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[Espagne] Pour écrire aux deux compagnons incarcérés à la suite de l’opération ‘Ice’

Voici les adresses des deux personnes envoyées en taule à la suite de l’Opération Ice :

  • Borja Marquerie Echave
    Centro Penitenciario Madrid II
    Carretera Meco, 5
    28805
    Alcalá de Henares, Madrid, España.
  • Juan Manuel Bustamante Vergara (Nahuel)
    Centro Penitenciario Madrid V
    Carretera M-609, km. 3,5.
    28791
    Soto del Real, Madrid, España.

Solidarité !

 

[Espagne] La meilleure arme contre la répression, l’action directe

Compagnonnes et compagnons,

Cela fait à peu près deux ans que nous voyons comment l’État et ses forces répressives s’en prennent plus que jamais au mouvement anarchiste. De nombreux compagnon-ne-s ont été arrêté-e-s et emprisonné-e-s, des procureurs ont demandé des années de prison, appuyés par des campagnes médiatiques contre nos luttes et espaces. Tout cela n’a qu’un but : faire disparaître les idées anarchistes, obtenir, à partir de la répression, la violence, la peur et la prison ; que toute dissidence soit éliminée.

Ces dernières années nous avons pris la mauvaise habitude de ne subsister qu’en tant que scène, la plus grande partie du mouvement se contentant de maintenir les apparences, de maintenir la vitrine sociale par des activités et des pratiques (qui ne demandent pas beaucoup de sacrifices) qui donnaient l’impression à la société qu’il y avait une dissidence et une lutte contre l’État capitaliste, qui rarement se matérialisaient en quelque chose de concret.

Ainsi, ces dernières années, qui ne sont que la suite logique d’un processus qui a commencé avec la transition, il y a eu une absorption de la part de l’État démocratique et capitaliste de la plus grande partie des luttes qui se considéraient révolutionnaires. Après les avoir pacifié, les avoir transformé et empoisonné, il en a fait ses complices démocratiques de « gauche », des mouvements civiques et citoyens.

Maintenant l’État a déclaré la guerre publique et médiatique aux anarchistes, il en a fait son principal objectif et nous ne pouvons pas rester désemparés ou nous contenter de sortir des communiqués et faire des manifestations « promenades » alors qu’ils nous étouffent par des procès et la prison, alors qu’ils nous pourchassent.

Nous lançons un appel à la solidarité active avec les compagnons et compagnonnes poursuivis. Récupérons les méthodes que nous avons enterrées il y a longtemps, utilisons de nouveau l’action directe comme le meilleur outil de solidarité.

Exprimons sur les murs que la solidarité que les journalistes essaient de cacher existe toujours, boycottons [sic] et sabotons les banques qui ont condamné nos compagnonnes, expliquons à nos voisins ce que les médias ne disent pas. Utilisons notre imagination pour montrer à nos bourreaux et nos ennemis qu’après le calme vient toujours la tempête, pour retourner cette apathie qui nous accable, et parce que nous savons que la lutte est le seul chemin.

Solidarité avec les anarchistes prisonnier-e-s, que la révolte se propage, que l’étincelle illumine les nuits sombres de ce chemin.

Mort à l’État et vive l’anarchie !

À leur répression répondons par notre solidarité.
À leur violence répondons par l’action directe.
À leurs lois répondons par notre imagination.
Agis !!

actua

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides]

[Madrid, Espagne] Six anarchistes arrêtés lors de l’opération ‘Ice’ du 4 novembre 2015 / Deux compagnons envoyés en taule [Mise-à-jour, 08/11/2015]

Mise-à-jour, 8 novembre 2015:

Le 6 novembre aux alentours de midi, quatre des six anarchistes arrêtées ont été remis en liberté sous caution par le Juzgado Central número 3 de la Audiencia Nacional, responsable de l’opération policière. Plus de 20.000 euros ont du être versés pour faire sortir les quatre, après deux jours de garde-à-vue. Quant aux deux autres, ils sont incarcérés en préventive. Tous les chefs d’accusations contre les six sont maintenus. L’Etat les poursuit en raison de leur « responsabilité dans l’attaque incendiaire contre 4 agences bancaires de Madrid », « d’appartenance à un groupe terroriste ». Il semblerait que la déclaration des flics selon laquelle ils auraient mis la main sur des engins explosifs et bombes artisanales lors de la perquisition est complètement bidon. Ces éléments à charge sont totalement absents du dossier selon l’avocat des inculpés, Daniel Amelang.

