Archives quotidiennes :

[Rennes] Un an après : des pneus crevés pour l’armée

Une modeste contribution.

Il y a un an, lors d’une manifestation contre le projet de barrage de Sivens, l’armée tuait une personne parmi les opposants.

La veille, un centre de recrutement de l’armée (CIRFA) ouvrait ses portes à rennes. Monde cynique.

A l’heure où l’Etat nous impose ses militaires armés dans les rues, renforce le contrôle et la répression aux frontières, envoie ses troupes à travers le monde et s’apprête à une intervention d’envergure sur la zad de notre dame des landes, on comprend bien à quoi sont destinées ces campagnes de recrutement: trouver de la main d’oeuvre pour défendre ses intérêts et maintenir l’ordre.

Crever les pneus et engluer les serrures des véhicules stationnés sur le parking du CIRFA (2 rue de la mabilais) était donc la moindre des choses.

L’armée te tend la main… et reste à portée de main.

[Publié sur indymedia nantes, 28 octobre 2015]

[Mulhouse] Attaques contre la croix-rouge, rouage de la machine à trier et à expulser les sans-papiers

Dans la nuit de lundi à mardi 27 octobre 2015 à Mulhouse, trois véhicules d’un collabo de la machine à trier et à expulser les sans-papiers ont été incendiés alors qu’ils stationnaient sur un parking ouvert rue d’Illzach : une ambulance, un véhicule de logistique et la voiture d’un bénévole. Tous appartenaient à la Croix-Rouge. La chaleur et la fumée ont également rendu inutilisable le matériel qui a pu être extrait des véhicules (mannequins, brancards, sacs de formation…).

L’incendie fait suite à de précédents actes de vandalisme puisque déjà dans la nuit de samedi à dimanche, les mêmes véhicules avaient subi des dégradations : vitres brisées, fils du neiman arrachés, pansements volés… Une première plainte a été déposée lundi matin au commissariat de Mulhouse. Quelques jours plus tôt encore, le pneu d’une des voitures de la Croix-Rouge avait été retrouvé crevé.

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[Reformulé depuis la presse]

[Montreuil, 93] Récit de l’expulsion du 6 rue de la Renardière – 28 octobre 2015

AUCUNE EXPULSION N’EST « NORMALE »

Le squat du 6 rue de la Renardière, à Montreuil, a été ouvert en mars dernier par quelques personnes qui avaient besoin d’une maison, l’envie de vivre à plusieurs et de ne pas dépenser des fortunes chaque mois pour se payer quelques mètres carré. La maison était à l’abandon depuis plus d’un an, mais comme souvent, dès qu’elle a été habitée, la propriétaire s’est empressée d’essayer d’expulser les occupant-e-s. Lors du procès pour demander l’expulsion, elle est allée mentir sans aucune honte sur ses intentions, en prétextant vouloir loger sa mère dans la maison, alors que dans le quartier tout le monde savait que son projet était de faire détruire la maison et faire des thunes en construisant un immeuble de locations, notamment avec la perspective d’une flambée des loyers avec l’agrandissement de la ligne 11 du métro. Sans surprise, les juges ont décidé de l’expulsion des squatteur-euse-s.

Mercredi 28 octobre, à quelques jours de la trêve hivernale (qui permet théoriquement/légalement aux personnes expulsables d’avoir un répit entre le 1er novembre et le 31 mars), la préfecture a envoyé des dizaines de flics expulser le squat de la Renardière…

Vers 11h30, des dizaines de flics anti-émeute, notamment du GSO-93 (Groupe de soutien opérationnel, équivalent des Compagnies de sécurisation et d’intervention créées pour « les interpellations délicates ») et de nombreux bacqueux débarquent avec pas mal de matos. La maison est barricadée, et six squatteur-euse-s sont déjà sur le toit quand les flics arrivent.

Les barricades tiennent une vingtaine de minutes et les flics finissent par entrer dans la maison. Dehors, des personnes solidaires commencent à arriver, et de premières frictions avec la flicaille qui boucle le quartier ont lieu.

