Archives de catégorie : Contre le contrôle, la surveillance & leur sécurité

[Suisse] Manifs contre l’Europe forteresse et la normalité raciste

94910Mercredi 22 avril 2015. Réunissant 70 personnes à la gare de Lucerne, les manifestants sont partis en cortège et leur nombre a rapidement grimpé à 150, bloquant les rues et le trafic de fin de journée. En plus des pétards et slogans, un tract a été distribué:

Nous sommes furieux – diablement furieux !

Chaque jour des personnes meurent aux frontières extérieures de l’Europe. Seulement dans les sept derniers jours, plus de 1000 personnes réfugiés – enfants, femmes, hommes comme toi et moi sont mortes.

Et vous? Vous restez calmes, inactifs! Vous vous taisez sur cette immense injustice faites aux gens.
Mais nous! Nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps. Nous ne supportons pas votre indifférence raciste de merde. Dans les dernières semaines, plus de cinq fois plus de gens sont morts que lors de l’attaque à Charlie Hebdo et le crash du vol allemand réunis!

Pourquoi êtes-vous si froids, si égoîstes…? Pourquoi n’êtes-vous pas avec nous dans la rue, putain de merde ?

C’est pourquoi nous vous dérangeons, nous interrompons votre quotidien stressé entre le travail et la consommation. Nous vous contraignons de vous arrêter et de réaliser que votre peur infondée, moyen-âgeuse et raciste de « tous les étrangers » porte une part de responsabilité de ces catastrophes qui se produisent chaque jour en mer méditerranée.

Croyez-vous vraiment que des personnes quittent volontairement leur pays natal? Vous êtes pourtant si follement amoureux de votre pays merdique ? Le quitteriez-vous volontairement ? Abandonner vos familles ? Ou n’est-ce pas bien plus réaliste quà travers des guerres et qui, par l’exploitation de l’homme et de la nature causée par la soif de profit, contraint les gens à fuir ? Que ces circonstances laissent aux gens venant de ce qu’on appelle des pays du tiers-monde seulement le choix de mourir dans leur pays ou de risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure dans les pays riches du nord ?

Nous condamnons fortement le programme en 10 points de l’UE. Les réfugiés ont besoin d’aide et non pas d’encore plus de mesures de rejet. Vous n’êtes donc pas d’accord avec le fait qu’on ne peut évidemment pas empêcher des gens à fuir. Il y a une mer maudite, un mur avec des barbelés de l’OTAN et de « la protection des frontières ». Comment voulez-vous empêcher de fuir des gens qui sont prêts à mourir ?

Traduit de indymedia switzerland, 22 avril 2015

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Vendredi 24 avril dans la soirée, une manif anti-raciste spontanée a eu lieu dans le centre-ville de Winterthur en solidarité avec les réfugiés et les migrants. Aux environs de 19h, 70 personnes se sont retrouvées à Steinberggasse pour protester contre le régime européen des frontières et ses conséquences mortelles. Après deux courts discours, le cortège s’est mis en marche bruyamment et de manière combative à travers le centre-ville en passant par la gare ferroviaire …  […] 400 tracts ont été distribués. Pour un monde sans Etats, sans frontières ni classes! »

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Berne, 25 avril 2015. La manif dont l’appel était « les frontières tuent » a réuni près de 500 personnes. Des slogans ont été tagués sur la façade en bois de la National Bank. A Bahnhofsplatz, une agence de l’UBS Bank et l’hôtel Schweizerhof ont aussi pu être redécorés à la peinture, tandis qu’un groupe brûlait un drapeau national. « Comme toujours, la police a essayé de se tenir devant les bâtiments et donc de protéger les entreprises qui participent de manière significative par leurs actions à l’exploitation des pays du Sud et qui sont responsables de nombreux décès. »

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De indymedia switzerland, 25 avril 2015

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Zürich: tentative de suicide au lager de Juchhof

 Il y a environ deux semaines à Zürich, un demandeur d’asile du lager de Juchhof a tenté de se pendre avec une corde dans sa chambre d’après des entrevues avec des personnes directement concernées. Cela n’a pas marché puisque le crochet auquel la corde était attaché a été arraché du plafond lors de la tentative. L’homme a été transporté à l’hôpital par une ambulance en compagnie des flics. Son état actuel est inconnu.

Cet incident est une énième expression de la production d’un désespoir à laquelle des milliers de personnes se voient confrontées chaque jour. Tout ça est le produit des forces autoritaires qui terrorisent et humilient physiquement et mentalement en vue de la gestion, de l’exploitation et du contrôle – jusqu’à ce que le suicide représente le seul acte libre autodéterminé.

L’Etat et sa politique migratoire tue, que ce soit dans la mer méditerranée ou bien tout près d’ici.

