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[Hambourg, Allemagne] Triple attaque dans le cadre de l’appel à la destroika – Octobre 2014

En signe de notre résistance résolue à la politique de l’UE et de la troïka, nous avons attaqué avec de la peinture et des pierres le bureau du service maritime du Consulat général grec à Hambourg (Hansastraße 21) dans la nuit du 5 au 6 octobre, le club d’affaires d’Hambourg à Elbchausee 47 dans la nuit du 8 au 9 octobre  et le ministère de l’économie, des transports et de l’Innovation de la ville de Hambourg (Alter Steinweg/Wexstrasse) dans la nuit du 11 au 12 octobre.

DESTROIKA localement aujourd’hui, Francfort demain !

Ceci est un avant-goût de la journée X* lorsque le nouveau bâtiment de la Banque centrale européenne (BCE) sera inauguré à Francfort-sur-le-Main. Le programme de crise autoritaire de la Troïka vise à une concentration accélérée du pouvoir, à la privatisationle maniement des ressentiments racistes, etc…, et a déclenché un appauvrissement massif dans les pays déjà touchés. L’Allemagne comme élément moteur prépondérant assure son économie en même temps que les bénéfices et en profite allègrement.

La Grèce est l’exemple frappant des répercussions fatales imposées par la Troïka et la politique d’économie menée par l’Etat grec. De large couches de la population ne peuvent plus se permettre de soins médicaux, et pas quelques-un.e.s qui sont affamé.e.s et sans abri. Le chômage a augmenté de près de 30%, ont du accepter des réductions de salaire de 45%, tandis que les compagnies maritimes et les entreprises portuaires ont enregistré des gains importants, mais sont pratiquement exemptés des impôts de l’Etat.

Les gouvernements vont et viennent, la continuité est assurée par les employés de bureau dans les autorités. Donc, de nombreuses décisions sont prises et mises en œuvre non seulement en politique, mais en particulier dans les autorités, comme le ministère de l’économie. Ils sont acteurs de la crise et pionniers des intérêts économiques et des grands projets qui sont généralement associées à la réévaluation et au refoulement.

L’objectif du club d’affaires, dans lequel se rassemblent les profiteurs des crises et conviennent de nouvelles stratégies pour maximiser les profits, est également de réaliser des intérêts économiques. Notre maire raciste Olaf Scholz aussi s’y montre volontiers pour propager ses polémiques.

Ramenons la crise dans les centres des profiteurs et acteurs !
Hambourg est un de ces centres. Avec 42 000 millionnaires et 18 milliardaires, la ville est
donc en tête en comparaison européenne par rapport au nombre d’habitants.

Nous voyons une occasion de réunir les différentes luttes d’émancipation en Europe avec les manifestations contre la BCE.
Notre peinture et nos pierres sont pour le moment que de simples gouttes et facilement oubliées. Cependant la rage là-derrière existe en de nombreux endroits et se reliera en un ras-de-marée fantastique de résistance.

On vous attend !

PS: Nous soutenons avec cette action, la demande du groupe Lampedusa à Hambourg pour le droit de résidence inconditionnel et collectif à Hambourg !

PPS: Olaf, la campagne électorale a commencé !

Traduit de linksunten via destroika.noblogs.org

NdCNE:

* L’inauguration officielle a été fixée au 18 mars 2015: lire l’appel de destroïka

[Münich, Allemagne] Contre une nouvelle salle de tribunal de haute sécurité à la prison de Giesing

[Texte d’une affiche qui est apparue dans les rues de Giesing]

Une nouvelle salle de tribunal de haute sécurité à Giesing*?

laliberteestlecrimeDepuis quelques temps, une nouvelle salle de tribunal de haute sécurité doit être construite dans la prison Stadelheim de Giesing. Ceci est une des nombreuses mesures visant à améliorer les structures de contrôle de l’Etat, qui comprennent la construction d’un nouveau centre de justice pénale pour 2015 à Leonrodplatz.