Mise-à-jour, 6 novembre à 15h13

Finalement, on apprend que six compagnons (au lieu des 5 annoncés initialement) ont été arrêtés lors de l’opération ‘Ice’. Deux d’entre eux ont été envoyés directement en taule. Les autres devraient sortir sous caution. Durant la matinée du vendredi 6 novembre, des compagnons se sont rassemblés en solidarité devant l’Audiencia Nacional.

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baillonLe 4 novembre, la brigade d’information de la police nationale de Madrid a arrêté 5 personnes, membres du groupe anarchiste ‘Straight Edge’, accusés d’appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme.

Lors des perquisitions aux domiciles des compagnons, les flics ont mis la main sur du matériel servant selon eux à confectionner des engins explosifs, diverses quantités de poudre et de manuels pour fabriquer des bombes artisanales.

Cette énième opération policière envers le milieu anarchiste, baptisée cette fois-ci « Operacion Ice », est menée dans le cadre de l’enquête concernant l’attaque incendiaire de quatre agences bancaires de Madrid. Les flics les soupçonnent également d’être les auteurs de l’incendie d’un autre établissement bancaire et d’un centre commercial à Barcelone.

Les compagnons détenus comparaîtront devant l’Audiencia Nacional pour appartenance à une organisation criminelle à des fins terroristes, destructions et apologie de terrorisme. Quatre des compagnons arrêtés résident à Madrid, le cinquième résidant dans la municipalité madrilène de ‘Las Matas’.

En plus de ces 5 arrestations, les flics de la brigade d’information de Madrid ont mené plusieurs perquisitions de domiciles avec l’autorisation du Tribunal central n°3 de l’Audiencia Nacional. Lors de ces perquisitions, les flics ont trouvé de la poudre, ds mèches, des manuels pour confectionner des bombes artisanales et des engins explosifs. Les flics ont annoncé s’être aussi emparés de plusieurs documents et propagande relatifs aux Groupes Anarchistes Coordonnés (GAC), ce pourquoi plusieurs compagnons – dont Monica et Francisco – sont incarcérés.

A la suite des perquiz, les flics font le lien entre le groupe ‘Straight Edge’ et les GAC. Cette nouvelle vague d’arrestations contre les anarchistes est la cinquième depuis l’incarcération de Monica et Francisco pour l’attaque incendiaire de la basilique ‘Del Pilar’ de Saragosse. S’en est suivi l’opération Pandora le 16 décembre 2013, celle du 30 mars 2014 nommée « opération Pinata », ainsi que celle plus récente du 28 octobre dernier (qui serait la suite de la première opération), pour laquelle une personne est incarcérée.

[A partir de la presse espagnole]

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5 compagnons de plus, une même lutte !

Dans la matinée du 4 novembre 2015, la brigade d’information a fait irruption aux domiciles de cinq compagnons appartenant au collectif STRAIGHT EDGE MADRID, en perquisitionnant les logements et en s’emparant un matériel du collectif. Les perquiz se sont soldées par l’arrestation de cinq compagnons qui se trouvent détenus au commissariat de Moratalaz et ils ne pourront pas parler à un avocat jusqu’au jour suivant. On s’attend à ce qu’ils comparaissent devant la justice ce vendredi.

C’est une autre opération contre le mouvement anarchiste après le deuxième épisode qui vient de se dérouler de l’Opération Pandora, où des compagnons de Barcelone (des quartiers de Graçia, de Sant Andreu et de Sants) et de Manresa ont été arrêtées pour appartenance supposée aux GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées) et dont l’une d’elles se trouve en détention préventive.

La même année, nous avons vécu il y a quelques mois à Madrid, à Barcelone, à Palencia et à Grenade la dénommée Opération Piñata durant laquelle la même chose s’est passée : des perquisitions de domiciles et de centres sociaux qui se sont soldées par l’arrestation de 15 personnes accusées « d’appartenance à une organisation terroriste ».

