Archives de catégorie : Contre la gentrification / l’urbanisme / l’aménagement du territoire

[Montréal, Québec] Nouvelle attaque contre l’embourgeoisement à St-Henri – 22 décembre 2015

Une boutique de vêtements Yuppie attaquée à St-Henri

12338601_155768768120405_1017300876_nAu petit matin du mardi 22 décembre, nous avons utilisé des morceaux de porcelaine pour briser une fenêtre de la boutique de vêtements Yuppie au coin de Notre-Dame et Delinelle dans le quartier montréalais de St-Henri. Nous nous sommes ensuite servi-e-s d’un extincteur détourné pour arroser de peinture couleur vomi l’intérieur du commerce, vandalisant la marchandise.

Les boutiques comme celle-ci transforment le quartier en le rendant plus attrayant pour les riches, augmentant le prix des loyers et le coût de la vie, expulsant des gens de leur chez-soi, et amenant davantage de contrôle social dans les lieux où nous vivons.

Cette action se veut en réponse à l’appel pour un Décembre Noir. Nous avons choisi cette cible à cause de toutes les façons évidentes par lesquelles les gentrificateurs rendent misérable la vie des pauvres et des rebelles, et aussi parce que nous refusons le discours politique gauchiste de la « mixité ». Nous ne vivrons pas paisiblement aux côtés des individus et des commerces qui mettent des policiers et des caméras de surveillance à chaque coin de rue et intensifient le pouvoir des patrons et des proprios sur nos vies.

Nous invitons les autres à intensifier les attaques contre les formes concrètes que prennent le capital et le contrôle social autour d’elles et eux.

[Publié sur montreal contre-information, 29 décembre 2015]

A propos des attaques contre l’embourgeoisement dans le quartier de St-Henri de Montréal, voir:

[Bruxelles, Belgique] Attaques contre la prison et le monde qu’elle protège – Décembre 2015

prisonsareforburningRépondant par les actes aux appels à un Décembre Noir. Répondant à nos désirs de liberté. Répondant par l’attaque contre ce qui permet à ce système oppresseur et destructeur de perdurer.

Durant les 2 semaines qui viennent de s’écouler c’est au moins 5 camionnettes de la compagnie de construction Eiffage qui ont senti leurs pneus se vider de l’air qui les remplit. L’acte est simple, rapide et efficace. Un petit couteau qui se dissimule dans la manche, un grand coup sur le coté du pneu et ça donne un véhicule qui n’ira pas bosser à l’heure. En 30 secondes plusieurs véhicules peuvent être immobilisés de cette manière. On sait que l’une de ces cinq camionnettes s’est fait péter les rétroviseurs et taguer sa carrosserie.
Si vous ne comprenez pas le choix de cette cible, renseignez vous au sujet de Eiffage [1] pour comprendre le rôle que cette entreprise tient dans la construction de prisons et infrastructures qui permettent au capitalisme de perdurer.

Un autre acte est venu tirer un grand sourire sur nos visages.
Voilà les faits : profitant de l’obscurité complice de la nuit et profitant de l’abscence des vigiles sur le terrain dédié à la maxi prison, abscence surement due aux « fêtes » de Noel, des personnes ont choisi de s’en prendre aux grilles qui délimitent la zone de la maxi prison (qui ne se fera pas). A coups de pinces une centaine de grille se sont fait découper et tordre, ouvrant alors le passage vers ce terrain déjà emprisonné. La plus part des grilles sont maintenus fixes grâce à des tiges bloquées dans le sol par le béton (en secouant fort ces tiges on peut faire ceder le béton et sortir la tige du sol)
Mais toute une partie des grilles sont seulement maintenues fixes grâce à des petits rectangle que l’on voit souvent pour tenir les grilles en place. Toute celles ci sont tombées, et peuvent retomber indéfiniment. Si elles venaient à être fixées dans le sol, elles peuvent être découpées.

Nous ne laisserons pas ce système perdurer. Nous attaquerons partout où l’occasion se présente. Pour l’autogestion de nos vies. Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Pour la liberté.

Nous exprimons notre soutien aux personnes qui luttent sur la ZAD de Haren ainsi qu’à celles et ceux qui luttent hors de la zone. Notre soutien va aussi aux personnes attaquées par la justice des puissant.e.s [2]. Tout notre soutien aux enfermé.e.s du dedans comme du dehors des prisons. A nos complices, on vous embrasse fort.

[Publié sur indymedia bruxelles, 26/12/2015]

NdCNE:

[1] On pourra relire l’article « Eiffage bâtit les prisons du XXIème siècle » dans le bulletin anarchiste ‘Lucioles’ n°23 (août 2015)

[2] Un texte en Solidarité avec les compagnons poursuivis par l’attaque de la maquette de la maxi-prison d’Haren

[Publication] Adresse aux zadistes

L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux.

Tout d’abord, pour lever toute ambigüité, nous sommes solidaires avec les luttes avec occupation menées contre différents projets industriels et capitalistes qui, plus qu’aménager le territoire, contribuent à aménager nos vies. Nous sommes non seulement solidaires, mais nous y contribuons activement même si nous ne nous définissons pas comme zadistes.Toutefois, nous ne nous retrouvons pas toujours avec ce qui y est porté. C’est assez logique, étant donné la diversité des gens qui luttent. Nous passerons aujourd’hui sur la question de la composition et de la manière de composer, sur laquelle nous reviendrons peut-être plus tard. Nous avons décidé de rédiger cette première adresse dont le but n’est pas de donner des leçons que nous serions bien peu légitimes à tenir, mais de partager nos remarques, nos doutes et nos inquiétudes.