Si de plus en plus de gens sont condamnés, arrêtés, isolés, contrôlés et enfermés, ce n’est ni pour notre bien, ni pour notre sécurité, mais seulement pour le bien de l’État détesté et la sécurité des dominants. La construction de nouveaux tribunaux et de nouvelles prisons va de pair avec la propagation de contrôle dans chaque aspect de nos vies et, en fin de compte, notre quotidien est basé à l’école, au travail, au bureau, à la clinique ou au foyer, ce qui existe aussi en prison: l’isolement, l’affaissement, la routine, l’oppression et l’humiliation. Nous ne nous soucions pas de savoir si nous sommes appelés criminels ou terroristes, parce que nous savons que les seuls criminels et terroristes, c’est l’État qui nous impose toutes ces circonstances. Et quand une nouvelle salle d’audience de haute sécurité à Giesing sera construite, nous savons que cette déclaration de guerre peut seulement s’appliquer à la liberté.

Cette salle d’audience de haute sécurité ne sera pas construite sur notre résignation !

Auto-organisation !
Initiative !
Action directe !

Traduit de l’allemand du journal anarchiste Fernweh n°11 (novembre 2014)

NdCNE:

* quartier situé au sud-est de la ville de Munich. Il abrite l’une des plus anciennes prisons d’Allemagne: ouverte à partir de 1894, la prison de Stadelheim s’étend sur près de 14ha et enferme au moins 1500 détenus.

[Allemagne] Equipements ferroviaires sabotés – 8 novembre 2014

sabotageDans la nuit du 8 novembre, nous avons saboté le réseau ferroviaire de la Deutsche Bahn à plusieurs endroits, dans le but de perturber cela et d’infliger des dommages économiques pour le groupe. Les passants n’ont pas été mis en danger par notre action.

Notre opinion sur le rapport des activistes environnementaux militants pour la DB est connu du public et a été argumentée dans le passé par des camarades. La même chose est probablement vrai pour la soi-disant « sortie du nucléaire ». Par conséquent, nous nous épargnons aujourd’hui la partie investigative et allons directement à l’élément:

Avec cette action nous nous souvenons de l’activiste anti-nucléaire français Sébastien Briat qui a été heurté par une locomotive et est mort il y a 10 ans le 7 novembre 2004, en essayant de bloquer le transport Castor allant de la Hague à Gorleben par une action d’enchaînement aux rails.

La décision de Sebastién de résister était juste, courageuse et cohérente; Sa mort par contre, totalement absurde. Un mouvement qui aime la vie et est prêt à se battre pour ça n’a pas besoin de héros et de martyrs. Sebastién n’est pas mort pour ses convictions, il s’est fait brutalement ôter la vie. Un « accident » évitable, causé par les responsables politiques et économiques et leurs bandes de mercenaires payés. C’est exactement ce qu’approuve le marché, qui signifie la mort potentielle de millions de personnes chaque jour du «fonctionnement normal» de la folie nucléaire.

La lutte contre la destruction des moyens d’existence se poursuivra. Que ce soit contre la technologie de la domination et de destruction, l’exploitation capitaliste de notre planète, ou des projets de construction inutiles* comme l’aéroport international de Nantes (ZAD), ou la construction d’un barrage dans le sud de la France, où l’activiste Rémi Fraisse a été tué par une grenade de la police lors d’affrontements sur le chantier de construction il y a deux semaines, Ainsi, nous sommes aussi de tout cœur parmi ceux dont la peine et la rage de la mort violente de Rémi ont explosé ces jours-ci dans les rues de France !

Pour la liberté et la vie !
Notre résistance ne connaît pas de frontières** !

Traduit de l’allemand de linksunten.indymedia

*Inutiles pour quels bords? certainement pas pour les dominants… Cette réthorique, visant à parler de « grands projets inutiles » lorsqu’il s’agit d’urbanisme et d’aménagement du territoire, manifeste un manque criant de réflexions sur les infrastructures du capitalisme, son besoin de se renouveler en permanence et de satisfaire l’économie.

