Archives mensuelles : décembre 2014

[Espagne] Lettre de Francisco Solar depuis la prison de Villabona

Cela fait un an que la police a débarqué dans notre appartement au cri de :”vous avez quelque chose de chaud ?!”. Ça m’avait surpris et en même temps ça m’avait fait rire. Ensuite on s’est rendu compte qu’ils voulaient savoir si on avait placé des engins explosifs comme piège, ce qui nous a fait encore plus rire.

Cela fait un an qu’ils m’ont séparé de ma compagne par des centaines de kilomètres, et depuis seulement quelques mois je peux écouter sa voix, 5 minutes tous les 15 jours.

Un an enfermé en isolement dans 3 prisons différentes du royaume espagnol. Des prisons qui basent leur politique pénitentiaire sur la psychiatrie, médicalisant les prisonniers dans le but de les étouffer. Établissant un contrôle absolu sur les communications et le contact avec l’extérieur. Dans ces prisons du premier monde on favorise la relation impersonnelle avec l’extérieur, tout ce qui est contact physique est complètement restreint, à la différence de mon expérience dans les prisons chiliennes. La possibilité d’être avec les tiens est impensable dans des endroits pareils.

Cela fait un an que la solidarité s’est fait sentir à chaque minute, spécialement de la part des anarchistes de Barcelone, qui avec leur volonté et initiative ont détruit la dispersion et l’isolement. Ils ont prouvé que la solidarité n’est pas un mot vide, que c’est un contenu inséparable de toute notre pratique et lutte pour la libération totale. Et avec ça une fois de plus le pouvoir est ridiculisé. Il ne comprend pas le moins du monde de quoi se nourrissent nos relations. Les difficultés qu’ils nous posent nous rendent plus forts, face aux adversités nous nous connaissons mieux et lorsque nous apprenons à nous connaître mieux nous rions de ce qu’on avait cru insurmontable. Si nous avons décidé d’affronter l’État c’est parce que ça fait très longtemps que nous avons décidé d’arrêter de vivre à genoux.

Francisco Solar

Centre Pénitentiaire de Villabona, le 13 Novembre 2014

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Pour écrire aux compas :

  • Mónica Caballero Sepúlveda
    Centro Penitenciario Ávila
    Ctra. de Vicolozano-Brieva, s/n
    05194 Brieva
    Ávila (España)
  • Francisco Solar Domínguez
    Centro Penitenciario Villabona
    Finca Tabladiello
    33480 Villabona-Llanera
    Asturias (España)

Traduit de l’espagnol par camotazo

Ferguson brûle. Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? (29 novembre 2014)

« Que Seattle a-t-il fait dans la nuit de samedi ? »

MontgomeryFerguson-002Plutôt que de s’engager dans une guerre d’usure avec le RCP*, quelques anarchistes ont décidé d’appeler à une manifestation distincte en solidarité avec les rebelles de Ferguson pour la soirée du samedi 29 novembre. L’appel a été intitulé « Ferguson brûle. Que va faire Seattle ? ». L’intention était de créer un espace où les gens ont pu exprimer leur colère comme ils l’entendaient, au lieu d’essayer de gérer et contrôler la colère populaire pour un programme politique restreint.

Une foule d’environ 60 personnes (dont la plupart étaient habillés entièrement en noir avec le visage masqué) s’est rassemblée au Central Community College de Seattle sur Capitol Hill à 22 heures. Il y avait au moins trois grandes banderoles avec des slogans anti-flic peints dessus, et une absence notable des signes de protestation et de pancartes qui avaient imprégné les événements précédents de la semaine**.

La marche a quitté le Central Community College de Seattle et est allée vers le nord sur Broadway. Etant donné que c’est devenu courant durant les deux dernières années, les flics sur des vélos ont longé les deux côtés de la manif. Les flics ont permis aux manifestants de prendre (et de garder) la rue, mais le mur de vélos a eu un effet certain d’empêcher les manifestants de faire bien d’autres choses que de marcher dans la rue au premier abord.

Tout le monde a marché vers le nord de Broadway, puis a contourné un bâtiment et est allé de nouveau au sud de Broadway. Des acclamations de passants bourrés ont été entendus en passant the Highline (bar punk du Capitol Hill pour les punks qui ne peuvent plus se permettre le Capitol Hill). À Union street, les flics ont essayé d’empêcher la marche d’aller vers l’Est, à tel point que les gens se sont retournés, ont fait du jogging à travers un labyrinthe de fourgons de police et ont reculé à l’angle à Pike. Dans l’action, quelqu’un a jeté une bombe de peinture sur la fenêtre du côté conducteur d’un fourgon de police. La bombe de peinture a été suivie d’une pierre à travers la même fenêtre, qui aurait frappé au visage le porc qui conduisait le fourgon.

Comme la marche s’est frayée un chemin jusqu’à Pike, quelques personnes ont réussi à bloquer les flics à vélo en montant des barricades à travers leur chemin. Les flics à vélo ont été incroyablement lents à réagir en étant obstrués sur le trottoir et ont semblé très embarrassés sur la façon de démonter et de se frayer un chemin sur la voie nouvellement barricadée. Une autre pierre a été jetée sur un autre fourgon de police, mais a seulement réussi à cabosser l’extérieur.

