Archives quotidiennes :

[Olympia, USA] Contre la police et les fascistes qui la soutiennent : une préface à la bataille du 30 mai 2015

Mercredi 20 mai:

Deux jeunes hommes noirs, Bryson Chaplin et André Thompson se font tirer dessus dans la nuit. Le tireur, un flic blanc nommé Ryan Donald se dit être un ancien agent de prévention des sinistres, officier pensionnaire de patrouille, et un soldat américain. Il portait probablement de la haine et une vision militariste du monde apprise via un engagement antérieur en tant que force d’occupation étrangère, et un homme de main national d’un apartheid raciste dans le Sud-Ouest. Dans les premières heures de cette matinée, il déploie cette logique sur un terrain plus local.

La violence de la contre-insurrection est chirurgicalement appliquée sur le front intérieur, dans l’intérêt de la protection de la propriété et de facto le règne du statu quo des suprémacistes blancs. Deux jeunes rebelles, frères, skaters, hommes noirs, apparemment pas encore anéantis par le mythe de la paix sociale, ne se sont pas totalement inféodés à la doctrine selon laquelle la propriété est sacrée, se font tirer dessus, poursuivre et une nouvelle fois tirer dessus, une fois sur Thompson, cinq fois sur Chaplin. Les deux sont hospitalisés, l’un dans un état grave et l’autre dans un état critique. Les deux seront probablement en vie, mais il semble que Chaplin sera laissé paralysé.

La police a affirmé qu’ils essayaient de voler des bières et attaqué l’officier avec des skateboards. L’avocat représentant les deux hommes prétend qu’ « Ils ont effectivement été abattus à plusieurs reprises par derrière » et qu’ « Il est évident qu’ils n’étaient pas en train d’attaquer l’officier de police au moment où ils se sont retournés ». Peut-être qu’ils ont résisté. S’il en est ainsi, nous les soutenons encore plus.

Jeudi 21 mai 2015 :

Le mot se répand rapidement. Le dégoût se répand à travers la petite ville. Les politiciens et les responsables libéraux appellent à la retenue. « Nous devons déterminer si la bière a en réalité plus de valeurs que deux vies noires avant que nous réagissions imprudemment. » est le récit réactionnaire de base. Mais la première manif est quasi-immédiate, un petit rassemblement converge au centre-ville pour montrer l’opposition au silence devant la terreur policière. Plus tard dans la journée, une manifestation de plusieurs centaines de personnes apportent du nombre dans les rues d’Olympia, ce qui n’a pas été vu depuis des années. « Nous apprécions la protestation pacifique » s’exclame rapidement et sincèrement le service de police, tentant de se positionner du côté du dialogue et de la réconciliation (ou prenant soin de manière importante d’éviter le conflit). Désormais cette nuit a lieu une troisième manif et cette fois le message est contre la réconciliation et la police en général. Il y a eu quelques dizaines de participants, plusieurs en noir, qui parcourent les rues en chantant « Cela [Les violences policières, NdT] ne s’arrêtera que lorsque le dernier flic mourra » en admettant de manière tranchée que la violence policière ne cessera que lorsque la police cessera d’exister.

Il y a plusieurs plusieurs altercations de ci-de-là avec des patrons de bar racistes, de façon que la police garde largement leur distance jusqu’à ce qu’un affrontement se produise entre les manifestants anti-police et les soutiens pro-police à l’extérieur de la mairie. Un ordre de dispersion est donné et est ignoré tandis que les grenades de déflagration sont déployées dans les rues de la petite capitale. Les gens restent rebelles et des pierres sont lancées sur les officiers. Lorsque la foule se disperse, c’est uniquement pour se rassembler de nouveau derrière la police. Dans une dernière démonstration de mépris, la foule bloque la rue avec des poubelles et lance des flyers anti-police en l’air et puis se disperse de manière coordonnée.

Pendant le week-end et jusqu’à la semaine d’après :

Il y a plusieurs manifs et contre-manifs. Le lundi, un petit groupe d’individus – la plupart en noir – organise une autre marche improvisée contre la police. Il y a des petites échauffourées avec des racistes des environs et une fenêtre de la devanture de la ‘Olympia Downtown Association’ [Association du centre-ville d’Olympia, NdT], une force de l’embourgeoisement qui déclare qu’ils veulent « un centre-ville vibrant où une communauté diversifiée fleurira avec des options de shopping unique. » est détruite. Bien sûr, ça signifie une politique de réévaluation pour rendre le centre-ville attractif pour les yuppies qui feront ce « shopping unique ».

