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[A Paris comme ailleurs] Pas de ségrégation dans les mouvements ! [Mise-à-jour, 14 avril 2016]

Racialistes hors des mouvements ! En France comme ailleurs.

racialistes-hors-des-mouvements-7b15dDes racialistes profitent de l’occupation d’une fac pour promouvoir la ségregation. Alors que cette occupation prend place dans le cadre de la lutte contre la loi el khomry, qui aggrave les conditions de vie et de travail de tous les prolétaires. Voilà qui fait partie des aberrations que ce monde produit et contre quoi il faut lutter, jusqu’à la révolution.

Dans cette perspective, pour commencer, quelques tags ont été apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII ou se tiennent de lundi à vendredi 5 jours de cours et conférences racialistes à l’initiative d’une commission qui se dit « non-mixte de race ». C’est, à n’en pas douter, pour contribuer à renforcer la dynamique de la lutte, alors que c’est, au moins pour les lycéens, la dernière semaine de cours avant les vacances et que celles de P8 arrivent bientôt…

Pas de ségrégation dans les mouvements !

Les tags sont :

« Nique la race, vive la lutte des classes. »

« Racialistes hors des mouvements »

« racialistes = racistes ² »

« Si Dieu existait, il faudrait le détruire »

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[Publié sur indymedia bruxelles, 12 avril 2016]

Non à la promotion de la ségrégation raciale dans une fac occupée !

Alors que les mobilisations contre la loi travail peinent à faire naître le mouvement et à construire un rapport de force continu,
alors que ce mouvement doit déjà faire face au gouvernement socialiste et à ses relais, à la démobilisation entretenue par les appareils syndicaux, aux matraques et aux services d’ordre, aux divers dispositifs anti-émeute, aux arrestations, gardes-à-vues, nasses et procès, à l’étiolement de toute culture de la lutte, aux intimidations des proviseurs et des flics de la bac lors des blocages de lycées,
alors que les médias ne relaient même plus que les comptages euphémistiques de la préfecture,
alors qu’un souverainisme persistant, quand ce n’est pas un patriotisme rance, se manifeste en bien des endroits, des plateaux télés aux journaux en passant par la Place de la République à Paris, de la “France insoumise”, à Merci patron !,

alors que cette mobilisation n’a pas su se forger d’autres atouts que ses manifs perlées et cette Nuit debout où le démocratisme continu le dispute au confusionnisme militant et où la dépolitisation galope allègrement,
alors que c’est dans un contexte aussi pénible et problématique qu’on se politise ou se repolitise et que, sans doute, une génération nait même à la politique,
alors qu’une mauvaise maison d’édition estampillée à l’extrême gauche publie un pamphlet racialiste et antisémite, et que ses amis et héritiers en assurent, toute honte bue, la promotion,
alors que le judiciarisme sévit dans beaucoup de têtes et que la défense d’un territoire semble être pour beaucoup l’alpha et l’omega de la lutte,
alors que les rues ne sont plus parsemées d’émeutes mais sont le théâtre d’affrontements aux couleurs des hooligans (avec les postures et la politique, ou son absence, qui va avec),
les racialistes, bien installés derrières les chaires de l’université française, veulent se servir du mouvement pour y continuer leur propagande, pour faire avancer leur carrière politique et professionnelle (là au moins la “mixité” et le mélange sont de mise). Tous les propagandistes de l’identité qui pensent avoir depuis quelques temps le vent en poupe, et se projettent avec contentement en bourgeois de la couleur, de la race et de la religion, intensifient leurs petites affaires et profitent des espaces constitués par la mobilisation pour vendre leur sale soupe.
Tout est bon pour instiller le message et polariser la société autour de l’identité. On n’avance même pas masqué et on revendique la défense de l’ignoble empowerment que le gouvernement lui-même promet à cette néo-bourgeoisie “racisée”. Nul conflit fondamental comme on aime à le vendre, mais on cherche plutôt à influer sur le nombre de places, qui y aura droit, le montant des salaires, que ça aille plus vite. Les mannes de l’associatif et du culturel des années 80 sont taries, on veut plus et mieux, l’université ne sera-t’elle pas le lieu de la revanche ?A Paris 8, on va jusqu’à pratiquer et imposer une non mixité de race (ou de couleurs ou de ce qu’on veut, l’important c’est les assignations et de pouvoir régenter, comme tout détenteur de pouvoir, qui peut et doit être ici ou là), et on défend des théories racistes et des pratiques ségrégationnistes pendant 5 jours dans le bâtiment occupé en y installant 5 jours de propagande et de cours racialistes.
Dans d’autres circonstances, ce serait certainement dommageable, mais on en a vu d’autres. Ici ou là, Soral fait bien des conférences. On pourrait laisser la question aux interventions musclées du renouveau antifasciste (mais interviendraient-ils là d’ailleurs ?)
Mais que cela ait lieu dans le cadre d’un mouvement social, dans une fac qui se mobilise, que ce soit cet espace qui soit choisi et qu’on veuille y régner et y déployer cette morale raciste, c’est grave !

