Contre les accusations. Contre les flics. Contre les nazis. Actualisation de la lutte à Olympia
Dimanche 30 août :
En prévision de de la semaine à venir, la ville est couverte de graffitis anti-police et d’affiches, la plus répandue est la déclaration : « Pas de flics, pas d’accusations ! »
Mercredi 2 septembre :
A la conférence de presse de 14h, le gros porc procureur du comté de Thurston, Jon Tunheim, annonce que l’État soutiendra le petit porc de flic Ryan Donald qui, dans les premières heures du 21 mai qui a tiré sur deux hommes noirs non armés. Les hommes Andre et Bryson Chaplin ont prétendument essayé de se défendre avec leurs skateboards après avoir pris la fuite à la suite d’une tentative de vol à l’étalage. Les porcs, leurs maîtres et leurs larbins dénoncent d’un racisme à peine voilé ces jeunes hommes comme des «voyous criminels». Pour ajouter l’insulte à la blessure (de multiples blessures par balles pour être précis), l’État n’a non seulement pas poursuivi le flic, mais les procureurs ont annoncé qu’ils inculperont en fait André et Bryson pour avoir agressé l’agent. À la fin de la conférence de presse, des manifestants chantent « Feu sur l’officer Donald! ».
La raison de cette décision scandaleuse pourtant prévisible est claire selon nous. L’Etat est plus intéressé à protéger la propriété que nos vies et la vie des personnes noires en particulier.
Dans cette optique, nous croyons que ça devient plus facile de comprendre pourquoi un porc solitaire aurait bien plus d’incitation à tenter de tuer deux jeunes hommes noirs pour protéger une caisse de bière. Ce cas de bière peut être interprété comme une représentation des relations de propriété sur laquelle cette société tout entière est construite. Le coup de feu est juste un prolongement de la violence raciste, qui fait partie intégrante de son maintien. Et dans les mots de salaud Tunheim, « Un policier ne peut vraiment pas se permettre de perdre ce combat, pour juste le dire crûment. »
Savoir si ces hommes sont coupables ou non est sans importance pour nous parce que nous n’acceptons pas la loi. La loi fait respecter la suprématie blanche structurelle et l’exploitation capitaliste. Par conséquent la police, qui est prête à nous tuer dans l’intérêt de défendre l’ordre social et de faire respecter cette loi, doit être combattue. Un système raciste qui valorise davantage une affaire de bière que deux vies jeunes doit être détruit, par tous les moyens nécessaires. Nique la loi.
Jeudi 3 septembre:
Une centaine de personnes se rassemblent pour protester contre la décision de l’État et demander justice pour André et Bryson [sic, NdT]. Pendant l’heure de pointe, un petit groupe barricade un carrefour principal avec du ruban de signalisation et de la clôture grillagée pris d’un chantier de nouveau condo en construction au centre-ville. Le groupe marche puis scandant “Black Lives Matter/Blue Lives Murder” et procède au blocage d’un autre grand carrefour du centre-ville pendant plusieurs heures, tandis qu’à proximité, des participants noirs […] partagent haut et fort des expériences de racisme et de violence policière.
Plus tard dans la soirée, un vieux camion Ford reconnu comme un véhicule utilisé par les néonazis (sur lequel flotte souvent un drapeau confédéré) est aperçu alors qu’il passe lentement et d’un air menaçant devant un groupe d’anti-racistes rassemblés au centre-ville. Le groupe réagit rapidement à la présence du camion, et un groupe de personnes vénères et pour la plupart masquées descend dans la rue en poursuivant le véhicule avec des tuyaux et des battes dans la main et le chasse. Tandis que le groupe poursuit le véhicule dans les zones industrielles près du centre-ville, un 4X4 de la police d’Olympia accélère à toute vitesse entre le groupe et les fascistes. Le chant « OPD [police d’Olympia] à l’attaque, les nazis protègent vos arrières » barre clairement le passage. Le groupe continue ensuite à défiler dans le centre-ville d’Olympia, bloquent la circulation avec des débris, allument des feux d’artifice et taguent une voiture de flic et le poste de police avec « ACAB » (tous les flics sont des bâtards) ainsi que le tag « Pas de flics pas d’accusations – ACAB » sur une statue en face de la mairie.
