Archives par étiquette : contre le racialisme

[A Paris comme ailleurs] Pas de ségrégation dans les mouvements ! [Mise-à-jour, 14 avril 2016]

Racialistes hors des mouvements ! En France comme ailleurs.

racialistes-hors-des-mouvements-7b15dDes racialistes profitent de l’occupation d’une fac pour promouvoir la ségregation. Alors que cette occupation prend place dans le cadre de la lutte contre la loi el khomry, qui aggrave les conditions de vie et de travail de tous les prolétaires. Voilà qui fait partie des aberrations que ce monde produit et contre quoi il faut lutter, jusqu’à la révolution.

Dans cette perspective, pour commencer, quelques tags ont été apposés autour de l’entrée de l’Université Paris VIII ou se tiennent de lundi à vendredi 5 jours de cours et conférences racialistes à l’initiative d’une commission qui se dit « non-mixte de race ». C’est, à n’en pas douter, pour contribuer à renforcer la dynamique de la lutte, alors que c’est, au moins pour les lycéens, la dernière semaine de cours avant les vacances et que celles de P8 arrivent bientôt…

Pas de ségrégation dans les mouvements !

Les tags sont :

« Nique la race, vive la lutte des classes. »

« Racialistes hors des mouvements »

« racialistes = racistes ² »

« Si Dieu existait, il faudrait le détruire »

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[Publié sur indymedia bruxelles, 12 avril 2016]

Non à la promotion de la ségrégation raciale dans une fac occupée !

Alors que les mobilisations contre la loi travail peinent à faire naître le mouvement et à construire un rapport de force continu,
alors que ce mouvement doit déjà faire face au gouvernement socialiste et à ses relais, à la démobilisation entretenue par les appareils syndicaux, aux matraques et aux services d’ordre, aux divers dispositifs anti-émeute, aux arrestations, gardes-à-vues, nasses et procès, à l’étiolement de toute culture de la lutte, aux intimidations des proviseurs et des flics de la bac lors des blocages de lycées,
alors que les médias ne relaient même plus que les comptages euphémistiques de la préfecture,
alors qu’un souverainisme persistant, quand ce n’est pas un patriotisme rance, se manifeste en bien des endroits, des plateaux télés aux journaux en passant par la Place de la République à Paris, de la “France insoumise”, à Merci patron !,

alors que cette mobilisation n’a pas su se forger d’autres atouts que ses manifs perlées et cette Nuit debout où le démocratisme continu le dispute au confusionnisme militant et où la dépolitisation galope allègrement,
alors que c’est dans un contexte aussi pénible et problématique qu’on se politise ou se repolitise et que, sans doute, une génération nait même à la politique,
alors qu’une mauvaise maison d’édition estampillée à l’extrême gauche publie un pamphlet racialiste et antisémite, et que ses amis et héritiers en assurent, toute honte bue, la promotion,
alors que le judiciarisme sévit dans beaucoup de têtes et que la défense d’un territoire semble être pour beaucoup l’alpha et l’omega de la lutte,
alors que les rues ne sont plus parsemées d’émeutes mais sont le théâtre d’affrontements aux couleurs des hooligans (avec les postures et la politique, ou son absence, qui va avec),
les racialistes, bien installés derrières les chaires de l’université française, veulent se servir du mouvement pour y continuer leur propagande, pour faire avancer leur carrière politique et professionnelle (là au moins la “mixité” et le mélange sont de mise). Tous les propagandistes de l’identité qui pensent avoir depuis quelques temps le vent en poupe, et se projettent avec contentement en bourgeois de la couleur, de la race et de la religion, intensifient leurs petites affaires et profitent des espaces constitués par la mobilisation pour vendre leur sale soupe.
Tout est bon pour instiller le message et polariser la société autour de l’identité. On n’avance même pas masqué et on revendique la défense de l’ignoble empowerment que le gouvernement lui-même promet à cette néo-bourgeoisie “racisée”. Nul conflit fondamental comme on aime à le vendre, mais on cherche plutôt à influer sur le nombre de places, qui y aura droit, le montant des salaires, que ça aille plus vite. Les mannes de l’associatif et du culturel des années 80 sont taries, on veut plus et mieux, l’université ne sera-t’elle pas le lieu de la revanche ?A Paris 8, on va jusqu’à pratiquer et imposer une non mixité de race (ou de couleurs ou de ce qu’on veut, l’important c’est les assignations et de pouvoir régenter, comme tout détenteur de pouvoir, qui peut et doit être ici ou là), et on défend des théories racistes et des pratiques ségrégationnistes pendant 5 jours dans le bâtiment occupé en y installant 5 jours de propagande et de cours racialistes.
Dans d’autres circonstances, ce serait certainement dommageable, mais on en a vu d’autres. Ici ou là, Soral fait bien des conférences. On pourrait laisser la question aux interventions musclées du renouveau antifasciste (mais interviendraient-ils là d’ailleurs ?)
Mais que cela ait lieu dans le cadre d’un mouvement social, dans une fac qui se mobilise, que ce soit cet espace qui soit choisi et qu’on veuille y régner et y déployer cette morale raciste, c’est grave !

