Archives quotidiennes :

[Lecce, Italie] Autour de la lutte contre la machine à expulser – Février 2016

Lecce (Italie) : attaque contre un collabo de la machine à expulser

Lecce – on apprend par les médias locaux que la nuit du 21 au 22 février, deux vitres et le distributeur de billets d’un bureau de Poste ont été endommagés, probablement à coups de masse. Sur le mur du bâtiment a été laissé un tag « Feu aux centres de rétention » (CIE). La référence est liée au fait que Mistral Air, la compagnie aérienne de la Poste, collabore avec le ministère de l’Intérieur italien à la déportation des étrangers enfermés en centre rétention. Une attaque identique s’était déjà produite pour les mêmes raisons il y a un mois à Lecce et à Turin.

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[Traduit (et complété) de l’italien par brèves du désordre, revu ici-même, Sab, 27/02/2016 – 19:21]

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Tout autour de toi

BMediolanumUne énorme machine s’est mise en route les 20 et 21 février à Lecce (Pouilles), à l’occasion du BTM Puglia (Business Tourism Management) pour discuter sur « Comment offrir un accueil mémorable aux entreprises du tourisme » ; c’est comme cela qu’on entend transformer le Salento et les Pouilles : un parc d’attraction ouvert toute l’année, mais seulement à ceux qui peuvent se le permettre. A des personnes en provenance de partout dans le monde et liées par une caractéristique fondamentale : avoir un portefeuille suffisamment bien rempli. Ces personnes sont communément nommées des touristes, une belle affaire pour tous les spéculateurs du secteur.

Pourtant, bien avant d’être prises d’assaut par des étrangers cossus, les côtes du Salento et des Pouilles ont été, et sont encore, un point d’abordage pour d’autres étrangers, débarquant de façon rocambolesque et sans argent à dépenser, avec un rêve au coeur et un espoir, celui de survivre et de laisser derrière soi les horreurs qu’on avait fuies : guerres, catastrophes, misère, faim, persécutions. En 2016, cela fera 25 ans depuis que le navire Vlora a accosté à Bari, avec sa cargaison de milliers de désespérés, dévoilant une réalité ignorée, emblème d’un monde qui jusqu’alors faisait mine de ne rien voir. Depuis ce temps, personne ne s’est posé la question de comment leur « offrir un accueil mémorable », mais uniquement de comment contenir cette humanité pauvre et misérable. La réponse a été la création de camps gardés par la police. Cela a commencé avec l’internement dans le stade de Bari en 1991, pour arriver en 1998 à la création des centres de rétention (CPT) – dont le premier fut le tristement célèbre « Regina Pacis » de San Foca – et puis encore d’autres centres de rétention (CIE). Des structures avec toujours moins d’espace et toujours plus planquées, dont la fonction reste la même : contenir les étrangers pauvres qui arrivent sur le sol italien avec des papiers qui ne sont pas en règle, et les renvoyer d’où ils sont arrivés. Répartis à travers tout le territoire national, les Pouilles hébergent à présent deux centres de rétention, l’un à Bari et l’autre à Brindisi. Les seuls à s’intéresser à l’ « accueil » de ces étrangers pauvres sont quelques entreprises qui ont compris que, même avec eux, il était possible de faire du “Business Management”. De la curie de Lecce à la coopérative Auxilium, en passant par la Croix Rouge, c’est une bonne affaire pour beaucoup.

Des rencontres comme celle de la BTM sont aussi une véritable insulte à la situation réelle des Pouilles. Derrière l’image stéréotypée d’un territoire, se cache une vie malsaine produite par les infrastructures de mort qui nous entourent, sur un territoire mortifié par d’innombrables casernes et bases militaires, avant-postes des guerres qui se déroulent à travers le monde. Ces guerres qui poussent des êtres humains à partir et à débarquer ici, là où commence leur problème. Ici où se cache une exploitation salariée extrême touchant nombre d’étrangers et tant d’exploités locaux, esclavagisés justement par les entreprises du tourisme qui participent au BTM : hôtels et structures du même genre. Ici où se cache l’éradication de toute vie réelle dans des villes transformées à la mesure des touristes, avec les centres historiques qui servent seulement de vitrines pour consommer, et d’où les pauvres doivent être éloignés, contenus.

Il semble évident que le problème de tous, italiens ou étrangers, est donc celui de l’argent, c’est-à-dire l’économie. En son nom se créent des murs et des frontières : d’un côté ceux qui ont de l’argent, de l’autre ceux qui sont pauvres. Ce n’est pas un hasard qu’un des principaux sponsors de BTM Puglia soit la banque Mediolanum, celle qui a lancé un fameux slogan : « Construite autour de toi« .
Exactement comme un mur : celui d’une prison ou d’un centre de rétention.