Pendant cette période, « All lives mater » [Toutes les vies sont importantes, NdT [1]], des soutiens de la police, commencent à rendre leurs présences plus manifestes. Ces racistes de facto commencent à apparaître aux alentours de la ville de manière semi-organisée, qui sont habituellement surpassés en nombre par les anti-racistes. Parmi les défenseurs de la violence policière raciste, une foule appelée ‘Black Top Demon’ s’est révélée être l’un des segments organisés les plus grands et plus importants. Ils ont un groupe qui semble se constituer principalement en tant que club de voitures et semble se réunir autour d’une bande de rock merdique aussi appelée ‘Black Top Demon’. Un sac à merde local nommé Joe Ty en est apparemment le leader.

Mardi 26 mai 2015:

« Il y a des nazis à l’extérieur de la mairie ». Le mot se répand dans une ambiance de panique parmi une poignée d’antifascistes qui se trouvaient en ville. Des amis sont contactés, des gens entrent dans les bars pour alerter de la menace et leur demander de se préparer pour s’opposer aux nazis. Quelques personnes lancent un appel d’avertissement que la plupart ignore, soit par indifférence, par lacheté ou par complicité. Il y a un temps d’arrêt aux bords opposés du carrefour tandis que des insultes sont échangées. « Dégagez de notre ville espèces de nazis de merde » est le cri du rassemblement mais une confrontation physique semble malavisé à ce moment-là. C’est indiqué par leur tenue et les symboles qu’ils exhibent sur leurs vêtements et un grand drapeau « life-rune » que ce sont des skinheads néonazis pour la plupart probablement associés aux gangs de prisonniers de la mouvance White-power [‘pouvoir blanc’, NdT] tels que le ‘Volksfront‘. Ils sont 11 au début, mais leur bord grimpe finalement à environs 15 nazis. Ils sont en fin de compte surpassés en nombre par 30 anti-fascistes.

Il y a des photos prises dans un effort de les identifier. Des véhicules associés et les numéros de plaques d’immatriculation sont aussi documentés. Il est noté qu’un chauffeur de taxi local connu sous le nom de Matthew Craney montre son soutien et s’engage dans des relations amicales avec les fascistes. Les membres du ‘Black Top Demon’ font une démonstration coordonnée de soutien en vue de renforcer les rangs des néonazis, en montrant plusieurs voitures, garant en nombre leurs bagnoles, les saluant de manière visible, secouant leurs mains et les applaudissant. Lorsqu’il a été interpellé à haute-voix pour s’affilier avec les nazis, Joe Ty a répondu « J’ai un batteur noir » et a déclaré son désir de collaborer avec n’importe quel événement pro-police. Il fait également partie des amis de plusieurs skinheads racistes sur facebook.

Samedi 30 mai:

L’appel est fait « Envahissons les rues. Chassons les nazis ». Les anti-fascistes commencent à se préparer au combat. Le média local a fait circuler une rumeur selon laquelle cette manifestation était une contre-manif à un rassemblement nazi prévu. C’est faux. Il n’y avait aucun rassemblement nazi prévu pour la soirée de samedi, ou un quelconque lieu, autant que nous savons. Les nazis se sont montrés en réponse à la manifestation anti-fasciste. La nuit de samedi a été une action défensive dans la mesure où ça a été de manière spécifique une démonstration de force militante contre la présence des nazis, mais pro-active vu que c’était contre la violence raciste en général,y compris la violence policière.

p1q6.AuSt.38

On doit admettre, que comme dans plusieurs régions de ce pays, le Pacific Northwest a un problème avec les nazis. La population blanche en surnombre dans la région constitue un testament direct pour le fonctionnement brutal du génocide contre les personnes natives de cette région. Pourtant telle une mise au jours absurde de ce qui est véritablement dégueulasse et qui est sans cesse appelé la nature du racisme blanc, les néo-nazis ont sans cesse appelé à une  « nation blanche indépendante et souveraine dans le nord ouest du pacifique ». Avec une ignorance apparement totale (et que certains présumeraient intentionnelle) de leurs statuts de colons, ou embrassant ouvertement le privilège colonial, ces ordures dénigrent sans ironie les autres immigrés (non blancs) pour empiéter sur ce qu’ils considèrent comme leur droit de naissance.

