedia nantes, 29 avril 2016]

Des émeutes ont éclaté dans plusieurs autres villes un peu partout à l’occasion de cette nouvelle journée de manifs contre la loi « travail ». Voir un compte-rendu complet de cette journée du 28 avril

[Grenoble/Besançon/Lille] Attaques nocturnes en marge des manifs contre la loi « travail »

Voici une petite chronologie d’attaques qui ont eu lieu ces derniers jours, en dehors des manifs, qu’elles soient classiques (c’est-à-dire encadrées par les syndicats) et/ou sauvages (bien que non déclarées et spontanées, elles sont souvent gangrénées par des citoyens de la ‘Nuit Debout’ puisqu’elles partent de leurs rassemblements, comme cela a été le cas à Paris à de nombreuses reprises et à Lyon dans la soirée du 20 au 21 avril). Toutefois, on a pu voir à Brest un cortège nocturne très bien organisé contre les moyens de contrôle et de surveillance du début à la fin, qui a terminé la manif sauvage par l’attaque de plusieurs banques du centre-ville et des dizaines de milliers d’euros de dégâts.

L’avantage du fait d’agir en marge de ces manifs est à la fois de se protéger des poukaves citoyennes et politiciennes (et plus globalement de la répression policière), de frapper là où les flics ne nous attendent pas (on pourra lire le texte « Du centre à la périphérie »), de multiplier le désordre un peu partout, mais aussi de contribuer à la révolte en cours.

Lire un inventaire des fossoyeurs de la révolte en cours rédigé sur non-fides : Le millésime 2016 des amoureux de l’Ordre et de la dissociation de gauche est arrivé !

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Lille: attaque symbolique contre deux locaux du ps

Hier soir, alors que hollande vomissait son discours à la télé, le local du ps de Lille, ainsi que la permanence parlementaire de bernard roman, élu du ps, ont été peinturlurés et taggés en soutien à la lutte contre la loi « travaille ».
Par cet acte, nous attaquons le parti socialiste dans son entièreté, que ça soit sa majorité ou son aile gauche représentée en partie par aubry. Le ps comme tous les politicards ne sont que les gestionnaires de notre misère. Qu’ils dégagent tous !

Continuons le début !

[Publié sur indymedia lille, 15 avril 2016]

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Besançon : « des tags et des oeufs »

On a eu vent que l’armée (de l’air) s’expose ces jours-ci au centre commercial de Chateaufarine de Besançon, à travers une exposition intitulée « Des ailes et des hommes » : les bouchers en uniforme font des démonstrations de leurs joujous qui massacrent aux quatre coins du monde pour leur nation, leur économie, leurs frontières… Cette institution d’assassins en kaki soigne à la fois son image auprès du jeune public et des petits soldats de la consommation, mais cherche aussi et surtout à grossir ses rangs pour terroriser et massacrer les populations et les rebelles, ici comme partout.
De fait, cela nous a motivés à agir. Dans la nuit du 17 au 18 avril, le centre de recrutement de la rue Bersot a été bombardé d’oeufs de peinture rouge. Un tag (« Assassins ») a recouvert le panneau d’accueil du CIRFA. Sur un mur en face et sur l’église d’à côté ont été tagués « A bas l’armée » et « Qu’ils soient de Dieu ou de l’Etat… A bas tous les soldats ! (A) ».

Refusons leur mise au pas ! attaquons l’armée !

[Publié sur indymedia lille, 19/04/2016]

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Lille: Profanation du nouveau tribunal administratif

Alors qu’un certain urvoas, nouveau ministre de la justice, vient inaugurer aujourd’hui (18/04, NdCNE] le nouveau tribunal administratif, nous sommes venu le profaner en l’aspergeant d’huile de vidange et en le taggeant.
Plusieurs dizaines de personnes ces derniers jours se sont fait tabassées, mutilées, blessées par la police et d’autres condamnées, enfermées par la justice pour s’être opposées concrectement à la loi travail et au monde qui l’a engendrée. Par cette action, nous les soutenons, quelques soient les moyens qu’elles ont utilisés pour s’être défendues contre l’état. Nous continuerons d’attaquer tous les lieux de pouvoir tant que la répression sévira et que cette loi travail ne sera pas abrogée.