Sur le toit, même si un bacqueux en bas tient en joue le toit avec son LBD-40 (flashball à longue distance), l’ambiance et bonne, et il y a de quoi tenir (à boire et à manger). Des slogans sont criés, souvent en choeur avec les gens en bas, qui regroupent désormais plusieurs dizaines de personnes (des copains, des copines, des voisin-e-s, des gens du quartier, notamment des Roms elles et eux aussi menacé-e-s d’expulsion, au 250 boulevard de la Boissière) :
– « Grève, grève, grève des loyers, et crève, crève les flics et les huissiers »
– « Les loyers sont chers, occupation ! Et les maisons sont vides, occupation »

En bas, des slogans sont lancés contre les expulsions et contre les flics. L’hostilité envers ces derniers est palpable, la solidarité avec les squatteur-euse-s aussi. Des tentatives de blocage du boulevard de la Boissière sont repoussées violemment par les flics, qui jouent de la gazeuse au moindre mouvement, des poubelles sont renversées en travers de la route. Les bacqueux sont hyper agressifs, tendus et stressés par la situation.

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Après avoir difficilement défoncé les velux par lequel les squatteur-euse-s étaient passé-e-s, les flics se mettent à défoncer le toit depuis l’intérieur ! À coups de marteau, les tuiles sautent, tombent chez les voisin-e-s… Les flics scient des poutres du toit, défoncent tout à l’intérieur, abattent la quasi-totalité des murs, et plus le temps passe plus les trous dans le toit s’agrandissent…

Plusieurs flics essayent de faire descendre les squatteur-euse-s en jouant de la menace et de l’insulte aussi bien que de la manipulation grossière.

Face à la détermination des six personnes sur le toit, des renforts arrivent peu à peu côté répression : les pompiers dans un premier temps, avec de nouvelles échelles ainsi que des caméras et des appareils photo ! Puis, la BRI anti-commando (Brigade de recherche et d’intervention, dite « Antigang ») ! Les chefs du GSO-93 insisteront alors pour qu’on descende de nous-mêmes, agacés de devoir être remplacés par « l’élite » des flics pour le clou du spectacle alors que ça fait près de quatre heures qu’ils sont là. En vain.

Les quelques flics de la BRI anti-commando descendent les six personnes du toit, une à une, vers 15h15, directement par un des grands trous effectués dans le toit…

AUCUNE BRUTALITÉ POLICIÈRE N’EST « NORMALE »

Dans la salle en-dessous, à l’abri de tous les regards, une meute d’abrutis du GSO-93 tabassent les six squatteur-euse-s les un-e-s après les autres, à cinq ou six contre un-e, étranglement, étouffement, torsions des bras et coups dans le ventre, dans les côtes, dans les jambes, dans les parties génitales pour certains, et malgré les « pas dans le visage, faut pas laisser de traces » lancés par un des chefaillons, plusieurs coups partent dans la face aussi. Une ambiance de terreur courte et intense… « Bravo les gars, c’est bien ! » entend-t-on de la part d’un chef à l’adresse de la meute.

En bas, dans le jardin, toujours à l’abri des regards, les squatteur-euse-s sont menotté-e-s et malmené-e-s, insulté-e-s et à nouveau frappé-e-s. L’exercice de terreur se poursuit tranquillement. Certains des sacs sont découpés et vidés sur place, des affaires personnelles volées ou jetées (vêtements, sacs de couchage, appareil photo, livres – ces derniers ont été retrouvés plus tard dans une poubelle !).

Les flics emmènent alors les six squatteur-euse-s vers deux véhicules de police, toujours à base de coups, d’insultes et de petites tortures. Cinq personnes sont emmenées en simple vérification d’identité, tandis que le sixième est placé en garde-à-vue pour « outrage » (un grand classique, l’accusation passe-partout…).

Les cinq sortent du comico de Montreuil au bout de quatre heures, tandis que le sixième est sorti de gardav’ le lendemain midi avec un rappel à la loi.