**la phrase est en français et en allemand dans le texte

[Berlin] Actions solidaires avec les réfugiés en lutte de l’école Gerhart-Hauptmann

[Voir le suivi sur les luttes de réfugiés de Berlin]

Depuis 2012 – qui marque une étape majeure de la lutte des réfugiés contre la politique d’asile allemande, près de 400 réfugiés ont occupé l’école Gerhart-Hauptmann comme lieu de résidence et de vie auto-organisée. Le squat est de nouveau expulsable depuis le 31 octobre 2014 (après la 1ere tentative d’expulsion avortée par les manifs, blocages et actions de solidarité fin juin 2014). Les 45 habitants restants de l’école G.H ont décidé de lutter pour leur logement, refusant les propositions du pouvoir local (à savoir un bon d’hébergement d’un mois dans une auberge/hôtel, le temps, selon la maire de Kreuzberg Monika Hermann, de préparer leur retour dans un pays où la mort les attendent.

« Nous sommes traîtés comme des rats« , explique Mohammed, à la fois en provenance du Niger et également occupant de l’Oranienplatz et du toit de la Gurtelstrasse: « Qui veut avoir des rats chez soi? On les chasse ou on les tue simplement« . (TAZ, 26/10/2014)

Cette déclaration peut être interprétée selon laquelle la valeur d’une personne dans notre société ne se définit pas par la simple humanité, mais par son utilité économique. Et en cas de doute, par le passeport ou la germanité.

Ce qui fait paniquer la mairie, c’est bel et bien l’auto-organisation des réfugiés au sein de leurs lieux de vie et de leur luttes (pour un toit pérenne, un permis de séjour..), leur refus des divers chefs et récupérateurs: caritatifs, partis, etc…

Solidarité avec les réfugiés en lutte à Berlin comme partout !

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Occupation d’un bureau de députés verts à Neukolnn (Berlin):

Dans la matinée du 6 novembre 2014, un groupe d’habitants enragés du quartier de Neukolnn ont rendu visite avec tracts et banderole aux députés verts Anja Kofbinger et Susanna Kahlefeld contre la politique raciste en matière d’asile de la part des verts, et en l’occurrence la menace d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann de la rue Ohlauer.

"N'essayez pas de tromper les gens de l'école - Pas d'expulsion de l'école Gerhart-Hauptmann"

« N’essayez pas de tromper les gens de l’école – Pas d’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann »

Extrait du communiqué:

« Nous exhortons tous les groupes des quartiers de Berlin à se solidariser avec la résistance des réfugiés de l’école de Gerhart-Hauptmann et leurs exigences. Nous ne pouvons pas accepter la rupture de promesses (sic!) et la politique de clivage raciste du parti des verts mais aussi du sénat. Ainsi, nous exhortons tous les groupes et initiatives de quartier à être actif dans leur quartier, et à porter le conflit dans toute la ville. »

[Si le reste du texte n’a pas été retranscrit ici, ce n’est pas par flemme mais parce qu’il s’agit du recopiage de déclarations de principes d’un parti de la démocratie et plus globalement de la domination. De plus, il y a tout un tas de revendications qui s’apparentent à un citoyennisme teinté de radicalisme qui n’a pas sa place ici]

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Bureau des verts attaqué à Bielefeld:

Dans la nuit de lundi 3 novembre 2014, les vitres du parti des verts ont sauté à Bielefeld.

« Le parti des verts comme étant à la tête de la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à Berlin veut expulser l’école de la rue Ohlauer à Kreuzberg, qui est habitée par des réfugiés et devait devenir un centre autogéré d’accueil pour réfugiés. Par cela, il ne tiennent pas leurs promesses, poussent les gens vers le vagabondage et serrent davantage la vis de la répression envers les réfugiés se défendant depuis des mois. […]

Bien que certains ne veulent rien voir:  les verts ne sont ni un « parti de la paix », ne protègent pas l’environnement et la nature,  ni une quelconque alternative.  Le parti des verts fait partie de la domination et est à attaquer en tant que tel.

Pour la liberté de circulation mondiale pour tous et plus de fissures dans les fondations de l’Europe forteresse !

Contre toute domination !

Salutations aux réfugiés qui luttent à Kreuzberg et partout !

Des groupes autonomes« 

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La nuit du 3 novembre 2014, nous avons marqué le bureau de quartier du groupe des Verts à Schöneberg-Tempelhof avec de la peinture.

