Archives de l’auteur : lechatnoiremeutier

[Nuit de la Saint-Sylvestre en Allemagne] Feux de solidarité du nouvel an devant les prisons [+ Quelques bonnes résolutions pour 2016…]

[Leipzig] Voitures de la douane détruites

[Au total, au moins 8 véhicules de la douane ont été incendiés. Le coût du sabotage s’élèverait à près de 200.000 euros d’après la presse]

163849Dans la nuit de la Saint-Silvestre, nous avons incendié quelques voitures de la douane en solidarité avec tou-te-s les compagnon-nes qui sont visé-e-s par la répression, qui ne peuvent pas être chez nous et qui sont en guerre perpétuelle avec les Etats, dont ces coups répressifs émanent.
Nous avons choisi la douane comme institution qui exécute les ordres du ministère allemand des finances – Qui lui verserait ne serait-ce qu’une seule larme ?

Nous prenons en considération que nous ne pouvons pas uniquement abattre l’Etat et le capital avec de telles actions, mais nous voulons cependant leur mettre des bâtons dans les roues à chaque occasion qui s’offre à nous. Nous ne manquerons pas d’affronter nos ennemis en raison des contraintes de circonstances.

Nous avons eu vent que des compagnon-nes dans certains pays ont suivi l’appel à un Décembre Noir et chacune de ces attaques ont pu réchauffer nos cœurs – Nous nous joignons donc volontiers à eux.

Nous souhaitons à tous les compagnon-nes une nouvelle année combative et pleine de force à ceux qui sont poursuivis par les autorités répressives pour survivre ces temps-ci.

Des amis du travail au noir

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[Francfort] Barricades et attaques contre les flics

Chère police,

51019Nous vous détestons pour chaque expulsion et chaque contrôle raciste dans la rue. Nous vous détestons pour vos coups de matraque et arrestations lors de Blockupy, des manifs anti-Pegida et lors de n’importe quel manif à Francfort. Nous vous détestons pour les expulsions de nos occupations et squats. Nous vous détestons pour votre défense brutale et autoritaire de l’Etat.

Il existe encore 1000 autres raisons de vous détester. C’est pourquoi nous portons notre haine dans la rue et utilisons chaque possibilités afin de riposter à vos agissements criminels. Mais la nuit d’hier nous vous dédions et à ABG – vous devriez à l’avenir écouter nos revendications après que vous ayez brutalement attaqué nos espaces de vie et d’habitation- à l’avenir, nous incendierons aussi vos voitures, souillerons vos bâtiments et attirerons vos troupes dans des guets-apens. Pour expliquer de manière directe également nos intentions pour la nouvelle année, nous avons incendié une barricade de pneu à Bockenheimer Warte (station de métro dans le district ‘Westend’, NdT) et attaqué une agence de la Commerzbank située juste à côté.

Protégé des nappes de brouillard, nous avons pu attaquer la première vague de vos uniformes avec des pierres, des engins pyrotechniques et des bouteilles de peinture.

Des saluts vont à tou-te-s les ami-e-s qui luttent partout dans le monde pour se libérer. Beaucoup de force et d’amour à tous les compagnon-nes incarcéré-es.

Des autonomes de Francfort infiniment nombreux.

Les porcs de la presse ajoutent ceci :

« Ce n’était malheureusement pas une nuit de la St-Sylvestre sans attaque de policiers. Peu après minuit, des personnes cagoulées ont incendié des pneus qu’elles ont placé dans la rue dans le secteur de la Gräfstraße / Adalberstraße (Bockenheim). Dès leur arrivée, les policiers ont été accueillis par des jets de pierres et de bouteilles de peinture. Personne n’a été blessé. Les auteurs ont fui sans être identifiés. »

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[Berlin] Les flics sont des cibles dans n’importe quel quartier

Peu après minuit au niveau de la Potsdamer Straße dans le quartier de Schöneberg, un groupe d’une cinquantaine de personnes ont visé les flics avec des feux d’artifice. Une flic a du partir aux urgences après s’être fait brûler son avant-bras par un beau lancer d’engins pyrotechniques.

Vers 1h20, 40 à 50 personnes habillées en noir et le visage masqué ont lancé des pierres sur un véhicule de patrouille de police depuis le parking de la ‘Güterbahnhof‘ situé ‘Möckernstraße‘. La vitre du passager-avant a été « considérablement endommagé ». Les assaillants sont parvenus à prendre la fuite sans être identifiés.

