Archives de catégorie : Feu aux prisons

L’illusion légaliste

illusionlegalisteDébut octobre, un premier verdict est tombé. Des citoyens avaient introduit une demande de classement du terrain à Haren où on compte construire la maxi-prison, croyant ainsi pouvoir empêcher, ou en tout cas retarder, le plus grand projet carcérale l’histoire belge. La réponse des autorités compétentes était laconique : « Mais allons donc, c’est nous qui voulons construire cette nouvelle prison !  ». La demande a donc été rejetée, tout comme les autres recours juridiques introduits auparavant.

« Injuste ! » diront probablement ceux qui défendent la voie légale pour s’opposer à la construction de la maxi-prison. « La demande n’a pas été bien étudiée. Nos élus n’ont pas soutenu notre démarche. Il y a d’autres recours possibles ! » Forts de cette illusion, ils y vont rebelote et se remettent à fouiller les articles de loi. Et ainsi, ils se remettent à essayer de convaincre les autres gens qui sont opposés à la maxi-prison que la voie à suivre, ou en tout cas, une des voies à suivre, c’est la voie légaliste. Pétitions adressées aux autorités. Interpellations des élus. Interventions auprès des médias. Recours juridiques. Mais ce sont des illusions. Et elles nuisent le développement d’une véritable lutte contre la construction de la maxi-prison.

Afin de canaliser une éventuelle opposition, l’Etat a prévu une marge de manœuvre légale pour les mouvements de contestation. Elle est légale, justement parce qu’elle ne nuit pas à l’application de la loi (c’est-à-dire, les décisions prises par les autorités). L’Etat légalise et autorise ce qui contribue au maintien du système, à sa légitimation et à son renforcement. Une lutte doit déterminer ses propres méthodes ; suivre les prescriptions de ce qu’il faudrait faire pour s’opposer à ses projets, c’est se couper les ailes dans l’affrontement déjà pas facile avec le pouvoir et ses forces juridiques, bureaucratiques, policières, médiatiques, économiques.

Pour ceux qui s’opposent à un projet de l’Etat, pour ceux qui disent de façon claire et nette, non à la construction de la maxi-prison, la voie légaliste est donc un leurre qui dévie l’attention du vrai défi qui se pose : comment empêcher, par nous-mêmes, la construction de cette maxi-prison ?

ftp.pngCelui qui prêche la voie légaliste apporte de l’eau au moulin de l’Etat. C’est assez clairement le cas aujourd’hui de quelques organisations officielles qui se disent « opposées » ou « critiques » du projet de maxi-prison, se servant faussement de la colère et du rejet catégorique de nombreuses personnes, dans les quartiers de Bruxelles comme au village de Haren, pour s’assurer une place autour de la table des puissants. Double discours, double visage, faut-il encore l’expliquer davantage ? S’il est vrai que personne ne peut prétendre avoir les recettes en poche pour lutter contre la maxi-prison, on ne peut pas non plus rester indifférents devant les manœuvres répétées pour saboter l’autonomie de cette lutte et la faire dévier vers des objectifs politiciens (tels que négocier une « petite prison » plutôt qu’une maxi-prison ; des terres agricoles accessibles et le déplacement de la maxi-prison ailleurs ; etc.). Car la lutte, c’est aussi se donner les moyens pour lutter, découvrir comment on peut faire les choses, s’approprier tout un arsenal de méthodes, du passé et du présent, pour combattre les plans du pouvoir. L’appel à l’Etat, le dialogue avec les institutions, la reconnaissance et la sacralisation de la légalité, les pétitions, les sollicitations auprès des élus et des partis ne renforcent pas l’autonomie de la lutte, elles la cassent. Elles viennent répéter le vieux refrain sur laquelle se repose l’autorité étatique : rien n’est possible hors de l’Etat. Nous disons : rien n’est possible dans l’Etat. Nous disons : pour empêcher la maxi- prison, la meilleure façon de lutter, c’est de lutter par nous-mêmes et de façon directe, par l’auto-organisation et l’action directe. Si cette auto-organisation peut se réaliser de nombreuses manières, si l’action peut prendre les mille couleurs de l’arc en ciel, la voie légaliste ne préconise qu’une seule méthode, erronée et trompeuse à notre avis : rentrer dans le jeu de l’Etat plutôt que de s’y opposer.

