Archives par étiquette : Suisse

[Bâle, Suisse] Incendie d’un véhicule SIEMENS – 7 décembre 2015

incendieSIEMENS, ce géant milliardaire, impliqué dans différentes guerres partout dans le monde, tire profit de l’aménagement et du renforcement de l’Europe forteresse exterminatrice.

La nuit dernière, l’entreprise a perdu une de ses voitures dans le Breitequartier à Bâle.

Sabotons cette guerre des dominants !

Traduit de l’allemand de ch.indymedia.org/de, 8. Dezember 2015

[Suisse] Sabotages à la chaîne contre les transporteurs d’animaux

Transporteurs d’animaux victimes de sabotages

Le syndicat suisse des marchands de bétail recense chaque semaine jusqu’à quatre actes de vandalisme sur des camions transportant des bêtes. Le canton d’Argovie est particulièrement touché.

Le syndicat suisse des marchands de bétail (SSMB) tire la sonnette d’alarme. Les attaques contre les véhicules transportant des animaux – câbles des freins sectionnés, pneus percés ou remorques taguées – sont très nombreuses en Suisse. Le SSMB a confié mardi à SRF qu’il en comptait jusqu’à quatre par semaine. Le patron du syndicat, Peter Bosshard, a ainsi expliqué à la télévision alémanique que les attaques étaient particulièrement dangereuses lorsque les camions sont forcés par d’autres véhicules à ralentir, notamment dans un rond-point.

Il semblerait que le canton d’Argovie soit particulièrement touché par ce phénomène. Près de la moitié des actes de sabotage et de vandalisme sont en effet perpétrés dans ce canton, précise Peter Bosshard. Selon lui, une auto immatriculée en Argovie a déjà forcé plusieurs transporteurs d’animaux à ralentir, voire à s’arrêter sur la route. «Ce n’est pas seulement dangereux pour les autres usagers de la route, mais également pour les bêtes à l’intérieur du convoi.» Le chef du SSMB ajoute que le syndicat n’a pas encore porté plainte contre l’automobiliste en question parce qu’il souhaite récolter d’avantage d’indices concrets à son sujet.

Pas de cas en Suisse romande

Mais pourquoi ces inconnus sévissent-ils si souvent en Argovie? Peter Bosshard rappelle qu’un grand axe routier traverse le canton et que celui-ci abrite le siège de l’entreprise Vianco, un important marchand de bétail. Contacté par «20 minutes», le directeur du syndicat a affirmé qu’aucune attaque similaire n’a encore été recensée en Suisse romande.

Les protecteurs des animaux argoviens ont régulièrement fait les gros titres des journaux dans le passé, notamment pour leurs actions virulentes. L’un d’entre eux, qui jouit d’une grande notoriété dans le milieu, vient de publier le nom et les coordonnées d’un homme, accusé d’avoir volontairement écrasé un sanglier et ses petits.

Leur presse – 20min.ch, 27/10/2015

[Berne] Attaque de trois commissariats – 21 octobre 2015

Dans la nuit du mercredi 21 octobre, trois postes de police de Berne ont été vandalisés. Celui de Köniz s’est fait défoncer ses vitres et celui de Bümpliz a été entièrement tagué. Au Nordring, trois véhicules personnels de flics ont pris feu, mais ont malheureusement été éteints assez vite par eux.
Malheureusement, car ces laquais peuvent aussi être attaqués et atteints dans leur vie privée. […]

[Traduit par cette semlaine de l’allemand de Dissonanz n°13 (Zurich) 28 octobre 2015]

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Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2015, nous avons attaqué les postes de police et/ou ses voitures à Bümpliz, Köniz et à Lorrainequartier.

Nous avons attaqué la police parce qu’elle défendra toujours les intérêts des puissants. Bien que les flics ne soient que des marionnettes, c’est la police en personne, autrement dit les policiers et policières, qui sont en place et protègent l’ordre. Ils protégeront toujours les riches et leurs propriétés, ils poursuivront et enfermeront toujours les personnes sans-papiers, ils essaieront de nous empêcher de lutter pour nos rêves et de vivre comme nous le voulons. Avec toute la violence dont ils ont besoin pour cela.

Nous en avons assez que les personnes basanées soient chassées dans les trains, à la gare de Berne et devant les écoles, que les flics pénètrent dans les maisons et les vies des gens, les humilient, que des manifestations soient attaquées et empêchées par la police, que la résistance contre l’existant soit exposée à leur répression.