Voir la suite en allemand

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[Brême] Feux du nouvel à la prison et attaque d’un comico aux feux d’artifice

9264298935Brême. 25 personnes ont participé à une balade anti-carcérale à la prison de Oslebhausen lors de la nuit de la St-Sylvestre. Des slogans, musique et feux d’artifice ont rythmé la balade. C’est normalement dans cette prison que Valentin, militant antifasciste, est incarcéré en préventive. Mais il se trouve que la direction pénitentiaire avait prévu la solidarité à l’extérieur et a déplacé Valentin dans un autre établissement.

Plus tard, entre 2h et 3h du matin, 10 personnes masquées ont attaqué avec des feux d’artifice le poste de police de Lesum. Sortis par l’arrière du comico, des flics ont malheureusement mis la main sur trois des assaillants : âgés de 16, 17 et 20 ans, tous ont été perquisitionnés par les flics. Ils sont poursuivis pour « violations à la paix publique ».

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[Münster] Rassemblement solidaire devant la prison, peinture et vitres pétées

Münster. Dans la soirée du 31 décembre, environ 50 personnes se sont rassemblées devant la prison de la Gartenstrasse pour exprimer leur refus de cette société carcérale. De la musique a été jouée, des discours ont été tenus, tandis que pétards et feux d’artifice ont été lancés au-dessus du mur de la prison. Peu avant 2h du matin, des personnes masquées sont revenues pour attaquer la prison avec des bouteilles de peinture et des pierres : au moins 11 vitres d’abris annexes de la prison ont été détruites. Les assaillants ont pu prendre la fuite avant l’arrivée de la police.

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[Münich] La St-Sylvestre à la prison de Stadelheim

A Münich aussi, quelques personnes ont salué les prisonniers enfermés à la gigantesque prison de ‘Stadelheim’ dans la nuit de la St-Sylvestre et tenter de surmonter l’isolement des murs de la prison, l’Etat et l’oppression.Bien que seulement quelques fenêtres des cellules soient visibles depuis l’extérieur, on a vu et entendu quelques prisonniers crier, faire de bordel avec toutes sortes de choses et exprimer leur joie vis-vis de la visite, pendant que dehors les tours de matons et la prison ont été visés avec des feux d’artifice et des tirs de mortier et que des slogans ont été scandés.

Quelques tracts ont aussi pu passer par-dessus le mur et atterrir dans la cour. Au bout d’un moment, des flics en civil démotivés ont ralenti et contrôlé les coordonnées de quelques participants. […]

Avant minuit déjà, on pouvait voir sur le mur de la taule et dans les environs quelques slogans tagués en gros comme « Les prisons en ruines », « Révolte dedans comme dehors! », « Liberté pour tous », « Ni prisons ni camps [pour sans-papiers, « lager » en allemand, NdT]. Ni lois ni frontières. Révolution sociale!« 

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[Hambourg] Feux d’artifice à la prison d’Hostenglacis

FeuxduNouvel(A)nDans la nuit de la St-Sylvestre, il y a eu à Hambourg – en plus d’une plus grande action au centre de détention de Holstenglacis – un plus petit feu d’artifice en solidarité avec toutes les personnes enfermées là-bas. [..] Nous espérons qu’avec cela nous avons pu éclaircir, ne serait-ce qu’un court moment, le quotidien terrible derrière les barreaux. Solidarité avec toutes les victimes de cette société carcérale ! Pour une société sans prisons !

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En vrac…

A Würzburg, 20 opposants à la prison se sont réunis devant la taule pour se solidariser avec les prisonniers. Après la balade autour de la prison, les flics ont relevé les identités de quelques personnes solidaires et leur ont confisqué du matos servant à faire du bruit.

Des feux de solidarité ont aussi été organisés devant les prisons de Cologne, de Dortmund, etc…

[Namur, Belgique] Rassemblement de solidarité devant la prison pour le nouvel an

Rassemblement de solidarité devant la prison de Namur le 31.12

CrèveLaTauleDans la soirée du du 31, un groupe de personnes a manifesté devant la prison de Namur sa solidarité envers tous les incarcérés. Des phrases telles « maton bourreau » ou « Feux aux prisons » ont été inscrites sur les murs de la taule. Des feux d’artifices ainsi que des fumigènes ont été tirés, ce qui ne manqua pas de faire réagir les détenus, réchauffant les cœurs des participants. Ces derniers ont également gueulé leurs soifs de liberté en criant des phrases comme « Briques par briques, murs par murs.. détruisons toute les prisons ! »

Parce qu’une société qui a besoin d’enfermer est elle même un prison,

Parce que les murs carcéraux n’existent que pour que ceux qui n’y soient pas confinés se croient libres,

Brisons l’enfer carcéral !