Ces derniers temps, la rage nous a évidemment saisis quand nous avons eu connaissance que des « pro-barrages » à Sivens, ou des « pro-Center parcs » à Roybon, se sont organisés contre les « zadistes » : barrer les routes pour empêcher l’arrivée de nouvelles personnes en lutte et réduire l’approvisionnement logistique, dégrader les véhicules des zadistes ou les cabanes des campements, menaces, insultes, agressions etc. Solidaires des gens sur place, les réactions et les discours de certains et certaines zadistes nous ont parfois laissés perplexes. A Sivens, certains et certaines s’indignaient que les flics ne s’interposent pas et ne protègent pas au moins les véhicules amis et les personnes. A Roybon, certains et certaines s’indignaient du fait que les gendarmes ne prennent pas le temps d’enquêter sur le site suite à un jet de molotov, alors que c’est le fait même qu’on les laisse pénétrer sur le site qui ne devrait pas être une évidence. Là-bas aussi, on soupçonnait en s’indignant que les flics aient laissé faire sans s’interposer…L’Etat se retrouve tout d’un coup relégitimé, appelé à s’interposer en casques bleus entre pro et anti et à arbitrer le conflit, à travers ses flics, ceux-là mêmes qui ont déjà frappé et n’attendent qu’un ordre pour raser les ZAD, ceux-là mêmes qui ont assassiné Rémi Fraisse il y a quelques mois. C’est une erreur de croire qu’il y a la FNSEA ou les petits patrons de Roybon d’un côté, et l’Etat, avec ses élus, ses services et ses flics de l’autre ; Vinci et Pierre et Vacances d’un côté, et l’Etat de l’autre. Il y a juste une unité d’intérêts convergents. Par ailleurs, les communautés rurales impactées par les projets ne sont pas des entités homogènes. Paraîtrait même qu’il y a des enjeux de classes, des hiérarchies, des emprises morales, matérielles, idéologiques, religieuses… Etat et capital trouvent des complices par intérêt ou adhésion idéologique. Il ne faut donc pas s’attendre à ne voir que des gens en uniformes nous faire face.

Etat et Capital avancent ensemble. Ces projets ne peuvent voir le jour qu’avec la complicité de l’Etat, mais au-delà avec son appui administratif, politique, financier et à travers des infrastructures qu’il est seul habilité à autoriser. Et au besoin, avec ses flics. Au Chefresne, qu’une ligne THT devait traverser, les flics ont délogé un propriétaire de son champ pour permettre à l’industriel RTE de continuer ses ravages, alors même que l’industriel en question n’en avait pas l’autorisation de la Justice, qui elle-même fermera évidemment les yeux… « Police nationale, milice du capital », « Justice, complice ». En l’occurrence, certains slogans tapent juste, mais à force de les répéter par réflexe, on ne prend plus acte de ce qu’ils signifient réellement.

Il est curieux qu’alors que tout devrait amener à prendre acte et assumer une lutte contre l’Etat et le Capital, l’Etat redevienne tout d’un coup une sorte d’entité neutre. Prendre acte, ça veut dire aussi essayer de s’organiser au mieux pour défendre la zone et les activités de lutte par nous-mêmes. Evidemment, la situation sur le terrain est compliquée, et l’autodéfense, c’est poser quelque chose d’ambitieux. Mais avons-nous véritablement d’autres choix ? Nous imaginons qu’il peut exister chez certains et certaines des stratégies médiatiques – « regardez comme les pros et l’Etat sont méchants, et nous gentils » – qui visent à légitimer la lutte, mais là encore c’est oublier le rôle des médias dans ces histoires, leur complicité avec les donneurs d’ordre, leur soumission idéologique et matérielle à l’ère du temps. Il nous semble plus pertinent de proposer des analyses et de riposter à partir d’une position claire d’opposition à l’Etat, plutôt que de lui redonner quelques couleurs, en passant en plus par une communication dont la critique serait tout aussi essentielle à faire, y compris au sein d’une presse « alternative » qui, plus elle se développe, moins sa dimension subversive nous paraît incarnée. Redonner vie ainsi à l’Etat, c’est succomber à l’idéal abstrait du citoyen, celui qu’on administre. Le citoyennisme radical, stade suprême de l’aliénation ?

Mais ce n’est pas seulement qu’Etat et Capital marchent ensemble. L’Etat s’est toujours employé à trouver des relais, des notables locaux, des franges réactionnaires, allant jusqu’à les laisser s’organiser en milices. Créer une situation pourrie est tout bénef pour lui. Laisser d’autres que lui faire le sale boulot aussi. Il favorise un climat de tension peu propice au développement du mouvement, maintient la pression et la peur sur les gens qui luttent, sème le doute chez certains et certaines quant à la légitimité de ces luttes. Ajoutons que les premiers à subir les pressions, que ce soient des flics ou de leurs substituts citoyens, ce sont les gens qui luttent et habitaient déjà là avant le début du conflit. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de porter certaines positions ou de mener certaines actions, d’aseptiser ses activités de lutte, mais s’organiser ensemble c’est d’abord prendre conscience des réalités différentes de chacun et chacune, et essayer de dégager du commun sans taire les divergences.

L’Etat et les industriels s’appuient quand ils peuvent sur des populations locales.C’était déjà le cas lors de l’implantation de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, de 1975 à 1977. Plusieurs sites en Basse-Normandie étaient alors en ballotage pour accueillir les bienfaits de l’atome. C’est finalement Flamanville qui a été choisi, moins pour des raisons techniques, que du fait de mobilisations immédiates d’oppositions sur les autres sites (dans le Calvados, des engins de chantiers avaient immédiatement cramé) et surtout du soutien d’une partie de la population locale. En effet, certains notables étaient acquis au nucléaire, depuis l’implantation de l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague à quelques dizaines de kilomètres. Même des curetons relayaient la bonne parole atomique. Mais surtout, à Flamanville, il y avait une population ouvrière qui avait perdu son boulot. Une mine de fer avait fermé ses portes quelques années auparavant. Evidemment, l’implantation d’une centrale a été vue d’un bon œil par une partie d’entre eux. La falaise dans laquelle ils plongeaient pour débusquer le fer allait laisser place à un chantier titanesque, puis à une centrale qu’il faudrait bien entretenir. Chantage à l’emploi. De fait, les opposants et opposantes, qui déjà menaient une occupation du site, ne se sont pas heurtés qu’à l’Etat et EDF, mais aussi à des citoyens locaux remontés et prêts à en découdre. Quoiqu’il en soit, les industriels et l’Etat choisissent les sites en fonction des mobilisations qu’ils rencontrent et des relais possibles au sein des populations locales.