Idem en décembre dernier nous avons subi la même chose lors de l’Opération Pandora : la police a fait irruption dans 14 maisons et centres sociaux et les flics ont arrêté 11 anarchistes à Barcelone, à Sabadell, à Manresa et Madrid. Nous ne pouvons pas oublier nos compagnons enfermés depuis 2013, Monica et Francisco, qui dès le début ont été envoyés en prison sous le régime F. I. E. S (déclaré illégal par le Tribunal Supremo (sic, NdT)) accusés d’avoir placé un engin explosif dans la basilique del Pilar à Saragosse, sans blesser personne. […]

Face à la répression notre solidarité est une arme.

Solidarité avec les compagnons détenus !

Traduit de l’espagnol de contramadriz, 6/11/2015

[Espagne, Pandora 2] Prison préventive pour un des neuf arrêtés à Barcelone et Manresa

cartel03castellanoAujourd’hui 30 octobre, le juge d’instruction Juan Pablo González de l’Audiencia Nacional a envoyé en prison préventive un des neuf arrêtés du 28 octobre lors de l’opération Pandora 2. Cinq autres ont été remis en liberté contre une caution de 5000 euros, un autre contre une caution de 4000 euros (soit 29.000 euros en tout !), et les deux dernières personnes sans caution, mais avec un pointage hebdomadaire au tribunal le plus proche de leur domicile et le retrait du passeport. Tous ont été mis en examen pour « appartenance à organisation terroriste », les fameux GAC (Grupos Anarquistas Coordinados), que le juge a définis comme de type « anarchiste insurrectionaliste« .

Les neuf arrêtés avaient été transférés le 29 octobre des commissariats catalans de Terrassa, Sabadell, Cerdanyola del Vallès et Rubí vers la prison de Tres Cantos à Madrid. Ils ont commencé à être interrogés aujourd’hui par le juge Juan Pablo González, qui remplace pendant six mois son collègue Javier Gómez Bermúdez (celui de Pandora 1 depuis décembre 2014), affecté en France. Le juge a décrété le secret de l’instruction, ce qui lui permet de ne pas justifier pourquoi un des compagnons -par ailleurs avocat et résident à Sants- a été envoyé en prison.

Une manifestation d’une centaine de personnes a eu lieu à Madrid lorsque les neuf sont passés devant l’Audiencia Nacional. Hier 29 octobre, d’autres manifestations s’étaient déroulées aussi à Valence (300 personnes), Iruña et Granada.

[Synthèse de la presse espagnole par cette semaine]

Voici l’adresse du compagnon en préventive :

Enrique Costoya Allegue
CP Madrid V Soto del Real
Ctra M-609, km 3,5 Módulo 15
28791 Soto del Real (Madrid)
Espagne

Solidarité !

afichemonicayfrancisco Affiches publiées sur contramadriz

[Espagne] Nouvelles vagues de perquisitions et arrestations contre des anarchistes dans la région de Barcelone

arton4744-a3cc5Un jour après que Monica et Francisco comparaissent devant l’Audiencia Nacional [1], il y a eu une vague de perquisitions. La scène est presque identique aux opérations précédentes, Pandora et Piñata : à 7h du matin un dispositif policer disproportionné bloque une rue et fait irruption dans un athénée, dans ce cas l’Athénée libertaire de Sants, puis dans un appartement du même quartier, ainsi qu’à Gracia, à plusieurs endroits à Sant Andreu, à deux endroits à Manresa et finalement au Centre Social La Revoltosa dans le quartier du Clot, et un appartement de plus dans ce quartier.

Il y aurait 10 perquisitions en cours et 9 arrestations.

La solidarité n’a pas tardé à se déclencher, surtout avec l’Athénée de Sants, et peu de temps après l’irruption des flics, il y avait plusieurs personnes autour du lieu. La rue principale du quartier a été coupée par des personnes solidaires envers ceux/celles arrêté-e-s et en réponse à cette nouvelle chasse aux sorcières.

On remarque assez ironiquement que cela a lieu le jour suivant des déclarations au parlement catalan qui parlaient de se séparer de l’État espagnol. On voit clairement qu’ils ne parlaient pas de se séparer de l’Audiencia Nacional en tout cas.

Selon toute vraisemblance, ces arrestations seraient la continuité des opérations Pandora et Piñata dont la cible sont les GAC (Groupes Anarchistes Coordonnées).

[Traduit de l’espagnol d’alasbarricadas par non-fides.]