Bien sûr des plans grandioses tels que l’établissement d’une « patrie aryenne » peut sembler outrageant mais l’intention détestable derrière un tel positionnement est réel. Si quelqu’un doute du sérieux de la menace que représente ces extrémistes racistes, nous rappelerons à chacun qu’en 1992, un jeune américain d’origine asiatique, Robert Buchanan Jr. , a été frappé à mort à Olympia par deux skinheads nazis. Dans ce contexte, les antifascistes prennent au sérieux la menace d’une présence nazie organisée et en conséquence se préparent pour samedi.
C’est prévu que les nazis se montreront, mais le moment et le nombre est moins certain. Il y a des bruits qui courent sur les forums fascistes en ligne au sujet de la manif mais personne ne sait exactement à quoi s’attendre. Cependant, il semble que ce soit compris par tous que les gens doivent être prêts à se défendre eux-mêmes et les uns les autres. Après 9 heures, environ 200 antifascistes s’assemblent, beaucoup vêtus de noir, masqués et portant des armes au grand jour y compris des battes de baseball et des bares de fer. La taille du groupe, d’un point de vue militant et de diversité, est une surprise plaisante même pour les plus optimistes d’entre nous. Ce ne sera pas une bagarre entre deux groupes sectaires. Ce sera une communauté entière qui se rassemblera pour neutraliser ensemble physiquement une menace collective.

La foule commence à bouger de manière hésitante mais avec l’indignation construite d’une mobilisation en colère. Tandis que les gens traversent la rue principale dans le centre-ville, le chant « nazis hors de Oly! Prenons les rues ! » gagne un puissant dynamisme. Les fusées éclairantes brûlent pou refléter une lumière rouge au-dessus d’une foule portant des drapeaux, des battes et des marteaux au-dessus de leurs têtes. Quiconque passant par là qui n’est pas d’accord sur le fait que « les vies des noirs sont importantes » [Black lives matter] sont dissuadés d’exprimer leur opinion ce soir.

La marche vont d’un côté du centre-ville à l’autre, passant par la mairie où certains s’attendaient à ce que les nazis fassent un contre-rassemblement. Ils n’y étaient pas jusqu’à ce que la manifestation fasse un second passage à travers la ville et que les gens à la fin de la marche repèrent les nazis. Il y avait seulement une dizaine d’entre eux, s’attardant du côté sombre d’une rue, semblant incertains si oui ou non ils voulaient se battre contre une foule puissante d’antifascistes. Une fois qu’ils sont repérés de toute façon, la balle n’est plus dans leurs camps. Une confrontation commence immédiatement. Un extincteur est vidé en pleine face des nazis tandis que des projectiles commencent à les atteindre. D’abord, le combat débute alors que la plupart du black bloc arrive tranquillement de la tête de la marche. L’affrontement est intense mais les fascistes sont vite acculés et commencent à courir comme s’ils croyaient que leurs vies étaient en danger. La foule entière les chasse de leurs véhicules à quelques pâtés de maison. Tandis qu’ils se désintègrent, leurs voitures et camions sont violemment attaqués. De multiples fenêtres sont détruites alors qu’ils essaient de s’échapper. Un sourire de joie émerge de la foule entière avec une sincérité et une joie collective que même les plus aguerris parmi nous n’ont jamais expérimenté auparavant. Le chant « à qui sont les rues ? A nous ! » n’a jamais été autant approprié. Nous avons gagné.