Le site de Notre-Dame-des-Landes fait peut-être exception, du fait de sa longue histoire d’oppositions. Dans ce coin, il y a eu de nombreuses luttes dans le passé, des liaisons entre paysans et ouvriers de 68 aux luttes antinucléaires contre les centrales du Carnet et du Pellerin. C’est aussi pour cela que ça s’est « enkysté », comme dirait Valls. Mais ce n’est pas reproductible à l’identique partout, sans prendre acte des situations locales. Cela veut peut-être dire que ces luttes sont plus difficiles à faire vivre et surtout à étendre qu’on ne le croit. Mais qu’importe. Déjà à Chooz au début des années 1980, sidérurgistes et antinucléaires avaient compris qu’une hypothétique victoire (quelle victoire ?) n’était pas forcément le seul but d’une lutte. Leur mot d’ordre était « ça coûtera cher de nous foutre en l’air ». C’est aussi cette lucidité qui a parcouru la reprise de la lutte anti-THT dans la Manche, après le camp de Valognes de 2011. En l’occurrence, il semble bien que des documents internes des industriels concernés confirment un certain effet des sabotages et des diverses activités de lutte. Que cela se généralise, et les effets se feront d’autant plus sentir.

Caen. Mars 2015.
Laura Blanchard et Emilie Sievert.
blanchard.sievert[at]riseup.net

[Publié sur brèves du désordre, 2 avril 2015]

[Montréal, Québec] Retour sur la manif nocturne du 18 décembre 2015

Pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État : Réflexions sur la manif nocturne du 18 décembre

La nuit du vendredi 18 décembre, environ 150 personnes se sont rassemblées au centre-ville de Montréal pour une manifestation nocturne. Cette manifestation était la troisième d’une série entamée le 30 novembre et poursuivie le 9 décembre, constituant probablement la manif combative la plus réussie à Montréal depuis la grève étudiante de 2012. Le 18 décembre était vu comme une chance d’approfondir la combativité et le courage, qui nous a permis de nous réapproprier à la fois du temps et de l’espace la nuit du 9 décembre dernier.

L’appel disait : « La nuit nous appartient. La jeunesse emmerde le gouvernement, les riches et les fascistes, sans oublier les flics. La lutte ne fait que commencer, pas besoin d’une grève pour se révolter contre l’État. Cette manif sera aussi en solidarité avec les camarades emprisonné-e-s en Grèce et pour le Décembre noir. Contre les violences étatiques nous serons la réplique. Amour et Rage ».

L’excitation se répandant discrètement à travers la ville et l’approfondissement de plans stratégiques au cours de la semaine avaient fait accroître les attentes pour plusieurs d’entre nous. La foule réunie place Berri, moins nombreuse que nous espérions, avait cependant l’air plutôt bien préparée à y répondre.

Cette nuit, en revanche, a appartenu en grande partie à la police. Malgré les pierres et les feux d’artifice lancés en leur direction pendant l’affrontement final sur Ste-Catherine, on a permis aux flics de contrôler l’itinéraire de la manifestation à chaque carrefour clé et finalement d’entraîner la manif vers une zone géographique où il leur fût ensuite facile de disperser la foule à l’aide de gaz lacrymogènes et de charges anti-émeute. Alors que la foule était repoussée vers l’Est sur Ste-Catherine, les vitrines de la banque Laurentienne, de commerces du quartier gay gentrifié et d’au moins une voiture de police ont été fracassées, mais le caractère désespéré de ces attaques était bien loin du joyeux saccage ayant longé le boulevard René-Lévesque la semaine précédente.

ACAB

Malheureusement, l’aspect le plus mémorable de cette nuit fût probablement la présence de policiers infiltrés du SPVM dans la manif, certains habillés de leur risible interprétation du black bloc. Lorsqu’ils ont été dénoncés par des participant.e.s à la manif, ceux-ci ont répliqué brutalement à de nombreuses reprises en tabassant, arrêtant, gazant ou même en pointant leur arme à feu vers les individus ou groupes qui tentaient de les démasquer ou de les affronter. Ca faisait longtemps que les flics n’avaient pas tenté de manière aussi risible d’infiltrer une manif à Montréal, et nous y voyons une réponse directe à la popularité et à l’efficacité des tactiques black bloc du 9 décembre dernier. En envoyant des flics infiltrés aussi aisément identifiables dans des manifestations combatives et en s’attaquant aux participant.e.s, le SPVM énonce clairement ses buts (mis à part ceux de blesser et de terroriser ses ennemis) : générer de la méfiance envers les individus qui choisissent de se masquer pour se défendre contre la répression.

La police espère que l’on associe ceux et celles qui dissimulent leur identité à des agents provocateurs, créant ainsi un climat dissuadant l’adoption de tactiques black bloc et facilitant par le fait même le contrôle policier de la situation. Dans les heures qui suivirent la dispersion de la manif, des images et descriptions de flics infiltrés (voir ici, et encore ) se sont mises à circuler de manière virale sur les réseaux sociaux. Des manifestant.e.s pacifiques jouaient déjà le jeu des forces policières en défendant publiquement la thèse que les attaques envers les flics, effectuées par des anarchistes dans la nuit du 18/12 étaient en fait orchestrées par la police elle-même par le biais d’agents provocateurs qui (d’après cette logique) auraient mis en danger leurs collègues flics afin de se mêler à la foule et de justifier la répression policière qui s’en est suivi.

Revu et corrigé de Montréal Contre-information (Lire la suite / en anglais ici)

[Bruxelles] Solidarité avec l’attaque contre la maquette de la maxi-prison dans la Régie des Bâtiments !

ftp.pngMi-mai de cette année, une vingtaine de personnes font irruption dans les bureaux de la Régie des Bâtiments (l’agence fédérale entre autre responsable de la construction des nouvelles prisons) à Saint-Gilles et y détruisent la maquette en exposition de la future maxi-prison à Haren. Les rebelles se sont éclipsés aussi vite qu’ils étaient apparus et personne n’a été arrêté. Maintenant, six mois plus tard, l’État cherche à faire payer quatre personnes pour cette action. Les accusations précises sont « bande organisée » et « destruction et dégradations de biens immobiliers ». La Régie des Bâtiments exige aussi 50 000 euros d’indemnités. Le procès aura lieu ce 10 décembre 2015. Personne ne se trouve actuellement en détention préventive.

