Archives mensuelles : mars 2017

Contre l’A45 et la nouvelle prison, refusons les projets d’un monde plein de barreaux !

De manière générale les projets d’autoroute ou de prison sont considérés comme des évidences, et des « nécessités sociales », alors que leur apparition est relativement récente.
La « première autoroute » voit le jour en Italie en 1924 : elle doit permettre la circulation plus rapide des marchandises et favoriser le développement du capitalisme, mais aussi assurer à l’État une emprise sur les territoires..
La prison existe, en tant qu’institution matérielle et avec son idéologie, depuis le 19ème siècle, afin de faire peser encore plus fort la coercition du pouvoir sur les récalcitrant-e-s et ses opposant-e-s, et de contenir une partie des populations indésirables
Depuis, ces outils doivent sans cesse être développés, modernisés.
Dans la Loire, il s’agit d’une part de construire l’A45 entre Lyon et Saint Étienne, en parallèle à une voie rapide déjà existante et gratuite. D’autre part de construire une nouvelle maison d’arrêt qui compterait plus de 500 places pour remplacer celle de la Talaudière, et enfermer toujours plus. On nous prépare un avenir radieux !

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[Cologne, Allemagne] A bas le patriarcat ! Lettre d’une des inculpées pour braquage de banque à Aachen

Nous publions ici la lettre d’une compagnonne anarchiste qui est incarcérée depuis quelques mois à Cologne en Allemagne, à qui il est reproché d’avoir braqué une banque à Aachen. Elle comparait en ce moment devant le tribunal. Elle a écrit cette lettre dans le contexte du 8 mars, journée internationale de la lutte des femmes.


A bas le patriarcat !

Au sujet des dysfonctionnements sociaux, racistes et patriarcaux.

C’est un secret pour personne qu’ici aussi, en Allemagne, nous vivons dans une société complètement inégalitaire. Les classes supérieures sont bien protégées et parfaitement préservées, n’ont aucun souci existentiel et peuvent offrir un avenir sécurisé à leurs enfants malgré tous les problèmes globaux de ce monde, une chose que les classes inférieures ne possèdent pas. Pendant qu’une petite partie des gens s’enrichit toujours plus, une grande partie est contrainte au strict minimum pour vivre, travaille pour un salaire de misère emmerdant et est dressé à une consommation toujours plus absurde, afin que ce système avide de profit puisse être maintenu.

Pendant qu’une minorité bronzent sur leurs yachts en mer Méditerranée ou se font des virées dans leurs jets privées à travers le globe, beaucoup d’autres ne peuvent même pas se permettre de prendre de vrais vacances une fois dans leurs vies, et encore moins de payer leurs loyers, la note d’électricité ou quelques nouvelles dents. Alors que les richards mettent de côté leurs richesses imposables dans de quelconques paradis fiscaux ou sociétés écran, pour lesquels ils ne font même pas face à une procédure judiciaire sérieuse, tant de personnes pauvres font des mois voire des années de prison pour des amendes impayées ou des délits mineurs – pour des sommes que les riches dépensent chaque jour en quelques minutes.

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[Berne, Suisse] Attaque contre l’architecte de la nouvelle prison pour sans-papiers de Chevrilles

[Ci-dessous le communiqué revendiquant l’attaque à la peinture du cabinet d’architectes « W2 » à Berne, qui ont dessiné les murs du nouveau camp pour migrants de Chevrilles en Suisse. Début octobre 2016, quelques mains habiles étaient parvenus à pénétrer à l’intérieur du chantier à Chevrilles et à saboter les infrastructures de cette nouvelle prison pour sans-papiers]

Le cabinet d’achitectes « W2 Architekten » s’est décidé à gagner de l’argent sale en oeuvrant à la construction du camp de rétention et d’expulsion pour sans-papiers de Chevrilles. Ils tirent profit d’un système d’asile qui enferme, isole et expulse l’humain. Dans l’arrière-pays éloigné de Fribourg, des gens qui n’ont reçu aucun permis de séjour valable, doivent être enfermés et maintenus en rétention jusqu’à leur reconduite à la frontière par la police et les services de l’immigration. 

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[Publication] « La Fronde » : nouveau journal anarchiste de Montréal (Québec)

[Extrait du journal anarchiste montréalais « La Fronde », n°1 – Mars 2017]

Voir les articles en ligne sur le site « Montreal Contre-information »

Tue le flic dans ta tête

« La meilleure des polices ne porte pas l’uniforme »
– La rumeur, groupe de hip-hop français

La haine des flics ? Vous l’avez aussi ? Ils vous cassent les pieds, vous donne des tickets, vous harcèle, vous arrête, vous embarque, vous matraque, vous vaporise du poivre de cayenne, ou vous lance des lacrymos, vous tabasse, vous surveille, vous suivent, vous agresse, vous font chanter, vous menotte, vous jette en cage, vous crève un œil, vous terrorise?