Révolutionnaires de tous ordres, réagissons ! Ne laissons pas des pratiques ségrégationnistes s’installer dans les luttes et les mouvements ! Refusons ce prétendu anti racisme qui se revendique de la race !

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[Publié et censuré une fois de plus sur Indymedia Nantes, mercredi 13 avril 2016]

[A Paris comme partout] Notre révolte n’est pas citoyenne

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre.

A Paris, la révolte et la Nuit Debout ont bien du mal à être canalisées par les citoyennistes de tout poil, qui sont pourtant à la manoeuvre. Les gens ont la rage, et des manifs sauvages s’enchaînent. Hier soir, des caméras de vidéosurveillance, des banques et un comico ont été visés. Une manif est même partie en pleine nuit vers le logement de Manuel Valls, avant d’être repoussée par les flics. Face à cette détermination difficilement contrôlable, les « leaders » de la Nuit Debout (c’est un mouvement qui se dit sans hiérarchie, mais pas sans porte-paroles et représentant-es, ni Service d’Ordre…) ont fini par appeler les flics, révélant très vite ce qu’ils et elles visent véritablement : maintenir la contestation dans les cadres du pouvoir, contrôler la colère pour la détourner vers des logiques électoralistes comme ce fût le cas avec Syriza et Podemos. Alors que la répression a rarement été aussi intense pour briser une lutte sociale, ces gentils citoyens ont choisi leur camp: travailler avec la police.

Sur la chaîne parlementaire, deux « représentants » de la Nuit Debout félicitaient même la police pour son savoir-faire et son calme. Et ce n’était pas de l’ironie… Faut-il rappeler qu’à Paris, il y a déjà eu des dizaines et des dizaines d’arrestations, parfois des cars entiers remplis de personnes interpellées, et tout autant de blessé-es… Vive le feu !

[Publié sur indymedia nantes, 10 avril 2016]

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Extrait d’une dépêche de l’AFP, 10/04/2016:

[…]Dans la nuit de samedi à dimanche, huit personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, après divers incidents dans la capitale. Ces personnes ont été arrêtées pour des «jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et dégradations par incendie», a précisé la préfecture dans un communiqué de presse.

Des dégradations – vitrines brisées, distributeurs de billets endommagés, tags – ont été commises boulevard Voltaire dans «six agences bancaires» dont trois ont été victimes d’intrusion. «Une agence d’intérim et une agence de mutuelle» ont également été dégradées. […]

Place de la République, à 2h50, un responsable de Nuit Debout a demandé le concours de la force publique «en raison de la difficulté de son service d’ordre à assurer la sécurité» sur la place, selon la préfecture. Des policiers ont été envoyés pour sécuriser le rassemblement, et ils ont fait «l’objet de provocations et de nombreux jets de pierres».

Un véhicule Autolib a été «incendié à l’angle de la place de la République et du boulevard Saint-Martin», nécessitant l’intervention de sapeurs-pompiers.

*****

le JDD, 10/04/2016

[…] Des projectiles et des pierres ont été jetés sur la façade du commissariat du 11e arrondissement et deux véhicules de police en stationnement ont été fortement endommagés« , explique la préfecture, ajoutant que les manifestants avaient tenté en vain d’entrer dans le commissariat. […]

[Paris] Nous sommes contre le travail

Parce que nous sommes contre un système qui repose sur l’exploitation de tout et de tou-te-s.

Parce que les administrateurs de ce monde transforment l’ensemble du vivant en marchandises sur toute de la planète.

Parce que cette société n’a d’autres choix à nous proposer que la mise au travail, quelques miettes pour survivre ou l’enfermement pour les indésirables et les récalcitrant-e-s.