Nous en avons assez de nous soumettre, de nous discipliner nous-mêmes à la violence d’Etat. C’est pourquoi nous attaquons, ici et maintenant et constamment, et nous espérons que vous participerez. Il y a beaucoup de cibles, de moyens et de chemins qu’il s’agit d’explorer.

Traduit de aus dem Herzen der Festung, 23/10/2015

[Suisse] Retour sur l’agitation antimilitariste lors de ‘Conex15’

A l’occasion de l’exercice militaire Conex15, qui s’est déroulé à Bâle du 16 au 25 septembre 2015, différentes initiatives ont été lancées en Suisse contre le militarisme, et notamment contre ses nouveaux scénarios opérationnels, tels que « crise économique », « organisations criminelles »,« flux de réfugiés », auxquels se préparent les militaires.

Une série de discussions a eu lieu du 10 au 13 septembre, ayant notamment pour thèmes : les perspectives anarchistes contre le militarisme, l’antiterrorisme, Rheinhattan et le port comme plaques tournantes d’idéologies et de marchandises, contre-insurrection et stratégies de pacification urbaine, les infrastructures critiques et tout ce qui a à voir avec la génétique, le régime de migration suisse.

Outre la publication en Allemand de la brochure « Contre la guerre, contre la paix », de nombreux articles sur ces sujets sont aussi parus dans le journal anarchiste de Zurich, Dissonanz.

En voici quelques-uns :


Aux soldats

Nous reproduisons ici le texte d’une affiche apparue dans les rues de Bâle et affichée dans les vitrines de divers locaux, afin de dire en toutes lettres aux 5000 soldats venus là pour l’exercice militaire « Conex15 » ce qu’on pense d’eux.

«  Aux soldats

Vous êtes ici pour exercer la militarisation de la société ;
Vous êtes là pour exercer la défense d’infrastructures d’un ordre qui vise exclusivement à l’exploitation la plus efficace de la population ;
Vous êtes là pour exercer le refoulement aux frontières de migrants qui fuient les guerres et la misère que la Suisse a participé à créer ;
Vous êtes là pour exercer la surveillance des personnes et l’écrasement d’aspirations à un bouleversement social et à la liberté ;
Vous êtes là pour protéger les intérêts des puissants et, tôt ou tard, diriger vos armes contre nous ;
Vous n’êtes pas bienvenus ici ! »

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.1]


Emeute contre un exercice de l’armée

Le vendredi 18 septembre 2015, une manifestation sauvage a eu lieu à Bâle sous le slogan « No Border, no Nation, No Conex ». En effet, au cours de la semaine suivante l’armée suisse réquisitionnait des parties entières du Nord-ouest de la Suisse afin de mener son exercice de troupes Conex15.

Environ 400 personnes ont marché à travers la ville en direction de Bässlergut, en même temps prison et centre de rétention qui, d’ici 2019, doit être encore énormément agrandi avec un bâtiment supplémentaire. Un seul flic à moto régulait la circulation sur tout le chemin – jusqu’à la taule. Arrivée là, la manif s’est fait recevoir par une soixantaine de flics anti-émeute, empêchant l’accès à la prison, ce qui est inhérent à leur fonction. Les confrontations qui ont suivi, avec tout se qui se trouvait sur place, ont été accompagnées par les cris de joie des détenus et c’est presque par miracle que les barreaux aient résisté aux objets utilisés pour les frapper et jetés de l’intérieur.

Après une demi-heure environ, la manif est partie vers le port, une des principales infrastructures critiques de l’Etat. Elle n’était à nouveau accompagnée que par ce seul motard de la police qui n’a cessé de se faire chasser. Sur le chemin du retour des douzaines de vitres de la BAZ (journal de Bâle), de ISS (qui participe à l’exploitation de prisons dans toute l’Europe), du poste de douane sont tombées. Un véhicule de ISS est aussi parti en flammes.

Parvenue au port, la manif a fini par se dissoudre. Une soirée vraiment réussie ! Cependant, que se serait-il passé, si les flics devant la prison avaient vraiment été chassés et que la possibilité s’était ouverte de prendre la taule d’assaut, de la détruire et de libérer les prisonniers ? Aurions-nous été prêt-es ? Avons-nous vraiment de telles perspectives en tête ?

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.2]


Antimilitarisme pratique

Le mois de septembre touche chaudement à sa fin, et pas à cause des températures estivales. La semaine dernière, à Hinwil (Zurich), neuf véhicules de l’armée sont partis en flammes et ont complètement cramé. 14 autres ont malheureusement pu être « sauvés » des flammes. Les flics partent l’hypothèse d’un incendie volontaire. Peu importe que ce soit le cas ou pas. Car la base logistique touchée est l’une des plus grandes de Suisse et un emplacement important pour garder divers engins de mort comme des chars etc.