Révolutionnaires de tous ordres, réagissons ! Ne laissons pas des pratiques ségrégationnistes s’installer dans les luttes et les mouvements ! Refusons ce prétendu anti racisme qui se revendique de la race !

antifa

[Publié et censuré une fois de plus sur Indymedia Nantes, mercredi 13 avril 2016]

[Paris] Solidarité avec la bibliothèque anarchiste ‘La Discordia’ (2)

[Solidarité totale avec la bibliothèque « La Discordia », une nouvelle fois prise pour cible par de sinistres et lâches individus qui, en parfaits bigots, s’indignent lorsque des compagnon-nes organisent des discussions blasphématoires et antithéistes, et en l’occurrence quand il s’agit de critiquer l’islam. Ni Dieux ni maîtres. A bas toutes les religions!]

Gribouillis gribouillas : Bis repetita placent

Nous aurions préféré ne pas avoir à vous ennuyer encore avec de telles péripéties… C’était sans compter sur notre ami gribouillis, qui, encore une fois, gribouilla.

Lundi 8 février, en arrivant devant la bibliothèque pour ouvrir la permanence hebdomadaire, nous avons eu la « surprise » (enfin, relative !) de voir de nouveaux messages inscrits. Cette fois, un petit peu de peinture a été projetée sur les fenêtres et deux tags ont été faits sur le sol. L’un disait “Racistes Go Home” l’autre était une énigmatique signature (?) “La Fraction”. Nos artistes timides ont aussi gribouillé les A cerclés de la fois précédente (au moins les choses sont claires !). Bien entendu le tout a encore une fois été rapidement nettoyé, et tout le quartier pense encore à une attaque de l’extrême droite (mais, est-ce vraiment faux ?).

Gribouillis peut être fier de lui, son dessin a été accroché dans la classe de CP de l’école d’en face !

Cet acte courageux a cette fois-ci été réalisé par trois individus, très lents, manifestement peu expérimentés, et pas du tout attentifs à ce qui se passait autour d’eux… Ces gens ont (mal) usés d’une pratique qui n’est pas anodine, puisqu’il s’agit d’une pratique asymétrique (le porte-avions Charles de Gaulle ne tague pas des vitrines). Loin de figer ou fétichiser des pratiques, rappelons tout de même que les révolutionnaires, à travers l’histoire, ont réservé ce genre de pratiques à l’ennemi, aux fascistes, aux pouvoirs, aux clergés. Nous parlons bien là des pratiques de l’asymétrie, non pas de ce forfait bancal et anecdotique qui fera trois heures de buzz dans la vie de nos artistes, et qui n’en est que l’expression la plus pathétique. Les révolutionnaires, lorsqu’ils ne sont pas d’accord, s’expliquent, ils ne se mettent pas anonymement du caca dans la boite au lettre.

Trois individus qui se sont montrés :

  1. Incapables de se rendre à la fameuse discussion de leurs cauchemars (ou tout autre moment public à La Discordia ou dans d’autres lieux anarchistes et anti-religieux de la capitale) pour y exprimer le point de vue de La Fraction (Fraction Hexagone ?) sur l’islamophobie, ou bien pour venir défendre leur complaisance avec des groupes islamistes (UOIF, CCIF, PSM, etc.). Mais peut-être pensent-ils que le dialogue avec l’ennemi n’a pas d’intérêt ? Alors pourquoi « attaquer » une bibliothèque anarchiste plutôt qu’une banque, un lieu de culte, un commissariat ou une permanence de parti ? (cette fois-ci encore, aucune autre dégradation n’a été commise par nos trois intellectuels).
  2. Incapables d’écrire la moindre critique argumentée de ce qui les gêne tant dans notre pensée imberbe. En effet, aujourd’hui encore, nous n’avons pas trouvé la moindre trace d’une critique étayée de nos positions anarchistes anti-religieuses (ou de celles d’autres révolutionnaires anti-religieux). Pas une seule, seulement quelques menaces de mort sur internet, quelques bravades anonymes sur twitter ou facebook (on a les médias qu’on mérite…) ou des commentaires anonymes d’une teneur que nous n’avons jamais rencontré dans la vraie vie, sachant que nous ne sommes pas des clandestins, et que nous discutons avec beaucoup de gens dans ce milieu, et pourtant : RIEN ! Comme si la critique de la critique du concept d’islamophobie n’existait en fait que sur internet (et encore, avec faiblesse) ou entre minuit et quatre heure du matin dans le XIXe arrondissement de Paris. Tout le monde pourra en conclure donc que ces quelques dégradations ne sont qu’aveux d’incapacité à défendre des positions dans les règles de l’art (par la critique argumentée ou la confrontation physique contre des individus, pas des murs).

En projetant trois pauvres pots de peinture sur la bibliothèque, vous n’avez fait que montrer votre faiblesse théorique et analytique intrinsèque. Pour résumer dans un langage que vous comprendrez mieux : vous êtes des merdes humaines incapables de défendre vos propres positions réactionnaires avec dignité et intelligence. Nous en concluons, chers enfants perdus du post-modernisme, que vous avez honte de vous-mêmes et de vos actes (que vous n’êtes même pas foutu d’assumer publiquement, ni même de revendiquer ou même seulement expliquer). Nos positions, nous les portons à visage découvert, avec des noms et des adresses pour les assumer publiquement. Un dixième de ce courage embellirait votre absence d’imaginaire.