Assez des mots, il y a beaucoup à faire …

Indymedia switzerland, 26 avril 2015 à 00h31

[Londres] Actions directes contre la gentrification – Avril 2015

Samedi 25 avril, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Brixton (quartier sud de Londres) pour protester contre la gentrification en cours et notamment l’augmentation des loyers dits « sociaux » et les expulsions locatives. La manif, appelée par Reclaim Brixton, a rassemblé des milliers de personnes, au cours de laquelle plusieurs carrefours, rues et voies de transports urbains ont été bloqués.

Plusieurs actions ont eu lieu durant l’après-midi:

  • la mairie a été envahie et brièvement occupée: une banderole disant « Respecter l’existence ou Attendez-vous à de la Résistance » a été suspendue au balcon.
  • des gens ont grimpé sur le toit du cinéma Ritzy ont changé l’annonce par « Resist Evictions ».
  • Une société de crédit a été entourée par une foule en colère.
  • L’agence immobilière Foxtons sur Brixton Road a eu la moitié de sa façade vitrée tombée en miettes sous les fortes acclamations de la foule. « Yuppies* dégagez! » a été inscrit en gros sur l’autre moitié. Une rangée de flics s’est positionnée pour protéger l’agence et une personne a été arrêtée dans la foulée pour cette attaque.
  • L’agence pour l’emploi, une annexe du poste de police dans le marché ainsi q’une boutique de charité Barnardos (tristement célèbre pour gérer les prisons pour sans-papiers aux côtés de l’entreprise de sécurité G4S) ont aussi eu leurs fenêtres brisées).

  • Le commissariat principal de police a été pris d’assaut par la foule. Des échauffourées ont eu lieu et les flics ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogènes.

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Lettres changées

Lettres changées

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"Nous devons dévaster les avenues où vivent les riches - Lucy Parsons (1853-1942)"

« Nous devons dévaster les avenues où vivent les riches – Lucy Parsons (1853-1942)« 

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5-6 persones ont été arrêtées à l’issue de la journée. Une manif de solidarité s’est tenue devant le commissariat ce dimanche 26 avril. Toutes ont été relâchées avant 18h et au moins une personne est poursuivie.

[Reformulé de la presse britannique et de R(A)bble, 25/04/2015]

Ndt:

* « Jeunes cadres dynamiques », que l’on peut traduire par « bobos »

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Londres: revendication d’une attaque d’un fourgon de police

Une fissure a été faite dans le mur de la prison durant la manif nocturne du 2 avril [1] contre l’expulsion de Chiltern House, un bâtiment qui a été occupé par des squatters en solidarité avec les résidents des environs de la propriété abandonnée Aylesbury, destiné à être

démoli par le conseil (municipal) de Southwark. Une propriété qui est entièrement entourée d’un mur et surveillée par une entreprise de sécurité privée*, qui fait partie de la société carcérale forcée mais aussi auto-imposée. En tant qu’anarchistes, tout comme le font nos amis qui occupent la propriété dans le cadre de la vague de gentrification qui balaie des parties énormes de l’enfer urbain du capital, nous voyons le conseil de Southwark modeler le paysage urbain pour plus de contrôle autoritaire, pousser les exclus toujours plus loin de la ville, hors de vue et de l’esprit comme ils disent!

Nous avons décidé de ne pas participer à la manifestation, restant plutôt à l’affût de notre moment pour attaquer, qui s’est présenté par un fourgon de flics vide à la propriété. Notre rage s’est traduite par la destruction des fenêtres du véhicule quelques minutes après que les porcs l’aient tous quittés de leur propre gré. Les flics ont été attaqués parce qu’ils sont autant de matons de notre existence quotidienne dans cette île-prison comme peuvent l’être n’importe quel politicien et agent de sécurité.

Nous n’attendrons pas d’être expulsés… au lieu de ça nous allons à l’attaque !

ACAT (All Cops Are Targets) [Tous les flics sont des cibles, NdT]

*qui ont attaqué physiquement des amis et intimidé des résidents à la propriété Aylesbury. NE PENSEZ PAS QUE NOUS AVONS OUBLIE VOTRE MERDE DE SECURITE !

Traduit de l’anglais de in the belly of the beast, 5 April 2015

NdT:

[1] Un compte-rendu de la manif publié sur R(A)bble

Londres : 140,000 livres de clôtures d’Aylesbury détruites

fencesAujourd’hui [2 avril 2015, NdT], une cohue de 150 personnes a démoli des parties de la clôture métallique de 8 pieds de haut entourant l’occupation Aylesbury et d’autres immeubles d’apparts de l’ouest de la propriété.
Aujourd’hui c’était aussi l’audience au tribunal pour ordonner l’expulsion de l’occupation.
Le résultat de la procédure légale étant si prévisible que personne n’a prêté attention au jugement. Ils ont plutôt opté pour l’action directe.
La clôture « Aylesbury Alcatraz » de 700 mètres a été érigée précipitemment comme une réponse aux occupations successives de trois immeubles d’apparts sur le « First Development Site ». Voué à la démolition, ce domaine est désormais largement dépeuplé. Pourtant, les locataires restants ont été contraints de vivre dans des conditions semblables à une forteresse, avec une forte présence de sécurité 24h/24 et de longs détours jusqu’à une seule porte d’entrée et de sortie.
Avec quelques flics en vue, un sound system et pas mal d’énergie, la manif était fixée aux environs de 19h de Burgess Park en direction de l’occupation. Des cordes ont été jetées sur les pointes métalliques de la barrière, et avec un peu de force collective, elles sont tombées sous le regard nerveux des gardiens de sécurité à l’intérieur de l’enceinte. Après quelques échauffourées, la foule a continué. Une fenêtre d’un fourgon de flics a été endommagée. Une autre barrière a été visée – l’ensemble de la partie a été mise à terre. La foule s’est déplacée encore du côté sud, a arraché individuellement des parties en acier de la clôture, avant de finir la journée. A ce moment, davantage de flics se sont amassés et l’objectif avait été atteint.

Dans les mots des occupant-es : « Les barrières sont tombées ! Victoire à Aylesbury ! Même si nous perdons au tribunal, nous gagnons dans la rue ! »

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La zone protégée et surveillée est celle en bleu clair

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[Publication] Contre la guerre, contre la paix

Contre la guerre, contre la paix

Eléments de lutte insurrectionnelle contre le militarisme et la répression
8 pages, Printemps 2015

Certains pourraient nous accuser d’un maximalisme peu digeste, mais nous ne pouvons pas avaliser la thèse qui sépare le temps et l’espace entre des périodes de guerre et des périodes de paix. Et c’est d’ailleurs cela qui se trouve à la base de l’antimilitarisme anarchiste : contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale.

  1. Guerre et paix
  2. Restructuration, révoltes et guerre
  3. Le projet répressif : massacre, militarisation et enfermement
  4. L’usine de la répression
  5. Contours d’une projectualité anarchiste contre la guerre et contre la répression
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[Publié sur Cette Semaine, 24 avril 2015]

[De Leipzig à Berlin] Attaquer les responsables de l’Europe forteresse et de la machine à expulser

[Leipzig] Attaque des autorités à l’immigration

Durant les premières heures de la matinée du 24 avril 2015, nous avons attaqué les bureaux du service à l’immigration de la Prager Strasse à Leipzig en brisant près de 40 vitres* et laissé l’inscription #stopasyllaw dans le cadre de la campagne contre la modification du droit d’asile.

Pourquoi?

Les autorités de l’immigration gère la politique raciste d’intégration et d’exclusion en Allemagne. Les autorités de l’immigration établissent les notifications d’expulsion, attribuent le seuil de tolérance et infligent la détention. Ainsi, ils mettent en oeuvre la politique d’expulsion des personnes qui a été décidée par le gouvernement allemand et qui est actuellement en cours de révision.

Nous reconnaissons que de nombreux migrants peuvent avoir de sérieux problèmes par un dysfonctionnement du service des autorités de l’immigration et donc nous nous sommes limités à une action symbolique.

Nous ne refusons pas seulement la modification du droit d’asile actuelle. Nous ne voulons pas non plus nous tenir à l’ancien droit d’asile ou n’importe quel assouplissement pour des groupes de migrants particuliers. Nous ne voulons pas non plus de « l’opération de sauvetage des réfugiés » par Frontex qui a remplacé Mare Nostrum. Nous voulons qu’à la fois l’Allemagne et aussi l’union européenne disparaissent. Celui qui veut migrer doit pouvoir prendre un ferry ordinaire. Ainsi, c’est également évident qu’il n’y a aucune tragédie de réfugiés, mais seulement des effets secondaires souhaitées d’une politique d’expulsion.

no border – no nation

En savoir plus sur le projet de modification de loi :stopasyllaw.blogsport.eu

Traduit de l’allemand de linksunten, 24 avril 2015

NdT:

*Cette attaque a eu quelques échos à travers les médias du pays. Un groupe de 10 à 15 individus ont attaqué le bâtiment administratif en détruisant 40 vitres, la porte d’entrée. De la peinture a également été balancé sur la façade en plus du tag inscrit sur la façade vitrée du rez-de-chaussée. Le porte-parole de la police, Alexander Bertram, a déclaré: « L’ensemble de l’action n’a duré qu’une minute » et précisé qu’une vitre coûte 2000 euros. Ce qui fait au minimum 80.000 euros de dégâts.

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Jeudi 23 avril 2015 à Berlin, une manif en solidarité avec les réfugiés et contre l’Europe forteresse (après la mort de plus de 700 réfugiés le week-end dernier dans la mer méditerranée) a réuni près de 100 personnes. Alors que le directeur des opérations de l’agence européenne à la protection des frontières FRONTEX (Klaus Rösler) se rendait à une réunion de la fondation Schwarzkopf, il a reçu en pleine gueule de la marmelade et de la peinture de la part des manifestants. Les flics, qui se sont pris des coups dans la mêlée, sont intervenus de justesse avant que les manifestants envahissent la salle dans laquelle se tenait une conférence sur le thème « Comment fonctionne la sécurité des frontières de l’Europe? ».