NdNF

[1] Tribunal espagnol spécialisé pour les affaires importantes et crimes graves, par exemple relevant de la loi antiterroriste. Il siège à Madrid. NdT

Un article complet sur cette énième vague répressive est consultable sur cette semaine. Avec une critique générale de la collaboration avec l’ennemi dont font preuve des solidaires libertaires lors des manifestations qui ont suivi.

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Espagne : Prolongation de la prison préventive pour Mónica et Francisco

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Le mardi 27 octobre, Mónica et Francisco devaient passer de nouveau devant l’Audiencia Nacional [1] pour savoir si celle-ci décidait de prolonger la prison préventive ou de les libérer en attente du procès. Et la décision a été de prolonger leur enfermement.

Bien que dans la législation espagnole le temps maximum de prison préventive est de deux ans, l’État a la possibilité de le prolonger (en s’appuyant sur des raisons de cas exceptionnels) de deux ans de plus, et c’est ce qui a été fait.

Il y a deux ans, le 13 novembre 2013, Mónica et Francisco ont été arrêté-e-s avec trois personnes, pour qui l’affaire a été classée. Mónica et Francisco sont quant à eux en attente d’un jugement, accusés d’appartenance à une organisation terroriste, de destruction et de conspiration.

Le même jour de cette décision de l’Audiencia Nacional il y a eu 9 arrestations dans le cadre d’un nouveau coup répressif contre des anarchistes à Barcelone et Manresa.

Face à cela il faut encaisser les coups et aller de l’avant, en montrant aux compagnons qu’ils ne sont pas seuls et au pouvoir qu’il ne réussira pas à stopper notre solidarité.

Ils peuvent nous enfermer, mais pas nous stopper.

Liberté pour les anarchistes prisonniers !
Solidarité avec les personnes arrêtées !
Nous voulons nos compagnons avec nous tout de suite !

[Traduit de l’espagnol de Contrainfo par non-fides.fr]

 

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Mónica and Francisco pretrial detention extending.

On Tuesday 27 he held the view where it was decided if they extended the remand Monica and Francisco or put them released pending trial. It has left the resolution, and has extended them.

Although the Spanish legislation provides for two years as the maximum time a person can remain in pretrial detention, the State has the possibility to lengthen (arguing some sort of exception in the case) for two years, and has done .

Two years ago, on 13 November 2013 they were arrested along with three others, to which the case has filed them. Monica and Francisco are awaiting trial on charges of belonging to a terrorist organization and conspiracy havoc.

The same day you leave this resolution detain 9 people in a new blow to anarchism in Barcelona and Manresa ten records in houses and premises.

And in this we just have to roll with the punches and keep going, showing them they are not alone and that our solidarity will not get slow.

THEY CAN ARREST US, BUT NOT STOP US!
FREEDOM ANARCHIST PRISONERS!
SOLIDARITY WITH ARRESTED!
WE WANT OUR PARTNERS IN THE STREET NOW!

[Received by mail]

[Espagne] Actualisation sur la situation de Monica Caballero et Francisco Solar – Octobre 2015

afiche-monicayfranciscoPresque deux longues années ont passé depuis que les anarchistes Monica et Francisco ont été emprisonnés sur des accusations d’appartenance à une organisation terroriste, destructions et conspiration. Durant ce temps-là, ils ont fait face aux cellules d’isolement de différentes prisons espagnoles, le régime FIES et la dispersion, réaffirmant toujours dans les idées et soulignant une fois de plus le fossé infranchissable entre le monde que les anarchistes visent et celui que le pouvoir impose.

Deux ans ça fait beaucoup. Il y a eu le temps par exemple de réaliser deux opération anti-terroristes de plus, en connectant les trois cas à travers les sigles GAC-FAI-FRI et en accusant un total de plus de 25 compagnons de différentes parties de la péninsule pour terrorisme. Il y a eu aussi le temps d’entendre le défi de l’enfermement, celui de la solidarité et de resserrer les liens entre compagnons. Mais au-delà du temps, de ses possibilités et de toutes les tentatives d’obtenir la libération des compagnons, Monica et Francisco sont toujours à l’heure actuelle en détention préventive (les deux dans la prison des Asturies) en attente de jugement.