Les staliniens traitaient de fascistes tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux, ces amis des autoritaires religieux nous traitent de « racistes », nous qui disons clairement notre haine de tout racisme, de toute religion, de toute autorité. Les vieilles habitudes sont-elles inscrites dans les gênes politiques de cette jeunesse confuse et incapable de développer la moindre pensée critique ou révolutionnaire ?

Nous continuerons de blasphémer contre les pseudo-radicaux confus et théo-compatibles, ainsi que contre tous les dieux et les prophètes, sur lesquels nous citerons encore et toujours la chanson du Père Duchesne : « Coupe les curés en deux Nom de Dieu / Fout les églises par terre Sang Dieu / Et l’bon dieu dans la merde Nom de Dieu… »

Nous profitons de cette deuxième petitesse pour remercier tous ceux et celles qui ont pris position aux côtés de La Discordia, ce qui dans ce cas revient à porter une position révolutionnaire claire contre la complaisance vis-à-vis de la religion, toutes les religions, et dans toutes les régions du monde. A ceux qui ont ricané, gardé un silence confortable ou avancé des excuses bidons pour regarder ailleurs va tout notre mépris.

Encore et toujours, contre toute forme de pouvoir,
contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia [at] riseup.net

[Transmis par mail]

Solidarité avec la bibliothèque anarchiste ‘La Discordia’ suite aux « tags » récemment trouvés sur sa devanture

C’est un peu court, jeune homme…

La mauvaise décoration de façade qu’ont pu découvrir, sur la Discordia, passants et participants au débat intitulé « islamophobie, du racket conceptuel au racket politique » le 26 janvier dernier ne pouvait pas manquer de laisser tout un chacun perplexe : « fafs » et « racistes » et deux A cerclés tracés à la bombe. Mais en fait, où est l’insulte, où est la signature ? Le communiqué en forme de mauvais pastiche qui accompagne les gribouillis confirme l’hypothèse : on accuse d’être des « fafs » et des « racistes » et on se revendique de l’Anarchie. Face à l’aberration infamante de ces accusations, on aurait bien envie de s’exclamer…

C’est un peu court jeune homme,

Ah, non ! On pourrait dire… ô dieu… bien des choses en somme

Et de poursuivre, en variant le ton, par un chapelet d’insultes piochées dans l’orthodoxie anarchistes : Blasphémateurs ! Impies ! Athées ! Mécréants ! Apostats ! Sacrilèges ! Hérétiques ! Déïcides ! Apologistes de l’abjuration ! Puis continuer avec quelques slogans fleuris tirés du patrimoine libertaire : Quelques maîtres et surtout un Dieu ! Vive l’oppression et sa religion ! La capote, je sais pas, la calotte, il en faut pour moi ! Le sacré, c’est sacré ! Touche pas à leur religion ! Ce qu’on aime chez les prolos, c’est quand ils sont bigots ! N’attentez pas à ma liberté de prêcher ! Le tout couronné d’une signature plus consistante, qui aurait pu être « des anarchistes pour le respect de la loi de 1905 ».

Mais pour ça, il fallait des lettres, beaucoup plus en tout cas, et s’entrainer à les tracer d’une main un peu plus sûre. De l’esprit, aussi, un peu enclin à la subversion. Ceci étant dit, trêve de confiseries, passons au plat de résistance.

Contrairement à ce que ces « tags » et quelques gros malins voudraient faire accroire aux imbéciles, critiquer la lecture en terme d’islamophobie, ce n’est pas nier l’existence du racisme, des racistes, et des actes racistes. Le racisme s’en est toujours pris aux signes visibles de l’altérité, quels qu’ils soient, religieux ou culturel entre autres. Et, quoi qu’il en soit, son refus théorique et pratique est une nécessité qui n’a certainement jamais quitté ni les organisateurs ni les participants de ce débat.

En revanche, ce qui est nouveau dans la lecture que le terme d’islamophobie implique et impose, c’est qu’au lieu de défendre celui qui est attaqué – l’étranger par exemple – en tant que tel et de s’opposer ainsi à toutes formes de fierté identitaire nationale, communautaire ou appuyée sur d’autres appartenances et aux actes ignobles qui peuvent en découler, on prétend qu’il faudrait le défendre en tant que musulman, faisant de cette catégorie le nouveau sujet politique, et, pire encore, qu’il faudrait défendre l’islam qui serait attaqué à travers lui.

Dans les années 80, ce qui s’est appelé « anti-racisme » a déjà servi à donner un supplément d’âme au PS et à son extrême gauche, et à justifier la politique d’exploitation et de répression des immigrés dont de nouvelles modalités se mettaient alors en place. Mis aujourd’hui au service de la défense du religieux, il a toujours bon dos. Récupération s’il en est… et que deviennent alors les « premiers intéressés » dont on se revendique et qu’on assigne sans vergogne à l’obéissance au religieux ? Quelles perspectives émancipatrices, pour les uns comme pour les autres, dans cette lecture ? A moins que dans un paternalisme complètement décomplexé, l’émancipation par rapport au religieux ne soit réservé qu’aux militants (sans doutes de gauche) et aux étudiants en philosophie, et qu’on l’interdise à ceux au nom desquels on prétend s’agiter, manifester et en l’occurrence, faire ces espèces de « tags » infamants.