La marche s’est dirigée vers la 13ème avenue.

Pusieurs pierres ont été lancées sur la Bank of America mais aucune vitre n’a été cassée (visée aux angles). La police ne réussissait toujours pas à rassembler leur ligne de vélo à cet endroit et restait à l’arrière.

Sur Madison, la marche a tourné à droite, descendant la colline. La police semblait inquiète que la foule enragée retourne au couloir Pike/Pine et a formé une ligne de vélos pour bloquer la 12ème Ave. Dans leur précipitation pour bloquer la rue, ils n’ont soit pas remarqué ou ne se sont pas souciés du concessionnaire Ferrari (appelé plus tard par le torchon de la police de Seattle « commerce local ») l’ont laissé sans surveillance à l’angle. Des banderoles ont été utilisées pour bloquer la ligne de mire des flics comme une des nombreuses grandes fenêtres du concessionnaire a été éclatée, envoyant une pluie d’éclats de verre sur une voiture de luxe.

Après l’attaque de la salle d’exposition Ferrari, la marche a viré au jeu du chat et de la souris avec les flics.

En des points, il semblait que les flics permettaient aux manifestants d’aller là où ils voulaient, d’autres fois il semblait qu’ils avaient canalisés tout le monde en un endroit particulier, mais le bloc est resté fort en nombre et en équipements, ce qui a permis aux personnes de rester anonymes et libres tout en causant encore du bordel.

Au moment où on est arrivé à l’entrée arrière du parking QFC, de nombreuses personnes ont abandonné la manif. Personne n’a été arrêté.

Cette marche a été la plus bagarreuse que Seattle ait eu ces dernières années, et certainement les choses ont été agitées à partir du moment où la police a commencé leur stratégie de laisser les gens prendre la rue tout en longeant le trottoir à vélos.

Les thèmes de cette marche différaient nettement des autres événements autour du meurtre de Mike Brown à Seattle. Alors que davantage de propagande à distribuer aurait été utile, beaucoup de gens ont fait un bon travail en ne permettant pas de réduire tout ça à une campagne d’un problème unique. Des appels pour la justice de Mike Brown ne sont que trop limitées – à quoi la justice pourrait-elle même ressembler dans un monde ordonné par le capitalisme, l’État, la police et leur pilier nécessaire de la suprématie blanche? Nous refusons de nous contenter de demi-mesures et de réformes; c’est tout qui doit disparaître. Les gens ont fait un excellent travail d’avoir une tenue solide et en veillant les uns aux autres. Prenez soin les uns des autres et refaisons-ça de nouveau !

Traduit d’anarchistnews, 12/01/2014 – 22:41

NdT:

*Pour évoquer les récupérateurs du Parti Communiste Révolutionnaire, qui tentent d’endoctriner régulièrement les manifestant-es descendant dans la rue contre la police. Ils ont pris l’habitude de se ramener avec leurs tracts faites de revendications vieilles de deux siècles et de tenter de contrôler la foule enragée.

**En référence notamment à l’appel au boycott de la journée nationale de la consommation et du consumérisme, (appelée le « Black Friday »), qui s’est déroulée le 28 novembre dernier, en signe de protestation contre le non-lieu du grand jury prononcé à l’égard du flic meurtrier Darren Wilson. En somme, un appel pacifiste au boycott de la marchandise plutôt qu’un appel au pillage.

[Bruxelles] Solidarité incendiaire avec les compagnons en lutte en Grèce et au Chili

Le mardi 2 décembre nous avons incendié trois véhicules appartenant à des membres du parlement européen. L’attaque a eu lieu près de l’avenue général lartigue à Bruxelles.

Cette action est un acte de solidarité offensive avec l’anarchiste Romanos* actuellement en grève de la faim.

Solidarité avec les prisonniers anarchistes et révolutionnaires, en Grèce et partout ailleurs.

Solidarité avec les combats des compagnons au Chili**.

Publié sur indymedia Bruxelles, 03/12/2014

NdCNE:

* Le compagnon Nikos Romanos, incarcéré à la prison de Koridallos pour vol/braquage, est rentré en grève de la faim le 10 novembre dernier.

Lire sa dernière lettre en date du 3 décembre 2014

** Lire de,nombreux textes sur la compagnonne Tamara Sol Vergara, arrêtée pour avoir tiré dans la matinée du 21 janvier 2014 sur un garde de sécurité de la Banco Estado à ‘Alameda’ à Santiago du Chiii. Début juillet 2014, trois compagnons ont été condamnés à plusieurs années de prison pour « braquage  de banque et tentative d’homicide sur des flics (Caso Security)

[Pré-Saint-Gervais, 93] Le PS se prend des coups – 1er décembre 2014

La nuit du 30 novembre au 1er décembre la permanence PS du Pré-Saint-Gervais (33, rue Gabriel Péri) a eu ses vitres défoncées.

Parce que tous les pouvoirs sont assassins. Attaquons l’État quelque soit sa couleur.

Détruisons ce qui nous détruit.

Publié sur indymedia nantes, 1er décembre 2014 à 21h25