LA BANALITÉ N’EST PAS UNE FATALITÉ

Ces brutalités policières, à base de tabassages en scred’ à cinq sur un-e avec les encouragements des collègues à côté, sont choquantes à vivre. Elles sont pourtant banales. Mais tout aussi quotidiennes qu’elles soient, elles restent révoltantes.
Comme d’autres brigades, les flics du GSO-93 semblaient rodés, habitués à ce scénario de tabassage.

Chaque jour des gens subissent des violences policières. La police étant une institution dont le but est de protéger la domination bourgeoise, c’est contre les pauvres que ces violences policières sont les plus fréquentes. Faut pas que les flics s’étonnent que dans certains quartiers la police soit massivement détestée et régulièrement attaquée. Ces moments de tabassage et d’humiliation existent pour nous écraser et nous faire taire. Ils ne font que renforcer notre haine de la police et de l’État.

Si nous sommes sorti-e-s plus ou moins indemnes de cette expulsion, nous n’oublions pas les centaines de personnes qui sont décédées entre les mains de la police française, ni les milliers de personnes qui ont été blessées par les flics. Nous savons qu’il n’y aura pas de liberté possible tant que des milices armées sèmeront la loi et la terreur.

Dans ce monde où des gens sont propriétaires de plusieurs logements tandis que d’autres galèrent à leur payer des loyers, organisons-nous pour résister aux expulsions (de squats, locations et autres), pour compliquer la sale tâche des flics et pour attaquer toutes les formes de domination.

Jeudi 29 octobre 2015,
les ex-habitant-e-s du 6 rue de la Renardière et des personnes solidaires

Face à la police, me rendre ? hors de question ! L’uniforme bleu, depuis tout p’tits, nous haïssons.
113 « Face à la police » (1999)

VOIR LE TRACT

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[Publié sur indy nantes et squat.net]

[Espagne] Nouvelles vagues de perquisitions et arrestations contre des anarchistes dans la région de Barcelone

arton4744-a3cc5Un jour après que Monica et Francisco comparaissent devant l’Audiencia Nacional [1], il y a eu une vague de perquisitions. La scène est presque identique aux opérations précédentes, Pandora et Piñata : à 7h du matin un dispositif policer disproportionné bloque une rue et fait irruption dans un athénée, dans ce cas l’Athénée libertaire de Sants, puis dans un appartement du même quartier, ainsi qu’à Gracia, à plusieurs endroits à Sant Andreu, à deux endroits à Manresa et finalement au Centre Social La Revoltosa dans le quartier du Clot, et un appartement de plus dans ce quartier.

Il y aurait 10 perquisitions en cours et 9 arrestations.

La solidarité n’a pas tardé à se déclencher, surtout avec l’Athénée de Sants, et peu de temps après l’irruption des flics, il y avait plusieurs personnes autour du lieu. La rue principale du quartier a été coupée par des personnes solidaires envers ceux/celles arrêté-e-s et en réponse à cette nouvelle chasse aux sorcières.

On remarque assez ironiquement que cela a lieu le jour suivant des déclarations au parlement catalan qui parlaient de se séparer de l’État espagnol. On voit clairement qu’ils ne parlaient pas de se séparer de l’Audiencia Nacional en tout cas.

Selon toute vraisemblance, ces arrestations seraient la continuité des opérations Pandora et Piñata dont la cible sont les GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées).

[Traduit de l’espagnol d’alasbarricadas par non-fides.]

NdNF

[1] Tribunal espagnol spécialisé pour les affaires importantes et crimes graves, par exemple relevant de la loi antiterroriste. Il siège à Madrid. NdT

Un article complet sur cette énième vague répressive est consultable sur cette semaine. Avec une critique générale de la collaboration avec l’ennemi dont font preuve des solidaires libertaires lors des manifestations qui ont suivi.

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Espagne : Prolongation de la prison préventive pour Mónica et Francisco

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional [1] pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Bien que dans la législation espagnole le temps maximum de prison préventive est de deux ans, l’État a la possibilité de le prolonger (en s’appuyant sur des raisons de cas exceptionnels) de deux ans de plus, et c’est ce qui a été fait.

Il y a deux ans, le 13 novembre 2013, Mónica et Francisco ont été arrêté-e-s avec trois personnes, pour qui l’affaire a été classée. Mónica et Francisco sont quant à eux en attente d’un jugement, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de destruction et de conspiration.