Big bisou !

|Publié sur indymedia lille, 19/04/2016]

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Grenoble : Macdo voit rouge !

photo-le-dl-1461052608-300x225Au cours de la nuit de lundi à mardi [du 18 au 19 avril 2016, NdCNE], la devanture du restaurant Mc Donald’s située rue Félix-Poulat, dans le centre-ville de Grenoble, a été entièrement aspergée de peinture rouge.

Des faits vraisemblablement commis à l’aide d’extincteurs remplis de peinture. […]

[Via Attaque]

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Besançon: attaque de la Chambre du Commerce et de l’Industrie

Alors que je flânais dans le secteur du lycée Jules Haag en ce joli mercredi après-midi ensoleillé, des tâches de plusieurs couleurs sur la façade du gigantesque édifice ont attiré mon attention.

Et quelle agréable surprise de s’apercevoir que celles-ci n’étaient que la face visible de l’iceberg!

En plus de la dizaine de tâches de peinture visible à plusieurs mètres de haut sur la façade toute blanche de la CCI, certaines vitres ont été fissurées par des jets de projectiles. Sur un mur de l’immense édifice, un graffiti disait : « Sur les cendres du vieux monde naîtra la liberté – Allumons le feu ! (A) ».

C’est plaisant de voir que certains passent leur nuit debout en restant loin des discours citoyennistes et pacifistes, qui se tiennent depuis plusieurs semaines en compagnie des journaflics et des politiciens. […]

[Publié sur indymedia nantes, 21/04/2016]

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Lille: début de vengeance sur un commissariat

versoAujourd’hui [20/04/2016, NdCNE], une nouvelle mobilisation contre la loi El Khomri a eu lieu à Lille. Suite à cette manifestation, un petit cortège, voulant aller se réunir pour l’ag de lutte à l’insoumise, s’est fait chargée par la BAC. Plusieurs personnes ont réussi à se réfugier dans les locaux de la CNT qui se trouvent à proximité. C’est alors qu’une centaine de keufs a bloqué l’entrée du quartier moulins, puis est rentré en fracturant la porte de la CNT, saccageant l’intérieur, et a arrêté deux personnes arbitrairement, en n’oubliant pas de gazer les gens du quartier.

Nous prenons acte et esquissons un début de réponse à la répression que nous subissons et à la violence de la police. La façade d’un commissariat de lille a été redécorée avec de l’huile usagé et quelques messages explicites ont été inscrits.

Soutien aux inculpés !

PS : et au fait, on n’aime toujours pas la police.

recto

[Publié sur indymedia lille, 21/04/2016]

[Publication] Tout peut basculer – Ni loi ni travail / Pour l’expression sauvage

Un journal anarchiste (format A3, 4 pages) publié à Paris à l’occasion du “mouvement contre la loi travail”.

Pour tout contact, demande d’exemplaires, remarque et critique, contribution et témoignage, ou autre : toutpeutbasculer[à]riseup.net

Voir le 4 pages au format PDF

Voir le 4 pages au format PDF

[Publié sur contrainfo, 20 avril 2016]

[Clermont-Ferrand] A toi qui passes ta nuit debout

un petit texte sur le marasme de la loi travail et de la nuit debout trouvé dans les rues de Clermont.

mai68OK ta vie quotidienne s’est construite et suit son cours dans un cadre autoritaire. Que ce soit dans ta famille, à l’école, au taf, à Pôle Emploi, chez le médecin et jusque dans ton salon, tu ploies sous les contraintes et les injonctions. On te martèle la tête avec ce que tu DOIS faire, les limites à NE PAS dépasser, jusqu’à ce que par conviction ou lassitude, tu fasses le choix de te résigner, de rentrer dans le rang.