Bien que la législation espagnole prévoit une durée maximale de deux ans de détention provisoire, l’Etat a la possibilité d’allonger (en faisant valoir une sorte de cas d’exception) de deux ans de plus et signifie donc qu’une personne peut passer jusqu’à quatre ans dans les prisons espagnoles sans procès. Etant donné qu’il reste un mois pour qu’ils accomplissent les deux ans et qu’il n’y a toujours pas de date de procès, il semble que ça sera finalement retardé. Dans ce cas, la Audiencia Nacional doit se prononcer soit pour réaffirmer leur décision de les maintenir incarcérés et prolonger ainsi leur détention de deux ans de plus (et le procès pourrait avoir lieu à tout moment au cours de ces deux années ajoutées), soit pour accorder leur libération en attendant leur procès. Pour cela, ils devraient être transférés à un moment donné à Madrid et comparaître devant la Audiencia Nacional; ça sera à ce moment et en ce lieu qu’ils décideront de la libération conditionnelle possible de nos compagnons. Cette comparution, derrière des portes closes, pourrait se tenir le 13 novembre prochain au plus tard, ou plus tôt.

Bien que la phase d’instruction ait pris fin en juin et que tout semblait être prévu pour un jugement cet automne, la demande récente d’un rapport d’une des parties de l’accusation pourrait provoquer, si celle-ci est acceptée, un retour à la phase d’instruction jusqu’à ce que le rapport soit rédigé, ce qui repousserait dans le temps la date du procès. Maintenant, on est aussi dans l’attente de savoir si cette demande sera acceptée ou rejetée. Rappelez-vous qu’il y a, mises à part celles du bureau du procureur, deux accusations spécifiques qui seront présentées au procès contre nos compagnons ; la municipalité de Saragosse et un témoin de l’explosion dans la Basilique del Pilar qui affirme avoir eu des dommages à une oreille.

A n’importe quel moment, Monica et Francisco risquent de nombreuses années de prison dans ce jugement. Bien qu’ils ne sachent pas encore la quantité exacte d’années que le procureur demandera, puisque le rendu de l’accusation n’est toujours pas sorti, les délits qu’on leur impute implique la réquisition de longues peines.

Il y a encore de nombreuses interrogations quant au domaine extérieur de la légalité, mais il n’est pas exagéré d’affirmer que dans ce bras de fer contre la prison, l’attitude et la solidarité peut ébranler les objectifs de l’Etat à chaque fois que nous réussissons à maintenir le soutien aux compagnons et la détermination à poursuivre la lutte. Comme beaucoup l’ont fait avant, comme beaucoup le font encore, nous continueront à être complices avec tous ceux qui se lancent dans le conflit contre la domination, dans l’incertitude de l’anarchie, sans plus de certitudes que nos propres passions.

Que la lutte continue, que la solidarité s’étende !
Liberté pour Monica et Francisco !
Liberté pour tous les prisonniers anarchistes !
Jusqu’à la fin de l’obéissance !

Quelques anarchistes. Barcelone, octobre 2015

L’adresse actuelle des compagnons :

Mónica Caballero Sepúlveda
Francisco Solar Domínguez
C.P Villabona-Asturias
Finca Tabladiello s/n
33422 Villabona-Llanera
(Asturias)

Traduit de l’espagnol de contramadriz, 13 Octubre 2015

Solidarité avec Monica et Francisco

[Valence, Espagne] De la tentative d’évasion à l’émeute au CIE – 8 septembre 2015

NINIDans la nuit de dimanche 7 au lundi 8 septembre, une tentative d’évasion a tourné à la révolte collective contre les flics et le personnel du Centre d’Internement pour Etrangers (CIE) de Valence. Tout serait parti d’une tentative d’évasion de cinq migrants qui se sont rués sur deux agents de sécurité.

Vers 23h30 dimanche, plusieurs sans-papiers détenus ont tenté de s’évader de l’enfer carcéral et des conditions merdiques qu’ils subissent (en l’occurrence le manque de toilettes dans les cellules*). Un migrant a réussi à arracher un trousseau de clés des mains d’un des flics – qui au passage s’est mangé des coups dans la gueule – et d’accéder au toit de la prison. De là, un groupe de migrants a attaqué les flics à l’aide de pierres et de branches d’arbres longues d’un mètre environ. Les flics suréquipés ont répliqué par des tirs de balles en caoutchouc. Ils ont appelé de nombreux renforts anti-émeute (dont l’Unité d’Intervention de la Police, UIP) dès que la situation était hors de contrôle.