L’illusion légaliste repose sur la croyance que malgré l’oppression flagrante, la corruption, les abus, l’Etat servirait quand-même « l’intérêt général », et qu’il y a donc du sens à lui demander des choses, en acceptant de le faire de la manière et au moment qu’il aura prescrit. La réalité est bien plus rude. Celui qui entre en lutte pour empêcher le plus grand projet carcéral de l’histoire belge, s’en rendra vite compte. Pour lui, s’ouvrira la question de comment lutter contre un Etat déterminé à imposer ce projet par tous les moyens possibles. Les pistes pour y répondre ne se trouvent pas dans le code légal ni dans la bouche des politiciens, elles ne se trouvent qu’en nous-mêmes. En la capacité de nous organiser entre nous, sans partis ni organisations officielles. En la créativité d’imaginer mille manières de perturber concrètement le bon déroulement de ce projet de maxi-prison. En la détermination de rester ferme dans le rejet de ce projet, dans le non clair et net, et de faire vivre ce non dans la rue et dans les champs.

Publié dans Ricochets, n°1 via la cavale

[Paris et sa région] Solidarité avec les anarchistes emprisonné-e-s en Espagne

Ces derniers jours,

Ces derniers jours, à Paris, Ivry, Kremlin-Bicêtre, Gentilly, 5 distributeurs de billets et une agence immobilière ont été détruits à coups de masse et trois véhicules de constructeurs et fournisseurs de prison (Vinci, Sodexo, Onet) ont été incendiés.

Solidarité avec les anarchistes incarcéré-e-s en Espagne !

Liberté pour toutes et tous !

Publié sur indymedia nantes, 28 décembre 2014 à 19h46

Contre les Etats et les frontières, solidarité ! [MAJ]

Mise à jour [27/12/2014] : Brahim, incarcéré à fleury depuis le mois d’avril, a été libéré aujourd’hui !

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Brahim est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis depuis avril 2014. C’est son quatrième séjour en taule depuis son arrivée en France. Des années d’enfermement, dont différents passages en prison pour étranger-e-s. Le 16

décembre 2012*, il avait pris un an ferme pour avoir tenté de s’évader du centre de rétention de Palaiseau avec d’autres retenus. Quatre avaient réussi à se faire la belle mais lui était resté aux mains des flics qui avaient porté plainte pour violences. Une matonne s’était faite extorquer ses clefs et un autre maton avait été maintenu pour permettre la fuite. Brahim avait été condamné pour cela vu qu’on ne peut pas être poursuivi-e pour « tentative d’évasion » lorsqu’on est en rétention. Cette fois, et comme pour ses autres condamnations, c’est une baston avec les flics dans la rue lors d’un contrôle d’identité qui l’a conduit dedans. 28 jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail) pour un condé et une année de plus en prison pour « violence sur agent » pour Brahim dont la sortie est prévue en février 2015.
Brahim n’a pas de papiers. La révolte est sa réponse afin d’éviter l’expulsion vers un pays où il ne veut pas vivre. S’évader lorsqu’il est enfermé, se défendre lorsque les flics tentent de le contrôler.

Comme lui, de nombreuses personnes sans papiers résistent et se révoltent, individuellement et collectivement, contre l’État et ses flics qui leur mènent la guerre au quotidien. Le 22 juin 2008 le centre de rétention de Vincennes avait été entièrement brûlé par la rage des retenus. Depuis sa réouverture, il y a eu d’autres tentatives de le détruire de l’intérieur. La dernière connue est celle du 15 avril 2014, lors de laquelle des retenus ont entassé draps et matelas dans une chambre avant d’y mettre le feu, en réponse au tabassage de l’un d’eux par les flics.
Au centre d’Amygdaleza près d’Athènes, une coupure d’électricité avait déclenché des affrontements entre retenus et matons en août 2013. Une unité d’habitation était partie en fumée et une dizaine de personnes avait pu s’évader.
En Italie, les coups portés aux centres de rétention de part et d’autre des murs en ont fermés bon nombre.