Une des nombreuses batailles à venir:

Il est évident en soi que les nazis ont désespérément perdu le contact avec la réalité. Ils croient qu’il y a une conspiration internationale contre les blancs. Ils croient que la presse est contrôlée par les communistes. Et nous étant bénéfiques, ils semblent croire que tous les antifascistes sont des hippies-pacifistes faibles. C’est clair de manière écrasante par le fait qu’ils ont même montré leurs tronches ce samedi soir et qu’ils n’avaient pas anticipé une telle mobilisation massive et militante. Il n’y avait aucun moyen pour qu’ils puissent gagner cette confrontation. La chose la plus magnifique que les fascistes puissent faire pour nous est de sous-estimer notre violente haine à leur encontre, notre nombre et notre détermination à détruire le monde qu’ils représentent. De la même manière que nous devrions également être prudents à ne pas les sous-estimer et également leur habilité à tirer des enseignements des confrontations de rue. Nous avons gagné cette bataille, difficile, mais ce ne sera pas la dernière. Malheureusement, les gens sont en lutte contre ces saloperies depuis des générations.

Nous devons reconnaître également une des fonctions clés que les fascistes représentent dans leurs efforts. Par la tentative d’avoir une présence publique, ils détournent l’énergie de combattre les racistes qui sont en réalité au pouvoir. Les nazis posent une menace violente réelle, mais c’était un officier de police d’Olympia qui a tiré des coups de feu sur deux hommes noirs il y a moins de trois semaines. Les nazis doivent être combattus à chaque endroit où ils émergent, mais nous devons comprendre que cette fanfaronnade de la vigilance-blanche est simplement l’arme de crise de la suprématie blanche. Là où la violence de la police est limitée par le besoin de l’Etat de maintenir l’illusion de la légitimité et du rôle de la loi, les fascistes s’interposent pour défendre la même structure du pouvoir. C’est pourquoi la lutte contre la police et la lutte contre les fascistes sont une seule et même chose. Et nous continuerons jusqu’à ce que les deux soient détruits.

Contre la suprématie blanche et toute hiérarchie. Pour la liberté totale.

Des anarchistes d’Olympia

Notes de Traduction:

[1] Une volonté des racistes de contre-carrer le slogan inverse « Black lives matter » qui est né lors des récentes manifs contre les violences policières visant des jeunes noirs, et ainsi nier le caractère raciste des forces de l’ordre à travers la violence qu’elles exercent quotidiennement.

Traduit de l’anglais d’anarchist news, 5 June 2015

Un autre récit de ces événements à lire en anglais :

[République Tchèque] Colis suspects envoyés à divers ministères et attaque aux molotov sur le domicile d’un de ses représentants

Les services de police d’Etat et militaire tchèque ont lancé une enquête au sujet d’une attaque au coktail molotov contre le domicile du ministre de la défense Martin Stropnicky qui a eu lieu dans la matinée de dimanche 7 juin 2015. Le porte-parole du ministère de la défense, Jan Pejsek, a annoncé le lendemain que personne n’avait été blessée à la suite de cette attaque incendiaire. Dans la foulée, la protection personnelle du ministre a été renforcée.

Par ailleurs, on apprend que des colis suspects contenant du poison ont été envoyés au ministre des finances Andrej Babis et au ministre de l’intérieur Milan Chovanec. D’autres colis suspects ont également été envoyés au bureau présidentiel ainsi qu’à un média du pouvoir, Prima Television.

[Reformulé de la presse]

Opération Fenix – Des anarchistes accusés de « préparation d’actes terroristes »

Le 28 avril 2015, l’unité de police spécialisée dans les mouvements extrémistes a lancé l’opération Fenix à travers la République Tchèque, dans une tentative d’effrayer le milieu anarchiste et anti-autoritaire, ainsi que de collecter des informations pour en savoir davantage. La police a arrêté et interrogé pas moins de 13 personnes avec l’intention d’enquêter sur les activités que le pouvoir a classé plus tard comme « terroristes ». Des individus ont été harcelés par les agents de la police secrète, d’autres arrêtés d’une ville à l’autre pour des interrogatoires immédiats, des appartements privés et des centres sociaux ont été perquisitionnés et des serveurs ont été confisqués. Selon les mises-à-jour en date du 26 mai 2015, trois individus restent en détention préventive pour plusieurs enquêtes, et un certain nombre de personnes ont été interrogées pour une seconde fois.
Le samedi 6 juin 2015, des compagnon-nes se sont rasemblé-es à l’extérieur des prisons de Prague où les prisonniers de l’opération Fenix sont actuellement détenus.