A l’intérieur du centre, des sans-papiers ont foutu le feu à leurs matelas, utilisé des extincteurs en direction des flics et provoqué de nombreux dégâts matériels. Les pompiers sont rapidement intervenus et les migrants ont réintégré le centre aux alentours d’une heure du matin. Cette révolte a laissé cinq flics blessés d’après la presse espagnole. 54 sans-papiers auraient participé à l’émeute.

En septembre 2014, plusieurs sans-papiers s’étaient évadés lors d’une révolte similaire dans ce même centre.

Solidarité dans la révolte, avec ou sans-papiers !

NdT :
*D’après l’organisation citoyenne « CIEs NO » (partis de gauche en campagne pour demander au pouvoir de fermer les centres de rétention), qui a émis des critiques sur les conditions de rétention des migrants. Une de ses porte-paroles, Ana Fornés, récupère la révolte des migrants en évoquant les conditions « insalubres » de ce centre. Selon elle et ses acolytes, cette révolte s’adresserait au pouvoir pour « attirer l’attention sur leur situation et les conditions dans le CIE, qui sont très difficiles ». Le problème ne serait donc pas l’enfermement et le contrôle en général ni même les expulsions, les frontières, etc… mais seulement un souci d’infrastructures vêtustes qui « bafoueraient les droits humains » et favoriseraient d’éventuelles émeutes. Pour elle, comme pour le maire de Valence et la Croix-Rouge, il s’agit de faire campagne pour la fermeture de ce CIE, dans lequel 75 migrants, la plupart originaires du maghreb, sont séquestrés avant d’être expulsés.

Valencia

[Espagne] Des nouvelles du compagnon Gabriel Pombo Da Silva

À propos du compagnon Gabriel Pombo Da Silva et des Maxi-prisons

Il y a maintenant un an que le compagnon Gabriel Pombo Da Silva a été transféré au centre pénitentiaire de Topas (Salamanque). Il continue d’y résister à la dure expérience de la privation de liberté (après déjà plus de 30 années passées derrière les barreaux), mais aussi aux divers dispositifs que l’administration pénitentiaire ne cesse de perfectionner au mieux de ses intérêts et de ceux de ses commanditaires.

La prison de Topas a été créée dans le cadre du programme de construction d’une vingtaine de maxiprisons promulgué au début des années 90 par le gouvernement PSOE de Felipe González. À la même époque, le sinistre et socialiste directeur de l’AP, Antoni Asunción, introduisait la directive interne régissant les régimes FIES.

La prison de Topas a donc les caractéristiques de ces nouvelles usines d’incarcération de masse – en Espagne, le nombre de personnes emprisonnées a doublé en 20 ans, passant en gros de 35 000 à 70 000 entre 1991 et 2011.

Un des critères de cette modernisation consistant à éloigner les établissements carcéraux des centres urbains, celle de Topas a donc été construite en rase campagne. Cela répond à plusieurs objectifs : planquer le plus possible ces lieux de misère ; séparer davantage encore les personnes emprisonnées de leurs proches, obligé-es de parcourir de longs kilomètres pour la moindre visite – coup de chance (?!), contrairement à la plupart des autres taules, Topas se trouve au bord d’une route nationale desservie par une ligne de bus, un “luxe” qui permet d’éviter la punition collective de coûteux trajets ou de la marche forcée.

Cet éloignement est également destiné à réduire les manifestations de solidarité dans les quartiers telles qu’elles ont pu exister par le passé, notamment lors de mouvements à l’intérieur, ainsi qu’à rendre les évasions extrêmement difficiles.

Ce programme de nouveaux établissements pénitentiaires est ainsi venu répondre aux vagues de luttes, d’émeutes et d’évasions qui ont régulièrement secoué les prisons espagnoles des années 70 jusqu’aux années 90. Rassemblant en leur sein différents types de détention (maison d’arrêt, centrale etc.), il s’agit de prisons de sécurité maximale, équipées entre autres de portes automatiques, de systèmes de contrôle informatisés de plus en plus sophistiqués et d’une multitude de dispositifs de haute technologie.