C’étaient des semaines agitées dans la lutte contre la maxi-prison. Pendant que des rebelles enterraient symboliquement la future prison chez la Régie des Bâtiments, à moins d’un kilomètre de là-bas, se déroulait un énième spectacle démocratique avec une commission de concertation qui devait donner son avis afin que la Régie puisse obtenir les permis de construction pour la maxi-prison. La séance de cette commission était totalement militarisée : il fallait une permission spéciale pour y assister (normalement ce genre de spectacle est « public »), les flics présents en nombre fouillaient tous ceux qui avaient une telle permission et une partie de la salle où se trouvaient des responsables de la commission n’était littéralement pas éclairée, ils étaient dans l’ombre au nom de leur sécurité.

Cependant, quelques jours auparavant, d’autres responsables de la maxi-prison étaient bel et bien mis en lumière. Rudi Vervoort (le ministre-président de la Région bruxelloise) s’est réveillé avec des slogans contre la maxi-prison sur la façade de son domicile et un tas de fumier et de goudron sur le pas de sa porte. D’autres collaborateurs auront droit d’une façon similaire à la publicité qu’ils méritent, comme la responsable du projet de la maxi-prison au sein de la Régie, d’ailleurs ancienne directrice de la prison de Forest. Elle donnera sa démission le lendemain, craignant pour sa « sécurité ». La nuit d’avant, sur le chantier d’une maxi-prison en construction au pays de Galles de l’autre côté de la Manche, plusieurs pelleteuses sont incendiées. Le slogan « Feu aux prisons » est laissé sur place.

Entre temps, la lutte allait de bon train et aussi la répression se faisait à nouveau entendre. Le matin du 10 juin, des perquisitions ont lieu dans quatre domiciles et dans « Le Passage » à Anderlecht, un local de lutte contre la maxi-prison. Les compagnonnes et compagnons arrêtées seront relâchées dans l’après-midi. Un jour plus tard, à Bruxelles,un incendie volontaire ravage une partie d’un centre d’entreprises en construction (« Greenbizz », supposé accueillir des entreprises impliquées dans la technologie « verte »). Le chantier y était effectué par l’entreprise de construction BAM, bien connue pour sa participation à la construction de nouvelles prisons. Et quelques jours après les perquisitions, un rassemblement en solidarité avec la lutte se tient à Anderlecht. Dans les semaines qui suivent, des attaques ont eu lieu en France et au Chili, revendiquées en solidarité avec la lutte contre la maxi-prison à Bruxelles.

La destruction de la maquette était un bel acte. Un acte parmi les nombreux beaux actes dans cette lutte, qui peuvent nous donner une idée de quelles formes peut prendre le refus d’un énième projet dégueulasse de l’État. Un vrai refus qui n’est pas négociable, qui ne se laisse pas mettre de côté facilement en échange de quelques promesses (plus de verdure, une prison plus petite, un peu plus à gauche ou un peu plus à droite, plus de compensations financières pour les riverains…). Non, un refus total. Pas de maxi-prison, ni ici ni ailleurs. Pas maintenant, jamais. Un refus qui rejette résolument tout dialogue avec ceux qui sont au pouvoir. Un refus qui se diffuse en mots et devient concret dans des actes de sabotage et d’attaque contre ce projet et le système qui en a besoin.

Les seules limites de la rébellion, du blocage, du sabotage et de l’attaque sont celles que nous posons nous-mêmes.

La Cavale, 8/12/2015

[Paris] Autolib’ en fumée, dans tes dents Bolloré

incendieMalgré les sirènes alarmistes, l’état d’urgence ne nous a pas empêché ces derniers jours de porter notre modeste contribution à l’offensive anti-capitaliste, plus spécifiquement à une des prétendues solutions à la crise écologique, la filiale Blue Solutions du groupe Bolloré, qui fait la joie des investisseurs verdissant leur image tout en conquérant de nouveaux marchés.

Depuis quelques années, le groupe Bolloré porte-étendard de l’excellence française dans le domaine des innovations écologiques, signe de juteux contrats avec les municipalités et la RATP pour installer au fur et à mesure des stations d’Autolib’, alimentées par l’énergie mortifère qu’est le nucléaire, et prochainement des scooters, des bus et des tramways du même acabit.

Pour ceux qui ne savent pas qui est Bolloré, rappelons que c’est un des seigneurs français dans la finance, l’industrie, les réseaux de transports et la communication à l’échelle mondiale. Il s’est bati un empire grâce à de nombreuses filiales qui exploitent les ressources dans les ex-colonies françaises entre autres. Pour ne donner que quelques exemples récents des exactions de l’empire Bolloré on peut mentionner la spoliation de terre de peuples autochtones au Cambodge pour y cultiver des arbres à caoutchoucs; ou le projet de plantations de palmiers à huîle au Sierra Leone sur les terres de communautés locales opposés à la destruction de leurs cultures et des forêts. Aussi, combien de vies coûtera la construction de la boucle ferroviaire de 2700 kilomètres de la Bolloré Africa Logistics pour relier la Côte d’Ivoire au Togo ?

C’est aussi parceque le projet d’Autolib’ s’inscrit dans le projet de smart city qu’est le Grand Paris, dans la restructuration et la revalorisation de quartiers entiers au détriment des pauvres qui y vivent pour les remplacer par une population plus friquée et plus docile, que nous avons décidés d’agir en conséquence.

Allumer une simple boîte d’allumes feux placée sous une des roues du véhicule suffit pour transformer une autolib’ en une carcasse, comme tout passant pouvait voir les jours précédents, avenue de Stalingrad à Montreuil, avenue Pasteur à Bagnolet et rue Mathis dans le 18ème arrondissement. Une méthode parmi tant d’autres pour les rendre inutilisables…

Tant qu’oxygène et détermination il y aura, le feu prendra,  il n’y a pas de raisons pour que ça ne continue pas !

Tes voisins en tongs dans la nuit étoilée

[Publié sur indymedia nantes, 19 décembre 2015]

[Genève, Suisse] Emeute contre ce monde de riches – 19 décembre 2015

Une manifestation sauvage dégénère et cause des dégâts considérables

Capture18Le but de la manifestation était d’occuper la rue de manière forte. Les casseurs ont pris le dessus, les dégâts sont considérables. Le monde culturel genevois condamne.