Parce que le travail c’est vendre son temps, ses énergies, son corps et son esprit à des patrons, à des chefs, à des machines.

Parce que le capitalisme et l’Etat prétendent avoir la main mise sur tous les aspects de notre vie et nous dépossèdent de plus en plus de toute autonomie et même de nos rêves de quelque chose de profondément autre.

Parce que ce système de production effrénée ne laisse pas d’en-dehors où chacun-e pourrait décider librement de ses activités.

Parce que Papa Etat ne garantit des droits qu’au prix de notre liberté ; c’est le même qui lâche ses chiens de garde dans la rue, crée et militarise les frontières et fait la guerre aux quatre coins du monde.

Parce que les restructurations (qu’ils appellent « crises ») signifient le durcissement de la misère, du cannibalisme social, des techniques et des technologies de contrôle.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous sommes non seulement contre le travail mais surtout contre le monde qui en fait un pilier et un horizon indépassable.

Si nous ne voulons pas aménager la longueur de nos chaines mais bel et bien les détruire, il n’y a ni négociation ni dialogue possible avec le pouvoir quel qu’il soit.

Il s’agit donc de mener cette lutte au-delà des limites qu’essaient de nous imposer tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle étouffe dans les cadres existants (dont font partie les politiciens et les co-gestionnaires de tous ordres).

Au lieu de toujours suivre des agendas posés par d’autres la question est d’étendre la révolte en décidant nous-mêmes de ce contre quoi nous voulons l’exprimer, en imaginant mille et une manières pour bouleverser ce monde, en nous associant et en nous auto-organisant sans chefs ni hiérarchie, en prenant l’initiative, individuellement et collectivement et par l’action directe. Ainsi il devient possible d’affronter les puissants qui prétendent nous dicter leur loi, pour en finir avec la guerre permanente qu’ils nous livrent à coup d’autorité, de fric et de flics.

Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.

Les blocages et les sabotages ne sont pas de simples mots d’ordre, mais des pratiques bien réelles ouvrant des chemins pour sortir de la routine de l’exploitation et de la logique de consommation, y compris du spectacle de la contestation.

Car, tant que les métros transportent le bétail humain, tant que le courant électrique alimente les usines de mort et les laboratoires du contrôle, tant que l’argent continue à circuler, tant que les écrans continuent de diffuser la propagande, tant que les fibres et les antennes assurent notre dépendance, tant que les artères de la ville impriment leur rythme à nos corps et nos esprits, tant que …

… alors brisons le train-train quotidien !

[Tract distribué à Paris (publié sur indymedia nantes) lors de la manifestation du 5 avril.]

Le tract en PDF

Le tract en PDF

[Caen/Paris/Bordeaux] Saccages de facultés en marge de la lutte contre « la loi travail »

L’université de Caen porte plainte après des dégradations en marge de la manif

CaenEn marge de la manifestation contre la loi travail, des dégradations ont eu lieu à l’Université de Caen. Cette dernière porte plainte.

Vitres brisées, bibliothèques renversées, vols d’ouvrages et tags : l’université de Caen a subi d’importantes dégradations en marge de la manifestation contre la la loi travail. Les dégâts seraient d’ores et déjà estimés à plusieurs dizaine de milliers d’euros. L’université a porté plainte pour introduction illégale dans le bâtiment, dégradation de bien public et occupation illégale.

Campus fermé, bibliothèque saccagée

Les dirigeants de l’université de Caen ont pris la décision d’évacuer les bâtiments du campus 1 et de les fermer. La Bibliothèque Universitaire a été saccagée.

Il y a 10 jours , lors des dernières élections pour le Conseil d’administration, une urne avait été volé dans un amphithéâtre. […]

Caen2

Caen3

france 3 Normandie, 01/04/2016

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[Paris] Saccage ciblé de bureaux administratifs de la fac de Tolbiac

Université de Tolbiac, 22 mars, une occupation de l’amphi N est prévue pour pouvoir tenir une AG, flics, vigiles et direction sont tous là pour s’y opposer. En un clin d’œil, tous disparaissent et la porte de l’amphi s’ouvre miraculeusement. On comprend alors que des opportunistes du mouvement ont négociés dans le dos de tous. Comme quoi, il n’y a pas de miracles. C’est justement pour cette raison, qu’énervés, on a décidé de saboter ces jeux de pouvoir.

