Texte diffé à Saint Denis à différentes occasions.
Il y a quelques semaines, un homme meurt dans un affrontement avec les flics, tué par l’explosion d’une grenade offensive lancée par les chtars. Il y a quelques jours, les matons de Fresnes laissent crever un individu qui avait mis le feu à la cellule où il croupissait. Pour des raisons qui ne sont pas les nôtres la première mort, celle de Rémi, provoque un peu de bordel dans la rue quand tant de fois les meurtres des uniformes (flics, militaires, matons, infirmiers psy, etc) passent inaperçus. C’est que cette fois-ci il s’agit d’un « jeune » (quelle importance?) participant à une lutte collective, et pas du premier braqueur, pauvre et/ou révolté venu. C’est pourtant la même boule de rage et de tristesse qui nous étreint, à laquelle il est hors de question de s’habituer, le même monde à abattre.
Il nous crache à la gueule, Cazeneuve, quand il annonce larme à l’œil que le type de grenade qui a tué Rémi ne sera plus utilisé tout en réaffirmant qu’il y a des modes de « contestation » légitimes et que toutes celles et ceux qui décident de traduire leur rage en actes s’exposent à la répression et aux mutilations, voire à la mort. Si le désir est réellement de se débarrasser de la police, et du monde qui en a besoin, les moyens autorisés: le vote, la manifestation non-violente, les pétitions diverses et variées, ne sont d’aucune utilité. Nous n’avons rien à demander à l’État parce que nous ne voulons pas d’états au-dessus de nos têtes, aucune instance supérieure qui décide comment et où on doit vivre, ce qui est « bien » ou « mal ». Dans un moment où il y a un peu plus de grabuge dans la rue qu’à d’autres, on aimerait prendre de l’élan, briser la machine à soumettre et à exploiter. Ne pas se contenter de parler de « violences policières » mais les relier à l’ensemble de ce qui nous pourrit la vie, plutôt que rester sur le morne terrain de la politique et de la revendication en espérant fédérer plus largement. Oser tendre vers l’insurrection au lieu de rogner nos désirs pour les faire rentrer dans les cases existantes.
Si ce qu’on partage pour commencer n’est pas tant la rage d’en finir avec ce monde-là dans sa globalité que de dégager les flics de nos vies, qu’à cela ne tienne, ça fait déjà une bonne amorce, un sacré début. À Saint-Denis, l’objectif du pouvoir est de transformer une ville conflictuelle en paradis pour bourges et investisseurs. Ils comptent d’ici trois-quatre ans installer ici le nouveau siège régional de la police scientifique*, déménager et agrandir le commissariat: la mairie PCF essaye d’obtenir 200 keufs en plus, soit quasiment le double des effectifs actuels…Tout ça sans compter l’euro 2016 qui vient peser dans l’agenda de leurs travaux, l’occasion de faire joujou avec des drônes qui viennent s’ajouter aux dispositifs de contrôle existants… Foutons-leur la misère. Continuant de jour, de nuit, seul-es ou en bonne compagnie, à frapper, affutons nos coups. Que leurs projets s’enlisent, que leur routine macabre s’enraye avec l’essor de notre imagination.
*avenue Jean Moulin. Le bâtiment de la police scientifique serait construit exprès, le commissariat serait dans les murs de l’ancienne antenne de la CPAM, celle qui est squattée par des artistes.
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Si nous haïssons les uniformes, ce n’est pas « seulement » parce qu’ils éborgnent, mutilent, enferment, tuent les pauvres et/ou les révoltés. C’est qu’ils sont les chiens de garde des privilèges des riches, des projets du pouvoir, et se trouveront toujours sur la route des amantEs de la liberté. Si nous refusons le moindre dialogue avec les politicienNEs de tout bord (partis, syndicats, asso-citoyennes) ainsi qu’avec les mange-merde que sont les médias, c’est que nous les reconnaissons comme maillons indispensables du monde qui nous oppresse. Tous veulent canaliser la révolte pour l’étouffer, et récupérer le pouvoir qu’il nous faut détruire si nous voulons avoir une chance d’être libres un jour. Si nous choisissons d’attaquer les chantiers, les structures, voir les principales figures de la domination par tous les moyens que nous jugeons pertinents, c’est que nous savons qu’un abîme sépare notre violence ciblée d’individus en quête de liberté de la terreur exercée par les États pour se maintenir en place. Nous n’avons rien à aménager, négocier, réformer de cette société tissée de rapports de domination dégueulasses. Si nous décidons de le faire sans attendre, c’est que contrairement à ce qu’ont toujours prétendu toutes les crapules religieuses, nous n’avons qu’une seule vie, et que l’idée de la passer entre misère salariée et chantage à la taule nous est proprement insupportable. Ce qui dégoûte le coeur, que la main s’y attaque
brèves
Piqûre de rappel.
Dans la manif du 13/11 contre les violences policières, à Paris, les lycéen-ne-s et autres « non-encartéEs » désireu-x-ses de choisir leur parcours et d’aller emmerder la manif des keufs ont dû passer à travers le service d’ordre de la FIDL (syndicat lycéen): des gros bras qui ont sorti gazeuses et matraques téléscopiques et ont dû battre en retraite sous les projectiles. Sales mercenaires des syndicats!!!
Petits coups de crocs dans la domination.
Le 4/11, « une pelleteuse et un engin de forage sont partis en fumée sur le chantier de la rue Vandenbranden dans le centre de bruxelles. Un tag a été laissé sur place « A Rémi ». Ils aménagent, on saccage! »
Fin octobre / début novembre, multiplication des guets-appens contre la police notamment à Corbeil-Essonne, Albertville, Montpellier et Blois (….)
Le 30/10 à Lesneven (finistère): un véhicule de la police municipale détruit, un second « fortement endommagé » selon le torchon local. Pour un peu, le feu aurait pu se propager à la mairie qui a vu sa façade arrière « léchée par les flammes ». Dommage!
Le 29/10, occupation éclair des locaux de recrutement de la marine, à Rouen. À Saint-Denis, les militaires du centre de recrutement de l’armée situé en plein centre ville travaillent derrière des vitres en carton depuis une dizaine de jours. Bien fait!
Le 24/10, une mutinerie éclate dans le quartier d’isolement de la prison centrale de Saint-Maur, les premiers « sortis » dégagent les matons et pétent les serrures des autres cellules. L’émeute dure la matinée, le bloc prend cher (caméras défoncées…). Feu aux prisons!
Début novembre, plusieurs lycées sont bloqués à St-Ouen et Saint-Denis, avec des tas de poubelles, dont certains sont mis à feu et commencent à cramer les bahuts. A Saint-Denis, un blocage se transforme en manif sauvage à travers la ville, tentant quelques pillages et défonçant voitures et vitrines de commerces au passage. Un dispositif monstrueux est déployé depuis afin de rétablir l’ordre. Grrr…
Reçu par mail, 20 nov 2014