Un peu partout les migrant-e-s s’auto-organisent pour passer les frontières.
À Calais, nombreux sont ceux et celles qui tentent de passer en Angleterre. En attendant illes occupent des bâtiments et des terrains et manifestent contre les uniformes et fachos en tout genre qui les jugent indésirables. Le 17 septembre dernier, 250 personnes ont tenté de rejoindre la zone de contrôle des camions dans le port. Les barrières en interdisant l’accès ont été ouvertes et les flics attaqués à coup de pierres. Depuis septembre, il y a une multiplication des tentatives de monter en force à nombreux et nombreuses dans les camions qui traversent la Manche.
À Melilla, l’enclave espagnole située sur le territoire marocain, les assauts collectifs de la frontière sont réguliers, malgré les dispositifs de sécurité toujours plus dissuasifs et la brutalité de la Guardia civil espagnole. En 2013, plusieurs milliers de migrant-e-s ont réussi à entrer à Ceuta et Melilla, d’autres y ont laissé leur peau, mais depuis des centaines d’individus continuent d’attaquer les barbelés et leurs chiens de garde.

Ici et ailleurs, des solidarités se créent pour la liberté avec ou sans papiers. A Calais, des personnes soutiennent les migrant-e-s en participant à l’ouverture de squats et en organisant leurs propres manifestations. En Italie, les échos entre l’intérieur et l’extérieur des centres de rétention sont constants et permettent que les actes se répondent. En France, lorsque ça speed à l’intérieur des cra, la colère s’exprime régulièrement à l’extérieur, entre autres par des feux d’artifice. Et lorsque la répression frappe, la solidarité continue à attaquer, comme au moment du procès des retenus accusés de l’incendie de Vincennes : une occasion supplémentaire de saboter les rouages de la machine à expulser et d’étendre la révolte.

Les États sont prêts à tout pour maintenir chacun-e à sa place, en imposant les frontières et les taules. Tenter l’évasion c’est donc aussi s’exposer à leur répression : tabassages par les flics, mort-e-s aux frontières comme en Méditerranée, emprisonnements…

ÊTRE SOLIDAIRES LES UN-E-S DES AUTRES FACE À L’OPPRESSION, C’EST AUSSI CONTINUER A LUTTER POUR SA DESTRUCTION. NOUS NE SERONS PAS LIBRES TANT QU’IL Y AURA DES FRONTIÈRES ET DES PRISONS.

Le fichier au format PDF

La caisse Kaliméro de solidarité avec les prisonnier-e-s de la guerre sociale envoie des mandats à Brahim chaque mois.
Pour participer, envoyer de l’argent, demander des informations ou pour être tenu-e au courant des prochains rendez-vous et s’inscrire sur la mailing list de la caisse : kalimeroparis [a] riseup.net

Pour écrire à Brahim :
(Pour l’argent il faut passer par Kaliméro car, au-delà d’une certaine somme reçue dans le mois, les flics se servent pour les dommages et intérêts.)

Brahim Eloua
413615G
Bât D5
MAH
7 avenue des Peupliers
91705 Ste Geneviève des bois cedex

Transmis par mail

Qu’avons-nous à « fêter » ?

«Cadeaux» ? «Fêtes» … ? «Fin» de quoi … ? d’année ? mais encore ? Des «voeux» ?? période de … «trêves» ?!!

Pour la dernière ligne droite annuelle de l’infinie compétition économique, du «simple-petit-et-brave» commerçant à n’importe quelle « grande-vilaine » entreprise multinationale, les patron-ne-s rivalisent dans l’art d’exciter le civilisé portemonnaie sur pattes que nous devrions être. Ainsi, chaque esclave salarié-e se voit forcé-e de donner tout ce qu’il/elle a d’énergie, de «courtoisie» et de concentration.