Début mars, quelque chose s’est passé. A en croire tous les météorologues gauchistes et autres syndicalistes perchés sur une échelle dans leur petit bocal, il se profilait à l’horizon une belle tempête sociale. Peut-être même aussi balèze que le CPE il y a dix ans. C’est dire ! Toi tu t’es dit : « Bon, que l’État m’écrase, que les patrons m’exploitent tous les jours depuis ma naissance, passe encore. Mais la loi El Komhri, c’est vraiment abusé ! Trop c’est trop ! » Alors avec quelques milliers d’autres personnes, plusieurs fois dans le mois, tu as marché dans les rues de Clermont, parfois en chantant, parfois en levant une jolie pancarte colorée, le plus souvent en te faisant bien chier mais en te convaincant que c’est important d’être là. Peut-être même que tu faisais partie de celles et ceux qui ont fait grève dans « leurs » entreprises ou ont bloqué « leurs » lycées.

Pourtant, dans tous ces moments que tu aurais pu vivre comme une pause dans la normalité, dans ce quotidien trop étouffant, où tu aurais pu respirer un grand coup et faire un peu craquer le carcan du « fais pas ci, fait pas ça », et ben dans tous ces moments, il ne s’est RIEN PASSÉ ! T’as choisi de continuer de suivre les règles du jeu, de respecter l’itinéraire de la manif, de faire semblant d’écouter avec intérêt les discours relous et les slogans débiles des leaders. T’as choisi une nouvelle fois d’obéir aux ordres des portes-voix et de te conformer au rythme du camion sono-buvette : avance, stop, assis, debout, tends la patte, à la niche ! T’as choisi de rester dans le rang.

Mais bon, sûrement qu’après un mois de manifs plan-plan t’as eu envie d’un peu de changement puisque tu t’es pointé-e à la Nuit Debout. T’as eu la chance de voir un film chiant et d’admirer la chorégraphie millimétrée des mêmes épouvantails de la politique (UNEF, SUD, CGT, RESF, FdG, NPA… mais en civil alors ça va) destinée à finir d’annihiler les dernières envies de faire quelque chose de différent, hors du cadre. Ensuite, si tu n’es pas allé-e te bourrer la gueule autour du feu, tu t’es peut-être assis-e pour participer aux groupes de discussion. Tu as alors dû ressentir l’extase de la communion dans l’unité, dans la convergence des luttes, un espace où semblent pouvoir cohabiter les intérêts les plus divers. De l’augmentation des salaires à la création d’un état palestinien en passant par du bio dans « nos » cantines et une place en foyer pour les mineurs sans papier : on dirait que tout se vaut, que peu importe « l’objet » de la lutte tant qu’elle est menée ensemble et qu’elle ne remet pas en cause l’ordre établi. Donc, comme il est impensable de se questionner sur le pourquoi, qu’il est évident pour tout le monde que « si on est là on est tous d’accord », on passe directement au comment. Tu as alors assisté à des débats délirants sur les meilleurs moyens de faire grossir le mouvement, à grand coup de carnaval et de stand d’info dans les quartiers populaires. Ces quartiers où l’on ne défile pas car on y passe pour les guignols qu’on est.

J’sais pas toi, mais moi ça me laisse sur le cul ! Qu’est-ce qui fait qu’un si grand nombre de personnes en arrive à reproduire à l’infini ces mêmes schémas, à réutiliser ces mêmes outils discount ? A recracher les mêmes contestations aimablement prémâchées par les centrales syndicales et les mouvements citoyens afin d’en ôter tout le potentiel créatif, libérateur… donc subversif ?

