Archives de catégorie : Contre le travail & la consommation

[Paris] Debout toute la nuit – 8 avril 2016

La nuit de jeudi 7 à vendredi 8 le local de la CGT du 14e, rue de l’aude, a perdu ses vitres.

Parce que nous ne voulons pas de leur gestion de l’exploitation. Nous ne voulons aucune gestion de notre esclavage, le travail.

Parce que nous ne nous opposons pas à la Loi travail, mais à la loi et au travail.

Détruisons ce qui nous détruit.

des travailleurs en démolition

[Publié sur indymedia nantes, lundi 11 avril 2016]

[Paris] Nous sommes contre le travail

Parce que nous sommes contre un système qui repose sur l’exploitation de tout et de tou-te-s.

Parce que les administrateurs de ce monde transforment l’ensemble du vivant en marchandises sur toute de la planète.

Parce que cette société n’a d’autres choix à nous proposer que la mise au travail, quelques miettes pour survivre ou l’enfermement pour les indésirables et les récalcitrant-e-s.

Parce que le travail c’est vendre son temps, ses énergies, son corps et son esprit à des patrons, à des chefs, à des machines.

Parce que le capitalisme et l’Etat prétendent avoir la main mise sur tous les aspects de notre vie et nous dépossèdent de plus en plus de toute autonomie et même de nos rêves de quelque chose de profondément autre.

Parce que ce système de production effrénée ne laisse pas d’en-dehors où chacun-e pourrait décider librement de ses activités.

Parce que Papa Etat ne garantit des droits qu’au prix de notre liberté ; c’est le même qui lâche ses chiens de garde dans la rue, crée et militarise les frontières et fait la guerre aux quatre coins du monde.

Parce que les restructurations (qu’ils appellent « crises ») signifient le durcissement de la misère, du cannibalisme social, des techniques et des technologies de contrôle.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore nous sommes non seulement contre le travail mais surtout contre le monde qui en fait un pilier et un horizon indépassable.

Si nous ne voulons pas aménager la longueur de nos chaines mais bel et bien les détruire, il n’y a ni négociation ni dialogue possible avec le pouvoir quel qu’il soit.

Il s’agit donc de mener cette lutte au-delà des limites qu’essaient de nous imposer tous ceux qui ont intérêt à ce qu’elle étouffe dans les cadres existants (dont font partie les politiciens et les co-gestionnaires de tous ordres).

Au lieu de toujours suivre des agendas posés par d’autres la question est d’étendre la révolte en décidant nous-mêmes de ce contre quoi nous voulons l’exprimer, en imaginant mille et une manières pour bouleverser ce monde, en nous associant et en nous auto-organisant sans chefs ni hiérarchie, en prenant l’initiative, individuellement et collectivement et par l’action directe. Ainsi il devient possible d’affronter les puissants qui prétendent nous dicter leur loi, pour en finir avec la guerre permanente qu’ils nous livrent à coup d’autorité, de fric et de flics.

Les grands événements citoyens et médiatiques sont conçus pour réduire la révolte à une simple indignation démocratique et pour la faire rentrer dans les rangs de la politique et de la représentation. A l’inverse, s’attaquer directement à ce qui permet à ce système de fonctionner et de nous faire fonctionner ouvre à des possibilités d’arracher l’espace indispensable pour développer d’autres rapports.

Les blocages et les sabotages ne sont pas de simples mots d’ordre, mais des pratiques bien réelles ouvrant des chemins pour sortir de la routine de l’exploitation et de la logique de consommation, y compris du spectacle de la contestation.

Car, tant que les métros transportent le bétail humain, tant que le courant électrique alimente les usines de mort et les laboratoires du contrôle, tant que l’argent continue à circuler, tant que les écrans continuent de diffuser la propagande, tant que les fibres et les antennes assurent notre dépendance, tant que les artères de la ville impriment leur rythme à nos corps et nos esprits, tant que …

… alors brisons le train-train quotidien !

[Tract distribué à Paris (publié sur indymedia nantes) lors de la manifestation du 5 avril.]