Que l’on essaie de se voiler la face ou que l’on fasse simplement comme une certaine majorité de gens, cela ne change rien à la réalité sociale : on ne peut pas faire comme si l’esclavage salarié et la consommation ne signifiaient pas notre exploitation et la dépossession de nos vies. À moins d’être une pourriture de riche, on ne peut pas payer et être heureux en même temps. L’argent n’est jamais notre, il est et sera toujours un moyen pour les dominant-e-s de nous tenir en laisse et de nous racketer légalement.

Si les arguments humanistes de soi-disant « convivialité », « partage » et autres « chaleureuses retrouvailles » ne prennent pas, c’est aussi que dans le cadre des « fêtes de fin d’année », il est impossible de dissocier, ce qu’il y a de narcotique ou hypocrite, de l’accentuation de la violence de l’État : déploiement d’effectifs de police et de gendarmes supplémentaires, détachement de militaires en mission Vigipirate, collaboration étroite avec les professionnels, du commerce de proximité aux grands centres commerciaux en passant par les transports en commun, les bailleurs, propriétaires et autres citoyens-flics, etc.

Bref : Pas de fin ni de répit à la soumission et l’exploitation quotidiennes. Pas de trêve dans le flicage et la suspicion de nos existences. Pas de cadeaux dans la société-prison.

Alors … bonne fête à toi patron-ne, qui me jettera dès que je ne te serais plus rentable ? Bonne année à toi flic, brute en uniforme qui continuera à nous soumettre et à nous assassiner au nom des puissant-e-s et des lois ? Meilleurs voeux à vous propriétaires et marchand-e-s, qui vous enrichirez toujours plus sur nos élémentaires besoins de toit et de nourriture ?

Ils nous contraignent à des non-vies, ou simplement nous tuent, et nous irions fêter… le passage d’une année à une énième de misère sociale ? ou plus cyniquement, nous irions (nous) oublier le temps d’une fausse joie pour, après l’opium et les grimaces diplomatiques, nous rejeter de plus belle dans la violence familière du quotidien ?

Nous ferons la fête… oui. Nous ferons la fête lorsque prisons et entreprises, drapeaux et monnaies, banques et frontières, tribunaux et palais, écoles et uniformes seront détruits et à jamais objets de mépris ! Disons-le hautement : plus que la fin d’une année, nous célébrerons alors, avec raison et force joie, la fin d’un monde, la fin d’une ère !

D’ici-là… Vous voulez malgré tout des voeux et des politesses ? EN VOILÀ :

Que crèvent le patron et le commerçant qui exploitent nos besoins et écartèlent nos vies selon les exigences de leur économie, qu’ils la nomment locale, sociale, verte ou équitable !

Que crève le flic, ce salarié terroriste au service de n’importe quel État !
Que crève le banquier, vautour et prêtre sacrificateur de l’argent, ce sang du capitalisme !
Que crève l’industriel, accapareur des ressources qui nous empoisonne nous et la planète !
Que crève l’ingénieur qui invente les technologies de contrôle et produit la normalité !
Que crève le journaliste, corrupteur de notre conscience et de notre esprit, faux critique et vrai SALE collabo’ des flics !

Que crève le prof, inculqueur de l’obéissance et de la docilité, flic, juge et maton des enfants !
Que crève le juge, despote sénile, croque-mort sadique, lâche destructeur de tant de vies et de liens !
Que crève le politicien quelqu’il soit, proxénète et traître de toutes les espérances de dignité parce que tout chef est ennemi à jamais de l’émancipation humaine !
Que crève l’officier qui commande le meurtre mais aussi le soldat qui lui obéit !
Que crève le député qui fait la loi mais aussi l’électeur qui fait le député !
Que crèvent ceux qui ne sont jamais allés au paradis et qui le vendent à d’autres qui n’y iront jamais !

Et que vivent la révolte et l’insoumission à l’autorité !
Que dans l’hiver social se propage cette primordiale nuée d’âpres souhaits si mauvais et néfastes pour les dominants et les exploiteurs, et si bons et toniques pour les pauvres, exploité-e-s, indésirables et révolté-e-s !

