Grèves, manifestations et même occupation du ministère de l’Economie: des dizaines de milliers de Brésiliens sont descendus dans la rue mercredi pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement du président conservateur Michel Temer.
Dès 5h00 du matin (8h00 GMT), plusieurs centaines de militants de gauche, notamment du Mouvement des Sans Terre (MST), se sont introduits dans l’immeuble du ministère de l’Economie, principal concerné par cette réforme qui vise à sortir le pays d’une récession historique. Les services de sécurité locaux ont signalé des « dégâts matériels », notamment des vitres brisées.

Dans de nombreuses villes brésiliennes, l’annonce d’une nouvelle hausse du prix des tickets de transports au début du mois de janvier a mis de nombreuses personnes dans les rues qui, à certains endroits et divers moments, ont laissé exploser leur rage contre la société de transport CTTU mais aussi contre d’autres institutions qui régissent ce monde de misère. La mobilisation contre cette réforme a permis une fois de plus de faire converger les révoltés, qui ont saisi l’occasion pour attaquer les rouages de la domination. Voici un aperçu par ville, incomplet bien évidemment, de ce qui a été dit dans la presse du pouvoir.
Ils veulent que, chaque jour à l’aube, nous nous levions pour travailler, si possible jusqu’au dernier jour de notre vie…. Pour quoi ? Ça, nous l’avons déjà compris et nous ne l’accepterons pas.
[Fin août, Dilma Roussef, aux commandes de l’Etat brésilien pendant près de six ans, a été destituée par le Sénat. Elle a été remplacée par Michel Temer, qui était déjà vice-président du pays sous Roussef. S’en est suivi plusieurs journées de protestations (en grande majorité citoyennistes), réclamant le départ de Temer. Toutefois, ces manifs ont montré une conflictualité qui a débouché sur des émeutes dans de nombreuses villes brésiliennes (Curitiba, Sao Paulo, Porto Alègre, Florianopolis, etc…). Des anarchistes ont bien sûr pris part activement à ce climat de révolte, se traduisant par des attaques de banques, de commerces, de concessionnaires automobiles, etc… C’est dans ce contexte que s’inscrit le texte qui suit]