Pendant que les diants-diants cuvaient leurs cuites dans l’amphi soit-disant occupé, nous avons décidé de nous amuser d’une façon différente. Nous sommes montés au 7eme étage pour saccager des bureaux administratifs, en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme.

Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs.

Empêchons la loi de travailler.

Quelques enragés d’un autre 22 mars.

[Publié sur indymedia grenoble, 30 mars 2016]

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A la suite de la manif de 9 mars contre la « loi travail » à Bordeaux, les bâtiments de l’université de lettres du centre-ville, situés place de la Victoire, ont été saccagés par un groupe d’individus. Du matériel divers (informatiques, instrument de musique, etc…) a été détruit; amphis et couloirs de la fac ont été recouverts de tags, etc… Un bon moyen de bloquer efficacement et détruire tout ce qui formate à devenir de bons petits soldats scientifiques de la domination….

Tolbiac-23-mars-2016

Voir le suivi des actions directes et autres déambulations sauvages dans le cadre de la lutte contre la « loi travail »

[Paris] La CGT perd ses vitres – 24 mars 2016

Depuis toujours les syndicats ont un rôle de courroie entre les exploiteurs et les exploités – pour perpetuer l’exploitation.

Jeudi dernier, à Montparnasse le SO de la CGT qui voulait encore une fois avoir le contrôle de la manifestation a tabassé, gazé et donné aux flics des manifestants.

Voilà ce que sont les syndicats : des amis utiles des patrons et des flics. Nos ennemis.

C’est pourquoi dans la soirée de ce même jeudi on a brisé les vitres du local de la CGT, rue Pierre Bonnard dans le 20ème.

Une pensée pour les arrêtés du 24 mars.

Liberté pour tous !

Que crèvent les exploiteurs et leur laquais.

Des travailleurs de la nuit (non-syndiqués)

[Pulié sur indymedia nantes, 27 mars 2016]

[Paris] Récit d’une balade très sauvage contre la police – 25 mars 2016

Vendredi 25 mars, suite à la vidéo qui montre un jeune du lycée Bergson se faire tabasser par des flics devant le blocus de son bahut, un rassemblement était appelé vers 10h30 devant l’établissement. Récit d’une manif qui part joyeusement en saccage de commissariatS et pillages de Franprix.

ComicoXIXeme-3-e1458926715974Plusieurs centaines de personnes sont là, et quasiment aucune présence policière. Quelques minutes seulement après le rencard, un mouvement se dessine vers Jaurès, et la plupart des gens suivent. La manif s’étend rapidement car la tête du cortège semble s’être passé le mot : on va au commissariat central du Xe arrondissement, rue Louis Blanc (c’est d’ailleurs dans ce commissariat qu’Amadou Koumé avait été assassiné par les flics il y a un peu plus d’un an). On ne rencontre aucune résistance indésirable sous la forme de flics, et on arrive sans encombres dans la petite rue à sens unique, où les centaines de lycéenNEs commencent à former une foule compacte. L’ambiance est plutôt calme, quelques barrières de chantier sont mises en travers de la route, des poubelles sont renversées et surtout tout le monde crie des slogans hostiles à la police : «Nique la Police // Assassin de la Police», «Tout le monde déteste la police», etc. Mais rapidement on sent qu’on est plein, et ça commence, timidement avant de monter en pression : après les fumis et les pétards, ça lance pas mal de bouteilles sur les 3 ridicules flics sortis sur les marches avec leurs boucliers de défense, ainsi que sur les vitres du commissariat. L’ambiance est sacrément joyeuse, tout le monde se marre et applaudit les coups d’audace ou les lancers particulièrement jolis. Après quelques minutes, il semble qu’on en ait assez, et on n’a pas trop envie de se retrouver coupéEs en deux, du coup on calte par l’autre côté, en marchant tranquillement en direction de notre point de départ, Bergson.