POUR UNE VIE BELLE ET FÉCONDE, QUE CRÈVE LE MEILLEUR DES MONDES !

bonne_fete-_cette_fois_c_est_la_bonnePublié sur indymedia nantes, 23 décembre 2014

[Espagne] Lettre de Francisco Solar depuis la prison de Villabona

Cela fait un an que la police a débarqué dans notre appartement au cri de :”vous avez quelque chose de chaud ?!”. Ça m’avait surpris et en même temps ça m’avait fait rire. Ensuite on s’est rendu compte qu’ils voulaient savoir si on avait placé des engins explosifs comme piège, ce qui nous a fait encore plus rire.

Cela fait un an qu’ils m’ont séparé de ma compagne par des centaines de kilomètres, et depuis seulement quelques mois je peux écouter sa voix, 5 minutes tous les 15 jours.

Un an enfermé en isolement dans 3 prisons différentes du royaume espagnol. Des prisons qui basent leur politique pénitentiaire sur la psychiatrie, médicalisant les prisonniers dans le but de les étouffer. Établissant un contrôle absolu sur les communications et le contact avec l’extérieur. Dans ces prisons du premier monde on favorise la relation impersonnelle avec l’extérieur, tout ce qui est contact physique est complètement restreint, à la différence de mon expérience dans les prisons chiliennes. La possibilité d’être avec les tiens est impensable dans des endroits pareils.

Cela fait un an que la solidarité s’est fait sentir à chaque minute, spécialement de la part des anarchistes de Barcelone, qui avec leur volonté et initiative ont détruit la dispersion et l’isolement. Ils ont prouvé que la solidarité n’est pas un mot vide, que c’est un contenu inséparable de toute notre pratique et lutte pour la libération totale. Et avec ça une fois de plus le pouvoir est ridiculisé. Il ne comprend pas le moins du monde de quoi se nourrissent nos relations. Les difficultés qu’ils nous posent nous rendent plus forts, face aux adversités nous nous connaissons mieux et lorsque nous apprenons à nous connaître mieux nous rions de ce qu’on avait cru insurmontable. Si nous avons décidé d’affronter l’État c’est parce que ça fait très longtemps que nous avons décidé d’arrêter de vivre à genoux.

Francisco Solar

Centre Pénitentiaire de Villabona, le 13 Novembre 2014

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Pour écrire aux compas :

  • Mónica Caballero Sepúlveda
    Centro Penitenciario Ávila
    Ctra. de Vicolozano-Brieva, s/n
    05194 Brieva
    Ávila (España)
  • Francisco Solar Domínguez
    Centro Penitenciario Villabona
    Finca Tabladiello
    33480 Villabona-Llanera
    Asturias (España)

Traduit de l’espagnol par camotazo

[Bruxelles] Solidarité incendiaire avec les compagnons en lutte en Grèce et au Chili

Le mardi 2 décembre nous avons incendié trois véhicules appartenant à des membres du parlement européen. L’attaque a eu lieu près de l’avenue général lartigue à Bruxelles.

Cette action est un acte de solidarité offensive avec l’anarchiste Romanos* actuellement en grève de la faim.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et révolutionnaires, en Grèce et partout ailleurs.

Solidarité avec les combats des compagnons au Chili**.

Publié sur indymedia Bruxelles, 03/12/2014

NdCNE:

* Le compagnon Nikos Romanos, incarcéré à la prison de Koridallos pour vol/braquage, est rentré en grève de la faim le 10 novembre dernier.