Il faut quand même avoir une vision sacrément étroite pour considérer qu’un changement de plus dans le code du travail a une réelle importance. Pourtant, il suffit d’un pas de côté pour avoir une vue d’ensemble, remettre un peu les choses en perspective et se rendre compte que cette loi n’est
qu’une microscopique partie d’un tout. Il suffit d’un pas de côté pour réaliser que l’idée même de travailler pour gagner sa vie est à vomir ; que confier à d’autres le pouvoir de décider de comment je mène ma vie est une aberration ; que se conformer à des normes pour se sentir le droit d’exister parmi les autres est asphyxiant ; que fuir la mort et rester bloqué à une frontière est insupportable… On vit dans un monde de merde, t’as remarqué ? Et c’est pas une fatalité ! Ce pas de côté permet aussi d’imaginer tout un tas de manières de sortir de leurs revendications et de leur non-violence qui nous neutralisent [1].

Par exemple, pendant que tu chantais « ni amendable, ni négociable… » le 9 mars, une trentaine de personnes saccageaient l’université de Bordeaux où on pouvait lire entre autre « On ne veut rien, nous prenons, pillons, volons tout ». Le 25 mars, tandis que tu te remettais d’une nouvelle procession à Clermont, plusieurs centaines de personnes partaient en manifs sauvages à Paris, attaquaient deux commissariats et pillaient deux supermarchés, redistribuant la bouffe au campement de migrant-e-s situé juste à côté. Alors que tu buvais ton vin rouge place de Jaude sous le barnum de la CGT le 9 avril [2], à Paris une semaine avant les vitres de leur local du 20e arrondissement volaient joyeusement en éclats à l’initiative d’individus autodésignés « travailleurs de la nuit (non syndiqués) », désignant les syndicats comme « des amis utiles des patrons et des flics. Nos ennemis » [3].

Faire un pas de côté, c’est commencer à sortir du rang. Et on est quelques un-e-s dans les parages à refuser d’y retourner.

Alors on souhaite profiter du contexte pour proposer un moment de rencontre où l’on puisse creuser ces questions, confronter des idées, repousser les limites et, éventuellement, découvrir des complicités. Si cette lettre t’a rendu curieux-se et que t’as envie d’échanger, y a moyen d’en causer. C’est pas la peine de venir avec de l’alcool, un pétard, un djembé, un smartphone ou un drapeau. Par contre ta rage et ton imagination sont les bienvenues.

Et que les enragé-e-s ouvrent le bal…

Notes:

[1] Enfin, ce pas de côté finit de faire le tri. Place de la République, quand la détermination de certain-e-s devient incontrôlable, des « représentants » de #nuitdebout n’hésitent pas à appeler les keufs et félicitent ensuite de leur savoir-faire.

[2] Tu te rappelles peut-être qu’il y a deux ans et demi, cette même CGT avait bien aidé la police à venir défoncer le campement – permanent et non-négocié celui-là – qu’occupaient migrant-e-s et personnes solidaires.

[3] Faut dire aussi que l’après-midi même, la CGT avait encore (et encore…) balancé des lycéen-ne-s aux keufs.

Le tract en PJ

[Paris] Discussion « Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ? » mardi 3 mai 2016 à ‘La Discordia’

Ni loi, ni travail – Où on en est ? Où veut-on aller ?

Mardi 3 mai 2016 – 19h.

Depuis quelques temps, ce début de mouvement social n’arrête pas de commencer. Des manifestations, trop souvent bridées par les syndicats ou chapeautées par des avant-gardes militaros. Quelques occupations de fac où la confusion règne (et même la ségrégation sur des bases de « races sociales », sic!). La foire citoyenne et confusionniste de la Nuit debout, avec sa cohorte d’indignation et de chauvinisme qui sent le rance des extrêmes droites et gauches.