En lettres capitales sur fond noir et, au bas de l’affiche, le lieu du rendez-vous: une «Sauvage», ce samedi, à 22 h, dans le parc des Cropettes. Concert? Rassemblement? Manifestation? Les trois à la fois, assortis d’un mot d’ordre non-signé: «Nous prenons la rue car elle se passe volontiers des subventions qui servent maintenant à faire chanter les lieux de culture alternative.»

Les participants sont nombreux à venir au rendez-vous. Les premiers ont amené de la musique, les suivants arrivent en bande organisée avec du matériel pour repeindre la ville. Ils ont le visage masqué, leur propre service d’ordre et la présence des photographes n’est pas tolérée dans leur périmètre. Les tracts distribués sur l’herbe récapitulent les «conseils utiles à connaître en cas d’arrestation».

«On est vénère»

Malgré la sono embarquée, l’ambiance n’a rien de particulièrement festif. On pose la question: «Vous êtes qui?» Réponse: «Des gens en colère!» Elle se lit sur la banderole: «Culture de lutte, Maudet culbute». Elle se voit dans la démarche, déterminée et frondeuse. A 22 h 30, les manifestants se mettent en mouvement. Ils sont près de 500 à descendre vers la gare en empruntant le passage des Alpes. Les tagueurs ont sorti bombes et pochoirs. Ils se chauffent sur les murs, de chaque côté de la chaussée, avant de s’attaquer aux principales enseignes de Cornavin. En quelques minutes, la façade est relookée à hauteur d’homme et le mobilier urbain, aux abords des arrêts du tram, marqué au spray noir.

Les slogans ne cherchent pas la rime. «On est vénère» et cela se lit à chaque coin de rue. Une odeur de peinture fraîche permet de suivre à l’arrière la manif qui avance sans se retourner. Les déprédations montent d’un cran à l’approche de Bel-Air. On cible les banques, les bijouteries, les galeries; les vitres blindées sont négociées au marteau. La Corraterie en prend pour son grade, les alarmes effraction se déclenchent en plusieurs endroits.

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Nulle présence policière jusque-là. Tout au plus un fourgon de gendarmerie à l’entrée des Rues basses, deux autres au bas de la Treille. Les accès à la vieille ville sont barrés. Pas le parvis du Musée Rath, encore moins celui du Grand Théâtre. En moins de deux minutes, la façade de l’opéra change de couleur. Noir, rouge et vert. Des projections de peinture en grande quantité. Le résultat est spectaculaire. Souillures XXL. Il faudra monter un échafaudage pour nettoyer ou déployer la nacelle à dix mètres du sol.

le tag en allemand signifie: "l'argent de la culture est le prix du silence"

le tag en allemand signifie: « l’argent de la culture est le prix du silence »

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Les meneurs cherchent la confrontation

On approche de minuit. Les manifestants ont investi Plainpalais, remontent l’avenue du Mail jusqu’à la rue de l’École de médecine. Du monde partout. Et une détermination qui ne fléchit pas au moment de redescendre le boulevard Carl-Vogt en direction de l’Hôtel de police. La vitrine d’un magasin spécialisé dans la vente de matériel de sécurité ne résiste pas aux coups. Les présentoirs sont dépouillés de leurs accessoires, des mains se servent dans la coutellerie et un mannequin est démembré sur le trottoir.

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Le père noel est une ordure...

Le père noel est une ordure…

En tête, les meneurs cherchent la confrontation. Ils la trouvent: les forces de l’ordre font barrage devant la maison de quartier de la Jonction. Ils ont sorti leur canon à eau antiémeute, ils font écran sur toute la largeur de la chaussée. Les ultras vont au contact, jettent des projectiles, certains inflammables, avant de battre en retraite en se repliant sur l’avenue Sainte-Clotilde.

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La manif commence à s’essouffler. Elle signe ses derniers tags colériques sur les murs de la rue des Bains, brise une ultime enseigne, avant de se disloquer sur la place des Volontaires. Pendant 90 minutes, elle a occupé la rue, exprimant son ras-le-bol et son opposition dans un geste radicalement anarchique. «C’est la réponse nocturne à l’arrogance des politiques», lâche une participante qui soutient la cause à défaut de défendre la manière.

«Cette manière-là est la porte ouverte aux amalgames et aux réactions extrémistes», regrette par avance cet étudiant qui était venu avec son vélo, sans sac à dos rempli d’engins pyrotechniques. Le coût de cette «Sauvage» promet d’être très élevé. Bien supérieur à la dernière manifestation spontanée partie de L’Usine. Cette fois, le haut-lieu de la culture alternative n’est en rien l’instigateur de ce rassemblement. Il ne manquera pas de le faire savoir. Les communiqués vont tomber, de tous les côtés. Dimanche difficile en perspective.

Le commerce d'un politicard d'extrême-doite défoncé à la fin de la manif

Le commerce d’un politicard d’extrême-doite défoncé à la fin de la manif

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La Culture genevoise condamne les dégâts de la nuit

«La Culture Lutte condamne sans ambiguïté les déprédations commises dans la nuit du 19 décembre», commence le communiqué des artistes et acteurs culturels de Genève. Le Mouvement genevois a rapidement souhaité réagir à la manifestation de cette nuit. Et s’en distancier : il affirme ne pas savoir qui en sont les organisateurs et «réprouve avec la plus grande énergie les méthodes destructives employées, qui ne servent en rien la cause qu’ils prétendent défendre».

Le mouvement La Culture Lutte a été créé il y a plusieurs semaines pour regrouper la majorité des acteurs culturels genevois. Il affirme œuvrer dans le dialogue et la concertation et rappelle que leurs actions se sont toujours déroulées «dans un esprit constructif et créatif».

Tribune de genève, 20/12/2015 à 17h42

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Pierre Maudet se dit « furieux et scandalisé par ce saccage »

Chef de la sécurité du canton de Genève, Pierre Maudet a dit son indignation à La Tribune de Genève, dimanche matin. « Je suis furieux et scandalisé par ce saccage intolérable », a déclaré l’élu PLR. Et d’ajouter: « On a affaire à une bande de casseurs ‘professionnels’, à l’image de ce que Berne et Zurich ont récemment connu ».