Le tract en PDF

Le tract en PDF

[Publication] Nous n’avons rien à défendre

Nous n’avons rien à défendre

bateauNi des loi supposées nous garantir, ni un quelconque travail supposé nous permettre de nous « réaliser ». Le travail n’est rien d’autre qu’exploitation, fatigue, ennui, humiliation. Toute loi n’est que l’expression de la domination de certaines couches sociales sur d’autres, qui constituent la majorité de la population. Nos fameux « droits » ne sont que le paravent du marchandage entre notre docilité et l’expropriation de nos vies.

Nous sommes nombreux à descendre dans les rue, ces jours-ci. Journalistes, syndicalistes et politiciens (même « alternatifs ») voudraient nous enrégimenter derrière le simple refus de la loi Travail. Mais, en fait, on s’en fout de cette énième reforme d’un code du Travail qui est là pour nous atteler au turbin. On crache sur l’esclavage à vie du CDI comme sur la galère quotidienne de la précarité. Ce qui remplit les rues ces jours-ci, c’est le ras-le-bol envers ce monde de plus en plus invivable. Ce qui apparaît là, c’est un refus du travail, la conscience peut-être encore imprécise mais bien présente que toute loi est une chaîne. Il y a ici et là quelques petites secousses dans la normalité de cette société : des frémissements dans lesquels nous pouvons voir un refus de la soumission et de l’impuissance quotidiennes, une mise en cause de la résignation généralisée.

Ce monde est invivable. D’un côté un État de plus en plus répressif – la carotte de l’État social étant en fin de course (pas pour toutes les catégories, bien sûr : le vieux précepte de diviser pour mieux régner est toujours efficace), il ne reste que le bâton. De l’autre côté, des prétendues alternatives qui ne représentent que la volonté de faire gérer cette même société par des syndicats et des partis de gauche, qui n’ont même plus d’illusions à vendre. Ou bien de sinistres cauchemars qui donnent une couleur encore plus morbide à l’autorité : replis communautaires, retour du religieux et de l’oppression morale.

Dans ce panorama sombre, s’attacher à un coin de territoire ou à une situation sociale donnée, revient à jouer sur la défensive, à renoncer à l’audace des rêves. Mais ni une quelconque zone à défendre dans un monde englouti par des nuisances, ni une Justice qui est là pour sanctionner l’inégalité et la privation de liberté, ni quelques droits à se faire exploiter tout le long de la vie, ne pourraient jamais nous suffire.

Cette petite fissure dans la normalité que ce sont les mobilisations avec l’excuse de l’énième modification du code du Travail, nous voulons l’agrandir, pour qu’elle devienne une brèche, d’où atteindre la fin de l’exploitation. Faisons en sorte que le vase qui commence à déborder se casse. Ne nous contentons pas des promesses politiciennes, chassons les médiateurs sociaux (comme les syndicats), déchaînons notre rage contre cette société qui nous vole, jour après jour, nos vies. Attaquons-nous aux bases morales et sociales de l’autorité. Et aussi à ses structures matérielles : magasins, lieu de productions, bâtiments publics, véhicules, moyens de transport de personnes, de marchandises et d’énergie… Attaquons-nous aux hommes et femmes qui l’incarnent : flics, patrons, juges, chefs de toute sorte, bureaucrates, vigiles, politiciens, matons… A nombreux, en petits groupes ou seuls, le jour comme la nuit, quand et où le pouvoir ne nous attend pas.

Un graffiti récent, souvent repris, dit : « le monde ou rien ». Mais nous n’avons rien à défendre dans ce monde qui ne nous appartient en rien, et auquel nous n’appartenons pas. Un monde qu’on veut détruire.
La fête ne nous attend pas que sur ses décombres, mais déjà dans la révolte, ici et maintenant. Il n’y a pas de retour en arrière.

Contre toute loi, contre le travail. Contre ce monde d’enfermement et d’exploitation.
Pour la liberté !

