Archives quotidiennes :

[Publication] Sortie du n°2 de la revue anarchiste « Des Ruines » – Novembre 2015

Nous sommes heureux d’annoncer la sortie du deuxième numéro de la revue anarchiste apériodique Des Ruines au format A4 relié, avec cette fois-ci 168 pages et trois dossiers. La revue se donne l’ambition de remuer les réflexions, recherches et débats autour des perspectives anarchistes et antiautoritaires. Certains débats vifs et toujours d’actualité, certains autres laissés de côté et exhumés pour l’occasion.

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Toutes les commandes et demandes relatives aux commandes et à la distribution seront prises en charge exclusivement par notre distributeur, la bibliothèque anarchiste La Discordia de Paris. 4€ (2€ l’ex. à partir de 5 ex. – pour les frais de port en France, consulter les prix affichés ici). Pour commander, envoyer adresse et paiement (n’oubliez pas les frais d’envois) à :

Des Ruines c/o Bibliothèque La Discordia
45 Rue du Pré Saint-Gervais
75019 Paris
France

Et par mail à ladiscordia (at) riseup.net (pour ce qui concerne les commandes et la distribution uniquement), ou directement sur place, aux permanences et discussions de la bibliothèque.

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Au sommaire de ce numéro :

Édito

En vrac

Crève la taule !
  • Prisons de Haute Sécurité et peines alternatives : Les deux faces d’une même pièce* – Anonyme
  • Feu a toutes les prisons ! – Anonyme
Diffuser l’anarchie
  • Il faut du vent pour que le feu se propage* – Jérôme Locura
Informalité ?
  • A fronte praecipitium, a tergo lupi* – Aviv Etrebilal
  • Contre l’organisation – Giuseppe Ciancabilla
Révolutionnaires, pas comédiens
  • Sans demander pardon – Anonyme
  • Entre mythomanie et répression – Anonyme
Aux origines du pouvoir
  • I – Mythe, nationalisme et politique – Aviv Etrebilal
  • II – Lumières et obscurité, vessies et lanternes* – Aviv Etrebilal
Solidarité avec… la vie
  • Pour les chiens errants de Volos* – Des défenseurs de la dysnomie
  • Les empoisonneurs doivent être empoisonnés* – Des taons
Du coté de la lutte contre l’industrialisation
  • A propos de Xylella* – Quelques ennemis des nuisances
  • Campagnes a vendre – André Dréan
  • Relançons la lutte contre les nuisances – Billy, Costa et Silvia
  • Perturbation solidaire d’un congres sur les biotechnologies a Milan – Quelques ennemi-e-s des nuisances
  • Adresse aux zadistes – Laura Blanchard et Emilie Sievert
  • La vache et l’irradié – Fernandel
  • La révolte des smartphones – Quelques ennemis du techno-monde
Divers
  • Éloge de la pudeur – André Prudhommeaux
  • Mots*

Dossiers

Dossier – Old-school ou post-modernes, les gauchistes nous emmerdent
  • Gauchisme 2.0* – Docteur Connard
  • Pour en finir avec la politique et ses méthodes* – Anonyme
  • Tu l’aimes ta soupe extra-parlementaire ?* – R. Naxemrist
  • La recette de mémé*
  • Fedayins, vous nous faites chier ! – Martin
  • Et « Dieu » créa l’« Islamophobie »… – Claude Guillon
  • Conseils en Radical Studies – Anonyme
  • Nos « révolutionnaires » sont des gens pieux* – Cassandre
  • Les fantômes de la déconstruction* – Cassandre
  • De la banalisation des thèses ethno-différentialistes et communautaristes en milieu militant – Un contributeur du négatif
  • Nique la « race » !
  • Il est temps de rompre les rangs ! – Anonyme
  • L’idéologie de la victimisation* – Feral Faun
  • La Peur du conflit – Feral Faun
  • Le refus persistant du paradis* – Penelope Rosemont
  • La Forme D’Abord ! – Andrè Drèan
  • Syndicatine 500 – Laboratoire Dustal
Dossier – L’opposition au nucléaire dans l’Italie des années 80
  • Introduction à l’opposition au nucléaire dans l’Italie des années 80* – K.C.
  • Contre la technologie nucléaire* – Pierleone Porcu
  • Chronologie de la lutte contre le nucléaire en Italie* – K.C.
  • Du centre à la périphérie* – Anonyme
Dossier – No-Tav : La vallée des larmes… et des bisous !
  • Autopsie d’une illusion : les anarchistes dans le mouvement No TAV* – K.C.
  • Les gentils de Noël – Finimondo (introduction de quelques anarchistes de Paris et environs)
  • La légende de la vallée qui n’existe pas – M. et V.
  • Addendum à la légende* – M.
  • Blanqui à Venaus – Anonyme

Les textes marqués d’une astérisque dans ce sommaire ont été écrits ou traduits pour Des Ruines n°2. Les sources et traducteurs de tous les autres textes sont toujours mentionnés lorsque disponibles […].

http://desruines.noblogs.org

[Reçu par mail]

[Paris] Procès de Lucile : 3 mois ferme. Crève la justice !