Les verts ont montré à plusieurs reprises ces derniers mois qu’ils veulent détruire la lutte des réfugiés auto-organisés (O-platz, l’école de la rue Ohlauer, la Gürtelstrasse, Cuvrybrache).

Nous exprimons notre solidarité avec les réfugiés et les personnes expulsées de force à Berlin et partout dans le monde ! […]

Dans la soirée du 3 novembre 2014, un sit-in a eu lieu devant la rue Ohlauer. Il a été expulsé par la police.

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Traduit de l’allemand de linksunten

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Le bureau des verts du quartier de Treptow a été attaqué dans la nuit du 28 au 29 octobre 2014. Le communiqué explique ses bris de vitres par rapport aux décisions des gouvernants locaux (et en l’occurrence de la maire de Kreuzberg, Monika Hermann, du parti des verts) d’expulser les 45 réfugiés qui occupent l’école de la rue Ohlauer à l’Oranienplatz et ceux du Görlitzer Park. Quelques extraits:

« Ceci est un avertissement aux gouvernants et leurs partis de garder leurs mains loin de l’école. Chaque expulsion a son coût ! Faisons-le grimper ! Allons devant l’école et montrons-nous solidaires ! […] Pour une vie auto-déterminée ! Vous ne pouvez pas expulser un mouvement ! »

Dans la nuit de mercredi à jeudi 30 octobre, 160 réfugiés et solidaires ont manifesté, exprimant leur détermination à rester dans cette école, et donc à appeler à la résistance pendant l’expulsion. Un concert de soutien aux réfugiés a clôturé la soirée.

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Empêchons l’expulsion de l’école Gerhart-Hauptmann : appel au sabotage !

Nous restons tous !

La mairie de Friedrichshain-Kreuzberg veut dans ces prochains jours expulser l’école Gerhart Hauptmann pour la deuxième fois. Toutes les promesses et accords avec lesfugiés en lutte ont été brisées par les politiciens*. Au lieu de cela, ces crapules leur offrent un coupon d’hébergement pendant quatre semaines. « Ensuite, ils peuvent organiser leur retour dans le calme » a dit la maire du quartier Monika Hermann (les verts).

Les réfugiés s’opposent aux méthodes racistes de la politique du Sénat de Berlin et de la municipalité et ne veulent pas faire face à de tels accords cyniques. Ils comptent toujours maintenir l’école occupée.

Une tentative d’expulsion renouvelé semble imminente, comme il a déjà été tenté durant l’été de cette année. Les réfugiés ont combattu amèrement à ce moment-là et ont été soutenus par de nombreuses personnes dans la rue.

Nous appelons tout le monde (voisins, lycéens, étudiants, travailleurs, chômeurs…) à soutenir cette fois aussi les réfugiés dans l’optique d’empêcher l’expulsion.

Par conséquent, il est important que nous discutons, que nous nous organisons et réfléchissons tou-te-s déjà avant avec nos amis et amies à la façon dont nous pouvons saboter et empêcher efficacement l’expulsion. […]

L’imagination va au-delà des frontières !

Enrayons la politique raciste !

S’ils tentent d’expulser l’école, nous saboterons son bon déroulement dans les rues et les bureaux politiques de cette ville !

Ensemble, nous sommes fort-es !
Vous ne pouvez pas expulser un mouvement !
V
oisins unis contre le racisme !

PS: S’il vous plaît, diffusez cet appel sur tous les réseaux possibles !

Traduit librement de linksunten, 3 novembre 2014 à 15h22

*Dans un accord entre les réfugiés et la mairie de Friedrichshain-Kreuzberg à partir du 1er Juillet 2014, a été décidé, entre autres, que les réfugiés puissent continuer à vivre dans l’école GH et que l’occupation serait légalisée (sic!)

[Hambourg, Allemagne] Contre la ville d’autorité ! Contre la domestication de nos vies !

Solidarité avec les squatteur-euse-s de la Breite Strasse ! Solidarité avec les cinq accusés ! Liberté pour Jakob ! Liberté pour tous !