A gauche: "Repoussons FRONTEX - Cet homme [directeur de FRONTEX] n'est pas à secourir"

A gauche: « Repoussons FRONTEX – Cet homme [directeur de FRONTEX] n’est pas à secourir »

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La crapule qui dirige les opérations meurtrières de FRONTEX aux frontières de l’Europe

[Reformulé de la presse allemande, 23/04/2015]

[De Sète à Gagny] Blocus de lycées et incendies contre l’autoritarisme

Sète : la manif’ dégénère au lycée Charles-de-Gaulle, 5 policiers blessés

bruletonbahutDès 8 h, mardi 7 avril, cent cinquante élèves du lycée des métiers Charles-de-Gaulle, ont bloqué l’entrée de l’établissement pour dénoncer la fermeture des sanitaires pendant les intercours. A l’arrivée des policiers, la manifestation a dégénéré. Cinq policiers ont été blessés.

Le décor : des banderoles décorées de serviettes hygiéniques, du papier toilette déroulé un peu partout et des poubelles devant le portail. Les jeunes se sont ainsi mobilisés pour dénoncer la fermeture des toilettes pendant les intercours. Depuis que deux jeunes filles avaient été surprises en train de fumer dans les toilettes, une semaine auparavant, la direction avait décidé d’interdire tout accès aux sanitaires en dehors des périodes de récréation.

Quatre lycéens en garde à vue, cinq policiers blessés

À 9 h 15, les premiers policiers arrivent et reçoivent un charmant accueil : œufs et farine. Sentant la situation dégénérer, ils appellent alors du renfort. Deux jeunes mettent le feu à une poubelle. « Tout s’est emballé très vite, raconte une lycéenne. Je me suis absentée quelques minutes pour chercher du papier toilette supplémentaire. À mon retour, des collègues pleuraient à cause des gaz lacrymo des policiers et certains se faisaient embarquer dans les fourgons. »

Un jeune majeur a adressé plusieurs coups aux policiers

Les policiers avaient en effet décidé d’interpeller les deux jeunes « incendiaires ». Si l’un des deux n’a opposé aucune résistance, l’autre jeune majeur également, s’est rebellé et a adressé plusieurs coups aux agents des forces de l’ordre. Il a été rejoint par un autre lycéen tandis qu’un quatrième insultait copieusement les forces de l’ordre. Bilan de l’opération : cinq blessés parmi les policiers. L’un d’entre eux, touché à l’épaule, a bénéficié de treize jours d’ITT. Les autres agents n’avaient pas encore, mardi soir, fait connaître l’état de leurs blessures.

Les quatre jeunes, tous scolarisés au sein de l’établissement, ont été immédiatement placés en garde à vue dans les locaux du commissariat de Sète. Deux mineurs (15 et 16 ans) sont poursuivis pour outrages. Les deux jeunes majeurs doivent s’expliquer sur les faits de dégradations, outrage, rébellion et violences. Ils étaient encore en garde à vue mardi en fin de journée. « Si la direction ne nous entend pas, on ira se plaindre à l’académie », avaient déjà prévenu les élèves. À suivre.

Silence de la direction

Contactée par téléphone à maintes reprises mardi, la proviseure de l’établissement, Valérie Vautier-Desmaretz, est restée injoignable. La semaine dernière, elle avait concédé : « Les élèves ont largement le temps d’aller aux toilettes pendant le temps imparti. Ils n’ont pas à y aller durant les cours. Je ne vois pas en quoi ça peut les gêner. » Par ailleurs, les internes du lycée ayant participé à la manifestation se sont vus, par mesure de représailles, interdits de pénétrer dans l’établissement, selon l’accueil téléphonique du lycée. Dans la journée, la direction a toutefois changé d’avis, leur permettant de regagner leur chambre.

Leur presse – midilibre, 07/04/2015 via brèves du désordre

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Gagny : le blocus des élèves dégénère au lycée Gustave-Eiffel

Tout est parti d’une altercation entre un enseignant et un élève. Ce jeudi matin [2 avril 2015, NdCNE], au lycée Gustave-Eiffel de Gagny, les élèves décident de monter un blocus de protestation après cet incident. A l’arrière de l’établissement, la situation dégénère : un petit groupe de lycéens incendie des poubelles, des pierres sont lancées sur le bâtiment. «La police est intervenue et a utilisé des lacrymogènes», raconte un parent d’élève. «Il n’y a pas eu de heurts», explique de son côté un élève. Ce vendredi, des enseignants étaient en grève. Et à la direction académique, on assure que le blocus lycéen s’est poursuivi. «Mais tout est fait pour ramener le calme, dit-on. La chef d’établissement a reçu l’équipe de vie lycéenne et des équipes mobiles de sécurité se sont installées au lycée jeudi et vendredi.

