[Affiche avec quelques mots au sujet des papiers comme prison et d’un prisonnier à Bâle].

De tout temps, les papiers d’identité, les prisons et les lois donnent la possibilité aux États de gérer et en même temps de faire chanter les indésirables et les rebelles, ainsi que de diviser les gens entre ceux qui sont exploitables pour l’économie et ceux qui sont le sont pas.

Ainsi, des milliers d’individus se voient confrontés à des réalités telles que des mois entiers de détention préventive et d’assujettissement, de contrôles de police arbitraires, d’interdictions de territoire, de délimitations, d’obligations de quitter le territoire et d’expulsions. Lorsque nous ne possédons pas le bon bout de papiers, lorsque nous nous soulevons contre la folie quotidienne, que nous délaissons les chemins préétablis ou que nous n’obtenons aucun moyen d’y accéder, nous nous voyons tôt ou tard placés derrière les barreaux ou contraints à fuir.

Cela fait bientôt six mois qu’une personne, arrêtée le 24 juin à la suite d’une manifestation sauvage et destructrice à Bâle, est toujours maintenue en détention préventive parce qu’elle ne dispose pas d’un statut de séjour en règle et ne possède pas de passeport suisse. Ces bouts de papier sournois sont employés comme une autre hiérarchie pour nous rentrer dans des catégories, nous contrôler et en fin de compte nous maintenir à notre place dans cette société.

La seule chose qui semble nous rester dans cette situation est d’épier ou de rechercher avec dignité des possibilités d’offensives et d’auto-détermination pour rompre avec ce silence et annoncer la lutte contre les papiers en tant que prison et contre son acceptation sociale.

Osons, armés de notre courage et de notre créativité, l’attaque destructrice contre tous les responsables de cette machine de gestion et de contrôle.

Pour une vie par-delà les papiers !

Décembre 2016

[Traduit de l’allemand d’indymedia linksunten]