Ce qui suit est une lettre ouverte de Petr S. un des prisonniers de l’opération Fenix :

« Chers amis,

Merci à vous pour votre soutien et votre solidarité. Ca signifie beaucoup pour moi, spécialement dans cette situation. J’ai toujours regardé ma vie comme une simple partie de toute vie sur terre. Ca n’a pas changé. Même lorsque j’étais en détention, la pensée de tous ceux dont la liberté a été prise, pas seulement derrière des barreaux, ne me fait pas sentir libre moi-même. Mon parcours dans la vie a toujours été vers l’égalité et une société réellement libre pour tous. Vos mots sympas me convainc que je ne serais jamais seul sur cette voie.

Avec une gratitude sincère et des salutations fraternelles,

Petr. »

Pour le soutien financier (pour recouvrir les dépenses légales):
8760190237/0100
IBAN CZ98 0100 0000 0087 6019 0237
SWIFT CODE: KOMBCZPPXXX (KOMBCZPP)

Via contrainfo

Plus d’info: antifenix.noblogs.org
Contact: antifenix(at)riseup.net

banner

[Nancy] Trois personnes poursuivies pour des cyber-attaques contre des sites de l’Etat

Mardi 9 juin, seule une personne sur les 3 accusées avait fait le déplacement au tribunal. Car leurs avocats ont demandé le renvoi faute de temps pour avoir préparé leur défense. Le hacker présent a clairement assumé ses actes.

« Avant d’entrer dans la salle d’audience, il glisse quelques mots pour insister sur son engagement contre le projet de stockage souterrain de déchets nucléaires à Bure dans la Meuse. C’est ce mobile qui l’a conduit avec deux autres membres du groupe de pirates contestataires Anonymous, à lancer des cyber-attaques en décembre dernier contre le conseil général de la Meuse, le conseil régional et l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra).

Cela vaut aux trois hommes d’être poursuivis devant le tribunal de Nancy pour « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l’Etat » et pour « entrave ou altération du fonctionnement d’un tel système ». Ils risquent 10 ans de prison et 150.000 € d’amende.L’affaire est donc renvoyée au 9 novembre. « 

D’après la presse nucléocrate de l’est répugnant

**************************************************************

NANCY : TROIS ANONYMOUS DEVANT LE TRIBUNAL

Ils auraient attaqué les sites du Conseil régional et du Conseil général de la Meuse

Nancy. Trois militants présumés du groupe de pirates informatiques contestataires « Anonymous » sont convoqués, ce mardi matin, devant le tribunal correctionnel de Nancy. Le trio doit être jugé pour plusieurs attaques contre des sites internet. La première remonte au 11 décembre dernier et avait visé le site du Conseil général de la Meuse qui avait été rendu inaccessible.
Cette action avait été revendiquée par des Anonymous se disant opposés au projet de stockage souterrain de déchets nucléaires à Bure. Trois jours plus tard, c’est le site du Conseil régional qui avait été piraté. Puis celui de l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (ANDRA). Enfin, le 6 janvier, c’est carrément le site du ministère de la Défense qui avait été visé.
Début avril, deux suspects avaient été interpellés : un jeune étudiant en capacité de droit à Nancy et un quadragénaire de Reims. Le premier avait reconnu en garde à vue avoir été l’un des instigateurs des attaques (sauf celle contre le ministère de la Défense). Il aurait contribué à désigner les cibles tandis que le quadra de Reims aurait fait partie des hackers qui ont saturé les serveurs et bloqué l’accès aux sites. Un troisième suspect a été interpellé le 30 avril. Il s’agit d’un habitant de Nantes de 36 ans. Comme les deux autres suspects, il a été laissé libre à l’issue de sa garde à vue.
Les trois hommes sont poursuivis pour « accès et maintien frauduleux » dans un système informatique « mis en œuvre par l’État » et pour « entrave ou altération du fonctionnement » d’un tel système. Le tout en « bande organisée ». Ce qui leur fait encourir 10 ans de prison et 150.000 € d’amende. L’un de leurs avocats a d’ores et déjà demandé le report du procès. Mais la décision appartient au tribunal.

Leur presse – l’est républiain, 09/06/2015 à 05h