En gros, tout est en œuvre pour tuer dans l’œuf les poussées de révolte qui pourraient se développer au sein de l’opposition à la « Loi travail ». Une énième reforme d’un Code de l’esclavage, dont nous nous foutons avec un certain érotisme printanier. Parce que ce qu’on voudrait, c’est le dépassement des revendications de misère, pour aller vers une critique révolutionnaire – et dans les actes – de l’oppression du travail, de l’État et de cette société.

Nous voudrions discuter avec d’autres des possibles issues que ce « mouvement » pourrait prendre – ou pas. Nous voudrions nous rencontrer pour échanger des informations, des analyses, des perspectives.

Parce que, mouvement ou pas mouvement, certaines questions perdurent : qu’est ce qu’on veut atteindre, en tant que révolutionnaires ? Avec quels moyens ? Qu’est ce qu’on veut faire ? Qu’est ce qu’on peut faire ? Avec qui ? Qui sont les faux amis qui sont déjà en train de faire naître leur « force » politique à l’extrême gauche ou dans les milieux dits « anti-autoritaires », ou leurs carrières sur nos têtes ?

Des questionnements toujours valables, qui nécessitent une compréhension de la situation sociale dans laquelle les révolutionnaires vivent et agissent, afin de ne pas être coupés du monde, ni d’être toujours à la traîne.

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ladiscordia.noblogs.org

[Toulouse] Tous les flics ne sont pas bleus – 12 avril 2016

Attaque contre la CGT

On a tellement de colere a cracher a la gueule de la CGT et de tous les syndicats que dans la nuit du 11 au 12 avril on a pris un malin plaisir a repeindre a coups d’ampoules de peinture la facade de la Bourse du Travail a Toulouse, ou on a egalement tagge que « Tous les flics ne sont pas bleus ». Puis pour la forme on a aussi foutu le feu a une poubelle collee contre leur porte.

On a passe un tres bon moment, vivement le prochain !

Des bisous !

[Publié sur indymedia nantes, 13 avril 2016]

[Paris] Nous sommes contre le travail

Parce que nous sommes contre un système qui repose sur l’exploitation de tout et de tou-te-s.

Parce que les administrateurs de ce monde transforment l’ensemble du vivant en marchandises sur toute de la planète.

Parce que cette société n’a d’autres choix à nous proposer que la mise au travail, quelques miettes pour survivre ou l’enfermement pour les indésirables et les récalcitrant-e-s.

Parce que le travail c’est vendre son temps, ses énergies, son corps et son esprit à des patrons, à des chefs, à des machines.

Parce que le capitalisme et l’Etat prétendent avoir la main mise sur tous les aspects de notre vie et nous dépossèdent de plus en plus de toute autonomie et même de nos rêves de quelque chose de profondément autre.

Parce que ce système de production effrénée ne laisse pas d’en-dehors où chacun-e pourrait décider librement de ses activités.

Parce que Papa Etat ne garantit des droits qu’au prix de notre liberté ; c’est le même qui lâche ses chiens de garde dans la rue, crée et militarise les frontières et fait la guerre aux quatre coins du monde.

Parce que les restructurations (qu’ils appellent « crises ») signifient le durcissement de la misère, du cannibalisme social, des techniques et des technologies de contrôle.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous sommes non seulement contre le travail mais surtout contre le monde qui en fait un pilier et un horizon indépassable.

Si nous ne voulons pas aménager la longueur de nos chaines mais bel et bien les détruire, il n’y a ni négociation ni dialogue possible avec le pouvoir quel qu’il soit.

Il s’agit donc de mener cette lutte au-delà des limites qu’essaient de nous imposer tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle étouffe dans les cadres existants (dont font partie les politiciens et les co-gestionnaires de tous ordres).