Lire sa dernière lettre en date du 3 décembre 2014

** Lire de,nombreux textes sur la compagnonne Tamara Sol Vergara, arrêtée pour avoir tiré dans la matinée du 21 janvier 2014 sur un garde de sécurité de la Banco Estado à ‘Alameda’ à Santiago du Chiii. Début juillet 2014, trois compagnons ont été condamnés à plusieurs années de prison pour « braquage  de banque et tentative d’homicide sur des flics (Caso Security)

[Durham, Etats-Unis] Attaques contre la police et la garde nationale – 25 novembre

Un court communiqué de Durham

Dans la nuit de mardi 25 novembre, un groupe de personnes enragées par le meurtre policier de MikeMike Brown, et inspirés par les actes de rébellion qui se sont propagés à travers le pays, a vandalisé l’arsenal de la Garde nationale de Durham* à Stadium Dr. Des messages ont été peints sur les portes d’entrée et plus d’une douzaine de fenêtres ont été brisées.

La garde nationale est maintenant dans les rues de Saint-Louis et de Ferguson, continuant la guerre des flics racistes au nom des riches contre les pauvres.

Cet acte fait suite à une nuit excitante de manifestation dans le centre de Durham**, durant  laquelle des centaines de personnes différentes ont parlé de leurs expériences aux mains de la police***, bloqué les rues, tiré des feux d’artifice, tagué des bâtiments avec des messages anti-police et anti-prison et bloqué l’autoroute 147 direction nord.

Nous espérons que tous ces actes contribuent à une intensification continue localement, la lutte combative contre le racisme, le capitalisme et l’État.

Pour l’anarchie,
XXX

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Traduit d’anarchistnews, Wed, 11/26/2014 – 11:05

NdCNE:

* « the Durham National Guard Armory » avait aussi été pris pour cible le 17 octobre dernier en solidarité avec les rebelles du Missouri

** Dans la nuit du 24 au 25 novembre 2014 (la nuit suivant le non-lieu prononcé par le Grand jury concernant d’éventuelles poursuites judiciaires à l’encontre du flic assassin de Mike Brown), le slogan « Brûlons les prisons » a été peint sur le mur extérieur de la prison du comté de Durham .

Durant cette même nuit, un bâtiment et plusieurs véhicules de police ont été attaqués.

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*** Par exemple le 19 novembre 2013, lorsque Jesus Huerta, âgé de 17 ans, a été tué d’une balle dans la bouche alors qu’il était menotté à l’arrière d’une voiture de flics. De nombreuses manifs offensives contre la police se sont tenues (notamment celle du 19 janvier 2014)

[Genève] Action contre l’OIM en solidarité avec les migrants – 21 novembre 2014

noborder2Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, nous avons brisé les vitres et couvert de peinture l’entrée du siège de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) à Genève, comme un acte de solidarité avec les migrants qu’ils enquêtent et tentent de contrôler.

Se présentant comme une organisation humanitaire, l’OIM soutient en réalité leurs Etats membres fondateurs pour maintenir leurs frontières et les intérêts économiques aux dépens de vies humaines et de liberté. En plus des Etats, leurs entreprises donatrices : Chevron, DOW, et UBS ont tous leurs rôles dans les catastrophes écologiques et économiques qui déplacent les gens de chez eux.

Nous attaquons l’OIM pour son étroite collaboration avec Frontex afin de construire « l’Europe forteresse », son implication dans les centres de rétention (au large de l’Australie), fournissant aux États des données sur les voies de migration et les identités des migrants, ses soi-disant « programmes au retour volontaire » qui soudoient les migrants pour retourner à leurs lieux d’origine, et pour tout autre matériel et soutien technique qu’elle fournit au régime international de contrôle des migrations.

C’était seulement un petit acte de solidarité, mais les nuits sont froides et sombres et nous préférons briser tout ce qui fait partie des frontières construites des Etats et des bâtiments de verre de leurs gardiens plutôt que de dormir pendant l’hiver.

Nous nous souvenons de l’émeute du 19 juillet 2013 au centre de rétention de Nauru et ça nous rappelle que la seule réponse à ce type d’emprisonnement est la destruction.

Personne n’est il/légal ! Fermons les camps !

p-s: salutations à nos amis inconnus qui semblent avoir été dehors à Genève à peu près en même temps en repeignant le Consulat français de rouge-sang en mémoire de Rémi F !