La compagnonne Lucile, après 6 semaines de détention provisoire à Fleury-Mérogis, passait en procès ce mercredi 25 novembre au tribunal de Bobigny.

Lors d’une de ces mascarades spectaculaires que la Justice sait tellement bien préparer, Lucile a mangé 3 mois de prison ferme avec un maintien en détention.

Ce mercredi, la salle d’audience est comble, une cinquantaine de personnes sont venues soutenir la compagnonne. Les flics aussi sont présents en nombre, CRS casqués, bleus, civils avec mitraillette en bandoulière, et autres RG.

La juge, tout aussi acariâtre que lors du premier procès du 14 octobre, décide de nous prévenir qu’au moindre «débordement», elle n’hésitera pas à faire évacuer la salle comme la dernière fois.

Le procès commence, les conclusions de nullité sont soulevées par l’avocate — elles seront balayées d’un revers de main lors du délibéré. La juge lit les PV des flics, Lucile est poursuivie pour leur avoir dit, entre autres, «vous êtes des putes, vous avez des uniformes de putes, bande de chiens» et avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes digitales. Elle répondra à la juge qu’elle n’utilise pas pute ou enculé comme des insultes, et qu’elle n’a rien contre les prostituées, au contraire des flics, mais que «larbins», ça oui elle l’a bien dit. Sur la signalétique, Lucile dira qu’elle n’avait aucune raison de donner ses empreintes vu que le contrôle était abusif, et que de toute façon elle s’y serait quand même opposé car elle est contre le fichage.

Ensuite le flic qui cherche à arrondir ses fins de mois est entendu, dégoulinant de la cordialité de celui qui sait combien il est légitime ici. La salle réagit promptement à chacune de ses jérémiades. «Vous comprenez, ces deux personnes nous ont dit qu’il y avait un fort taux de suicide dans la police, vraiment c’était très dur à entendre». La juge lui demande «mais pour vous c’est quoi votre préjudice ? C’est juste moral ? — Oui». «Ooooh» lui répondra la salle, compatissante. Crevure de flic

Sont ensuite rapidement expédiées les questions sur la personnalité. «Je ne souhaite pas répondre à cette question, dira Lucile, car je ne vois pas en quoi ma personnalité a à voir avec cette affaire». La juge lui propose de s’exprimer sur plusieurs «concepts» qu’elle a évoqué depuis le début de l’audience, pour comprendre quelle est sa vision de la «société». Lucile n’a aucune envie de parler de ses idées politiques dans ce tribunal car elle s’est juste opposé à un contrôle d’identité et à la brutalité des flics.

L’ordure de proc fait sa réquisition, 3 mois avec maintien en détention, car les doutes sur son identité font que la prison ferme est la seule peine «applicable et efficace». À ce moment, écœuré par le procureur, un compagnon sort de la salle et dans un moment de confusion, la juge suspend l’audience. Un bon nombre de personnes sort de la salle et découvre le pote encerclé par les flics, en passe d’être menotté. Les gens s’énervent, les premiers coups de tonfa pleuvent, à la sortie de la salle d’audience. Les flics sortent leurs tasers, et nous menacent avec en les actionnant, plusieurs personnes sont plaquées au sol. Après plusieurs minutes de déchaînement policier, les compagnon·ne·s sont poussé·e·s jusqu’au parvis du tribunal. À l’intérieur, tou·te·s les enrobé·e·s ont disparu dans leurs coulisses respectives.

L’audience reprend par la plaidoirie de l’avocate. Le contrôle n’est motivé nulle part, «deux personnes encapuchées observent des pavillons» n’est pas un motif légitime, lors de la garde à vue les coups des flics et les humiliations s’enchaînent. Insultes sur le physique de la compagnonne, coups de menottes dans le visage, dont les blessures résultantes seront notifiés dans les PV des médecins collabos. «Pardonnez-moi l’expression, mais cette affaire, elle est dégueulasse».

Avez-vous quelques chose à ajouter à ce qui a été dit ? — Oui, si vous me renvoyez en prison, merci d’envoyer une lettre pour demander la levée du contrôle dont je fais l’objet (Lucile est surveillée par les matonnes toutes les 2h, même la nuit, sur ordre de la juge, au début c’était même toutes les heures, mais ça a été allégée suite aux demandes répétées de Lucile).

Avant le rendu, la juge glisse un mot à un flic, et c’est aussitôt une quinzaine de flics gantés qui nous encerclent et on se dit que le rendu ne risque pas de nous plaire… En effet, elle prend 3 mois avec maintien en détention, et on se fait sortir fermement par la police. Non contents de nous voir hors du tribunal, les schmitts décident de nous pousser jusqu’au métro (à 400m du tribunal), parce qu’on ne peut pas se rassembler à l’extérieur, vu que c’est l’état d’urgence. Arrivé·e·s dans le métro, la RATP sûreté nous ouvre la porte pour ne pas qu’on saute les portiques, ce qui permettra à plusieurs autres personnes de frauder sans se fatiguer.

Nous ne serons pas libres avant que le dernier juge sera pendu avec les boyaux du dernier flic. Crève la justice !

PS: au moment où j’écris ces lignes, on a de forts soupçons que le compagnon arrêté au tribunal soit en garde à vue…