[Publié sur indymedia bruxelles, 4 janvier 2016]

[Allemagne] Sabotages incendiaires contre l’exploitant de charbon ‘RWE’ dans la forêt d’Hambach

Incendie et sabotage contre la mine de lignite à ciel ouvert exploitée par RWE

Dans la nuit du 31 décembre 2015, nous avons effectué trois actes d’incendie et sabotage contre la mine de lignite à ciel ouvert exploitée par RWE dans la forêt d’Hambach.

Nous avons posé des herses artisanales sur la route qui est utilisée par les forces de sécurité afin de les harceler et de les distraire, pendant que nous mettions le feu à divers blocs de câbles et quelques boîtiers électriques installés à côté des voies ferrées qui sont utilisées pour transporter le lignite de la mine aux centrales électriques voisines. Stoppant les convois un certain temps.

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[Montréal, Québec] Nouvelle attaque contre l’embourgeoisement à St-Henri – 22 décembre 2015

Une boutique de vêtements Yuppie attaquée à St-Henri

12338601_155768768120405_1017300876_nAu petit matin du mardi 22 décembre, nous avons utilisé des morceaux de porcelaine pour briser une fenêtre de la boutique de vêtements Yuppie au coin de Notre-Dame et Delinelle dans le quartier montréalais de St-Henri. Nous nous sommes ensuite servi-e-s d’un extincteur détourné pour arroser de peinture couleur vomi l’intérieur du commerce, vandalisant la marchandise.

Les boutiques comme celle-ci transforment le quartier en le rendant plus attrayant pour les riches, augmentant le prix des loyers et le coût de la vie, expulsant des gens de leur chez-soi, et amenant davantage de contrôle social dans les lieux où nous vivons.

Cette action se veut en réponse à l’appel pour un Décembre Noir. Nous avons choisi cette cible à cause de toutes les façons évidentes par lesquelles les gentrificateurs rendent misérable la vie des pauvres et des rebelles, et aussi parce que nous refusons le discours politique gauchiste de la « mixité ». Nous ne vivrons pas paisiblement aux côtés des individus et des commerces qui mettent des policiers et des caméras de surveillance à chaque coin de rue et intensifient le pouvoir des patrons et des proprios sur nos vies.

Nous invitons les autres à intensifier les attaques contre les formes concrètes que prennent le capital et le contrôle social autour d’elles et eux.

[Publié sur montreal contre-information, 29 décembre 2015]

A propos des attaques contre l’embourgeoisement dans le quartier de St-Henri de Montréal, voir:

[Québec] Feux du nouvel an à la prison pour femmes de Joliette et au centre de détention de Rimouski

Québec, Canada : Feux d’artifice du nouvel an à la prison des femmes de Joliette

Dans la soirée du 31 décembre, nous nous sommes rendus à la prison fédérale des femmes de Joliette (la seule prison pour femmes purgeant des peines de plus de 2 ans au soi-disant Québec), dans la région de Lanaudière. Nous tenions deux banderoles avec les inscriptions: L'(A)MOUR POUR LA LIBERTÉ NOUS FAIT ENNEMI.ES DE L’AUTORITÉ et LA LIBERTÉ EST NOTRE ARME ABSOLUE. Nous avons lancé quelques feux d’artifice, avons pu communiquer avec les femmes détenues et chanter notre solidarité. Plusieurs d’entre-elles sont sorties aux portes de leurs unités (petites maisonettes dans la cour de la prison), ou sont allées à leurs fenêtres. C’était une première du genre à cette prison.