Traduit de l’anglais de ch.indymedia.org/de, november 23th, 2014

[Publication] Ricochets n°1 – Bulletin contre la maxi-prison et le monde qui va avec (novembre 2014)

RICOCHETS est un bulletin né au sein du combat contre la construction d’une maxi-prison au nord de Bruxelles. C’est un combat en dehors de tout parti et organisation officielle, un combat qui propose d’empêcher directement, concrètement, par nous-mêmes, la construction de cette nouvelle taule. C’est un vaste combat, car la maxi-prison est le projet emblématique des temps qui courent : un serrage de vis général, une accentuation de la répression, un violent réaménagement de la ville en fonction des besoins du pouvoir et de l’économie…

RICOCHETS a pour but de partager les nouvelles de cette lutte, de diffuser ses différentes expressions, de l’approfondir par des réflexions critiques. Il entend créer un espace autonome de liaison entre celles et ceux qui se battent directement contre cette nouvelle prison et ainsi ouvrir une possibilité : celle que leurs actions puissent faire des ricochets dans un élan incontrôlable.

rico01lacavale.be

[Saint-Denis, 93] Nik la police

Texte diffé à Saint Denis à différentes occasions.

nlpIl y a quelques semaines, un homme meurt dans un affrontement avec les flics, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par les chtars. Il y a quelques jours, les matons de Fresnes laissent crever un individu qui avait mis le feu à la cellule où il croupissait. Pour des raisons qui ne sont pas les nôtres la première mort, celle de Rémi, provoque un peu de bordel dans la rue quand tant de fois les meurtres des uniformes (flics, militaires, matons, infirmiers psy, etc) passent inaperçus. C’est que cette fois-ci il s’agit d’un « jeune » (quelle importance?) participant à une lutte collective, et pas du premier braqueur, pauvre et/ou révolté venu. C’est pourtant la même boule de rage et de tristesse qui nous étreint, à laquelle il est hors de question de s’habituer, le même monde à abattre.

Il nous crache à la gueule, Cazeneuve, quand il annonce larme à l’œil que le type de grenade qui a tué Rémi ne sera plus utilisé tout en réaffirmant qu’il y a des modes de « contestation » légitimes et que toutes celles et ceux qui décident de traduire leur rage en actes s’exposent à la répression et aux mutilations, voire à la mort. Si le désir est réellement de se débarrasser de la police, et du monde qui en a besoin, les moyens autorisés: le vote, la manifestation non-violente, les pétitions diverses et variées, ne sont d’aucune utilité. Nous n’avons rien à demander à l’État parce que nous ne voulons pas d’états au-dessus de nos têtes, aucune instance supérieure qui décide comment et où on doit vivre, ce qui est « bien » ou « mal ». Dans un moment où il y a un peu plus de grabuge dans la rue qu’à d’autres, on aimerait prendre de l’élan, briser la machine à soumettre et à exploiter. Ne pas se contenter de parler de « violences policières » mais les relier à l’ensemble de ce qui nous pourrit la vie, plutôt que rester sur le morne terrain de la politique et de la revendication en espérant fédérer plus largement. Oser tendre vers l’insurrection au lieu de rogner nos désirs pour les faire rentrer dans les cases existantes.

Si ce qu’on partage pour commencer n’est pas tant la rage d’en finir avec ce monde-là dans sa globalité que de dégager les flics de nos vies, qu’à cela ne tienne, ça fait déjà une bonne amorce, un sacré début. À Saint-Denis, l’objectif du pouvoir est de transformer une ville conflictuelle en paradis pour bourges et investisseurs. Ils comptent d’ici trois-quatre ans installer ici le nouveau siège régional de la police scientifique*, déménager et agrandir le commissariat: la mairie PCF essaye d’obtenir 200 keufs en plus, soit quasiment le double des effectifs actuels…Tout ça sans compter l’euro 2016 qui vient peser dans l’agenda de leurs travaux, l’occasion de faire joujou avec des drônes qui viennent s’ajouter aux dispositifs de contrôle existants… Foutons-leur la misère. Continuant de jour, de nuit, seul-es ou en bonne compagnie, à frapper, affutons nos coups. Que leurs projets s’enlisent, que leur routine macabre s’enraye avec l’essor de notre imagination.