Le conseiller d’Etat s’est rendu sur place tôt dimanche afin de constater les dégâts. « J’attends les explications de la police sur les circonstances de ce débordement inadmissible », a-t-il conclu.

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Genève craignait un acte terroriste. Le chaos est venu samedi soir d’une frange d’extrémistes suisses anarchistes et anticapitalistes animés par le désir de défier l’Etat. Leurs tags ont souillé une multitude de façades. Les banques n’ont pas seulement été visées. Les déprédations les plus spectaculaires concernent le Grand Théâtre, dont l’entrée a été maculée de peinture. Une vingtaine de vitrines ont été brisées, dont celle du commerce du député MCG Eric Stauffer, malmené sur place. Ces débordements vont coûter cher, et pas seulement en termes financiers. […]

Le bilan n’est pas définitif. Pour l’heure, deux policiers ont été légèrement blessés. Y aurait-il eu d’autres victimes, comme le suggère Eric Stauffer? Pas de confirmation officielle à ce stade de la part de la police. Celle-ci fera le compte ces prochains jours du nombre de plaintes déposées notamment pour déprédations. «Aux dernières estimations, une vingtaine de vitrines ont été cassées», indique en tout cas le porte-parole de la police, Jean-Philippe Brandt. «Les dégâts n’ont pas encore pu être chiffrés, mais ils se montent à plusieurs dizaines de milliers de francs.»

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[Lille, Anti-COP21] : Attaque contre EDF et une agence de la BNP Paribas – 16 décembre 2015

Edf & bnp attaquées ce 16 décembre

Cette nuit du 16 décembre 2015, nous avons gaillardement repeint les locaux lillois d’EDF. Nous y avons apposé le message suivant : « ni nucléaire, ni CO2 ! ». Les locaux de la BNP à la Madeleine ont aussi été attaqués. Leurs vitres ont été brisées et le message suivant a été tagué : « collabo du désastre écologique ».

EDF pour son exploitation et son exportation de centrales atomiques autant que pour sa place de n°2 des émétteurs français de CO2.

BNP pour son soutien financier à l’industrie carbonée.

Tout deux pour leur opération de verdissement en sponsorisant la COP-21.

Cette COP-21 n’est que le prolongement des vingt précédantes : 60% d’augmentation des émissions de CO2 ces vingt dernières années ne sont pas le résultat d’un manque de volonté ou d’une mauvaise gestion mais la marche nécéssaire d’un système basé sur le profit.

Nous nous exprimons artistiquement en cette fin de COP-21 désastreuse, et d’éléctions régionales, pour révéler les petites politicailleries qui se jouent à huis-clos. Et leur propagande qui n’est qu’oxymores.

Comme la moitié des élécteurs nous nous sommes abstenus. Nous nous abstenons car nous prenons la politique au sérieux. Qu’ils ne nous demandent pas de voter pour sauver la république, quand leur police gaze, matraque, éborgne, mutile ou tue un manifestant comme sur le barrage de Sivens ; quand des salariés d’Air France, qui ont pourtant accepté toute les baisses de salaire, sont criminalisés par l’ensemble de la classe politique pour une chemise arrachée. Finalement état d’urgence ou non, l’objectif est toujours de réduire au silence celles et ceux qui s’inquiètent pour leur survie.

Libertés publiques, justice sociale, environnement ne sont que des mots creux dans la bouche des politiciens ; les partis de gouvernement comme le Front national n’en ont rien à foutre.
Malgré leurs promesses de « changement », ils se rangent et se rangeront toujours derrière les intérêts de la destruction capitaliste du territoire, des travailleurs, et de notre santé.
Qu’ils ne s’étonnent plus de notre abstention car nous ne nous étonnons plus de leur duperies.

Comité Jackson Pollock

[Publié sur indymedia lille, 18/12/2015]

[Haute-Durance, 05] La tension monte contre la THT et ses laquais

b-29Plusieurs sabotages visent depuis quelques temps les chantiers de RTE qui prévoit de construire des lignes THT dans les Hautes-Alpes.

Dans la nuit de dimanche à lundi 7 décembre 2015 à l’Argentière-la-Bessée, un camion de chantier de l’entreprise de travaux publics Allamanno (servant à transporter de la terre), a été saboté: les pneus ont été crevés et les vitres cassées.

Courant novembre, le préfet a annoncé dans la presse que plusieurs actes de destructions avaient visé des engins de chantier et les fondations d’un futur pylône dans le secteur de Saint-Apollinaire et de Puy-Saint-Eusèbe

Le préfet revient sur les actions non autorisées des opposants organisées depuis un mois sur les chantiers de déboisement en particulier. Trois manifestations non déclarées ont été organisées, les travaux ont été perturbés à plusieurs reprises (véhicules en travers de l’accès au chantier, troncs d’arbres déposés sur une voie d’accès…) et des dégradations ont été commises par deux fois (sucre dans les réservoirs d’huile d’engins de déboisement, dégradations sur deux tracteurs THT sur lesquels ont par ailleurs été peintes les inscriptions « RTE dégage, THT collabo ».

Lemedia05 / lundi 23 novembre 2015

[…] Le chantier de RTE (Réseau de transport d’électricité) est décrié par l’association Avenir Haute-Durance, par plusieurs collectifs No-THT et par plusieurs communes. Si 200 pylônes vont disparaître du paysage au profit de l’enterrement des lignes à haute tension, une centaine de nouveaux vont être installés pour supporter la ligne à très haute tension. La fédération du BTP et le CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement) dénoncent ces « actes de sabotage » et apportent leur soutien au préfet dans son action contre les auteurs de ces dégradations.

Le media 05 / lundi 7 décembre 2015

« Ces dernières semaines, un petit groupe d’opposants au projet de rénovation du réseau électrique de la Haute-Durance ont multiplié les provocations et les actions irresponsables : dégradations sur des véhicules d’entreprises locales, incendies volontaires, blocages de voies, insultes contre les personnes travaillant sur les chantiers et provocations des forces de l’ordre, jusqu’au blocage de la RN94 à Châteauroux-les-Alpes », dénonce RTE (Réseau de transport d’électricité) dans un communiqué. « Ces différentes actions, menées en toute illégalité, démontrent le peu de respect de ces quelques opposants pour celles et ceux qui vivent et travaillent en Haute-Durance. »

Le media 05 / mercredi 9 décembre 2015

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La lutte contre la THT s’amplifie en Haute-Durance

lalanotht-mediumDepuis fin octobre, les travaux de déboisement ont commencé sur le tracé des lignes à Très Haute Tension dans la Haute vallée de la durance (entre Gap et Briançon).