L’affiche au format PDF

[Reçu par mail, 5 avril 2016]

[Caen/Paris/Bordeaux] Saccages de facultés en marge de la lutte contre « la loi travail »

L’université de Caen porte plainte après des dégradations en marge de la manif

CaenEn marge de la manifestation contre la loi travail, des dégradations ont eu lieu à l’Université de Caen. Cette dernière porte plainte.

Vitres brisées, bibliothèques renversées, vols d’ouvrages et tags : l’université de Caen a subi d’importantes dégradations en marge de la manifestation contre la la loi travail. Les dégâts seraient d’ores et déjà estimés à plusieurs dizaine de milliers d’euros. L’université a porté plainte pour introduction illégale dans le bâtiment, dégradation de bien public et occupation illégale.

Campus fermé, bibliothèque saccagée

Les dirigeants de l’université de Caen ont pris la décision d’évacuer les bâtiments du campus 1 et de les fermer. La Bibliothèque Universitaire a été saccagée.

Il y a 10 jours , lors des dernières élections pour le Conseil d’administration, une urne avait été volé dans un amphithéâtre. […]

Caen2

Caen3

france 3 Normandie, 01/04/2016

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[Paris] Saccage ciblé de bureaux administratifs de la fac de Tolbiac

Université de Tolbiac, 22 mars, une occupation de l’amphi N est prévue pour pouvoir tenir une AG, flics, vigiles et direction sont tous là pour s’y opposer. En un clin d’œil, tous disparaissent et la porte de l’amphi s’ouvre miraculeusement. On comprend alors que des opportunistes du mouvement ont négociés dans le dos de tous. Comme quoi, il n’y a pas de miracles. C’est justement pour cette raison, qu’énervés, on a décidé de saboter ces jeux de pouvoir.

Pendant que les diants-diants cuvaient leurs cuites dans l’amphi soit-disant occupé, nous avons décidé de nous amuser d’une façon différente. Nous sommes montés au 7eme étage pour saccager des bureaux administratifs, en coupant les câbles, en jetant divers liquides sur les appareils électroniques divers, les papiers administratifs sont détruits et deux ordinateurs sont embarqués pour être détruits au calme.

Il s’agit là de la réalisation d’une volonté précise de ne pas se limiter à des prises de parole, des AG, des manifs (qu’elles soient à 11h ou à 13h30), mais de contrer toute forme de connivence avec le pouvoir, tous les pouvoirs.

Empêchons la loi de travailler.

Quelques enragés d’un autre 22 mars.

[Publié sur indymedia grenoble, 30 mars 2016]

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A la suite de la manif de 9 mars contre la « loi travail » à Bordeaux, les bâtiments de l’université de lettres du centre-ville, situés place de la Victoire, ont été saccagés par un groupe d’individus. Du matériel divers (informatiques, instrument de musique, etc…) a été détruit; amphis et couloirs de la fac ont été recouverts de tags, etc… Un bon moyen de bloquer efficacement et détruire tout ce qui formate à devenir de bons petits soldats scientifiques de la domination….

Tolbiac-23-mars-2016

Voir le suivi des actions directes et autres déambulations sauvages dans le cadre de la lutte contre la « loi travail »

[Paris-Nantes-Lyon] La loi travaille

Après plusieurs jours aux mains des larbins en uniforme, en toge ou en blouse blanche, deux personnes arrêtées jeudi 24 mars à Paris autour de la manif, sont sortis de garde-à-vue. Accusées de « violences en réunion« , elles ne sont pas passées en comparution immédiate, mais ont été déferrées devant… un juge d’instruction, où elles ont été mises en examen. Par la suite, le JLD qui devait statuer sur leur incarcération préventive, a prononcé un contrôle judiciaire avec interdiction de participer à toute « manifestation publique de quelque nature que ce soit » durant toute la durée de l’instruction (qui peut durer jusqu’à un an). Un premier camarade est sorti dimanche 27 mars à 1h du matin, et le compagnon seulement dimanche en fin d’après-midi.