De plus, tout en cherchant à discréditer de fait la possibilité de critiquer l’islam en tant que religion, – alors que la critique de la religion (donc de toutes les religions) fait partie des évidences pour ceux qui veulent sérieusement s’attaquer à ce monde dans une perspective révolutionnaire –, la notion d’islamophobie, en substituant la défense de l’islam à celle des immigrés (par exemple), nie la longue histoire de l’émergence de ces derniers comme sujets de lutte, histoire liée à la remise en cause du modèle travailliste et programmatiste promu par la part majoritaire du mouvement ouvrier dans la droite ligne des organisations communistes orthodoxes. C’est donc aussi à ce titre une lecture non seulement réactionnaire mais surtout absolument anti-subversive.

Heureusement, face à cette entreprise de justification du religieux et de négation d’une part essentielle de l’historie du mouvement révolutionnaire, ici et là, un peu partout, des voix commencent à s’élever, des refus s’expriment pour contrer cette vague, dans laquelle la confusion le dispute à la saloperie, et qui menace d’emporter de manière transversale les espaces contestataires au sens le plus large. Travaillons donc l’optimisme, et espérons, comme le nombre et la diversité des participants à la discussion proposée par la Discordia nous permet de le présager, que les cartes seront rebattues et que l’aire révolutionnaire en sortira renforcée.

En attendant, dans le clivage historique qui s’engage, ceux (celui ou celle) qui ont gribouillé la Discordia, ainsi que leurs amis, ont choisi leur camp. Puissent-ils éternellement pourrir d’ennui dans le paradis de leurs nouveaux alliés !

Alors compagnons, camarades, merci pour ce débat, courage et persévérance, on est évidemment à vos côté !

A la vue de ces abus, Cyrano, en terrasse, sirotant un raki, repris, de concert, par le chœur des passants solidaires et associés, s’écrie « J’ai des fourmis dans mon épée ».

Les oiseaux de passage.

[Publié sur indymedia lille, 05/02/2016]

D’autres communiqués en solidarité avec ‘La Discordia’ à lire ici

 

 

[Paris] Communiqué de la Discordia après des « dégradations »

Des « tags » sur la bibliothèque anarchiste La Discordia

32Comme prévu de longue date, mardi 26 janvier, s’est tenu à La Discordia le débat intitulé « Islamophobie : du racket conceptuel au racket politique ». Nous voulions nous confronter avec d’autres sur un sujet qui est au carrefour de la confusion actuellement répandue entre condamnation du racisme et défense de la religion. Les réflexions communes ont été intéressantes, et la soixantaine de camarades et compagnons qui sont venus (promis, la prochaine fois on louera un lieu plus grand, et avec plus de chaises !) a démontré que pas mal de monde se retrouve dans cette nécessité de la critique révolutionnaire des religions, toutes les religions, même l’islam, que d’autres voudraient nous refourguer comme la « religion des opprimés ».

Cependant, en arrivant mardi après-midi, on a vu que la devanture de la Discordia avait été taguée, probablement dans la nuit. Des A cerclés (merci !) et des invectives (« fafs » et « racistes ») particulièrement mal écrites et pensées à la bombe de peinture noire. Le tout accompagné d’un feuillet de « revendication », affirmant que nous véhiculerions « des théories racistes et islamophobes » et que nous serions « la courroie de transmission des idéologies du pouvoir », etc. Enfin, on ne va pas vous recopier toutes leurs âneries, qui ont bien fait rire tout le monde. Si vous voulez les lire, passez rire un coup (ou nous attaquer nous-mêmes plutôt que des murs)  à la bibli, lors de nos permanences et discussions.
La réponse à ces insultes à été le succès de la discussion du mardi 26, mais aussi de toutes les autres. Pour la faire courte, les tags insultants (et difficilement lisibles) ont été effacés en cinq minutes (niveau pratique, c’est pas encore ça les minots !), les A cerclés resteront ! Nos voisins aussi ont bien rit de vos conneries, comme quoi, vos exploits n’ont strictement aucune incidence sur rien ni personne, hormis contre vous-mêmes et votre rance crèmerie.
Au passage, encore une petite remarque pour les courageux tagueurs/humoristes : si vous n’avez pas été filmés par la DGSI c’est parce que nous avions pris et détruit la caméra qui nous surveillait (bien avant la promulgation de l’état d’urgence). Chacun pourra apprécier la différence entre ceux qui s’en prennent (pathétiquement) à une bibliothèque anarchiste déjà menacée par la répression, et ceux qui sont en proie à des problématiques plus sérieuses.

Aucun autre tag n’a été relevé dans le quartier, ni sur des banques, ni sur des commissariats, ni des écoles travaillant avec la DGSI, ni sur des églises, synagogues ou mosquées. Une grande attaque révolutionnaire, donc, contre des anarchistes, donc. Si nous nous attendions à des « attentions » de ce type (nous pensions à quelque chose d’un peu plus « conséquent »), cela ne nous freinera aucunement dans la tentative d’élaborer, partager et diffuser des discours révolutionnaires clairs, sans complaisance avec aucune forme de pouvoir, y compris la religion, et sans remords dans la critique des compromis politicards de certaines franges du « milieu », au contraire !

