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[Publication] Lucioles n°21 – février 2015

Lucioles est un bulletin apériodique, on peut y lire des textes d’analyse et d’agitation autour de Paris (et sa région) et de son quotidien dans une perspective anarchiste. On y parle des différentes manifestations d’insoumission et d’attaques dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître et déceler des potentialités de rupture vis-à-vis de l’Etat, du capitalisme et de la domination sous toutes ses formes en essayant de les relier entre elles et au quotidien de chacun. Nous n’avons pas la volonté de représenter qui que ce soit, ni de défendre un quelconque bout de territoire en particulier qui n’est qu’un modèle réduit de ce monde de merde.

« Les lucioles on les voit parce qu’elles volent la nuit. Les insoumis font de la lumière aux yeux de la normalité parce que la société est grise comme la pacification. Le problème, ce ne sont pas les lucioles, mais bien la nuit. »

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Ni Dieux ni maîtres, encore et toujours !

another_myth_3_by_coalrye-d75wgdpDepuis ce matin du 7 janvier 2015, où douze personnes sont tombées sous les balles de deux fanatiques religieux ici même, en plein Paris, nous avons pu voir les brebis citoyennes trouver refuge dans l’asile sacré de l’appartenance nationale, et leurs bêlements être exploités par tous les politicards désireux de vendre leur soupe avariée démocrate et/ou sécuritaire. On crie à la défense de la liberté d’expression chère aux citoyens en tous genres. Mais que vaut-elle cette “liberté d’expression” si acclamée, et qu’aucun média ne permet de critiquer ?

Car c’est un pouvoir maintenu comme partout par ses flics en armes et ses tribunaux qui me donne ce droit, or le pouvoir punit et enferme tous ceux qui enfreignent ses lois, du fraudeur à la voleuse, de la prostituée au sans-papiers. Son hypocrisie ne l’élève pas au dessus des autres, il se trouve au même niveau que les partisans de la guerre sainte et il est tout autant notre ennemi. Comme toujours, des droits impliquent des devoirs, notamment celui de respecter des règles sous peine de sanctions. Aussi, je m’en fous de pouvoir m’exprimer si je ne peux pas agir en conséquence, car mes paroles ne sont alors que du vent, tout le monde peut dire ce qu’il veut mais la société continue son chemin comme elle est, dans la soumission passive ou active, éventuellement la dénonciation de principe mais toujours, dans les faits, l’acceptation. Être « libre » de s’exprimer mais enchaîné dans ses actes par les lois des codes pénaux, est-ce être libre ? L’« apologie » et l’« incitation » au terrorisme qui ont entraîné toute une flopée de condamnations montrent encore que le pouvoir peut toujours restreindre la limite des « libertés » qu’il accorde dès qu’il le souhaite. Non, nous ne trouverons pas de liberté dans la paix sociale qu’on tente de nous imposer, mais seulement dans l’accomplissement d’une volonté de vivre sans rien ni personne au dessus de nous, ni sur terre ni au ciel. C’est pour ça que nous ne pleurerons pas plus les trois flics que les trois fanatiques, car tous avaient décidé d’être au service d’un ordre supérieur et autoritaire dont ils croyaient exécuter la volonté, qu’elle prétende découler d’une parole divine ou de la raison d’État (en réalité l’intérêt des puissants régnant sur une partie du bétail humain nommée nation).

Très vite ils étaient des milliers en France et ailleurs à reprendre le fameux : « je suis Charlie » qui répondait au « j’ai tué Charlie ! » lancé juste après le carnage par l’un des tueurs. Mais que veut dire ce slogan au final ? Il s’agit d’un cri de ralliement derrière une République à laquelle on devrait obéir pour qu’en échange elle défende les droits de l’homme, comme la célèbre « liberté d’expression » pour laquelle ces personnes auraient été tuées. Ce slogan est rapidement devenu le symbole de la patrie ayant fait de ses morts des héros, pour lesquels il faudrait observer une minute de silence, la main sur le cœur, dans un sentiment solennel pour lequel nous n’éprouvons, nous, que de l’indifférence. Riches et pauvres, matons et voyous, religieux et athées ont mis de côté leurs différences et se sont attroupés en cortèges serviles pour ne reconnaître que cette effigie, ce mythe qui les fait se croire semblables parce qu’ils vénèrent le même drapeau. Si nous sommes attristés par la mort de ces personnes, elle ne nous touche pas plus que celles des milliers d’anonymes qui périssent loin de nos yeux sous les bombes, par les fusils, aux frontières et dans les prisons des plus grands terroristes au monde qui défilèrent en grande pompe le 11 janvier à Paris, place de la République.