Qu’on ne s’y trompe pas, la ville n’est pas un espace neutre qui appartient à tous. La ville est un modèle miniature de ce monde dans lequel l’oppression et l’exploitation déterminent chaque jour les rapports et, par conséquent, nos vies. Elle est un espace de la domination et nous ne voulons ni le posséder ni améliorer son fonctionnement avec une autre politique et des réformes. Si nous voulons lutter pour une vie autodéterminée en liberté, nous devons détruire la ville qui nous détient en cage, afin de créer de l’espace pour d’autres choses.

Le 27 août 2014, cinq personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir participé à un squat de la Breite Strasse à Hambourg – et d’avoir jeté des objets sur ​​les flics qui avançaient. Un des cinq est toujours en détention avec l’accusation de tentative d’homicide. Solidarité avec les accusés et l’occupation, car c’est un signe de résistance contre la ville d’autorité et de leurs chiens de garde en uniforme, contre les loyers inabordables et la politique. Une attaque contre un système qui contraint les gens à vendre leurs vies au travail, juste pour avoir un toit au-dessus de leur tête !

Rebellons-nous !

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[Traduit de l’allemand de linksunten indymedia,

[Berlin, Allemagne] Les vitres d’un collabo des flics et de l’armée tombent en miettes – 2 octobre 2014 [Archive]

Destroika

Dans la nuit du 1er au 2 octobre 2014, nous avons fait tomber les vitres du bureau d’ingénieur Döring de la paul. stegemannstr 3 à Berlin. La cause de notre visite: ils se vantent d’organiser le déblaiement du site militaire du nord sur ​​le centre d’entraînement au combat Guz de l’armée allemande à Magdebourg. Au nord, la ville fantôme Schnöggersburg sera construite afin que l’armée de l’OTAN et les flics d’Europe puissent à l’avenir s’entraîner à la contre-insurrection. Les émeutes à travers le monde des dernières années ont montré que la révolte est tout à fait possible. Elle frappe aussi à la porte de l’Europe – nous y entrons.

Pour l’effondrement des nouveaux bâtiments de Güz et partout où ils sont responsables de flageller nos vies.

Nous nous voyons à Francfort.

Traduit de l’allemand de linksunten,

[Heidelberg, Allemagne] Le club d’entraînement des flics attaqué – 1er juin 2014

L’inauguration de la BCE c’est pour bientôt et les flics se préparent certainement assidûment afin de pouvoir contrer la résistance. Nous avons utilisé le long week-end pour  saboter leur logistique; ici, nous avons choisi le club de sport de la police à Heidelberg-Neunheimer Feld comme cible et l’avons massivement attaqué avec des pierres – et donc une pause de quelques semaines pour les agents de l’Etat et ceux qui ont le monopole de la violence.

En ce sens, sabotage des organes de répression et attaques des enseignes du capital jusqu’à l’automne !
BCE va te faire foutre – ACAB – Solidarité avec les luttes de classe en Europe du Sud et ailleurs !

Traduit de l’allemand de linksunten, 1er juin 2014 à 20h27

[Archive] Appel à la contre-attaque lors de l’inauguration du siège de la BCE à Francfort le 18 mars 2015

[Publié fin mai 2014 sur l’ancien site]

Inauguration du nouveau siège de la Banque Centrale Européenne | Francfort | Automne 2014
Appel à la contre-attaque

De grèves générales sans effet en journées « d’action » qui n’agissent sur aucune cible digne de ce nom, les luttes semblent partout buter sur le cadre national – au Portugal, en Espagne, en Italie, en France, en Grèce. L’échelle nationale, qui fut longtemps l’échelle par excellence de l’action politique, que ce soit pour l’État ou pour les révolutionnaires – est devenue celle de l’impuissance. Impuissance qui se retourne contre elle-même en une rage nationaliste qui, partout, gagne du terrain.

Il n’y a plus rien à faire du cadre national, et pas seulement parce qu’il va si bien à toutes les formes de réaction. Il n’y a juste plus rien à en attendre. Il est mort et enterré. L’État n’est plus bon qu’à servir la cuisine concoctée par la Troïka, cette Sainte Trinité faite du Fonds Monétaire International, de la Banque Centrale et de la Commission Européennes. Pour nous, le national n’existe plus. Il n’y a plus que du local et du mondial.