Une pensée pour ces « fafs » d’incroyants, qui, de Téhéran à Saint-Denis, sont aujourd’hui traités d’« islamophobes » tant par de redoutables puissances, que par la petite bourgeoisie universitaire arriviste française qui ne connaît du racisme que celui de sa propre classe, et qui n’a montré pour seule pratique, en une dizaine d’année, que la capacité à écrire un tag illisible sur la façade d’une bibliothèque anarchiste et de s’organiser avec des autorités religieuses pour… organiser des conférences. Une pratique à la hauteur d’un discours.

De toute évidence, si on constate froidement le traitement que l’État réserve à des révolutionnaires athées d’un coté, et à la gauche racialiste/théocompatible de l’autre, on comprend rapidement qui peut réellement être qualifié de « courroie de transmission des idéologies du pouvoir » : ceux qu’il réprime habituellement ? Ou plutôt ceux à qui il offre des chaires dans ses universités et des postes d’encadrement dans ses institutions (en effet, cette galaxie est principalement composée d’universitaires et de cadres de la moyenne et haute bourgeoisie, immigrée ou non).
Pas étonnant donc, que leur cœur de cible politique n’ait ni respect ni oreille pour cette maison close post-moderne, comme l’ont prouvé tous les soulèvements récents, qui n’ont eu cure des raisonnements alambiqués de nos pieux universitaires, du Bahrein à Baltimore, en passant par Durban.

Pour finir, merci à toutes celles et ceux qui se sont pointés et qui se pointeront encore. Merci également à toute personne possédant des informations sur nos artistes engagés mais quelque peu pleutres, car incapables d’assumer leurs propos en face.

Nous appelons celles et ceux pour qui comptent les idées et pratiques révolutionnaires, qu’ils soient anarchistes ou non, à redoubler l’offensive contre cette nouvelle réaction, et à exprimer leur solidarité avec ceux qui se retrouvent dans le viseur de ces New Born réactionnaires, en prenant leur part de la critique, et du peu de courage qu’elle nécessite. Et en coupant court aux tentatives d’isolement des révolutionnaires anti-religion (n’est-ce donc plus un pléonasme?).

Contre toute forme de pouvoir, contre toute religion et tout racisme,
vive la révolution et vive l’anarchie !

Le 29/01/2016,
Quelques bibliothécaires de la discorde.

ladiscordia.noblogs.org
ladiscordia@riseup.net

[Reçu par mail]

[Publication] Quelques considérations sur la récente mode racialiste

Texte écrit à l’occasion de la discussion publique à « La Discordia », Ni racisme, ni racialisme, ni races : Sur la récupération du racisme par la gauche (et vice-versa).

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Contre le racisme ou pour les races ?

affiche_contre_marche_ne_marchons_pas-0bab7Le 31 octobre 2015 a eu lieu, à Paris, la « Marche de la dignité et contre le racisme ». Cette marche a été une espèce de vitrine (et à servi à mesurer les capacités de mobilisation) de la galaxie racialiste qui sévit, depuis quelques temps de façon plus visible, dans le champ politique/associatif français.

Le comptage est vite fait : pas plus de 3500 personnes, tandis que les organisateurs en espéraient plusieurs dizaines de milliers. Signe que les prolétaires issus de l’immigration non européenne, auxquels ces groupuscules d’universitaires et de militants associatifs voudraient s’adresser, se foutent de cette tentative de récupération politique et refusent de fait de servir de main d’œuvre (heureusement).

Cette marche aurait soi-disant été appelée par le MAFED, un collectif de femmes « racisées » (c’est à dire issues de l’immigration non européenne – et de ce seul fait victimes des discriminations racistes autoproclamées par principe, sans aucune prise en compte de leurs positions sociales [1], dont la porte-parole est Amal Bentounsi. Il n’y a plus besoin de démontrer que ce collectif est une structure fantoche et que cette marche a été appelée publiquement à l’occasion du dixième anniversaire du Parti des Indigènes de la République, en mai dernier [2]. Elle aurait voulu être (sans portant y parvenir) le tapis rouge déroulé aux idées racialistes au sein de l’extrême gauche, de l’« ultragauche », de la galaxie associative et même de toute l’aire à prétention « radicale ».

Mais qu’est ce c’est que cette nouvelle mode, le « racialisme » ?

Les racialistes, ces récupérateurs de gauche du racisme, veulent, tout comme les racistes tout court, insérer les individus avec leurs unicités dans des cases : les races. Ces cases raciales sont censées découper l’ensemble de l’humanité selon des critères anthropomorphiques ou culturels. Mais qui établit les critères, parmi les innombrables qui me différencient d’autrui, m’en rapprochent suffisamment pour dire qu’on appartient à une même « race », « nation » ou culture ? La couleur de ma peau, de mes cheveux, de mes yeux ? Une des langues que je parle (tout en sachant que je pourrais en apprendre plein d’autres) ? Un bout de papiers qu’un quelconque État a voulu ou pas me donner ?