Solidarité avec tous les prisonniers en lutte

Jusqu’à ce que nous soyons tous libre

DÉTRUISONS TOUTES LES PRISONS ET CE MONDE QUI EN A BESOIN

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lasolide.info, janvier 2016

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Action de solidarité avec les détenu-es du centre de détention de Rimouski

Le soir du 31 décembre, une vigile de bruits s’est tenue devant la prison de Rimouski [2]. Une dizaine de personnes s’étaient réunies  avec casseroles et feux d’artifices pour l’évènement. La gardienne de sécurité nous a bloqué l’accès dès le début de l’action et 3 voitures de police se sont rapidement rendues sur place, nous demandant de ne plus entrer sur le terrain de la prison. Nous avons tout de même continué l’action, lisant le manifeste des détenu-es contre l’austérité et faisant le point sur la situation à Rimouski.

Si des gens sont en contact avec des détenu-es à Rimouski qui pourraient témoigner de leur situation quotidienne, il est possible de nous contacter pour relayer l’information et enrichir le dialogue.

fuckyouyo

toutedetentionestpolitique, 1er janvier 2016

NdCNE:

[1] La seule prison pour femmes au Québec, située au nord de Montréal

[2] Ville située à 500 km environ au nord-est de Montréal

[Bruxelles, Belgique] Attaques contre la prison et le monde qu’elle protège – Décembre 2015

prisonsareforburningRépondant par les actes aux appels à un Décembre Noir. Répondant à nos désirs de liberté. Répondant par l’attaque contre ce qui permet à ce système oppresseur et destructeur de perdurer.

Durant les 2 semaines qui viennent de s’écouler c’est au moins 5 camionnettes de la compagnie de construction Eiffage qui ont senti leurs pneus se vider de l’air qui les remplit. L’acte est simple, rapide et efficace. Un petit couteau qui se dissimule dans la manche, un grand coup sur le coté du pneu et ça donne un véhicule qui n’ira pas bosser à l’heure. En 30 secondes plusieurs véhicules peuvent être immobilisés de cette manière. On sait que l’une de ces cinq camionnettes s’est fait péter les rétroviseurs et taguer sa carrosserie.
Si vous ne comprenez pas le choix de cette cible, renseignez vous au sujet de Eiffage [1] pour comprendre le rôle que cette entreprise tient dans la construction de prisons et infrastructures qui permettent au capitalisme de perdurer.

Un autre acte est venu tirer un grand sourire sur nos visages.
Voilà les faits : profitant de l’obscurité complice de la nuit et profitant de l’abscence des vigiles sur le terrain dédié à la maxi prison, abscence surement due aux « fêtes » de Noel, des personnes ont choisi de s’en prendre aux grilles qui délimitent la zone de la maxi prison (qui ne se fera pas). A coups de pinces une centaine de grille se sont fait découper et tordre, ouvrant alors le passage vers ce terrain déjà emprisonné. La plus part des grilles sont maintenus fixes grâce à des tiges bloquées dans le sol par le béton (en secouant fort ces tiges on peut faire ceder le béton et sortir la tige du sol)
Mais toute une partie des grilles sont seulement maintenues fixes grâce à des petits rectangle que l’on voit souvent pour tenir les grilles en place. Toute celles ci sont tombées, et peuvent retomber indéfiniment. Si elles venaient à être fixées dans le sol, elles peuvent être découpées.

Nous ne laisserons pas ce système perdurer. Nous attaquerons partout où l’occasion se présente. Pour l’autogestion de nos vies. Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Pour la liberté.

Nous exprimons notre soutien aux personnes qui luttent sur la ZAD de Haren ainsi qu’à celles et ceux qui luttent hors de la zone. Notre soutien va aussi aux personnes attaquées par la justice des puissant.e.s [2]. Tout notre soutien aux enfermé.e.s du dedans comme du dehors des prisons. A nos complices, on vous embrasse fort.

[Publié sur indymedia bruxelles, 26/12/2015]

NdCNE:

[1] On pourra relire l’article « Eiffage bâtit les prisons du XXIème siècle » dans le bulletin anarchiste ‘Lucioles’ n°23 (août 2015)

[2] Un texte en Solidarité avec les compagnons poursuivis par l’attaque de la maquette de la maxi-prison d’Haren

[Grèce] Révolte dans un centre de rétention à Corinthe – 2 janvier 2015

incendieDans la soirée de samedi 2 janvier 2015, des migrants d’un centre de rétention de Corinthe se sont révoltés contre l’expulsion programmée de certains d’entre eux vers leur pays d’origine et leur enfermement.

Une trentaine de sans-papiers ont jeté des pierres aux gardiens, causé des dégâts au bâtiment (un ancien camp de l’infanterie à Corinthe) et incendié des matelas. Il y a eu quelques dégâts matériels dans le centre, d’après l’agence athénienne. Les matons ont rapidement mis fin à la révolte.