Entre temps il y a aussi eu une prise d’otage dans une épicerie casher au cours de laquelle quatre autres personnes sont mortes. Mais elles, elles n’étaient pas Charlie, ce n’étaient pas des journalistes connus : ce n’étaient que des victimes de plus à rajouter à la liste des atrocités antisémites qui s’allonge depuis des siècles. Le danger des religions est dans leur essence même, dans le principe d’une vérité absolue et aliénante à laquelle on peut tout faire dire. Aussi, pour vaincre celles et ceux qui veulent convertir à coups de kalash, il faudra inciter celles et ceux qui croient en de telles vérités à les remettre en cause car il n’y a rien, dans ce monde ou en dehors, qui puisse nous accorder la liberté. Nous ne voyons pas d’autres manières d’y parvenir que par le combat contre tout ce qui entend nier notre individualité et donner un sens à la vie, contre ceux qui nous font miroiter un paradis en récompense de la soumission et de la résignation.

Nous ne voulons ni la « liberté d’expression » ni la liberté de culte, qui ne sont que des droits accordés par les puissants en échange de notre obéissance. Nous voulons la liberté entière, totale et indivisible. Nous voulons blasphémer contre toute autorité et détruire tous les pouvoirs, qu’ils résident dans les livres sacrés ou aux frontispices des États.

« On nous promet les cieux Nom de Dieu
Pour toute récompense…
Tandis que ces messieurs Nom de Dieu
S’arrondissent la panse Sang Dieu
Nous crevons d’abstinence Nom de Dieu…
Si tu veux être heureux Nom de Dieu
Pends ton propriétaire…
Coupe les curés en deux Nom de Dieu
Fout les églises par terre Sang Dieu
Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

(La Chanson du Père Duchesne, 1892.)

lucioles.noblogs.org

[Chili] Arrestation du compagnon anarchiste Diego Rios après 5 ans et 1/2 de cavale – 7 février 2015

Chili : Le compagnon Diego Ríos, en cavale depuis 2009, a été arrêté

afiche-diego-riosAujourd’hui, le 07 février 2015, les raclures de la Police d’Investigation dirigés par ce pourri de Parquet Sud ont réussi à arrêter le compagnon Diego Ríos sur la commune de La Ligua. L’information n’est toujours pas très claire, et on ne sait pas si d’autres compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s, ni comment ils l’ont localisé.

Nous rappelons que Diego avait été dénoncé par sa mère le 24 juin 2009 lorsque celle-ci avait découvert du matériel servant à fabriquer des explosifs, en plein contexte d’hystérie répressive suite à la mort de Mauricio Morales.

Depuis cette date Diego a dû vivre en clandestinité pendant plus de 5 ans. Aujourd’hui le compagnon est détenu et restera dans le commissariat de La Ligua jusqu’à demain afin qu’il comparaisse devant le centre d’(in)justice.

Le compagnon doit faire face à différentes accusations. D’une part il est accusé de port illégal d’armes et explosifs (l’affaire de juin 2009) ensuite il a été de nouveau impliqué (en son absence) dans les délires répressifs du Caso Bombas, d’association illicite terroriste.

On ne sait toujours pas quand le compagnon devra comparaître, dans la presse ils racontent que ce sera demain matin ou lundi, et à ce moment là on saura sous quels accusations il comparait et donc sous quels mesures préventives il va se retrouver.