Ils se sentent importants en se pavanant en uniforme à mettre leur nez dans les affaires de tout le monde. Ils représentent l’autorité de l’État. Ils détiennent le monopole de la violence légitime. Ils font respecter la loi et l’ordre, sous menace de te dérober ta vie et de te foutre en cage. Ils sont les chiens de garde du pouvoir.

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[Publication] Balade sans emploi

À celles et ceux qui « rêvent d’éclater un type des assedics »

Ouais, tu parles d’une balade….J’aurais préféré les calanques ou une belle rando dans les montagnes de l’arrière-pays, fuir la ville au moins quelques heures. Après une heure et demi de marche pour aller jusqu’au fin fond du boulevard de la Valbarelle, dans une zone industrielle sordide, j’atterris dans une sorte de préfabriqué pour une heure d’entretien qui s’annonce mortel.

Le seul fait de convoquer des personnes dans ces parages sonne déjà comme une punition. Sur cent personnes convoquées là-bas, un tiers peut-être ne va pas se pointer à la convocation, ne serait-ce qu’à cause du trajet. Les conséquences en sont faciles à deviner..
Quitte à se lever tôt, à être au pied du mont Carpiagne à 9h30, ça donne envie de continuer la marche. Mais, sacredieu, non : il y a 450 euros à sauver. Un RSA.

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[Procès de Aachen, Allemagne] Appel international à des actions décentralisées en solidarité

17– 23 avril 2017 : appel international à des actions décentralisées en solidarité avec les compagnon-ne-s accusé-e-s de braquage de banque à Aachen

En 2015, une compagnonne d’Amsterdam a été arrêtée. Il lui était reproché d’avoir participé à un braquage en 2013 à Aachen. Après quelques mois passés en préventive et plusieurs semaines de procès, elle a finalement été relaxée et remise en liberté. On peut néanmoins partir du principe que le Parquet d’Aachen fera appel de cette relaxe.

En avril et juin 2016, deux autres compagnon-ne-s, cette fois de Barcelone, sont arrêté-e-s et mis-e-s en prison par l’Etat espagnol, accusé-e-s en Allemagne d’avoir participé à un autre braquage de banque. Les deux sont ensuite livré-e-s à l’Allemagne, où ils se trouvent depuis en prison préventive. Depuis janvier 2017, à Aachen se tient le procès à leur encontre, prévu pour durer jusqu’au 22 mai 2017.

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[Munich, Allemagne] Un collabo de la machine à expulser se fait crever ses pneus

Le 26 février 2017, tous les pneus d’une camionnette de l’entreprise ‘Paranet’, qui était garée dans la Heßstraße à Münich, ont été crevés. ‘Paranet’ fait entre autres son beurre en installant des chapiteaux gonflables, qui sont utilisés comme « hébergements pour réfugiés ». Par le passé, il y a déjà eu des protestations de réfugiés contre de tels halls. Attaquons !

[Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 28. Februar 2017]

[Paris] Rage des fêtes contre les violences policières – Récit de la manif sauvage du 3 mars

Le rassemblement de Place des Fêtes contre les violences policières s’est transformé en manif sauvage à travers les petites rues du XIXe et du XXe, pour finir dans le XIe vers Parmentier.

Vendredi 3 mars, 18h, à Place des Fêtes, un rassemblement contre les violences policières était appelé. 3-4 grappes de bacqueux, certains casqués, et armés de LBD se posent aux abords et sur la place fouillant et palpant les gens dont les têtes ne leur reviennent pas. Cependant, beaucoup passent les mailles du filet, et assez rapidement une banderole « D’Aulnay à Paris, organisons-nous » est déployée. Les désormais classiques « Tout le monde déteste la police », « Flics, violeurs, assassins » « Zyed, Bouna, Théo et Adama, on n’oublie pas, on pardonne pas » sont scandés et des prises de parole assez inégales ont lieu. Est notamment rappelé le rassemblement ce samedi 4 mars à Beaumont en soutien à Bagui Traoré et celui devant la prison de Fleury-Mérogis en solidarité avec les prisonnier-es suite au mouvement contre la loi Travail, les mutins de la prison de Valence et les révolté-es suite au viol de Théo. Pendant ce temps, certain-es jettent des bouteilles sur les quelques bacqueux de l’autre coté de la rue, sans plus de réaction de leur part. Plusieurs tracts sont distribués, en solidarité avec Théo, pour se prémunir contre les arrestations et la justice, contre le filmage des gens en action ainsi qu’un plan commenté du quartier avec quelques bonnes cibles et les emplacements probables des flics (il manquait juste les caméras de vidéosurveillance du tiécar).