Au lieu de toujours suivre des agendas posés par d’autres la question est d’étendre la révolte en décidant nous-mêmes de ce contre quoi nous voulons l’exprimer, en imaginant mille et une manières pour bouleverser ce monde, en nous associant et en nous auto-organisant sans chefs ni hiérarchie, en prenant l’initiative, individuellement et collectivement et par l’action directe. Ainsi il devient possible d’affronter les puissants qui prétendent nous dicter leur loi, pour en finir avec la guerre permanente qu’ils nous livrent à coup d’autorité, de fric et de flics.

Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.

Les blocages et les sabotages ne sont pas de simples mots d’ordre, mais des pratiques bien réelles ouvrant des chemins pour sortir de la routine de l’exploitation et de la logique de consommation, y compris du spectacle de la contestation.

Car, tant que les métros transportent le bétail humain, tant que le courant électrique alimente les usines de mort et les laboratoires du contrôle, tant que l’argent continue à circuler, tant que les écrans continuent de diffuser la propagande, tant que les fibres et les antennes assurent notre dépendance, tant que les artères de la ville impriment leur rythme à nos corps et nos esprits, tant que …

… alors brisons le train-train quotidien !

[Tract distribué à Paris (publié sur indymedia nantes) lors de la manifestation du 5 avril.]

Le tract en PDF

Le tract en PDF

[Publication] Nous n’avons rien à défendre

Nous n’avons rien à défendre

bateauNi des loi supposées nous garantir, ni un quelconque travail supposé nous permettre de nous « réaliser ». Le travail n’est rien d’autre qu’exploitation, fatigue, ennui, humiliation. Toute loi n’est que l’expression de la domination de certaines couches sociales sur d’autres, qui constituent la majorité de la population. Nos fameux « droits » ne sont que le paravent du marchandage entre notre docilité et l’expropriation de nos vies.

Nous sommes nombreux à descendre dans les rue, ces jours-ci. Journalistes, syndicalistes et politiciens (même « alternatifs ») voudraient nous enrégimenter derrière le simple refus de la loi Travail. Mais, en fait, on s’en fout de cette énième reforme d’un code du Travail qui est là pour nous atteler au turbin. On crache sur l’esclavage à vie du CDI comme sur la galère quotidienne de la précarité. Ce qui remplit les rues ces jours-ci, c’est le ras-le-bol envers ce monde de plus en plus invivable. Ce qui apparaît là, c’est un refus du travail, la conscience peut-être encore imprécise mais bien présente que toute loi est une chaîne. Il y a ici et là quelques petites secousses dans la normalité de cette société : des frémissements dans lesquels nous pouvons voir un refus de la soumission et de l’impuissance quotidiennes, une mise en cause de la résignation généralisée.

Ce monde est invivable. D’un côté un État de plus en plus répressif – la carotte de l’État social étant en fin de course (pas pour toutes les catégories, bien sûr : le vieux précepte de diviser pour mieux régner est toujours efficace), il ne reste que le bâton. De l’autre côté, des prétendues alternatives qui ne représentent que la volonté de faire gérer cette même société par des syndicats et des partis de gauche, qui n’ont même plus d’illusions à vendre. Ou bien de sinistres cauchemars qui donnent une couleur encore plus morbide à l’autorité : replis communautaires, retour du religieux et de l’oppression morale.

Dans ce panorama sombre, s’attacher à un coin de territoire ou à une situation sociale donnée, revient à jouer sur la défensive, à renoncer à l’audace des rêves. Mais ni une quelconque zone à défendre dans un monde englouti par des nuisances, ni une Justice qui est là pour sanctionner l’inégalité et la privation de liberté, ni quelques droits à se faire exploiter tout le long de la vie, ne pourraient jamais nous suffire.