D’après la presse, 03/01/2015

[Publication] Adresse aux zadistes

L’Etat s’appuie toujours quand il peut sur des complices locaux.

Tout d’abord, pour lever toute ambigüité, nous sommes solidaires avec les luttes avec occupation menées contre différents projets industriels et capitalistes qui, plus qu’aménager le territoire, contribuent à aménager nos vies. Nous sommes non seulement solidaires, mais nous y contribuons activement même si nous ne nous définissons pas comme zadistes.Toutefois, nous ne nous retrouvons pas toujours avec ce qui y est porté. C’est assez logique, étant donné la diversité des gens qui luttent. Nous passerons aujourd’hui sur la question de la composition et de la manière de composer, sur laquelle nous reviendrons peut-être plus tard. Nous avons décidé de rédiger cette première adresse dont le but n’est pas de donner des leçons que nous serions bien peu légitimes à tenir, mais de partager nos remarques, nos doutes et nos inquiétudes.

Ces derniers temps, la rage nous a évidemment saisis quand nous avons eu connaissance que des « pro-barrages » à Sivens, ou des « pro-Center parcs » à Roybon, se sont organisés contre les « zadistes » : barrer les routes pour empêcher l’arrivée de nouvelles personnes en lutte et réduire l’approvisionnement logistique, dégrader les véhicules des zadistes ou les cabanes des campements, menaces, insultes, agressions etc. Solidaires des gens sur place, les réactions et les discours de certains et certaines zadistes nous ont parfois laissés perplexes. A Sivens, certains et certaines s’indignaient que les flics ne s’interposent pas et ne protègent pas au moins les véhicules amis et les personnes. A Roybon, certains et certaines s’indignaient du fait que les gendarmes ne prennent pas le temps d’enquêter sur le site suite à un jet de molotov, alors que c’est le fait même qu’on les laisse pénétrer sur le site qui ne devrait pas être une évidence. Là-bas aussi, on soupçonnait en s’indignant que les flics aient laissé faire sans s’interposer…L’Etat se retrouve tout d’un coup relégitimé, appelé à s’interposer en casques bleus entre pro et anti et à arbitrer le conflit, à travers ses flics, ceux-là mêmes qui ont déjà frappé et n’attendent qu’un ordre pour raser les ZAD, ceux-là mêmes qui ont assassiné Rémi Fraisse il y a quelques mois. C’est une erreur de croire qu’il y a la FNSEA ou les petits patrons de Roybon d’un côté, et l’Etat, avec ses élus, ses services et ses flics de l’autre ; Vinci et Pierre et Vacances d’un côté, et l’Etat de l’autre. Il y a juste une unité d’intérêts convergents. Par ailleurs, les communautés rurales impactées par les projets ne sont pas des entités homogènes. Paraîtrait même qu’il y a des enjeux de classes, des hiérarchies, des emprises morales, matérielles, idéologiques, religieuses… Etat et capital trouvent des complices par intérêt ou adhésion idéologique. Il ne faut donc pas s’attendre à ne voir que des gens en uniformes nous faire face.

Etat et Capital avancent ensemble. Ces projets ne peuvent voir le jour qu’avec la complicité de l’Etat, mais au-delà avec son appui administratif, politique, financier et à travers des infrastructures qu’il est seul habilité à autoriser. Et au besoin, avec ses flics. Au Chefresne, qu’une ligne THT devait traverser, les flics ont délogé un propriétaire de son champ pour permettre à l’industriel RTE de continuer ses ravages, alors même que l’industriel en question n’en avait pas l’autorisation de la Justice, qui elle-même fermera évidemment les yeux… « Police nationale, milice du capital », « Justice, complice ». En l’occurrence, certains slogans tapent juste, mais à force de les répéter par réflexe, on ne prend plus acte de ce qu’ils signifient réellement.