*avenue Jean Moulin. Le bâtiment de la police scientifique serait construit exprès, le commissariat serait dans les murs de l’ancienne antenne de la CPAM, celle qui est squattée par des artistes.

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Si nous haïssons les uniformes, ce n’est pas « seulement » parce qu’ils éborgnent, mutilent, enferment, tuent les pauvres et/ou les révoltés. C’est qu’ils sont les chiens de garde des privilèges des riches, des projets du pouvoir, et se trouveront toujours sur la route des amantEs de la liberté. Si nous refusons le moindre dialogue avec les politicienNEs de tout bord (partis, syndicats, asso-citoyennes) ainsi qu’avec les mange-merde que sont les médias, c’est que nous les reconnaissons comme maillons indispensables du monde qui nous oppresse. Tous veulent canaliser la révolte pour l’étouffer, et récupérer le pouvoir qu’il nous faut détruire si nous voulons avoir une chance d’être libres un jour. Si nous choisissons d’attaquer les chantiers, les structures, voir les principales figures de la domination par tous les moyens que nous jugeons pertinents, c’est que nous savons qu’un abîme sépare notre violence ciblée d’individus en quête de liberté de la terreur exercée par les États pour se maintenir en place. Nous n’avons rien à aménager, négocier, réformer de cette société tissée de rapports de domination dégueulasses. Si nous décidons de le faire sans attendre, c’est que contrairement à ce qu’ont toujours prétendu toutes les crapules religieuses, nous n’avons qu’une seule vie, et que l’idée de la passer entre misère salariée et chantage à la taule nous est proprement insupportable. Ce qui dégoûte le coeur, que la main s’y attaque 

brèves

Piqûre de rappel.

Dans la manif du 13/11 contre les violences policières, à Paris, les lycéen-ne-s et autres « non-encartéEs » désireu-x-ses de choisir leur parcours et d’aller emmerder la manif des keufs ont dû passer à travers le service d’ordre de la FIDL (syndicat lycéen): des gros bras qui ont sorti gazeuses et matraques téléscopiques et ont dû battre en retraite sous les projectiles. Sales mercenaires des syndicats!!!

Petits coups de crocs dans la domination.

Le 4/11, « une pelleteuse et un engin de forage sont partis en fumée sur le chantier de la rue Vandenbranden dans le centre de bruxelles. Un tag a été laissé sur place « A Rémi ». Ils aménagent, on saccage! »

Fin octobre / début novembre, multiplication des guets-appens contre la police notamment à Corbeil-Essonne, Albertville, Montpellier et Blois (….)

Le 30/10 à Lesneven (finistère): un véhicule de la police municipale détruit, un second « fortement endommagé » selon le torchon local. Pour un peu, le feu aurait pu se propager à la mairie qui a vu sa façade arrière « léchée par les flammes ». Dommage!

Le 29/10, occupation éclair des locaux de recrutement de la marine, à Rouen. À Saint-Denis, les militaires du centre de recrutement de l’armée situé en plein centre ville travaillent derrière des vitres en carton depuis une dizaine de jours. Bien fait!

Le 24/10, une mutinerie éclate dans le quartier d’isolement de la prison centrale de Saint-Maur, les premiers « sortis » dégagent les matons et pétent les serrures des autres cellules. L’émeute dure la matinée, le bloc prend cher (caméras défoncées…). Feu aux prisons!

Début novembre, plusieurs lycées sont bloqués à St-Ouen et Saint-Denis, avec des tas de poubelles, dont certains sont mis à feu et commencent à cramer les bahuts. A Saint-Denis, un blocage se transforme en manif sauvage à travers la ville, tentant quelques pillages et défonçant voitures et vitrines de commerces au passage. Un dispositif monstrueux est déployé depuis afin de rétablir l’ordre. Grrr…

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Reçu par mail, 20 nov 2014