La Troïka ne se contente pas de dicter la politique d’États entiers, voire de les administrer directement, d’imposer les budgets et les régimes qui lui complaisent ; elle détermine aussi nos conditions de vie afin de nous réduire à de simples ressources humaines. Le sentiment d’être dominé, débordé et pour finir écrasé par un « moteur de l’Europe » auto-déclaré, ne cesse de se répandre en Europe, d’y devenir plus palpable.

Quiconque a un peu étudié les méthodes du FMI sait que celles-ci ne se limitent pas à une « stratégie du choc ». Le dispositif stratégique du FMI et de la Banque Mondiale comporte deux mâchoires : l’une est effectivement la brutalisation des sociétés par une restructuration économique violente, l’autre est un amortissement de ce choc par le micro-crédit, par l’incitation à monter partout de petits business, à s’intégrer même marginalement aux circuits économiques. Le but de cette double manoeuvre : faire partout, de tout et de tous, des entreprises. L’économie sociale et solidaire n’est donc pas le remède tout trouvé à la stratégie du choc, mais son complément efficace. Nous ne voulons pas une meilleure économie, sociale et solidaire, nous voulons la fin de l’économie – la fin du calcul, la fin de l’évaluation, la fin de la mesure, la fin de la mentalité comptable, en amour comme dans les ateliers.

Ce que nous vivons, c’est une destruction intentionnelle du social, une paupérisation calculée, une concentration accélérée de la richesse et du pouvoir et une instrumentalisation consciente, dans ce contexte, des ressentiments xénophobes. L’Allemagne est de toute évidence l’orchestrateur européen de cette offensive ; c’est donc elle que doivent prendre pour cible tous ceux qui entendent y répondre. Les réfugiés qui risquent leur vie, tous ceux dont les conditions d’existence sont toujours plus précaires et même feu la « classe moyenne », qui est en train de perdre, avec toute sécurité, ses dernières illusions – il est grand temps de se mettre en route, de reprendre nos vies en main, de créer des communes et de s’organiser.

Pour beaucoup de gens, c’est cela qui s’est passé sur les places de Tunis, du Caire, de Madrid, d’Istanbul et c’est encore cela qui se prolonge dans les quartiers de Thessalonique, de Rome, de Barcelone – partout où nous mettons en commun l’argent, les techniques, les savoirs et toute la vie autour de lieux partagés.

Du local à Francfort

Nous n’avons pas l’intention de répéter les erreurs structurelles commises dans le mouvement antiglobalisation : les activistes professionnels, les émeutes rituelles, les slogans abstraits, vides de sens, qui viennent figer nos révoltes – voilà ce dont nous ne voulons plus. Ce n’est pas sans raison qu’un certain nombre d’entre nous, à un certain point de ce mouvement, ont décidé de s’ancrer localement, de s’arracher à l’abstraction du global, pour retrouver un peu de réalité. Dans son reflux, le mouvement antiglobalisation n’était plus qu’un enchevêtrement de réseaux qu’il nous a fallu déserter : l’air y était simplement devenu si rare que nous y étouffions. Sans nos propres lieux, sans la terre, sans une force matérielle qui se déploie à même des territoires que nous habitons pleinement, notre destin aurait été scellé : devenir des VRP de la révolution et – qui sait ? – des politiciens, des représentants ou des gestionnaires. Construire des mouvements, constituer une nouvelle gauche ne sert qu’à nourrir des illusions renouvelées.

Il est indéniable que ce que l’on appelle cavalièrement les « luttes locales » a gagné, ces dernières années, une importance inédite. Certaines d’entre elles parviennent même à fixer le tempo du conflit pour le pays entier : le Val de Suse pour l’Italie, Notre-Dame-des-Landes en France, Gamonal en Espagne, Khalkhidiki en Grèce, Lampedusa-Hamburg en Allemagne. Ces luttes, pourtant, même là où elles semblent l’emporter, ne parviennent pas à dépasser un certain seuil politique, qui permet toujours aux gouvernements de les traiter comme marginales.