Le même week-end, c’est une voiture de police qui a brûlé et a été totalement détruite à Walliser Visp, devant la mairie. Peu de temps auparavant, elle avait été déjà endommagée par des tags. Maintenant, elle n’est plus seulement stigmatisée, elle a disparu et, dans une commune qui compte à peine 7500 habitants, cela a certainement un effet sur la sécurité.

Pour toutes celles et ceux qui considèrent l’armée comme un fondement de la domination, comme un instrument mortel qui a toujours été utilisé contre tout soulèvement subversif et pour toutes celles et ceux qui reconnaissent la police comme défenseur des riches et de leur propriété, ces feux peuvent être une source d’inspiration pour l’abolition autodéterminée de ces organes répressifs de l’Etat.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°11, 30 septembre 2015, p.2]


Le mythe de la nation

Le nouveau nationalisme n’est pas qu’une tendance de droite, mais est plutôt le fait d’une inflexion politique générale volontaire. Face à la menace de turbulences économiques, il a pour objectif de masquer les contradictions sociales. C’est ainsi que vont de pair le militarisme et un contrôle social accru.

Pour maintenir sa domination et que ses sujets restent unis, tout Etat a besoin d’une légitimation supérieure. Avant, c’était le droit divin des princes et monarques, les lois et ordonnances étant supposées être l’expression de la volonté divine. Aujourd’hui, c’est la sacro-sainte démocratie avec des députés et parlementaires censés incarner la volonté commune du peuple. Mais ce « peuple » est tout aussi abstrait que ce « dieu ». Cette entité créée artificiellement est placée au-dessus des individus pour recouvrir les contradictions de classes et les rapports d’exploitation réels. A l’instar de la religion de Dieu, le mythe de la Nation a besoin pour se construire de ses légendes et de ses prêtres.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les fadaises organisées ici au cours des derniers mois autour des batailles de Morgarten et Marignan*. Pour un Etat qui n’est finalement unifié ni au niveau linguistique, ni culturellement et pas plus par la religion (ce qui a été effectué sous la contrainte dans d’autres Etats), ces points de référence « historiques » reconstruits sont fondamentaux. Et ce n’est pas par hasard si ces ré-exhumations ont lieu en ce moment. Sur fond d’une « communauté européenne » en lente décomposition, les politiques de tous pays s’escriment à remettre en scène légendes et valeurs nationales. Et ce de toutes parts, pas seulement du côté de la droite. En effet, il s’agit plutôt d’une inflexion politique consciente face à la situation économique qui se dessine.

L’évolution économique

On pourrait remarquer que cet essor du nationalisme semble en contradiction avec l’évolution économique liée à l’introduction poussée des technologies télématiques [informatique et communication] dans les processus de production, et qui tend vers une mise en réseau toujours plus large et sans frontières.
Pourtant, cette complexité croissante implique aussi une imprévisibilité croissante. Les valeurs fortes qui veillaient jadis à la cohésion sociale se sont décomposées au cours des dernières décennies pour se transformer en une mentalité molle et flexible, favorisée en tant que telle par une économie qui repose sur l’adaptation la plus rapide possible. Cette décomposition mentale a certes eu pour résultat une relative pacification sociale, mais elle a aussi mené à un consensus actif restreint (manifeste par exemple dans la crise de la politique représentative). A l’avenir, face à la menace de turbulences économiques et au démantèlement progressif des garanties sociales comme cela se produit un peu partout, ce manque de consensus pourrait même finir par devenir dangereux pour l’Etat.
D’un côté, le nationalisme renaissant s’exprime ainsi à travers des demandes de protectionnisme économique, qui se traduirait par plus de protections du marché national contre les insécurités d’une économie globalisée – ce que l’imbrication même des processus de production actuels rend toutefois parfaitement illusoire. D’autre part, ce nationalisme se traduit également sous forme de mesures politiques destinées à contrecarrer une éventuelle aggravation des oppositions sociales, et à renforcer l’image du bateau où pauvres et riches, exploiteurs et exploités, sont supposés se retrouver ensemble.
Une fois de plus, la peur latente de l’inconnu, de l’autre, de l’étranger est mobilisée pour renforcer l’unité intérieure face à l’ennemi extérieur, pour jouer les exploités de différentes origines les uns contre les autres, pour renforcer le contrôle social et la normalisation et pour justifier une législation plus dure ainsi que toute répression.
Quiconque saute dans ce train nationaliste profite soit des rapports d’exploitation, soit se fait la marionnette de sa propre oppression.

