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[Nancy] Partie de pétanque improvisée dans les rues du centre-ville lors de la nuit du nouvel an

Nancy : le prix de la casse du Nouvel an

Les commerçants nancéiens victimes de dégradations à coups de boules de pétanque lors du nouvel an, n’en ont pas fini avec les réparations. L’addition est très salée.

Un mois après, les stigmates de l’ahurissante partie de pétanque à laquelle s’est livré un groupe de vandales lors du réveillon de la Saint-Sylvestre, sont toujours là. Bien visibles.

Nombre de vitrines de commerces au centre de Nancy sont en effet toujours étoilées. Avec un bel impact au milieu de l’étoile. La marque d’une boule de pétanque jetée avec un indéniable entrain.

« La première fois qu’on voit un truc pareil… Depuis Feyenoord »

Selon le décompte de la police, il n’y aurait qu’une dizaine de plaintes d’enregistrées. Essentiellement sur le quartier Maginot et rue de Laxou. Mais les dégâts vont au-delà. On trouve des commerçants victimes rue Raymond-Poincaré et avenue Anatole-France. Jusqu’à la rue Aristide-Briant à Laxou l’agence de la caisse d’Épargne a reçu un projectile qui, d’ordinaire, sert à viser un cochonnet.

Ce sont au moins une vingtaine d’agences bancaires ou de commerces de proximité qui ont été pris pour cible. Peut-être même plus.

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« Autant de vitres dégradées en une soirée, c’est la première fois qu’on voit un truc pareil… Depuis Feyenoord », affirme Michel Valverde serrurier et vitrier installé depuis plus de 20 ans rue Léopold-Lallement. Feyenoord, du nom du club de foot des Pays-Bas, est en effet le maître étalon en matière de saccage à Nancy. La razzia des hooligans hollandais au centre-ville, il y a près de 10 ans, en décembre 2006, reste dans toutes les mémoires. La casse du nouvel an n’a pas atteint ce degré de violence.

Entre 14 000 et 15 000 € de réparation chez Quick

NouvelAnNancy1Mais la facture va tout de même être importante. « En fonction de la surface, de l’épaisseur et du poids du verre ainsi que du temps de pose et du nombre de techniciens nécessaires, changer une vitrine peut coûter de 200 € à 5.000 ou 6.000 € », explique Michel Valverde. Le vitrier estime, à vue de nez, le montant total des dégâts du Nouvel an « aux alentours de 40.000 € ». Mais ce n’est qu’une évaluation. Lui-même a déjà cinq clients qui ont fait appel à lui. En particulier la FNAC qui a dû faire changer une porte vitrée qui a volé en éclat. « C’était du verre Sécurit qui est plus résistant mais qui, lorsqu’il se brise, part en mille morceaux alors que le verre feuilleté s’étoile et reste en un seul morceau », constate Michel Valverde.

Le vitrier a également changé la vitrine du restaurant rapide « Tanto Bene », en face de la FNAC. Elle était seulement étoilée mais le gérant, Geoffroy Perraudin, a voulu réparer le plus vite possible : « Car cela ne donne pas envie aux clients de s’arrêter… Déjà que le quartier Maginot n’a pas une bonne image ».

À quelques mètres, le Printemps a en revanche toujours les deux portes automatiques de son entrée qui conservent la trace de jets boules de pétanque. Car la plupart des commerçants et sociétés en sont encore à se dépatouiller avec les formalités réclamées par leurs assurances. « Il a fallu deux semaines avant qu’un expert vienne. Après, il a fallu attendre qu’il rende son rapport. Ensuite, il faut commander la vitrine et il y a un délai avant de l’avoir car c’est du sur-mesure », indique Muriel Bour, co-responsable de l’agence immobilière Univers située avenue Anatole-France. La réparation coûtera 1.800 €. Réglés par son assurance. À l’exception d’une franchise de 180 € qui reste à sa charge.

Une broutille à côté du montant des dégâts causés au Quick de la rue Mazagran. Le fast-food a été littéralement mitraillé de boules de pétanques. Cinq vitrines ont été touchées. Trois ont été changées lundi soir, après la fermeture, pour ne pas gêner les clients. Les deux autres devaient l’être ce mardi soir. Coût de l’opération : entre 14.000 et 15.000 €.

« La majeure partie va être prise en charge directement par Quick et le reste par les assurances », précise Thomas Belin, le gérant du restaurant. Reste un mystère insoluble : pourquoi les vandales amateur de pétanques se sont-ils particulièrement acharnés sur cette enseigne ?

Leur presse mauvaise joueuse – l’est répugnant, 28/01/2015 à 05h30 via les Brèves du désordre