[Besançon] Solidarité avec les sans-papiers expulsés de la « jungle » de calais

Ce mercredi 25 octobre à Besançon, un deuxième rassemblement s’est tenu place pasteur à 18h pour marquer notre solidarité avec les sans-papiers expulsés du camp de Calais.

Contrairement au rassemblement de la veille, un tract a cette fois-ci été distribué aux passant-es. Une banderole a été suspendue quelques heures plus tard à la périphérie de la ville, sur laquelle était marquée « Solidarité avec la jungle de Calais – No Border No Nation ».

Voici le contenu du tract diffusé :

Solidarité active avec les migrants expulsés de la « Jungle » à Calais

Depuis ce lundi 24 octobre, l’État a déployé plus de 1250 policiers à Calais pour expulser le gigantesque bidonville en l’espace d’une semaine. Les autorités tentent une fois de plus de rendre l’immonde acceptable en prétextant l’insalubrité et la misère du lieu. Soit. Mais la misère ne s’arrête pas aux portes des centres sociaux d’hébergement dans lesquels les migrants seront fichés et cloisonnés en attente de leur demande d’asile. Pour ceux qui en seront déboutés, c’est la prison en attente d’expulsion qui les attend (ce que l’État appelle « centres de rétention »). C’est bel et bien une véritable guerre menée à l’encontre de personnes qui sont, pour la plupart d’entre elles, en danger de mort dans leurs pays. Avant même la date officielle de cette expulsion de masse, les migrants ont manifesté leur colère en montant des barricades et en attaquant la police, gardienne d’un monde de fric et d’exploitation, de murs et de barbelés, de camps et de prisons. Les manipulateurs que sont les médias parlent eux d’un « démantèlement dans le calme et la joie ».

Depuis longtemps, Calais est un point de passage pour les migrants qui tentent de rejoindre l’Angleterre. A chaque fois que les migrants tentent de franchir la frontière, les policiers interviennent pour la protéger en usant de la force. Par vengeance, les migrants bloquent les flux commerciaux entre la France et l’Angleterre, ce qui ralentit la machine de la sacro-sainte économie. Par ailleurs, commerçants et professionnels du tourisme font pression sur les autorités pour parquer ces indésirables à la périphérie de la ville. C’est dans ce sens que les États français et anglais ont lancé il y a quelques mois la construction d’un gigantesque mur longeant l’autoroute en direction du tunnel sous la Manche.

Ce « démantèlement » obéit donc en partie à des impératifs économiques vitaux pour le fonctionnement de cette société, mais pas seulement. Ne nous y méprenons pas : si l’État disperse les exilés aux quatre coins du pays, c’est évidemment pour mieux briser les solidarités qui se sont nouées à Calais, hors de toute gestion des multinationales de l’humanitaire (Emmaüs, France Terre d’Asile, la Croix-Rouge…) et autres organismes caritatifs. Toutefois, ce « démantèlement » ne parviendra évidemment pas à décourager les exilés les plus déterminés à atteindre l’Angleterre. C’est une nouvelle démonstration de force contre les pauvres dépourvus de papiers qu’il s’agit de rendre encore plus vulnérables face aux gestionnaires de la machine à expulser et face à la politique raciste du droit d’asile européen et national (qui consiste en partie à diviser et à trier les migrants en leur distribuant les bons points selon leurs pays d’origine).

Qu’elles soient originaires du Soudan, de la Syrie ou de tout autre pays, toutes ces personnes ont leurs raisons de fuir les guerres, les massacres ethniques et religieux ou la misère : on peut évoquer par exemple la dévastation des terres et le pillage des ressources réalisés en bonne et due forme par les multinationales françaises de l’énergie, comme Areva, Total, GDF SUEZ, etc… La France, à l’instar de nombreux pays riches, est responsable de nombreux conflits à travers le monde pour le contrôle des richesses. Luttons contre les responsables de la misère et des guerres que sont les États et le capitalisme !

Parce que les frontières n’existent que pour les pauvres, rasons-les !
Re
fusons ce monde de barrières et de prisons ! Liberté pour tou-te-s !

[Publié sur indymedia Lille, Jeudi 27 octobre 2016]