Militarisation

La montée du nationalisme s’est toujours accompagnée d’une militarisation croissante. Il n’en va pas autrement aujourd’hui, alors que nous pouvons constater partout dans le monde les tendances à l’expansion de l’armement [des Etats]. L’industrie de guerre suisse n’a jamais été aussi florissante depuis la deuxième guerre mondiale. Mais sur le sol helvétique même, un rôle intérieur plus important doit aussi être attribué à l’armée. Comme dans tous les autres pays européens, cette mobilisation s’accroît dans le sens de la future maîtrise de « désordres intérieurs ». En témoignent les restructurations du secteur militaire (avec par exemple la coopération croissante avec la police et d’autres organisations civiles) ou encore les exercices de grande ampleur tels que « Conex15 », au cours duquel, du 16 au 25 septembre 2015 à Bâle et dans le nord-ouest de la Suisse, 5000 soldats doivent s’entraîner au scénario d’un « effondrement économique de l’Europe » ; c’est-à-dire au maintien du statu quo à travers la violence de l’armée.
Comment cette tendance va-t-elle se développer ? Cela reste ouvert. La guerre est certainement un moyen auquel les dominants auront toujours plus recours à l’avenir, dès lors qu’il s’agira de maintenir une position privilégiée qu’ils considéreront menacée par des évolutions extérieures ou intérieures. Mais cette guerre n’aura certainement plus les caractéristiques d’un temps révolu depuis longtemps. La montée du militarisme, étayée plus ou moins consciemment par le cérémonial national, trouvera sa réalisation moins dans des guerres ouvertes entre Etats qu’à l’intérieur même de la société.

La question essentielle ne sera alors pas de quel côté de la frontière nous nous trouvons, mais de quel côté de la barricade.

* Ndt : Le 15 novembre 1315, 1 500 confédérés suisses repoussèrent les 4 000 à 8 000 soldats du duc Léopold Ier d’Autriche à Morgarten, au sud de Zurich.
Les 13 et 14 septembre 1515 à Marignan, près de Milan (Italie), 20 000 mercenaires suisses qui défendaient le duché de Milan furent massacrés de justesse par les 30 000 soldats du roi de France François Ier et ses alliés vénitiens dans une boucherie sans nom.
L’Etat suisse a célébré en Italie sur le champ de bataille même les 500 ans de Marignan et ses 12 000 hommes tués, en présence de la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga et de l’ex-conseiller fédéral d’extrême-droite Christoph Blocher. Un truc nationaliste identique est prévu pour les 700 ans de la bataille de Morgarten. Ces deux dates représentent depuis le XIXe siècle les symboles de « la défense de la liberté suisse face à l’étranger », ce qui dans un contexte comme celui d’aujourd’hui…

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich) n°7, 5 août 2015, p.1]

Traductions de cette semaine

[Zürich, Suisse] Les belles brèves de la rentrée

Sans surveillance

A la mi semaine dernière, trois voitures ont été incendiées et considérablement endommagées sur le terrain entre le 230 de la Limmatstrasse et le Sihlquai. Il s’agissait de véhicules de service de l’entreprise Swisspro. Disposant de 17 sites dans toutes la Suisse, celle-ci apporte une collaboration importante à la digitalisation, au contrôle et à la surveillance de la population. A côté de larges offres télématiques (systèmes d’administration etc.), Swisspro propose toute une gamme d’applications de sécurisation des bâtiments : « systèmes d’alarme, barrages photoélectriques, détecteurs de mouvements, systèmes de protection contre les bris de vitres, systèmes de vidéosurveillance pour les prisons, les parkings en plein air ou souterrains, les décharges, les municipalités et les écoles dans le cadre de la protection des objets ou des centres logistiques etc. » Ce que signifie cet « etc. » à la fin de la liste tirée de leur site internet pose question, alors qu’il ne reste plus grand-chose d’autre à surveiller …

Nous nous réjouissons de cet acte qui amène un peu de lumière dans ces temps obscurs. Et pour tous ceux qui ne veulent pas voir leur vie surveillée et pourtant hurlent que de tels actes ne servent à rien et que de toute façon la violence est mauvaise et tutti quanti : allez donc prier et vous aurez aussi votre lumière.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 5 août 2015, p.2]


