De retour dans le quartier après une année et quelques mois de prison. Ce serait mentir que de dire que tout est facile. C’est un mélange entre des expériences magnifiques et des moments d’inconforts qui sont difficiles à partager. Après avoir perdu tout contrôle de son corps, toute autonomie physique, être en tête a tête avec soi-même est un combat quotidien. Un mélange de peur et de joie. Mais tout compte fait, les complices qui m’accompagnent au quotidien, d’ici et d’ailleurs sont conscients et très présents. La sensibilité est la force d’une solidarité sans limites.
J’aimerais avec cette courte lettre, envoyer un salut sincère aux ami-es et complices qui sont en cavale, ceux et celles qui restent séquestré-es dans les prisons du monde et également à ceux et celles qui se battent pour la liberté dans cette grande prison à ciel ouvert. J’ai quitté le monde carcéral mais chaque jour de nouvelles personne y rentrent, la répression ne fait que s’intensifier et après cette expérience, je dois remercier la solidarité sans frontière que nous avons reçu en soulignant que le combat continue avec tous ceux et celles qui luttent pour leur liberté.
Un cri de force rebelle et sincère pour toutes les âmes rebelles qui ont croisé mon chemin et qui m’ont touchée par leur sensibilité et leur force.
Un salut spécial à Chivo, compagnon, frère, j’espère que tu vas bien là où tu es, pour moi tu es toujours là. Et aussi un salut aux compagnonnes de Santa Marta, je les porte dans mon cœur.
Traduit de l’espagnol par contrainfo, revu par non-fides
[Nous souhaitons chaleureusement à Amélie et Fallon un bon retour à l’extérieur des murs. Et à Carlos, que les vents soient avec toi compagnon !]