Il est curieux qu’alors que tout devrait amener à prendre acte et assumer une lutte contre l’Etat et le Capital, l’Etat redevienne tout d’un coup une sorte d’entité neutre. Prendre acte, ça veut dire aussi essayer de s’organiser au mieux pour défendre la zone et les activités de lutte par nous-mêmes. Evidemment, la situation sur le terrain est compliquée, et l’autodéfense, c’est poser quelque chose d’ambitieux. Mais avons-nous véritablement d’autres choix ? Nous imaginons qu’il peut exister chez certains et certaines des stratégies médiatiques – « regardez comme les pros et l’Etat sont méchants, et nous gentils » – qui visent à légitimer la lutte, mais là encore c’est oublier le rôle des médias dans ces histoires, leur complicité avec les donneurs d’ordre, leur soumission idéologique et matérielle à l’ère du temps. Il nous semble plus pertinent de proposer des analyses et de riposter à partir d’une position claire d’opposition à l’Etat, plutôt que de lui redonner quelques couleurs, en passant en plus par une communication dont la critique serait tout aussi essentielle à faire, y compris au sein d’une presse « alternative » qui, plus elle se développe, moins sa dimension subversive nous paraît incarnée. Redonner vie ainsi à l’Etat, c’est succomber à l’idéal abstrait du citoyen, celui qu’on administre. Le citoyennisme radical, stade suprême de l’aliénation ?

Mais ce n’est pas seulement qu’Etat et Capital marchent ensemble. L’Etat s’est toujours employé à trouver des relais, des notables locaux, des franges réactionnaires, allant jusqu’à les laisser s’organiser en milices. Créer une situation pourrie est tout bénef pour lui. Laisser d’autres que lui faire le sale boulot aussi. Il favorise un climat de tension peu propice au développement du mouvement, maintient la pression et la peur sur les gens qui luttent, sème le doute chez certains et certaines quant à la légitimité de ces luttes. Ajoutons que les premiers à subir les pressions, que ce soient des flics ou de leurs substituts citoyens, ce sont les gens qui luttent et habitaient déjà là avant le début du conflit. Ce n’est pas une raison pour s’interdire de porter certaines positions ou de mener certaines actions, d’aseptiser ses activités de lutte, mais s’organiser ensemble c’est d’abord prendre conscience des réalités différentes de chacun et chacune, et essayer de dégager du commun sans taire les divergences.

L’Etat et les industriels s’appuient quand ils peuvent sur des populations locales.C’était déjà le cas lors de l’implantation de la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche, de 1975 à 1977. Plusieurs sites en Basse-Normandie étaient alors en ballotage pour accueillir les bienfaits de l’atome. C’est finalement Flamanville qui a été choisi, moins pour des raisons techniques, que du fait de mobilisations immédiates d’oppositions sur les autres sites (dans le Calvados, des engins de chantiers avaient immédiatement cramé) et surtout du soutien d’une partie de la population locale. En effet, certains notables étaient acquis au nucléaire, depuis l’implantation de l’usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague à quelques dizaines de kilomètres. Même des curetons relayaient la bonne parole atomique. Mais surtout, à Flamanville, il y avait une population ouvrière qui avait perdu son boulot. Une mine de fer avait fermé ses portes quelques années auparavant. Evidemment, l’implantation d’une centrale a été vue d’un bon œil par une partie d’entre eux. La falaise dans laquelle ils plongeaient pour débusquer le fer allait laisser place à un chantier titanesque, puis à une centrale qu’il faudrait bien entretenir. Chantage à l’emploi. De fait, les opposants et opposantes, qui déjà menaient une occupation du site, ne se sont pas heurtés qu’à l’Etat et EDF, mais aussi à des citoyens locaux remontés et prêts à en découdre. Quoiqu’il en soit, les industriels et l’Etat choisissent les sites en fonction des mobilisations qu’ils rencontrent et des relais possibles au sein des populations locales.

Le site de Notre-Dame-des-Landes fait peut-être exception, du fait de sa longue histoire d’oppositions. Dans ce coin, il y a eu de nombreuses luttes dans le passé, des liaisons entre paysans et ouvriers de 68 aux luttes antinucléaires contre les centrales du Carnet et du Pellerin. C’est aussi pour cela que ça s’est « enkysté », comme dirait Valls. Mais ce n’est pas reproductible à l’identique partout, sans prendre acte des situations locales. Cela veut peut-être dire que ces luttes sont plus difficiles à faire vivre et surtout à étendre qu’on ne le croit. Mais qu’importe. Déjà à Chooz au début des années 1980, sidérurgistes et antinucléaires avaient compris qu’une hypothétique victoire (quelle victoire ?) n’était pas forcément le seul but d’une lutte. Leur mot d’ordre était « ça coûtera cher de nous foutre en l’air ». C’est aussi cette lucidité qui a parcouru la reprise de la lutte anti-THT dans la Manche, après le camp de Valognes de 2011. En l’occurrence, il semble bien que des documents internes des industriels concernés confirment un certain effet des sabotages et des diverses activités de lutte. Que cela se généralise, et les effets se feront d’autant plus sentir.