Incendie chez un constructeur du PJZ

D’après une information parvenue par mail, la semaine dernière une voiture a brulé dans la Eggbühlstrasse à Oerlikon. Il est indiqué que l’entreprise « Hefti Hess Marti » est responsable de l’installation du nouveau centre de police et de justice (PJZ) à Zurich. En fait, des traces d’un plus grand incendie ont été trouvées sur le sol et sur la façade du bâtiment, alors que l’entreprise se targue sur sa page internet des 60 millions de contrat qu’elle réalisera avec le futur palais du contrôle et de l’enfermement tout à côté du Kreis 4, entre les rails et la Hohlstrasse – si du moins de tels sabotages ne se multiplient pas …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 19 août 2015, p.2]


235 ans d’atrocités, une piste mène aux cercles libéraux

Dans un article du Neue Zürcher Zeitung (NZZ*) du 19 août 2015 par rapport aux récents incendies de trois véhicules d’une boite d’informatique active dans la surveillance (Swisspro), il est écrit : « la piste mène vers des cercles anarchistes » puisque dans le n°7 de Dissonanz du 5 août 2015 « une nouvelle serait apparue » qui « peut être lue comme une revendication », dans laquelle « des raisons pour une action incendiaire » sont données et qui est relatée avec « une joie non dissimulée ».
Bien, si faire des recherches sur un événement, le relater et en plus montrer son approbation suffit apparemment pour que cela soit considéré comme « un communiqué de revendication », alors regardons un peu où nous mène le retournement de ce raisonnement.

Depuis 235 ans, des articles du NZZ relatent toutes sortes de projets d’exploitation, d’interventions militaires, de répressions policières, de séquestrations en prison et d’exercices du pouvoir, tout en en « énonçant les raisons » et en s’en félicitant de manière plus ou moins « dissimulée » (dans la mesure où tout cela sert au maintien de l’ordre bourgeois des privilèges). Nous devons donc en tirer la conclusion que la « piste des auteurs » pour toutes ces atrocités accomplies depuis 235 ans dans le monde entier mène directement aux cercles libéraux de la NZZ …

Mais l’auteur de l’article en question, Fabian Baumgartner, ne se soucie manifestement pas de telles distorsions, il préfère lécher le cul des flics. Activité dans laquelle il semble être plutôt doué, contrairement à l’écriture. Toujours sur le pont dès qu’il s’agit de condamner, de calomnier ou de dénoncer la révolte contre la misère dominante, il est l’auteur de nombreux autres articles qui vont dans ce sens (comme par exemple sur l’émeute de la Reclaim-the-street, l’expulsion du Labitzke, le 1.mai ou la manif Tanz-Dich-frei à Winterthur). C’est un sous-fifre pratique qui se donne pour « proche de la scène » et peut certainement être rencontré ici ou là dans la ville (on trouve une photo de lui sur la page de la NZZ).
Bref, un journaliste a ses claires responsabilités dans le conflit social et devrait être traité en conséquence.

Nous continuons à inviter chaleureusement à nous faire parvenir, d’une manière ou d’une autre, des informations sur des attaques menées contre des responsables du pouvoir, afin que se répandent ces nouvelles de la révolte qui leur sont si désagréables.

* NdT : Le Neue Zürcher Zeitung (NZZ), ou Nouvelle Gazette de Zurich est un quotidien bourgeois qui paraît depuis 1821, successeur du Zürcher Zeitung créé en 1780 . C’est le principal journal de référence de langue allemande en Suisse, d’obédience libérale.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


SIP : Nettoyer, Interner, Patrouiller

Ils patrouillent dans les rues, interviennent dans les conflits qui ne les regardent pas et livrent aux flics les personnes rebelles ou qui ne collaborent pas ; dans le même temps, ils servent en plus de matons dans le camp national test pour les migrants qui se trouve sur le terrain Juchhof à Alstetten. Elles ont beaucoup d’ennemis, ces troupes de pacification, main d’œuvre des flics. C’est manifestement ce qu’elles ont eu à sentir. Selon un communiqué de la police, vendredi dernier trois voitures de la SIP ont été incendiées derrière le 46 de la Selnaustrasse, alors qu’elles étaient garées à proximité de leurs bureaux. Il n’est resté qu’un sol noirci par les flammes. Vu que ces véhicules représentaient la « totalité de leur flotte », leur programme Sécurité, Intervention, Prévention risque bien de se voir quelque peu compromis …

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]