Leur presse – leparisien.fr, 03/04/2015 via Attaque

[Allemagne] Vague d’actions directes contre la politique d’asile – 10 au 20 avril 2015

Essen: deux véhicules de la machine à expulser incendiés

[D’après les larbins de la police, l’attaque incendiaire s’est déroulée peu avant 1h du matin devant les bureaux du service à l’immigration].

1466231757Dans la nuit de dimanche à lundi 20 avril 2015, nous avons livré aux flammes deux véhicules du ministère de l’immigration. Les deux mini-bus ont été utilisés par ce service pour mener à bien des expulsions.

Nous ne voulons plus rester les bras croisés sur la façon dont des personnes sont expulsées dans des pays dans lesquels elles doivent vivre dans des conditions humains indignes ou doivent vivre quotidiennement dans l’angoisse de la mort. Ne pas rester passifs non plus devant les droits d’asile allemand et européens qui protègent de plus en plus les frontières contre les demandeurs d’asile et qui, par conséquent, est responsable de la mort de milliers de réfugiés dans la mer méditerranée qui tentent de fuir une vie dans la peur et l’oppression. Ne pas rester passifs non plus devant la politique du gouvernement allemand qui traîte les demandeurs d’asile comme des personnes de seconde zone. Nous voyons notre action comme une réponse à la violence du gouvernement allemand contre les demandeurs d’asile, pour l’humanité et pour une vie sans frontières !

Nous espérons qu’avec notre action, nous avons aussi pu donner l’inspiration à d’autres de faire de la solidarité pratique !

Aucune personne n’est illégale !

Ensemble pour une vie meilleure pour tou-te-s !

Groupe de compassion

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Du 10 au 18 avril 2015, une semaine d’actions antiracistes contre « l’aggravation du droit d’asile » a été lancée au niveau national via le site: asylrechtsverschaerfung-stoppen.de

Samedi 18 avril 2015, plusieurs banderoles sont suspendues aux alentours du Görlitzer Park de Berlin contre la police, ses contôles racistes et la répression envers les réfugiés à Görli. « Solidarité avec les personnes ciblées par la répression et le harcèlement des flics ».

"Görli pour tous - Stoppen la terreur des flics"

« Görli pour tous – Stoppons la terreur des flics »

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Fin mars, plusieurs véhicules de la municipalité de Kreuzberg/Friedrichshain ont été crâmés en solidarité avec les réfugiés du Görlitzer Park.

Le 17 avril 2015 à Münster, 300 personnes ont manifesté contre le projet du gouvernement allemand de modifier la loi sur le droit d’asile [qui devrait être adopté en juin prochain et qui consiste à le restreindre et à mettre fin aux permis de séjour]. Il s’agit d’une nouvelle attaque de l’Etat contre les migrants et les réfugiés.

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Plusieurs actions de blocage et occupation des bureaux du parti du SPD [soce-dém’ majoritaire au pouvoir] ont été menées un peu partout durant la semaine. En voici une liste non-exhaustive:

  • Göttingen, 10 avril 2015: blocage symbolique du bureau du SPD avec chaînes et cadenas

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  • Magdebourg, 10 avril 2015: occupation du bureau du SPD de la région Sachsen-Anhalt
  • Berlin, 10 avril 2015: manif de 10 à 12h devant le siège du SPD ‘Willy-Brandt-Haus’ situé Wilhelmstraße 141/⁠Ecke Stresemannstraße puis occupation du bâtiment avec collage d’affiches et suspension d’une banderole disant « droit de rester sans condition pour les réfugiés & Droit de rester au lieu des expulsions ».

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[Berlin] Attaque incendiaire des bureaux administratifs du sénat en charge du développement urbain

Dans la nuit de lundi à mardi 14 avril 2015 à Berlin, le bâtiment administratif du sénat chargé au développement urbain, situé dans la Württembergischen Straße à Wilmersdorf a été visé par un incendie volontaire. Aux alentours de 3h20, deux pneus ont été soigneusement posés devant la portail d’entrée du bâtiment avant d’être aspergé de liquide inflammable.

Les flammes ont eu le temps d’endommager la façade avant qu’un agent de sécurité privée n’alerte les pompiers et les flics.

Dans le bâtiment visé se trouve les bureaux du sénateur Andreas Geisel (SPD) chargé au développement urbain et à l’environnement. Cette attaque incendiaire a été dirigée contre la restructuration, la hausse des loyers, les expulsions et la gentrification.