A Nantes suite à la manif du 17 mars, un manifestant de 19 ans, Gaël, avait pris 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt le lundi 21 mars pour « participation à un attroupement armé aggravé par la dissimulation du visage », « violences sur dépositaire de l’autorité publique sans ITT » et rébellion sur commissaire de police. A Lyon suite à la manifestation du 9 mars et aux affrontements place Bellecour, un manifestant de 22 ans avait pris 6 mois de prison ferme, et 1000 € de dommages et intérêts, mais sans mandat de dépôt, et un second du même âge 6 mois de prison avec sursis et 200 € à verser à quatre policiers. Le premier était accusé d’avoir jeté un BAC par terre, et le second de jets de projectiles et rébellion.

Mort aux keufs et vive l’anarchie !

[Publié sur indymedia nantes, 28 mars 2016]

[Tract] Lettre de prolétaires aux autres concernant la « loi Travail » et ses inconséquences

arton4926-1aebbNous nous adressons ici aux exploités, mais à vrai dire nous nous foutons de votre classe sociale, de votre origine, de votre niveau d’étude atteint ou échoué. Mais nous nous adressons surtout à ceux et celles qui ont le malheur de bosser, qui y sont obligés par leur condition, qui ne touchent pas au RSA ou à la thune de papa toute leur vie.

Dans les tracts, dans les AG, dans les réunions, on nous dit aujourd’hui que l’objectif de ce mouvement en cours, c’est le retrait immédiat de la loi Travail. Certains, s’ils veulent « élargir » un peu le problème, demandent également le retrait de l’état d’urgence ou quelque chose d’autre. Passons sur l’humiliation qui va forcement avec cette mendicité sociale où on nous casse la gueule et où on répond par « s’il vous plaît monsieur… » La question que nous voudrions vous poser ici est autre. La question, c’est la suivante :

Est-ce que votre vie, en ce moment, en cette ère toujours pré-loi Travail, est chouette, autonome, belle, libre, pleine, joyeuse ? Le code du travail défend-il si bien vos aspirations individuelles et collectives, vous protège-t-il du patronat qui veut vous voler votre temps à son profit ? Défend-il bien, avec ses inspections et autres agents qui ne nous souhaitent, évidemment, que du bien, votre droit à brosser les chiottes, à servir les bobos dans un bar la nuit, à livrer des pizzas que vous ne pouvez pas vous payer et tant d’autres options qui devraient nous rendre pleins d’espoir ?

Pour quiconque travaille aujourd’hui dans un boulot de merde, il devrait être clair qu’il n’y a rien à défendre dans ce précieux code du travail. Toute la merde que nous promet la réforme – les heures supplémentaires, bosser la nuit plutôt que de faire l’amour, être foutu à la porte dès que ça convient mieux au patron – on le sait déjà, comme on sait que la menace, et non pas une inspection quelconque, est le seul moyen de gagner quoi que ce soit de l’autorité. Les seuls qui peuvent se tromper sur ce point, ce sont ceux et celles qui ne risquent pas de « tomber si bas » et les étudiants qui se pensent immunisés contre l’avenir de merde qui est réservé à certains d’entre eux.

Le code du travail, c’est le garant de l’exploitation. La loi Travail, c’est son intensification. Alors défendra-t-on l’exploitation contre son intensification ?

Non merci. Et c’est pour ça que nous vous proposons de relancer une autre étape de la lutte : la lutte contre le code du travail et le travail lui-même. Parce que contrairement aux syndicats, aux intellectuels, aux étudiants qui vivent de versements familiaux, nous, on n’a rien à défendre ici.

Nique le travail et ses défenseurs, les syndicats, et tous ceux qui nous proposent de défendre un présent de merde contre un avenir de merde.

Des prolos comme les autres.

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Publié sur non-fides

 

[Discussion à « La Discordia »] 10 ans après le mouvement « anti-CPE »…

Nous avons réalisé à l’occasion d’un retour réflexif sur le mouvement dit « anti-CPE » à La Discordia un petit document sur le CPE, dix ans jour pour jour après ses journées les plus intenses et rebelles.