Petit tumulte du mardi

Entre le dimanche 23 août et le mardi, deux bâtiments vides ont été occupés et immédiatement expulsés par la police. Dès le mardi, cela a donné un petit tumulte dans le quartier de la Langstrasse de Zurich : une manif sauvage a parcouru les rues en distribuant des tracts et en tagguant les murs et les bus de la VBZ. Au moins une vitrine du Hooter a été défoncée. Cela a été la réponse à ce qui semble être la nouvelle pratique d’expulsion de squats de la ville, selon laquelle les avis des keufs deviennent de plus en plus rares et c’est plutôt le bélier qui est immédiatement sorti. Cette réponse de bordel a été la goutte de trop pour les flics : ils ont encerclé la Kanzlei-Areal, ont avancé avec un canon à eau, ont fait une nasse autour du bar Xenis sur la place, dans lequel les flics déclarent que les manifestant-e-s tentaient de se cacher. Plus d’une centaine de personnes et le bar lui-même ont été contrôlés. Les flics ont gazé à plusieurs reprises celles et ceux qui refusaient de se plier au barrage policier et ont arrêté quelques personnes. La manif était appelée sous le slogan « Qui sème la colère, récolte la tempête », transformons-la en ouragan.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.1]


Attaque contre le consulat turc

Sur ch.indymedia, nous apprenons qu’ « une voiture a été attaquée avec un engin explosif […] sur le site du consulat général turc à Zurich ». On ne comprend pas tout à fait dans ce communiqué ce qui s’est exactement passé, mais il est pourtant clair que des gens ont décidé d’attaquer directement ce qui opprime, exploite et assassine.

[Traduit de l’allemand de Dissonanz (Zurich), 2 septembre 2015, p.2]

Traduit de l’allemand par brèves du désordre

[Berne, Suisse] Attaques en série contre les commerces de l’embourgeoisement

Les anti-bobos frappent aussi en Suisse

5D17727C38D394D14BD95C77B1E600ADIl n’y a pas qu’en Angleterre que la gentrification des quartiers populaires fâche. Depuis cet été, une vague de vandalisme touche la ville de Berne.

Fin septembre, près de 200 personnes prenaient d’assaut le Cereal Killer Café, un bar à céréales tenu par deux jumeaux hipsters, dans le quartier populaire londonien de Shoreditch. Ces vandales dénonçaient la «boboïsation» ou gentrification de ce secteur historiquement ouvrier. Avec pour conséquence un renchérissement du coût de la vie.

Plus près de nous, la ville de Berne vit le même phénomène depuis le mois d’août dernier. Dans le quartier de la Lorraine, où fleurissent les bars branchés, restaurants végétariens ou autres boutiques bio, des vitrines sont régulièrement saccagées. La dernière attaque date du week-end dernier, comme l’ont rapporté les médias alémaniques. Si aucune revendication officielle ne fait état d’une lutte ouverte contre les commerces et établissements publics à la mode, le caractère répété de ces actes de vandalisme laisse penser à une fronde populaire.

Jouer sur les loyers

La galerie d'artistes

La galerie d’artistes

Dans son journal du matin, la RTS la Première a décrypté vendredi ces attaques. Reto Nause, directeur de la sécurité de la ville, commence par souligner leur relative nouveauté: «Avant le combat était surtout politique. Il s’est à présent déplacé dans la rue», explique-t-il. Tout en reconnaissant que la gentrification pose des problèmes, en particulier sur le prix des loyers, il précise que les autorités essaient de maintenir une proportion de 30 à 50% de loyers modérés dans ces zones qui se «boboïsent».

Les acteurs de cette gentrification sont par ailleurs victimes de leur succès. Un directeur de galerie du quartier de la Lorraine confie à la RTS que les artistes, une fois qu’ils ont contribué à «changer l’atmosphère» d’une zone, ne parviennent plus à payer pour y vivre. «Je ne cautionne pas qu’on détruise des vitrines à coup de pierres, mais je comprends certaines critiques», concède-t-il.

A qui profite la gentrification?

Patrick Rérat, géographe à l’Université de Lausanne, relève aussi le caractère exceptionnel du cas bernois. Il y voit un certain mimétisme avec l’attaque de Londres, mais aussi avec les manifestations, «parfois violentes», qu’a connu Berlin ces dernières années.

Et si des villes comme Zurich, Winterthour (ZH) ou Baden (AG) connaissent aussi le phénomène, la loi suisse évite de gros débordements, selon le chercheur. Le droit du bail, qui empêche des augmentations de loyer intempestives, permet de faire vivre la transformation plutôt en douceur, explique-t-il à la RTS. Par ailleurs, son expérience lui fait dire que la Suisse romande est pour l’instant relativement épargnée.

Reste que la gentrification a aussi des effets positifs comme la revalorisation des quartiers et la diversification de l’offre commerciale. Le fond du problème est toutefois de savoir à qui elle profite vraiment, poursuit Patrick Rérat. Enfin, il souligne que l’attachement au quartier a son rôle. «A Berne, la Lorraine, bien que proche du centre, garde un caractère villageois et convivial», précise-t-il. Certains semblent donc souffrir de le voir changer.