Les multiples attaques de ces derniers temps à Berlin font dire à la presse que le 1er mai berlinois sera plutôt chaud…

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L’attaque incendiaire a été revendiquée l’après-midi même avec la signature « Changement auto-déterminé« . Voici quelques extraits:

 […] Et des gens sont engloutis, comme la retraitée défunte Rosemarie F. expulsée de force il y a deux ans qui est morte dans une institution pour sans-abri seulement quelques jours après avoir été arrachée de son environnement social. Auncun sujet n’est aussi omniprésent que ces changements. Aucun sujet n’est ainsi exploité dans les médias et la politique. Aucun sujet n’est aussi omniprésent dans notre quotidien direct. Mais qui les lit encore, les récits des explosions de prix et inauguration de grands projets qui de toute façon servent uniquement au marketing de la ville? Qui a besoin d’une nouvelle ville forteresse lorsque les taudis dans lesquels nous vivons doivent tomber en morceaux? Quelles personnes sont intéressées par l’augmentation de construction d’immeubles en copropriété de 70%? Des projets tels que ‘Eurocity West’ où seulement 1.5% des appartements à un loyer fixé à 7;5 euros le mètre carré sont loués. Cela vous surprend, que dans le même temps les constructions de luxe grimpent à hauteur de 20.000 euros le mètre carré. Par cela, nous sommes tou-te-s concerné-e-s, pourtant personne se révolte. Tout est un scandale, c’est pourquoi plus rien ne scandalise! Tous ces projets sont réalisés avec la collaboration du Sénat pour le développement urbain.

[Synthèse réalisée de la presse et du commuiqué publié sur linksunten indymedia]

[Darwin, Australie] Grèves de la faim, occupation et émeute au centre de rétention de ‘Wickham Point’

Mise-à-jour, 17/04/2015:

Mercredi 15 avril 2015, les protestations des demandeurs d’asile se poursuivent. Aux environs de 16h30, deux migrants sont montés sur les toits de la prison et une demi-heure plus tard, ce sont cinq femmes (enceintes) qui ont fait de même, tout en menaçant de brûler le centre si leurs revendications n’étaient pas entendues (entre autre contre le transfert programmé d’une femme enceinte et de son enfant dans la semaine vers la prison de l’île de Nauru). A noter que le ministre à l’immigration et à la protection des frontières a déclaré la veille qu’il n’entendait pas céder à leurs demandes et tente de nier ce deuxième jour de révolte relaté par les organisations de soutien aux migrants.

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Deux détenus du centre ont dit que les troubles se sont déclenchés à la suite du transfert de deux familles avec des enfants de bas âge vers Nauru jeudi soir. Un réfugié du centre a affirmé que près de 70 retenus ont bloqué les portes d’entrée de la prison en scandant « libérez-nous ». Il a poursuivi en parlant de nombreux cas de blessures à l’encontre des réfugié-es monté-es sur le toit, infligées par les matons de Serco.

Solidarité avec les migrants en lutte ! Feu à tous les centres d’enfermement !

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Mardi 14 avril 2015, une émeute a éclaté au centre de rétention pour demandeurs d’asile de ‘Wickham Point’* en Australie.

WickhamPointCe qui aurait déclenché la révolte serait le renvoi prévu vers l’île de Nauru de plusieurs familles originaires d’Iran et l’auto-mutilation d’une vingtaine de retenus.

Le même jour, trois demandeurs d’asile (dont une femme enceinte) ont tenté de se suicider.

Ben Pynt, soutien au demandeur d’asile, a dit que les retenus ont occupé massivement la cour pour protester contre cet énième renvoi. Au moins 100 migrants retenus auraient participé à la révolte.

« Ils craignent de nouvelles violences, les conditions de rétention, le manque d’eau et d’intimité et refusent d’être transférés à Nauru »

Durant l’émeute, les barrières, portes et poubelles ont été endommagées.
Les flics ont envoyé des agents du ‘Metropolitan Patrol Group’ équipés de chiens pour rétablir l’ordre.

Les révoltes sont récurrentes dans ce centre après l’arrêt des services médicaux et les transferts plus fréquents vers le centre de rétention de Nauru.

Dimanche 12 avril vers 19h, un retenu a grimpé sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement et le manque de soins médicaux. Il venait d’être transféré de Perth plus tôt dans la semaine et a été menacé d’être transféré vers Christmas Island.

Vers 22h, les cris de « liberté, liberté » étaient entendus depuis le toit.

Un rassemblement de solidarité s’est tenu devant le centre ce mercredi 15 avril.

Au cours des trois dernières semaines, 15 retenus ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Il y a eu plus de 20 grèves de la faim depuis décembre 2014 dans les murs d’enceinte du centre de ‘Wickham Point’.

Les réfugiés retenus sont principalement originaires du Sri Lanka, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser par bâteau depuis les côtes indonésiennes jusqu’à l’île australienne ‘Christmas‘ a considérablement augmenté entre 2012 et 2013. La politique d’immigration de l’Etat australien est réputée pour incarcérer systématiquement chaque réfugié qui arrive sur le sol australien et de les détenir dans des conditions misérables pendant de longues périodes.