Voir la vidéo

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Au delà du plaisir quelque peu masturbatoire de « pornographie émeutière », il s’agit aussi de se souvenir, alors qu’un nouveau mouvement éclate en France, qu’il est possible de ravager la normalité de l’État et du Capital. Aux révolutionnaires maintenant d’empêcher tout retour à la normalité.

Cette vidéo fait suite à celle sur les émeutes de l’hiver 2005 en France.

Les vidéos sont ici.

On pourra les reprendre sans soucis de copyright ou quoi que ce soit de ce genre. Alors faites tourner !

 [Reçu par mail]

 

[Paris] Loi, travail, prison : détruisons !

Ces dernières semaines 8 DAB ont été sabotés par divers moyens (marteau, mousse expensive, extincteur) dans le nord de Paris.

Au lieu de nous plaindre aux côtés des partenaires sociaux (matons de la révolte) détruisons ce qui nous détruit ! Pas besoin de manifs !

La « loi travail » on en a rien à péter, on veut juste tout péter !

Solidarité avec les anarchistes de Korydallos.

[Publié sur indymedia nantes, 18 mars 2016]

[Montréal, Québec] Pourquoi nous attaquons la police – 5 mars 2016

Appel pour un mois contre la police : un véhicule du SPVM attaqué près du métro Charlevoix

Plus tôt aujourd’hui (5 mars 2016), à 18h, quelques ami.es ont attaqué un véhicule du SPVM stationné à l’extérieur du métro Charlevoix dans le quartier de Pointe-Saint-Charles à Montréal en crevant les pneus et fracassant les vitres.

Nous voulons nous servir de cette attaque en tant qu’appel à des actions contre la police à Montréal entre aujourd’hui et la fin du mois de mars.

À l’approche de la manifestation annuelle contre la « brutalité policière », nous aimerions nous éloigner d’une combativité limitée à ces seules manifestations, auxquelles les forces policières ont amplement l’occasion de se préparer et après lesquelles la paix sociale est facilement rétablie. Nous voulons montrer que la police est vulnérable au sabotage, et que ceci est possible chaque jour de l’année. Nous voulons que la peur change de camp. Nous voulons encourager l’espace anarchiste montréalais à expérimenter une offensive diffuse contre les opérations quotidiennes de la police, pas seulement le 15 mars, mais durant tout le mois à venir.

Nous avons dispersé des copies de ce tract près du véhicule vandalisé :

Pourquoi nous attaquons la police

Si vous lisez ceci, vous vous demandez probablement pourquoi quelques individus masqués viennent de vandaliser la voiture de police qui est devant vous.

Ça a été plutôt facile de gâcher la journée de ces flics; nous portions des foulards, chapeaux et gants pour dissimuler notre identité, et avons dédié vingt secondes à cette action directe, pendant qu’un.e de nous était bien positionné.e pour guetter l’éventualité d’un.e policiè.re tentant de retourner vers le véhicule. Nous avons couru jusqu’au prochain coin de rue, avons changé de vêtements pour modifier notre apparence tout en gardant nos foulards, et avons calmement réintégré la foule en nous éloignant.

Permettez-nous de nous présenter; nous sommes celles et ceux qui ne se sont jamais senti.es satisfait.es de suivre le programme métro-boulot-dodo auquel l’école nous prépare; nous sommes celles et ceux qui voient un flic et reconnaissent l’héritage de domination qu’ils représentent et appliquent; nous sommes celles et ceux qui veulent lutter pour détruire l’État, l’économie, les structures qui nous forcent à nous conformer aux rôles prédéterminés d’« homme » et de « femme », et toutes les violences quotidiennes innombrables que cette société nous impose. Nous voulons détruire ce qui nous détruit, tout en amorçant simultanément la création d’un monde moins misérable que celui-ci.

Nous ne sommes pas dupé.es par les réformes que l’État nous offre pour atténuer ces sentiments, parce que nous reconnaissons l’absurdité de simplement ajuster les réglages de cette société-machine létale, et la nécessité de mettre feu à ses panneaux électriques. Nous voulons une rupture révolutionnaire avec la vie quotidienne qui nous enferme dans le travail et les relations sociales acceptables. En dehors des émeutes et des rébellions de grande échelle, nous vivons ce désir pour quelque chose de nouveau en sabotant les systèmes de domination par tous les moyens possibles.

