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Les sociétés de transports de Genève, Zürich et Berlin chiffrent les dégâts contre leurs machines

Distributeurs TPG: «Près de 300 000 francs de dégâts!»

Dans la nuit de mercredi à jeudi (22 janvier 2015, NdCNE), entre cinquante et cent machines ont été vandalisées à travers le canton. Les TPG ont porté plainte.

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«Entre cinquante et cent de nos distributeurs ont été vandalisés à travers tout le canton!», s’exclame Isabel Pereira, porte-parole des Transports publics genevois (TPG). Vendredi en fin de journée, les techniciens de la régie publique étaient toujours à l’oeuvre pour évaluer l’étendue exacte des dommages. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des inconnus ont obstrué à l’aide de mousse expansive les moyens de paiements d’au moins une cinquantaine de machines, empêchant ainsi tout achat de billet. «Les dégâts causés s’élèvent, pour l’instant, à près de 300 000 francs», estime la porte-parole.

Après recensement des distributeurs endommagés, il ressort que ce ne sont pas uniquement sur les lignes 12 et 14 que les vandales ont agi, comme nous l’annoncions jeudi soir, mais un peu partout dans le canton. «Des machines ont été vandalisées à Bernex, Onex, Meyrin, au Grand-Saconnex, à la Servette, à la Jonction, au centre-ville, du côté de Frontenex et jusqu’aux Trois-Chêne», détaille Isabel Pereira.

Si sur certains distributeurs, la mousse a pu être retirée sans difficulté, leur permettant ainsi de fonctionner à nouveau, sur d’autres des travaux de réparation seront en revanche nécessaires. «Certaines pièces, notamment les lecteurs de cartes de crédit, ne pourront pas être toutes réparées. Il faudra les changer, précise la porte-parole. Or, nous n’en avons pas assez en stock pour autant de distributeurs. Cela risque donc de prendre du temps.»

Recourir au billet électronique

En attendant, Isabel Pereira recommande aux usagers qui ne pourraient s’acquitter de leur course à cause d’un distributeur vandalisé: «d’acheter un billet électronique – par sms ou via l’application mobile des TPG – ou d’avertir les contrôleurs», en précisant l’arrêt où ils sont montés.

«Une plainte pénale a été déposée vendredi auprès de la cheffe de la police», ajoute la porte-parole. La police genevoise confirme le dépôt de la plainte qui «sera transmise au service concerné».

Leur presse – Tribune de Genève, 23/01/2015 à 17h11

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Mi-décembre 2014, un sabotage contre des distributeurs de tickets avait été revendiqué. Celui-ci intervenait alors que la société de transports de la ville de Berlin venait d’annoncer l’augmentation des tarifs pour le passage à la nouvelle année:

A Berlin comme partout, détruis ton distributeur de ticket !

Un petit sabotage contre la société de transport en commun berlinoise…

Nous en avons assez de l’augmentation continue des tarifs de la BVG*, assez du harcèlement par la sécurité envers les personnes non-blanches notamment, assez de la surveillance quasi-totale dans le bus et le tramway, et la contrainte de soit devoir investir une masse de blé colossale dans le droit fondamental à la mobilité ou soit de circuler avec le public dans la peur permanente des contrôleurs et de la sécurité.

Si nous avions le choix.

En effet, pour beaucoup, la question de l’achat d’un ticket ne se pose pas. A Berlin, des centaines de milliers de personnes ne sont pas en mesure financièrement de parcourir leurs trajets quotidiens avec la BVG.

Des personnes à faible revenu ou sans revenu et/ou avec un permis de séjour incertain ne peuvent même pas le plus souvent se permettre un ticket social. Elles sont ainsi contraintes de circuler sans ticket ou de renoncer à d’autres besoins fondamentaux.

Maintenant à la fin de l’année, les prix du billet augmenteront de nouveau, un billet simple coûtera bientôt 2,70 euros au lieu de 2,60 euros.

Nous voulons une société libre, dans laquelle les besoins de base sont satisfaits de façon solidaire. squ’à ça, nous entreprendrons des démarches dans ce sens. L’une d’elles est le transport urbain gratuit pour tous.

Tout trop cher? Les places de détention à Berlin coûtent près de treize millions pour des personnes attrapées plusieurs fois sans billet chaque année. Ainsi en 2010, environ la moitié de tous les détenus de la prison de Plötzensee l’ont été en raison de « l’acquisition frauduleuse des prestations » En outre, environ 200 contrôleurs et un nombre sans cesse croissant de personnel de sécurité, ainsi que des distributeurs automatiques et leur entretien et l’énorme appareil bureaucratique pour gérer toute cette folie. Il ne faut pas oublier que chaque année des centaines de milliers de personnes sont envoyées au turbin pour le compte de la Deutsche Bahn et les cadres supérieurs de la BVG!

Nous avons assez de cette merde de BVG !

Nous n’appelons pas à la politique, mais à prendre ce qui nous est dû.

C’est pourquoi dans la nuit du 15 au 16 décembre 2014, nous avons rendu inutilisable les distributeurs de tickets des stations des Birkenstraße, Voltastraße, Moeckernbruecke, Gleisdreieck.

Ceci est une réponse claire à la BVG et à leur hausse constante des tarifs de transport.

En outre, ça donne un bon prétexte pour se déplacer gratos à chaque personne qui monte aujourd’hui dans les transports.

Mais cela peut seulement être un début, destroy your local Ticketautomat !

Ca continue !

Traduction de l’allemand publiée sur indymedia nantes, 19 décembre 2014

*BVG: société de transport berlinoise

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VBZ_BisA Zürich (comme à Genève), c’est resté anonyme mais les dégâts contre les distributeurs de tickets ont été comptés dans la presse:

Au petit matin du mardi 2 décembre 2014, les usagers des transports de la ville de Zürich se sont levés avec une belle surprise: plus de 100 distributeurs automatiques de tickets ont été sabotés. De la colle, ainsi que de la peinture, ont été répandues dans les fentes à carte bancaire et à pièces de monnaie. De gros dégâts pour la société de transport en commun zürichoise VBZ, qui sont chiffrés à près de 100.000 francs suisse.

[Europe] Plus de 19 000 interpellations lors de l’opération ‘Mos Maiorum’

25 janvier 2015. L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. [Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)]

migrAu total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les “nouvelles routes de l’immigration”, en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme “passeurs” ont également été arrêtées.

Plus de 6002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1538 aux frontières extérieures, amenant à l’arrestation de 9890 personnes et 4464 à l’intérieur du territoire européen lors desquels 9344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3683 personnes contrôlées), la Hongrie (3075 personnes contrôlées), l’Autriche (1219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus “accueillant” que les autres).

Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10 459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5 298 personnes.

Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit, pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.

En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaise (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.

Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingue, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.

L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsqu’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

Publié sur sanspapiersnifrontieres, 25 janvier 2015