Au nom du ministère australien de l’immigration et de la protection des frontières, c’est l’entreprise SERCO qui gère et exploite 8 centres de rétention en Australie (hébergement, gestion et entretien des installations, bouffe, éducation, ainsi que du maintien de la sécurité avec des « Officers of the Commonwealth »): en plus de ceux du Territoire du Nord (Wickham Point et Northern), elle s’occupe de Christmas Island IDC** (Christmas Island), Villawood IDC (New South Wales), Maribyrnong IDC (Victoria); et Yongah Hill IDC, Perth IDC et Curtin IDC (Western Australia). De plus, le champ de collaboration de cette société avec l’Etat australien ne se limite pas aux centres de rétention: elle exploite et gère également quatre établissements alternatifs de rétention (‘Alternatif Places Of Detention‘). L’entreprise a signé un contrat de 5 ans en septembre 2009 pour collaborer avec l’Etat australien. Elle se charge aussi des ‘Immigration Residential Housing – IRH‘ («logements sécurisés de type familial pour migrants») et des ‘Immigration Transit Accommodation – ITA‘ («Hébergement sécurisé à court-terme») depuis janvier 2010.

Pour les contacter:

Heath Chapple
Managing Director
Level 1
39 Brisbane Ave
Canberra
Australian Capital Territory 2600
e-mail: information@serco-ap.com.au

[Synthèse réalisée depuis la presse australienne, 13 et 15 avril 2015]

NdT:

*Situé dans le territoire du nord à la périphérie de la capitale du territoire Darwin (à environ 50km), ce centre de rétention est l’un des plus récents et plus grands centres de rétention: il a été ouvert le 8 décembre 2011 et enferme plus 1000 demandeurs d’asile.
**Pour ‘Immigrants Detention Centre’

[Toulouse] Attaque en solidarité avec les migrants de Calais

Toulouse: l’UMP expulse ! Expulsons l’UMP

Mardi 14 avril 2015 le local UMP de Toulouse a été expulsé.

La mairie UMP de Calais organise depuis de nombreuses années une politique raciste et sécuritaire contre les pauvres et notamment les migrant-e-s.
Dernièrement elle a ouvert un centre d’accueil de jour dans le but d’éloigner les migrant-e-s du centre ville et de pouvoir mieux les controler.

Elle a tout fait ces dernières semaines pour les forcer à se regrouper sur une ancienne dechetterie près du centre de jour.
Le 8 avril 2015 des élus de la mairie UMP, épaulés par des employés municipaux, se sont rendus dans un squat de migrant-e-s, à Calais, et ont forcé les occupant-e-s à partir.
Ils ont ensuite saccagé la maison afin de la rendre inutilisable.

LA MAIRIE UMP DE CALAIS EXPULSE !

A Toulouse aussi la Mairie UMP désigne des boucs emmissaires, que ce soient les zonard-e-s, les putes, les galériens et galériennes du logement. Chaque fois, ce parti assoie sa légitimité sur les oppositions de classe, de race, de sexe, en choisissant fièrement le camp des oppresseurs.
Aussi un groupe s’est introduit dans ses locaux, en plein coeur de Toulouse, afin de leur rappeler leur sale besogne. Leur mobilier a été déplacé sur la chaussée, leurs dossiers quelque peu désordonnés, leur façade redécorée : ce n’est rien comparé à ce que subissent quotidiennement les migrant-e-s de Calais (pressions, déplacements forcés, expulsions, harcèlement policier et administratif).

Aujourd’hui c’est l’UMP qui était visé mais n’oublions pas la responsabilité du PS, de l’Etat ou des fachos.

De nuit ou en plein jour, tout-e seul-e ou à 300, chacun et chacune peut agir !

ToulouzUMPdegage

Ci-dessous, le tract distribué pendant le déménagement forcé de l’UMP.

L’UMP de Calais expulse !
Expulsons l’UMP !

En France, comme partout ailleurs, des milliers de migrantes et de migrants font les frais de la guerre aux pauvres, engagée par les Etats, et désormais par l´Europe. Obligées de quitter leur pays -bien souvent à cause de désordres occasionnés par l´avidité des puissances occidentales- ces personnes se retrouvent traquées par la police, mises en danger de mort lorsqu´elles tentent de passer une frontière, et méprisées par toutes les admnistrations. Tandis que cette situation s´aggrave, certains et certaines considèrent que toutes les vies ne se valent pas : cela leur permet de fuir leurs responsabilités. Nous crions l´inverse : personne n´est illégal, bienvenue à toutes et à tous les réfugié-e-s.

A Calais, la mairie UMP cherche à profiter de manière obscène de cet état de fait. Elle n´a de cesse de favoriser le racisme vis à vis des migrantes et des migrants, quand elle n´envoie pas tout bonnement ses employés municipaux faire le sale boulot d´expulsion généralement réservé aux flics. Ce parti nauséabond tente de creuser la fracture entre différentes populations, en fonction de leur couleur de peau, de leur langage ou de leur pays d’origine.