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Leur presse – 20min.ch, 09/10/2015 à 15h43

Complément d’infos traduit de la presse allemanique:

le 'Zeppelin'

le ‘Zeppelin’

Durant le week-end des 3 et 4 octobre, plusieurs magasins de fringues « tendances » nouvellement installés dans la Lorrainestrasse ont eu leurs vitres pétées. Cela a été la troisième attaque en deux mois. Les dégradations ciblent clairement les nouveaux commerces du quartier, autrefois ouvrier et aujourd’hui en cours d’embourgeoisement. Parmi les locaux visés, il y a le lieu de rencontre culturel ‘Zeppelin’ dont son propriétaire est aussi impliqué au « Swiss Brand Museum » sur le Nydeggbrücke. Le proprio a laissé son numéro sur la porte de son local dégradé, en espérant que les vandales qui s’opposent à la gentrification viennent discuter avec lui (« Je parlerais volontiers avec eux sur le thème de la gentrification »). Déçu de ne pas avoir de réponse, il en conclut que « ça doit leur faire simplement plaisir de casser quelque chose ». Bonne déduction!

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A côté du ‘Zeppelin’ se trouve une nouvelle boutique de produits vegan importés qui s’est récemment fait détruire sa porte et une vitre. En août dernier, le patron de ce commerce avait mis une affiche appelant les mécontents à mettre leurs plaintes auprès de lui. L’affiche a rapidement été déchirée et ce bourgeois se sent désormais « impuissant ». Un salon de coiffure a également été visé.

Durant cette nuit de dimanche 4 octobre, quatre locaux et commerces ont été pris pour cible: une galerie d’artistes ‘Art und Weise’, un lieu de rencontre culturel, une boutique de mode et un salon de coiffure. 

le salon de coifure avant la mise des plaques en bois

le salon de coifure avant la mise des plaques en bois

[Viège, Suisse] Incendie d’un véhicule de police – 27 septembre 2015

Dans la nuit de samedi au dimanche 27 septembre, les autorités de la petite ville de Viège* ont eu un coup de chaud. Un véhicule de la police cantonale du Valais, garé juste devant la mairie, a été entièrement détruit par les flammes aux alentours de 3h du matin. Et ce n’est pas l’intervention des pompiers qui a pu sauver quoi que ce soit du véhicule. L’origine volontaire de l’incendie ne semble pas faire de doute, comme la déclaration du président du conseil, Niklaus Furger, le laisse entendre: « Je ne crois pas que la voiture se soit incendiée toute seule ».

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En juillet dernier, le même véhicule avait été recouvert d’un graffiti.

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[Traduit de plusieurs articles de presse suisse allemande]

NdT:

*Viège-ville et la commune de Viège, localisée dans le canton du Valais comprenant un peu plus de 7000 habitants. Cette commune est située à proximité de la frontière italienne et à peu près 50 km à l’est de la ville de Sion.

[Zürich, Suisse] Attaque incendiaire contre la base logistique militaire d’Hinwil – 27 septembre 2015

Dans la nuit de samedi à dimanche 27 septembre, 9 véhicules de l’armée ont été détruits par les flammes dans la base logistique militaire de Hinwil, située à environ 30 km à l’est de Zürich. Les dégâts s’élèvent à plusieurs centaines de milliers de francs suisses. Les pompiers sont rapidement intervenus et sont parvenus à sauver 14 autres véhicules.

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Traduit de la presse suisse allemande, 27/09/2015

[Bâle, Suisse] Emeute contre la militarisation et les frontières – 18 septembre 2015

Bâle, 18.09.2015 : manif contre la militarisation, les expulsions, les nations et les frontières

images_cms-image-004646992Vendredi soir dernier, près de 400 personnes sont partis de Claraplatz en direction du centre de rétention ‘Bässlergut’ pour manifester contre l’exercice militaire ‘Conex15’ et pour montrer leur solidarité avec les prisonniers de la taule. Arrivées à la prison, environ 60 flics anti-émeute se tenaient prêts pour la protéger. Du dehors, nous pouvions entendre la façon dont les prisonniers frappaient sur les barreaux grillagés et criaient des slogans, contre les flics entre autre…

Lorsque la manif a voulu s’approcher plus près de la prison, les flics ont été attaqués pour les chasser, ces derniers ont répondu avec des gaz lacrymo et des tirs de gomme-cogne. Des slogans ont été criés et les flics ont été attaqués plus loin pour s’approcher davantage de la taule, ce qui a malheureusement échoué. A près ces confrontations qui ont duré environ une demi-heure, la manif a pris la direction du port, où une partie de l’exercice de l’armée était prévue initialement.