Dans la nuit du 17 au 18 novembre 2014, toutes les vitres du poste de police situé au 10 rue Camille Desmoulins (Paris XIeme) ont été brisées, ainsi que le pare-brise d’un camion Propreté de Paris.


Dès le début de la manif, le mot a tourné que les lycéen-ne-s n’avaient pas l’intention de se laisser guider par la FIDL, malgré son service d’ordre (quelques dizaines de gros bras payés par SOS-Racisme) et les flics en civil qui surveillaient de près les manifestant-e-s.








Une semaine après la manifestation du 1er novembre, qui avait déjà fini en affrontements avec la police, une manifestation nationale contre les violences policières a été convoquée dans la ville de Toulouse, la grande ville la plus proche de la ZAD du Testet, où est mort Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre au cours d’affrontements.
Dans la nuit du 8 novembre, nous avons saboté le réseau ferroviaire de la Deutsche Bahn à plusieurs endroits, dans le but de perturber cela et d’infliger des dommages économiques pour le groupe. Les passants n’ont pas été mis en danger par notre action.

Une partie des manifestants s’est dirigée ensuite vers le centre ville [rue San Pablo, Plaza del Cid, rue Santander et Plaza España], où elle a fait tomber plusieurs vitres d’agences bancaires comme celles du siège de la Fundación Caja Burgos et de la Caixa, dans la Casa del Cordón, et des agences de la Banco Popular, Bankinter et BBVA notamment.