Nous saluons la décision indomptable du compagnon il y a 4 ans et aujourd’hui, parce que ce ne seront ni les mercenaires à leurs soldes ni ces raclures de persécuteurs en costard-cravate qui pourront faire taire les décisions et convictions de se tenir debout face à ce monde de merde.

Toute notre solidarité avec le compagnon Diego Ríos ! Tout notre soutien à ceux qui sont clandestins et en cavale !

Ce ne seront ni les menaces, ni la chasse par leurs chiens, qui pourront ne serait-ce que ralentir la guerre sociale … nous sommes incoercibles.

Publicacion Refractario, 7 février 2015

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Chili : Mise à jour sur la situation de l’anarchiste Diego Ríos

Le dimanche 8 février 2015 le compagnon Diego Ríos a comparu devant le tribunal de La Ligua dans le cadre de la procédure d’arrestation, définissant celle-ci comme « légale » dans le cadre de leurs paramètres stupides.

Diego a été arrêté au matin du 7 février par ces bâtards de la BIPE-PDI (Brigade d’Investigation Policière Spéciale – Police d’Investigation). Il aurait été arrêté sur la commune de La Ligua, près de là où sa mère avait un terrain. Selon les informations qui émanent de la police, un faux passeport aurait été trouvé sur lui, ce qui rajouterait un délit supplémentaire : « falsification d’objet public ».

Une fois la procédure d’arrestation réalisée, le compagnon a été rapidement transféré, sous de grandes mesures de sécurité menées par l’administration pénitentiaire, jusqu’à la prison de Haute Sécurité, dans la section de Sécurité Maximale.

La comparution devant le tribunal a été fixée au lundi 9 février à 11h dans le centre d’(in)justice, au métro Rondizzoni, dans le neuvième tribunal, où le parquet sud, qui s’auto-désigne comme antiterroriste, présentera les charges de possession d’explosifs (poudre et détonateur) datant de 2009 et les charges du Caso Bombas (2010).

Toute notre solidarité et notre soutien insurgé avec le compagnon anarchiste Diego Ríos ! Dans aucune salle de tribunal on ne pourra juger les éternels chemins du refus de l’autorité.

Publicacionrefractario, 9 février 2015

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Chili : Formalisation de la détention préventive de Diego Ríos

mercredi 11 février 2015, synthèse réalisée à partir de sites chiliens

Bien qu’un membre du parquet ait essayé au cours de l’audience de ressusciter le Caso Bombas, ses efforts ont été vains car les charges antiterroristes ont été éliminées.

Quant à la supposée existence d’un faux passeport, elle a été démentie face à l’absence de cet élément, et donc il n’est pas inculpé pour « falsification d’objet public ».

L’unique accusation que le compagnon a dû affronter est celle de possession d’éléments destinés à la confection d’engins explosifs, qui fait partie de la loi sur le contrôle des armes, faisant référence aux 4 kg de poudre noire, au détonateur et aux autres matériaux saisis en 2009 suite à la délation de sa mère.

Le tribunal a fixé un délai d’enquête de 30 jours, que le compagnon va devoir passer dans la Section de Sécurité Maximale de la Prison de Haute Sécurité.

Traduits de l’espagnol par non-fides

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« Pour moi la liberté n’est pas un lieu, ni une permission, c’est le sentiment antiautoritaire qui remplit chaque acte, c’est la nervosité qui précède l’attaque, c’est l’expression incontrôlée d’un.e compagnon.ne de se sentir vivant.e, parce que tu sais que ta vie n’appartient plus maintenant au capital, mais y fait face »

Diego Rios

Affiche en solidarité avec Diego - en gros caractère: "Force et courage révolutionnaire au compagnon Diego Rios - Pour la prolifération des groupes d'attaque / Intensifions l'offensive contre le pouvoir"

Affiche en solidarité avec Diego – en gros caractère: « Force et courage révolutionnaire au compagnon Diego Rios – Pour la prolifération des groupes d’attaque / Intensifions l’offensive contre le pouvoir »