Archives quotidiennes :

[Münich] Brèves d’agitation anticarcérale autour de la prison de Stadelheim – Janvier / Février 2015

FurEinWeltOhneGrenzenUndKnasteDans la nuit du 12 février 2015, il y a eu un peu d’ambiance devant la prison pour hommes de Stadelheim.

A l’aide d’extincteur, de fumi et d’une barricade de poubelles, les deux extrémités de la rue ont été bloquées. Des feux d’artifice ont été allumés au-dessus du mur, et l’inscription d’environ 15 mètres de long « Liberté pour tous » a été placé sur le mur juste sous les yeux des gardiens du mirador.

Sans arrestation, la meute a disparu en laissant un peu de bordel dans les rues.

Traduit de l’allemand de linksunten, 14 février 2015

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Mi-janvier 2015, une mystérieuse lettre d’information avec en en-tête le logo de la municipalité münichoise a été affichée à l’entrée des bâtiments publics et des habitations aux alentours de la prison de Stadelheim, à Giesing.

Cette lettre indique qu’entre le 1er octobre 2014 et le 1er mars 2015, les services municipaux de la ville de Münich mèneront auprès des habitants des analyses radiophoniques et des collectes de données de mobiles dans un périmètre d’un kilomètre autour de la prison.

La mairie n’a pas tardé à réagir par l’intermédiaire de la presse, en tentant de « rassurer » la population que cette fameuse lettre était une fausse. Pas sûrs que les habitants du quartier soient vraiment rassurer, car le pouvoir tente chaque jour d’accroître et d’améliorer le contrôle (à l’extérieur comme à l’intérieur) et la répression sur la population. Courant 2015 sont prévues un nouveau palais de justice à Leonrodplatz, ainsi qu’une nouvelle salle de tribunal de haute-sécurité dans l’enceinte de cette gigantesque prison de Stadelheim.

Traduit librement de la presse allemande, 15/01/2015

NdT:

* quartier situé au sud-est de la ville de Münich. Il abrite l’une des plus anciennes et plus grandes prisons d’Allemagne: Mise en service à partir de 1894, la prison de Stadelheim s’étend sur près de 14ha et enferme plus de 1500 détenus.

[Mexique] Lettre d’Amélie et Fallon (5E3) à propos d’une initiative de solidarité (14 février 2015)

Prisons mexicaines :

Communiqué d’Amelie Pelletier et Fallon Poisson (14/02/2015)

banda5e-212x300Le 14 février un événement va avoir lieu dans le Museo de la memoria indómita avec pour objectif de récolter de l’argent pour les prisonnier-es politiques et anarchistes.

Étant en prison, l’information que nous avons sur cet événement est minime.

Nous ne savons pas qui l’organise, mais nous savons nos noms apparaissent sur la liste des prisonnier-es pour lesquel-les il est prévu.

Nous souhaiterions expliquer qu’il nous semble étrange que des personnes que nous ne connaissons pas et avec lesquelles nous n’avons pas d’affinités utilisent nos noms sans nous prévenir. Ce n’est pas parce que nous sommes en prison que nous n’avons pas de voix. Ces cérémonies de solidarité où sont mélangé-es tou-tes les prisonnier-es nous font penser à une récupération aveugle de personnes emprisonné-es. Qu’elles soient “Politiques” ou “Anarchistes”. Depuis le début, nous sommes restées fermes sur nos positions et dans nos ruptures. Il nous semble très bizarre de voir nos noms à côté de ceux de Brian Reyes, Jacqueline Santana* et de Jamspa** dans un évènement public de solidarité. Leur intention est peut-être de construire des relations entre différentes bandes. Nous le comprenons, mais nous savons aussi que cette absence de relations a des raisons. Certaines méthodes et intentions sont bien différentes et il y a des ruptures probablement irréconciliables.

Pour nous, le sentiment d’affinité est primordial dans la lutte que nous menons. Nous ne nous considérons pas comme des “Prisonnier-es Politiques » et n’attaquons pas les institutions du pouvoir afin d’améliorer cette société.

D’ailleurs, à l’intérieur de la prison nous avons des relations avec toute sorte de personnes, avec lesquelles nous ne partageons pas nécessairement des “affinités de lutte”. Des personnes qui ne s’occupent pas de “politique”, qui pour la plupart croient en dieu, et qui n’ont jamais été à l’école. Avec elles nous construisons aussi des forces et nous vivons de multiples moments de subversion de l’ordre existant. Il serait ridicule de nous organiser uniquement avec celles et ceux qui se revendiquent “Prisonnier-es Politiques”. La majorité des prisonnier-es politiques ne nous sont pas sympathiques et de fait la plupart des anarchistes non plus. L’histoire drôle, c’est de partir de là, avec l’énergie qu’il y a. Si nous faisons rupture avec le groupe qui organise cet événement, cela ne signifie pas que nous coupons avec tout le monde. Nous faisons rupture avec ceux qui se revendiquent de tendance autoritaire, partidaire ou gauchiste. De plus nous avons appris que l’événement va avoir lieu dans le Museo de la memoria indómita, Institution d’État.

Nous ne souhaitons pas de médiation avec l’État.

Ceci dit, nous n’avons d’affinités avec aucune des personnes mentionnées -sauf Carlos-, pas plus qu’avec celles qui organisent l’événement. Elles ne prennent pas en considération les ruptures existantes, mais ne font que reproduire le “prisonniérisme”. Nous ne voulons pas être récupéré-es. Qu’ils fassent leurs événements de solidarité, mais sans nos noms. Ceux qui nous soutiennent savent pourquoi et ont des affinités avec nous.

La meilleure Solidarité est toujours l’Attaque.
Pour la Destruction Totale de l’Existant.
Feu à la Civilisation.
Jusqu’à l’infini et au delà.

Fallon et Amelie
Reclusorio de Santa Marta, México DF

NdT

* Etudiants arrêtés suite aux manifestations pour les 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa. On notera qu’à Paris également, un « repas solidaire » mêlant tout le monde ( » prisonniers adhérents à la sexta zapatiste, les anarchistes incarcéré-e-s à Mexico et les étudiant-e-s arrêté-e-s suite aux dernières manifestations pour Ayotzinapa – Mexique ») est organisé le 28 février (au CICP), sachant qu’une partie de l’argent ira « aux comités locaux de soutien aux prisonnier-e-s de la sexta ».

** Jesse Alejandro Montaño Sánchez, dit Jamspa sur les médias sociaux, a été condamné à 7 ans et 7 mois de prison le 12 janvier 2015 pour « outrages à l’autorité ». Le 12 juin 2014, il avait exhibé du haut d’une structure métallique qui accueillait un écran géant lors d’un match du mondial de foot, une pancarte exigeant la liberté des prisonniers politiques & Fifa go home. C’est un activiste qui crée des coups médiatiques en escaladant depuis 2012 des structures et monuments afin d’exhiber devant les caméras des « messages politiques ».

[Traduit de l’espagnol de contrainfo par brèves du désordre, 15 February 2015)

Lire / télécharger la brochure ‘Face à face avec l’ennemi’