[Aurillac] Du rififi au festival
Au festival d’ Aurillac, on retrouve une grande partie de la «contestation» gauchiste et alternative de France, qui prétend subvertir le capitalisme par l’art de rue. Manifestement, certainEs personnes ont souhaité porter un discours et des pratiques plus radicales. Toute une série de cibles ont été attaquées au cours de ces quatre jours, et chaque matin, les festivaliers et festivalières qui n’ont pas l’esprit englué par la pacification avaient le sourire aux lèvres en passant à côté des tags et destructions en tout genre qui avaient eu lieu pendant la nuit.
Contre les banques et leurs collabos, un Crédit Agricole a vu la totalité de ses vitrines voler en éclats à coups de masse, et un gros étron a été dessiné sur le mur. Un autre Crédit Agricole a vu ses DAB recouverts de peinture, et chaque jour de nouveaux tags apparaissaient, «Niktout», un énorme «Dévalisez-moi» et autres inscriptions anarchistes. Une dizaine de DAB du centre-ville ont également été repeints la veille du feastival, ce qui a compliqué l’orgie consommatrice qui se préparait à partir du lendemain. Au moins un autre DAB a été éclaté par un projectile. Un LCL a été maculé d’inscriptions hostiles à la police, «Nik la police», «Sortez vos fourches», «Je vous emmerde».
Contre la pub, une soixantaine de vitres de sucettes JCDecaux et d’arrêts de bus ont été brisées, ainsi que des tags insultant les vendeurs publics, «stop pub», «niktout». Sur une grande affiche en 4×3, on pouvait lire en grandes lettres «Mange ton patron (A)».
Contre le travail et l’exploitation capitaliste, des agences d’intérim ont été taguées, et une agence ‘Adecco’ a perdu toutes ses vitrines et on pouvait lire sur sa porte «Mort au travail».
Contre la politique et ses sbires, le local EELV d’Aurillac était repeint d’une inscription les décrivant mieux, «Europe Écologie les Jaunes».
Contre la domination scolaire et ses édifices, on pouvait lire sur un lycée «Le lycée en feu, les profs au milieu», et une école primaire a été marquée, à l’adresse des festivaliers et des artistes gauchistes, «Contestation du Spectacle, ou spectacle de la contestation ?».
Contre le spécisme et l’exploitation animale, plusieurs boucherie/marchands de cadavres ont été visés par des tags «Go Vegan», ainsi qu’un cabinet vétérinaire qui a également reçu un «Collabo» bien envoyé.
Contre les gentrifieurs, plusieurs agences immobilières ont perdu leurs vitres, et des tags inscrits sur leurs murs. À Aurillac, un constructeur de maisons avait profité du festival pour recouvrir toutes les navettes de publicité «MAISONS PARTOUT». Les publicités ont vite été détournées, et le local de l’entreprise a été corrigé par plusieurs tags explicites «Squats partout», «Squatte ta ville».
Contre la consommation, «Bouffe de la merde» sur le Macdo, plusieurs supermarchés ont aussi été ciblés, et on pouvait lire sur le Leader Price «Bâtards de vigiles. Vigiles collabos, sacs à merde. C’est mon coca. Patrons voleurs».
Contre les assurances, plusieurs agences d’assurance ont été tagguées «Crame ton assurance», «Nique tout», etc.
Contre les flics et la justice, les insoumisES ont été prolifiques. Sur le MacDo, en grandes lettres «Tous les flics sont des bâtards (A)», des dizaines de tags recouvraient la ville, «Nik la BAC», «Crève les keufs», «Mort aux flics», «Nique la BAC à merde», «De Gaillacs à Aurillac, crève la BAC», «Feu aux prisons», «Antiflics/Antifrance», «Antikeufs, antifa, antifrance et surtout en titane», «Émeute-toi», «Émeutes, pillage, sabotage». Devant les check-points de vigiles tout autour du centre-ville, «1 vigile = 1 balle», et autres joyeusetés du même genre.
Encore, en vrac, «Qui a coupé nos nerfs ?», «Avec rage et joie», «ZAD partout» etc.
En espérant que cela donne des idées à celles et ceux qui veulent poser dans la rue des choses politiques et radicales, dans la même veine que quelques open mics clandestins qui ont pu être aperçus au détour des rues de la ville.

Notre environnement change à toute allure. Et lentement mais sûrement, de façon presque inaperçue, nous aussi changeons en même temps. L’environnement nous change. Il influence nos faits et gestes, la conception de notre temps, nos mouvements, nos désirs et nos rêves.




Les dernières années, nous expérimentons un quotiden dominé de plus en plus par la misère et l’exploitation extrême. Par notre impuissance à répondre à nos besoins, une conclusion intemporelle devient évidente: notre vie n’est pas déterminée par nous-mêmes, mais par la loi du marché et de la production de profit par les patrons grecs et étrangers. Les dernières années, nous avons vu comment le système a déclenché une attaque frontale pour protéger ses intérêts. La police s’est transformée en armée d’occupation des villes, tandis que la peur et la terreur se sont transformées en propagande principale des médias de masse de communication. Sous un régime de menace permanente, les patrons nous appellent à la trêve et à la passivité. soit par des décisions pré-établies, soit par des méthodes plus sales en ce qu’elles nous offrent l’illusion de pouvoir choisir, comme par exemple le référendum.









