Carlo, un compagnon de Gênes, va passer en procès pour « incitation à commettre des crimes ou des délits, avec la circonstance aggravante de la finalité terroriste » (art. 414 du Code Pénal) à cause d’un texte en solidarité avec l’action d’Alfredo et Nicola [1].
Dans l’affiche il y a aussi une référence à la condamnation en appel de trois personnes (dont Alfredo) à trois ans, dans le cadre du procès qui a suivi l’Opération Shadow, toujours pour l’art. 414 du CP, avec la circonstance aggravante de l’article 1, pour la publication du journal anarchiste KNO3.
Nous rappelons aussi qu’en mars 2016 Nicola Gai et Sergio Maria Stefani passeront en procès à Bologne, toujours pour tentative d’« incitation à commettre des crimes ou des délits », à cause d’un texte de Nicola de 2014 [2].
Voilà la traduction de l’affiche :
Aucune paix pour ceux qui font la guerre
Complicité avec ceux qui luttent
Avec la déclaration d’une soi-disant guerre de civilisation, voulue pour renforcer leur hégémonie, les puissants de la terre appellent à eux leur sujets, au nom de la nation ou de la religion.
Avec la création d’états d’urgence permanents, l’État renouvelle ses codes pénaux pour verrouiller encore plus les espaces de liberté qui restent.
Dans un climat de paranoïa sécuritaire, alimenté encore plus par le massacre qui a eu lieu à Paris, un compagnon anarchiste de Gênes passera en procès pour avoir critiqué publiquement les auteurs d’une prise de distance face à l’attaque contre l’ingénieur Roberto Adinolfi, blessé aux jambes le 7 mai 2012 par Nicola et Alfredo, anarchistes enfermés encore aujourd’hui dans la prison de Ferrara. Ce monsieur était à l’époque PDG d’Ansaldo Nucleare, tentacule de la pieuvre Finmeccanica, intéressée depuis toujours par le marché de la guerre et de la répression, au point d’avoir un rôle fondamental dans le développement des théâtres de guerre internationaux.
Le compagnon de Gênes a été mis sous enquête pour incitation à commettre des actes de terrorisme, un délit dont la possibilité d’application est de plus en plus élargie à chaque décret d’urgence. Ces dernières années, d’autres compagnons ont été frappés par le même type d’accusation et certains condamnés pour avoir diffusé publiquement des textes, des articles et des communiqués qui sont de toute évidence intolérables pour l’État et ses serviteurs fouineurs… Forces de l’Ordre, services secrets et Justice s’attachent, avec les nouveaux décrets antiterrorisme, à arracher tout désir d’offensive pour la liberté.
Du Califat à l’OTAN,
ce sont les États qui utilisent la violence aveugle contre les populations !
Désertons la guerre [3] !
Sabotons l’ordre mortifère de la guerre permanente !
Détruisons la machine du contrôle social !
Solidarité avec Carlo !
Solidarité avec les compagnons et les compagnonnes qui luttent dans et hors des prisons !
Des solidaires de Gênes
[Traduction anonyme de Croce Nera Anarchica reçue par mail]
NdT:
[1] Le compagnon est mis en examen pour le texte « A ceux qui ne se dissocient pas », une réponse à la dissociation publique du texte « Les points sur les i », peu après l’attaque contre Adinolfi.
[2] En italien ici
[3] En italien « Disertiamo il fronte occidentale », jeux de mot entre le titre du fameux livre d’E.M.Remarque « A l’Ouest rien de nouveau », qui en italien est traduit comme « Niente di nuovo sul fronte occidentale » (rien de nouveau sur le front de l’Ouest) et le concept géo-politique (et journalistique) d’Occident.