Quelques ennemis de toutes les frontières

[Tract traduit de l’italien par brèves du désordre et distribué à Lecce le 21 février 2016]

[Montréal, Québec] Attaques contre l’embourgeoisement d’Hochelaga-Maisonneuve [MAJ]

Tags sur les vitrines de trois commerces – week-end des 27 et 28 février 2016 [Mise-à-jour]

Trois nouveaux commerces du quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, ont été visités par des vandales qui ont laissé des symboles anarchistes comme carte de visite. Bien que non revendiqués, les méfaits s’inscrivent dans un contexte tendu dans un quartier défavorisé en pleine revitalisation. […]

Les délinquants ont inscrit « Asshole », « Mort aux vaches » et le « A » anarchiste avec du crayon-feutre noir sur les vitrines de trois commerces de la rue Sainte-Catherine Est. […]

Sur la boutique "Showroom Montreal"

Sur la boutique « Showroom Montreal »

sur la vitrine de la boutique "Lavoie Luminaires"

sur la vitrine de la boutique « Lavoie Luminaires »

ici.radio-canada.ca, 29/02/2016

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Attaques à Hochelag’

La nuit dernière, nous avons détruit les vitrines du Antidote, du Mâle Bouffe, du Electric Children qui a aussi été aspergé de peinture, et attaqué les commerces de la Place Valois. Ce matin, des flyers ont été lancés dans les stations de Préfontaine, Joliette et Pie-IX et à la Place Valois pour expliquer les attaques de la nuit dernière.

Tract :

Durant la nuit du 25 février 2016, des commerces d’Hochelaga ont été attaqués. On a pété les vitrines pis pitché de la peinture partout.

C’est parce qu’on est en colère. Tannées de ces commerces où ce qui est vendu, au-delà de la bouffe et du linge trop cher, c’est une vie basée sur le travail qui nous isole, nous ennuie et nous asservit. Fuck cet univers de consommateurs et de proprios voleurs! Fuck la police qui le protège!

Le point c’est pas de développer une «expertise» en destruction. Tout ce qu’il faut, c’est des marteaux, des crowbars, des roches pis de la peinture. Et avant ça, une petite idée de par où on arrive, par où on part, des masques pis peut-être des vêtements qu’on peut jeter.

On se croise dans la nuit!

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Des commerces vandalisés dans Hochelaga-Maisonneuve

Au moins trois commerces ont été vandalisés avec de la peinture et des roches dans la nuit de jeudi à vendredi dans Hochelaga-Maisonneuve. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) lie ces événements à des tracts anti-embourgeoisement qui ont été retrouvés dans le quartier.

En arrivant au travail ce matin, un employé à la boutique Electrik Kidz a constaté que toute la façade était aspergée de peinture. La boutique-atelier, qui confectionne des vêtements pour enfant de 0 à 5 ans, a pignon sur la rue Sainte-Catherine depuis deux ans.

Le copropriétaire du commerce, Christian Simard, soupçonne que les vandales soient les auteurs d’un tract dont plusieurs copies ont été retrouvées au métro Préfontaine ce matin.

« Durant la nuit du 25 février 2016, des commerces d’Hochelaga ont été attaqués. […] C’est parce qu’on est en colère. Tannées de ces commerces où ce qui est vendu, au-delà de la bouffe et du linge, trop cher », peut-on lire sur le pamphlet, qui circule aussi sur les réseaux sociaux.

Le tract en question

Le tract en question

La boutique ‘Electrik Kid’ n’est pas la seule à avoir été ciblée. Les portes vitrées du comptoir végane Antidote sur la rue Ontario Est ont également été fracassées avec trois pierres, a confirmé à Radio-Canada la propriétaire, Élise Bellerose.

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« Nos caméras nous indiquent que c’est arrivé à 4 h 15 ce matin », précise-t-elle. Elle a eu connaissance de l’existence des pamphlets quand un client est venu lui en porter un, ce matin, après l’avoir trouvé dans le métro. Le commerce restera tout de même ouvert pour la journée.

Les vitres du restaurant Les Affamés sur la rue Sainte-Catherine ont également été brisées. Les propriétaires ont reçu un message d’un client qui dit avoir été témoin des événements à 4h25 du matin. « Nous avons déjà eu des graffitis, mais jamais rien d’aussi intense », affirme Alexandre Genest, copropriétaire du restaurant.

Incompréhension

Les propriétaires s’expliquent mal le geste des vandales. « Je ne suis pas un Starbuck ni une banque. Ils sont complètement à côté de la plaque », affirme Christian Simard, qui souligne que c’est la première fois que son commerce est attaqué de la sorte.

De son côté, Élise Bellerose pense que les gens gagneraient à s’informer sur les commerces qu’ils attaquent avant de faire de tels gestes.

« S’ils s’informeraient, ils se rendraient compte que la propriétaire, elle a 30 ans, elle est végane, elle veut juste offrir quelque chose de le fun aux végétaliens. J’ai parti ça seule et je fais travailler du monde du quartier. Je prends des trucs locaux. » — Élise Bellerose

Des rapports d’événements sont en train d’être complétés et le SPVM fera enquête.

Ce n’est pas la première fois que des commerces sont vandalisés dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Du côté du SPVM, on souligne que des tensions de ce type arrive de temps à autre dans le quartier mais on ne remarque pas de recrudescence des actes de vandalisme.

[ici.radio-canada.ca, 26/06/2016 à 12h52]

Pas la première fois

Mai 2013 – Façade du magasin William J.Walter tapissée de peinture jaune

Novembre 2013 – Vitrines du bistro Bagatelle et In Vivo ainsi que Le Chasseur brisées à coup de briques

Janvier 2015 – Vitrines du Café Bistro Bobby McGee fracassées

Juin 2015 – Fenêtres du restaurant «La Mâle bouffe» fracassées

[Agence QMI, 26/02/2016 à 15h19]