De blocages en sabotages, de recours juridiques en perturbations des conseils municipaux, pas un seul jour ne se passe sans que les opposant-e-s au projet ne se manifestent en plusieurs endroit de la vallée. Une marche à même réuni près de 600 personnes le 8 novembre.

Les tentatives d’intimidations de l’Etat vont bon train : personnes emmenées au poste en contrôle d’identité, convocations et puis interdiction télévisée du Préfet Besnard de manifester pendant 3 mois. Et oui, dans les hautes-alpes comme ailleurs, l’état d’urgence permet d’accentuer la répression.

Face à cela, les opposant-e-s s’organisent. Les actions continuent accompagnées de refus collectifs de déclarer son identité, d’esquives pour ne pas se faire attraper par les képis… Tenez-vous au courant… La vallée aura besoin de vous !

Vous pouvez retrouver les comptes-rendus des actions, des contacts, des émissions de radios et bien plus sur [1] Contre la THT, le nucléaire et son monde ! L’état d’urgence, y pas moyen !

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Voici le compte rendu du mardi 24 novembre. Rendez-vous était donné à 13h/

« Nous voici réunis à plus de cinquante personnes sur le parking des Clots à St Clément sur Durance… une cinquantaine, déterminés à braver les interdictions du préfet des hautes alpes, interdisant 3 mois de contestation au mouvement NoTHT. Après quelques discussions sur la stratégie à adopter pour bloquer le chantier, nous prenons en gais lurons la piste nous conduisant au énième lieu de saccage de RTE. On rejoint tout d’abord une pelleteuse entrain d’affiner son terrassement, que l’on bloque. On se dirige ensuite un peu plus haut vers un chantier de bûcheronnage, non sans laisser sur nos pas des amas de troncs d’arbres sur la piste. Miloud, le chef de chantier pour RTE, est agacé. Fabrice le RG le rejoint en sueur et à bout de souffle…en profite pour proférer quelques menaces à l’encontre de quelques manifestants. L’Etat d’urgence lui donne un sentiment de puissance inégalable.Retour ligne automatique On bloque le chantier pendant plus d’une heure, des compagnons de lutte postés plus bas sur la route nous avertissent de l’arrivée de l’huissier (payé gracieusement par RTE pour monter des dossiers et nous coller des procès), ainsi que de l’arrivée d’une dizaine de véhicules de la gendarmerie. En tout, plus de 34 gendarmes sont dénombrés à différentes pistes d’accès au chantier. On décide tous ensemble de redescendre par un autre chemin. On arrive au hameau des clots, on sait que les flics nous attendent en nombre sur le parking où de nombreuses personnes sont garées. On décide collectivement de refuser tout contrôle et de faire bloc. On marche, les flics se positionnent devant nous, nous stipulant qu’ils vont effectués un contrôle d’identité. On leur répond qu’il n’y en aura pas cette fois-ci. On se sert les coudes et on fait silence devant les forces de l’ordre. Mal à l’aise, carnets à la main, ils ne savent pas quoi faire. On s’observe quelques minutes. Tout à coup on décide de faire demi tour, et d’aller boire un coup au chaud… car on vient d’être invité à se réchauffer chez des voisins du village. La solidarité la plus belle qui puisse être s’installe entre nous. C’est beau. On discute, on s’hydrate au thé, au café, les bébés nous accompagnent en buvant des biberons de lait chaud. Les flics se caillent dehors. Puis vers 16h45, la plupart des bleus s’en vont, estimant qu’ils ont assez d’informations pour réussir à remplir leur plan quinquennal de fichage. On reprend la route, en caravane…

Dans l’ après-midi, on reçoit un coup de fil de la préfecture. Le préfet nous accorde, à Avenir Haute Durance et aux collectifs NoTHT une rencontre ce mercredi avec pour unique condition qu’il n’y ait aucune manifestation à Gap mercredi…ca tombe bien, y’en avait pas. Le compromis n’est pas dur à accepter. La stratégie fanfaronnante de jeudi dernier sifflant la fin de la récréation, ne semble plus d’actualité pour monsieur le préfet. Un communiqué de presse dans les médias locaux et une action de blocage le même jour, ça pose le rapport de force !

De plus, la nouvelle nous arrive que le tribunal administratif de Marseille a bloqué le chantier de l’aérodrome de St Crépin (base logistique de RTE pour la THT). Ca nous met le sourire. Sans cette base terminée, pas d’hélicos pour transporter les pylônes. Ca va être long, très long pour RTE d’achever ces lignes THT…

Et si cela devenait un nouveau bourbier pour l’Etat, comme Notre dame des landes… Multiplions les fronts en cette vieille démocratie nauséabonde… prise en otage par une poignée d’énarques, de banquiers et de vendeurs d’armes.

Le temps des vaches grasses est terminé !

Seule la lutte paie ! Nouvelles actions à venir ! La résistance continue ! »

contact: notht05 (a) riseup.net

Publié sur indymedia Grenoble, 25 novembre 2015

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[Le week-end du 19 et 20 septembre dernier avaient lieu discussions et rassemblements contre le projet d’interconnexion européen reliant le réseau électrique français au reste du réseau européen à travers la construction d’une nouvelle ligne THT traversant la Haute Durance. Voici un tract trouvé lors de la manif qui partait de la gare d’Eygliers – Montdauphin jusqu’à l’aérodrome de St Crépin (Hautes-Alpes).]

Les masques tombent, pétons un câble
(à bas la THT !)

Sous prétexte de rénovation du réseau électrique, RTE et l’Etat imposent la création de 2 nouvelles lignes à très haute tension (225000V) dans la haute vallée de la Durance.

Ces projets s’inscrivent dans les plans européens de développement d’un grand réseau pour servir le marché capitaliste de l’électricité. Ce réseau permettra une plus grande fluidité des échanges marchands comme le prône l’idéologie du libéralisme, qu’on n’aime pas du tout.

