[Texte d’une affiche apparue dans les rues de ‘Giesing’]
Le 7 avril 2015, un prisonnier de 22 ans incendie son matelas dans une cellule de la prison de Stadelheim. Les dégâts s’élèvent à 10 000 euros, deux geôliers et lui-même sont blessés et pour le moment plus personne ne peut être enfermé dans la cellule. L’homme de 22 ans avait été séparé de ses amis par le transfert forcé d’Hambourg à Münich et a voulu protester par le feu contre la séparation de l’isolement. Etre enfermé signifie être livré entièrement à une institution qui, grâce au consentement tacite des larges masses, a le moyen d’exercer une violence physique et psychique totale. Cette neutralisation de l’individu, le fait de nier une propre volonté et le fait de menacer avec un isolement permanent n’est pas seulement pensé pour les enfermés mais est un avertissement, une menace contre ceux qui sont dehors, de ne pas se moquer des règles du maintien de l’ordre d’oppression et d’exploitation. La taule est donc valable pour tout le monde.
Pour faire face à la privation de liberté par l’incarcération en prison, ainsi qu’à l’extérieur des murs, avec dignité et non pas avec acceptation vile des conditions d’oppression, il est nécessaire de renoncer aux moyens démocratiques, qui sont uniquement une perpétuation cynique de notre privation de liberté et de notre domestication, et d’exprimer directement sa rage. Mettre le feu à sa cellule est un acte de révolte avec des moyens limités qui sont à la disposition de chacun lorsqu’on est en captivité. Nous pouvons depuis l’extérieur ignorer de manière silencieuse et abandonner les commentaires aux flics et à la presse de ce geste d’un homme qui dans une situation le sépare de toute dignité humaine, s’est fait enlever les dernières personnes qui lui sont proches, qui le comprennent et auxquelles on fait confiance.
Ou nous nous rendons compte de la multitude des possibilités d’agir, de surmonter la séparation réciproque et nous nous resaisissons finalement pour mettre le feu au cœur de la métropole sans communiquer à travers les moyens et voies de l’Etat et pour se rebeller ensemble.
Chaque cellule détruite est une cellule en moins pour pouvoir enterrer des gens vivants. Nous pourrons être libres dès lors que la menace de la prison ne pèsera plus sur personne…
[Übersetzt von dem Anarchistische Strassenzeitung ‘Fernweh’ n°14, Juni 2015]