Cette petite fissure dans la normalité que ce sont les mobilisations avec l’excuse de l’énième modification du code du Travail, nous voulons l’agrandir, pour qu’elle devienne une brèche, d’où atteindre la fin de l’exploitation. Faisons en sorte que le vase qui commence à déborder se casse. Ne nous contentons pas des promesses politiciennes, chassons les médiateurs sociaux (comme les syndicats), déchaînons notre rage contre cette société qui nous vole, jour après jour, nos vies. Attaquons-nous aux bases morales et sociales de l’autorité. Et aussi à ses structures matérielles : magasins, lieu de productions, bâtiments publics, véhicules, moyens de transport de personnes, de marchandises et d’énergie… Attaquons-nous aux hommes et femmes qui l’incarnent : flics, patrons, juges, chefs de toute sorte, bureaucrates, vigiles, politiciens, matons… A nombreux, en petits groupes ou seuls, le jour comme la nuit, quand et où le pouvoir ne nous attend pas.

Un graffiti récent, souvent repris, dit : « le monde ou rien ». Mais nous n’avons rien à défendre dans ce monde qui ne nous appartient en rien, et auquel nous n’appartenons pas. Un monde qu’on veut détruire.
La fête ne nous attend pas que sur ses décombres, mais déjà dans la révolte, ici et maintenant. Il n’y a pas de retour en arrière.

Contre toute loi, contre le travail. Contre ce monde d’enfermement et d’exploitation.
Pour la liberté !

L’affiche au format PDF

[Reçu par mail, 5 avril 2016]

[Caen/Paris/Bordeaux] Saccages de facultés en marge de la lutte contre « la loi travail »

L’université de Caen porte plainte après des dégradations en marge de la manif

CaenEn marge de la manifestation contre la loi travail, des dégradations ont eu lieu à l’Université de Caen. Cette dernière porte plainte.

Vitres brisées, bibliothèques renversées, vols d’ouvrages et tags : l’université de Caen a subi d’importantes dégradations en marge de la manifestation contre la la loi travail. Les dégâts seraient d’ores et déjà estimés à plusieurs dizaine de milliers d’euros. L’université a porté plainte pour introduction illégale dans le bâtiment, dégradation de bien public et occupation illégale.

Campus fermé, bibliothèque saccagée

Les dirigeants de l’université de Caen ont pris la décision d’évacuer les bâtiments du campus 1 et de les fermer. La Bibliothèque Universitaire a été saccagée.

Il y a 10 jours , lors des dernières élections pour le Conseil d’administration, une urne avait été volé dans un amphithéâtre. […]

Caen2

Caen3

france 3 Normandie, 01/04/2016

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[Paris] Saccage ciblé de bureaux administratifs de la fac de Tolbiac

Université de Tolbiac, 22 mars, une occupation de l’amphi N est prévue pour pouvoir tenir une AG, flics, vigiles et direction sont tous là pour s’y opposer. En un clin d’œil, tous disparaissent et la porte de l’amphi s’ouvre miraculeusement. On comprend alors que des opportunistes du mouvement ont négociés dans le dos de tous. Comme quoi, il n’y a pas de miracles. C’est justement pour cette raison, qu’énervés, on a décidé de saboter ces jeux de pouvoir.

Pendant que les diants-diants cuvaient leurs cuites dans l’amphi soit-disant occupé, nous avons décidé de nous amuser d’une façon différente. Nous sommes montés au 7eme étage pour saccager des bureaux administratifs, en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme.

Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs.

Empêchons la loi de travailler.

Quelques enragés d’un autre 22 mars.

[Publié sur indymedia grenoble, 30 mars 2016]

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A la suite de la manif de 9 mars contre la « loi travail » à Bordeaux, les bâtiments de l’université de lettres du centre-ville, situés place de la Victoire, ont été saccagés par un groupe d’individus. Du matériel divers (informatiques, instrument de musique, etc…) a été détruit; amphis et couloirs de la fac ont été recouverts de tags, etc… Un bon moyen de bloquer efficacement et détruire tout ce qui formate à devenir de bons petits soldats scientifiques de la domination….

Tolbiac-23-mars-2016

Voir le suivi des actions directes et autres déambulations sauvages dans le cadre de la lutte contre la « loi travail »