[Brésil] Qui dit hausse des tarifs de transports dit émeutes, incendie de bus et saccages de banques – Janvier 2017

Dans de nombreuses villes brésiliennes, l’annonce d’une nouvelle hausse du prix des tickets de transports au début du mois de janvier a mis de nombreuses personnes dans les rues qui, à certains endroits et divers moments, ont laissé exploser leur rage contre la société de transport CTTU mais aussi contre d’autres institutions qui régissent ce monde de misère. La mobilisation contre cette réforme a permis une fois de plus de faire converger les révoltés, qui ont saisi l’occasion pour attaquer les rouages de la domination. Voici un aperçu par ville, incomplet bien évidemment, de ce qui a été dit dans la presse du pouvoir.

Jeudi 12 janvier 2017 à Sao Paulo, la première manif de l’année a été organisée par le ‘Movimento Passe Livre’ (MPL) contre une nouvelle hausse des tarifs de transports urbains (le prix du ticket à l’unité passant de 2.75 à 3.30 Reaux). L’occasion a été saisie pour détruire des banques et s’en prendre à quelques boutiques de luxe. 

Plus d’un millier de personnes s’est rassemblée vers 18h30 ‘Praça do Ciclista’. Les flics avaient bloqué certaines rues du centre-ville « par crainte de débordements ». Le cortège s’était fixé comme objectif d’aller jusqu’au domicile du maire de la ville, João Doria (PSDB), ce qui n’a pas pu se faire en raison des dispositifs policiers mis en place. Le cortège s’est dispersé dans la foulée aux alentours de 20h30. C’est à ce moment-là que plusieurs banques ont été attaquées (dont une agence de la ‘Santander’ et une de la ‘Banco do Brasil’ ont été saccagées) et que des boutiques de mode et de créateurs ont eu leurs vitrines recouvertes de tags contre le maire.

Lors de cette manif, quatre personnes ont été interpellées mais elles sont toutes ressorties libres du commissariat moins de douze heures après leurs arrestations.

Quelques heures après l’annonce de la hausse des tarifs de transports, vendredi 6 janvier, une manif a défilé durant l’après-midi dans le centre-ville de Teresina. Des barricades de pneus incendiés ont été placées à divers points stratégiques de la circulation, et notamment au carrefour de la Rua Coelho de Resende et de l’Avenida Frei Serafim, l’un des plus gros carrefours pour se rendre au centre-ville.

Au cours de la manif, un groupe de personnes masquées s’est détaché du cortège pour aller attaquer le siège des sociaux-démocrates du PSDB, situé Rua Pires de Castro. Résultat: des tags sur la façade et plusieurs vitres détruites. Les enragés ont tenté d’incendier les locaux avec des pneus, mais la police militaire est rapidement intervenue. Lundi 9 janvier, une manifestation s’est une nouvelle fois tenue dans le centre-ville de Teresina, où plusieurs rues et carrefours ont été bloquées par des barricades. Le cortège a aussi opté pour une fraude collective en bloquant de force la porte d’entrée d’un bus, poussant ainsi les gens à ne pas payer. L’initiative a été soutenue par une bonne partie des voyageurs. Plus tard, l’atmosphère s’est un peu plus réchauffée, lorsqu’un couple, qui passait à proximité du rassemblement, s’est fait tirer dessus à coups de flash-ball par les flics, ce qui a nécessité un transfert à l’hôpital. Comme réponse immédiate à l’intervention policière, un bus tout neuf, avec air climatisé et qui venait d’être livré à la compagnie de transports, a été incendié sur l’avenida Frei Serafim, en face de l’hôpital ‘Getúlio Vargas’.

Vendredi 13 janvier à Recife, des barricades de pneus enflammés ont été placés au milieu de l’avenue principale direction sud, ainsi que dans la direction nord (en direction du centre). Bien que l’action n’ait duré qu’une heure, ça a bien foutu le bordel dans la circulation de fin de journée et perturber les flux.

Les précédentes hausses des prix de transports au Brésil, annoncées l’an dernier à la même période, avaient été l’occasion de voir converger dans les rues des révoltés de diverses horizons, comme à Sao Paulo notamment.

[Résumé de la presse brésilienne]