Ce serait se condamner à la défaite que d’en rester là, que de nous en tenir à l’auto-centrement. Face à la guerre sociale qui nous est faite, il ne suffit pas d’aligner toutes nos « luttes locales » et de les présenter comme un front, magiquement uni par la glu de déclarations de solidarité. Comme il a fallu s’arracher, il y a dix ans, à l’abstraction du global, le moment est venu, à présent, de s’arracher à l’attraction du local ; voilà du moins la nécessité que nous éprouvons.

Nous luttons avec, derrière nous, toute la force des quartiers insoumis, des maisons occupées, des presqu’îles rebelles, des vallées en révolte. C’est tout le contraire de l’usuelle mise en réseau des luttes, qui ne sont jamais que l’alliance opportune entre diverses factions de politiciens, de représentants qui stérilisent tout à force de « négociations », et qui ne servent pour finir que leurs propres intérêts – comme toute bureaucratie, au reste. On ne représente que ce qui est absent – c’est donc notre présence en acte qu’il faut opposer à cet univers de la représentation.

Voilà pourquoi nous irons à Francfort

Plus le pillage est éhonté, plus s’approfondissent et se généralisent la soumission et la discipline, plus s’impose la nécessité de contre-attaquer – de défendre nos lieux, nos territoires, nos infrastructures et nos amitiés partout où elles sont confrontées à une attaque en règle, que celle-ci soit encore au stade de projet ou déjà en cours. Voilà pourquoi nous irons à Francfort : parce que la meilleure défense, c’est l’attaque.

Il nous faut porter nos expériences locales de destroika-293x300mouvement sur un plan offensif plus élevé. Il se pourrait bien que la meilleure façon de vaincre les États nationaux qui nous font encore obstacle consiste à les prendre en sandwich – en nous portant directement en tant que force locale sur le plan européen. L’inauguration du nouveau siège, flambant neuf, de la Banque Centrale Européenne à Francfort nous procure enfin l’occasion de nous retrouver et de joindre toutes nos forces contre un ennemi commun tout désigné.

La différence entre cet événement et les mobilisations du mouvement antiglobalisation tient d’ores et déjà en ceci : nous ne parlons pas de donner rendez-vous à quelques dizaines de milliers d’activistes, de les mobiliser, mais d’enclencher une discussion internationale qui dépasse largement l’événement. Nous parlons de rassembler à Francfort toute la plèbe d’Europe – que ce soient les salariés au bord de la crise de nerfs, les citoyens floués, les travailleurs journaliers, les ouvriers restés sur le carreau, tous ceux qui, comme nous, veulent voir le vrai visage de l’ennemi, et le mettre en pièce.

Il s’agit de donner une juste cible à la rage diffuse qui monte partout sur le continent. Il s’agit de présenter la note pour tout ce que nous avons subi ces dernières années, de diriger notre rage contre ceux qui ont ourdi centralement, depuis le confort de leurs bureaux, leurs plans contre nous, de se soulever contre toutes les administrations qui, partout et chaque jour, les ont mis en oeuvre.

Voir la gueule effrayée des bureaucrates et les combattre côte-à-côte est la meilleure façon de ruiner le nouveau nationalisme européen. Pas plus que le local, l’Europe n’est en soi une alternative à la ruine des États-Nations. Ce n’est pas parce que nous haïssons l’État que nous succomberons aux charmes douteux de l’Empire. Au même titre que les vieux États nationaux, l’Europe est d’un côté une fiction, de l’autre une structure de gouvernement. Nous n’avons d’affinité ni avec l’une ni avec l’autre. Nous ne voulons pas nous réapproprier l’Europe et ses institutions véreuses, nous voulons les détruire. Notre idée de la vie et du bonheur ne sont compatibles avec aucune leçon d’austérité, avec aucune éthique du renoncement, de la performance et de l’autodiscipline.