La taille et l’architecture de ces prisons permettent d’enfermer dans chacune d’entre elles plus d’un millier de prisonnier-es, tout en les séparant au gré des nécessités et des expérimentations de la gestion carcérale. Elles sont en effet divisées en différents bâtiments autonomes les uns des autres avec leur cour de promenade, leurs parloirs, leur cantine. Tout type de rencontres entre les détenu-es des différentes unités étant soigneusement évité, ils et elles n’ont que très peu de moyens de savoir ce qui se passe dans le reste de la détention, ce qui réduit d’autant les possibilités de luttes, voire d’émeutes, d’ampleur. Pour empêcher tout «  regroupements dangereux  », il est aussi très facile de déplacer un prisonnier d’un bâtiment à l’autre sans avoir recours au transfert dans une autre taule – même si la dispersion reste un moyen efficace de punir les prisonnier-es et leurs proches. Après 5 transferts depuis son arrivée en Espagne, Gabriel a par exemple déjà pu découvrir 5 modules internes différents à Topas.

Cette organisation reposant à la fois sur la massification et l’atomisation contribue donc à poursuivre la sale guerre en brisant les liens de solidarité ou en encourageant rivalités et embrouilles dans un contexte de misère affective et économique. Histoire d’en rajouter une couche dans la pénurie et la course à la survie, la dernière trouvaille en date de Topas a consisté à réduire les possibilités de mandats à deux par mois, à effectuer uniquement par les familles ou l’avocat …

Parallèlement à ce modèle architectural s’est aussi développé le concept moderne de traitement scientifique des prisonnier-es. Cobayes modernes, ils et elles sont en effet classifié-es selon une interminable liste de régimes, degrés et phases. Cette mise en cases qui se veut extrêmement pointue est effectuée par tout un panel de spécialistes (les dites «  équipes techniques  » ou «  trucologues  » comme ironise Gabriel qui refuse de se soumettre à leur examen : psychologues, sociologues, pédagogues et autres travailleurs sociaux…) selon des critères essentiellement comportementaux et disciplinaires. Ce qui porte le doux nom de “traitement individualisé” revient à scruter à la loupe le comportement de chaque prisonnier-e, pour établir son profil et le traitement à lui appliquer. En termes moins choisis, il s’agit d’appuyer là où ça fait mal – sachant que cette bureaucratie est aussi déterminante pour les permis de sortie et les conditionnelles. Tout cela passe évidemment par la constitution d’énormes bases de données et par un contrôle au plus serré.

Au delà des interrogatoires réguliers prévus par ces bataillons d’experts, la surveillance au quotidien est assurée par différents moyens : le système de caméras omniprésentes et les rapports d’incidents distribués par les matons sont malheureusement souvent efficacement secondés par le contrôle des co-détenu-es.
Les modules dits de « respect maximum » soi-disant de « la vie en commun »  sont un exemple extrême de cette cogestion. Les prisonnier-es qui y entrent s’engagent de fait à respecter et à faire respecter par les autres non seulement le règlement de la taule, mais en prime un code de bonne conduite élaboré par la division elle-même. Sous couvert d’assemblées de bilan, ils et elles  participent activement à leur propre enfermement et au règne de la balance qui a tendance à se généraliser, c’est sans doute ça la réinsertion…

Bien entendu, l’ensemble du système fonctionne sur la stratégie de la carotte et du bâton : récompenses pour celles et ceux qui de différentes manières font preuve de leur bonne volonté à l’égard de l’administration pénitentiaire, tandis que les régimes fermés, l’isolement et la plupart des régimes FIES sont destinés à punir les prisonnier-e-s « conflictuel-les » et viennent entériner les diagnostics ou pronostics de dangerosité sociale.

Le FIES 3 attendait les compagnon-nes Francisco et Mónica dès leur incarcération. Gabriel, pour sa part, a été placé en FIES 5 alors qu’il se trouvait à A Lama, et cette décision a déjà été reconduite plusieurs fois par l’administration de Topas. Egalement considérée comme rebelle, Noelia Cotelo vient à son tour d’arriver à Topas où elle immédiatement été mise à l’isolement. Elle est toujours en FIES 5. Entre autres mesures spéciales, cela implique concrètement que toutes les communications écrites ou orales sont lues, photocopiées, écoutées et enregistrées et qu’elles peuvent être censurées sur des critères pour le moins flous de “contenu subversif” ou d’”atteinte à la sécurité ou au bon fonctionnement de la taule”. En l’occurrence, c’est quasiment l’ensemble des publications de caractère anarchiste destinées au compagnon qui sont retenues, y compris quand elles répondent au critère obligatoire et déjà sélectif de porter ISBN et mention de l’imprimeur. D’où sa demande de ne pas joindre de lettre à ce genre d’envoi qui se voit entièrement refusé. Sa correspondance est aussi soumise à la limitation de 2 lettres maximum à envoyer par semaine, sans compter les retards ou les disparitions «  inexpliqués  » de courriers, pour le faire taire et l’isoler davantage sans doute.