Le même jour de cette décision de l’Audiencia Nacional il y a eu 9 arrestations dans le cadre d’un nouveau coup répressif contre des anarchistes à Barcelone et Manresa.

Face à cela il faut encaisser les coups et aller de l’avant, en montrant aux compagnons qu’ils ne sont pas seuls et au pouvoir qu’il ne réussira pas à stopper notre solidarité.

Ils peuvent nous enfermer, mais pas nous stopper.

Liberté pour les anarchistes prisonniers !
Solidarité avec les personnes arrêtées !
Nous voulons nos compagnons avec nous tout de suite !

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides.fr]

 

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Mónica and Francisco pretrial detention extending.

On Tuesday 27 he held the view where it was decided if they extended the remand Monica and Francisco or put them released pending trial. It has left the resolution, and has extended them.

Although the Spanish legislation provides for two years as the maximum time a person can remain in pretrial detention, the State has the possibility to lengthen (arguing some sort of exception in the case) for two years, and has done .

Two years ago, on 13 November 2013 they were arrested along with three others, to which the case has filed them. Monica and Francisco are awaiting trial on charges of belonging to a terrorist organization and conspiracy havoc.

The same day you leave this resolution detain 9 people in a new blow to anarchism in Barcelona and Manresa ten records in houses and premises.

And in this we just have to roll with the punches and keep going, showing them they are not alone and that our solidarity will not get slow.

THEY CAN ARREST US, BUT NOT STOP US!
FREEDOM ANARCHIST PRISONERS!
SOLIDARITY WITH ARRESTED!
WE WANT OUR PARTNERS IN THE STREET NOW!

[Received by mail]

[Suisse] Sabotages à la chaîne contre les transporteurs d’animaux

Transporteurs d’animaux victimes de sabotages

Le syndicat suisse des marchands de bétail recense chaque semaine jusqu’à quatre actes de vandalisme sur des camions transportant des bêtes. Le canton d’Argovie est particulièrement touché.

Le syndicat suisse des marchands de bétail (SSMB) tire la sonnette d’alarme. Les attaques contre les véhicules transportant des animaux – câbles des freins sectionnés, pneus percés ou remorques taguées – sont très nombreuses en Suisse. Le SSMB a confié mardi à SRF qu’il en comptait jusqu’à quatre par semaine. Le patron du syndicat, Peter Bosshard, a ainsi expliqué à la télévision alémanique que les attaques étaient particulièrement dangereuses lorsque les camions sont forcés par d’autres véhicules à ralentir, notamment dans un rond-point.

Il semblerait que le canton d’Argovie soit particulièrement touché par ce phénomène. Près de la moitié des actes de sabotage et de vandalisme sont en effet perpétrés dans ce canton, précise Peter Bosshard. Selon lui, une auto immatriculée en Argovie a déjà forcé plusieurs transporteurs d’animaux à ralentir, voire à s’arrêter sur la route. «Ce n’est pas seulement dangereux pour les autres usagers de la route, mais également pour les bêtes à l’intérieur du convoi.» Le chef du SSMB ajoute que le syndicat n’a pas encore porté plainte contre l’automobiliste en question parce qu’il souhaite récolter d’avantage d’indices concrets à son sujet.

Pas de cas en Suisse romande

Mais pourquoi ces inconnus sévissent-ils si souvent en Argovie? Peter Bosshard rappelle qu’un grand axe routier traverse le canton et que celui-ci abrite le siège de l’entreprise Vianco, un important marchand de bétail. Contacté par «20 minutes», le directeur du syndicat a affirmé qu’aucune attaque similaire n’a encore été recensée en Suisse romande.

Les protecteurs des animaux argoviens ont régulièrement fait les gros titres des journaux dans le passé, notamment pour leurs actions virulentes. L’un d’entre eux, qui jouit d’une grande notoriété dans le milieu, vient de publier le nom et les coordonnées d’un homme, accusé d’avoir volontairement écrasé un sanglier et ses petits.

Leur presse – 20min.ch, 27/10/2015