66_iss_logo_Hintergrund_weiss_thumbSur le chemin, il y a eu entre autre des attaques contre le bâtiment du ‘Basler Zeitung’, l’ISS [ISS Facility Services, entreprise de prestations services externalisés, NdT], où une de leurs voitures a aussi été incendiée, ainsi qu’un véhicule de patrouille aux frontières. Plusieurs automates à tickets ont aussi été détruits. Le ‘Basler Zeitung’ [journal bâlois] réactionnaire participe à attiser la haine contre les migrants, l’entreprise ISS participe au fonctionnement des prisons dans toute l’Europe et l’attaque du véhicule de patrouille aux frontières s’explique sans doute par elle-même.

Après la manif, 8 personnes ont été arrêtées qui, entre temps, sont de nouveau toutes dehors. La manif devait être un signe de solidarité avec les personnes en prison, qui sont enfermées là et vont être expulsées. En même temps, elle a été l’expression de notre rage contre la société qui accepte et permet cela, et contre les flics, les gardes-frontière et l’armée, ainsi que n’importe quelle structure du pouvoir comme les frontières et les prisons qui la protège.

Feu et flammes aux prisons (et centres de rétention) !

Traduit de l’allemand de ch.indymedia/de, 23/09/2015 à 09h59

Vendredi 18 septembre était appelée la manif « No CONEX – No Borders » à Bâle. De 200 à 400 personnes se sont réunies à Claraplatz, déambulant sur Klybeckstrasse et sur le Dreirosenbrücke en direction de la frontière Weil-Otterbach, où une bonne soixentaine de flics les attendaient. Sur le parcours, de nombreux tags contre les frontières sont inscrits sur les murs et diverses agences commerciales. Quelques passants qui s’interposent se mangent un peu de peinture dans la tronche et sur leurs fringues. Le cortège se dirige vers le centre de rétention de Bässlergut, où une cinquantaine de manifestants masqués et casqués s’affrontent avec les flics à l’aide de fusées d’artifices, de pierres et de bouteilles en verre. Plusieurs policiers disent avoir été aveuglés par des lasers. Les flics répliquent à coups de lacrymo et de lanceurs de balles en caoutchouc. La confrontation dure environ une demi-heure, tandis que les flics et gardes-frontière essaient de repousser les manifestants. Ce qui n’empêche pas que les manifestants puissent entendre des cris de joie et d’encouragement depuis le centre de rétention.

Les manifestants quittent les lignes de flics et prennent ensuite une autre direction, détruisant plusieurs succursales de multinationales. Le local de la presse locale du journal ‘BaZ’ de la Hochbergerstrasse est sauvagement attaqué. Des distributeurs automatiques et des panneaux d’affichages de la société de transports bâloise se font défoncer à Stücki. De plus, la police déclare que « plusieurs véhicules de patrouilles aux frontières et de police, ainsi qu’un de leurs camions ont été endommagés ». La manif se dissout vers 22h00.

Au total, la voix des flics parle de 4 policiers blessés et de 8 manifestant-es arrêté-es. 5 suisses (âgés de 18 à 24 ans), 2 suissesses (âgées de 25 et de 26 ans), ainsi qu’une autrichienne de 22 ans ont été interpellé-es. Toutes les personnes sont accusées de « violations à la paix publique, de violences et menaces contre les autorités et les policiers, de dommages et de perturbation des transports publics ».

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"Rasons les barrières - Chassons l'armée"

« Rasons les barrières – Chassons l’armée »

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Résumé de la presse des flics et des frontières

[Bâle, Suisse] Attaque incendiaire d’une infrastructure ferroviaire

incendieDans la nuit du 7 au 8 septembre, nous avons mis le feu au port du Rhin de Bâle, dans l’intention de saboter l’infrastructure ferroviaire.

Entre autre, cette même infrastructure est protégée par l’armée suisse pendant leur exercice d’entraînement de troupes CONEX15 mi-septembre. Les hommes en uniforme apprennent à protéger les intérêts suisses autant contre les rébellions de l’intérieur que contre les migrants de l’extérieur.

Nous sommes du côté (sic, NdT) des personnes expulsées et des pauvres. Nous attaquons avec joie les exploiteurs et leurs infrastructures.

Traduit de l’allemand de linksunten, 08/09/2015