Au recours envoyé par Gabriel, le juge de vigilancia de la région a répondu par la confirmation du placement en FIES, avec cette phrase qui ne manque pas de saveur  : « Il résulte des rapports reçus et du contenu des surveillances de communications effectuées depuis qu’il se trouve dans ce centre pénitentiaire qu’il continue de mener une lutte anarchiste et antisystème contre le régime et les institutions, encourageant ses proches et ses amis à lutter ». Cela en dit long sur ce que l’Etat attend du compagnon : renoncer à ce qu’il pense et à ce qu’il est ; le harcèlement et les sales jeux y compris sur sa date de sortie de prison (les recours juridiques sont toujours en cours) visent sans doute à cela et n’y sont manifestement pas parvenus.

Le fonctionnement et la fonction de la prison viennent à nouveau nous rappeler qu’elle est le reflet en plus dense de la société qui la produit et qui en a besoin. Du plus bas au plus élevé des échelons, les rouages qui assurent le maintien des institutions et de l’ordre établi, nécessitent et exigent la soumission du plus grand nombre. Il faut briser les individus et éradiquer les possibilités de luttes. Le consentement peut être acheté à coups de bons et de mauvais points, de quelques miettes, de drogues légales et illégales ou tenté d’être arraché par la violence plus directe, car tous les moyens sont bons aux yeux des puissants, démocrates ou pas.

L’« humanisation » des prisons vendue par le pouvoir et la propagande médiatique cache en réalité la tentative de dépersonnalisation et de dépossession totale, tout comme leur prétendue « paix sociale » n’est qu’une guerre plus ou moins larvée.

Dehors comme dedans, c’est bien ces engrenages qu’il s’agit de briser, ainsi que toutes les chaînes, physiques, psychologiques et technologiques. Seules la révolte et la lutte permettront d’en finir avec les rapports fondés sur la domination et d’assouvir nos désirs de liberté.

A bas la société carcérale, l’Etat et toute autorité !

Août 2015, des anarchistes solidaires

Pour écrire au compagnon :

Gabriel Pombo Da Silva
CP Topas-Salamanca
Ctra N-630, km 314
37799 Topas (Salamanca)
Espagne

Publié sur contrainfo, 20 août 2015

[Espagne] Pour soutenir financièrement les compagnons réprimés de « l’opération Piñata »

Le 30 mars 2015, 39 personnes ont été arrêtées dans les villes de Madrid, Barcelone, Grenade et Palencia durant ce que l’on a appelé « l’opération Piñata ».

L’intention de répondre ce numéro de compte est exclusivement pour pouvoir faire face aux frais qu’impliquent les avocats, les recours et autres mesures judiciaires.

Nous vous remercions de diffuser ce numéro de compte accompagné de ce texte.

  • ES64 1491 0001 2721 4912 5227 

[Traduit de contramadriz]

[Espagne, Opération Piñata] Paul, dernier compagnon emprisonné, sort de prison – 19 juin 2015

Hier après-midi, vendredi 19, Paul, le dernier des compagnon.ne.s anarchistes emprisonné.e.s pour l’Opération Piñata, a été remis en liberté. Comme tou.te.s les autres, il s’agit de liberté surveillée. C’est une bonne nouvelle, mais il ne faut pas oublier qu’il reste le procès et le jugement. En outre, n’oublions pas tou.te.s les autres prisonnier.e.s anarchistes qui sont dans les cachots de l’État espagnol et ailleurs.

Solidarité avec Monica et Francisco !
Solidarité avec tou.te.s les rebelle.s qui sont emprisonné.e.s parce qu’ils portent les idées anarchistes dans la pratique !
A bas les murs des prisons !

[Traduit de l’espagnol par non-fides de ContraMadriz]