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[Espagne] Quelques mots sur l’expulsion en cours des anarchistes Mónica et Francisco

Comme tout le monde a pu l’apprendre à travers la presse bourgeoise, la magistrature espagnole a donné son aval à l’expulsion de nos compagnons Mónica et Francisco le 30 janvier dernier. Cette expulsion n’a pas encore eu lieu, même si elle prenait effet immédiatement et devrait se produire d’ici peu. Cependant aucune date n’a encore été fixée.

Dès le jour de leur arrestation, le 13 novembre 2013, une procédure d’expulsion avait été ouverte à leur encontre afin de les déporter quelle que soit l’issue du procès judiciaire à l’Audiencia nacional (ils avaient été arrêté-e-s sous la loi antiterroriste), en cas de relaxe comme de condamnation.
Le procès s’est tenu du 7 au 9 mars 2016, et ils ont été condamnés à 12 ans de prison pour dommages terroristes, quoique relaxés pour l’accusation d’appartenance à une organisation terroriste. Ensuite, le tribunal suprême à abaissé cette condamnation à 4 ans et demi de prison. Selon la législation espagnole, pour les citoyens d’origine étrangère en situation irrégulière en Espagne, une peine de plus d’un an et moins de six ans peut être remplacée par l’expulsion. La peine étant en l’occurrence de 4 ans et demi (dont plus de trois déjà purgés, notamment en préventive) le parquet a requis l’expulsion, voulant se débarrasser de la patate chaude qu’est devenue cette affaire, en même temps que les compagnon-ne-s faisaient de leur côté eux aussi cette demande, puisqu’une fois expulsé-e-s au Chili ils devraient être remis en liberté. L’expulsion a donc été approuvée le 30 janvier dernier.

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[Publications] Ni photos, ni vidéos. Ne facilitons pas le travail des flics !

Ne filmons pas !

Car même si il se passe rien pour l’instant, on espère bien que ça va péter plus tard !
Car on risquerait de balancer un pote !
Car on ne prend pas part à l’action !
Car on accumule des preuves contre nous !
Car si on se fait soulever, on n’aura pas le temps de les effacer et de toute façon les flics retrouvent les vidéos même effacées !
Car si on veut répondre ou empêcher les violences des flics, allons-y,
Car ce n’est pas une reconnaissance éphémère et médiatique qui changera ce monde de merde, au contraire, elle entérine le spectacle.

Ne laissons pas l’ennemi décider de prendre ou d’utiliser nos images. Le hasard n’est jamais en notre faveur.

Laissons nos caméras à la maison.

[Fly trouvé à la manif de Barbès (Paris) le 15 février 2017]


Le moindre geste

Filmer des individus qui participent à des actions de rue est un acte au service du travail des flics et des juges.

Le problème du filmage n’est pas nouveau, mais il est encore illustré par la mise en ligne sur lundi.am d’une suite d’images signées DOC du réel et prises lors du rassemblement à Bobigny le samedi 11 février. Sur ces images, on voyait notamment des personnes (jeunes, très jeunes) donner des coups de pied contre les vitrines des abribus de la station et les casser. Cette vidéo a ensuite été supprimée du site, puis elle a été remplacée par une nouvelle, ce qui atteste sans doute que le problème s’est également posé aux yeux de l’équipe de lundi.am. Sur les plans en question, un visage avait été flouté, d’autres non. Mais, montrer un visage flouté, montrer un visage masqué, cela n’interdit pas d’identifier une silhouette, une forme de corps, un détail vestimentaire puis de les repérer sur d’autres images (la RATP par exemple) où le visage n’est pas flouté, ni masqué… Faut-il le rappeler, on arrête aujourd’hui encore des individus que l’on accuse d’avoir commis des actes au printemps dernier ! Et ce n’est pas fini… Le filmage du moindre geste de révolte sert objectivement le travail des flics et des juges. Celles et ceux qui s’y livrent (au titre d’auto-média, média indépendant, militant, …) refusent-elles et refusent-ils de le comprendre ? Maintenant que l’orage gronde à nouveau, je crois en tout cas qu’il faut les empêcher de nuire. La moindre des choses sera de leur enlever la caméra des mains et je m’y emploierai.

un manifestant présent, entre autres, à Bobigny le 11 février, à Barbès le 15 février et qui compte bien ne pas manquer les prochains rendez-vous…

[Texte publié le 28 février 2017 sur Paris-Luttes Info, puis soudainement dépublié le 1er mars par les mêmes…]

[Repris de Brèves du désordre, 1er mars 2017]