[…] Tout au long de la journée, des tracts sont distribués appelant à une marche samedi disant « Aucune accusation contre Andre et Bryson. Aucun flics dans nos rues. »
Vendredi 4 septembre :
Le mot circule que les néonazis prévoient une autre marche en soutien à la police le lendemain soir. Soit comme une réponse à la manif anti-police prévue samedi soit par coïncidence, ils proclament leurs intentions racistes et paranoïaques de « défendre le nord-ouest contre les merdes gauchistes et leurs administrateurs juifs ». Sur internet, ils revendiquent de manière révélatrice la décision de l’État de ne pas poursuivre Donald comme une « petite victoire » pour les suprémacistes blancs. L’appel est posté sur un forum internet fasciste par le bonehead bien-connu Jasha Manny. C’est le même nazi qui a mené la marche nazie du 30 mai lorsque ses amis racistes et lui ont été frappés et chassés de la ville par une mobilisation d’antifascistes armés. […]
Samedi 5 septembre :
A la nuit tombée, 50 à 60 anarchistes et antifascistes sont rassemblés pour se débarrasser une fois de plus des fascistes dans la ville. Le groupe descend dans la rue en scandant « Nazis hors d’Oly ! / Nique la police ! » et lance des pétards. Des tours sont faits à travers le centre-ville, mais si aucun nazi ne s’est montré c’est qu’ils prennent soin de rester cacher. Un homme dans un camion blanc tente de passer à travers la foule et quand on lui demande s’il aime les nazis, il répond « Ouai, j’aime les nazis » et a sa fenêtre cassée.
Un homme sur une moto avec un drapeau confédéré est arrêté tandis que les gens essaient d’enlever le drapeau de la moto. Il sort un bâton et une bagarre s’en suit. À la fin de la bagarre, le drapeau est brûlé dans la rue et l’homme est emmené dans une ambulance.
Si la fusillade du 17 Juin à Charleston (SC) ne l’a pas éclairci une fois pour toutes, le drapeau confédéré (qui est associé avec la souffrance de la ségrégation, de l’esclavage et de la terreur des suprémacistes blancs) est un symbole de haine et ne doit pas être toléré. […]. Deux drapeaux américains suspendus aux lampadaires ont également été chopés et détruits. […]
Tandis que la nuit tombe peu à peu, il semble que les lignes entre la marche antifasciste et la manif anti-police sont floues si tant est qu’elles existent. L’une semble se mêler à l’autre. Peut-être que c’est la connaissance commune parmi les manifestants. Peut-être que c’est un fait établi parmi les manifestants à savoir : le fait que la suprématie blanche doit être combattue sur tous les fronts. On entend le groupe chanter « Flics et Klan main dans la main » et « nous voulons la vengeance » avant d’attaquer la mairie et le poste de police avec des battes, des pierres et des bombes de peinture, laissant les vitres recouvertes de la peinture rouge et les vitres cassées ressemblant à des toiles d’araignées.
La police utilise du gaz au poivre des tire des grenades lacrymo afin de tenter de disperser la foule. La marche reste compact pendant quelques pâtés de maison, où les gens se disperse de manière sûre. Aucune arrestation n’est faite.
La police d’Olympia fait un compte-rendu plus tard sur les réseaux sociaux :
« Nous essayons de rester vraiment positifs avec nos publications… [Et gna gna gna]. La nuit dernière, près de 50 manifestants masqués et entièrement vêtus de noir ont marché dans les rues d’Olympia avec des armes, des battes de baseball et bâtons avec des pierres sur eux. … A un moment, les manifestants se sont tournés vers un véhicule de patrouille qui bloquait le trafic et ont commencé à donner des coups de battes tout en s’approchant. Plus tard, nous avons eu vent que les manifestants ont attaqué un homme à moto et qui l’ont frappé avec une batte (sic, Note de l’Article). Tandis que nous répondions à la victime, les manifestants ont continué vers la mairie et ont continué à utiliser leurs armes pour briser des fenêtres, vandaliser le bâtiment et des véhicules de patrouille. »
Dimanche 6 septembre :
[Une marche blanche des familles et de leurs soutiens a lieu, réclamant la justice auprès de ceux qui les humilient, exploitent, gouvernent et éliminent au quotidien, NdT]
Mardi 8 septembre :
15 à 20 personnes occupent le bureau du proc’ Jon Tunheim du comté Thurston, interrompant toute la matinée ses sales activités. […]
Conclusion :
Il y a eu une réaction puissante des gens à ces coups de feu policiers et une large diversité des tactiques sur la façon dont nous avons répondu ensemble. […] Un tract distribué cette semaine intitulé « Liberté partout ! Police nulle part ! » articule parfaitement nos sentiment lorsque ça dit : « Ca doit être rendu impossible politiquement pour la ville de poursuivre Andre et Bryson. C’est un but que nous pouvons réaliser seulement ensemble. » Et poursuit « Notre rage et rébellion est notre arme contre ce monde de merde. Nique la police, ici comme partout.[….]
Des anarchistes d’Olympia
Traduit partiellement de l’anglais du site it’s going down, 8 sept. 2015