Ailleurs aussi, de pareils projets voient le jour et des personnes s’y opposent. Par exemple à Saint Victor et Malvieu dans l’Aveyron contre la réalisation d’un transformateur, à Lille Arras, dans la Manche, etc.

Depuis plusieurs années, RTE et l’État travaillent à l’acceptabilité de leur projet. Celle-ci passe par un processus sournois dit de « concertation ». L’enquête d’utilité publique avait pour seul but de légitimer des décisions arrêtées par avance, sous couvert de prendre en compte l’avis de chacun-e.

Une mascarade !

La dernière formalité en cours est l’avis (consultatif) demandé aux communes concernant le permis de construire des lignes. En réalité, c’est l’aboutissement d’une procédure bien ficelée. Les recours n’ont jamais permis que de gagner trop peu de temps. Il n’a jamais été question pour l’État d’annuler un projet d’une telle ampleur et ayant de tels enjeux économiques au prétexte que des habitants s’y opposeraient.

Nous ne voulons pas de THT du tout, enfouissement ou pas

RTE justifie la mise en place des lignes THT sous couvert qu’elles permettraient de soutenir le développement des énergies renouvelables.

Comme la critique du nucléaire est aujourd’hui plus répandue, les industriels de l’électricité tentent de se donner une bonne image à travers les « énergies alternatives ». Ces énergies peuvent augmenter la capacité de production globale d’électricité, sans jamais venir remplacer le nucléaire. Ces énergies restent au service d’un projet de société qui perpétue la domination et l’exploitation, toute durable et cogérée qu’elle soit.

La transition énergétique, le discours autour de la consommation consciente et citoyenne entretient le mythe selon lequel on pourrait changer le monde à travers son porte monnaie et très occasionnellement son bulletin de vote, ce qui nous dépossède de nos moyens de lutte et d’une réelle emprise sur ce qui nous entoure.

De plus cela ne reste qu’un leurre, car les énergies renouvelables qui se développent sont à une échelle industrielle. Les critiques des personnes qui se font imposer des champs d’éoliennes nous éclairent sur la réalité de ces « alternatives », et surtout sur les enjeux économiques qui les sous-tendent.

Ce projet comporte son lot d’hypocrisie. Sa justification écologique va jusqu’à prétendre que l’implantation de ligne THT développera la biodiversité du territoire.
Ici c’est la société Ecomed (société EcologieMédiation ) qui expertise l’impact sur la faune et la flore du projet et les « compensations nécessaires ». Les clients habituels de Ecomed sont « Autoroutes du sud de la France », « Total », etc.

Qu’est-ce que La THT concrètement ?

Depuis le printemps 2015, les travaux ont commencé. Mise en place de piquets pour l’emplacement des pylônes, et aujourd’hui, suite aux expropriations, déforestation et aménagement des pistes à partir de mi octobre dans différentes communes, ceci effectué par 5 équipes différentes… mais aussi construction d’une base héliport de 2 hangars pour les hélicoptères ainsi que des bureaux dans l’aérodrome (les hélicoptères serviront à transporter le matériel et tendre les câbles), un transformateur prévu à Embrun au printemps…

A Saint Crépin, c’est l’entreprise Charles Queyras TP (récemment rachetée par le groupe Vinci, bien connu pour tous ces méfaits à travers la planète) qui a été sollicitée pour les travaux préliminaires.

Les différentes étapes nécessaires à la mise en place de la THT sont disséminées sur le territoire, et si les travaux doivent se terminer en 2020, certaines phases avancent très rapidement… Il est donc important de se tenir au courant de celles ci afin de pouvoir intervenir de manière adaptée…

Mais ce chantier n’avance pas dans l’indifférence. Des personnes tentent de s’y opposer par différents moyens d’action, discussions d’information, projections, assemblées auto-organisées, banderoles, tags, pique nique ballades au cours desquelles des piquets de marquage de parcelles sont enlevés… Des employés de RTE qui venaient sur des terrains privés se sont fait mettre dehors…

On ne veut plus participer à leur mascarade, il nous paraît plus intéressant de venir à leur fête sans y être invité-es…

En se souvenant des expériences riches du passé, comme celle menée dans la vallée de la Clarée pour empêcher la construction de la voie rapide, ou plus récemment à Notre Dame des Landes, au Val Susa, etc.

Il nous reste encore beaucoup à imaginer,
et encore plus à faire !

Nous ne voulons pas de THT du tout !

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Publié sur brèves du désordre, 9 octobre 2015

[Saint-Herblain, 44] Contre l’aéroport et la Cop21: Résistance et Coloriage !

Commission « Exctincteurs et Ravalement de Façades »

jyrthgrsfeqdAlors que la multinationale Vinci est partenaire officiel de l’exposition « Solutions COP21 : Venez vivre l’expérience climat » au Grand Palais de Paris, y dispensant deux conférences (dont l’une co-présentée par un cadre dirigeant de Veolia) pour expliquer au public à quel point leur démarche est écoresponsable, durable et « green », sa filiale Aéroport du Grand Ouest vient de faire relancer en urgence les procédures d’expulsion de l’ensemble des habitants de la ZAD, pour pouvoir commencer à construire son aéroport « Haute Qualité Environnementale ».

Devant cette obsession pour le bétonnage de nos lieux de vie, un groupe d’artistes-peintres a quant à lui décidé, dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 décembre 2015 de redécorer allègrement le morne bâtiment grisâtre de l’agence SOGEA Atlantique, une autre des multiples filiales de Vinci, à Saint-Herblain.

Nous espérons que ces nouvelles couleurs plaisent à la direction, et qu’elles sauront attendrir les mœurs.

Par ailleurs, toute entreprise de travaux publics souhaitant voir ses locaux repeints par une équipe de bénévoles enthousiastes peut envoyer sa candidature en répondant aux appels d’offres de la Préfecture de Loire-Atlantique.

Nous vous promettons une réalisation nocturne et discrète pour un résultat du plus bel effet.

Fédération Artistique Informelle / Front Rigolo International
Commission « Extincteurs Et Ravalement De Façades » (E.R.D.F)

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Publié sur indymedia nantes, 8 décembre 2015