Plusieurs d’entre nous se disent anarchistes, mais l’important n’est pas le nom que l’on se donne, mais plutôt le combat riche et inspirant contre l’autorité auquel nos actions et projets participent. Pour nous, une voiture de police qui ne peut plus patrouiller dans le quartier suggère l’objectif plus large de mettre le système de flicage, de prisons et de tribunaux hors d’état de nuire, parce que ce système de répression et de contrôle n’a jamais été et ne sera jamais autre chose qu’un obstacle à notre liberté. Il sert et protège les puissants – les institutions et les personnes qui ont beaucoup plus de contrôle sur la manière dont nous vivons nos vies que nous-mêmes.

Nous espérons que le fracas de ces vitres de voiture de police résonne en vous, et que vous êtes également dégoûté.es par tout.e citoyen.ne obéissant.e assimilant cette attaque à une atteinte à sa propre sécurité. Encore et encore, nous constatons que les flics ne font qu’empirer nos vies. Quand il y a un violeur dans notre quartier, nous préférons de loin voir un groupe s’auto-organiser et répondre à coups de bâton de base-ball dans les genoux du violeur que de voir un.e survivant.e traîné.e à travers les tribunaux et humilié.e à chaque étape. Nous préférons de loin voir les personnes de notre quartier qui sont confinées dans la misère par leurs patrons et proprios s’organiser pour piller un IGA ou dévaliser un commerce yuppie plutôt que de les voir se voler entre elles et de se dénoncer mutuellement à la police.

À chaque année, le 15 mars, il y a une manifestation contre la « brutalité policière ». Si nous voulons vraiment avoir la chance de vivre des vies libres, il faut amener le combat au-delà de la simple dénonciation de la « brutalité » ou des « excès » du SPVM. Nous devons comprendre que la violence brutale et la coercition sont intrinsèques à l’existence même de la police. Nous refusons le narratif dont nous gavent l’État et les médias – selon lequel certains individus parmi les forces policières constitueraient le problème, et non la police en tant que telle et le monde qu’elle défend. Voici pourquoi lorsque plusieurs d’entre nous se rejoignent dans les rues, c’est contre toute police, et nous emmenons avec nous des roches et des feux d’artifice que nous leur jetons de derrière nos barricades. Nous vous invitons à nous y retrouver, et à partager cette révolte en actes.

À la prochaine,
Vos anarchistes de quartier amicaux

Voir le tract en PDF

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[Publié sur montréal contre-information]

[Montréal, Québec] Attaque solidaire d’un concessionnaire automobile de luxe – 12 mars 2016

L’attaque du concessionnaire a été revendiquée en solidarité avec les combattants des CCF et de ‘Lutte Révolutionnaire’ en Grèce sur Montréal counter-information:

Un concessionnaire de voitures près de Côtes-des-Neiges a été attaqué par le moyen d’engins incendiaires ayant causé des dommages à des voitures de luxe en l’honneur des courageux.ses camarades emprisonné.es de la Conspiration des cellules de feu et de Lutte Révolutionnaire.

La solidarité c’est l’attaque.

Vive l’anarchie.

Vive l’Internationale Noire.

20160312-085603-g

Neuf véhicules d’un concessionnaire automobile de Montréal vandalisées

MONTRÉAL – Neuf véhicules d’un concessionnaire automobile de Montréal ont été vandalisés dans la nuit de vendredi à samedi.

Un véhicule a été incendié et complètement détruit; deux autres ont été sérieusement endommagés par le feu, et six autres vandalisés.

Un ou des individus ont commis ces méfaits vers minuit 30, dans le stationnement d’un concessionnaire de la rue Bougainville, dans le secteur de Côte-des-Neiges.

Des objets incendiaires ont été trouvés sur les lieux. Les caméras de surveillance auraient été endommagées et personne n’aurait été témoin du saccage.

La presse canadienne, 12 mars 2016