Nous ciblons aujourd’hui ce repère de réactionnaires : si les flics n’ont même pas eu à expulser manu militari cette fois-ci, la pression exercée sur les sans-papiers reste tout autant inadmissible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il serait absurde de pointer un parti politique comme seul responsable. En effet, la préfecture « socialiste » du Pas-de-Calais n’est pas en reste quand il s’agit d’envoyer ses sbires en uniforme terroriser les migrantes et les migrants. Nous n’attendons rien des politiques, qui ne trouvent pas mieux à faire que de dresser les unes et les uns contre les autres. Nous considérons en revanche que la solidarité entre celles et ceux qui subissent la violence de l’Etat est la seule réponse adéquate face à leur cynisme.

Nous attaquerons les responsables et les structures qui cautionnent de tels mefaits.
Nous continuerons à combattre le racisme, où qu’il se trouve.

A bas les frontières !
Mort aux Etats et aux nations !

Publié sur indymedia nantes, mercredi 15 avril 2015 à 02h56

[Publication] Au pays des démocraties

« La question –dit Alice– est de savoir
si vous avez le pouvoir de donner
tant de significations différentes aux mots.
La question –dit Humpty Dumpty– est de savoir
qui commande, voilà tout. »

cratie_brochAlice, idéaliste un peu ingénue, est en train de se demander ces jours-ci s’il est possible que le mot « terroriste » ait un autre sens, dictionnaire historico-éthique en main. Humpty Dumpty, matérialiste un peu mal dégrossi, lui répond que vu que c’est l’Etat qui commande, et vu que le langage appartient à celui qui commande, alors « terrorisme » signifie ce que veut l’Etat. Voilà tout.

Dans les années 70, l’Etat accordait l’appellatif de « terroriste » à quiconque lui contestait le monopole de l’utilisation de la violence, c’est-à-dire employait des armes à feu ou des explosifs, surtout aux participants d’organisations combattantes spécifiques, surtout si ces organisations étaient l’expression d’un plus vaste mouvement de contestation, surtout si cette contestation visait à déclencher une révolution. Pour l’Etat, c’étaient surtout ceux qui l’attaquaient les armes à la main qui étaient des « terroristes ».

A présent que les organisations armées spécifiques ont presque entièrement disparu, que les arsenaux subversifs sont désespérément vides, que les mouvements de contestation empruntent rarement des dimensions considérables, qu’ils ne posent (presque) jamais la question révolutionnaire, Alice voudrait pouvoir en déduire que l’Etat a renoncé à l’utilisation de ce terme, le considérant incompréhensible à quelques exceptions sporadiques près. La définition de « terroriste » appliquée à celui qui prenait gendarmes et magistrats pour cible plutôt qu’adressée à celui qui massacrait travailleurs pendulaires et passants lui était déjà insupportable, mais en somme… vous savez comment sont les gens, lorsqu’ils voient du sang couler ils prennent peur et deviennent confus. On peut alors supposer qu’il n’a pas été trop difficile pour la propagande de jouer sur cette méprise, de démoniser le régicide et pas le tyran. Mais aujourd’hui, basta, après avoir assisté au cours de ces dernières décennies à une aussi triste baisse de funérailles institutionnelles, finissons-en avec l’épouvantail du « terrorisme » !

Eh bien non. En cette époque si dépourvue d’ « ennemis extérieurs » crédibles mais en même temps en manque de consensus solides, lorsqu’il n’est plus resté personne pour l’applaudir, l’Etat a décidé de prendre de l’avance, de ne pas attendre l’apparition de quelque menace subversive pour déployer la machine de guerre de la rhétorique anti-terroriste : mieux vaut prévenir que réprimer. Mais prévenir qui de faire quoi ? Comme l’affirmait un fin connaisseur de l’art de gouverner, « tandis que les individus tendent, poussés par leur égoïsme à l’atonie sociale, l’Etat représente une organisation et une limitation. L’individu tend continuellement à s’évader. Il tend à désobéir aux lois, à ne pas payer les impôts, à ne pas faire la guerre. Peu nombreux sont ceux — héros ou saints — qui sacrifient leur propre moi sur l’autel de l’Etat. Tous les autres sont en état de révolte potentielle contre l’Etat. »
C’est peut-être pour cela que l’Etat s’est permis de définir « terroriste » quiconque le critique, le contrecarre, s’oppose à lui, sans trop faire de distinction entre la signification des mots et la nature des faits ? Parce que, à part les saints à prier et les héros à décorer, tous les autres seraient de potentiels rebelles ?

« Mais cela n’a pas de sens ! ». Bien sûr que non, douce Alice, mais garde toujours en tête qui est-ce qui commande. Voilà tout.

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Comment cela a commencé
L’Etat s’équipe
Consensus et obéissance
Quelles conséquences ?
Les points sensibles

[Traduit de l’italien de Finimondo par Brèves du désordre, février 2015]