Caen. Mars 2015.
Laura Blanchard et Emilie Sievert.
blanchard.sievert[at]riseup.net

[Publié sur brèves du désordre, 2 avril 2015]

[Paris] Lucile est sortie de taule – 21 décembre 2015

Suite à un contrôle d’identité dans la rue en banlieue parisienne, une compagnonne était emprisonnée à Fleury-Mérogis depuis le 14 octobre. Elle est sortie le 21 décembre dernier.

Les remises de peine légales (7 jours par mois pour les peines inférieures à une année) et supplémentaires (à la discrétion de la matonnerie, qui se base sur la participation de la prisonnière aux «activités», notamment le travail, mais aussi les séances de sport et autres) ont raccourci la peine de Lucile de 24 jours. Comme d’hab, les matonnes font traîner les infos et la compagnonne n’a connu sa date de sortie que deux ou trois jours avant.

La solidarité multiforme dedans/dehors permet de tenir bon face à l’effort permanent de l’État de faire taire nos colères et nos insoumissions. Croyez pas qu’elle nous épuise, bien au contraire.

Et aux matonnes qui réceptionnent nos colis de Noël (de 5kg pile poil pour le coup) et qui les mettent en pièce à la recherche d’un bout de shit ou d’un chocolat à la liqueur, puisse 2016 vous être plus désagréable encore que toutes les autres années.

Email de contact: 12octobre_AT_riseup.net

[Publié sur indymedia nantes, 31/12/2015]

[Orvault, 44] Joyeux bordel incendiaire à la prison pour mineurs – 30 décembre 2015

Orvault : nuit agitée et départs de feu à la prison pour mineurs

ftp.pngIl y a eu des Incidents à l’Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs d’Orvault cette nuit. Il y a eu au 5 départs de feux et 6 détenus sont en garde à vue. Les ERIS (équipes régionales d’intervention ) sont venus sur place pour sécuriser l’établissement.

Nuit agitée à l’établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault. Entre minuit et 3h00 du matin, il y a eu cinq départs de feu, visiblement coordonnés. Ces cinqs cellules ont également été saccagées. Les personnels rentrés chez eux ont été rappelés en renfort, ainsi que les ERIS (équipes régionales d’intervention ) pour sécuriser l’établissement. Six détenus ont été placés en garde à vue et un a été déplacé dans un autre centre pénitentiaire.

L’établissement pénitentiaire pour mineurs d’Orvault compte 40 détenus mineurs et n’est pas en surpopulation selon les syndicats. Comme l’an passé à pareille époque, il y avait bien des tensions ces derniers jours au sein de l’établissement pénitentiaire. Pour autant, rien ne laissait présager des violences de la nuit.

L’établissement d’Orvault emploie 75 personnels pénitentiaires et une quarantaine d’éducateurs et personnels de protection judiciaire de la jeunesse.

france 3 pays de la loire, 30/12/2015 à 16h33

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prisonsareforburning«Un départ de feu a eu lieu dans une cellule aux alentours de 21h 30, suivi de deux autres», selon la direction interrégionale des services pénitentiaires du Grand-Ouest. Pompiers et forces de l’ordre ont été alertés, ainsi que les Eris (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) «au regard de l’agitation présente au sein de la détention», précise-t-on de même source. «Tout est revenu dans l’ordre aux alentours de 2 heures du matin», selon la direction qui précise que ««cinq mineurs et un jeune majeur sont en garde à vue. Ils répondront de leurs actes devant les instances compétentes».

Selon un communiqué du syndicat Ufap-Unsa, ce sont «pas moins de six feux de cellules» qui «ont été allumés simultanément». ««A peine les agents sortaient un détenu menotté sur la cour pour le mettre en sécurité qu’il fallait qu’ils repartent sur un autre feu de cellule, et ainsi de suite…», précise l’Ufap-Unsa. Le syndicat FO des personnels de surveillance évoque aussi «au moins cinq départs de feu».

leparisien.fr, 30/12/2015 à 14h17