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Mais on ne s’y arrête pas, on passe juste faire tourner le récit exalté de notre attaque aux potes restéEs au bahut, et on continue en direction de la mairie. Là c’est beaucoup plus calme, certainEs lycéenNEs sont assiSEs par terre, on hallucine un peu, on se demande bien ce qu’on peut faire devant une mairie à part reproduire ce qu’on vient de faire quelques minutes plus tôt. Apparemment cet objectif ne satisfait pas grand monde et du coup on repart après 5 minutes le long du parc des Buttes Chaumont. Deux ou trois lycéenNEs appellent à ne pas prendre de bouteilles et à rester calme. Ça fait bien marrer tout le monde, et on commence à récupérer des objets potentiellement utiles au regard du nouvel objectif qui commence à faire le tour des bouches et des oreilles : le commissariat central du XIXe arrondissement ! Non contentEs d’avoir attaqué un commissariat, on a envie de s’en faire un autre, et il faut dire qu’on commence à se chauffer. On déboule dans les escaliers, on arrive devant le comico, judicieusement placé en face de travaux de voirie qui vont fournir l’essentiel des projectiles : après les carreaux de carrelage et les cailloux, on commence à se servir des étais comme de béliers, à balancer les barrières de chantier contre les vitres qui tombent les unes après les autres. Les éclats de joie de la foule répondent aux éclats de verre qui jonchent le trottoir. En face du comico, la cour du collège Georges Brassens est déserte et les ballons abandonnés semblent dire «ras le bol du foot à la récré, on préfère casser des commissariats !».

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Toujours pas de flics à l’horizon, mais plus de vitres intactes non plus, et les tags «Nique la police» et «Mort aux flics» synthétisent plutôt pas mal nos revendications, du coup on se tire par la rue d’Hautpoul. En partant, on voit trois pauvres fourgons se diriger vers le commissariat en nous évitant bien soigneusement. Ben ouais, on est 500, super chaudEs, et on a pas l’air d’avoir trop envie de se laisser faire.

Une fois sur l’avenue Jean Jaurès, quelques tags, «Sous les pavés, les flics», «En grève jusqu’à la retraite», «La retraite à 13 ans» sur un Pôle-Emploi. Ça gueule tout le temps plein de trucs, «Le travail on s’en fout, on veut plus bosser du tout !», clairement on a toutes les raisons d’être dans la rue, et on ne se prive pas de le dire. La vidéo est évidemment un prétexte, et seulEs peuvent s’indigner de cette violence ceux et celles qui n’ont jamais été confrontéEs aux flics, et qui ignorent donc combien ces violences sont systématiques quand on a affaire aux larbins en uniforme. Là on est ensemble, et l’énergie qui nous porte n’a plus grand chose à voir avec cet uppercut, mais plutôt on kiffe juste de pouvoir exprimer tout ce qu’on retient toute l’année : la rage contre les flics, et le bonheur de les voir se manger des pavasses.

Ça gueule «on va à gare du Nord !», «on va à gare de l’Est !», et tout un tas d’autres propositions, jusqu’à une qui semble ravir tout le monde : «Autoréduc ! Autoréduc !». Quand on voit au loin le logo Franprix, tout le monde comprend et c’est un véritable sprint jusqu’au magasin qui est envahi par des dizaines de personnes hilares qui se servent et ressortent en brandissant leur butin. Des œufs de Pâques en pagaille, des sandwiches et tout un tas d’autres trucs. Il va sans dire qu’à ce moment-là les quelques rabat-joie citoyens ont quitté la manif depuis un bon bout de temps, et c’est très plaisant de sentir combien cette action de pillage spontané égaye sincèrement tout le monde.

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On continue sur Jaurès, et rebelote une enseigne Franprix au loin. Même scénario, sprint, on tient le rideau de fer, on file des coups sur les vitres pendant que d’autres pillent ce qu’illes peuvent. Deux pauvres RG, talkies en main, nous suivent de loin, mais toujours aucun flic. Du coup on continue ! On est revenuEs à Stalingrad, et on suit la ligne 2 en direction de Barbès. En chemin on rencontre un type à la rue à qui on file un bon paquet de victuailles. Ça se prend en selfie devant le gars [sic, Ndt], sourires aux oreilles «vas-y, c’est cadeau ça vient du Franprix !». En arrivant à proximité des migrantEs qui dorment sous le métro aérien, ça gueule «So, so, so, solidarité, avec les réfugiéEs !», et on partage une autre part du butin du pillage. […]

On continue en direction de la Chapelle et on bifurque rue du Chateau-Landon aux cris de «On va au lycée Colbert !». On passe devant mais il n’y a personne dehors, à part une bonne masse de poubelles à roulettes, révoltées elles aussi, qui se décident à nous accompagner. On passe au-dessus des voies et là nos compagnonNEs poubelles décident de passer à l’action, une bonne partie, dont le conteneur à verre, se jettent à plat ventre en travers de la rue, tandis qu’une poignée de poubelles plus téméraires se jettent par-dessus les barrières sur les voies de la Gare de l’Est en criant «Bloquons tout !».