Le racialisme est en effet le frère jumeau du racisme, mais avec le signe de valeur inversé. Je subis le racisme à cause de mon aspect physique ou autre ? À quoi bon lutter contre le racisme en affirmant quelques simples vérités, comme le fait que les races n’existent pas, mais sont des inventions tellement utiles aux différents pouvoirs pour garder la main sur les exploités ? Mieux vaut, nous disent certains intellectuels relativistes qui croient vivre dans les ghettos des États-Unis de l’après-guerre, accepter ces discours immonde, affirmer la séparation des uns des autres selon des lignes raciales. Il suffit juste, pour se différencier du Ku Klux Klan, de maintenir que « black is beautiful » tout en reprenant le fond de leur concept de « suprématisme blanc » (vous pouvez remplacer le classique américain « blanc » par n’importe quelle identité, plus ou moins réelle, plus ou moins fantasmée et le jeu est fait !) ou, encore mieux, de demander des flics issus des minorités, des patrons « racisés », des juges communautaires (quant aux « religions des opprimées » il y en a déjà pas mal !).

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Le P.I.R. et sa porte-parole, Houria Bouteldja, salariée de l’Institut du Monde Arabe, ont à maintes reprises montré de quel côté ils se placent. Racialisme, antisémitisme, misogynie et homophobie sont monnaye courante dans les discours de ceux qui voudraient se présenter comme les porte-paroles des couches populaires issues de l’immigration non européenne. Le P.I.R. se situe complètement dans un camp sémantique et conceptuel basé sur le concept de « race ». Ils rassemblent sous le terme de « traître » Christine Taubira et Rachida Dati. Les deux ont en commun principalement le fait d’être des politiciennes et de d’être ou d’avoir été garde des Sceaux, ce qui devrait les rendre particulièrement haïssables, notamment si, comme certains collectifs ayant participé à la marche du 31 octobre, ont veut protester contre l’impunité policière. Mais pourquoi «traîtres»? «Traîtres» de quoi? Elles n’ont trahi personne : elles appartiennent à la classe dominante (à deux clans politiques concurrents de cette même classe dominante) et leur rôle Place Vendôme est (a été) d’enfermer des personnes issues, pour la plupart, des exploites. Elles sont deux ennemies pour ceux-ci, point barre. Eh, bien, pour nos racialistes, elle seraient des « traîtres » à leurs « races » respectives ! Elles auraient rejoint « les blancs » (tous confondus racistes et dominants) contre les « racisés » Noirs/Arabes/musulmans. Il n’y a pas, dans cette vision manichéenne, de responsabilité individuelle et l’existence même de classes sociales est niée, remplacée par les races (ou « races sociales »). Ainsi, le « prolétariat blanc » (et là ce qui compte n’est pas le premier terme, mais bien le deuxième) dans son ensemble est responsable, pour Sadri Khiari, le théoricien du P.I.R., de la montée en puissance du Front National dans les années 1980. Il parle à ce propos d’une « résistance populaire blanche » aux tentatives d’émancipation des « postcolonisés » [3] (notamment à la «Marche pour l’égalité et contre le racisme » de 1983). Dans cette pseudo-analyse, le seul trait commun d’être « blancs » rendrait toute une grosse partie de la population coupable de connivence avec le FN et, plus en général, de porter des positions de « dominants » sur les « indigènes ». Là aussi il y a une arnaque sémantique qui joue sur le concept de « luttes des races sociales », que aussi Houria Bouteldja a utilisé, entre autre, dans son allocution pour les dix ans du PIR. Mais reprenons les mots de Khiari:« La question qui nous importe exclusivement est celle-ci : qu’est-ce qui spécifie la relation sociale qui produit et oppose, dans le même temps, des groupes sociaux hiérarchisés qui se pensent et s’opposent comme races, délimitées par des différences imaginées et réifiées ? À travers quelles logiques sociales, quelles confrontations politiques, l’illusion des races dénoncée par les antiracistes recouvre-t-elle une réalité sociale tout à fait concrète, la lutte des races sociales ? » [4]. Khiari évacue ici d’emblée la question de la non existence des races humaines et de l’origine réactionnaire de la théorie des races. Il nous dit que les races sont là parce que des groupes sociaux se pensent en ces termes… Quelle finesse ! Et les groupes de hooligans des différentes équipes de foot, qui eux aussi sont des « groupes sociaux qui se pensent et s’opposent par des différences imaginées et réifiées », on les utilise aussi pour comprendre le monde parce que « ils luttent » ? Khiari et consorts s’approprie le concept de race en l’hybridant avec celui de lutte sociale, mais en faisant cela le résultat est de cautionner la théorie de la race tout en collant dessus des caractéristiques sociales qui ont comme but de la rendre acceptable par l’extrême gauche.

En plus, cette catégorie de « race sociale » est assez floue pour y faire entrer tout ce qu’on veut. Regardons ce que le P.I.R. appelle « indigènes » : « Noirs, Arabes et musulmans » [5]. Entrent ici en jeu une catégorie basé sur un aspect physique, une basée sur une supposée appartenance culturelle et une sur l’appartenance religieuse. Le seul point commun à ces trois catégories déjà absolument foireuses en elles-mêmes serait l’opposition au « pouvoir raciste » qu’on identifie non pas à un rapport social, mais d’emblée aux « blanc », et le tour est joué !