Une nouvelle internationale, l’axe de la plèbe

La réponse à la situation présente nous semble résider dans la présence sans médiation de tous ceux qui se battent, de tous ceux, en Europe, que la Troïka a rendus surnuméraires, de tous ceux qu’une résistance individuelle à la dictature de l’optimisation ne satisfait plus. Pour faire face à l’offensive en cours dans tout ce qu’elle a de millimétré, de retors, de concerté, il nous faut aussi un nouvel imaginaire, une nouvelle idée de ce que signifie « lutter ensemble ».

Rien n’est pire, en pareille situation, que de simuler l’action. Même si nous sommes conscients que nos efforts, pris séparément, ont bien souvent un caractère symbolique, nous nous reconnaissons dans chaque attaque digne de ce nom, chaque geste qui ne se contente pas de rendre visible le refus, mais qui, en outre, le rend sensible.

Ce ne sont pas les managers de mouvements et autres professionnels qui doivent se retrouver, mais les luttes elles-mêmes. Et ce pas seulement par solidarité, mais aussi dans leur propre intérêt. Comprenez-nous bien : nous savons la force et les bonnes intentions des « actions de solidarité », même si la solidarité implique une distinction confortable et douteuse entre un « nous » et un « eux ». Mais c’est cette séparation qu’il nous faut dépasser – par une commune manifestation de puissance de tous ceux qui en ont marre et qui veulent reprendre leur vie en main.

Il y a déjà eu, dans les deux dernières années à Francfort, des essais de manifestation de rue contre la politique de la Troïka, de l’Union Européenne et de l’Allemagne (Blockupy et le M31). La réaction des forces de l’ordre a été démesurée. La première année, toute action a été interdite, la ville a été mise en état de siège et bouclée pour étouffer toute velléité de protestation. L’année dernière, une grande manifestation autorisée a été interdite sur décision unilatérale de la police, devenue acteur politique à part entière et non plus simple bras de l’exécutif.

Notre expérience à Hamburg en décembre 2013 nous a montré que l’on peut agir aussi en Allemagne en plein état d’urgence, si l’on sait rester imprévisible et par là incontrôlable. Un nombre assez grand de gens dispersés dans tout une ville, et déterminés à agir, peuvent réduire à l’impuissance un gigantesque dispositif policier.

Nous voyons dans les manifestations contre l’inauguration du siège de la Banque Centrale Européenne une occasion pour les différentes luttes de se rencontrer et de décupler leur force de frappe. Notre but doit être, un peu comme dans la lutte contre les transports de déchets nucléaires Castor, de voir les différentes formes de lutte comme un enrichissement réciproque, et non comme des contradictions paralysantes.

La différence entre ce qui se prépare maintenant pour Francfort et les années précédentes, c’est qu’il ne s’agit pas de manifester à une date choisie symboliquement, mais que nous allons marcher effectivement sur la tête des puissants d’Europe qui, cette fois, seront en ville. Par ailleurs, Francfort est une métropole économique qui n’abrite pas seulement la Banque Centrale, mais toutes sortes de sièges de banques, de multinationales, d’assurances, de sociétés immobilières et de communication.

Comptez avec nous !

Ils pensent pouvoir faire leurs affaires sans nous. Ils ne voient même pas que nous sommes toujours plus nombreux à déserter leur monde de l’autovalorisation permanente, à échapper à leur manie de la mesure généralisée. Il y aura vengeance pour toute leur politique de paupérisation, de destruction, de dévaluation de tout ce qui vit. Pour toutes les humiliations dans les bureaux des administrations, pour toutes les fois où l’on nous a fait courir comme des hamsters en cage, pour toute la crainte de n’être pas assez jeunes, pas assez athlétiques, pas assez flexibles. Et parce qu’ils ne démordent pas de leur monde qui s’effondre de plus en plus visiblement, parce qu’ils ne comprennent pas d’autre langage que celui-là, nous leur disons : voici la note, vous allez payer, et cher !

Les insurrections des dernières années en tant de points du globe le démontrent : la révolution est parfaitement possible. Elle frappe à la porte de l’Europe – défonçons la porte !

CE QUI EST EST – CE QUI N’EST PAS, EST POSSIBLE.
(Einstürzende Neubauten)

Le site (avec le texte d’appel en plusieurs langues): destroika.noblogs.org