Ça repart vers Barbès, et c’est seulement là qu’on entend les premières sirènes, plus loin. Quelques camions, rien de bien impressionnant pour les quelques centaines de personnes qui restent. Mais on commence à être fatiguéEs, et on arrive dans un quartier où les cibles semblent moins nombreuses. Les anti-émeutes trottinent difficilement, du coup ça court un peu et on part tranquillement dans les rues transversales. Une trentaine de personnes ont finalement été nassées par les chtars et libérées une par une après fouille et contrôle d’identité.

En une matinée, on a pu, à 4 ou 500 personnes motivées, attaquer deux commissariats, piller deux Franprix, gueuler partout tout ce qu’on voulait, tenter de bloquer les voies de la gare de l’Est avec des poubelles, se tirer sans que personne se fasse arrêter, et tout ça sans arrêter de rigoler, de crier de joie et d’halluciner sur notre capacité à prendre de vitesse la police et tous les larbins qui les soutiennent (vigiles, citoyenNEs, etc.).

Quand on s’est séparéEs, c’était dans toutes les bouches : on remettra ça !

[Publié sur indymedia nantes, 28 mars 2016]

[Paris-Nantes-Lyon] La loi travaille

Après plusieurs jours aux mains des larbins en uniforme, en toge ou en blouse blanche, deux personnes arrêtées jeudi 24 mars à Paris autour de la manif, sont sortis de garde-à-vue. Accusées de « violences en réunion« , elles ne sont pas passées en comparution immédiate, mais ont été déferrées devant… un juge d’instruction, où elles ont été mises en examen. Par la suite, le JLD qui devait statuer sur leur incarcération préventive, a prononcé un contrôle judiciaire avec interdiction de participer à toute « manifestation publique de quelque nature que ce soit » durant toute la durée de l’instruction (qui peut durer jusqu’à un an). Un premier camarade est sorti dimanche 27 mars à 1h du matin, et le compagnon seulement dimanche en fin d’après-midi.

A Nantes suite à la manif du 17 mars, un manifestant de 19 ans, Gaël, avait pris 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt le lundi 21 mars pour « participation à un attroupement armé aggravé par la dissimulation du visage », « violences sur dépositaire de l’autorité publique sans ITT » et rébellion sur commissaire de police. A Lyon suite à la manifestation du 9 mars et aux affrontements place Bellecour, un manifestant de 22 ans avait pris 6 mois de prison ferme, et 1000 € de dommages et intérêts, mais sans mandat de dépôt, et un second du même âge 6 mois de prison avec sursis et 200 € à verser à quatre policiers. Le premier était accusé d’avoir jeté un BAC par terre, et le second de jets de projectiles et rébellion.

Mort aux keufs et vive l’anarchie !

[Publié sur indymedia nantes, 28 mars 2016]

[Discussion à « La Discordia »] 10 ans après le mouvement « anti-CPE »…

Nous avons réalisé à l’occasion d’un retour réflexif sur le mouvement dit « anti-CPE » à La Discordia un petit document sur le CPE, dix ans jour pour jour après ses journées les plus intenses et rebelles.

Voir la vidéo

Voir la vidéo

Au delà du plaisir quelque peu masturbatoire de « pornographie émeutière », il s’agit aussi de se souvenir, alors qu’un nouveau mouvement éclate en France, qu’il est possible de ravager la normalité de l’État et du Capital. Aux révolutionnaires maintenant d’empêcher tout retour à la normalité.

Cette vidéo fait suite à celle sur les émeutes de l’hiver 2005 en France.

Les vidéos sont ici.

On pourra les reprendre sans soucis de copyright ou quoi que ce soit de ce genre. Alors faites tourner !

 [Reçu par mail]

 

[Paris] Loi, travail, prison : détruisons !

Ces dernières semaines 8 DAB ont été sabotés par divers moyens (marteau, mousse expensive, extincteur) dans le nord de Paris.

Au lieu de nous plaindre aux côtés des partenaires sociaux (matons de la révolte) détruisons ce qui nous détruit ! Pas besoin de manifs !

La « loi travail » on en a rien à péter, on veut juste tout péter !

Solidarité avec les anarchistes de Korydallos.

[Publié sur indymedia nantes, 18 mars 2016]