Une marche pour quoi faire, donc ? Pour se présenter comme « le nouveau visage de l’antiracisme », comme ils le disent. La volonté évidente du pot pourri composé de groupuscules et d’associations appelant à la marche du 31 octobre est en effet celle de s’approprier de la légitimité morale du combat contre le racisme. Un combat qui, au delà des tentatives de récupération politicienne, a été jusqu’ici mené par des révolutionnaires et par les intéresses eux-même, comme les feux de novembre 2005 ou ceux de Venissieux dans ces lointaines années 81 et 83 nous montrent très bien. Une simple tentative de racket politique aux issues complètement réformistes, donc, auquel la gauche nous a depuis longtemps habitués ?

Mais cette marche est peut-être aussi une tentative de fédérer du monde autour du PIR, pour lui donner une « vraie » existence de parti politique, à des fins électorales ou de lobbying. Ils ne se contenteraient plus du « bruit médiatique » qu’ont toujours suscité leurs prises de positions merdiques ? Suivant l’air du temps (une forte attention médiatique, ainsi qu’au sein de l’« ultragauche » pour l’ « islamophobie ») le PIR cherche-il de faire le grand coup ? Il y a certainement tout cela, mais pas que.

La suite à lire en pdf trouvé sur le site de la bibliothèque anarchiste La Discordia.

Notes:

[1] Quelques exemples : profs et chercheuses à la fac, comme l’historienne Françoise Verges (issue de la puissante famille mandarinale qui pendant deux génération a géré La Réunion pour le PCF), figures publiques comme Amal Bentounsi, jokers féminins du fondamentalisme islamique comme Ishmane Chouder (du sinistre mouvement religieux Participation et Spiritualité Musulmane et que la commission Droits des Femmes de Sud Éducation Créteil ne se gène pas pour inviter à ses stages de formation, comme pour le stage « Féminisme, anti sexisme et questions de genre » en février 2015) ou encore la chercheuse et « féministe musulmane » Hanane Karimi (qui écrit des textes pour le Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique, dirigé par Tariq Ramadan).

[2] Comme il le disaient dans l’appel pour l’anniversaire.

[3] Sadri Khiari, La contre-révolution coloniale en France. De de Gaulle à Sarkozy, La Fabrique, janvier 2009 ; p. 186 et 188.

[4] Ibid ; p. 21.

[5] Un exemple parmi plein d’autres : « Notre priorité : unir les Noirs, les Arabes et les musulmans », dans « Face au pouvoir raciste qui oppose les Noirs et les Arabes, construisons l’unité de tous les anticolonialistes ! », rubrique « Mieux nous comprendre », sur le site du P.I.R.

 

[Paris] Il est temps de rompre les rangs !

Malgré l’élargissement tardif des signataires de l’appel à plusieurs groupes, partis et syndicats de la gauche la plus classique (PCF, NPA, Solidaires…), pas plus de quelques milliers de personnes ont manifesté hier à l’appel de la MAFED, du PIR et de plusieurs personnalités et groupes infréquentables comme les islamistes du groupe Présence et Spiritualité Musulmanes qui appelait aux « manifs pour tous » de 2013 (voir la « Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-pour-la-dignité-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème » qui nomme les plus évidemment scandaleux).

Le raz-de-marée de prolétaires des quartiers populaires, qui a servi de carotte pour faire venir l’extrême gauche antiraciste ne s’est pas produit : ni les émeutiers de 2005, ni les dizaines de milliers de marcheurs de 83, ni les 15 000 grévistes des loyers Sonacotra ou les centaines de sans papiers grévistes de la faim des années 70, ni leurs potentiels homologues actuels n’ont répondu massivement à l’appel. Ont répondu présent en revanche, outre les alliés actuels du PIR, ceux-là même que leur hipster en chef, Houria Bouteldja, invective comme étant « la gauche blanche ». En effet, en lieu et place du vrai prolétariat qu’on nous a vendu, on a pu voir défiler entre autre pêle-mêle des drapeaux français, le Front de Gauche et son aile gauche, « Ensemble », le PCF, le FUIQP, Voie Prolétarienne, la JC, quelques élus appelés à scander «parlement, ta race ! », Médine et son camion (qui a servi de scène finale), divers vestiges de l’anti-impérialisme comme Europalestine et BDS, les entrepreneurs pacificateurs de banlieue de « Pas sans nous » et la négationniste Ginette Skandrani, le tout encadré par une corde et une boîte privée de sécurité (S.G.E).

Ceci dit, beaucoup des marcheurs du jour, pris dans la confusion entretenue à cet endroit, n’étaient manifestement pas très au clair sur pour qui et pourquoi ils marchaient et chacun a sans doute pu marcher derrière la bannière de cet œcuménisme racialiste en le prenant pour un fourre tout débonnaire à vocation antiraciste ou une «convergence des luttes » qui se donne l’air sympathique.

Plusieurs modalités de refus de cette première initiative racialiste à prétention massive se sont invités sur les murs de son parcours. Des énoncés critiquant le racisme et le racialisme depuis des points de vue variés mais tous dans une perspective révolutionnaire, piochés dans les textes qui circulent depuis quelques temps sur la question, ont été affichés parfois en grande taille, en hauteur, en couleur sur les murs. On pouvait y lire « Il n’y a pas de races, seulement des racistes », «capitalisme identitaire, nouvel horizon réactionnaire », « Nique la race, vive la lutte des classes »… (voir photos).

Ces affiches ont été recouvertes de gribouillages ou d’inscriptions («une marche pour la dignité non blanche » y a-t-on trouvé inscrit par exemple), recouvertes, arrachées et déchiquetées avec une frénésie qui déparait avec l’ambiance pacifiée et pacificatrice de la manifestation. Ainsi, des affiches « contre les violences d’état » et des portraits de Zyed et Bouna ont été collés pour recouvrir et masquer la critique de l’offensive racialiste et ce qu’elle implique comme refus des enjeux politiques émancipateurs. Que les portraits de deux adolescents tués par la police, sur le visage desquels on peut encore lire la soif de vivre avec inscrit « on n’oublie pas » soient utilisés à cette fin est particulièrement choquant et abject. C’est aussi parce que ces morts et les émeutes de 2005 sont restés dans nos mémoires que ces affiches ont été collées.

Il est particulièrement scandaleux que cette « marche de la dignité » cherche à inscrire les émeutes de 2005 dans son sillage, vu l’union sacré des pacificateurs, religieux, politiciens, élus et communautaristes associatifs qui y ont appelé et qui y ont défilé. On cherche non seulement à identitariser la conflictualité sociale mais aussi à enrégimenter la révolte dans le communautarisme, la politique de la cogestion et la race. Plus encore qu’une simple entreprise de récupération, ce défilé contenait aussi la mise en scène d’un enterrement de 3éme classe de ce que les émeutes de 2005 peuvent contenir de force, de promesses et de menaces contre les différents ordres établis.

Ceux qui étaient là « pour voir » ou qui, malgré ce qui avait été annoncé, en espéraient autre chose ont donc eu le loisir de se faire un avis. A partir de là, continuer à fermer les yeux sur l’avancée de la
dynamique racialisatrice et ne pas s’y opposer n’est plus défendable autrement que comme un choix politique assumé. Chacun sait bien que, dans nombre de groupes qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à cette initiative, des oppositions en interne se sont déjà exprimées : la racialisation est un combat pour lequel tout le monde ne se bat pas la fleur au fusil.

Il est temps de rompre les rangs de la racialisation ! La lutte continue.

Avant / Après la marche

Avant / Après la marche

[Publié sur indymedia nantes, 2 novembre 2015]

[Publication] Nique la « race » !

Ou comment éclatent les frontières entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche du pouvoir

Le 31 octobre à Paris, a lieu la « marche pour la dignité et contre le racisme », organisée et signée par un certain nombre de groupes et d’individus pour le moins ambigus sur leurs rapports avec l’extrême-droite ou l’Islamisme politique et la récupération (mutuelle) de leurs idées, elle marque l’avancée d’une mystification grossière et de plus en plus courante, qui ne peut fleurir que sur le vide et l’ignorance qui caractérisent cette époque décomposée. Parfois il n’y a pas d’ambiguïté, comme par exemple avec Tariq Ramadan (et ses Frères Musulmans), maître du double langage et partisan d’un « moratoire » sur la lapidation des femmes. On nous parle de « races » et d’anti-racisme dans les mêmes phrases, un boulevard ouvert au XIXe siècle par certains courants racialistes et colonialistes de gauche, et arpenté depuis quelques années par Dieudonné, Soral et leurs (ex-)amis des Indigènes de la République, avec l’appui de quelques « antifascistes » perdus, et d’investissements divers des actionnaires internationaux de la réaction. Vous allez marcher aux cotés d’un mouvement (le PIR) qui appelle, comme le parti nazi à une autre époque, à la « lutte des races », un concept remis à l’ordre du jour pas des universitaires qui font leurs carrières dans le sillon du philosophe des ayatollah, Michel Foucault, ou du darwiniste social Ludwig Gumplowicz (der Rassenkampf).

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[Saint-Denis, 93] Ni dieux, ni races, ni maîtres – 8 octobre 2015

La nuit du jeudi 08 au vendredi 09 octobre, les murs de la bourse du travail de Saint-Denis (93) ont été redécorés par des messages de bienvenue pour le PIR et ses amis qui organisent dans ce lieu le meeting de préparation de la Marche de la dignité ce vendredi à 18h.

Les messages écrits à l’adresse du PIR et leurs petits camarades racialisateurs sont les suivants :

– Ni dieux, ni races, ni maîtres !

– PIR dégage !

– Ni parti, ni indigène, ni république, révolution !

– Bouteldja, Dieudo, Tariq Ramadan, Soral : même combat !

– PIR, misogynes, homophobes, antisémites

Pour rappel, sont signataires de la Marche de la dignité, qui aura lieu le 31 octobre, d’éminentes pourritures telles que : Tariq Ramadan (que l’on ne présente plus), le rappeur Médine (qui est venu voir son pote Kémi Seba à la Main d’or), Houria Bouteldja (porte-parole du PIR, et accessoirement raciste et homophobe de service), des membres de la Brigade Anti-négrophobie, et une longue liste de personnes dont le discours nauséabond sera de circonstance pour Halloween.

Publié sur plusieurs indymedia, 9 octobre 2015

Déjà le 8 mai 2015, des tags avaient acueillis le 10ème anniversaire du PIR à la bourse du travail à Saint-Denis